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Libéralisme Et Christianisme?


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Sans doute. Mais le libre arbitre indique très clairement que l'on peut faire le mal en parfaite connaissance de cause. Vision opposée à la philosophie classique qui voulait que l'on fasse le mal par ignorance.

Oui. Je n'ai jamais exclu cette possibilité. Je pense simplement que ce cas ne constitue pas la majorité.

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Oui. Je n'ai jamais exclu cette possibilité. Je pense simplement que ce cas ne constitue pas la majorité.

Pourquoi ? Les faits te démontrent-ils que les hommes seraient majoritairement doux et bienveillants ?

Posté
Pourquoi ? Les faits te démontrent-ils que les hommes seraient majoritairement doux et bienveillants ?

Certes non. Mais les hommes sont des êtres moraux par nature, et tous se préoccupent de justifier leurs croyances (même si ça peut être très simple). Comme d'autre part le monde est complexe et que l'analyser a un coût, il n'est pas étonnant que des erreurs soient commises.

Je ne vois pas comment expliquer autrement ce que j'observe. A commencer par moi-même : j'étais sincère lorsque j'étais de gauche. Ignorant, arrogant, mais sincère.

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Certes non. Mais les hommes sont des êtres moraux par nature, et tous se préoccupent de justifier leurs croyances (même si ça peut être très simple). Comme d'autre part le monde est complexe et que l'analyser a un coût, il n'est pas étonnant que des erreurs soient commises.

Je ne vois pas comment expliquer autrement ce que j'observe. A commencer par moi-même : j'étais sincère lorsque j'étais de gauche. Ignorant, arrogant, mais sincère.

On tourne en rond. Les humains sont capables de morale, cela ne veut pas dire qu'ils soient tous moraux. Comme je le disais hier, le fait que tu aies été socialiste explique ta réticence à admettre mes propos. Et j'ajoute: être sincère ne veut rien dire; on peut être sincère dans le mal.

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Mais il fallait le dire tout de suite que tu t'attelais à un plaidoyer pro domo. :icon_up:

Un peu court mon cher.

Posté
On tourne en rond. Les humains sont capables de morale, cela ne veut pas dire qu'ils soient tous moraux. Comme je le disais hier, le fait que tu aies été socialiste explique ta réticence à admettre mes propos. Et j'ajoute: être sincère ne veut rien dire; on peut être sincère dans le mal.

On est donc d'accord : j'étais dans le mal, sincèrement persuadé d'être dans le bien. Et c'était une erreur.

Sinon, l'homme est un animal moral au sens où tous les humains se préoccupent de moralité. Ca ne veut pas dire qu'ils sont tous dans le juste ce faisant.

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On est donc d'accord : j'étais dans le mal, sincèrement persuadé d'être dans le bien. Et c'était une erreur.

Sinon, l'homme est un animal moral au sens où tous les humains se préoccupent de moralité. Ca ne veut pas dire qu'ils sont tous dans le juste ce faisant.

Non, nous ne sommes pas d'accord: tu étais dans le mal, et tu pensais avoir raison, car "être dans le sens de l'Histoire".

Ensuite, non, tous les hommes ne se préoccupent pas de moralité, mais beaucoup essayent de se trouver de bonnes excuses.

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Ensuite, non, tous les hommes ne se préoccupent pas de moralité, mais beaucoup essayent de se trouver de bonnes excuses.

Oui !!

D'ailleurs depuis que je suis libéral je suis beaucoup plus "moral".

Posté
Joli. Ca veut dire quoi exactement ? (que je puisse le réutiliser).

(balistique avec 1 seul l, donc - corrigé)

On pourrait dire qu'il s'agit d'une affirmation un peu trop rapide, qui retombe directement par la force de gravité (pouf comme ça).

Quand j'ai parlé de "Chrétiens" je voulais parler des Chrétiens traditionnalistes. Des electeurs de Le Pen en gros et qui conspuent Sarkozy et la gauche.

Dans ce cas, on aura à coeur de bien dire "chrétiens fondamentalistes" ou "chrétiens traditionnalistes".

Chrétiens, c'est très large, comme terme. Ca doit représenter un bon milliard de personnes.

Posté
Quand j'ai parlé de "Chrétiens" je voulais parler des Chrétiens traditionnalistes. Des electeurs de Le Pen en gros et qui conspuent Sarkozy et la gauche.

