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Livres interdits...


Serge

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Le sens des mots évolue, ça arrive hein - le renversement noir/nègre, où un mot normal devient péjoratif, et où un mot péjoratif devient normal, ça arrive très souvent - aujourd'hui, toutes les langues latines utilisent des dérivés de "bucca" (bouche) et "caballus" (cheval), mais à l'époque classique, ces deux mots étaient de l'argot - les mots légitimes, c'était "os" et "equus".

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Le sens des mots évolue, ça arrive hein - le renversement noir/nègre, où un mot normal devient péjoratif, et où un mot péjoratif devient normal, ça arrive très souvent - aujourd'hui, toutes les langues latines utilisent des dérivés de "bucca" (bouche) et "caballus" (cheval), mais à l'époque classique, ces deux mots étaient de l'argot - les mots légitimes, c'était "os" et "equus".

Comme "manger", d'ailleurs, qui vient de "manducare" (lat. vulg.) et non du latin classique "edere". :icon_up:

Posté
Le sens des mots évolue, ça arrive hein - le renversement noir/nègre, où un mot normal devient péjoratif, et où un mot péjoratif devient normal, ça arrive très souvent - aujourd'hui, toutes les langues latines utilisent des dérivés de "bucca" (bouche) et "caballus" (cheval), mais à l'époque classique, ces deux mots étaient de l'argot - les mots légitimes, c'était "os" et "equus".

A une différence près cependant. L'argot n'est rien d'autre qu'un langage populaire qui n'a pas de connotation nécessairement péjorative alors que noir initialement péjoratif a pris la place de nègre en français "correct".

Posté
:icon_up:

J'ai évidemment fait référence au fait que seuls les noirs peuvent encore prononcer le mot maudit sans se faire incendier.

Il m'est arrivé de me faire remarquer alors que j'appelais mon fils "mon petit négro"..

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Il m'est arrivé de me faire remarquer alors que j'appelais mon fils "mon petit négro"..

Un de mes collègues antillais salue invariablement ses amis d'un doux " salut négro ".

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Je me souviens encore de la réaction d'étonnement de mon paternel, qui travaillait pour les services de douane à une certaine époque de sa vie, quand il a mis la main sur mon exemplaire de "J'irai cracher sur vos tombes" de Boris Vian ( normalement caché sous mon lit :icon_up: ).

Vous connaissez d'autres livres dont l'impression, la vente a été frappée d'interdiction ?

C'est interdit? Je l'ai pourtant!!!

Posté

CENSURE

Origine. 1501 le pape Alexandre VI Borgia promulgue l'obligation de l'autorisation préalable à l'impression de tout ouvrage, sous peine d'excommunication et d'amende. Pantagruel condamné par le Parlement, par la Sorbonne, puis mis à « l'Index » en même temps que l'ensemble de l'œuvre de François Rabelais. 1521 excommunication de Luther, ses écrits sont condamnés au feu. 1559 Index librorum prohibitorum ; créé par le pape Paul IV (aboli par Paul VI en 1965).

En France. 1741 instituée par Louis XV pour remplacer la censure religieuse aux mains de la Sorbonne. Jusqu'en 1789, il y eut 79 censeurs chargés d'autoriser ou d'interdire la parution de livres, selon leur moralité (belles-lettres 35, théologie 10, jurisprudence 10, etc.). Montesquieu, Rousseau, Voltaire furent imprimés en Suisse, Hollande, Angleterre. 1789 l'Assemblée constituante abolit la censure. 1791 abolition inscrite dans la Constitution. 1797 rétablie par le coup d'État de fructidor. 1801 la Constitution n'en parle pas. 1810 un censeur impérial est nommé : Royer-Collard, qui prend le titre de directeur général de la librairie. 1814 rétablie par l'abbé de Montesquiou. 1815 supprimée aux Cent-Jours. 1817 rétablie. 1819 abolie. 1820 commission de censure de 12 membres, jusqu'en 1822. 1827 nomination de 6 censeurs ; impopulaires, ils gardent l'anonymat. 1830 abolie. 1835 rétablie pour les ouvrages dramatiques. 1848 abolie, puis rétablie par Cavaignac. 1852 rétablissement de la juridiction en correctionnelle pour les auteurs d'écrits immoraux. 1881 abolition sauf pour les œuvres dramatiques. Exemples d'œuvres interdites au XIXe siècle : N.-D. de Paris et les Misérables de Victor Hugo, restés à l'Index jusqu'en 1959 ; Une nuit d'excès d'Alexandre de Musset, interdit 41 fois entre 1833 et 1928 ; les Fleurs du mal de Baudelaire pour 6 poèmes (interdiction levée en 1949) ; Madame Bovary (Gustave Flaubert poursuivi en janv. 1857, acquitté). 1914-18 rétablie pendant la guerre (surnommée Anastasie). 1939-45 rétablie pendant la guerre. 1940 (France occupée) « liste Otto » proscrit œuvres des réfugiés politiques, juifs, francs-maçons… Parmi les auteurs interdits : Alexandre Arnoux, Bergson, Blum, Cendrars, Claudel, Daladier, Duhamel, Thomas Mann, Gabriel Marcel, Mauriac, Maurois, Trotski, Troyat, Jules Verne, Stefan Zweig, etc. Nombre de volumes saisis pendant l'Occupation : 2 150 000.

