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Bouh Le Méchant Schwarzman!


Timur

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L'introduction en Bourse de Blackstone vire à la polémique

Par Jonathan Keehner et Christian Plumb

NEW YORK (Reuters) - Prévue pour la fin juin, l'introduction en Bourse du fonds d'investissement américain Blackstone Group vire à la polémique.

L'opération, d'un montant de quatre milliards de dollars, suscite des froncements de sourcils du côté du Congrès où deux sénateurs, l'un démocrate et l'autre républicain, ont présenté jeudi un projet de loi visant à renforcer la fiscalité sur les sociétés de capital-investissement cotées en Bourse.

Le feu des critiques se concentre sur Stephen Schwarzman, le directeur général et cofondateur de Blackstone dont le train de vie et les propos belliqueux choquent même au pays du rêve américain.

Dans le cadre de la procédure d'introduction en Bourse (IPO), Blackstone a révélé que Schwarzman aurait une participation évaluée à 7,73 milliards de dollars dans la société et qu'il recevrait un versement ponctuel de 677,2 millions de dollars.

Or la structure des fonds de private equity fait qu'ils ne sont pas soumis à l'impôt sur les sociétés, étant simplement taxés sur les plus-values qu'ils réalisent.

La proposition du sénateur démocrate Max Baucus et de son vis-à-vis républicain Charles Grassley vise à taxer les sociétés cotées de private equity au même titre que les autres entreprises, ce qui reviendrait à plus que doubler leur taux d'imposition, à 35% contre 15% actuellement.

Dès vendredi, Blackstone a reconnu que cette loi, si elle voit le jour, pourrait réduire sa valeur même si une dispense est prévue dans son cas pour une durée de cinq ans.

Le projet d'IPO n'a pas encore été approuvé par la Securities and Exchange Commission (SEC), le gendarme de Wall Street, mais des gérants et analystes estiment d'ores et déjà que Blackstone pourrait devoir revoir ses prétentions à la baisse. Le groupe est censé lever entre 3,87 et 4,13 milliards de dollars, selon le prix qui sera fixé.

UNE BOITE DE PANDORE

Selon une source financière, l'initiative des sénateurs Baucus et Grassley a d'ores et déjà amené trois autres fonds de private equity, Apollo Management, Kohlberg Kravis Roberts & Co (KKR) et TPG Capital, à remiser des projets d'introduction en Bourse - et à maudire en privé la mauvaise publicité que fait Blackstone à leur activité.

Blackstone est devenu emblématique de la puissance nouvelle des fonds d'investissement qui, après avoir affûté leurs armes dans les rachats de petites entreprises familiales, multiplient à présent les acquisitions de grosses sociétés cotées en Bourse.

Blackstone dirigeait par exemple le consortium qui a acquis cette année le groupe immobilier Equity Office Properties pour 22,9 milliards de dollars et il a déboursé en mai 6,8 milliards de dollars pour Alliance Data Systems, une société spécialisée dans les services aux entreprises. Son activité ne se limite pas aux Etats-Unis et il est, par exemple, le deuxième actionnaire de l'opérateur télécoms allemand Deutsche Telekom.

Le projet d'IPO l'a obligé à se découvrir.

Les investisseurs de Wall Street s'agacent que le groupe veuille être coté tout en s'affranchissant d'obligations telles que la présence d'une majorité d'administrateurs indépendants à son conseil ou la tenue d'assemblées générales annuelles.

Mais c'est son traitement fiscal favorable qui a le plus suscité de colère dans la classe politique et parmi les syndicats.

"Cette idée d'introduction en Bourse, c'était ouvrir la boîte de Pandore", constate Bruce Foerster, président de South Beach Capital Markets à Miami et ancien responsable de syndication chez Lehman Brothers.

"Un petit peu de bon sens suffit pour comprendre qu'il est choquant qu'un financier de haut vol paie moins d'impôts qu'une femme de ménage", renchérit Nicholas Ferguson, président de SVG Capital qui est le principal actionnaire de la firme européenne de capital-investissement Permira .

LA CARTE CHINOISE

Par ses frasques, Stephen Schwarzman alimente la polémique.

L'un de ses collaborateurs a révélé que le patron de Blackstone s'offrait des crabes à 400 dollars - au poids, cela fait dans les 40 dollars la pince - et avait payé 3.000 dollars de frais de bouche pour lui-même et sa femme un week-end.

En février, il avait organisé à New York un gala somptueux pour ses 60 ans où l'on remarquait le chanteur de rock Rod Stewart parmi d'autres célébrités. Ce même mois, le magazine Fortune avait publié un portrait de lui en couverture avec pour titre: "Le Nouveau Roi de Wall Street."

Interrogé cette semaine par le Wall Street Journal, le roi de Wall Street n'a pas fait dans la dentelle. "Je veux la guerre, pas des escarmouches", a-t-il expliqué au quotidien au sujet des opérations financières de Blackstone. "Je pense toujours à ce que je dois faire pour que l'autre soit mort."

