Ash Posté 5 mars 2007 Signaler Posté 5 mars 2007 Un Article-Blog très instructif et lucide : 12/23/06CRITIQUE MARXISTE DE LA FONCTION PUBLIQUE Certains libéraux énergiques aiment à dire que la fonction publique est un paradis marxiste, une sorte de « dinosaure soviétique ». Ils appuient leur affirmation sur le fait que la sphère publique n'est soumise à aucun des principes très simples qui régissent toute activité économique : résultats, productivité, lien entre la rémunération et les performances, équilibre entre les dépenses et les recettes. Ces critiques sont pour le moins injustes… envers les régimes soviétiques ! Car, dans l'esprit marxiste-léniniste, il n'était pas du tout admis que l'activité économique fût dispensée de tous ces principes ! La seule chose que le marxisme-léninisme voulût interdire, c'est la propriété privée des moyens de production et l'appropriation du profit par la classe capitaliste -nullement l'efficacité économique, la performance et la productivité. Simplement, tandis qu'en régime libéral le moteur de la performance est l'intérêt individuel, et le carburant de l'innovation le profit, l'économie soviétique entreprit de remplacer ce moteur par l'abnégation socialiste et l'amour de l'humanité… Evidemment, une société n'est pas un monastère ; il fallut donc très vite remplacer le dévouement par la contrainte. La grande différence entre le collectivisme et le capitalisme, c'est qu'on y remplace le profit par la police. Mais la police ne peut tout contrôler ; il fallut donc assouplir aussi l'égalitarisme, et récompenser le mérite individuel. Ainsi Staline s'en prenait-il au « nivellement gauchiste dans le domaine des salaires », qui « calomnie le marxisme ». La différence avec la fonction publique française est donc énorme, puisqu'on ne rencontre dans cette dernière ni contrôle, ni rémunération au mérite. Il y règne au contraire l'égalitarisme le plus radical et le laxisme le plus complet (ce qui contredit de manière très nette l'esprit stalinien, inspiré du Gosplan, que Maurice Thorez avait voulu insuffler lorsqu'il mit en place le statut de la fonction publique en 1946). Assurément, les économies soviétiques souffraient d'autres défauts, qui furent les causes véritables de leur chute : absence de concurrence, absence de sanction automatique de la non-rentabilité globale, inefficacité de la planification, manque de dynamisme innovateur dû à lâ'inexistence du profit, enfin, culture du mensonge entraînée par la fixation d'objectifs idéologiques. C'est en fait le refus du marché et du système de régulation par les prix qui a fait tomber l'économie soviétique. Rassurons nos libéraux sur un point : toutes ces tares, la Fonction publique les partage ! Mais c'est là qu'on rencontre une autre différence, qui fait l'originalité absolue de la Fonction publique française : tandis que les économies soviétiques étaient tout entières minées par cette logique, et ne pouvaient trouver en dehors d'elles-mêmes le moindre secours, la Fonction publique française a trouvé la solution : elle exploite une économie qui, elle, fonctionne selon les lois naturelles du libéralisme. Sans cela, les entreprises publiques, tout comme les entreprises soviétiques, auraient disparu depuis longtemps : Crédit Lyonnais, SNCF, Giat, Alstom, EDF sont en effet continuellement renflouées par des prélèvements effectués sur l'économie marchande. Quant aux entreprises de service non marchands, elles sont effectivement en faillite : Police et Education nationale en particulier fournissent des prestations de plus en plus mauvaises pour un coût sans cesse croissant (taux d'élucidation en chute libre, illettrisme galopant)… Il faut ajouter que le mensonge y est développé comme nulle part ailleurs (il suffit d'assister à une « commission d'harmonisation » des notes du baccalauréat pour savoir à quoi s'en tenir !) Plutôt que d'accuser la Fonction publique d'être « soviétoïde », nous croyons donc plus pertinent de montrer que sa relation avec le reste de la société française est justiciable d'une analyse marxiste des plus classiques. Voici notre thèse : la fonction publique française est la classe dominante en France. Pourquoi ? Eh bien parce qu'elle réalise la fonction qui définit un groupe comme classe dominante dans la sociologie marxiste : elle