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Al, Les Législatives


0100011

Pour qui allez vous voter aux législatives ?  

95 membres ont voté

  1. 1. Pour les législatives je choisis :

    • PS, pour contrebalancer les pouvoirs
      0
    • UMP, par ce que Nicolas le vaut bien
      20
    • AL, par ce que malgré tout ce sont les plus libéraux du tas
      50
    • MD, par ce que vous aimez la sauce béarnaise
      4
    • PC, par charité chrétienne
      0
    • LCR, par nostalgie
      1
    • Les Verts, par masochisme
      0
    • Blanc, abstention, par ce que la vérité est ailleurs
      20


Messages recommandés

Posté
Il faut bien noter que l'aventure AL a été un échec, et ce pour plusieurs raisons:

- Le système étant verouillé, un parti libéral neuf (comme tout autre petit parti neuf) n'est pas viable. Il y a des barrières à l'entrée insurmontables, et pas seulement sur le marché politique (pour un parti libéral il faut en effet ajouter des barrières médiatiques, institutionnelles - place de nos opposants dans l'Education Nationale, dans les syndicats etc.).

- L'appel au vote Bayrou a plombé les résultats AL (un électorat potentiellement ouvert aux idées libérales s'est désintéressé d'AL à ce moment là - nombreux sont les membres encore présents dans le parti qui reconnaissent l'erreur; à l'exception d'Edouard Fillias et de Sabine Herold qui, naturellement, ne reconnaitront jamais la moindre erreur, et ce en aucune circonstance).

- Edouard Fillias et Sabine Herold, de part leur comportement envers autrui, ont généré une véritable réticence auprès de certains pour s'engager au sein d'AL (difficile pour un libéral de s'engager dans un parti où le leader est tyrannique et la porte-parole méprisante. Les libéraux sont systématiquement en désaccord sur tout un tas de sujets: il est difficile de nous mettre d'accord. Cela devient mission impossible lorsque le management, malgré de nombreuses qualités évidentes, ne sait pas manager).

Cela dit, sur les trois points ci-dessus, malheureusement, c'est le premier point qui me semble le plus problématique. Même avec des leaders aptes à manager et prenant des décisions stratégiques plus performantes, le système est complètement bloqué.

Ces propos, je le souligne, n'engagent que moi et absolument pas les associations auxquelles j'appartiens.

Ca me semble pertinent ; ce poste valide d'une certaine façon la position de AL par rapport à la proportionnelle.

Evidemment il est facile a posteriori de dire qu'il ne fallait pas y aller (certains l'ont dit a priori ok), ou que ça a été mal fait.

Ce qui m'intéresse plus maintenant c'est le futur : qu'allez vous faire maintenant, anciens candidats d'AL ?

Posté
Dans la 2e du Bas-Rhin, Francis LALANNE fait 3,51 % (975 voix) pour le compte des Ecologistes. Argh.

Edouard Fillias fait partie des ''100 candidats qui comptent'' retenus par le Figaro.

Francis Lalanne doit faire à peu près le même nombre de voix que l'ensemble des candidats AL réunis? :-)

Posté
Et donc on fait comment pour faire percer les idées libérales dans le champ politique?

Qu'on aime AL ou pas, c'est terrible de constater qu'on a un grand nombre de partis d'extreme gauche et un seul parti libéral, qui vraisemblablement ne s'en sortira jamais avec des scores honorables…

Pour commencer il faut créer un maillage. Il faut des fédérations, des ramifications dans les circonscriptions. Il faut que les animateurs arpentent les communes, se fassent connaître des commerçants, des artisans, des associations. Cela demande énormément de temps, beaucoup de disponibilité. Organiser régulièrement des réunions afin de motiver les militants, d’attirer de nouveaux adhérents. C’est long, c’est ingrat, c’est pénible, mais c’est payant et surtout, c’est le seul moyen de se faire connaître.

Un parti n’existe que parce qu’il a une réalité au niveau local. On peut investir autant de fric que l’on veut dans la communication, cela ne sert à rien si il n’y a personne sur le terrain pour la relayer et lui donner un sens au niveau de la commune, du canton, du département, de la région. Avant d’avoir la prétention d’être un élu, il faut avant tout être une tête familière pour l’électeur. Et ça, ça n’arrive pas en un an ou deux.

Dans le même temps, il ne faut pas perdre de vue la réalité électorale française. Communiquer sur la légalisation du shit, sur l’homoparentalité et autres sujets délicats, ça ne paie pas en dehors des cercles restreints libéraux et encore dans les zones plutôt urbaines. Je ne dis pas qu’il faut laisser de côté ces thèmes, mais il faut savoir ce que l’on veut. Si on désire gagner, cela doit rester du domaine de l’accessoire discret. Les franges de l’électorat français les plus sensibles au libéralisme le sont avant tout pour des questions économiques et sociales. En outre, l’électorat français est plutôt réfractaire aux fractures, autant ne pas le prendre à rebrousse-poil.

