Timur Posté 15 octobre 2007 Signaler Posté 15 octobre 2007 Le prix Nobel d'économie a été décerné à trois Américains, Leonid Hurwicz, Eric Maskin et Roger Myerson, pour leurs travaux sur la théorie dite de conception des mécanismes.Le prix Nobel d'économie a été décerné à trois Américains, Leonid Hurwicz, Eric Maskin et Roger Myerson, pour leurs travaux sur la théorie dite de conception des mécanismes, a annoncé lundi le comité Nobel. Cette "théorie nous permet de distinguer les situations dans lesquelles les marchés fonctionnent bien de celles où les marchés fonctionnent mal", a indiqué l'académie royale suédoise des sciences dans ses attendus. L'année dernière, le Nobel d'économie avait récompensé l'Américain Edmund S. Phelps pour ses recherches sur les arbitrages entre le court et le long terme des politiques macroéconomiques. L'attribution du prix d'économie clôt la saison des Nobel 2007. Les prix dotés dans chaque catégorie de 10 millions de couronnes suédoises (environ 1,08 million d'euros) seront décernés le 10 décembre à Stockholm. Seul le Nobel de la paix qui cette année a récompensé l'ancien vice-président américain Al Gore et le panel de l'ONU sur le climat (Giec) est remis le même jour à Oslo. AFP.
Bob Posté 15 octobre 2007 Signaler Posté 15 octobre 2007 http://nobelprize.org/nobel_prizes/economi…2007/press.html
A.B. Posté 15 octobre 2007 Signaler Posté 15 octobre 2007 Tous des économétriciens on dirait Apparemment le champs dans lequel c'est attribué a l'air bien plus intéressant: <a href="http://en.wikipedia.org/wiki/Mechanism_design" target="_blank">http://en.wikipedia.org/wiki/Mechanism_design</a> Mechanism design is a sub-field of economics. It is the art of designing rules of a game to achieve a specific outcome. This is done by setting up a structure in which each player has an incentive to behave as the designer intends. The game is then said to implement the desired outcome. The strength of such a result depends on the solution concept used in the game. See also contract theory.Mechanism designers commonly try to achieve the following basic outcomes: truthfulness, individual rationality, budget balance, and social welfare. More advanced mechanisms attempt to resist harmful coalitions of players. Most of the results in mechanism design have been established by economists, but some mathematicians, computer scientists and electrical engineers also work in the field. One branch of mechanism design is the creation of markets, auctions, and combinatorial auctions. Another is the design of matching algorithms such as the one used to pair medical school graduates with internships. A third application is to the provison of public goods, and the optimal design of taxation schemes by governments. A common exercise in mechanism design is to achieve the desired outcome according to a specific solution concept. The celebrated Gibbard-Satterthwaite theorem shows that any outcome that can be implemented as a dominant strategy equilibrium is necessarily dictatorial. This is similar to Arrow's Impossibility Theorem. By contrast, implementation in Nash equilibrium is possible for a much wider range of social choice rules. The 2007 Nobel Prize in Economics was awarded to Leonid Hurwicz, Eric S. Maskin and Roger B. Myerson "for having laid the foundations of mechanism design theory". Avant que vous bondissiez sur les phrases du début, c'est - comme précisé par l'article - fort utile pour établir des contrats, des réglements intérieurs etc.
Jesrad Posté 15 octobre 2007 Signaler Posté 15 octobre 2007 Bof, faudrait voir d'abord leur bases épistémologiques avant de les reléguer au rang de numérologues. Non ?
Bob Posté 15 octobre 2007 Signaler Posté 15 octobre 2007 Tous des économétriciens on dirait Avant que vous bondissiez sur les phrases du début, c'est - comme précisé par l'article - fort utile pour établir des contrats, des réglements intérieurs etc. Oui, donc plutôt des travaux issus de la théorie des jeux : Original scientific articles Hurwicz. L. (1960): “Optimality and informational efficiency in resource allocation processes”, in Arrow, Karlin and Suppes (eds.), Mathematical Methods in the Social Sciences, Stanford University Press. Hurwicz L. (1972): “On informationally decentralized systems”, in Radner and McGuire, Decision and Organization, North-Holland. Maskin E. (1977): “Nash equilibrium and welfare optimality”. Paper presented at the summer workshop of the Econometric Society in Paris, June 1977. Published 1999 in the Review of Economic Studies 66, 23–38. Myerson R. (1981): “Optimal auction design”, Mathematics of Operations Research 6, 58–73
Bob Posté 15 octobre 2007 Signaler Posté 15 octobre 2007 Bof, faudrait voir d'abord leur bases épistémologiques avant de les reléguer au rang de numérologues. Non ? Dans le résumé trouvé sur le site du prix Nobel et destiné au grand public il est fait appel à la l'analyse de surplus (utility gain) qui n'a aucun fondement scientifique ; elle suppose l'utilité marginale constante de la monnaie et la possibilité de comparaison interindividuelle de l'utilité. L'économie est donc une des rares disciplines scientifiques où l'on peut développer des travaux dignes de reconnaissance internationale sur des bases aussi vaseuses.