Ceux-ci se disent anti-libéraux et affirment que le libéralisme à été excommunié par le Pape.

Mais je me demande s'ils connaissent vraiment leur sujet. Ils sont contre le capitalisme sans pouvoir le définir correctement. Sont "anti-libéraux et c'est ce qui les rapproche des mouvements de gauche". Pourtant ils n'ont pas du tout la même définition du mot libéral que les gauches.

Selon eux le libéralisme place l'Homme au centre du système alors que l'Homme n'est rien et ne peut que suivre la direction imposé par Dieu.

Seule la Doctrine Sociale de l'Eglise appliquée par un Roi peut résoudre les problèmes socio-économiques de notre société…

Pourtant le candidat De Villiers est plus ou moins libéral-conservateur.

J'aimerais trouver les arguments pour leur montrer que le libéralisme n'est pas entierement incompatible avec leur foi.

C'est justement mal connaître le christianisme, que de croire que tout les chrétiens agréent la doctrine sociale de l'église catholique. Et de toute manière, celle ci n'a rien de fondamentalement anti-libéral. Par contre il est vrai qu'il y a un taboo de l'argent, dans certaines branches du christianisme.

Sur le sujet initial à savoir, la compatibilité entre christianisme et libéralisme, je pense que ce forum est une preuve factuelle que c'est possible, car il y a un certain nombre d'intervenants qui sont des chrétiens sincères et aussi des libéraux authentiques.

Posté

Evidemment que l'Homme peut faire le mal en toute connaissance de cause, puisqu'il est libre.

La liberté étant le postulat de base de la religion chrétienne, je ne vois pas où serait l'incompatibilité avec le libéralisme. Je perçois même de très fortes convergences qui me font vivre sereinement cette double filiation.

Par contre c'est vrai que les prêches des curés sont affligeants de platitude. La dernière fois que j'en ai écouté un qui de passionnant c'était l'abbé Laguerrie, à St-Nicolas du Chardonnet, avec vente de National Hebdo à la sortie. On peut ne pas aimer le personnage mais ses prêches sont de haut niveau. Aussi me suis-je réjouis de l'élection de Benoît XVI, avec l'espoir qu'un Pape aussi intellectuel puisse booster un peu l'Eglise.

Posté
Par contre c'est vrai que les prêches des curés sont affligeants de platitude.

J'ai entendu de nombreuses Homélie vraiment passionantes et souvent marquées par une réflexion poussée des liens entre la Foi et la Raison.

L'influence de VaticanII est je trouve vraiment palpable.

Pour en revenir au sujet, je pense qu'une erreur de fond dans la critique de l'Eglise par les non-croyants est de lui demander de constituer un ensemble doctrinaire complet.

Or l'Eglise ne peut que poser un cadre moral qui peut momentanément aller à l'encontre du progrés (au sens du progrés non-constructiviste libéral bien sûr) comme on pu le montrer plusieurs Encycliques, principalement au courant du XIXème.

J'y vois plutôt un signe positif via une sorte de garde-fou pouvant permettre de ne pas déconnecter l'évolution des référents intemporels qui ont façonné notre monde avec un résultat que l'on peut objectivement trouver réussi quoique très imparfait encore.

Cette idée me semble confortée par la coïncidence qui apparue entre la montée du positivisme et le déclin du libéralisme, le premier ayant pris l'ascendant moral sur toute limite externe, d'où sans doute une confusion de fond lors des condamnations du progrés par l'Eglise dans l'absolu.

Posté
d'autant plus que la prose papale insiste bien sur la foi au détriment de la raison…

La foi est inséparable de la Raison. Elle est même d'une nature encore plus forte et suspicieuse.

Ca vous embête à ce point que de lire les liens qu'on vous passent ?

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Ca vous embête à ce point que de lire les liens qu'on vous passent ?

Ne pas y réagir ne veut pas dire ne pas l'avoir relu.

Jusqu'ici j'ai beaucoup cité dans les deux derniers fils consacrés à la Très Sainte Eglise Catholique Bonne et Bienveillante : on n'a jamais dénié répondre. Et c'est moi qui suis sommé de le faire, ici… Je devrais, c'est vrai, mais Leibniz était bien meilleur que Saint Jean-Paul II (paix à son âme à la Droite du Très Haut) et la réponse de Voltaire plutôt pas mal réussie.

