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Panama


José

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Dans notre série "Vous voulez comprendre quelque chose au monde ? Fuyez la télévision !", un article de David Saied Torrijos, directeur des Politiques publiques du Ministère de l'Économie et des Finances du Panama et chargé du Programme national de la Compétitivité, qui - horresco referens - démontre que l'on peut parfaitement vivre sans système de banque centrale. Or donc, et contrairement à ce que nous laissent entendre journalistes et autres gauchistes, l'économie panaméenne n'est pas dollarisé par décision gouvernementale. Si le dollar y est bien la monnaie d'échange classique, c'est parce que la constitution en vigueur depuis 1904, c'est-à-dire depuis l'indépendance et la séparation d'avec la Colombie, stipule qu' "Il n'y aura pas dans la République de cours forcé du papier monnaie." Ce qui fait que, dans ce pays, toutes les monnaies sont valides et voient leur cours réglé par le marché. Certes, le dollar s'est imposé, mais librement, en réponse au désir des gens.

Quels sont les avantages du système ? Comme il n'y a pas de banque centrale comme prêteur de dernier recours, ce sont les banques elles-mêmes qui doivent veiller à leur propre survie. Par ailleurs, grâce à l'ouverture du secteur bancaire en 1971, il n'existe pas de contrôle des capitaux et l'entrée ou la sortie de capitaux ne produisent pas les déséquilibres connus dans les autres pays.

Ce système empêche donc toute politique keynésienne. En effet, chaque fois que le gouvernement panaméen a tenté d'injecter dans la masse monétaire de l'argent extérieur via la dette, le système répondait en faisant sortir à l'étranger l'excès en circulation. Grâce à la concurrence bancaire (et sans banque centrale qui facilite la cartellisation), les banques ne peuvent gonfler de manière synchronisée ni manipuler les taux d'intérêts. Les banques se chargent de nettoyer les excès produits par l'expansion en diminuant le crédit, occasionant ainsi la récession au moment précis. Alors que les banques centrales font exactement l'inverse en faisant gonfler la masse monétaire lors des récessions, ce qui empêche l'évacuation des mauvais investissements, aggravant ainsi les récessions.

C'est ainsi que l'économie panaméenne a géré ses différentes récessions par la déflation (1986, 1989 et 2003), soulageant les consommateurs et les entreprises quand il le fallait. Tout cela fait que l'économie panaméenne est la seule d'Amérique latine qui n'ait pas souffert des chocs financiers ou des excès de ses voisins (tequilazo, zamba ou effet tango). C'est pourquoi, depuis, 1970, le Panama occupe le premier ou le second rang en stabilité monétaire dans l'indice publié par le Fraser Insitute.

Panamá, economía sólida sin Banco Central

David Saied Torrijos

AHORA QUE el mundo vuelve a sufrir trastornos inflacionarios, en especial por los precios de la energía y materias primas, a consecuencia de las políticas monetarias de la Reserva Federal de Estados Unidos y de los otros bancos centrales del resto del mundo, parece que es el momento de revisar si es beneficioso o no contar con bancos centrales que actúan irresponsablemente e inflan la masa monetaria.

Manejar una economía sin un banco central no es un concepto utópico. La República de Panamá nunca ha tenido banca central; esto nos ha permitido disfrutar de una de las macroeconomías más estables y sólidas del mundo. Desde 1970, Panamá ha ocupado el primer o segundo lugar del mundo en el índice del Instituto Fraser, en la categoría Fortaleza Monetaria.

Panamá, a diferencia de Estados Unidos, tiene que generar divisas para poder obtener sus dólares. Su inflación promedio en los últimos 20 años ha sido del 1%, manteniéndose consistentemente 1 ó 2 puntos porcentuales por debajo de la inflación en Estados Unidos. Algunos dirán que esto lo lograrán también los países que recientemente han dolarizado sus economías; sin embargo, la pregunta que surge es ¿por qué esos países aún mantienen tasas de inflación más altas que Estados Unidos?

Cabe destacar que el caso de Panamá es distinto; nuestra economía no está oficialmente "dolarizada"; nuestra Constitución desde 1904 estipula: "No habrá en la República papel moneda de curso forzoso". En otras palabras, en Panamá cualquier moneda que se utilice, el dólar por ejemplo, es totalmente determinada por el mercado.

