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Kasparov vs Poutine


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Le 30 novembre est déjà le 2 décembre :

http://www.7sur7.be/hlns/cache/det/art_674…nBottomArtikels

La victoire du parti de Poutine jugée acquise

Garry Kasparov, chef du mouvement L'Autre Russie, qui appelle à boycotter le scrutin, a dénoncé l'existence de "fraudes".

La campagne pour les législatives s'est achevée vendredi en Russie sur un message triomphaliste du mouvement de jeunesse proche du Kremlin Nachi, qui présente la victoire dimanche du parti de Vladimir Poutine comme déjà acquise.

"Le 2 décembre, les Russes ont choisi le président Poutine comme leader national de la Russie", anticipent les Nachi ("Les Nôtres") dans un étonnant communiqué se félicitant du "score écrasant" du parti Russie unie. Le service de presse de cette puissante organisation a confirmé ces propos tenus au passé : "c'est parce que nous sommes convaincus de sa victoire", a dit à l'AFP une de ses responsables, Anna Gourinovitch. "Ils ont vaincu le désir ardent de certains pays d'imposer leur opinion, ils ont vaincu les voleurs et les traîtres", se réjouit l'organisation, dans des déclarations antioccidentales en phase avec les accusations de M. Poutine contre les "chacals" de l'opposition subventionnés selon lui par l'Occident.

Garry Kasparov, chef du mouvement L'Autre Russie, qui appelle à boycotter le scrutin, a dénoncé quant à lui l'existence de "fraudes". "Le volume des fraudes (…) rend d'ores et déjà le régime illégitime", a proclamé, lui aussi par anticipation, M. Kasparov dans une conférence de presse, au lendemain de sa libération après cinq jours de prison pour "manifestation non autorisée". "Un nombre significatif de forces politiques, tant à droite qu'à gauche, sont exclues" du jeu politique, a ajouté celui dont le mouvement n'a pas réuni les nombreuses conditions désormais requises pour s'enregistrer comme parti et ne participe donc pas aux législatives. Son mouvement, qui avait par le passé évoqué l'organisation d'une manifestation dimanche, ne parle plus que d'un "rassemblement-éclair" lundi soir à Moscou.

Vendredi, la mairie de la capitale russe, où 20.000 policiers seront mobilisés, a averti qu'aucun meeting ne serait toléré dimanche et dans la nuit de dimanche à lundi. Avant samedi, "jour du silence" au cours duquel toute déclaration politique est interdite, les autorités ont redoublé d'effort pour appeler les 109 millions d'électeurs à aller voter. Un fort taux d'abstention est en effet redouté à ce scrutin présenté comme un plébiscite pour le président Vladimir Poutine, à trois mois de la présidentielle de mars. Des SMS ont ainsi été envoyés par les opérateurs téléphoniques afin de rappeler à leur abonnés que leur vote est "important pour le pays", à la demande du Kremlin, écrit Kommersant.

Ce journal ironise sur le "candidat numéro un", dont le parti recueille plus de 60% des intentions de vote, le président Poutine étant tête de liste de Russie unie. Le chef de l'Etat s'est rendu dans l'après-midi à l'Académie des sciences, où il a promis de doubler les dépenses de l'Etat pour la recherche fondamentale. Le parti d'opposition Iabloko a manifesté afin de réclamer que "le pouvoir soit sous le contrôle des citoyens", son slogan de campagne, dénonçant l'accaparement du pouvoir par M. Poutine.

Crédité de 1 à 2% des voix, il a cependant peu de chances d'entrer au Parlement, comme les libéraux du SPS. Le mouvement de Garry Kasparov a organisé une manifestation symbolique sur la place Pouchkine à Moscou, avec une banderole fustigeant "la cleptomanie du pouvoir". Un des deux manifestants tenant la banderole, Vladimir Kalaboukhov, a dénoncé l'indifférence de ses concitoyens vis-à-vis d'un scrutin qui tient selon lui du "coup d'Etat en toute tranquillité". (afp)

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Sur ce sujet, voir aussi ce portrait de Poutine dans Le Monde, où l'on apprend que d'après une récente enquête du journal Die Welt, le président russe contrôlerait personnellement une fortune de 41 milliards de dollars.