Je souhaiterais pour ma part que le fil de Wali soit réouvert, qui concernait l' "ordre juste" dans la religion catholique et je m'engage à ne pas y intervenir, laissant l'intéressé juge des réponses qu'il aura.

Posté
Ma lecture peut aussi être guidée par le Malin, qui sait ? Je suis un affreux milléranogauchiste :icon_up:

J'ai tout de même envie de revenir sur ta citation de cette Encyclique qui tout bien réfléchi est d'une mauvaise foi "crasse" pour un usage visant à prouver que l'Eglise est anti-libérale.

Tu oblitéres donc avec une belle discrétion le contexte ainsique le fait que les papes autours du début XXème n'était pas vraiment de farouches représentants du progrés, où l'on revient sur le caractére faillible de l'homme et donc du Pape. En paralléle, les diverses attaques subies par l'Eglise depuis la montée du marxisme l'ont placé dans une position défensive bien compréhensible.

De là à en déduire qu'elle est fondamentalement et théoriquement opposée au libéralisme est une escroquerie qui ne fait pas honneur à ta volonté, dont je doute, d'être objectif.

Là encore, je t'invite à relire cette Encyclique et de m'en extraire ce que tu en comprends comme étant la définition du libéralisme et tu verras à ce moment qu'elle n'a rien à voir avec la notre. Mais l'erreur de jugement et d'appréciation ne sont à priori pas acceptables, soit.

Je cite donc, tout du moins pour ce qui est vraiment dur à avaler:

Cet enseignement, certes, venait à un moment des plus opportuns. Car, en plus d'un pays à cette époque, les pouvoirs publics, imbus de libéralisme, témoignaient peu de sympathie pour ces groupements ouvriers et même les combattaient ouvertement. Ils reconnaissaient volontiers et appuyaient des associations analogues fondées dans d'autres classes ; mais par une injustice criante, ils déniaient le droit naturel d'association à ceux-là qui en avaient le plus grand besoin pour se défendre contre l'exploitation des plus forts. Même dans certains milieux catholiques, les efforts des ouvriers vers ce genre d'organisation étaient vus de mauvais oeil, comme d'inspiration socialiste ou révolutionnaire.

Il faudrait, pour être honnête replaçer le contexte du début mais comme nous sommes dans la critique superficielle, passons.

Qu'elles étaient ces pays "imbus de libéralisme" au début du XXème, ça m'intéresserait de les connaître…

Quand au droit d'association, n'est-ce pas un tout petit peu une priorité de tout libéral que de l'assurer? L'égalité dans le droit de les former pour tous et par tous n'est-t-elle pas légitime?

Maintenant, je souhaite rentrer dans ta façon d'agir (les Encycliques ne sont pas le Christianisme, tu ne peux donc étendre un contexte local à une pensée qui touche à l'intemporel, c'est intellectuellement une escroquerie) et te citer le fond des Encycliques du milieu XIXème que tu connais j'espère et que tu as lu avant de venir poster ici:

Socialisme, Communisme, Sociétés secrètes, Sociétés bibliques, Sociétés clérico-libérales.Ces sortes de pestes sont à plusieurs reprises frappées de sentences formulées dans les termes les plus graves par l'Encyclique Qui pluribus, du 9 novembre 1846 ; par l'Allocution Quibus quantisque, du 20 avril 1849 ; par l'Encyclique Nostis et Nobiscum, du 8 décembre 1849 ; par l'Allocution Singulari quadam, du 9 décembre 1854 ; par l'Encyclique Quanto conficiamur mœrore, du 10 août 1863.

Merci de ne pas confondre la condamnation des sociétés clérico-libérales avec le libéralisme, j'espère que nous n'en sommes plus là.

Ou encore, plutôt clair:

XXXIX. L'État, comme étant l'origine et la source de tous les droits, jouit d'un droit qui n'est circonscrit par aucune limite (26).
LXIII. Il est permis de refuser l'obéissance aux princes légitimes et même de se révolter contre eux (1, 2, 5, 20).

