Taranne Posté 25 avril 2007 Signaler Posté 25 avril 2007 L'épouse voilée du candidat à la présidence turque au coeur de la controverse --par Suzan Fraser--[25/04/2007 16:49] ANKARA (AP) -- Cherchez la femme… Une bonne partie de la querelle que provoque en Turquie la désignation par l'AKP de l'actuel chef de la diplomatie Abdallah Gul comme candidat à la présidence est lié à son épouse: voilée et militante, elle avait fait appel devant la cour européenne des droits de l'Homme après s'être refusée l'inscription dans une université parce qu'elle portait le foulard. Hayrunisa Gul a renoncé à cette plainte en 2004, disant vouloir éviter de porter préjudice à la carrière politique de son mari. Mais pour les laïcs de Turquie, elle reste un symbole troublant: ils craignent que le couple Gul ne fasse passer sous influence islamiste une présidence jusqu'ici solide bastion de la laïcité turque. Abdullah Gul a été choisi mardi comme candidat à la présidence du Parti de la justice et du développement (AKP, au pouvoir). Si la magistrature suprême est largement cérémonielle en Turquie, le débat est dominé par la question de la laïcité, l'opposition accusant l'AKP de vouloir faire du pays une république islamique. Les députés étant chargés de désigner le président, et l'AKP étant majoritaire au Parlement, Gul est quasiment certain de la victoire. Dans ce cas, son épouse deviendrait la première «First lady» de l'histoire turque à porter le foulard. Et à le revendiquer haut et fort… Ce qui serait une sacrée victoire pour cette mère de trois enfants âgée de 42 ans, qui milite pour le droit des femmes à rester voilées dans les locaux gouvernementaux et sur les campus des universités, où la loi turque l'interdit. En 1998, elle avait mené une très médiatique opération à l'Université d'Ankara: suivie par une horde de caméras et arborant son voile, elle avait tenté de s'inscrire comme étudiante, se faisant refouler pour cause de foulard. Un an après que Mme Gul ait renoncé à sa plainte devant la Cour européenne des droits de l'homme, cette dernière a donné raison à la Turquie, estimant que l'interdiction du foulard islamique à l'Université n'était pas une violation du droit à la liberté de conscience, de pensée et de religion. Les détracteurs de Hayrunisa Gul ont affirmé à l'époque qu'elle avait retiré sa plainte car informée que la Cour allait lui donner tort… Le président sortant, Ahmet Necdet Sezer, dont le mandat s'achève le 16 mai, est un défenseur fervent de la laïcité. Il a toujours fait en sorte que les épouses de ministres qui portent le foulard, comme Mme Gul ou la femme du chef du gouvernement, ne soient pas invitées aux dîners officiels. Latife Ussaki, épouse de Mustafa Kemal Ataturk, fondateur de la Turque moderne et laïque, abandonna le port du voile alors qu'elle vivait au palais présidentiel. Les Gul, originaires tous deux de la ville très conservatrice de Kayseri, se sont rencontrés en 1979 au mariage de leurs cousins et mariés eux-mêmes un an plus tard. Hayrunisa avait 15 ans à l'époque. Ayant quitté l'école, elle a repris ses études après la naissance de ses enfants, se qualifiant pour les poursuivre au sein du Département de Littérature et de langue arabe de l'Université d'Ankara. Mais elle n'a pu s'y inscrire en raison de la querelle du voile. AP
Legion Posté 25 avril 2007 Signaler Posté 25 avril 2007 Le plus drôle c'est que l'arrivée au pouvoir des "islamistes" en Turquie serait probablement une très bonne chose pour ce pays, parce qu'ils sont, et de loin, la force politique la plus libérale du pays (il faut pas compter sur les héritiers de Kemal, de Menderes ou de Türkeş pour des mouvements d'ouverture).
melodius Posté 26 avril 2007 Signaler Posté 26 avril 2007 Le plus drôle c'est que l'arrivée au pouvoir des "islamistes" en Turquie serait probablement une très bonne chose pour ce pays, parce qu'ils sont, et de loin, la force politique la plus libérale du pays (il faut pas compter sur les héritiers de Kemal, de Menderes ou de Türkeş pour des mouvements d'ouverture). Tout à fait. Je suis pour ma part un grand fan d'Erdogan et de l'AKP.