prélève la plus-value. En termes plus courants : les gains de productivité réalisées par l'économie marchande en France depuis trente ans ont été absorbées à son profit par la fonction publique. Cette extorsion se réalise par le biais des prélèvements obligatoires, qui permettent de financer des inégalités de situation croissantes entre les deux France, au bénéfice de la fonction Publique : salaire moyen plus élevé, régimes de retraites plus avantageux, cotisations sociales moins importantes, horaires de travail plus légers, progression du pouvoir d'achat plus rapide… A quoi s'ajoute la conjugaison d'effectifs croissants et d'une productivité déclinante du secteur étatique. Alors même que la productivité et la profitabilité de l'économie marchande connaissaient une progression sans précédent dans notre pays (années 80), on a observé un grossissement de la fonction publique, une amélioration de son pouvoir d'achat, et, simultanément, de fortes tensions sur les salaires du secteur privé et une explosion du chômage (ajoutons que dans un tel contexte, le privilège de l'emploi à vie devient inestimable). On dira bien sûr que le premier extorqueur n'est pas l'Etat mais le Capital. De fait, le partage de la valeur ajoutée est redevenu, sous le coup de la financiarisation, favorable aux profits. Mais la fonction publique ne trouve évidemment rien à redire à cela, car elle en vit ! Elle participe à l'extorsion, à la manière d'un free rider qui branche une dérivation sur le secteur pour éclairer son squatt ! Et surtout, soulignons ce point : tandis que le capital et sa rémunération sont une condition sine qua non de la croissance dans le système actuel, le grossissement de la sphère publique ne semble en revanche guère utile à la bonne santé de la France. S'il est parfois difficile de justifier le prélèvement de la plus-value par les capitalistes, lorsqu'il s'agit du prélèvement par un Etat inefficace, cela devient parfaitement impossible ! Les récents développements de l'actualité sociale en France semblent conforter notre thèse : au premier trimestre 2005, les grands groupes français ont annoncé une forte augmentation de leurs bénéfices ; que s'est-il passé ? Eh bien les syndicats de fonctionnaires ont immédiatement exigé une hausse supplémentaire du point d'indice, ce qui a été aussitôt accordé par le gouvernement, parfaitement obéissant. Quant aux salariés du privé, ils repasseront. L'extorsion du profit par la classe des fonctionnaires ne saurait être plus clairement démontrée. Comme classe dominante, la Fonction publique dispose évidemment du pouvoir politique, instrument de sa domination sur la société française. Ce pouvoir, ce sont d'abord les Entreprises publiques, qui sont comme le bras armé de la FP : lorsqu'un frémissement de révolte se fait sentir dans la classe dominée, la neutralisation du courant électrique, du courrier et des transports sont des moyens de dissuasion d'une extrême efficacité. Vient ensuite le pouvoir politique proprement dit : censé représenter l'ensemble des Français, le pouvoir législatif est en fait une officine des fonctionnaires. Assurément, le vote a bien lieu de manière apparemment libre, et au nom de mots d'ordre universels, mais en réalité, ses conditions réelles font que les représentants élus par les Français représentent d'abord les intérêts de la Fonction publique. Au service de cette domination, il faut ajouter bien sûr l'idéologie. Son rôle est triple : justifier l'existence et l'activité de la classe dominante, maintenir la classe dominée dans la situation qui est la sienne et dissimuler les rapports de domination. L'idéologie est comme l'air que nous respirons, comme l'eau que nous buvons ; en France elle est partout, surpuissante, impériale ; elle s'immisce dans tous les propos, dans tous les projets, dans toutes les actions; tout ce qui s'agite en recherche l'onction. Ses grands thèmes sont connus, reprenant le style et le lyrisme révolutionnaire : lutte contre les inégalités, défense des services publics à tout prix, unanimisme fusionnel : « tous ensemble ! tous ensemble tous ! » Bref, une inversion fantasmatique des rapports sociaux réels de cette société : inégalité, service publics au service des fonctionnaires, division de la France en deux mondes. Parfois l'ironie du renversement