Ces quelques lignes représentent une bonne dizaine d’années de travail et encore, elles ne garantissent pas le résultat, seulement une visibilité. L'étape suivante consiste à réussir à infléchir la tendance actuelle qui consiste à montrer du doigt le libéralisme comme la source de tous les maux actuels. Cela veut dire qu'il faudra gagner à soi des intellectuels, des journalistes, qu'il faudra gagner des relais dans l'éducation nationale, dans le monde culturel. Ce qui représente au bas mot encore dix ans de taff.

J'ajouterais qu'il ne faut pas, surtout lorsque l'on débute, pointer du doigt une partie de ses partisans. Les libéraux on en trouve à gauche, à droite, au centre. La multiplicité de ces sensibilités devraient normalement concourrir à la vie interne du parti. Ce n'est pas en posant des barrière et surtout en diabolisant les vilains droitistes, que l'on attire les bonnes volontés.

Posté
J'ai ma petite idée là dessus. Je proposerai un post sur le sujet dans quelques jours / semaines, en fonction de mon temps dispo.
Je me range totalement à l'avis exprimé par Christophe. Mais quelle claque, mazette…
j'attends avec impatience !

Ben… les mecs… pourriez-vous venir à Lyon le 23 Juin 2007 ? Nous avons besoin de vos idées. ( voir post sur Reunion à Lyon)

Posté
Dans le même temps, il ne faut pas perdre de vue la réalité électorale française. Communiquer sur la légalisation du shit, sur l’homoparentalité et autres sujets délicats, ça ne paie pas en dehors des cercles restreints libéraux et encore dans les zones plutôt urbaines. Je ne dis pas qu’il faut laisser de côté ces thèmes, mais il faut savoir ce que l’on veut. Si on désire gagner, cela doit rester du domaine de l’accessoire discret. Les franges de l’électorat français les plus sensibles au libéralisme le sont avant tout pour des questions économiques et sociales. En outre, l’électorat français est plutôt réfractaire aux fractures, autant ne pas le prendre à rebrousse-poil.

D'accord avec tout ton message, mais tout particulièrement avec ceci.

Posté

Je connais pas la Belgique, mais en France on passe vraiment pour le dernier des connards en étant libéral. Les mentalités doivent changer, si on veut vraiment que les idées libérales progressent…

Posté
D'accord avec tout ton message, mais tout particulièrement avec ceci.

Moi aussi, je suis en accord avec cette partie de message. En revanche, pour ma part, je suis en désaccord avec tout le reste.

Posté
Je complète: "ED fait partie des 100 candidats qui comptent leurs votes sur les doigts d'une main" :icon_up:

Sur les doigts de la main gauche de Django Reinhardt, pour être plus précis.

Moi aussi, je suis en accord avec cette partie de message. En revanche, pour ma part, je suis en désaccord avec tout le reste.

Pourrais-tu préciser les raisons de ton désaccord ?

Posté

+1 à Alex6, à Christophe et à Harald. :icon_up::doigt::warez:

Posté
Il faut bien noter que l'aventure AL a été un échec, et ce pour plusieurs raisons:

- Le système étant verouillé, un parti libéral neuf (comme tout autre petit parti neuf) n'est pas viable. Il y a des barrières à l'entrée insurmontables, et pas seulement sur le marché politique (pour un parti libéral il faut en effet ajouter des barrières médiatiques, institutionnelles - place de nos opposants dans l'Education Nationale, dans les syndicats etc.).

- L'appel au vote Bayrou a plombé les résultats AL (un électorat potentiellement ouvert aux idées libérales s'est désintéressé d'AL à ce moment là - nombreux sont les membres encore présents dans le parti qui reconnaissent l'erreur; à l'exception d'Edouard Fillias et de Sabine Herold qui, naturellement, ne reconnaitront jamais la moindre erreur, et ce en aucune circonstance).

- Edouard Fillias et Sabine Herold, de part leur comportement envers autrui, ont généré une véritable réticence auprès de certains pour s'engager au sein d'AL (difficile pour un libéral de s'engager dans un parti où le leader est tyrannique et la porte-parole méprisante. Les libéraux sont systématiquement en désaccord sur tout un tas de sujets: il est difficile de nous mettre d'accord. Cela devient mission impossible lorsque le management, malgré de nombreuses qualités évidentes, ne sait pas manager).