melodius Posté 26 avril 2007 Signaler Posté 26 avril 2007 Mais tout simplement parce qu'ils font de la Turquie un état plus libéral, tout particulièrement en ce qui concerne les libertés fondamentales mais également économiquement et institutionnellement. D'ailleurs, ce sont les classes moyennes et particulièrement les petits et moyens entrepreneurs qui soutiennent Erdogan. On remarquera que la partie est loin d'être gagnée et que ce que les Turcs nomment "l'état profond" est loin d'être vaincu. La concurrence de l'AKP est ultra-laïcarde et ultra-nationaliste, que ce soit à droite ou à gauche (d'ailleurs la droite et la gauche turque sont tellement extrémistes qu'ici on les qualifierait d'ED et d'EG) . Franchement il n'y a pas photo. L'AKP est peut-être "islamiste", mais à la manière de notre bon vieux Parti Catholique, disparu depuis belle lurette hélas.
José Posté 26 avril 2007 Signaler Posté 26 avril 2007 Erdogan, le Woeste ottoman. Avec qui dans le rôle de Daens ?
Ronnie Hayek Posté 26 avril 2007 Signaler Posté 26 avril 2007 Avec qui dans le rôle de Daens ? Emir Kir ?
Ash Posté 26 avril 2007 Signaler Posté 26 avril 2007 Mais tout simplement parce qu'ils font de la Turquie un état plus libéral, tout particulièrement en ce qui concerne les libertés fondamentales mais également économiquement et institutionnellement. D'ailleurs, ce sont les classes moyennes et particulièrement les petits et moyens entrepreneurs qui soutiennent Erdogan. On remarquera que la partie est loin d'être gagnée et que ce que les Turcs nomment "l'état profond" est loin d'être vaincu. La concurrence de l'AKP est ultra-laïcarde et ultra-nationaliste, que ce soit à droite ou à gauche (d'ailleurs la droite et la gauche turque sont tellement extrémistes qu'ici on les qualifierait d'ED et d'EG) . Franchement il n'y a pas photo. L'AKP est peut-être "islamiste", mais à la manière de notre bon vieux Parti Catholique, disparu depuis belle lurette hélas. Très sceptique. J'ai plutôt l'impression qu'Erdogan se sert tout autant de l'armée pour étouffer les libertés fondamentales et notamment celles des chrétiens de Turquie. Rajoutons encore la mafia turque qu'il laisse se développer à Chypre.
melodius Posté 26 avril 2007 Signaler Posté 26 avril 2007 Très sceptique. J'ai plutôt l'impression qu'Erdogan se sert tout autant de l'armée pour étouffer les libertés fondamentales et notamment celles des chrétiens de Turquie. Rajoutons encore la mafia turque qu'il laisse se développer à Chypre. La situation de toutes les minorités s'est améliorée depuis qu'Erdogan est au pouvoir. C'est un fait indiscutable. Et pour Chypre, je te rappelle qu'il s'agit d'un état indépendant. Je ne comprends pas ce refus têtu de prendre en compte la réalité.
Legion Posté 26 avril 2007 Signaler Posté 26 avril 2007 Et puis en Turquie, les interventions militaires dans la politique sont une tradition bien ancrée depuis 1921, selon un schémas implacable : crise > coup d'État militaire > remise en ordre musclée > retour à la démocratie (en attendant la prochaine crise). Il ne faut absolument pas y voir une spécificité d'Erdogan, et en fait, le pays est relativement calme pour l'instant, comparé à certaines périodes. Et comme le dit Melo, à côté de l'extrème droite façon Türkeş¸ (bon maintenant il est mort mais faut voir ce qu'il écrivait, à côté de ça, les "dérapages" de Lepen, c'est du petit lait) ou de la "gauche dure" héritière de kemal, on peut difficilement faire plus "modéré" qu'Erdogan.
Apollon Posté 26 avril 2007 Signaler Posté 26 avril 2007 Erdogan montre brillament de quel côté se trouve la démocratie et la tolérance : de celui des croyants. Et ses ennemis : les adeptes des religions séculières.
Legion Posté 26 avril 2007 Signaler Posté 26 avril 2007 Erdogan montre brillament de quel côté se trouve la démocratie et la tolérance : de celui des croyants. Et ses ennemis : les adeptes des religions séculières. Again, c'était déjà comme ça avant Erdogan, les juifs et les chrétiens n'ont jamais été très bien servis en République Turque.