Poutine : un président en clair-obscur

Il est quasiment impossible de savoir ce qu'il possède. Mais 41 milliards ça doit être le minimum. J'avais déjà dit dans un autre fil que Putin était vraisemblablement l'homme le plus riche du monde. En plus d'être le plus puissant (car à la tête du plus grand pays du monde par sa superficie, qui aura le 6ème PIB d'ici 2050, qui a l'une des plus puissantes armées de la planète, et qui possède aujourd'hui 15% des réserves de pétrole et 33% des réserves de gaz).

Maintenant pour mettre fin aux caricatures:

Posté
Il est quasiment impossible de savoir ce qu'il possède. Mais 41 milliards ça doit être le minimum. J'avais déjà dit dans un autre fil que Putin était vraisemblablement l'homme le plus riche du monde. En plus d'être le plus puissant (car à la tête du plus grand pays du monde par sa superficie, qui aura le 6ème PIB d'ici 2050, qui a l'une des plus puissantes armées de la planète, et qui possède aujourd'hui 15% des réserves de pétrole et 33% des réserves de gaz).

D'ailleurs, j'ai failli signaler cet oubli dans le topic " most powerful businessmen ", mais ça aurait pu faire dévier le sujet, donc… cela dit, nul doute que Poutine soit un affairiste d'exception, il est dommage que cette fortune repose probablement sur le vol de la population et de ce point de vue, il n'est pas un modèle d'entrepreneur capitaliste.

Maintenant pour mettre fin aux caricatures:

Je vais aller voir ça, pour entendre un autre son de cloche. Encore faudrait-il que tu précises quels points sont caricaturaux.

nb: la première armée de la planète, sur le plan stratégique me semble-t-il.

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Il est quasiment impossible de savoir ce qu'il possède. Mais 41 milliards ça doit être le minimum. J'avais déjà dit dans un autre fil que Putin était vraisemblablement l'homme le plus riche du monde. En plus d'être le plus puissant (car à la tête du plus grand pays du monde par sa superficie, qui aura le 6ème PIB d'ici 2050, qui a l'une des plus puissantes armées de la planète, et qui possède aujourd'hui 15% des réserves de pétrole et 33% des réserves de gaz).

Maintenant pour mettre fin aux caricatures:

L'intéressé serait-il lui-même une caricature ambulante ?

http://www.dhnet.be/infos/monde/article/19…james-bond.html

(bon, pour le titre, je crois que nous sommes quelques uns sur le forum y avoir pensé :icon_up: )

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Il est quasiment impossible de savoir ce qu'il possède. Mais 41 milliards ça doit être le minimum.

Et tu ne trouves pas qu'un chef de l'état possédant autant d'argent est un petit peu suspect ? :icon_up:

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Stranger a parlé juste.

Quelqu’un comme Poutine, s’attirant la haine de tous ceux qui se déclarent plus ou moins socialiste en Russie, ne peut être foncièrement mauvais.

Dans le genre raisonnement foireux…

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Et tu ne trouves pas qu'un chef de l'état possédant autant d'argent est un petit peu suspect ? :doigt:

Un mec qui n'a jamais travaille pour que nuir, (ex-kgb s'il n'y avait que ca comme griefs :icon_up: ), n'est biensur qu'un ostie de crosseur etrange a toutes reussites realisees sous sa dictature.

La seule chose que represente ces milliards, c'est sa reussite dans le crime. Autrement dit c'est horrible.

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Et tu ne trouves pas qu'un chef de l'état possédant autant d'argent est un petit peu suspect ? :icon_up:

C'est un chef d'Etat c'est tout. Tous les chefs d'Etat se servent du pouvoir étatique pour s'enrichir. Putin est légèrement plus riche que les autres car il hérite d'un grand pays riche ex-communiste en transition.