Al no haber banco central, no hay "prestamista de última instancia" y no hay seguro de depósitos; por consiguiente, los bancos están obligados a actuar responsablemente para mantenerse a flote. La ausencia de una banca central hace que no se manipulen ni se influya sobre las tasas de interés.

Panamá no impone controles de capital y la entrada o salida de capitales no ocasionan los enormes males, desequilibrios, ni inflación que generan en otros países de la región. Esto se debe a que Panamá desde 1971 decretó la apertura del sector bancario, llegando a tener más de 100 bancos internacionales, lo cual permite la integración financiera internacional y el manejo privado de la masa monetaria. La implantación de este segundo paso es crucial para que funcione exitosamente la dolarización en Ecuador y El Salvador.

Gracias a este sistema, una política fiscal "keynesiana" tampoco funcionaría. En el pasado, cuando el gobierno ha intentado influir en la masa monetaria, inyectando dinero fresco del exterior a través de deuda, buscando así promover una recuperación, la banca ha respondido sacando parte del exceso de circulante a ultramar.

La macroeconomía panameña es la única en Latinoamérica que no ha sufrido colapsos financieros y que no ha recibido el contagio de los excesos financieros de sus vecinos: ni del "tequilazo", ni de la "zamba", ni del efecto "tango".

Debido a la competencia bancaria, y sin un banco central que facilita la cartelización, los bancos no pueden inflar de manera sincronizada, ni tampoco pueden confabular sus tasas de interés, "guiados" por el banco central. La banca se encarga de limpiar los excesos, producto de las expansiones, contrayendo el crédito, ocasionando así la necesaria recesión en el momento preciso. Los bancos centrales hacen lo contrario, tratan de inflar la masa monetaria en los momentos de recesión, lo cual obstaculiza la limpieza de las malas inversiones, empeorando la recesión.

Gracias a estos arreglos, las recesiones panameñas con frecuencia han ocasionado deflación, aliviando así a los consumidores y a las empresas cuando más lo necesitan. Esta deflación (inflación negativa) ocurrió en 1986, 1989 y en 2003.

Los países que siguen apegados a papel moneda sin respaldo y a mantener bancos centrales debieran mirar más de cerca el experimento monetario panameño, que por más de 100 años ha producido bajísima inflación y una macroeconomía extremadamente estable. Evidentemente que la ausencia de un banco central ha funcionado excelentemente en Panamá. ¿Quién puede decir que no funcionaría igual de bien en el resto de América Latina?

http://www.pa-digital.com.pa/archive/05082007/colabt.shtml

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Très intéressant. Merci pour ce post, Lucilio.

Pareil. Je suis néanmoins étonné, je croyais qu'il y avait une monnaie officielle: le balboa.

J'ajoute à titre anecdotique que le panaméen moyen a une culture économique exceptionnelle. Mon oncle m'a rapporté que le paysan de base connaissait les chiffres de la dette, du budget, de la croissance, du nombre de fonctionnaires… il en était scié.

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passé récemment sur mises.org

http://www.mises.org/story/2533

J'ai du mal à comprendre l'interêt du système pour les panaméens… ils se placent en bout de chaîne de la création monnétaire en dollar. Un panaméen peut se tourner vers une banque US pour emprunter à faible taux et injecter de la monnaie… l'inflation panaméenne devrait suivre l'inflation américaine…

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Voici un magnifique exemple que tout libertarien devrait avoir dans son portefeuille d'arguments.

Très peu d'impôts. Pas de banque centrale. Le Panama est décidément un des pays les moins liberticides du monde.

Un panaméen peut se tourner vers une banque US pour emprunter à faible taux et injecter de la monnaie… l'inflation panaméenne devrait suivre l'inflation américaine…

Oui mais le fait est que la plupart des panaméens empruntent dans des banques panaméennes. Et puis comme l'a dit Lucilio, même s'il y avait de l'argent en trop,

le système fiscal panaméen le pousserait à sortir du pays.

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Voici un magnifique exemple que tout libertarien devrait avoir dans son portefeuille d'arguments.

Très peu d'impôts. Pas de banque centrale. Le Panama est décidément un des pays les moins liberticides du monde. […]

Dommage que ce soit vraiment paumé.

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Dommage que ce soit vraiment paumé.