Mobius Posté 28 avril 2007 Signaler Posté 28 avril 2007 Selon mon papa; l'armée semble bien partie pour remettre la démocratie sous tutelle; la situation est relativement tendue depuis hier: Turkey’s government fires backJustice minister criticizes military for statement regarding elections The Associated Press Updated: 9:46 a.m. ET April 28, 2007 ANKARA, Turkey - Turkey’s Islamic-rooted government fired back at the military on Saturday saying an army statement expressing concern over presidential elections was not acceptable in a democracy. In a statement posted on its Web site late Friday, the powerful pro-secular military said it was monitoring the elections with concern and indicated it was willing to become more openly involved in the process. Analysts said the statement was an ultimatum to the government. In a rare salvo against the military, Justice Minister Cemil Cicek, the government spokesman, said the government said any military warning to the government was “not acceptable in a democratic order.” “It is unthinkable for an institution like the military, which is attached to the prime minister, to make any statement against the government on any issue,” Cicek said. “According to our Constitution, the military chief of staff is responsible to the prime minister.” Hours before the military issued the statement, Prime Minister Recep Tayyip Erdogan’s presidential candidate—Foreign Minister Abdullah Gul—failed to win enough votes in a first round of voting in Parliament that has been marked by tensions between Erdogan’s government and the defenders of Turkey’s secular ideals. Opposition lawmakers appealed the election in the Constitutional Court on the grounds that there were not enough legislators present for a quorum and have called for early elections as the only way out of the impasse. Cicek said the military statement, which was issued late Friday after the opposition’s appeal, appeared to be an attempt to influence the court. In an apparent attempt to reduce tensions, the government spokesman also added that Erdogan had a “useful and fruitful” telephone conversation with Gen. Yasar Buyukanit, the chief of military staff, but declined to give details. The military has staged several coups in past decades, and in 1997 led a campaign that pressured an Islamic party—of which Erdogan and Gul were both members—out of government. At the time, the military issued warnings to the government to curb Islamic initiatives, while people took to the streets in protest of the government policies. The European Union is pressuring Turkey to curb the influence of the military as part of its membership bid and on Saturday, said the election of a new president was a “test case” for the Turkish military’s respect for democracy. “This is a clear test case whether the Turkish armed forces respect democratic secularization and democratic values,” said Olli Rehn, the EU expansion affairs commissioner. The military, which has declared itself the guardians of Turkey’s secular traditions, remains one of the most trusted institutions. “It should not be forgotten that the Turkish armed forces is one of the sides in this debate and the absolute defender of secularism,” the military statement said. “When necessary, they will display their attitudes and actions very clearly. No one should doubt that.” The president can veto legislation, and the prospect of electing a leading member of the pro-Islamic government has unnerved Turkey’s secular establishment. Hundreds of thousands of people recently demonstrated for secular ideals in the capital, Ankara, and another large rally was planned in Istanbul on Sunday. ‘A straightforward ultimatum’ Opposition parties have accused the government of raising tensions by insisting on a candidate with an Islamic past and resisting calls for a president acceptable to all. The opposition boycotted Friday’s vote and appealed to the Constitutional Court. “It is not enough to call it a ‘stern statement,”’ Oktay Eksi, political commentator for Hurriyet newspaper, said of the military statement. “It has to be called a straightforward ultimatum.” “It expresses concern over the fact that if Foreign Minister Abdullah Gul is elected, the presidential palace, which is considered the last bastion of secularism, will be handed over to a person who is anti-secular,” Eksi said. If the Constitutional Court rules in favor of the ruling party, Gul is likely to win in the third round when only a simple majority is required. He has promised to uphold the country’s secular traditions amid concerns that his victory will strengthen the role of Islam in politics. President Ahmet Necdet Sezer, who steps down on May 16, vigorously used his powers as a check on the government, vetoing a record number of legislative bills and appointments of officials. The ruling party has supported religious schools and tried to lift the ban on Islamic head scarves in public offices. Secularists are also uncomfortable with the idea of Gul’s wife, Hayrunisa, being in the presidential palace because she wears the traditional Muslim head scarf. Both Gul and Erdogan, however, reject the Islamic label. The government has shown openness to the West by securing economic stability with help from the International Monetary Fund, and seeking European Union membership. The military statement listed a series of public events where it said Islam had encroached on secular traditions. It also expressed concern over the brutal slayings of three Christians in the eastern city of Malatya earlier this month. News reports said the suspects were staying at a student residence run by an Islamic foundation.
