Patrick Smets Posté 8 décembre 2006 Signaler Posté 8 décembre 2006 Je tombe un peu par hasard sur l'article wikipedia concernant cet auteur dont j'ignorais même le nom. Citation L'une des originalités de l'écriture de Pascal Quignard, c'est le lien affectif qui se développe lors de la lecture entre l'auteur et le lecteur : une forme de transfert qui fait que le lecteur devient dépendant à la voix du narrateur, ce qui justifie les réactions, quelquefois violentes envers la création de l'auteur. L'attitude du lecteur dans le texte quignardien se résume en : soumission, esclavage et humiliation. Pour l'auteur, il n'y a pas de distance critique, mais une simple obéissance au texte, comme il l'a bien expliqué dans Le Sexe et l'effroi : « Celui qui écrit sodomise, celui qui lit est sodomisé ». Dans ce sens, chaque livre de l'auteur représente une aventure. On ne peut pas y avoir accès à son royaume sans mettre le corps et l'âme à la disposition de son langage. Il y a dans cette procédure une forme de retour, retour vers les origines, retour en arrière, retour en soi vers des régions refoulées et abîmées par le langage. Lire Quignard est accepter de se débarrasser de son moi pour errer dans l'univers avant le langage. Question aux lettreux : Ca veut dire quelque chose ce genre de charabia ? Ou bien c'est une forme post-moderne de publicité pour être bien classé sur les recherches Google avec "sodomie" ?
Rincevent Posté 8 décembre 2006 Signaler Posté 8 décembre 2006 En tout cas, vu la longueur de la bibliographie de ce monsieur (6 livres rien qu'en 2006 !), il peut être sans hésitation qualifié de graphomane…
Taranne Posté 8 décembre 2006 Signaler Posté 8 décembre 2006 Schnappi a dit : Je tombe un peu par hasard sur l'article wikipedia concernant cet auteur dont j'ignorais même le nom. Mmmmm. T'étais où ces vingt dernières années? Et tu lisais quoi? Parce que tout de même, pour ne jamais avoir entendu parler de Pascal Quignard, l'auteur de Tous les matins du monde, l'homme qui a enterré le Goncourt, il faut avoir passé le dernier quart de siècle dans un état d'isolement quasi-monacal - au moins. Citation Question aux lettreux : Ca veut dire quelque chose ce genre de charabia ? Ou bien c'est une forme post-moderne de publicité pour être bien classé sur les recherches Google avec "sodomie" ? Quignard est ce que l'on appelle un écrivain "difficile" mais ce n'est effectivement pas la peine d'en rajouter.
melodius Posté 8 décembre 2006 Signaler Posté 8 décembre 2006 Je retraduis : c'est des conneries parisiennes.
Fredo Posté 8 décembre 2006 Signaler Posté 8 décembre 2006 Schnappi a dit : Je tombe un peu par hasard sur l'article wikipedia concernant cet auteur dont j'ignorais même le nom. Question aux lettreux : Ca veut dire quelque chose ce genre de charabia ? Ou bien c'est une forme post-moderne de publicité pour être bien classé sur les recherches Google avec "sodomie" ? Non, tu as bien lu : ça ne veut rien dire. Quoique ce soit aussi équivalent de post-moderne.
Patrick Smets Posté 8 décembre 2006 Auteur Signaler Posté 8 décembre 2006 Citation Pascal Quignard, l'auteur de Tous les matins du monde C'était pas écrit par Depardieu, ça ?
Fredo Posté 8 décembre 2006 Signaler Posté 8 décembre 2006 melodius a dit : Je retraduis : c'est des conneries parisiennes. Oui, aussi. Ça me rappelle une confession d'un ami qui a entendu ça lors d'un TD de lettres modernes à la fac : "La verticalité du feu ne peut pas survivre, puisqu'il est applati". Schnappi a dit : C'était pas écrit par Depardieu, ça ? Joué.
Taranne Posté 8 décembre 2006 Signaler Posté 8 décembre 2006 Schnappi a dit : C'était pas écrit par Depardieu, ça ? Il y avait bien Depardieu, inévitable à l'époque, mais le scénario est de Quignard et d'Alain Corneau. Les deux collaborèrent de nouveau sur Le Nouveau monde quelques années plus tard avant de se fâcher grave. A noter qu'un des bouquins de Quignard s'intitule La haine de la musique - exactement ce que j'ai ressenti après avoir vu Tous les matins.