Blackstone a probablement agité un autre chiffon rouge devant le Congrès en acceptant de céder, à l'occasion de l'introduction en Bourse, 10% de son capital à la nouvelle agence d'investissement créée par la Chine pour diversifier ses énormes réserves de devises - lesquelles sont principalement gonflées par son excédent commercial avec les Etats-Unis.

L'opération de trois milliards de dollars annoncée le mois dernier pourrait bien ajouter le gouvernement chinois à la liste des bénéficiaires du régime fiscal favorable de Blackstone.

Schwarzman, qui avait contribué plus de 100.000 dollars à la dernière campagne électorale du président George Bush, va probablement devoir surveiller ses arrières.

Les private equities gagnent beaucoup d'argent. Que faut-il faire? Les taxer deux fois plus…

Le pire c'est que si krach il y a, tout le monde expliquera que c'est à cause du laissez-faire…

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J'ai suivi cette affaire, c'est affligeant, y compris les commentaires qu'on entend de la part d'acteurs financiers.

Au passage, si la loi passe, il deviendra préférable de se payer des gros bonus que de toucher des dividendes pour les gérants de fond publiquement côtés, ce qui aura pour effet de rendre tout investissement minoritaire sans aucun interet et donc rendra inutile d'être publiquement côté

A terme ils font tellement de conneries entre l'IRS et la SEC que toute cotation publique va disparaitre et sera remplacé pour les petits investisseurs par des fonds. En pratique ca ne changera pas tellement l'investissement individuel… les marchés "publics" devenant "privés" ils échapperont à la régulation…

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Au passage, si la loi passe, il deviendra préférable de se payer des gros bonus que de toucher des dividendes pour les gérants de fond publiquement côtés, ce qui aura pour effet de rendre tout investissement minoritaire sans aucun interet et donc rendra inutile d'être publiquement côté

A terme ils font tellement de conneries entre l'IRS et la SEC que toute cotation publique va disparaitre et sera remplacé pour les petits investisseurs par des fonds. En pratique ca ne changera pas tellement l'investissement individuel… les marchés "publics" devenant "privés" ils échapperont à la régulation…

Tu as vu le nombre des introductions en Bourse, depuis le passage de la Loi Sarbannes-Oxley ? La Bourse est en train de crever, et personne ne s'en inquiète. :icon_up:

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Tu as vu le nombre des introductions en Bourse, depuis le passage de la Loi Sarbannes-Oxley ? La Bourse est en train de crever, et personne ne s'en inquiète. :doigt:

Forcément, pour beaucoup la bourse c'est le gros capitaliste à cigare du XIXème, le méchant quoi :icon_up:

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Tu as vu le nombre des introductions en Bourse, depuis le passage de la Loi Sarbannes-Oxley ? La Bourse est en train de crever, et personne ne s'en inquiète. :icon_up:

Les bourses US, nuance.

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Les bourses US, nuance.

C'est vrai. Mais ça fait tout de même un sacré gros morceau, d'autant que la plupart des Américains sont directement ou indirectement concernés.

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Les bourses US, nuance.

La France a copié la Loi Sarbannes-Oxley. Je ne connais pas l'évolution des introductions en bourse dans notre pays, mais cela ne m'étonnerais pas qu'elles soient en baisse aussi. Cela tient aussi au fait que les entreprises ont compris que la bourse n'était pas le meilleur outil pour lever de l'argent.

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La France a copié la Loi Sarbannes-Oxley. Je ne connais pas l'évolution des introductions en bourse dans notre pays, mais cela ne m'étonnerais pas qu'elles soient en baisse aussi. Cela tient aussi au fait que les entreprises ont compris que la bourse n'était pas le meilleur outil pour lever de l'argent.

Pourquoi?

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Pourquoi?

Parce que la pourse permettant de faire appel au grand public pour investir, elle est largement régulée. Exemple, la création de la SEC dans les années 30 suite au crash de 29 aux USA… un ensemble de lois et de régulations "protègent" ces investisseurs. En pratique il est possible que des régulations soient efficaces, mais elles devraient être à l'initiative des marchés ou des entreprises levant des fonds et non d'un organisme régulateur.

A l'avenir, les particuliers vont de moins en moins investir directement en procédant essentiellement à des investissements mutualisés (les fameux fonds de pension par exemple). Une entreprise ayant besoin de capital n'aura alors plus besoin de se tourner vers le grand public pour le faire puisque les capitaux investibles seront surtout dans les mains de ces fonds.

La disparition de l'actionnariat populaire "directe" couplés aux avantages légaux de n'avoir recours qu'à des investisseurs "privés" (au sens, pas le grand public) va créer un nouveau marché de private equity qui sera essentiellement semblable au marché actuel sans la régulation. Il sera alors plus dur pour l'État de prétendre "protéger" les fonds d'investissements "naifs" en contraignant les arrangements d'actionnariat.

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Pourquoi?