Legion Posté 28 avril 2007 Signaler Posté 28 avril 2007 Meuh non c'est rien ça. Quand la Turquie est dans une situation "tendue", c'est qu'on est en pleine guerre civile. Ça c'est juste les volées de bois vert habituelles.
Taranne Posté 28 avril 2007 Auteur Signaler Posté 28 avril 2007 En attendant les européens "turcophobes" doivent boire du petit lait: "vous voyez, on vous l'avait bien dit, la Turquie n'est pas mûre pour l'Europe". On en viendrait presque à se demander s'il n'y aurait pas une bonne grosse manip' à la base. Légion, Mobius, vous qui connaissez bien la question, est-ce qu'il y a en Turquie des gens qui aimeraient bien que le pays reste en dehors de l'UE et auraient donc intérêt à savonner la planche à Erdogan?
Legion Posté 28 avril 2007 Signaler Posté 28 avril 2007 En attendant les européens "turcophobes" doivent boire du petit lait: "vous voyez, on vous l'avait bien dit, la Turquie n'est pas mûre pour l'Europe". On en viendrait presque à se demander s'il n'y aurait pas une bonne grosse manip' à la base. Légion, Mobius, vous qui connaissez bien la question, est-ce qu'il y a en Turquie des gens qui aimeraient bien que le pays reste en dehors de l'UE et auraient donc intérêt à savonner la planche à Erdogan? Bah, d'une manière générale, l'extrème droite turque s'emploie à méthodiquement saboter tout ce qui pourrait aboutir à des compromis et à des remises en cause du modèle kémaliste et du statu quo. Un bon exemple c'est Chypre : il y a des tas de turcs qui voudraient voir cette question réglée, y compris par une réunification de la partie nord de l'Île avec l'État Chypriote officiellement reconnu (et particulièrement les turcophones chypriotes, que ça ne dérangerait pas trop de passer autotmatiquement en Europe), ce qui serait évidemment innaceptable pour l'extrème droite, qui joue donc de tout les leviers dont elle dispose pour pourrir les relations et faire échouer toute tentative de négociations (même s'il faut préciser que, dans cette affaire là en particulier, l'extrème droite grecque et celle de Chypre ont très bien joué leur rôle aussi). Et l'extrème droite turque, c'est toutes les caractéristiques du kémalisme poussée à l'extrème : xénophobie et haine farouche de l'Islam (finalement c'est une extrème droite très européenne…), ils ne peuvent que détester Erdogan.
melodius Posté 28 avril 2007 Signaler Posté 28 avril 2007 Meuh non c'est rien ça. Quand la Turquie est dans une situation "tendue", c'est qu'on est en pleine guerre civile. Ça c'est juste les volées de bois vert habituelles. Son père est bien placé pour avoir une opinion autorisée, crois-moi.
Legion Posté 28 avril 2007 Signaler Posté 28 avril 2007 Son père est bien placé pour avoir une opinion autorisée, crois-moi. Bah je réagis par rapport à ce que je connais de l'histoire de la Turquie. Et les politiciens en conflit avec les militaires, en Turquie, c'est pas une "situation tendue", c'est une situation normale (ce qui ne veut pas dire qu'il n'y aura pas bientôt un nouveau coup d'État, mais franchement, comparé à ce que ce pays a vécu, je trouve la situation actuelle très calme).