LXIV. La violation d'un serment, quelque saint qu'il soit, et toute action criminelle et honteuse opposée à la loi éternelle, non seulement ne doit pas être blâmée, mais elle est tout à fait licite et digne des plus grands éloges, quand elle est inspirée par l'amour de la patrie (4).

Il s'agit d'extraits du Syllabus (sous la forme de réfutations, ce ne sont donc pas les théses qui sont défendues dans le texte mais leurs anti-théses) dont pour être honnête je vais aussi citer la critique faite envers le "libéralisme":

LXXVII. A notre époque, il n'est plus utile que la religion catholique soit considérée comme l'unique religion de l'État, à l'exclusion de tous les autres cultes (16).

LXXVIII. Aussi c'est avec raison que, dans quelques pays catholiques, la loi a pourvu à ce que les étrangers qui s'y rendent y jouissent de l'exercice public de leurs cultes particuliers (12).

LXXIX. Il est faux que la liberté civile de tous les cultes, et que le plein pouvoir laissé à tous de manifester ouvertement et publiquement toutes leurs pensées et toutes leurs opinions, jettent plus facilement les peuples dans la corruption des mœurs et de l'esprit, et propagent la peste de l'Indifférentisme (18).

LXXX. Le Pontife Romain peut et doit se réconcilier et transiger avec le progrès, le libéralisme et la civilisation moderne (24).

En substance, la critique se porte sur la liberté de culte et je n'ai pas cité tous les passages limitant les pouvoirs de l'état. Ton Encyclique est donc, aussi sympathique qu'elle puisse te paraître pour conforter tes préjugés, postérieure de très loin à celle-ci et doit donc s'y conformer, à moins que tu ne me trouves le moment où les diverses Encycliques et autres Allocutions ont été réfutées par l'Eglise au début du XXème.

La ligne "éditoriale" est donc fondamentalement libérale et, ne t'en déplaise, fortement orientée à prévenir toute extension illimitée de l'état. Les critiques faites envers le libéralisme, quand il en s'agit vraiment et qu'on ne tombe pas dans les erreurs sémantiques classiques du XXème, restent secondaires quoique importante je te l'accorde.

Mais au-delà de l'exegése de ces textes au demeurant très intéressante pour chacun puisqu'on peut, moyennant un peu de mauvaise foi, y trouver tout et son contraire, il serait plus intéressant que tu nous montres quels sont les désaccords de fond essentiels qui existent entre Christianisme et libéralisme puisqu'entre autres, je me suis déjà étendu sur le sujet à diverses reprises. Les réponses du type "Girard cannonisé?" ne sont bien évidemment pas acceptées sauf si sa thése est démontée de manière rigoureuse par tes soins.

Jusqu'ici j'ai beaucoup cité dans les deux derniers fils consacrés à la Très Sainte Eglise Catholique Bonne et Bienveillante : on n'a jamais dénié répondre. Et c'est moi qui suis sommé de le faire, ici… Je devrais, c'est vrai, mais Leibniz était bien meilleur que Saint Jean-Paul II (paix à son âme à la Droite du Très Haut) et la réponse de Voltaire plutôt pas mal réussie.

Ta conception du respect me dépasse et tu peux sourire et t'indigner d'être accusé d'intolérance mais franchement ta façon d'aborder le sujet est infantile et digne d'un mauvais numéro du Canard enchaîné (ou d'un bon, pour ce que cela change…)

Il est vrai que des générations d'hommes et de femmes qui ont offert leurs vies pour les autres permet que l'on s'en amuse, de même que de rouler dans la farine la croyance en Dieu et en sa Grâce de certains ici montre une grande ouverture d'esprit.

Je te répondrais donc encore à la seule condition que tu adoptes un minimum de respect ou alors que tu fasses au moins l'effort de comprendre ce qui peut ou ne peut pas choquer un croyant.

En l'occurence, tu vas trop loin.

Au plaisir.

Posté
Hors l'Eglise ne peut que poser un cadre moral qui peut momentanément aller à l'encontre du progrés

Prépare-toi au martyre. (voir le fil "fôtes")

Posté

Le "libéralisme" dont parle l'Eglise n'est pas ce que nous appelons libéralisme. Il s'apparenterait plutôt à ce que nous appelons le libéralisme "prog" - et l'Eglise a vachement raison de critiquer ce cheval de Troie du socialisme.