est particulièrement frappante, ainsi dans ce célèbre slogan de la SNCF : « Le Progrès ne vaut que s'il est partagé par tous » ! On pourrait décrire pendant des dizaines de pages les raffinements de cette idéologie, et l'infinie variété de ses figures : héroïsation délirante des fonctionnaires par voie d'affiche et de publicités (agents EDF après les tempêtes, conducteurs SNCF … mais en quoi sont-ils plus braves ou héroïques que n'importe quel artisan ou chauffeur privé ?), rhétorique hagiographique sur le « dévouement » des agents publics dans les discours des ministres, matraquage permanent sur les « services publics à la française »… Parfois cependant, les choses sont dites franchement : ainsi dans une ahurissante publicité radiophonique -diffusée sur « France Inter », la voix du régime- pour la Préfon, le fonds de pension des fonctionnaires (rappelons que les fonds de pension, « pièges à cons » selon l'idéologie officielle, fourrier de la barbarie libérale, ruine de la France unitaire, égalitaire et solidaire, sont interdits à tous les Français, sauf… aux fonctionnaires ! Ce simple fait devrait suffire à faire s'interroger n'importe qui sur la nature réelle du régime où nous vivons). Pour assurer la diffusion et l'inculcation de cette idéologie, qui garantit la reproduction intellectuelle du système, la Fonction Publique dispose d'Appareils Idéologiques d'Etat très puissants : l'Ecole, la Justice et les Services Sociaux. A quoi nous devrions ajouter, plus informels, mais très efficaces, les milieux culturels, les associations subventionnées, les media et l'écrasante majorité des oisifs de la société du spectacle. Certains diront que le système comporte une faille : le caractère formellement démocratique du régime. Le risque existerait de voir une majorité de représentants de la classe dominée arriver au pouvoir. Les mécanismes d'exclusion des dominés en vigueur pour l'accession au pouvoir sont certes efficaces, mais pourraient s'avérer insuffisants. Ils sont donc complétés par le pouvoir syndical, la pression médiatique et la création continue d'une clientèle. Le pouvoir syndical, repose essentiellement sur les droits exorbitants que la fonction publique a accordés à ses syndicats (droit de grève, en violation du principe de continuité des services publics, paiement des jours de grèves, gestion paritaires du système tout entier). Les volontés réformatrices les plus fermes s'y cassent les dents. Le pouvoir médiatique, c'est l'intimidation par l'idéologie dominante et la menace d'exclusion du jeu politique (les hommes politiques étant des professionnels, ils perdraient leur gagne pain, -surtout ceux qui n'appartiennent pas à la classe dominante). En France, le libéralisme -comme doctrine affichée et revendiquée- est une forme de délit d'opinion, quasiment au même titre que le racisme ou la pédophilie. On peut même se demander si « libéral » n'est pas l'insulte suprême, dans la mesure où toutes les perversions criminelles font dans notre pays l'objet d'une excuse systématique, qui explique toute violence individuelle comme une réponse à la violence originelle de la « société capitaliste et néolibérale ». Il n'y a en fait qu'un seul crime réel, dont l'auteur soit vraiment responsable : se dire libéral. D'ailleurs, et c'est là une preuve irréfutable, lorsqu'on veut vraiment dire du mal de Jean-Marie Le Pen, et convaincre le plus possible de monde qu'il est vraiment méchant, on abandonne les accusations rituelles de nazisme, pour passer aux choses sérieuses et révéler que sous ses dehors populistes, le grand méchant loup est un véritable « ultra-libéral, ami des milliardaires américains ». Quant à la clientélisation, c'est tout simplement le grossissement du nombre d'électeurs qui ont intérêt à voir se perpétuer la domination de la classe dominante, soit par intégration à cette classe (création de postes d'enseignants en période de baisse du nombre d'élèves, de policiers, d'agents des impôts, d'agents RATP, etc…), soit par dépendance (intermittents du spectacles, emplois-jeunes, CES, etc…). Le but à terme n'est évidemment pas de transformer en fonctionnaires tous les Français (ce serait la mort de la domination), mais de rendre compatible la domination avec la démocratie, en portant la masse de la classe dominante au poids