Timur Posté 31 août 2007 Signaler Posté 31 août 2007 Dans la série "exacerbons la jalousie maladive des socialistes", j'aimerais parler de Mukesh Ambani, le célèbre milliardaire indien qui, dans la compétition "c'est moi qui ait la plus grosse", vient de mettre tout le monde d'accord en matière de demeure privée. Aujourd'hui, les prix des demeures les plus chères ont explosées. Un palais de 103 pièces avec 58 acres de parc dans le Surrey est mise à prix 138 millions $ (ballrooms, 2 piscines intérieures, 3 extérieures, cinema 50 places, 2 allées de bowling, fitness, sauna, jacuzzis, court de squash intérieur, tennis, panic room, helipads, etc.). Elle est suivie par un gigantesque chalet de 5200 m2 au milieu de 95 acres à Aspen affiché à 135 M$. Ce qui est un peu moins qu' un autre chalet en construction dans le Montana qui est déjà mis en vente à 155 M$. Tout ces prix sont comparables à celui de la maison de Bill gates, la plus grande demeure privée des Etats-Unis (plus de 6000 m2), estimée en 2005 à 125 M$. Il y aussi l'émir du Qatar qui lui met en vente sa demeure londonienne à 130 M$. C'est d'ailleurs à Londres qu'a eu lieu la récente transaction record de 128 M$ pour un hotel particulier de 4650 m2 rempli de marbre acheté en 2004 par un autre milliardaire indien, Lakhmi Mittal. Cependant, l'année dernière, la famille Hinduja (encore des indiens), la plus grosse fortune d'Angleterre avec Mittal et Abramovitch, a voulu surpasser Mittal et ont acheté une énorme demeure de 5800 m2 avec 60 pièces près de Buckingham Palace pour 116 M$, qui après des travaux de 80 à 100 M$ prévus, vaudra aux alentours des 200 millions $. Mais tout ceci reste encore inférieur aux prix des maisons du Sultan de Bunei, encore plus spectaculaires, puisque ce dernier possède les deux plus belles demeures privées de Paris (un hotel particulier place vendome qui doit valoir minimum 160 millions de dollars et un autre sur un parc d'1 hectare rue de varenne qui doit valoir dans les 250 millions $) ainsi que la plus belle de Londres (qui doit valoir aussi dans les 250 M$), une des rares construites dans Regent's Park (le Prince saoudien Al-Waleed en possède aussi une qui doit valoir dans les 230 M$). Mais comme je l'ai dit en sous-titre, Mukesh Ambani, l'un des hommes les plus riches du monde (peut-être le plus riche puisqu'il est de toute façon impossible de faire un classement), a récemment mis tout le monde d'accord. En effet, cet héritié travailleur et ambitieux est en train de se construire une demeure d'1 milliard de dollars… Les caractéristiques sont bien évidemment à la hauteur et ce à tout point vue puisque qu'il s'agit d'une tour de 173 mètres, équivalent à un immeuble d'environ 60 étages, mais qui en aura seulement 27 étant donné ses énormes hauteurs sous plafonds. Six étages pour le parking (le propriétaire possède 168 voitures), un pour le cinema, un pour la remise en forme, un autre pour une piscine, deux pour loger des invités etc. Ambani, sa femme, ses trois enfants et sa mère (oui ils ne seront que six!) auront leurs quartiers privés dans les quatres derniers étages avec une vue exceptionnelle sur la ville et la mer d'Oman. 600 employés de maison travailleront dans la tour… Cette demeure sera bien entendu la plus grande privée de par sa superficie et dépassera même les gigantesques maisons des vanderbilt (la plus grande faisait 16000 m2). Attendons de voir maintenant ce que fera le frère de Mukesh Ambani, qui a une fortune comparable à la sienne (l'empire de leur génie de père, self made man parti de rien, leur a été légué en deux parties distinctes, et les deux frères rivaux augmentent leurs fortunes respectives chacun de leur côté). Ou peut-être sera t-il bientôt dépassé par Abramovitch qui vient de laisser à sa femme (divorce) la plupart de ses maisons. Rappelons qu'Abramovitch possède déjà le plus gros yacht du monde (équipé d'un sous-marin, d'un système anti-missiles etc.) et le plus gros jet privé du monde (il s'est récemment offert un Airbus A380!!!).