Paumé?? C'est un point de passage incontournable!

Posté
Oui mais le fait est que la plupart des panaméens empruntent dans des banques panaméennes. Et puis comme l'a dit Lucilio, même s'il y avait de l'argent en trop, le système fiscal panaméen le pousserait à sortir du pays.

Je ne vois pas pourquoi. Si les taux sont differents aux US et au Panana, c'est arbitrable.

Posté
Paumé?? C'est un point de passage incontournable!
  1. Incontournable : J'ai très bien réussi à ne jamais y mettre les pieds. Et puis incontournable pour aller d'où à où ?
  2. Point de passage : Précisément, personne ne compte y rester. C'est bien la preuve que le coin est paumé. :icon_up:

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…je croyais qu'il y avait une monnaie officielle: le balboa.

Effectivement, la monnaie "officielle" du Panama est bien le balboa. Mais il s'agit en fait d'une monnaie virtuelle utilisée seulement en comptabilité nationale, comme, en son temps, l'ECU était la monnaie virtuelle de la CEE. Ceci dit, pour être précis et complet, il existe bien une banque nationale panaméenne, mais celle-ci ne peut pas émettre de monnaie ni contrôler les banques.

Posté
J'ai du mal à comprendre l'interêt du système pour les panaméens… ils se placent en bout de chaîne de la création monnétaire en dollar.

L'intérêt est que chaque dollar supplémentaire acquis par un Panaméen correspond exactement à une augmentation réelle de son pouvoir d'achat. Donc, fini l'escroquerie et le vol étatique, via l'inflation créée par la création étatique de monnaie.

…l'inflation panaméenne devrait suivre l'inflation américaine…

Justement non, durant les 20 dernières années, l'inflation moyenne au Panama a été de 1% et toujours 1 à 3 points en-dessous de l'inflation américaine.

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  1. Incontournable : J'ai très bien réussi à ne jamais y mettre les pieds. Et puis incontournable pour aller d'où à où ?
  2. Point de passage : Précisément, personne ne compte y rester. C'est bien la preuve que le coin est paumé. :icon_up:

On se demande pourquoi ils se sont emmerdés à faire un canal à cet endroit.

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On se demande pourquoi ils se sont emmerdés à faire un canal à cet endroit.

Because le point 2. D'où l'existence d'un canal, pas d'un gigantesque port international. :icon_up:

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Justement non, durant les 20 dernières années, l'inflation moyenne au Panama a été de 1% et toujours 1 à 3 points en-dessous de l'inflation américaine.

Ce qui est paradoxal…

D'abord, le taux d'emprunt est plus élevé que le taux de placement au Panama, sinon on peut gagner en empruntant et en placant.

Si le taux de placement au Panama est plus élevé que le taux d'emprunt aux US on peut gagner en empruntant aux US et en placant au Panama, si le taux d'emprunt au Panama est plus faible que le taux de placement aux US, on peut gagner en empruntant au Panama et en placant aux US. Si l'ecart entre le taux de placement et d'emprunt est trop large au Panama, on peut gagner facilement en ouvrant une banque proposant un spread plus resseré. On en déduit donc que les mouvements financiers devraient égaliser les taux entre le Panama et les US.

Si les taux sont identiques, l'inflation devrait être identique.

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Ce qui est paradoxal…

Les chiffres sont pourtant là.

Si le taux de placement au Panama est plus élevé que le taux d'emprunt aux US on peut gagner en empruntant aux US et en placant au Panama, si le taux d'emprunt au Panama est plus faible que le taux de placement aux US, on peut gagner en empruntant au Panama et en placant aux US. Si l'ecart entre le taux de placement et d'emprunt est trop large au Panama, on peut gagner facilement en ouvrant une banque proposant un spread plus resseré. On en déduit donc que les mouvements financiers devraient égaliser les taux entre le Panama et les US.

Tente le coup, tu as peut-être trouvé quelque chose pour faire de la tune.

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Comment peut-on joindre l'Atlantique au Pacifique, en allant d'Ouest en Est, par voie de surface et sans passer par un autre océan?

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Les chiffres sont pourtant là.

Ce sont des chiffres d'indices de prix, ce qui n'est pas la définition Autrichienne de l'inflation. Je suis sceptique, c'est peut-etre un simple effet de baisse des prix.