qui lui permet de l'emporter à tous les coups (ce n'est pas forcément la majorité, compte tenu de la division de la classe dominée et de l'influence de l'idéologie dominante sur une grande partie de la classe dominée). Cette stratégie, nécessaire, comporte évidemment un danger, car grossir la classe dominante nécessite un renforcement de l'exploitation de la classe dominée (ce qui peut l'affaiblir, et donc affaiblir aussi le dominant). C'est pourquoi la classe dominante a intérêt à ce que l'économie marchande fonctionne relativement bien ; elle perdrait sinon les moyens de son existence. C'est ce qu'on pourrait appeler le « Grand Compromis ». Son artisan fut François Mitterrand. Il a consisté non seulement à soumettre l'économie à une cure de libéralisme et de désinflation compétitive (pour y ranimer vivement le profit, en berne dans les années 70), et à acheter la bienveillance du grand patronat en lui accordant une existence plus douce qu'ailleurs. Voilà pourquoi c'est en France, pays dominé par la Fonction publique, que les patrons sont les mieux payés. La classe dominante les a autorisés à exploiter tant et plus les salariés et à se remplir copieusement les poches, pour mieux continuer de profiter des gains de l'économie marchande. Interdit en paroles, le libéralisme est autorisé en fait, -dans la sphère qui soutient l'existence du système public. La classe dominante a donc des alliés dans la classe dominée : les grands patrons (les seuls qui pourraient, par une action coordonnée et grâce à leur puissance financière, mettre en danger la domination de la Fonction Publique). Voilà pourquoi socialisme et grand patronat marchent main dans la main dans notre pays. ** En face d'un système aussi redoutable, on pourrait croire à sa pérennité. N'a-t-il donc aucune faille ? Aucune fêlure qui prédirait son effondrement ? Ce n'est pas si sûr. Ce qui peut le perdre, paradoxalement, c'est ce qui fait jusqu'ici sa force : l'idéologie. L'égalitarisme et l'antilibéralisme répandus par le système éducatif peuvent finir par asphyxier l'économie marchande, en détruisant les ressorts de l'innovation et du risque. Notons bien que l'égalitarisme pratique qui informe le système scolaire est beaucoup plus dangereux que l'antilibéralisme théorique enseigné dans les classes. Certes, une jeunesse tout entière imbue des principes socialistes, profondément convaincue de la barbarie fondamentale de l'économie libérale devrait freiner, par ses choix et son mode de vie, l'essor de la croissance. Mais ce n'est pas là le plus grave : car les réalités s'imposent tout de même au jeunes gens à la sortie du lycée ou de l'université. En revanche, l'égalitarisme, qui n'est pas seulement un discours, l'égalitarisme pratique dont l'Education Nationale a fait l'esprit de toutes ses réformes et de toutes ses méthodes depuis 30 ans, cet égalitarisme-là entraîne des conséquences à long terme pour le pays. En faisant baisser le niveau général des français, en réduisant constamment le niveau en sciences, en ruinant nos universités, il prépare une rupture de l'économie française. Une France moins créative, moins capable d'innovation, une France qui chasse de son territoire les meilleurs, c'est une France qui ruine sa croissance à venir. Dans de telles circonstances, la Fonction Publique a du souci à se faire, car en dévorant la base sur laquelle elle porte, elle finira par s'asphyxier. http://antimoderne.hautetfort.com/archive/…n-publique.html Un Blog découvert hier soir et en tout point intéressant à lire. Dommage que les commentaires soient fermés.
Punu Posté 5 mars 2007 Signaler Posté 5 mars 2007 Eh oui, malgré ce que pensent certains, il y a bien une lutte des classes. http://www.hanshoppe.com/publications/Classe.pdf
Sous-Commandant Marco Posté 5 mars 2007 Signaler Posté 5 mars 2007 Je crois que la lutte des classes existe mais que la réalité est tout de même plus nuancée. Il y a en fait trois classes: les oppresseurs, les opprimés et ce que j'appellerais le tiers-état faute de trouver une meilleure appellation, c'est à dire ceux dont on ne peut pas dire clairement s'ils bénéficient ou pâtissent de la lutte des classes. Dans cette troisième catégorie, je classerais volontiers une bonne part, sinon la majorité de la fonction publique et de la classe moyenne du privé.