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C'est un chef d'Etat c'est tout. Tous les chefs d'Etat se servent du pouvoir étatique pour s'enrichir. Putin est légèrement plus riche que les autres car il hérite d'un grand pays riche ex-communiste en transition.
Légèrement ? Je suis désolé mais Chirac, qui n'est pourtant pas un modèle de probité personnelle, n'est "même pas" milliardaire en dollars. Et le PIB russe est inférieur au PIB francais. Ton renvoi dos à dos ne tient pas une seconde.
Posté
Légèrement ? Je suis désolé mais Chirac, qui n'est pourtant pas un modèle de probité personnelle, n'est "même pas" milliardaire en dollars. Et le PIB russe est inférieur au PIB francais. Ton renvoi dos à dos ne tient pas une seconde.

La question serait plutôt: Si Chirac avait été à la place de Putin, est-ce qu'il aurait amassé autant d'argent que lui ?

De plus il est peu probable que Chirac ne soit pas milliardaire en dollars. Il est resté plus de 30 ans au pouvoir et lorsque l'on a conscience du montant des commissions qui se distribuent… D'ailleurs 45 millions d'euros sur un seul compte au Japon laisse imaginer le reste…

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La question serait plutôt: Si Chirac avait été à la place de Putin, est-ce qu'il aurait amassé autant d'argent que lui ?
Non, le problème c'est ce que les gens font et non ce qu'ils auraient pu faire dans d'autres circonstances. Nous ne sommes pas des dieux, nous n'avons pas vocation à sonder l'âme de nos prochains.
De plus il est peu probable que Chirac ne soit pas milliardaire en dollars. Il est resté plus de 30 ans au pouvoir et lorsque l'on a conscience du montant des commissions qui se distribuent… D'ailleurs 45 millions d'euros sur un seul compte au Japon laisse imaginer le reste…
Mouais… être milliardaire ça se voit un petit peu généralement. :icon_up:
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Mouais… être milliardaire ça se voit un petit peu généralement. :icon_up:

Je t'assure que pour de nombreux milliardaires cela ne se voit pas. Vivre modestement alors que l'on a des milliards en banque est une pratique qui n'a rien d'exceptionnelle. Citons le chef de la mafia retrouvé dans une ferme d'un village sicilien, Kamprad qui roule toujours dans vieille volvo des années 80, ou encore Anacleto Angelini, l'homme le plus riche du continent sud américain avec une fortune de 6 milliards de dollars, qui est mort cet été alors qu'il vivait dans un appartement pourri de Santiago.

De plus, pour Chirac c'est une necessité de ne pas montrer ce qu'il possède. Et cacher de l'argent est un jeu d'enfant.

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Je t'assure que pour de nombreux milliardaires cela ne se voit pas. Vivre modestement alors que l'on a des milliards en banque est une pratique qui n'a rien d'exceptionnelle. Citons le chef de la mafia retrouvé dans une ferme d'un village sicilien, Kamprad qui roule toujours dans vieille volvo des années 80, ou encore Anacleto Angelini, l'homme le plus riche du continent sud américain avec une fortune de 6 milliards de dollars, qui est mort cet été alors qu'il vivait dans un appartement pourri de Santiago.

De plus, pour Chirac c'est une necessité de ne pas montrer ce qu'il possède. Et cacher de l'argent est un jeu d'enfant.

Dans le même ordre d'idée, un reportage d'Al Jazeera avait montré Ahmadinejad vivant dans une humble bicoque de Téhéran, où la boîte à lettres tenait à peine en place sur la porte, pour bien signifier au peuple combien il restait un simple citoyen dont le pouvoir n'avait rien changé à son mode de vie. Il est évident que le secret bancaire est la première garantie de tanquillité et d'impunité pour les politiciens. Nous savons tous que derrière chaque fortune de politicien, il y a une activité criminelle reposant sur une kleptocratie, mais là n'est pas le problème. Nous parlons ici des dérives totalitaires et fascistes qui sont financées par ces crimes, ainsi que la mise en coupe réglée de l'économie par une oligarchie policière.

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L'armée Russe est probablement un tigre de papier.

En effet. J'ai lu dernièrement que 75% des officiers sont conduits à cumuler les petits boulots, parallèlement à leur activité principale, pour vivre correctement.