Libérus Posté 30 avril 2007 Signaler Posté 30 avril 2007 La situation de toutes les minorités s'est améliorée depuis qu'Erdogan est au pouvoir. C'est un fait indiscutable. Et pour Chypre, je te rappelle qu'il s'agit d'un état indépendant. Je ne comprends pas ce refus têtu de prendre en compte la réalité. Un prêtre catholique trucidé par ci, trois missionnaires protestants par là. La routine, quoi. Bah, d'une manière générale, l'extrème droite turque s'emploie à méthodiquement saboter tout ce qui pourrait aboutir à des compromis et à des remises en cause du modèle kémaliste et du statu quo. Un bon exemple c'est Chypre : il y a des tas de turcs qui voudraient voir cette question réglée, y compris par une réunification de la partie nord de l'Île avec l'État Chypriote officiellement reconnu (et particulièrement les turcophones chypriotes, que ça ne dérangerait pas trop de passer autotmatiquement en Europe), ce qui serait évidemment innaceptable pour l'extrème droite, qui joue donc de tout les leviers dont elle dispose pour pourrir les relations et faire échouer toute tentative de négociations (même s'il faut préciser que, dans cette affaire là en particulier, l'extrème droite grecque et celle de Chypre ont très bien joué leur rôle aussi). Qui est-ce qui refuse d'appliquer les accords d'Ankara et d'accueillir les navires chypriotes dans les ports turcs ? Ce n'est pas l'éxtrème droite", c'est M. Erdogan. Et l'extrême droite turque, c'est toutes les caractéristiques du kémalisme poussée à l'extrème : xénophobie et haine farouche de l'Islam (finalement c'est une extrème droite très européenne…), ils ne peuvent que détester Erdogan. Vous essayer de plaquer les catégories européennes sur une réalité différente. Ali Agça , le type qui a failli tuer Jean Paul II, était bien à la fois islamiste et d'extrême droite (loup gris pour être précis).
Libéralissime Posté 30 avril 2007 Signaler Posté 30 avril 2007 Et pour Chypre, je te rappelle qu'il s'agit d'un état indépendant. Je ne comprends pas ce refus têtu de prendre en compte la réalité. Je te rappelle que le tiers nord-est de l'île est, depuis 1974, occupée par l'armée turque, et n'est plus, de fait, sous la souveraineté de la République de Chypre, état en effet indépendant et membre de l'Union Européenne, mais constitue la République Turque de Chypre du Nord, état reconnu par la seule turquie. Voilà la réalité !
Hadrien Posté 30 avril 2007 Signaler Posté 30 avril 2007 […]Et l'extrème droite turque, c'est toutes les caractéristiques du kémalisme poussée à l'extrème : xénophobie et haine farouche de l'Islam (finalement c'est une extrème droite très européenne…), ils ne peuvent que détester Erdogan. J'avais lu que ça dépendait des périodes. Dans les 70's et à l'époque de la tentative d'assassinat du pape, les Loups Gris se la jouaient plus "islamiquement correct" semble-t-il. En même temps, leur nom même provient d'une légende anté-islamique (le peuple turkmène mené par une meute de loups gris de l'Asie Mineure à l'Anatolie). Concernant la protection des minorités, ce sont surtout les Grecs orthodoxes, Arméniens pré-chalcédoniens et Juifs qui sont protégés. Catholiques et protestants y seraient mal vus.
melodius Posté 1 mai 2007 Signaler Posté 1 mai 2007 Je te rappelle que le tiers nord-est de l'île est, depuis 1974, occupée par l'armée turque, et n'est plus, de fait, sous la souveraineté de la République de Chypre, état en effet indépendant et membre de l'Union Européenne, mais constitue la République Turque de Chypre du Nord, état reconnu par la seule turquie.Voilà la réalité ! Ergo il s'agit bien d'un état indépendant. D'ailleurs, sa population s'est montrée bien plus constructive que celle de la partie grecque à l'état d'esprit tout à fait balkanique, dont je comprends toujours pas qu'on l'ait acceptée au sein de l'UE.
Taranne Posté 1 mai 2007 Auteur Signaler Posté 1 mai 2007 D'ailleurs, sa population s'est montrée bien plus constructive que celle de la partie grecque à l'état d'esprit tout à fait balkanique, dont je comprends toujours pas qu'on l'ait acceptée au sein de l'UE. Pour faire plaisir à la Grèce (dont la contribution décisive au marché commun et à l'UE est bien connue et mérite récompense)?