Punu Posté 5 mars 2007 Signaler Posté 5 mars 2007 Les fonctionnaires paient bien moins d'impôts que le privé (en gros : TVA plus quelques autres), je ne vois donc pas comment tu arrives à la conclusion que leur statut (parasite ou créateur de richesses) est indécidable. Qui plus est, le fait que la fonction publique vote massivement pour les partis les plus étatistes, ceux qui leur accorderont précisément des avantages supplémentaires et entérineront la situation d'exploitation actuelle, montre que cette classe a conscience de ses intérêts et qu'elle agit pour les conserver.
Ash Posté 5 mars 2007 Auteur Signaler Posté 5 mars 2007 Comment expliquer alors la viabilité du système et de son soutien, en tout et pour tout, par une majorité de personnes ? L'Idéologie n'explique pas tout. Ils doivent directement ou indirectement en profiter, ou tout du moins y croire très fortement.
Sous-Commandant Marco Posté 5 mars 2007 Signaler Posté 5 mars 2007 Les fonctionnaires paient bien moins d'impôts que le privé (en gros : TVA plus quelques autres), je ne vois donc pas comment tu arrives à la conclusion que leur statut (parasite ou créateur de richesses) est indécidable. Qui plus est, le fait que la fonction publique vote massivement pour les partis les plus étatistes, ceux qui leur accorderont précisément des avantages supplémentaires et entérineront la situation d'exploitation actuelle, montre que cette classe a conscience de ses intérêts et agit pour les conserver. Certes mais il y a tout de même des fonctionnaires qui remplissent des fonctions utiles mais sont contraints d'accepter dans la fonction publique un salaire moindre que celui que le libre marché leur allouerait. N'y a-t-il pas dans ce cas oppression par l'état? Cela dit, ton objection tient la route. Je retire ce que j'ai dit et j'admets qu'en fait, je ne sais pas déterminer la taille et la constitution de ce tiers-état. Comment expliquer alors la viabilité du système et qu'une majorité de personnes le soutienne en tout et pour tout ? L'Idéologie n'explique pas tout, ils doivent directement ou indirectement en profiter. Avant d'écrire "tiers-état", j'avais écrit "indifférents", c'est à dire que ce sont des gens qui n'ont probablement pas d'avis sur la question. On ne peut pas dire qu'ils soutiennent le système. Si résistance au libéralisme il y a de leur part, je parlerais d'inertie plutôt que de soutien.
Ash Posté 5 mars 2007 Auteur Signaler Posté 5 mars 2007 Je suis assez d'accord avec ça. Débat intéressant. edit pour Largo : L'auteur n'est pas un "analyste marxiste". Lire son blog te convaincra. Et le vote de la Fonction Publique, à quelques professions près, c'est généralement celui où le PT, le PCF et LO recueillent les scores les plus élevés. Dont acte.
Largo Winch Posté 5 mars 2007 Signaler Posté 5 mars 2007 Eh oui, malgré ce que pensent certains, il y a bien une lutte des classes. Ah ?! Je vois qu'on s'enthousiasme pour les raisonnements holistes et pour les concepts marxistes quand les conclusions des analyses renforcent les préjugés manichéens des libéraux… Qui plus est, le fait que la fonction publique vote massivement pour les partis les plus étatistes, ceux qui leur accorderont précisément des avantages supplémentaires et entérineront la situation d'exploitation actuelle, montre que cette classe a conscience de ses intérêts et agit pour les conserver. Sachant que dans l'offre de partis, il n'y a que des partis étatistes, cet argument ne prouve rien.
Punu Posté 5 mars 2007 Signaler Posté 5 mars 2007 Si ça te fait plaisir de penser que "la vérité est au centre", tant mieux pour toi. Par ailleurs, il me semble avoir mis "pour les partis les plus étatistes".