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Je me demande après la lecture complète de ce post pourquoi il n'a pas été abordé le nom de Ziouganov, qui fut lors des dernières elections présidentielles le principal concurrent de Vladimir Poutine.

Je sais bien que l'electorat du parti communiste russe a tendance a diminué mais il reste important lors de chaque election et se place généralement en seconde position.

Selon moi les journalistes ont mis en avant Gasparov pour son passé mais il n'est surement pas le candidat dont Poutine doit le plus se méfier pour ces élections ( Si tant est que Poutine est a se méfier de qui que ce soit).

Posté
L'armée Russe est probablement un tigre de papier.

Oui et non. Oui, car son matériel est plus que vieillissant, ses tactiques en partie dépassées (quoi qu'ils apprennent vite), son moral franchement bas, son état-major népotique. Non, car la manne pétrolière a permis un début de nettoyage et de remise à neuf, pas mal de commandes d'équipement (sans parler de la réorganisation des industries militaires russes), et surtout parce que la Russie a gardé l'intégralité des armes nucléaires de l'URSS. Peu à peu, la Russie reconstruit ses capacités.

Posté
Sur ce sujet, voir aussi ce portrait de Poutine dans Le Monde, où l'on apprend que d'après une récente enquête du journal Die Welt, le président russe contrôlerait personnellement une fortune de 41 milliards de dollars.

Poutine : un président en clair-obscur

Pour les germanophones, cette enquête de Die Welt sur la nouvelle oligarchie du régime, sa corruption, le financement des milices et des médias, le contrôle de la pyramide économique et banquaire par le pouvoir politique…

http://www.welt.de/welt_print/article13872…sst_jubeln.html

Désolé mais je ne vois aucune référence allemande à la fortune que Putin contrôle personnellement. Au contraire en recherchant, je tombe sur le communiqué d'octobre: fortune de Putin divisée par deux :doigt:

Ceci dit, quand on est déjà allergique aux frasques de l'Etat dans un pays avec grande "tradition de librerté", je ne comprends pas comment les agissements de cet homme issu des écoles communistes, assoiffé de pouvoir monopliste puissent être en quoi que ce soit source d'admiration. A-t-il jamais vraiment rennoncé officiellement à l'idéal communiste, ou était-ce seulement "à ses excès"?

Quelles que soient ses activités, elles sont officiellement marquée du sceau du "renforcement de l'honneur national"…

La culpabilité des autres oligarches et Jeltsin n'en est pas amoindrie sans doute (on oublie que la Russie a implosé surtout du fait de son système illéologique pourri et bien moins par la force "d'individus remarquables"…)

C'est donc du national socialisme dans toute son horreur. Point.

Si les critiques d'un Sarkozy et aussi Schroeder ( :icon_up: ) sont si timides, c'est qu'on désapprouve sans doute parfois ses méthodes, pas son idéal.

Posté
En effet. J'ai lu dernièrement que 75% des officiers sont conduits à cumuler les petits boulots, parallèlement à leur activité principale, pour vivre correctement.

Les choses s'améliorent néanmoins. Poutine fait du FSB et de l'armée deux piliers sociaux, idéologiques et politiques de son système de pouvoir et il y met le prix.

Posté
Personne n'avait plus à perdre de la mort de Politkovskaya que Poutine. C'était une totale inconnue avant de mourir. Est-ce vraiment trop simpliste de croire qu'elle a été assassiné par une des innombrables mafia sur lesquelles elle enquêtait?

Comme elles sont à peu près toutes reliées d'une manière ou d'une autre à Poutine et au clan de Petrograd, la boucle est bouclée… .

Posté
Une Traduction…?

Quelqu'un…? :icon_up:

Mon mec recommence à faire des conneries

Bagarre, imprudence, il est devenu cinglé

Je l’ai engueulé et chassé

Et je veux maintenant un homme comme Poutine

Un homme comme Poutine, plein d’énergie

Un homme comme Poutine, qui ne boit pas

Un homme comme Poutine, qui ne me blessera pas

Un homme comme Poutine, qui ne me quittera pas

Il était hier à la télé

Il nous à dit “La paix est à la croisée des chemins”

C’est le genre de type avec qui on peut vivre

Et je veux maintenant un homme comme Poutine

Posté

Ce qu'il faut tout de même remarquer , c'est que Poutine est effectivement "à la croisée des chemins" idéologiques. Pour un stalinien, c'est un horrible capitaliste oligarque. Pour un national-bolchevik, un vendu à la solde de "l'axe américano-sioniste". Et pour un ultranationaliste, un traitre à la solde des "Youpins" et des "métèques".