Fredo Posté 8 décembre 2006 Signaler Posté 8 décembre 2006 Taranne a dit : Il y avait bien Depardieu, inévitable à l'époque, mais le scénario est de Quignard et d'Alain Corneau. Les deux collaborèrent de nouveau sur Le Nouveau monde quelques années plus tard avant de se fâcher grave. A noter qu'un des bouquins de Quignard s'intitule La haine de la musique - exactement ce que j'ai ressenti après avoir vu Tous les matins. Heureusement il y avait Anne Brochet.
Taisei Yokusankai Posté 8 décembre 2006 Signaler Posté 8 décembre 2006 « Celui qui écrit sodomise, celui qui lit est sodomisé », ce n'est même pas de lui, c'est un réinterprétationdu latin "ego qui lego pedicor", c'est vieux comme le monde et ce n'est pas pomo. Par ailleurs, rattacher Quignard à la littérature postmoderne est un contresens absolu.
Patrick Smets Posté 8 décembre 2006 Auteur Signaler Posté 8 décembre 2006 Moi, je lis chez ma pédicure ?
Taisei Yokusankai Posté 8 décembre 2006 Signaler Posté 8 décembre 2006 "Celui qui lit ceci est un con", tu connais? C'est le même genre d'idée, sauf que ça vient des murs de Pompei et que ça a été repris par Catulle. Pedicor, si je ne me trompe pas, c'est la forme passive d'enculer.
Rincevent Posté 8 décembre 2006 Signaler Posté 8 décembre 2006 Schnappi a dit : Moi, je lis chez ma pédicure ? Pourquoi ? Il écrit comme un pied ?
Patrick Smets Posté 8 décembre 2006 Auteur Signaler Posté 8 décembre 2006 Parce que jouer aux légos avec du Pédigrée Pal, c'était vraiment n'importe quoi.
Taisei Yokusankai Posté 8 décembre 2006 Signaler Posté 8 décembre 2006 melodius a dit : Je retraduis : c'est des conneries parisiennes. En fait, c'est la meilleure traduction. Moi, je trouve le texte très compréhensible, c'est juste prétentieux à en mourir. Le rolleyes smiley a été inventé pour ce genre de texte.
Patrick Smets Posté 8 décembre 2006 Auteur Signaler Posté 8 décembre 2006 Sérieusement Tasei, est-ce qu'on peut se sentir soumis, esclave et humilié en lisant un bouquin ? Je n'arrive même pas à me représenter ce que ca pourrait être comme impression…
Taisei Yokusankai Posté 8 décembre 2006 Signaler Posté 8 décembre 2006 Schnappi a dit : Sérieusement Tasei, est-ce qu'on peut se sentir soumis, esclave et humilié en lisant un bouquin ? Je n'arrive même pas à me représenter ce que ca pourrait être comme impression… En lisant Quignard, ça m'étonnerait. Pierre Guyotat, peut-être (mais là, il faut arriver à lire plus de cinq pages). Ceci dit, certains textes peuvent vraiment te mettre dans des états émotionnels forts, mais pour ça, il faut un écrivain de talent, et un lecteur ayant une sensibilité particulière qui le fasse pencher vers les choses écrites plutôt que d'autres stimulis. Certains rentrent bien dans une sorte de "transe" en écoutant de la musique.
Patrick Smets Posté 8 décembre 2006 Auteur Signaler Posté 8 décembre 2006 J'ai réussi à formuler ce qui me dérange. La musique, le ciné, voire le conte, ce sont des phénomènes perceptifs directs et, bien exécuté, ca peut jouer sur des choses très profondes en nous. Il n'y a aucun doute que la musique puisse mettre en transe. Mais la lecture, c'est une activité qui passe entièrement par l'intellect. Hormis une certaine beauté de la phrase pour sa sonorité, ou un jeu de l'esprit par l'association de mots inhabituels entre eux, je ne vois pas comment ca pourrait mettre dans des états pareils à ceux-là.
Fredo Posté 8 décembre 2006 Signaler Posté 8 décembre 2006 T'as jamais pleuré ou du moins eu la larme à l'oeil et la gorge nouée en lisant un roman ?