Cela dit, sur les trois points ci-dessus, malheureusement, c'est le premier point qui me semble le plus problématique. Même avec des leaders aptes à manager et prenant des décisions stratégiques plus performantes, le système est complètement bloqué.

Ces propos, je le souligne, n'engagent que moi et absolument pas les associations auxquelles j'appartiens.

Très bonne synthèse.

Il faut ajouter qu'on peut retrouver presque mot pour mot tout cela dans les archives du forum, il y a des mois et des mois.

Il y a donc aussi une responsabilité de ceux qui n'ont pas voulu écouter lorsqu'on pointait du doigt ces problèmes.

Critiquer AL, ses leaders et leur mode de fonctionnement, c'était "être un sous-marin de Sarko"…

On arrache les affiches de Sabine ? - C'est Bernard Debré !

On critique AL ? - On est forcément payé par Sarkozy !

Ce mode de pensée primaire et débile, où l'on désigne des méchants et où l'on refuse de se remettre en question, n'aide pas à aller de l'avant…

…On voit le résultat quand on fait l'autruche et qu'il n'y a pas de prise en compte des faiblesses d'une organisation : on fonce au mur.

Posté

Au lieu d'invoquer l'arrachage d'affiches par ceux qui y auraient intérêt (comme si Debré et ses sbires ne se foutaient pas royalement des miettes électorales d'AL !!), il faudrait penser à regarder la réalité en face : s'afficher (le mot est parfait) libéral, c'est un peu coller sur un panneau un 666, c'est être l'antéchrist, l'extrême de l'extrême droite, le mal absolu, n'en déplaise la tentative ratée d'afficher un libéralisme baba-cool, sympa et furieusement bobo.

Posté

Certes, c'était au départ un défi impossible.

Mais sans les contradictions internes du mouvement, il était au moins possible de soulever quelque chose dans le pays, un vrai enthousiasme (très minoritaire mais vrai).

Très vite, on a vu au contraire qu'AL représentait à la fois une utopie, et un mode de fonctionnement insupportable, avec un leader méprisant et tyrannique.

Cette contradiction a été fatale. Le 3e point évoqué par Christophe est vraiment important. Les utopistes ne se retrouvaient pas dans cette organisation ; et les pragmatiques ne se retrouvaient pas dans cette utopie.

Posté
furieusement bobo.

Tout est dit.

Encore que, pas tout à fait : les bobos ont déjà leur parti, ils n'ont pas besoin d'un autre.

Posté
Moi aussi, je suis en accord avec cette partie de message. En revanche, pour ma part, je suis en désaccord avec tout le reste.

Vous en connaissez beaucoup des partis politiques qui ont de vrais résultats en se passant d'assises locales? On peut parler de la LCR par exemple qui est très efficace dans le domaine de l'agit-prop mais qui en terme de résultats électoraux concrets n'arrive à rien.

Posté
Pour commencer il faut créer un maillage. Il faut des fédérations, des ramifications dans les circonscriptions. Il faut que les animateurs arpentent les communes, se fassent connaître des commerçants, des artisans, des associations. Cela demande énormément de temps, beaucoup de disponibilité. Organiser régulièrement des réunions afin de motiver les militants, d’attirer de nouveaux adhérents. C’est long, c’est ingrat, c’est pénible, mais c’est payant et surtout, c’est le seul moyen de se faire connaître.

Un parti n’existe que parce qu’il a une réalité au niveau local. On peut investir autant de fric que l’on veut dans la communication, cela ne sert à rien si il n’y a personne sur le terrain pour la relayer et lui donner un sens au niveau de la commune, du canton, du département, de la région. Avant d’avoir la prétention d’être un élu, il faut avant tout être une tête familière pour l’électeur. Et ça, ça n’arrive pas en un an ou deux.

Dans le même temps, il ne faut pas perdre de vue la réalité électorale française. Communiquer sur la légalisation du shit, sur l’homoparentalité et autres sujets délicats, ça ne paie pas en dehors des cercles restreints libéraux et encore dans les zones plutôt urbaines. Je ne dis pas qu’il faut laisser de côté ces thèmes, mais il faut savoir ce que l’on veut. Si on désire gagner, cela doit rester du domaine de l’accessoire discret. Les franges de l’électorat français les plus sensibles au libéralisme le sont avant tout pour des questions économiques et sociales. En outre, l’électorat français est plutôt réfractaire aux fractures, autant ne pas le prendre à rebrousse-poil.