  • 4 weeks later...
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Moins de banques centrales s'il vous plaît

par Steve Hanke

Cet article paraît dans Globe Asia de juin 2007.

Les banques centrales émettent de la monnaie et disposent d'une grande latitude dans la conduite de la politique monétaire. Quoiqu'elles soient très répandues aujourd'hui, les banques centrales sont des institutions relativement récentes. En 1900, il n'y avait au monde que 18 banques centrales. En 1940, quarante pays en avaient une, et aujourd'hui il y en a 164. Avant l'apparition de la banque centrale (du nationalisme monétaire), le monde était dominé par des zones monétaires unifiées, ou blocs, dont la plus vaste était la zone sterling.

Dès 1937 le grand économiste Friedrich von Hayek avertissait que, si la mode de la banque centrale continuait, elle conduirait au chaos monétaire et à la propagation des crises bancaires. Ses prémonitions étaient justifiées. Les crises monétaires et bancaires — même si on n'en voit pas pour l'instant — ont envahi le système financier international avec une force et une fréquence toujours croissante.

En fait, pour la plupart des pays émergents dotés d'une banque centrale, une assez libre mobilité des capitaux a provoqué des mouvements financiers erratiques et des crises à répétition des taux de change et des systèmes bancaires nationaux. Que faudrait-il faire ?

La solution évidente pour les pays émergents et vulnérables est de se débarrasser de leurs banques centrales et de leurs monnaies nationales, et de les remplacer par une solide monnaie étrangère.

Panama est un des meilleurs exemples des avantages qu'apporte l'emploi d'un tel système monétaire. Depuis 1904, Panama se sert du dollar américain comme monnaie officielle. Par conséquent l'économie dollarisée de Panama fait officiellement partie de la zone monétaire la plus vaste du monde.

En 1970, pour intégrer son système bancaire aux systèmes financiers basés sur le dollar, le Panama a réformé ses lois bancaires. Ce qui a donné l'occasion aux banques internationales de s'engager avec vigueur dans la révolution de la banque offshore. La croissance du système bancaire de Panama montre à quel point les réformes de 1970 lui ont permis de profiter des tendances à la mondialisation et à la libre circulation des capitaux.

Le système monétaire dollarisé du Panama élimine ses risques de change et la possibilité d'une crise monétaire vis-à-vis du dollar. Et la possibilité de crises bancaires est atténuée parce que le système bancaire du Panama est intégré au système financier international.

La nature des banques du Panama est la clé pour comprendre pourquoi l'ensemble du système fonctionne si bien. Lorsque les portefeuilles de ces banques sont en équilibre, à la marge elles ne se soucient pas de savoir si c'est sur leur propre marché ou sur les marchés internationaux qu'elles manipulent la liquidité (en accroissant ou en réduisant leurs crédits). Lorsque varie leur capacité à faire du crédit, c'est sur tous les marchés, national comme international, qu'elles jugent les taux de rentabilité compte tenu du risque. Un surplus de liquidité s'investit chez soi si la rentabilité compte tenu du risque y dépasse celle des marchés internationaux, et à l'étranger si les taux de rentabilité y dépassent ceux du marché national.

Le processus est inverse lorsque la liquidité se raréfie. L'ajustement du portefeuille des banques est le mécanisme qui permet aux flux de liquidité d'entrer et de sortir sans dommage pour le système bancaire et pour l'économie. Les excédents et les déficits de liquidité sont rapidement absorbés, parce que les banques ne se soucient pas de savoir si c'est chez elles ou à l'étranger qu'elles placent leurs liquidités.

Panama n'est qu'une petite mare, mais son système bancaire la met en relation avec un immense océan de liquidités. Lorsque la rentabilité à Panama dépasse celle de l'étranger, Panama tire sur l'océan international de liquidités ; et lorsque la rentabilité à l'étranger dépasse celle de Panama, Panama rapporte de la liquidité (du crédit) à l'océan étranger. Pour poursuivre dans l'analogie, le système bancaire de Panama joue comme le Canal de Panama pour maintenir les deux réservoirs en équilibre.

Naturellement, avec un degré aussi élevé d'intégration financière, le niveau des crédits ne varie aucunement avec celui des dépôts.