Mais pour l'Occident, il est la continuation du système soviétique et de ses méthodes. Et dans les faits, visiblement, il réussit à faire la synthèse entre capitalisme ostentatoire, patriotisme récupérant a son compte l'héritage "rouge" et autoritarisme.

Posté
Je l'ai aussi regardé.

Un autre point est son islamophobie rabique : répondant à un journaliste français qui, lors d'une conférence de presse internationale, l'interrogeait sur les crimes de l'armée russe en Tchétchénie, il a très élégamment répondu : "Si les islamistes vous plaisent tant, venez chez nous vous faire circoncire. Il y a de très bons spécialistes qui s'en occupent."

Propos gerbants dignes du Stürmer.

C'était moins un propos hostile à l'islam qu'une menace contre le journaliste ("je ferai en sorte que rien ne repousse" :icon_up: )

Poutine n'est pas un de ces skins qui attaquent tout ce qui vient d'Asie Mineure, du Caucause et d'ailleurs. Il n'a rien contre le multiculturalisme. Christianisme orthodoxe, islam, bouddhisme, judaïsme et chamanisme sont les cinq grands cultes reconnus par la Fédération de Russie. Par ailleurs, l'islamisme tchétchène existe.

De plus, Poutine a un eurasiste comme Douguine de son côté, qui veut "turco-mongoliser" les positions géopolitiques dans le cadre d'un empire opposé à la "thalassocratie" américaine. Il y a des extrêmes-droites, des gauches radicales et même les deux à la fois (nationaux-bolcheviks) en Russie. C'est donc bien compliqué.

Posté
C'était moins un propos hostile à l'islam qu'une menace contre le journaliste ("je ferai en sorte que rien ne repousse" :icon_up: )

Poutine n'est pas un de ces skins qui attaquent tout ce qui vient d'Asie Mineure, du Caucause et d'ailleurs. Il n'a rien contre le multiculturalisme. Christianisme orthodoxe, islam, bouddhisme, judaïsme et chamanisme sont les cinq grands cultes reconnus par la Fédération de Russie. Par ailleurs, l'islamisme tchétchène existe.

De plus, Poutine a un eurasiste comme Douguine de son côté, qui veut "turco-mongoliser" les positions géopolitiques dans le cadre d'un empire opposé à la "thalassocratie" américaine. Il y a des extrêmes-droites, des gauches radicales et même les deux à la fois (nationaux-bolcheviks) en Russie. C'est donc bien compliqué.

Si je ne m'abuse, Douguine fait justement partie du courant national-bolchevique ou du moins néo-droitiste (comme en témoignent les termes caractéristiques que tu utilises - je pense à la "thalassocratie américaine", obsession de plusieurs idéologues appartenant à ce courant).

Ensuite, il est évident que la phrase du tyran élu constituait une menace contre le journalisme, mais plus encore elle démontrait la haine que lui inspire l'islam.

Posté
Si je ne m'abuse, Douguine fait justement partie du courant national-bolchevique ou du moins néo-droitiste (comme en témoignent les termes caractéristiques que tu utilises - je pense à la "thalassocratie américaine", obsession de plusieurs idéologues appartenant à ce courant).

Ensuite, il est évident que la phrase du tyran élu constituait une menace contre le journalisme, mais plus encore elle démontrait la haine que lui inspire l'islam.

C'est un sujet ambigu: pour un type qui hait l'Islam, il a d'excellentes relations avec la république islamiste.

J'ai surtout l'impression qu'il déteste tous ceux qui s'opposent à l'impéralisme russe.

Posté
C'est un sujet ambigu: pour un type qui hait l'Islam, il a d'excellentes relations avec la république islamiste.