Timur Posté 31 août 2007 Auteur Signaler Posté 31 août 2007 Cette impressionnante et amusante anecdote amène une interrogation. La pauvreté diminue à une vitesse ahurissante. Mais le fossé entre les plus riches et les plus pauvres s'accroît aussi à une vitesse incroyable. A partir de là est-ce que la jalousie peut elle aussi grandir? Et si oui, ne risque t-elle pas, dans des pays hétérogènes et démocratiques, de provoquer plus de violences (comme on peut en voir au Brésil par exemple) et plus d'interventions étatiques (je pense à des pays dit "émergents" comme en Inde où le premier ministre indien a récemment condamné les dépenses des grands PDG ou comme en Russie où Poutine essaye de reprendre une partie des avoirs des oligarques (voir la récente affaire Gutseriev), mais aussi à des pays dits "développés" comme aux Etats-Unis où la fiscalité sur les fonds investissement a voulu être augmentée suite à la réussite d'un Schwarzman, ou comme en France avec la loi contre les Golden parachutes par exemple)?
A.B. Posté 31 août 2007 Signaler Posté 31 août 2007 Cette impressionnante et amusante anecdote amène une interrogation. La pauvreté diminue à une vitesse ahurissante. Mais le fossé entre les plus riches et les plus pauvres s'accroît aussi à une vitesse incroyable. Je n'ai pas cette impression. Tout d'abord tu regardes ici des extrêmes, c'est une mesure de la disparité de richesse mais ça n'est pas forcément la meilleure ou la plus stable. Il se peut très bien que la distribution de richesse évolue avec une queue toujours plus étendue à droite et un mode qui se ressert. A la rigueur ce que prouvent ces données c'est que le fossé entre les multi-milliardaires et les simples milliardaires se creuse. Ensuite comment mesurer la richesse? La richesse monnétaire n'a pas tellement de sens… si le prix marginal des produits de grand luxe augmente extremement vite, une différence de richesse ne traduit pas grand chose… on est au final rapidement limité par l'état de l'art et des sciences. Par exemple je ne pense pas qu'on puisse actuellement dépenser plus que $100,000 par an en nourriture… même avec plusieurs milliards on ne peut pas acheter des soins médicaux qui soient radicalement supérieur avec ce qu'on achète pour quelques millions, etc.
Boz Posté 31 août 2007 Signaler Posté 31 août 2007 Cette impressionnante et amusante anecdote amène une interrogation. La pauvreté diminue à une vitesse ahurissante. Mais le fossé entre les plus riches et les plus pauvres s'accroît aussi à une vitesse incroyable. A partir de là est-ce que la jalousie peut elle aussi grandir? Et si oui, ne risque t-elle pas, dans des pays hétérogènes et démocratiques, de provoquer plus de violences (comme on peut en voir au Brésil par exemple) et plus d'interventions étatiques (je pense à des pays dit "émergents" comme en Inde où le premier ministre indien a récemment condamné les dépenses des grands PDG ou comme en Russie où Poutine essaye de reprendre une partie des avoirs des oligarques (voir la récente affaire Gutseriev), mais aussi à des pays dits "développés" comme aux Etats-Unis où la fiscalité sur les fonds investissement a voulu être augmentée suite à la réussite d'un Schwarzman, ou comme en France avec la loi contre les Golden parachutes par exemple)? Jalousie n'est pas le terme approprié, car il implique une notion de propriété légitime que celui qui la ressent sent menacée par un tiers. Utilise plutôt le terme envie.
phantom_opera Posté 31 août 2007 Signaler Posté 31 août 2007 Ensuite comment mesurer la richesse? La richesse monnétaire n'a pas tellement de sens… si le prix marginal des produits de grand luxe augmente extremement vite, une différence de richesse ne traduit pas grand chose… on est au final rapidement limité par l'état de l'art et des sciences. Par exemple je ne pense pas qu'on puisse actuellement dépenser plus que $100,000 par an en nourriture… même avec plusieurs milliards on ne peut pas acheter des soins médicaux qui soient radicalement supérieur avec ce qu'on achète pour quelques millions, etc. Ouaip, je suis d'accord avec toi AB, à partir d'un certain seuil l'argent n'a plus aucun sens. Remplir sa vie, donner un sens à l'existence, je pense que c'est ce que recherche à un moment de leur vie tous ces milliardaires. Au fond, ces milliardaires ne sont pas si différents des gens normaux.