Ces quelques lignes représentent une bonne dizaine d’années de travail et encore, elles ne garantissent pas le résultat, seulement une visibilité. L'étape suivante consiste à réussir à infléchir la tendance actuelle qui consiste à montrer du doigt le libéralisme comme la source de tous les maux actuels. Cela veut dire qu'il faudra gagner à soi des intellectuels, des journalistes, qu'il faudra gagner des relais dans l'éducation nationale, dans le monde culturel. Ce qui représente au bas mot encore dix ans de taff.

J'ajouterais qu'il ne faut pas, surtout lorsque l'on débute, pointer du doigt une partie de ses partisans. Les libéraux on en trouve à gauche, à droite, au centre. La multiplicité de ces sensibilités devraient normalement concourrir à la vie interne du parti. Ce n'est pas en posant des barrière et surtout en diabolisant les vilains droitistes, que l'on attire les bonnes volontés.

Je réponds à ce post à la demande de RH, même si les raisons de mon désaccord ont été évoquées plus tôt dans ce post.

Harald nous explique ce qu'il faut faire pour qu'un parti nouvel entrant libéral fasse sa place:

- créer un maillage

- faire du recrutement

- attirer de nouveaux adhérents

- avoir comme soutien des intellectuels, une partie de l'Education Nationale, des journalistes

Tout cela, sur le fond, n'est pas idiot. Pour qu'un parti réussisse, il lui faut un maillage sur tout le territoire, il lui faut recruter toujours plus à tous les échelons, il lui faut des adhérents pour avoir des ressources financières, des intellectuels pour être crédibilisé, il lui faut avoir un pied dans l'Education Nationale pour que le message passe dès le plus jeune âge et des journalistes pour qu'ils diffusent le message…

Harald fait d'ailleurs une analyse correcte de ce que font les partis actuels et installés, au premier rang desquels l'UMP et le PS.

Le problème c'est que, comme je l'ai écrit précédemment, cela n'est pas possible pour un nouvel entrant sur le marché politique, a fortiori si c'est un parti libéral anti-système.

Les hommes politiques ont logiquement mis des barrières à l'entrée sur leur marché électoral. Je ne connais pas le cas des autres pays mais en France ces barrières sont très fortes. Vouloir les enfoncer est une utopie. Quand un parti annonce en plus clairement vouloir détruire le système, celui-ci se dresse alors contre lui. C'est le cas du FN par exemple: en 2002, 20% des électeurs votent FN mais le système ne leur accorde pas un député, une présence très faible dans les médias, des attaques en règle de la part des intellectuels et je ne parle pas de l'Education Nationale. Il n'est pas question ici de pleurer sur le FN mais d'illustrer mon propos par un exemple. Pour ce qui est du FN, c'est un parti anti-système mais qui veut tout de même créer un système bis (les hommes politiques en place pourraient donc trouver une place similaire dans le système-bis). Donc, le cas AL est encore pire: c'est un parti anti-système libéral, donc qui ne propose pas de système bis. Pour le système, il est donc encore plus dangeureux. Le système va donc tout faire pour empêcher AL de percer comme il empêche nos idées de percer.

Ce que propose Harald est faisable par un parti en place. Pour un nouvel entrant, c'est impossible. Le système est trop fort, trop protégé pour qu'il puisse être renversé. C'est d'autant plus vrai que le nouvel entrant est anti-système. Et c'est d'autant plus vrai que le parti nouvel entrant anti-système ne propose pas de système bis. C'est le cas d'un parti libéral.

Je rappelle que le mouvement libéral ne joue pas à arme égale avec les autres mouvements. Pour nous, pas de subventions, pas de salariés détachés par la loi. Mais à la place des protections / barrières sur le marché électoral, le marché syndical etc. Comment lutter sans moyen et dans un cadre où l'on limite vos moyens potentiels par la loi contre l'endoctrinement de l'Education Nationale, de l'Ecole Nationale de la Magistrature, contre les syndicats archi subventionnés et qui ont des salariés gratuits, contre les hommes politiques qui usent des moyens de l'Etat pour défendre leur place au sein de leur système, contre les syndicats qui poussent pour que le système grossisse toujours plus? Il n'y a d'ailleurs pas seulement un problème de moyen financier mais également des lois iniques qui empêchent à un parti comme AL de percer (loi électorale, hyper médiatisation de minorités syndicales grâce aux lois organisant le syndicalisme en France, contrôle des médias par l'Etat de manière directe ou indirecte etc.)

Le cause est belle mais la stratégie est mauvaise. C'est un peu comme si on demandait aux militants d'AL de boire l'océan. Ils peuvent y aller avec un courage sans égal, ils n'y parviendront pas. Personnellement, je n'y crois pas.

Enfin, même si tout cela était possible, croire que c'est faisable en 10 ans est une erreur. Il faut AU MOINS une génération. Car une fois qu'une génération est endoctrinée, c'est trop tard.