Après 1945 : exemples d'interdictions : les Chansons de Bilitis de Pierre Louÿs de 1954 à 64 ; Histoire de l'œil et le Mort de Georges Bataille, jusqu'en 1967 ; les Onze Mille Verges de Guillaume Apollinaire ; la Garçonne de Victor Margueritte en 1922 ; Tropique du Cancer, Printemps noir et Tropique du Capricorne d'Henry Miller en 1945 ; J'irai cracher sur vos tombes de Boris Vian le 3-7-1949 ; Emmanuelle d'Emmanuelle Arsan jusqu'en 1968. L'éditeur Jean-Jacques Pauvert connaît une vingtaine de procès entre 1947 et 1971 ; le Con d'Irène d'Aragon, publié sans nom d'auteur en mars 1968, est saisi ; l'éditeur François Maspéro est inculpé en 1961 d'« atteinte à l'intégrité du territoire » pour Nuremberg pour l'Algérie et en 1962 d'« incitation à la désertion et à l'insoumission » pour les Damnés de la terre et l'An V de la révolution algérienne de Franz Fanon.

Interdiction de vente aux mineurs. 1949 loi du 16-7 sur les publications pour la jeunesse. 1962 l'Épi monstre de Nicolas Genka décrivant un amour incestueux, interdit à la vente aux mineurs. 1986 Prince et Léonardours de Mathieu Lindon (éd. Pol) présentant une scène pédophile, censuré pour les - de 18 ans (jusqu'en 1987). 1997 recueil d'histoires drôles de Carlos (éd. Ramsay), interdit de vente aux mineurs. 2002 (mars) après la publication de Plateforme de Houellebecq (paru sept. 2001), Flammarion est poursuivi pour « diffusion d'ouvrage porno susceptible d'être lu par un mineur », sera relaxé ; (sept.-oct.) Rose bonbon de Nicolas Jones-Gorlin (publié 26-8 chez Gallimard) : histoire d'un pédophile en voie de repentance, et Il entrerait dans la mémoire de Louis Skorecki (éd. Léo Scheer) : qui met en scène un serial killer pédophile, sont menacés d'interdiction.

Posté

J'avais cru comprendre que ce bouquin avait eu un problème. Mais visiblement La Table Ronde a accepté de l'éditer à l'époque, en 1969. C'est peut-être Hitler pour 1 000 ans de Degrelle qui a été censuré.

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Posté
Le magazine Fantask, à cause de la loi communiste de 1949 sur les publications destinées à la jeunesse.

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Pour rester dans les BD le Hitler = SS de Gourio et Vuillemin a été interdit deux fois (une fois complètement et une fois aux mineurs) avant d'être autorisé mais non réédité depuis 1990.

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  • 4 weeks later...
Posté

Pour ma part j'ai sauté sur l'occasion lors de l'audacieuse réédition du livre interdit L'Epi-Monstre, histoire de savoir ce qui pouvait bien avoir poussé à ce genre de décision d'état liberticide.

http://www.evene.fr/livres/livre/nicolas-g…nstre-15863.php

Censure

Ce livre est le premier roman de Nicolas Genka. Publié en décembre 1961 aux éditions Julliard, promis à une brillante carrière par Jean Cocteau qui lui décerne le prix Enfants terribles, 'L' Epi monstre' ainsi que toute traduction sont néanmoins interdits en juillet 1962 par le Ministère de l'Intérieur au nom de la protection des mineurs.

Audace !

En 1999, La maison d'édition Exils prend le risque de rééditer ce livre de Nicolas Genka malgré l'interdiction qui pèse toujours sur lui, 37 ans après !

Pasolini et Mishima avaient même envisagé de le traduire à l'époque.

Bref, j'ai bien aimé. Des passages et une fin au style lyrique et très poétique.

Posté

Heureusement :

http://admi.net/jo/20050730/INTD0500539A.html

Arrêté du 25 juillet 2005 portant abrogation de l'arrêté d'interdiction du 6 juillet 1962 en tant qu'il concerne l'ouvrage « L'Epi monstre »

NOR : INTD0500539A

Le ministre d'Etat, ministre de l'intérieur et de l'aménagement du territoire,

Vu la loi no 49-956 du 16 juillet 1949 modifiée relative aux publications destinées à la jeunesse, notamment son article 14 ;

Vu l'arrêté du 6 juillet 1962 par lequel le ministre de l'intérieur a interdit, en premier lieu, de proposer, de donner ou de vendre à des mineurs de dix-huit ans l'ouvrage intitulé « L'Epi monstre » dont M. Nicolas Genka est l'auteur, en deuxième lieu, d'exposer cet ouvrage à la vue du public en quelque lieu que ce soit et, en dernier lieu, d'effectuer toute publicité en faveur de cet ouvrage ;

Vu la décision du 27 juin 2005 par laquelle le Conseil d'Etat a, d'une part, annulé la décision implicite du ministre de l'intérieur rejetant la demande tendant à l'abrogation de l'arrêté du 6 juillet 1962 susvisé et, d'autre part, enjoint au ministre d'Etat, ministre de l'intérieur et de l'aménagement du territoire, d'abroger ledit arrêté en tant qu'il concerne l'ouvrage intitulé « L'Epi monstre », dans un délai d'un mois à compter de la notification de la décision,

Arrête :

Article 1

Le dixième alinéa de l'article 1er de l'arrêté du 6 juillet 1962 susvisé est abrogé.

Article 2

Le préfet de police et les préfets représentants de l'Etat dans les départements sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l'exécution du présent arrêté, qui sera publié au Journal officiel de la République française.

Fait à Paris, le 25 juillet 2005.

Nicolas Sarkozy

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