Largo Winch Posté 5 mars 2007 Signaler Posté 5 mars 2007 Je crois que la lutte des classes existe mais que la réalité est tout de même plus nuancée. Il y a en fait trois classes: les oppresseurs, les opprimés et ce que j'appellerais le tiers-état faute de trouver une meilleure appellation, c'est à dire ceux dont on ne peut pas dire clairement s'ils bénéficient ou pâtissent de la lutte des classes. Dans cette troisième catégorie, je classerais volontiers une bonne part, sinon la majorité de la fonction publique et de la classe moyenne du privé. "Catégorie" n'est pas "classe".
melodius Posté 5 mars 2007 Signaler Posté 5 mars 2007 Ah ?! Je vois qu'on s'enthousiasme pour les raisonnements holistes et pour les concepts marxistes quand les conclusions des analyses renforcent les préjugés manichéens des libéraux… Sachant que dans l'offre de partis, il n'y a que des partis étatistes, cet argument ne prouve rien. Pour le coup tu m'étonnes; les remarques de Gadrel me semblent frappées au coin du bon sens.
Invité jabial Posté 5 mars 2007 Signaler Posté 5 mars 2007 Tout le problème est de séparer le policier du chargé de mission.
Largo Winch Posté 5 mars 2007 Signaler Posté 5 mars 2007 edit pour Largo : L'auteur n'est pas un "analyste marxiste". Lire son blog te convaincra. Il s'amuse habilement à retourner les concepts marxistes dans le sens des libéraux. C'est très drole, bien fait, mais son analyse fondée sur des raisonnements holistes et des concepts creux ne peut déboucher que sur une belle pantalonnade.
Sous-Commandant Marco Posté 5 mars 2007 Signaler Posté 5 mars 2007 Il s'amuse habilement à retourner les concepts marxistes dans le sens des libéraux. C'est très drole, bien fait, mais son analyse fondée sur des raisonnements holistes et des concepts creux ne peut déboucher que sur une belle pantalonnade. Il ne s'agit pas de retourner des concepts marxistes, il s'agit de se réapproprier des concepts dont nous avons l'antériorité, grâce à la formidable capacité d'analyse du réel dont les authentiques libéraux ont toujours su faire preuve.
Ash Posté 5 mars 2007 Auteur Signaler Posté 5 mars 2007 Oui il n'est pas, à proprement parler, libéral. Cela en fait-il un marxiste pour autant ? Il détruit bien assez le marxisme dans ces divers articles. Ce qui l'intéresse chez Marx c'est seulement la critique exclusivement marchande de la "société" (l'hyperconsommation c'est pas franchement libéral non plus) ce qui le rend proche de l'antimodernisme, courant dont il se revendique. C'est ce que j'ai compris, après je ne peux pas parler à sa place, ni même l'inviter ici. Dommage.
Largo Winch Posté 5 mars 2007 Signaler Posté 5 mars 2007 Il ne s'agit pas de retourner des concepts marxistes, il s'agit de se réapproprier des concepts dont nous avons l'antériorité, grâce à la formidable capacité d'analyse du réel dont les authentiques libéraux ont toujours su faire preuve. Partager une population donnée en fonction d'un seul critère (payeur/bénéficiaire de l'impôt) permet de définir des "catégories" et non des "classes".
Sous-Commandant Marco Posté 5 mars 2007 Signaler Posté 5 mars 2007 Partager une population donnée en fonction d'un seul critère (payeur/bénéficiaire de l'impôt) permet de définir des "catégories" et non des "classes". Si on ajoute à ces catégories la notion de relation à la politique et au maintien du système existant, on aboutit bien à la définition d'une classe.