Posté
Au lieu d'invoquer l'arrachage d'affiches par ceux qui y auraient intérêt (comme si Debré et ses sbires ne se foutaient pas royalement des miettes électorales d'AL !!), il faudrait penser à regarder la réalité en face : s'afficher (le mot est parfait) libéral, c'est un peu coller sur un panneau un 666, c'est être l'antéchrist, l'extrême de l'extrême droite, le mal absolu, n'en déplaise la tentative ratée d'afficher un libéralisme baba-cool, sympa et furieusement bobo.

Oui, s'afficher libéral c'est effectivement un petit peu tout cela. Et pour une raison simple: il n'y a rien de plus dangeureux pour les tenants du système qu'un parti libéral ou plus généralement rien de plus dangeureux que les idées libérales.

Posté

Ouaip, moi aussi je suis d'accord avec Christophe sur le 1 et le 2 (pour le 3 ça concerne plus les militants dans le parti). C'est surtout le 2 qui m'a le plus agacé personnellement, le soutien à Bayrou, avant ça je soutenais AL avec une profonde conviction, avant de me résigner à la dure loi du "vote utile". Avant la création d'AL, j'avais toujours espéré l'émergence d'un puissant courant libéral au sein de la droite, un peu comme ce qui se faisait en GB. J'aime beaucoup personnellement le modèle américain et la confrontation des courants à l'intérieur des partis. Avant mon arrivée sur lib.org j'avais un certain mépris pour les intellectuels avant de me rendre compte par la lecture que ce sont en partie les débats intellectuels à l'intérieur des partis (je pense en particulier au parti républicain américain) qui ont fait avancer les choses sur le terrain (les confrontations entre isolationnistes et interventionnistes, entre les réalistes et les moralistes, etc.). Je suis certes toujours resté pragmatique dans la vie, mais l'idéologie est absolument fondamentale dans l'action politique, sans idéologie pour moi il n'y a pas d'action politique crédible. J'ai l'impression (ça n'engage que moi évidemment!) que le libéralisme ne remportera pas de victoire significative par nos institutions politiques, mais dans la société civile. Les alters n'ont pas de partis politiques (ou disons qu'ils n'ont pas de parti politique significatif) et pourtant dominent outrageusement les débats d'idée. Et comment peut-il en être autrement lorsqu'ils prennent des argumens de premier degré sur les délocalisations ou des salaires dans les pays émergeants?

Tout est bloqué en France, l'éducation, les média, le politiquement correct très puissant en faveur des idées socialistes, rien à faire. Une telle puissance que les propos que je tiens dans le forum se limitent essentiellement au forum, dans la vraie vie il est impossible de parler comme je le fais ici. Et pourtant… J'envie quand même beaucoup les étrangers qui traitent de la liberté sans tabou dans la vie, l'art et la culture populaire. Je continuerai à vivre le libéralisme par procuration avec les films américains… Je ne suis pas du genre à vouloir partir à l'étranger comme pour beaucoup de Français, certains ont du caractère et un certain tempérament pour s'installer ailleurs, je ne suis malheureusement pas comme eux et j'aime encore assez la France pour y projeter mon avenir, c'est ça mon drame :icon_up:

Posté
Au lieu d'invoquer l'arrachage d'affiches par ceux qui y auraient intérêt (comme si Debré et ses sbires ne se foutaient pas royalement des miettes électorales d'AL !!), il faudrait penser à regarder la réalité en face : s'afficher (le mot est parfait) libéral, c'est un peu coller sur un panneau un 666, c'est être l'antéchrist, l'extrême de l'extrême droite, le mal absolu, n'en déplaise la tentative ratée d'afficher un libéralisme baba-cool, sympa et furieusement bobo.

Je te comprend Fabrice mais je pense que les choix des militants d'AL sont certes condamnables, mais compréhensibles. Bien sûr le soutien à Bayrou était absurde et limiter le libéralisme au controversé libéralisme politique est assez déplorable, mais la réalité comme tu dis est celle là, le libéralisme est toujours mal vu et il faut réussir à démontrer que le libéralisme peut apporter quelque chose de positif aux Français. Cette démarche là je la comprends, mais le problème avec AL c'est qu'il montre des trucs positifs…qui ne sont pas libéraux! Montrer que le libéralisme peut apporter une solution à ceux qui vivent à la marge d'une société bloquée et surprotégée, montrer qu'il n'a rien à voir avec du "travailler plus pour gagner plus", montrer qu'il permet de nous approprier des responsabilités, ce sont des choses positives. Je veux bien qu'on parle des côtés positifs du libéralisme contre des idées reçues, mais pas de mensonge!