Il a mis la Tchétchénie sous sa botte après en avoir massacré la population, plus exactement.

J'ai surtout l'impression qu'il déteste tous ceux qui s'opposent à l'impéralisme russe.

C'est certain.

Posté
Anders Aslund démasque Poutine. Au passage, il cite une information selon laquelle celui-ci aurait accumulé une fortune d'environ 41 milliards de dollars, ce qui en ferait, de très loin, le dirigeant politique le plus corrompu de tous les temps. Il dresse au passage une perspective sur la Russie différente de la version habituelle (version à laquelle il a consacré un livre). Dans la version ordinairement entendue, les années Eltsine ont été une catastrophe pour la Russie, le règne de l'incurie et de la corruption, sous l'influence d'institutions internationales imposant des politiques néolibérales sans se préoccuper des conséquences; Poutine aurait alors rétabli l'ordre en se débarassant des influences et des idéologies étrangères, avec succès.

Aslund est de ceux qui défendent le point de vue inverse : la crise de 1998 n'a été qu'un accident de parcours malheureux, mais les réformes menées à l'époque d'Eltsine sont à l'origine des succès économiques de la Russie d'aujourd'hui (avec le prix du pétrole). Poutine n'a fait que développer le mythe de sa compétence, alors qu'en réalité, la Russie ne fait que régresser depuis son arrivée, ne bénéficiant que de circonstances favorables (et donc, vouée à connaître des difficultés encore plus grandes qu'en 1998 lorsque, comme à l'époque, le contexte deviendra moins favorable). Difficile de trancher, et il faudra bien longtemps pour pouvoir faire un bilan raisonné et informé de tous les évènements et réformes économiques intervenus depuis la fin de l'URSS. Il n'est pas inutile d'avoir un point de vue différent de l'ordinaire, même si en la matière. Voir le toujours indispensable David Warsh sur le sujet.

http://econoclaste.org.free.fr/dotclear/in…11-ceci-et-cela
Poutine démasqué

Anders Aslund 07 Décembre 2007

La plupart des dirigeants politiques sont médiocres, certains sont des héros et quelques-uns ont simplement de la chance. En Russie, beaucoup voient le président Poutine comme un héros - un réformateur autoritaire qui a ramené la croissance économique et la stabilité. Mais scrutons son bilan d'un peu plus près.

La plus remarquable réussite du pays est la multiplication par six du PIB, qui est passé de 200 milliards de dollars en 1999 à 1200 milliards cette année. Mais ce chiffre est largement à mettre au crédit des réformes du marché entreprises dans les années 1990. Le taux de croissance réel n'est pas exceptionnel. Les pays de la zone eurasienne, de la Chine à la Baltique, ont connu un taux de croissance annuel compris entre 7 et 11% depuis 2000 ; celui de la Russie n'a été que de 6,7%. En dépit de l'abondance du pétrole et du gaz, son taux de croissance ne la place qu'au neuvième rang parmi les 15 anciennes républiques soviétiques sur cette période. Pourquoi ? La raison principale est que la Russie est en retard sur la plupart des réformes. La stabilisation financière reste inachevée. L'an dernier, l'inflation était de 9%, et elle continue à croître. Le gouvernement n'a pas attendu les élections récentes pour abandonner la prudence macroéconomique, augmentant les dépenses publiques alors même que le taux d'inflation s'élevait. Dans le même temps, il a imposé un contrôle des prix sur l'essence et la nourriture, ce qui a causé des pénuries. Une pensée économique de type soviétique a fait son retour.

Quelle stabilité politique est possible quand personne ne sait rien de l'avenir politique de la Russie après mars 2008 ? Dans son discours du 21 novembre, Poutine a dit que dans les prochains mois, " un renouvellement complet au plus haut niveau du pouvoir russe " aurait lieu, mais il a refusé de s'expliquer plus en détail, laissant ainsi le pays dans l'incertitude complète. Il n'a pas non plus expliqué ce que le très médiatisé " Plan de Poutine " est en réalité.