Les résultats du système monétaire dollarisé de Panama, avec son système bancaire intégré au reste du monde, sont excellents quand on les compare à d'autres pays émergents.

  • Les taux de croissance du PIB au Panama sont relativement élevés, et leur variabilité relativement faible. Ce qui est remarquable lorsqu'on considère que Panama est typiquement une économie duale : d'un côté le secteur des services (bancaires) est orienté vers l'exportation, fortement capitalisé, très productif ; il crée peu d'emplois et échappe généralement à l'ingérence des hommes de l'état. De l'autre, les secteurs agricole et industriel sont stagnants, fortement réglementés et subventionnés, inefficaces, en sureffectifs et non concurrentiels.
  • Les taux d'intérêt reflètent les taux du marché mondial, compte tenu du risque et des coûts de transaction.
  • Quand aux taux d'inflation, ils étaient un peu plus bas qu'aux États-Unis.
  • Le taux de change en termes réels ont été très stables et en légère baisse par rapport à ceux des États-Unis.
  • Le système bancaire de Panama, qui fonctionne sans banque centrale ni prêteur de dernier ressort, a montré qu'il était extrêmement résistant.
  • En 1988, il a même essuyé une crise politique majeure avec les États-Unis, et il avait fait un retour remarqué dès le début de l'an 2000.

Pour s'assurer contre les crises de change et les crises bancaires, les pays émergents devraient suivre l'exemple du Panama : renoncer au nationalisme monétaire en se débarrassant de leurs banques centrales et autres monnaies "nationales", et intégrer complètement leur système bancaire au marché international des capitaux.

http://www.turgot.org/a600-Moins_de_banque…963ec39c1c2d14b

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Comment peut-on joindre l'Atlantique au Pacifique, en allant d'Ouest en Est, par voie de surface et sans passer par un autre océan

Par un tunnel, voyons :icon_up:

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Dans notre série "Vous voulez comprendre quelque chose au monde ? Fuyez la télévision !", un article de David Saied Torrijos, directeur des Politiques publiques du Ministère de l'Économie et des Finances du Panama et chargé du Programme national de la Compétitivité, qui - horresco referens - démontre que l'on peut parfaitement vivre sans système de banque centrale. Or donc, et contrairement à ce que nous laissent entendre journalistes et autres gauchistes, l'économie panaméenne n'est pas dollarisé par décision gouvernementale. Si le dollar y est bien la monnaie d'échange classique, c'est parce que la constitution en vigueur depuis 1904, c'est-à-dire depuis l'indépendance et la séparation d'avec la Colombie, stipule qu' "Il n'y aura pas dans la République de cours forcé du papier monnaie." Ce qui fait que, dans ce pays, toutes les monnaies sont valides et voient leur cours réglé par le marché. Certes, le dollar s'est imposé, mais librement, en réponse au désir des gens.

Quels sont les avantages du système ? Comme il n'y a pas de banque centrale comme prêteur de dernier recours, ce sont les banques elles-mêmes qui doivent veiller à leur propre survie. Par ailleurs, grâce à l'ouverture du secteur bancaire en 1971, il n'existe pas de contrôle des capitaux et l'entrée ou la sortie de capitaux ne produisent pas les déséquilibres connus dans les autres pays.

Ce système empêche donc toute politique keynésienne. En effet, chaque fois que le gouvernement panaméen a tenté d'injecter dans la masse monétaire de l'argent extérieur via la dette, le système répondait en faisant sortir à l'étranger l'excès en circulation. Grâce à la concurrence bancaire (et sans banque centrale qui facilite la cartellisation), les banques ne peuvent gonfler de manière synchronisée ni manipuler les taux d'intérêts. Les banques se chargent de nettoyer les excès produits par l'expansion en diminuant le crédit, occasionant ainsi la récession au moment précis. Alors que les banques centrales font exactement l'inverse en faisant gonfler la masse monétaire lors des récessions, ce qui empêche l'évacuation des mauvais investissements, aggravant ainsi les récessions.

C'est ainsi que l'économie panaméenne a géré ses différentes récessions par la déflation (1986, 1989 et 2003), soulageant les consommateurs et les entreprises quand il le fallait. Tout cela fait que l'économie panaméenne est la seule d'Amérique latine qui n'ait pas souffert des chocs financiers ou des excès de ses voisins (tequilazo, zamba ou effet tango). C'est pourquoi, depuis, 1970, le Panama occupe le premier ou le second rang en stabilité monétaire dans l'indice publié par le Fraser Insitute.