LaFéeC Posté 31 août 2007 Signaler Posté 31 août 2007 Je les envie pas. 200 m² me suffirait amplement !
Legion Posté 31 août 2007 Signaler Posté 31 août 2007 Je les envie pas. 200 m² me suffirait amplement ! 200m² ? Bourgeoise !
phantom_opera Posté 31 août 2007 Signaler Posté 31 août 2007 Moi je prendrais bien le cinéma de 50 places
A.B. Posté 31 août 2007 Signaler Posté 31 août 2007 Moi je prendrais bien le cinéma de 50 places Un imax perso ce serait pas mal. Bon allez faut que je bosse plus dur.
Timur Posté 31 août 2007 Auteur Signaler Posté 31 août 2007 Je n'ai pas cette impression. Moi je l’ai. Je pense que le fossé entre la richesse moyenne des 20% les plus riches du monde par exemple et la richesse moyenne des 20% les plus pauvres du monde s’accroit fortement. Mais il faudrait une étude sérieuse pour corroborer cela. Ensuite comment mesurer la richesse? La richesse monnétaire n'a pas tellement de sens… On peut évaluer en produits. Par exemple en ce qui concerne les maisons, certains ne peuvent pas s’en acheter et d’autres peuvent s’acheter des grattes ciel. si le prix marginal des produits de grand luxe augmente extremement vite, une différence de richesse ne traduit pas grand chose… on est au final rapidement limité par l'état de l'art et des sciences. Par exemple je ne pense pas qu'on puisse actuellement dépenser plus que $100,000 par an en nourriture… même avec plusieurs milliards on ne peut pas acheter des soins médicaux qui soient radicalement supérieur avec ce qu'on achète pour quelques millions, etc. Oui sur certains produits il y aura une limite (le prix d’une baguette par exemple) mais au niveau global il n’y a aucune limite. On peut même imaginer que l’anarcapie que nous désirons tant vienne grâce à ce genre de gigantesques fortunes (achat de territoires, création d’une armée avec bombe atomique, sécession, et enfin mise en place des règles du libéralisme). Je les envie pas. 200 m² me suffirait amplement ! Ca peut suffire mais avoir plus n’est pas inutile. Si tu as des enfants, si tu veux recevoir des amis, si tu veux te détendre dans ta piscine intérieure, si tu veux faire un peu d’exercice dans ta salle de fitness, jouer au billard, etc. Tout cela prend de la place. Bon allez faut que je bosse plus dur. Oui c’est ce que je me dis aussi. Greed is good.
William White Posté 1 septembre 2007 Signaler Posté 1 septembre 2007 Je plains la personne qui doit passer l'aspirateur.
Simon Ovronnaz Posté 1 septembre 2007 Signaler Posté 1 septembre 2007 Oui sur certains produits il y aura une limite (le prix d’une baguette par exemple) mais au niveau global il n’y a aucune limite. On peut même imaginer que l’anarcapie que nous désirons tant vienne grâce à ce genre de gigantesques fortunes (achat de territoires, création d’une armée avec bombe atomique, sécession, et enfin mise en place des règles du libéralisme). Marrant, ca me rappele une histoire de l'oncle Picsou dessinée par Don Rosa dans lequel notre canard décide de faire secéssion des Etats-Unis pour ne plus avoir à payer d'impôt. Hélas, le choses se gatent vite pour notre pauvre milliardaire, notament à cause des rapetous qui peuvent agir facilement puisque la police n'intervient plus et que Picsou n'a pas pris le temps de mettre en place sa police privée. Il y a aussi d'autres problèmes qu'il rencontre, mais je ne me souviens plus quoi. Mais si un de ces milliardaires réussit là ou Picsou a echoué, tant mieux, mais je ne suis pas sur qu'on puisse appeler cela une anarcapie, rien que dans la bédé, la première chose que fait Picsou c'est se faire proclamer roi de sa propiété devenue état, et c'est finalement la même chose qui se passerait en réalité. Je me demande d'ailleur comment se déroulerait les sécessions anarcaps, et celles-ci faites, qu'est-ce qui appartiendrait à qui. Sinon, la grandeur des baraques me rappele une scène du premier Batman de Tim Burton. Dans cette scène, Bruce Wayne invite une journaliste à diner chez lui, ils se retrouvent dans le (un des ?) grands salon(s) et sont tout deux aux extrémités opposées d'une table immensément longue. Ca donne lieu à des gags du genre la journaliste geule pour demander le sel, au point qu'elle aurait presque besoin d'un téléphone, et Bruce d'un coursier pour lui envoyer le sel. Autres réplique tordante: Journaliste:"Vous venez souvent dans cette pièce" Bruce: "Ah, oui.." Il observe ensuite la pièce, reflechit et dit finalement "pour être franc il me semble que j'y viens pour la toute première fois" Journaliste: mdr Puis ils décident d'aller ailleur et se retrouvent finalement à diner dans une cuisine tout ce qu'il y a de plus commune. Comme quoi, la valeur de la simplicité reprend souvent le dessus, même chez les milliardaires.