Legion Posté 1 mai 2007 Signaler Posté 1 mai 2007 Un prêtre catholique trucidé par ci, trois missionnaires protestants par là. La routine, quoi. Oui, en effet. Depuis 1921 les minorités religieuses ont toujours été physiquement menacées par des extrémistes. Et ça, comparé aux massacres des premières heures de la république, je le répète, c'est rien, et y voir la responsabilité d'Erdoğan (écrivons son nom correctement tant qu'à faire le ğ est muet, il rallonge seulement la voyelle qui le précède), c'est de l'ignorance ou de la mauvaise foi. Qui est-ce qui refuse d'appliquer les accords d'Ankara et d'accueillir les navires chypriotes dans les ports turcs ? Ce n'est pas l'éxtrème droite", c'est M. Erdogan. Erdoğan ne dirige pas tout seul que je sache, et croire que l'affaire chypriote se résume à cette seule affaire de ports, c'est de la naïveté. Vous essayer de plaquer les catégories européennes sur une réalité différente. Ali Agça , le type qui a failli tuer Jean Paul II, était bien à la fois islamiste et d'extrême droite (loup gris pour être précis). Moi je crois que c'est vous qui essayez de faire de la Turquie un "pays d'islamistes" alors qu'aucun autre pays Européen - si ce n'est la France - ne peut se vanter d'un tel degré laïcité obsessionelle et compulsive. Quand à l'extrème droite turque, son opportunisme est celui de toutes les extrèmes droites européennes : elle est prête à incarner n'importe quoi pourvu que ce soit une position dissidente du pouvoir en place - sa ligne directrice unitaire reste la xénophonbie, certainement pas le religieux. Je te rappelle que le tiers nord-est de l'île est, depuis 1974, occupée par l'armée turque, et n'est plus, de fait, sous la souveraineté de la République de Chypre, état en effet indépendant et membre de l'Union Européenne, mais constitue la République Turque de Chypre du Nord, état reconnu par la seule turquie.Voilà la réalité ! Melodius a dit que Chypre était un État indépendant, ce que vous dites ne contredit rien cetet affirmation. Tiens petit rappel des faits concernant Chypre, ce qui c'est vraiment passé : Au dépard le statu de Chypre était incertain, des conflits inter-éthniques avaient éclaté sur l'île, la situation était tendue. Il y avait des partisans du ratachement à la Grèce, et des partisans du ratachement à la Turquie. Finalement, la Turquie avait trouvé plus interressant diplomatiquement de soutenir Makarios, leader local et partisan de l'indépendance de son île. La Grèce des Colonels (une dictature militaire bien plus dure que tout ce qu'a connu la Turquie) décide alors que non, ça ne va pas se passer comme ça, et envoie quelques troupes dans le but d'assassiner Makarios et d'annexer l'île. La Turquie effectue alors un premier débarquement, déboute les forces Grecs et da fait, sauve l'île (cete action a été saluée comme un acte de bravoure héroïque par la communauté internationale précisons-le). À ce moment là la Turquie dit à l'Europe : "Bon, maintenant, il faut régler cette situation épineuse une fois pour toutes !" Et là l'Europe répond : "Débrouillez-vous." Bon. Et la Turquie s'est débrouillée : deuxième débarquement, annexion du nord de l'île dont ils ont expulsé les héllénophones et ont transformé en province de la République. Curieusement l'Europe n'a pas trop apprécié ! La Turquie n'a pourtant fait que suivre son bon conseil… Voila les faits, autant pour ceux qui voudraient y voir une responsabilité unilatérale de la Turquie.
Libérus Posté 1 mai 2007 Signaler Posté 1 mai 2007 Erdoğan ne dirige pas tout seul que je sache, et croire que l'affaire chypriote se résume à cette seule affaire de ports, c'est de la naïveté. Ai-je dit que l'affaire chypriote se résume à "cette affaire de ports", qui n'est pas si négligeable que cela puisque qu'elle trahit le refus de reconnaître l'existence d'un Etat membre de l'Union Européenne ? Moi je crois que c'est vous qui essayez de faire de la Turquie un "pays d'islamistes" alors qu'aucun autre pays Européen - si ce n'est la France - ne peut se vanter d'un tel degré laïcité obsessionelle et compulsive. Puisque vous semblez bien connaître la Turquie, il serait intéressant que vous nous expliquiez pourquoi l'armée turque est si viscéralement attachée à cete laïcité que vous qualifiez de compulsive. La fidélité à Ataturk (pardon pour les signes diacritiques) ne me semble pas une explication suffisante. Après tout, l'armée française a évolué depuis l'affaire Dreyfus. Tiens petit rappel des faits concernant Chypre, ce qui c'est vraiment passé :Au dépard le statu de Chypre était incertain, des conflits inter-éthniques avaient éclaté sur l'île, la situation était tendue. Il y avait des partisans du ratachement à la Grèce, et des partisans du ratachement à la Turquie. Finalement, la Turquie avait trouvé plus interressant diplomatiquement de soutenir Makarios, leader local et partisan de l'indépendance de son île. La Grèce des Colonels (une dictature militaire bien plus dure que tout ce qu'a connu la Turquie) décide alors que non, ça ne va pas se passer comme ça, et envoie quelques troupes dans le but d'assassiner Makarios et d'annexer l'île. La Turquie effectue alors un premier débarquement, déboute les forces Grecs et da fait, sauve l'île (cete action a été saluée comme un acte de bravoure héroïque par la communauté internationale précisons-le). Non, elle a été condamnée par la résolution de l'ONU 353 du 20 juillet 1974, et les résolutions suivantes . http://www.un.org/french/documents/sc/res/1974/74r353f.pdf Je suis d'accord sur un point avec vous : la responsabilité de ce qui est arrivé est très partagée. Il reste que,alors que le calme était rétabli (grâce aux forces de l'ONU), la décision unilatérale de créer une République turque à Chypre a énormément compliqué la recherche d'une solution et a été fermement condamnée par le Conseil de sécurité . http://www.un.org/french/documents/sc/res/1983/541f.pdf Signé : un gros naïf.
