Chertais Posté 15 septembre 2007 Signaler Posté 15 septembre 2007 Bonjour, Ceci est mon premier post sur ce forum, pardonnez-moi si je zappe qq règles. Mon raisonnement libéral m'a fait penser que tout investissement doit être rentable sinon, c'est une erreur. L'éducation est un investissement rentable. Dans ce cas, pourquoi y a-t-il aussi peu d'investisseurs privés (au tiers monde) dans le domaine ? Pourquoi doit-on penser que les dons pour l'éducation en afrique ne peuvent pas être rentables - et donc restent fortement limités ? Voici mon idée pour des pays en voie de développement : Encourager les emprunts pour des études supérieures. Le moyen que j'ai trouvé c'est de proposer aux futurs étudiants un prêt qu'ils n'auront à rembourser que s'ils parviennent à gagner plus d'un certain montant. Cela dans le but de limiter les risques côté étudiant et donc encourager la poursuite d'études. Si les étudiants parviennent à gagner beaucoup plus, ils remboursent davantage, et l'équilibre doit se faire, en tirant une marge bénéficiaire pour l'investisseur, qui lui aussi est encouragé à investir. Ma question : pourquoi cela n'existe-t-il pas déjà ? Qu'est ce qui empêche de tels investissements ? Chertais
Copeau Posté 15 septembre 2007 Signaler Posté 15 septembre 2007 Le problème c'est qu'il est impossible de faire des études supérieures de qualité en Afrique. Les étudiants africains qui viennent dans les grandes universités mondiales bénéficient de bourses ou de prêts et, dans le second cas, ce n'est pas très différent de ce que tu envisages.
John Loque Posté 15 septembre 2007 Signaler Posté 15 septembre 2007 L'éducation est un investissement rentable. Dans ce cas, pourquoi y a-t-il aussi peu d'investisseurs privés (au tiers monde) dans le domaine ? Il y en a peu dans ce domaine comme dans les autres, en premier lieu à cause du manque de sécurité juridique. Pourquoi doit-on penser que les dons pour l'éducation en afrique ne peuvent pas être rentables - et donc restent fortement limités ? Un don doit être rentable ? proposer aux futurs étudiants un prêt qu'ils n'auront à rembourser que s'ils parviennent à gagner plus d'un certain montant. Cela dans le but de limiter les risques côté étudiant et donc encourager la poursuite d'études. Si les étudiants parviennent à gagner beaucoup plus, ils remboursent davantage, et l'équilibre doit se faire, en tirant une marge bénéficiaire pour l'investisseur, qui lui aussi est encouragé à investir. Si des investisseurs n'ont pas soutenu un tel projet, c'est sans doute parce qu'ils l'ont trouvé foireux. Cela à raison à mon sens…
Rincevent Posté 15 septembre 2007 Signaler Posté 15 septembre 2007 Il y a aussi des experts mondialement reconnus de l'éducation privée dans les pays pauvres, comme James Tooley, dont je te conseille les oeuvres. Par ailleurs, n'hésite pas à te présenter sur le fil idoine.
Stranger Posté 15 septembre 2007 Signaler Posté 15 septembre 2007 L'éducation institutionnelle n'est pas un investissement, c'est une consommation. C'est en intensifiant le diversité de la division du travail, en créant des disciplines de savoir différentes des autres, que l'économie progresse. Le problème de l'Afrique n'est pas le manque d'éducation. Il y a un nombre substantiel d'africains suréduqués. Ils ont tous quitté l'Afrique pour trouver l'opportunité. L'Afrique a besoin d'opportunités, et cela passe par l'ouverture du marché vers le monde.