Vladimir Poutine a construit un système autoritaire personnel dans lequel il prend toutes les décisions majeures. Cette extrême centralisation du pouvoir a pour conséquence une mauvaise information des décideurs. La presse, contrôlée par le gouvernement, étouffe tout débat politique. La crainte augmente avec la répression. En conséquence, les décisions centrales sont de médiocre qualité. Pendant son deuxième mandat, Vladimir Poutine n'a pratiquement pas entrepris de réformes économiques, et n'a donc guère contribué à la croissance économique. Ses efforts ont surtout été consacrés à renforcer l'autoritarisme et à laisser ses amis du KGB pétersbourgeois s'adonner aux renationalisations et aux vols qui ont empêché l'investissement et le développement de la production, surtout dans le secteur de l'énergie.

Les systèmes autoritaires personnels ne sont pas très stables, parce qu'ils reposent entièrement sur un dirigeant. Le système s'effondre habituellement quand celui-ci quitte ses fonctions. Comme Vladimir Poutine a consciencieusement miné de nombreuses institutions, il est évident qu'il compte rester aux commandes.

Ce système n'a d'autre légitimité que la croissance économique. Fort heureusement, le président russe n'a pas développé d'idéologie, même s'il joue avec le nationalisme russe. Il n'a pas non plus créé de parti : après tout, Russie Unie n'est qu'une coalition de bureaucrates d'Etat. Il est remarquable de constater que le grand discours de Moscou, le 21 novembre, n'a attiré que 5000 personnes. Si le régime peine à maintenir un haut niveau de croissance économique, il va probablement être affaibli, même s'il conduit une politique de répression.

L'entourage de Poutine est notoirement corrompu, mais beaucoup pensent que le président est honnête. En février 2004, le candidat à la présidentielle Ivan Rybkin a nommé trois hommes qui seraient les intermédiaires du président. Parmi eux figurait Gennady Timchenko, cofondateur de la compagnie pétrolière Gunvor. Après cette déclaration, Rybkin a disparu de la scène politique. En septembre, la revue polonaise Wprost écrivait que Timchenko, un ancien officier du KGB qui est aussi membre de la coopérative pétersbourgeoise de datchas de Poutine, est à la tête d'une fortune de 20 milliard de dollars. Officiellement, Timchenko négocie le pétrole de quatre compagnies russes ; mais comment les prix sont-ils fixés, pour produire de tels profits ?

Dans un entretien sensationnel accordé au journal allemand Die Welt le 12 novembre dernier, Stanislav Belkovski, un homme de réseaux qui fut à l'origine de la campagne du Kremlin contre Yukos en 2003, a donné quelques éléments plus précis sur la richesse de Vladimir Poutine. Il pense que Poutine possède 37% de Surgutneftegaz (pour une valeur de 18 milliards de dollars), 4,5% de Gazprom (13 milliards) et la moitié de la compagnie de Timchenko, Gunvor (probablement 10 milliards). Si cette information est vraie, la fortune personnelle totale du président russe s'élèverait à 41 milliards de dollars au moins, ce qui en ferait un des dix hommes les plus riches du monde.

Cela fait des années que des rumeurs courent sur ces actions, mais elles sont aujourd'hui relayées par un éminent journal international interrogeant une source fiable. Si ces chiffres sont vrais, Vladimir Poutine serait le dirigeant politique le plus corrompu de toute l'histoire mondiale, loin devant le Philippin Marcos et le Zaïrois Mobutu.

L'an dernier, un tribunal arbitral de Zurich a établi que Leonid Reiman, proche pétersbourgeois de Poutine depuis ses années dans les services secrets, détient environ 6 milliards d'actifs dans les télécommunications ; il se trouve qu'il est aussi ministre des Télécommunications. La seule réaction du Kremlin fut de bloquer cette information dans la presse russe.

Aussi bien la Banque mondiale que Transparency International estiment que la corruption a augmenté en Russie après 2004, alors qu'elle diminuait dans la plupart des anciennes républiques soviétiques. Récemment, quelques hauts fonctionnaires ont été arrêtés pour crime organisé, mais cela n'a rien à voir avec une véritable lutte contre la corruption. On considère que ces arrestations ne sont que la conséquences de querelles intestines au sein des amis tchékistes pétersbourgeois du président.