Ensuite, la plupart des critiques envers les états "libéraux" sont précisément libérales, comme celle notamment qu'il est injuste de limiter le droit d'association des ouvriers.

Le seul point qui me parait trés contestable mais qui n'est plus d'actualité et s'insère dans un contexte très particulier est la charge contre l'abolition du catholicisme comme religion officielle et la tolérance religieuse (à ne pas confondre avec la liberté de conscience). Le syllabus est à bien des égards une aberration et on peut difficilement prétendre qu'il serait encore en vigueur aujourd'hui.

Posté

L’avis de Rothbard sur les encycliques « Rerum Novarum » (1891) de Léon XIII et « Quadragesimo Anno » (1931) de Pie XI :

Rerum Novarum, while to some extent middle-of-the-road and with a pro-labor bias, is fundamentally libertarian and pro-capitalist. Quadragesimo Anno, on the other hand, is virulentaly anti-capitaliste and, in fact, pro-fascist. The fascist tendency is revealed by the trend of European Catholicism between the wars toward the adoption of the corporate state as their ideal.

Citation tiré de la page 2 de l’article ci-dessous :

Readings on ethics and capitalism : Part 1 : Catholicism (1956)

Posté
Prépare-toi au martyre. (voir le fil "fôtes")

Aie, je n'arrive même pas à avoir honte tant c'est énorme :icon_up:

Le syllabus est à bien des égards une aberration et on peut difficilement prétendre qu'il serait encore en vigueur aujourd'hui.

Nous sommes bien d'accord.

Posté
la tolérance religieuse (à ne pas confondre avec la liberté de conscience).

Perso je les confond à dessein mais quelle différence fais-tu entre les deux ?

Posté

La tolérance religieuse consiste à tolérer différents cultes.

La liberté de conscience est la liberté de croire ou de ne pas croire à ce qu'on veut.

Le premier phénomène est social, le second individuel.

Posté
Chrétiens, c'est très large, comme terme. Ca doit représenter un bon milliard de personnes.

C'est clair! Il faudrait demander à RH pour en savoir un peu plus, il a changé sa référence par Montalembert (d'après le wikipedia, c'était un théoricien du catholicisme libéral).

Après avoir été pendant longtemps un farouche opposant à la religion en général, je pense aujourd'hui qu'il est possible (voire recommandable) d'être chrétien et libéral. C'est ma conclusion après avoir réfléchi sur la différence entre la Révolution américaine et la Révolution française. Je pense que la différence entre les deux révolutions n'avait pas seulement pour origine le poids de l'Histoire. Les deux révolutions, tout en étant des révolutions libérales, n'avaient pas du tout les mêmes bases idéologiques. La nation américaine a été fondée à partir du Droit naturel très fortement inspiré par la religion, une démarche intellectuelle peut-être issue des Pères Pèlerins qui ont fondé la Nouvelle Angleterre. Il est parfaitement clair que le Droit chez les américains préexiste avant les lois humaines, d'où le serment sur la Bible et une Constitution très ouverte et générale. Rien à voir avec la Révolution française qui supposait que l'Homme avait enfin la maîtrise de son existence, d'où la suppression des supersitions afin de créer un nouvel Homme. Quand on relit bien la DDHC, on se rend compte que même si le Droit naturel est évoqué, la "loi" humaine revient pratiquement à chaque ligne.

La religion n'a fait qu'institutionnaliser des pratiques relevant de la nature de l'Homme: la naissance, l'enfance, le mariage, l'enterrement, ne pas tuer, ne pas voler, entre autres. A l'autre bout du monde, au fin fond de la campagne en Chine, là où le christianisme n'existe pas, le mariage est aussi fêté, un long cortège accompagne le futur époux qui marche sur un ou deux kilomètres à pieds pour rejoindre le village d'origine de la compagne qui l'attend entourée de ses proches et préparant une fête, de même qu'on y enterre les morts dans un cimetière où l'on s'y recueille pour être en communion avec les morts. La même chose aussi dans certaines tribus indiennes d'Amérique du Sud où on marque la mariage en cassant un bout de bois et où on enterre aussi les morts. Tout ça pour dire que le christianisme n'a rien inventé, il n'a fait qu'institutionnaliser.