A cause des réglementations. La SEC (ou l'AMF en France) impose beaucoup de contraintes pour l'entreprise. A l'exception des très grandes entreprises, il vaut mieux faire appel à des business angels ou des capital risqueurs, ou même tout simplement à une banque. De plus, entrer en bourse signifie souvent la perte de contrôle (car pour lever suffisamment d'argent on met souvent sur le marché la majorité du capital) et la possibilité de voir la valorisation de son entreprise fondre à cause d'échanges déraisonnables. Et une introduction en bourse peut aussi mal se passer (les investisseurs potentiels peuvent être mal informés ou vous pouvez tomber à un moment difficile pour le marché). La plupart des entreprises dites moyennes qui entrent en bourse le font pour se faire connaître ou dans l'optique de revendre à court terme ses actions. Disons que c'est un outil parmi d'autres pour lever de l'argent et que pour la plupart des entreprises ce n'est pas le meilleur.

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A cause des réglementations. La SEC (ou l'AMF en France) impose beaucoup de contraintes pour l'entreprise. A l'exception des très grandes entreprises, il vaut mieux faire appel à des business angels ou des capital risqueurs, ou même tout simplement à une banque

Ou a des fonds d'investissements. Tu ne parles que des premiers stades la, c'est souvent après ces stades qu'une société est introduite en bourse.

De plus, entrer en bourse signifie souvent la perte de contrôle (car pour lever suffisamment d'argent on met souvent sur le marché la majorité du capital) et la possibilité de voir la valorisation de son entreprise fondre à cause d'échanges déraisonnables.

On perd énormément de contrôle avec le capital risque aussi. Par ailleurs on n'est pas obliger de céder tout le capital.

Et une introduction en bourse peut aussi mal se passer (les investisseurs potentiels peuvent être mal informés ou vous pouvez tomber à un moment difficile pour le marché)

Les dutch-auctions se généralisent, et on peut toujours se garder un prix de réserve.

Tu omets une utilité de l'introduction en bourse, permettre aux fondateurs / employés d'exercer leur stock options.

Disons que c'est un outil parmi d'autres pour lever de l'argent et que pour la plupart des entreprises ce n'est pas le meilleur.

Tu imagines plutot un systeme japonais ? Pas certain que ce soit le plus efficace, et cette situation est liée à des taux très faibles. Dans une société libre, l'actionnariat reprend son sens.

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Tu imagines plutot un systeme japonais ? Pas certain que ce soit le plus efficace, et cette situation est liée à des taux très faibles.

Kézako, un système japonais ?

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On perd énormément de contrôle avec le capital risque aussi.

Ca dépend vraiment des cas de figures et de la valorisation de la société au moment de la levée de fonds.

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Ou a des fonds d'investissements.

Lorsque je parlais des capital risqueurs, je les incluais dedans.

On perd énormément de contrôle avec le capital risque aussi.

En général moins. Il faudrait regarder de plus près mais je pense que la moyenne pour le capital risque est de 1/4 alors que pour la bourse c'est plus de la moitié.

Par ailleurs on n'est pas obliger de céder tout le capital.

Non mais comme je l'ai dit on introduit souvent plus de la moitié car pour donner l'envie d'acheter, il faut que la liquidité soit assez forte. Et puis pour un même pourcentage de capital cédé, une entreprise lèvera plus d'argent avec un capital risqueur qu'avec la bourse.

Tu omets une utilité de l'introduction en bourse, permettre aux fondateurs / employés d'exercer leur stock options.

Si j'en ai parlé. J'ai dit qu'outre la publicité qu'apporte une cotation en bourse, les dirigeants des petites et moyennes entreprises le font souvent pour pouvoir revendre leurs actions.

Tu imagines plutot un systeme japonais ?

Non.

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Pour les introductions en Bourse, est ce que le nouveau marché n'est pas susceptible de répondre à la demande ? Les critères d'introduction y sont beaucoup moins contraignants, aucune obligation sur les comptes…

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AB, Timur, OK :icon_up:

Mais malgré les reglementations problématiques, la bourse a encore cet avantage de permettre un financement sans endettement… c'est tout de même appréciable.

Posté
AB, Timur, OK :icon_up:

Mais malgré les reglementations problématiques, la bourse a encore cet avantage de permettre un financement sans endettement… c'est tout de même appréciable.

Tout comme le capital-risque. Et puis je ne connais pas beaucoup d'entreprise qui, à côté d'une levée de fonds en bourse ou par capital-risque, ne soit pas endettée auprès d'une banque. Et d'ailleurs sur ce point, l'entreprise qui a un capital-risqueur dans son actionnariat aura généralement plus de facilité qu'une entreprise côtée pour faire des prêts car le banquier a plus confiance pour un investisseur solide, qui va rester un certain temps, que pour un actionnariat très volatile, où la capitalisation boursière peut fondre du jour au lendemain (comme par exemple hier à NY où Coley Pharmaceutical a perdu en une seule séance 60%…).

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