Vladimir Poutine n'a pas non plus ramené l'ordre en Russie, comme le montre une excellente analyse de Brian Taylor, de l'université de Syracuse. Malgré une hausse spectaculaire des dépenses consacrées au maintien de la loi, le taux de meurtre annuel moyen a été plus haut sous Vladimir Poutine que sous Eltsine. Selon Brian Taylor, aucun autre pays, en dehors de l'Irak et de l'Afghanistan, n'a subi autant d'attaques terroristes que la Russie (même hors Tchétchénie) après le 11-Septembre.

Ceux qui soutiennent Vladimir Poutine affirment qu'il a restauré le rang de la Russie sur la scène mondiale et qu'il a restauré ses capacités militaires ; or, ce n'est pas vrai. La réforme de l'armée s'est arrêté, et des centaines d'appelés sont conduits au suicide chaque année parce qu'ils sont traités comme des esclaves. Les listes d'achats militaires se fixent sur les priorités de la Guerre Froide dans les années 1970, avec des missiles balistiques intercontinentaux, des sous-marins et des porte-avions nucléaires, au lieu des nouvelles armes intelligentes qui répondent aux besoins militaires contemporains.

Mon verdict est que Vladimir Poutine a eu une chance fantastique, qu'il a utilisée pour asseoir un pouvoir autoritaire anachronique. On pourrait dessiner une analogie historique avec le tsar Nicolas I, qui a régné de 1825 à 1855 à l'avantage de personne sauf du cercle de ses proches. Les abondants revenus de pétrole ont permis à Poutine d'éviter des réformes difficiles et ont permis à ses amis de s'adonner à l'une des pires corruptions que le monde ait jamais vues.

Copyright Telos

http://www.telos-eu.com/fr/article/poutine_demasque
Posté
MOSCOU (AFP) - L'ancien champion du monde d'échecs et opposant Garry Kasparov a annoncé mercredi à Moscou qu'il jetait l'éponge dans l'élection présidentielle de mars 2008.

"Ma campagne électorale finit demain (jeudi). Dans tout Moscou, on n'a pas réussi à trouver une salle où mes militants pourraient se rassembler", a déclaré M. Kasparov, leader du mouvement d'opposition L'Autre Russie, en marge d'un Congrès d'ONG.

"L'Autre Russie ne se bat pour le pouvoir, mais lutte pour qu'une vraie élection ait lieu", a ajouté l'ancien champion d'échecs.

Pour pouvoir briguer la présidence, les candidats dits "indépendants" (dont les partis ne sont pas représentés au Parlement) doivent être formellement soutenus par un "groupe d'initiative" composé d'au moins 500 personnes.

Garry Kasparov estime qu'il ne pourra pas, en raison de l'ostracisme dont il est victime de la part du pouvoir, trouver une salle et réunir son groupe avant le 18 décembre, date limite pour déposer sa candidature.

"Nous payons (les propriétaires des salles, ndlr), ils sont d'accords, il n'y a pas de problème. Et ensuite, ils rappellent et disent qu'ils refusent, qu'ils ne peuvent plus donner de salle pour des raisons techniques", a souligné M. Kasparov.

La coalition hétéroclite L'Autre Russie, qui rassemble démocrates, libéraux et nationaux-bolchéviques, avait choisi en septembre l'ancien champion d'échecs comme son candidat à la présidentielle.

M. Kasparov avait commencé à collecter les deux millions de signatures requises pour se présenter, un défi considéré comme insurmontable pour son mouvement, sans grande assise régionale et sans accès aux télévisions publiques russes.

Engagé en politique depuis 2005 et la création de son propre mouvement, le Front civique uni, M. Kasparov dit vouloir "défier la dictature de Poutine".

Il est devenu en quelques mois un symbole de l'opposition au Kremlin, surtout aux yeux de la presse étrangère et des Occidentaux. Faute de visibilité dans les médias locaux, il est quasiment inconnu des Russes en qualité d'opposant.

Début décembre, il a critiqué les législatives les qualifiant d'"élections les plus malhonnêtes" de "l'histoire moderne de la Russie".

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