Taisei Yokusankai Posté 8 décembre 2006 Signaler Posté 8 décembre 2006 Schnappi a dit : Mais la lecture, c'est une activité qui passe entièrement par l'intellect. Hormis une certaine beauté de la phrase pour sa sonorité, ou un jeu de l'esprit par l'association de mots inhabituels entre eux, je ne vois pas comment ca pourrait mettre dans des états pareils à ceux-là. Tu confirmes ce que je savais déjà: tu n'as pas de sensibilité littéraire. Pour preuve, tu ne lis pas de romans. Ce n'est pas une critique, c'est quelque chose qui change d'une personne à l'autre. Par ailleurs, il ne s'agit pas, à mon sens, d'une activité exclusivement intellectuelle. Fredo a dit : T'as jamais pleuré ou du moins eu la larme à l'oeil et la gorge nouée en lisant un roman ? Il faut faire attention: une chose est de pleurer parce que Croc-Blanc meurt, une autre de pleurer parce que tu viens de lire une phrase qui de par sa force évocatrice ne te laisse pas d'autre choix.
Fredo Posté 8 décembre 2006 Signaler Posté 8 décembre 2006 L'art de la narration confine en pouvoir justement allier ces deux aspects, parfois.
Taisei Yokusankai Posté 8 décembre 2006 Signaler Posté 8 décembre 2006 Tout à fait, mais là on rejoint tous les arts narratifs, cinéma compris. Il me semble que les doutes de Schnappi ne portaient pas sur ce point-là.
A.B. Posté 8 décembre 2006 Signaler Posté 8 décembre 2006 Fredo a dit : T'as jamais pleuré ou du moins eu la larme à l'oeil et la gorge nouée en lisant un roman ? Si mais c'était des larmes de crocodile…
xxc Posté 8 décembre 2006 Signaler Posté 8 décembre 2006 Taranne a dit : Il y avait bien Depardieu, inévitable à l'époque, mais le scénario est de Quignard et d'Alain Corneau. Les deux collaborèrent de nouveau sur Le Nouveau monde quelques années plus tard avant de se fâcher grave. A noter qu'un des bouquins de Quignard s'intitule La haine de la musique - exactement ce que j'ai ressenti après avoir vu Tous les matins. J'ai été bouleversé par la beauté et la force de ce film !
Le martien Posté 8 décembre 2006 Signaler Posté 8 décembre 2006 J'ai bien aimé La haine de la musique, une expérience plutôt enrichissante. Sinon Tous les matins du monde est un livre honorable.
melodius Posté 9 décembre 2006 Signaler Posté 9 décembre 2006 xxc a dit : J'ai été bouleversé par la beauté et la force de ce film ! +1 Taranne doit faire partie de ces créatures dévoyées qui n'aiment pas la musique baroque. Taisei Yokusankai a dit : Tu confirmes ce que je savais déjà: tu n'as pas de sensibilité littéraire. Pour preuve, tu ne lis pas de romans. Ayant un jour demandé à Schnappi pourquoi il n'aime pas les romans, il me répondit : "parce qu'ils sont arbitraires".
Invité jabial Posté 9 décembre 2006 Signaler Posté 9 décembre 2006 Schnappi a dit : Question aux lettreux : Ca veut dire quelque chose ce genre de charabia ? Ou bien c'est une forme post-moderne de publicité pour être bien classé sur les recherches Google avec "sodomie" ? Ca veut dire : Quignard, du haut de sa culture, se pique de choquer le bourgeois.
Patrick Smets Posté 9 décembre 2006 Auteur Signaler Posté 9 décembre 2006 Fredo a dit : T'as jamais pleuré ou du moins eu la larme à l'oeil et la gorge nouée en lisant un roman ? Si, bien sur, mais rien comparé, par exemple, à Jacques Brel où j'ai pleuré comme vache qui pisse, ou à l'enthousiasme à l'écoute de Beethoven. Taisei Yokusankai a dit : Tu confirmes ce que je savais déjà: tu n'as pas de sensibilité littéraire. Pour preuve, tu ne lis pas de romans. C'est vrai, je suis un estropié artistique. Mais je n'ai aucune sensibilité non plus à la peinture ou à la musique et pourtant, ca m'atteint bcp plus profondément. Est-ce que la littérature te touche vraiment autant que la musique ? melodius a dit : Ayant un jour demandé à Schnappi pourquoi il n'aime pas les romans, il me répondit : "parce qu'ils sont arbitraires". J'ai bien senti dans ton regard que c'était une mauvaise réponse Et pourtant… A.B. a dit : Si mais c'était des larmes de crocodile… très bon.
Ronnie Hayek Posté 9 décembre 2006 Signaler Posté 9 décembre 2006 Schnappi a dit : Si, bien sur, mais rien comparé, par exemple, à Jacques Brel où j'ai pleuré comme vache qui pisse … sur les femmes infidèles, évidemment.
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