José Posté 17 septembre 2007 Signaler Posté 17 septembre 2007 L'éducation est un investissement rentable. Dans ce cas, pourquoi y a-t-il aussi peu d'investisseurs privés (au tiers monde) dans le domaine ? Contrairement à ce que semble croire, les écoles privées abondent dans le Tiers-monde : "Private Schools in the Poorest Countries". Dans cet article, James Tooley raconte comment il découvrit le phénomène des écoles privées pour les pauvres alors qu'il réalisait, pendant l'année 2000, un travail pour la Banque Mondiale à Hyderabad, en Inde. Depuis, il a pu observer ce même phénomène en Somalie, au Sierra Leone, au Nigeria, au Kenya, au Ghana, en Chine, etc. Une partie importante de l'article est celle qui signale les sept caractéristiques des écoles privées pour les pauvres : Dans chacune des zones étudiées, une grande majorité des écoles qui reçoivent les pauvres sont privées. La majorité de ces écoles sont administrées comme des négoces, non pas comme des oeuvres philanthropiques. Les professeurs des écoles privées reçoivent un salaire inférieur à ceux des écoles publiques, cependant les écoles privées ne manquent jamais de professeurs. Par ailleurs, ces derniers se consacrent plus à leur travail dans les écoles privées. La proportion d'élèves par professeur est plus basse dans les écoles privées. De plus, des commodités comme des bibliothèques, des toilettes et de l'eau potable sont généralement meilleures dans les écoles privées. Dans les pays où l'éducation étatique est « gratuite » comme en Inde, les écoles privées coûtent plus chers aux parents. Dans ceux où l'on perçoit une petite mensualité, comme en Chine ou au Ghana, il arrive que des écoles privées soient meilleur marché. L'attractif dans la tarification des écoles privées, c'est que celles-ci permettent aux parents de payer la mensualité au jour le jour, au lieu d'un seul coup. Les propriétaires des écoles privées connaissent les problèmes des plus pauvres parmi les pauvres, et offrent des bourses ou subventionnent certains élèvent. Les élèves des écoles privées sont, de loin, meilleurs que ceux des écoles publiques dans les épreuves de mathématiques et d'anglais, et cela pour un coût par étudiant inférieur. À la suite, dans une section intéressante, l'auteur discute de ses accord et désaccords avec certains « experts » en développement, et cite le Oxfam Report et le Probe Report. Enfin, l'étude conclut par une réflexion d'un parent kenyan qui contient plus de sagesse que nombre de volumes réunis : The most important lesson from what is happening in developing countries today may be that public funding can be part of the problem, not part of the solution. One parent in our Kenya study put it succinctly. He had taken advantage of free public education when it was introduced, taking his child from a private school in the slums to a public school on the outskirts of town. However, quickly disillusioned by what was offered, he transferred her back to the private school. He told us: “ If you go to a market and are offered free fruit and vegetables, they will be rotten. If you want fresh fruit and vegetables, you have to pay for them .” That parent knew that the school’s accountability to him depended on his paying fees. Perhaps that is a lesson for those who want to improve education for the poor in America.
Jesrad Posté 17 septembre 2007 Signaler Posté 17 septembre 2007 Lucilio, je rêve ou c'est encore un post tombé de ton blog ?
h16 Posté 17 septembre 2007 Signaler Posté 17 septembre 2007 Lucilio, je rêve ou c'est encore un post tombé de ton blog ? Ce n'est pas un blog. C'est La Source.
José Posté 17 septembre 2007 Signaler Posté 17 septembre 2007 Lucilio, je rêve ou c'est encore un post tombé de ton blog ? Recyclage écologique. Au fait, l'ami Chitah me signale une autre étude intéressante : "Education and Indoctrination in the Muslim World", où l'on apprend comment, au Pakistan et en Afghanistan, les écoles d'État forment des terroristes, excluent les filles, ont des conditions d'hygiène horribles, n'ont pas l'électricité, etc. Ce qui fait que des parents se réunissent (surtout dans les campagnes, hors de portée du gouvernement) pour financer des écoles privées, qui donnent de meilleurs résultats pour moins cher.
Jesrad Posté 17 septembre 2007 Signaler Posté 17 septembre 2007 Le principe de réalité frappe encore Je traîne avec certains de mes amis un vieux projet, datant de la fin du Lycée, de fonder notre propre système (privé) d'instruction, c'est donc un sujet qui m'intéresse de près.