Posté
Je réponds à ce post à la demande de RH, même si les raisons de mon désaccord ont été évoquées plus tôt dans ce post.

Harald nous explique ce qu'il faut faire pour qu'un parti nouvel entrant libéral fasse sa place:

- créer un maillage

- faire du recrutement

- attirer de nouveaux adhérents

- avoir comme soutien des intellectuels, une partie de l'Education Nationale, des journalistes

Tout cela, sur le fond, n'est pas idiot. Pour qu'un parti réussisse, il lui faut un maillage sur tout le territoire, il lui faut recruter toujours plus à tous les échelons, il lui faut des adhérents pour avoir des ressources financières, des intellectuels pour être crédibilisé, il lui faut avoir un pied dans l'Education Nationale pour que le message passe dès le plus jeune âge et des journalistes pour qu'ils diffusent le message…

Harald fait d'ailleurs une analyse correcte de ce que font les partis actuels et installés, au premier rang desquels l'UMP et le PS.

Le problème c'est que, comme je l'ai écrit précédemment, cela n'est pas possible pour un nouvel entrant sur le marché politique, a fortiori si c'est un parti libéral anti-système.

Les hommes politiques ont logiquement mis des barrières à l'entrée sur leur marché électoral. Je ne connais pas le cas des autres pays mais en France ces barrières sont très fortes. Vouloir les enfoncer est une utopie. Quand un parti annonce en plus clairement vouloir détruire le système, celui-ci se dresse alors contre lui. C'est le cas du FN par exemple: en 2002, 20% des électeurs votent FN mais le système ne leur accorde pas un député, une présence très faible dans les médias, des attaques en règle de la part des intellectuels et je ne parle pas de l'Education Nationale. Il n'est pas question ici de pleurer sur le FN mais d'illustrer mon propos par un exemple. Pour ce qui est du FN, c'est un parti anti-système mais qui veut tout de même créer un système bis (les hommes politiques en place pourraient donc trouver une place similaire dans le système-bis). Donc, le cas AL est encore pire: c'est un parti anti-système libéral, donc qui ne propose pas de système bis. Pour le système, il est donc encore plus dangeureux. Le système va donc tout faire pour empêcher AL de percer comme il empêche nos idées de percer.

Ce que propose Harald est faisable par un parti en place. Pour un nouvel entrant, c'est impossible. Le système est trop fort, trop protégé pour qu'il puisse être renversé. C'est d'autant plus vrai que le nouvel entrant est anti-système. Et c'est d'autant plus vrai que le parti nouvel entrant anti-système ne propose pas de système bis. C'est le cas d'un parti libéral.

Je rappelle que le mouvement libéral ne joue pas à arme égale avec les autres mouvements. Pour nous, pas de subventions, pas de salariés détachés par la loi. Mais à la place des protections / barrières sur le marché électoral, le marché syndical etc. Comment lutter sans moyen et dans un cadre où l'on limite vos moyens potentiels par la loi contre l'endoctrinement de l'Education Nationale, de l'Ecole Nationale de la Magistrature, contre les syndicats archi subventionnés et qui ont des salariés gratuits, contre les hommes politiques qui usent des moyens de l'Etat pour défendre leur place au sein de leur système, contre les syndicats qui poussent pour que le système grossisse toujours plus? Il n'y a d'ailleurs pas seulement un problème de moyen financier mais également des lois iniques qui empêchent à un parti comme AL de percer (loi électorale, hyper médiatisation de minorités syndicales grâce aux lois organisant le syndicalisme en France, contrôle des médias par l'Etat de manière directe ou indirecte etc.)

Le cause est belle mais la stratégie est mauvaise. C'est un peu comme si on demandait aux militants d'AL de boire l'océan. Ils peuvent y aller avec un courage sans égal, ils n'y parviendront pas. Personnellement, je n'y crois pas.

Enfin, même si tout cela était possible, croire que c'est faisable en 10 ans est une erreur. Il faut AU MOINS une génération. Car une fois qu'une génération est endoctrinée, c'est trop tard.

Attendez, je ne parlais pas spécialement d'AL qui en l'occurrence n'est pas un bon exemple.

Créer un parti anti-système c'est une pure perte de temps. Premièrement, comment voulez-vous convaincre des gens de voter pour vous si la seule chose que vous proposez c'est justement de briser la matrice qui les rassure? C'est bien pour cela que j'ai bien précisé qu'il ne fallait pas tabler sur le shit pour tous et autres marottes typiquement bobos. Le seul angle d'attaque pour le libéralisme en France, c'est la carte conservatrice. Ca rassure à la fois l'électeur lambda mais également le commerçant, l'artisan, le patron de PME. Ca ne choque pas le bourgeois même bobo qui peut également s'y retrouver.