Legion Posté 1 mai 2007 Signaler Posté 1 mai 2007 Puisque vous semblez bien connaître la Turquie, il serait intéressant que vous nous expliquiez pourquoi l'armée turque est si viscéralement attachée à cete laïcité que vous qualifiez de compulsive. La fidélité à Ataturk (pardon pour les signes diacritiques) ne me semble pas une explication suffisante. Après tout, l'armée française a évolué depuis l'affaire Dreyfus. C'est sous-estimer l'importance de la figure de Kémal en Turquie. Nous n'avons pas d'équivalent en France. Il est l'homme qui a réunifié les turcs et repoussé les envahisseurs alors que l'anatolie allait être démantelée en plusieurs colonies européennes. Il est celui qui a su fonder une nouvelle nation sur les ruines d'un empire décadent. Il est celui qui a conduit son pays a la modernité (en quelques années la Turquie a adopté l'alphabet latin, le calendrier grégorien, un corpus juridique calqué sur celui des nations européennes). Il incarne, aux yeux des turcs, la mythique "troisième voie" entre économie de marché et communisme. Aujourd'hui, tous les grands partis turcs se réclament du Kémalisme, même Erdoğan, parce que se poser en "anti-kémaliste" reviendrait à s'aliéner la quasi-totalité de l'électorat. Et les militaires lui sont fidels pour la même raison. D'autant plus que Kémal était lui même un miltaire, et que c'est lui qui a enterriné de façon durable la "tradition" de l'intervention de l'armée pour rétablir l'ordre en cas de crise. La critique d'Atatürk n'existe tout simplement pas en Turquie, dès que quelqu'un se permet de dire quelque chose négatif sur le Gazi, c'est l'anathème, littéralement.
Taisei Yokusankai Posté 1 mai 2007 Signaler Posté 1 mai 2007 Tu ne réponds pas à la question. Puisque, comme tu le dis, tout le monde se réclame d'Atatürk même Erdogan, le respect de son héritage n'impliquerait pas nécessairement cette défense compulsive de la laïcité de la part de l'armée. Pourquoi donc l'armée est attachée à tel point à cet aspect précis alors que d'autres Kemalistes revendiqués ne le seraient pas?
Ash Posté 1 mai 2007 Signaler Posté 1 mai 2007 Il incarne, aux yeux des turcs, la mythique "troisième voie" entre économie de marché et communisme. Aujourd'hui, tous les grands partis turcs se réclament du Kémalisme, même ErdoÄŸan, parce que se poser en "anti-kémaliste" reviendrait à s'aliéner la quasi-totalité de l'électorat. Et les militaires lui sont fidels pour la même raison. D'autant plus que Kémal était lui même un miltaire, et que c'est lui qui a enterriné de façon durable la "tradition" de l'intervention de l'armée pour rétablir l'ordre en cas de crise. La critique d'Atatürk n'existe tout simplement pas en Turquie, dès que quelqu'un se permet de dire quelque chose négatif sur le Gazi, c'est l'anathème, littéralement. Bref, le kemalisme c'est un peu commme évoquer la République (laique) en France. L'anti-Républicain est honni.
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