Wallace Posté 17 septembre 2007 Signaler Posté 17 septembre 2007 Mon raisonnement libéral m'a fait penser que tout investissement doit être rentable sinon, c'est une erreur. Je ne vois pas en quoi un raisonnement libéral devrait conduire derechef à conclure qu'un investissement doit être rentable au risque d'être une erreur. D'un point de vue libéral, le but d'un investissement est en premier lieu celui que lui assigne son acteur (ou auteur); si j'investis 3 euro dans une pomme et que mon but est de la revendre 2 euros pour faire un déficit, je ne vois pas en quoi mon investissement serait moins libéral que l'investissement de celui qui achète une pomme 3 euros en vue de la revendre 4 euros. Ta phrase, montre que te fais une vision fantasmée du raisonnement libérale, lequel n'est pas un raisonnement fait pour conduire exclusivement à un profit matériel ou financier. C'est un raisonnement servant de mon point de vue à tracer la frontière entre le légitime et l'illégitime. Enfin je laisse les spécialistes de l'idéologie libérale t'en dire plus sur la nature du "raisonnement libéral", si ils le souhaitent bien entendu ( ).
Invité jabial Posté 17 septembre 2007 Signaler Posté 17 septembre 2007 Je trouve que ce n'est pas ridicule de fournir des bourses contre un pourcentage du salaire élevé obtenu grâce aux études sur les queqlues premières années, sur le modèle des business angels. Ca pourrait marcher. Mais ça ne marchera que si l'enforcement est garanti ; si les gens peuvent ne rien payer en criant à l'exploitation ensuite, alors que le taux de perte sèche sera élevé, ça s'effondrera. Et ça pose des problèmes théoriques d'un point de vue rothbardien. Ceci dit, ce n'est pas d'hier que l'IVH me pose des soucis ; je pense qu'il faudra trouver quelque chose de plus cohérent.
h16 Posté 17 septembre 2007 Signaler Posté 17 septembre 2007 Le principe de réalité frappe encore Je traîne avec certains de mes amis un vieux projet, datant de la fin du Lycée, de fonder notre propre système (privé) d'instruction, c'est donc un sujet qui m'intéresse de près. Tu peux (il y a des assocs qui existent). Mais l'Etat fera tout pour venir te sucer la moëlle et de jeter des cerfas à la gueule. C'est un peu comme pour ouvrir une crêche : le parcours du combattant amputé des deux bras aux pieds duquel on aura adjoint des boulets.
Jesrad Posté 17 septembre 2007 Signaler Posté 17 septembre 2007 Check my reference J'ai jamais dit que j'envisageais de respecter la loi ce faisant, mais seulement la justice, en plus j'ai jamais dit non plus que j'envisageais de le faire en France. J'ai discuté hier avec le gars de Créér son école, il y a plein de pistes nouvelles à voir.
h16 Posté 17 septembre 2007 Signaler Posté 17 septembre 2007 Dans ces cas-là, bien sûr … Mes voeux t'accompagnent
phantom_opera Posté 17 septembre 2007 Signaler Posté 17 septembre 2007 [*]Les élèves des écoles privées sont, de loin, meilleurs que ceux des écoles publiques dans les épreuves de mathématiques et d'anglais, et cela pour un coût par étudiant inférieur. Je pense que ça doit dépendre des traditions des différents pays, dans les pays de tradition publique je pense que c'est plutôt l'inverse. Par exemple au Vietnam (que je connais bien) c'est le système public qui est le plus efficace et le plus prestigieux, en général ceux qui font un établissement privé sont ceux qui ont décroché d'un établissement public ou qui ont râté des concours. Le système vietnamien ressemble beaucoup au système français, sauf que le concours pour intégrer une école d'ingénieur est un concours général. On choisit d'abord sa discipline et selon le classement général on est affecté à une école en fonction des places, un peu ridicule car il arrive qu'un étudiant qui désire faire de l'informatique se retrouve dans une école d'électronique, par exemple, par manque de places.
Chertais Posté 22 septembre 2007 Auteur Signaler Posté 22 septembre 2007 merci à tous pour vos réponses éclairées.
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