Posté
Ouaip, moi aussi je suis d'accord avec Christophe sur le 1 et le 2 (pour le 3 ça concerne plus les militants dans le parti). C'est surtout le 2 qui m'a le plus agacé personnellement, le soutien à Bayrou, avant ça je soutenais AL avec une profonde conviction, avant de me résigner à la dure loi du "vote utile". Avant la création d'AL, j'avais toujours espéré l'émergence d'un puissant courant libéral au sein de la droite, un peu comme ce qui se faisait en GB. J'aime beaucoup personnellement le modèle américain et la confrontation des courants à l'intérieur des partis. Avant mon arrivée sur lib.org j'avais un certain mépris pour les intellectuels avant de me rendre compte par la lecture que ce sont en partie les débats intellectuels à l'intérieur des partis (je pense en particulier au parti républicain américain) qui ont fait avancer les choses sur le terrain (les confrontations entre isolationnistes et interventionnistes, entre les réalistes et les moralistes, etc.). Je suis certes toujours resté pragmatique dans la vie, mais l'idéologie est absolument fondamentale dans l'action politique, sans idéologie pour moi il n'y a pas d'action politique crédible. J'ai l'impression (ça n'engage que moi évidemment!) que le libéralisme ne remportera pas de victoire significative par nos institutions politiques, mais dans la société civile. Les alters n'ont pas de partis politiques (ou disons qu'ils n'ont pas de parti politique significatif) et pourtant dominent outrageusement les débats d'idée. Et comment peut-il en être autrement lorsqu'ils prennent des argumens de premier degré sur les délocalisations ou des salaires dans les pays émergeants?

Tout est bloqué en France, l'éducation, les média, le politiquement correct très puissant en faveur des idées socialistes, rien à faire. Une telle puissance que les propos que je tiens dans le forum se limitent essentiellement au forum, dans la vraie vie il est impossible de parler comme je le fais ici. Et pourtant… J'envie quand même beaucoup les étrangers qui traitent de la liberté sans tabou dans la vie, l'art et la culture populaire. Je continuerai à vivre le libéralisme par procuration avec les films américains… Je ne suis pas du genre à vouloir partir à l'étranger comme pour beaucoup de Français, certains ont du caractère et un certain tempérament pour s'installer ailleurs, je ne suis malheureusement pas comme eux et j'aime encore assez la France pour y projeter mon avenir, c'est ça mon drame :icon_up:

Une société civile ultra subventionnée et qui bénéficie d'une protection contre la concurrence grâce à des lois, fait-elle réellement partie de la société civile? N'est-ce pas là plutôt le bras armé de la société politique? N'est-ce pas là une extension de l'Etat? La société civile que tu décris n'a pas beaucoup de membres et en tout cas des moyens disproportionnés par rapport au nombre de membres. Une société civile sans membre qui existe grâce à la force de l'Etat n'est pas, pour moi, à proprement parler partie intégrante de la société civile.

Posté
Attendez, je ne parlais pas spécialement d'AL qui en l'occurrence n'est pas un bon exemple.

Créer un parti anti-système c'est une pure perte de temps. Premièrement, comment voulez-vous convaincre des gens de voter pour vous si la seule chose que vous proposez c'est justement de briser la matrice qui les rassure? C'est bien pour cela que j'ai bien précisé qu'il ne fallait pas tabler sur le shit pour tous et autres marottes typiquement bobos. Le seul angle d'attaque pour le libéralisme en France, c'est la carte conservatrice. Ca rassure à la fois l'électeur lambda mais également le commerçant, l'artisan, le patron de PME. Ca ne choque pas le bourgeois même bobo qui peut également s'y retrouver.

Sur la stratégie de comm qu'aurait du adopter AL, on est bien d'accord. Mais il faut reconnaître que tout le monde ne pense pas comme nous. Et c'est plus facile à dire maintenant qu'il y a quelques mois. Certains de ce forum ont vu dès le départ l'erreur. Pour ma part, j'étais loin d'en être aussi certain. Le résultat montre en tout cas aujourd'hui que la stratégie n'était pas flamboyante.

Cela dit, mon propos est de dire que même avec la meilleure stratégie du monde, AL ou un nouvel entrant ne peut pas s'en sortir. Surtout s'il est anti-système. C'est le cas d'un parti libéral. Tu parles seulement du point de vue économique mais même de ce point de vue un libéral est contre un système d'accompagnement de l'économie. Un libéral est donc anti-système.