Article intéressant :doigt:

j'ai plusieurs questions bêtes :warez::icon_up: (connais pas particulièrement la situation du Panama):

Sauf erreur "le cours forcé d'une monnaie papier" correspond au fait que cette forme de monnaie n'est pas convertible en metal noble ? (en or par exemple) et donc si je ne me trompe pas le dollar a bien une cours forcé (comme toutes les autres monnaies clefs du SMI), il y aurait donc une petite contradiction avec ce que tu "cites" de la constitution (à moins que le Panama ne dispose de reserves d'or suffisantes pour garantir la convertibilité de "sa" monnaie, ce qui me surprendrait). Sauf si bien entendu la constitution de 1904 a été modifée.

Autre question idiote : ne peut-on pas considérer que le Panama est bien doté d'une BC, la FED ? en faisant le parallèle avec la France qui ne dispose plus, a proprement parler d'une BCN, puisque cette dernière ne fait qu'appliquer à un niveau décentralisé, les décisions autonomes prises par la BCE concernant la politique monétaire (et donc la quantité de monnaie circulant dans chacun des 13 pays membres ne disposant plus, de facto, de monnaie "nationale" ??)

Posté

Quand tu veux répondre, clique sur "Citer puis/ou "Répondre pour avoir les quotes. C'est horrible à lire autrement.

Posté
…si je ne me trompe pas le dollar a bien une cours forcé…

Il faut comprendre l'article de la constitution panaméenne dans le sens suivant : l'État ne pourra pas obliger les Panaméens à employer une monnaie issue d'une banque centrale dont le cours est dicté par cette dernière. Donc, non, j'imagine que le Panama n'a pas l'or suffisant pour couvrir les dollars qui s'y trouve, mais le Panama a bien dans ses caisses tous les dollars, ni plus ni moins, qui correspondent à l'activité. De fait, le dollar (dès lors qu'il ne peut être manipulé par une banque centrale panaméenne) possède les mêmes effets qu'un métal noble.

…ne peut-on pas considérer que le Panama est bien doté d'une BC, la FED ? en faisant le parallèle avec la France…

Justement non, le parallèle ne peut pas être établi puisque le Panama n'a aucun représentant à la FED, à l'instar de la France à la BCE. Dès lors, l'État panaméen n'a aucun moyen d'action sur la FED.

Invité jabial
Posté

Ce qui n'empêche qu'il a accepté la FED comme banque centrale. Ce n'est pas une économie sans BC, c'est une économie à BC indépendante du politique national.

Posté
Ce n'est pas une économie sans BC, c'est une économie à BC indépendante du politique national.

Ce qui dans les faits, comme le démontrent les chiffres économiques, revient pratiquement au même.

Posté
Ce qui est paradoxal…

D'abord, le taux d'emprunt est plus élevé que le taux de placement au Panama, sinon on peut gagner en empruntant et en placant.

Si le taux de placement au Panama est plus élevé que le taux d'emprunt aux US on peut gagner en empruntant aux US et en placant au Panama, si le taux d'emprunt au Panama est plus faible que le taux de placement aux US, on peut gagner en empruntant au Panama et en placant aux US. Si l'ecart entre le taux de placement et d'emprunt est trop large au Panama, on peut gagner facilement en ouvrant une banque proposant un spread plus resseré. On en déduit donc que les mouvements financiers devraient égaliser les taux entre le Panama et les US.

Si les taux sont identiques, l'inflation devrait être identique.

Si le taux de croissance du panama est suppérieur à celui des States, est-ce que ca ne réduit pas l'inflation d'autant ??

Posté
Si le taux de croissance du panama est suppérieur à celui des States, est-ce que ca ne réduit pas l'inflation d'autant ??

je pense que c'est une bonne remarque : pour expliquer la faible inflation du Panama on pourrait comparer le gap entre le taux de croissance dans ce pays et le taux aux USA. (une croissance non inflationniste est une croissance de la MM qui doit être a quelque chose prés celle du PIB)

Et pour reprendre la remarque de Lucilo sur le parallèle, peut être hasardeux, que j'ai fait avec la France, je suis bien entendu d'acord sur le fait que le Panama n'a pas de représentant au sein de la FED, mais, de la même façon, le représentant "français" au sein de la BCE, ne représente (théoriquement) pas la France, il est juste chargé d'appliquer en France (donc de façon décentralisée) la politique décidée par les gouverneurs de la BCE pour la zone €. La France prend donc juste la politique comme une donnée exogène, tout comme on peut dire que le Panama prend la politique monétaire de la FED (où tous les Etats/Pays utilisant des $).