Largo Winch Posté 5 mars 2007 Signaler Posté 5 mars 2007 Si on ajoute à ces catégories la notion de relation à la politique et au maintien du système existant, on aboutit bien à la définition d'une classe. Oui, à cette définition marxiste de la classe qui n'a pas de sens. Groupe d'appartenance et groupe de référence sont deux choses différentes. Il ne suffit pas qu'un sociologue place un individu dans un groupe en fonction d'un critère donné pour que celui-ci automatiquement s'identifie à ce groupe. L'appartenance à une catégorie n'aboutit pas nécessairement à l'identification à cette catégorie. D'autant plus que les individus n'ont pas nécessairement conscience d'appartenir à une classe si celle-ci n'est qu'une construction artificielle faite par l'analyste, de l'extérieur. Je ne suis pas en train de dire que la notion de "classe" n'existe pas. Mais je dis que cette façon holiste de catégoriser une population donnée nie la subjectivité des individus qui la compose et ne peut conduire qu'à des raisonnements grossiers. Pour prendre un exemple, on pourrait classer une infirmière d'une clinique privée dans la classe des dominés et sa collègue d'un hôpital public dans la classe des dominants, mais, si on les interrogeait directement, elles pourraient très bien se considérer comme faisant partie d'une même "classe" (celle des infirmières). En effet, le critère privé/public ne serait pas nécessairement celui qu'elles donneraient spontanément afin de délimiter la classe à laquelle elles ont le sentiment d'appartenir. Quant au fait d’attribuer des pensées à ces classes qui ne sont que des catégories d’individus hétéroclites, on débouche sur le grand n’importe quoi. C'est sur la base de tels raisonnements holistes que les marxistes considèrent par exemple que tous les patrons sans exception cherchent à exploiter leur salarié car c’est de leur intérêt de classe.
Invité jabial Posté 6 mars 2007 Signaler Posté 6 mars 2007 Tu confonds classe et parti. On peut faire partie d'une classe sans avoir de conscience de classe ; ça, c'est à nous de la donner aux gens.
Invité Arn0 Posté 6 mars 2007 Signaler Posté 6 mars 2007 Est-ce que même le contrôleur fiscal n'aurait pas intérêt non plus a ce que la société progresse vers plus de libéralisme ? Cela lui permettrait surement de gagner plus à terme et d'avoir la satisfaction de travailler honnêtement.
Etienne Posté 6 mars 2007 Signaler Posté 6 mars 2007 On peut faire partie d'une classe sans avoir de conscience de classe ; ça, c'est à nous de la donner aux gens. Tiens, un marxiste ! Enfin, non, je devrais être plus gentil : un marxien ! (Qui a dit prophétie autoréalisatrice ?)
Invité jabial Posté 7 mars 2007 Signaler Posté 7 mars 2007 Tiens, un marxiste ! Enfin, non, je devrais être plus gentil : un marxien ! Mais non, Marx n'a absolument pas inventé ça.
Sous-Commandant Marco Posté 7 mars 2007 Signaler Posté 7 mars 2007 Est-ce que même le contrôleur fiscal n'aurait pas intérêt non plus a ce que la société progresse vers plus de libéralisme ? Cela lui permettrait surement de gagner plus à terme et d'avoir la satisfaction de travailler honnêtement. Voir les deux expressions dans le même message, ça me fait bien rire. L'IFrap avait révélé que certains employés du Fisc travaillent à peine 20h par semaine. Je doute que même un bon comptable ou financier (dont une partie du boulot aujourd'hui consiste justement à conseiller les entreprises en matières légale et fiscale) pourrait gagner autant d'argent sur un marché libre qu'un employé du Fisc actuel. Soyons réalistes: les employés du Fisc seront les derniers à vouloir du libéralisme. Ce sont les plus irrécupérables des fonctionnaires.
Fredo Posté 18 mars 2007 Signaler Posté 18 mars 2007 Soyons réalistes: les employés du Fisc seront les derniers à vouloir du libéralisme. Ce sont les plus irrécupérables des fonctionnaires. Surtout que j'avais vu il y a longtemps une émission de Capital où l'on suivait une équipe de contrôleurs dans je ne sais plus quel département. Ils se gaussaient d'avoir "récupéré" tant de milliers d'euros. J'ai fait un rapide calcul et m'est vite apparu le fait qu'ils coutent parfois plus cher en salaires que ce qu'ils ramènent au trésor public !! Où est la logique là ?
Legion Posté 18 mars 2007 Signaler Posté 18 mars 2007 Article intéressant, "société du spectacle", héhé, un ancien situ ?
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