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Pour un parti créé ex nihilo, je trouve le score plutôt honorable. Je ne pense pas qu'à leur création, les partis trostkystes faisaient beaucoup mieux. Construire un parti c'est un combat de 20 ans, et on peut reprocher tous les maux à E. Fillias (l'alliance avec Bayrou était certainement une sottise), il est tout de même quasiment le seul à faire quelque chose de concret en France.

Tirer des conclusions de la première élection à laquelle participe AL est complètement stérile, et à mon avis les dissenssions internes n'ont eu aucune influence sur le score: peu de monde connait AL, et il y a encore moins de monde qui soit au courant de la polémique interne. Sérieusement ça a fait perdre combien de voix? 50 sur toute la France? Et encore…

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Une société civile ultra subventionnée et qui bénéficie d'une protection contre la concurrence grâce à des lois, fait-elle réellement partie de la société civile? N'est-ce pas là plutôt le bras armé de la société politique? N'est-ce pas là une extension de l'Etat? La société civile que tu décris n'a pas beaucoup de membres et en tout cas des moyens disproportionnés par rapport au nombre de membres. Une société civile sans membre qui existe grâce à la force de l'Etat n'est pas, pour moi, à proprement parler partie intégrante de la société civile.

Bien sûr Christophe c'est vrai pour des syndicats, des partis politiques, des hommes politiques et des intellectuels, mais des alters malheureusement on en trouve bien au-delà de ce cercle restreint et ont beaucoup d'échos, en particulier chez des jeunes dans toutes leurs diversités, toutes catégories sociales confondues. Et pourquoi est-ce que les idées alters ont du succès, et plus généralement pourquoi est-ce que les idées socialistes attirent? Parce que malheureusement on pourra toujours être autant rationnaliste qu'on voudra une partie de notre nature est altruiste. On pourra toujours démontrer avec une force de persuasion praxéologique à la Hayek que l'égalité est impossible à atteindre, beaucoup de gens ne voudront rien entendre, parce que l'altruisme malheureusement fait partie de notre nature, parce que lorsqu'on dit qu'un nécessiteux doit être aidé ça parle pour beaucoup de gens. Et quand des gens d'en haut prétendent qu'ils seront capables d'organiser ce genre de sentiment inorganisable, personne n'y est indifférent. Je ne dis pas qu'il faut éliminer à tout prix ce genre de sentiment, je ne me permettrai jamais de lutter contre les Hommes, mais c'est une réalité. Comme tu l'as dit un peu plus haut, je crois moi aussi que c'est un peu trop tard pour la France car ces sentiments ont été exploités par une minorité, et que tu le veuilles ou non la société d'aujourd'hui est comme ça. La France est socialiste et continuera à générer des socialistes, il faudra beaucoup de temps pour faire comprendre à un Français qu'il est capable de s'approprier ces sentiments.

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Pour un parti créé ex nihilo, je trouve le score plutôt honorable.

Bof, moi personnellement je suis très déçu par ces scores. Je m'attendais bien sûr à des scores ridicules (genre entre 2 et 4% maximum), mais pas à des 0,… Psychologiquement, un score entre 0% et 1%, c'est comme si le parti n'avait pas existé.

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@christophe

Je pense que le système y est pour beaucoup (ça s'est vu notamment avec l'histoire des signatures) mais je crois que le principal ennemi du libéralisme est la puissance du politiquement correct, c'est mon impression. Chaque société génère un politiquement correct, c'est juste que le notre n'est pas top…

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à mon avis les dissenssions internes n'ont eu aucune influence sur le score: peu de monde connait AL, et il y a encore moins de monde qui soit au courant de la polémique interne. Sérieusement ça a fait perdre combien de voix? 50 sur toute la France? Et encore…

pas d'accord. Ces problèmes internes ont bcp nui à la possibilité d'avoir un grand nombre de militants et de candidats.

Le nombre de militants a un impact certain sur le score.

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…. On pourra toujours démontrer avec une force de persuasion praxéologique à la Hayek que l'égalité est impossible à atteindre, …

La praxéologie, c'est plutôt le dada de Mises que de Hayek.

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La praxéologie, c'est plutôt le dada de Mises que de Hayek.

Peut-être, je n'ai pas lu Mises donc je ne peux pas te répondre. Mais la logique, pour ne pas dire pratiquement toute la logique d'Hayek repose sur une démarche préxéologique. Sa pensée ne repose pas sur une expérimentation "science physique" mais à partir d'une redoutable chaîne de déductions "mathématiques". Quand je parlais de praxéologie à la Hayek, je ne voulais pas dire "comme Hayek le fondateur de la praxéologie" mais la démarche qu'il a utilisé.

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