phantom_opera Posté 1 septembre 2007 Signaler Posté 1 septembre 2007 Je pense qu'il y a un équilibre entre la position d'AB et la position de Timur. Ce seuil au delà duquel l'argent n'a plus aucun sens varie en fonction des individus. Pour un individu très entreprenant et qui a beaucoup de projets ce seuil peut être repoussé, pour certains grands dirigeants de multinationales avoir juste un milliard n'est pas suffisant. Pour moi, personnellement je me contenterai bien de 100 millions d'euros N'ayant pas le tempérament d'un grand entrepreneur avec cette somme j'aurais déjà l'impression d'avoir une vie sans limite, qu'on me donne un milliard ou 100 milliards de plus ça ne changerait quasiment pas ma vie. A cause de la complexité des individus, il n'est donc pas possible de cerner l'inégalité, l'inégalité pour moi est avant tout un sentiment plus que quelque chose de mesurable. Si on compare la France à Hong-Kong par exemple, d'après les chiffres on peut dire que l'inégalité est plus grande à Hong-Kong qu'en France, et pourtant je suis persuadé que l'inégalité est beaucoup plus vécue en France à cause de la culture égalitariste républicaine. L'inégalité est sûrement quelque chose qui relève plus des sciences sociales que d'une science mathématique.
Librekom Posté 3 septembre 2007 Signaler Posté 3 septembre 2007 Je pense qu'il y a un équilibre entre la position d'AB et la position de Timur. Ce seuil au delà duquel l'argent n'a plus aucun sens varie en fonction des individus. Pour un individu très entreprenant et qui a beaucoup de projets ce seuil peut être repoussé, pour certains grands dirigeants de multinationales avoir juste un milliard n'est pas suffisant. Pour moi, personnellement je me contenterai bien de 100 millions d'euros N'ayant pas le tempérament d'un grand entrepreneur avec cette somme j'aurais déjà l'impression d'avoir une vie sans limite, qu'on me donne un milliard ou 100 milliards de plus ça ne changerait quasiment pas ma vie. A cause de la complexité des individus, il n'est donc pas possible de cerner l'inégalité, l'inégalité pour moi est avant tout un sentiment plus que quelque chose de mesurable. Si on compare la France à Hong-Kong par exemple, d'après les chiffres on peut dire que l'inégalité est plus grande à Hong-Kong qu'en France, et pourtant je suis persuadé que l'inégalité est beaucoup plus vécue en France à cause de la culture égalitariste républicaine. L'inégalité est sûrement quelque chose qui relève plus des sciences sociales que d'une science mathématique. L'inégalité c'est comme le statut social, l'un est relatif à la personne, sa culture, son vécu, l'autre est relatif au milieu. Walter me racontait ce dimanche l'exemple utilisé par l'un de ses profs pour illustrer le paroxisme de la relativité du statut social : le GO du club MED qui a un statut social hyper élevé au club (les GO sont un peu beaucoup les stars du club MED) et qui redescend tout en bas de l'échelle dès qu'il rentre à Paris.
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