La quantité de monnaie en circulation n'est pas déterminée par les pays mais par les BC (autonomes) respectives de chaque zone (€/$)…c'est en ce sens que je disais que l'on pouvait considérer que le Panama avait une BC, la FED (si cette dernière décide de mettre en place une politique monétaire restrictive, ce qui n'arrivera pas, mais soyons fou, il est probable que le Panama subisse des pbs de liquidité, Non ??).

Donc on peut considérer que le Panama utilise bien une monnaie a cours forcé (cours fixé par une BC, ayant ici un statut particulier puiqu'il s'agit de la BC d'un pays tiers)

Pour Jabial : c'est effectivement ce que je voulais montrer

  • 1 year later...
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Et encore un exemple, après celui du Panama, à envoyer dans la gencives de ceux qui jurent que la monnaie doit être publique et nationale et que l'on ne peut vivre sans banque centrale : le Zimbabwe abandonne sa monnaie, pour un an (bon, dans les faits, cela fait depuis longtemps qu'aucun Zimbabwéen utilisait cette monnaie de singe).

Le dollar zimbabwéen suspendu pour au moins un an

HARARE (AFP) — Le gouvernement zimbabwéen a décidé de suspendre officiellement pour au moins un an l'usage de la devise nationale qui a, dans les faits, déjà disparu de la circulation, a indiqué dimanche l'hebdomadaire d'Etat Sunday Mail.

"Le dollar zimbabwéen ne servira plus pendant au moins un an (…) parce qu'il n'y a rien pour le soutenir ou déterminer sa valeur", a déclaré le ministre de la Planification économique Elton Mangoma, cité par le journal.

En janvier, dans un contexte d'hyperinflation inouïe, le Zimbabwe avait légalisé l'usage de devises étrangères pour l'ensemble des échanges et le dollar zimbabwéen avait immédiatement disparu de la circulation.

Avec une inflation estimée à plusieurs milliards pour cent, la devise nationale avait perdu toute valeur. Le dernier billet en circulation était ainsi de 10 milliards de dollars zimbabwéens et ne permettait pas d'acheter un pain.

Cette hyperinflation n'était qu'un des maux de l'économie zimbabwéenne: le chômage affecte 94% de la population, la production est en chute libre depuis le début des années 2000 et les services publics ne fonctionnent quasiment plus.

L'ancien opposant Morgan Tsvangirai a accepté en février de former un gouvernement d'union avec son rival historique, le président Robert Mugabe, dans l'espoir notamment de redresser l'économie.

http://www.google.com/hostednews/afp/artic…a0xJXS6rn3EQYdA

Posté
Et encore un exemple, après celui du Panama, à envoyer dans la gencives de ceux qui jurent que la monnaie doit être publique et nationale et que l'on ne peut vivre sans banque centrale : le Zimbabwe abandonne sa monnaie, pour un an (bon, dans les faits, cela fait depuis longtemps qu'aucun Zimbabwéen utilisait cette monnaie de singe).

http://www.google.com/hostednews/afp/artic…a0xJXS6rn3EQYdA

94% de chômage !!??

je ne vois même pas ce que cela peut bien vouloir dire.

avec une économie qui se disloque à cause de la monnaie, les gens devraient retourner à l'autarcie et faire leur potager.

Les gens sortent de l'économie (l'échange) et donc, à ce compte-là, ce chômage n'a pas le même sens que le notre.

Posté
94% de chômage !!??

je ne vois même pas ce que cela peut bien vouloir dire.

Que Mugabe n'a plus aucune statistique fiable sur la population du Zimbabwe. Ce qui est une très bonne chose. Dans les faits, il est clair que l'économe du Zimbabwe est devenue presque entièrement souterraine. Ouais ouais… l'économie, ça marche parfaitement sans l'État ; le contraire, non.

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