C'est sans doute pour ça que je pense qu'être chrétien est tout à fait compatible avec le fait d'être libéral, je dirais même qu'être un chrétien est bon moyen de se protéger du socialisme.

Pour ce qui est du christianisme social, je dirais que même si être libéral c'est avant tout être capable de voir ces lois "mathématiques" invisibles et être capable de raisonner, et que même si la Justice sociale est une arnaque intellectuelle qui ne mène nulle part, je pense que la Justice sociale fait quand même partie de notre nature, et c'est ça notre principal dilemne. Je sais que la Justice sociale ne peut pas être atteint et que ce n'est qu'un mirage, et pourtant il y a quelque chose en moi qui se révolte quand je vois certaines situations. Scandalisé que la loi universelle de la vie soit la chance, tout ce que je peux faire pour y remédier c'est me soigner pour ma bonne conscience. Aider les autres pour être en harmonie avec moi-même, mais jamais pour atteindre cet idéal qui est impossible à atteindre. Je crois qu'être un chrétien, c'est renoncer à l'égalitarisme mais réussir à faire une société où les individus seraient en paix avec eux-même, quelque chose comme ça. C'est peut-être ça la différence qu'il y a entre les centristes chrétiens-démocrates et les sociaux-démocrates, pour ces derniers la paix ne peut être réalisé qu'en suivant la voie égalitariste.

Posté
Je sais que la Justice sociale ne peut pas être atteint et que ce n'est qu'un mirage, et pourtant il y a quelque chose en moi qui se révolte quand je vois certaines situations. Scandalisé que la loi règle universelle de la vie soit la chance, tout ce que je peux faire pour y remédier c'est me soigner pour ma bonne conscience. Aider les autres pour être en harmonie avec moi-même, mais jamais pour atteindre cet idéal qui est impossible à atteindre. Je crois qu'être un chrétien, c'est renoncer à l'égalitarisme mais réussir à faire une société où les individus seraient en paix avec eux-même, quelque chose comme ça. C'est peut-être ça la différence qu'il y a entre les centristes chrétiens-démocrates et les sociaux-démocrates, pour ces derniers la paix ne peut être réalisé qu'en suivant la voie égalitariste.

Oui en fait il y a aussi un aspect qui est mentionné dans "Les soirées soirées de la Rue Saint Lazare" c'est la croyance du chrétien (ou d'autres religions) à un monde au delà de notre réalité. Ce qui fait qu'il est capable de faire des choses qui du point de vue du visible ne sont pas dans son intérêt, mais qui peuvent être tout à fait cohérentes du point de vue d'un croyant.

Je pense que pour le chrétien qui dit dans sa prière " Que Ton règne vienne", il est tout à fait logique de faire tout pour contribuer à ce que cela devienne réalité; quand certaines injustices ou souffrances s'effacent, c'est toujours ça de gagné; même si on ne se fait pas d'illusion et qu'on sait que le paradis n'est pas sur terre !!!

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Oui en fait il y a aussi un aspect qui est mentionné dans "Les soirées soirées de la Rue Saint Lazare" c'est la croyance du chrétien (ou d'autres religions) à un monde au delà de notre réalité. Ce qui fait qu'il est capable de faire des choses qui du point de vue du visible ne sont pas dans son intérêt, mais qui peuvent être tout à fait cohérentes du point de vue d'un croyant.

Je pense que pour le chrétien qui dit dans sa prière " Que Ton règne vienne", il est tout à fait logique de faire tout pour contribuer à ce que cela devienne réalité; quand certaines injustices ou souffrances s'effacent, c'est toujours ça de gagné; même si on ne se fait pas d'illusion et qu'on sait que le paradis n'est pas sur terre !!!

Je ne crois pas que ce soit uniquement à cause d'une croyance à un autre monde quelque part dans le Ciel qui fait qu'un Homme soit capable d'agir contre son intérêt personnel. Etre révolté par le malheur des autres, aider son prochain et vouloir modifier l'équilibre de la chance, en résumé croire à la Justice sociale, c'est tout à fait humain, je pense que ça fait partie de notre nature. Je suis scandalisé par des situations insupportables parce que je suis un Homme. C'est peut-être pour cette raison que l'humanité souffre, nous sommes impuissants car nous savons que la Justice sociale est impossible, mais nous y croyons quand même…

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