Jesrad Posté 15 octobre 2007 Signaler Posté 15 octobre 2007 Dans le résumé trouvé sur le site du prix Nobel et destiné au grand public il est fait appel à la l'analyse de surplus (utility gain) qui n'a aucun fondement scientifique ; elle suppose l'utilité marginale constante de la monnaie et la possibilité de comparaison interindividuelle de l'utilité. Ce sont donc bien des numérologues Utile pour les contrats, donc, comme le dit A.B., puisqu'alors l'utilité considérée correspond à la réalité (les participants suffisamment irrationnels pouvant tout de même entraîner des échecs spectaculaires de leur théorie). Mais je crains que ça ne serve rapidement de cache-sexe aux ex-keynésiens.
Bob Posté 15 octobre 2007 Signaler Posté 15 octobre 2007 Ce fil et les considérations épistémologiques qui l'accompagnent n'intéressent visiblement pas grand monde. Pourrait-on SVP rajouter comme sous-titre "Théorie des jeux et sexe font bon ménage", ainsi que quelques photos de playmates en bikini sur le premier post, merci. Après tout ça a marché pour http://www.liberaux.org/index.php?showtopic=32951
Fredo Posté 15 octobre 2007 Signaler Posté 15 octobre 2007 L'épistémologie en général me passionne, mais là je ne vois strictement pas de quoi vous parlez. Désolé.
Rincevent Posté 16 octobre 2007 Signaler Posté 16 octobre 2007 L'épistémologie en général me passionne, mais là je ne vois strictement pas de quoi vous parlez. Désolé. C'est la vieille guéguerre entre autrichiens et néoclassiques, guéguerre dont un des fondements est épistémologique (l'économie comme science axiomatico-déductive d'un côté, ou comme science empirique de l'autre, avec éventuellement des positions mixtes).
Jesrad Posté 16 octobre 2007 Signaler Posté 16 octobre 2007 Tiens, j'en profite pour remonter ceci: il paraît que les travaux de Hurwicz ont des bases Hayekiennes L'épistémologie en général me passionne, mais là je ne vois strictement pas de quoi vous parlez. Désolé. Si je ne me goure pas: avant de prétendre savoir comment quelqu'un va choisir entre diverses actions économiques, il faut soit mesurer ce que font les vrais gens confrontés à de vrais choix semblables (préférence révélée), soit poser des hypothèses quant à la rationalité et l'utilité de ces gens, soit un mélange des deux.
POE Posté 16 octobre 2007 Signaler Posté 16 octobre 2007 Si je ne me goure pas: avant de prétendre savoir comment quelqu'un va choisir entre diverses actions économiques, il faut soit mesurer ce que font les vrais gens confrontés à de vrais choix semblables (préférence révélée), soit poser des hypothèses quant à la rationalité et l'utilité de ces gens, soit un mélange des deux. Je ne vois pas bien ce que tu veux dire. Peux tu reformuler ?
vincponcet Posté 16 octobre 2007 Signaler Posté 16 octobre 2007 Avant que vous bondissiez sur les phrases du début, c'est - comme précisé par l'article - fort utile pour établir des contrats, des réglements intérieurs etc. D'un blog de profs de théorie des organisations et qui se disent "autrichiens". http://organizationsandmarkets.com/2007/10…ry-of-the-firm/ 1. To start with the obvious, this is very abstract work, highly technical and mathematical. You’ll read a lot in the news and on blogs about applications to auction design, voting rules, regulation under incomplete or imperfect information, and the like. But there are few example of real-world policies, institutions, or contracts that are informed by the specific technical results of mechanism design theory (aside from the general, intuitive results, such as those described in the airline example above).2. Though the work has obvious implications for organizational design, Hurwicz wasn’t originally interested in firms, but in central planning. He and his colleagues at the Cowles Foundation in the 1960s wanted to build on the Walrasian market-socialist theory of Lange, Lerner, and Taylor to create formal, mathematical models of economies with imperfect information. Le blog du Mises Insititute rapporte que Hurwicz s'est dit proche de Hayek, Mises et Lange. http://blog.mises.org/archives/007307.asp The ideas of Hayek (whose classes at the London School of Economics I attended during the academic year 1938—39) have played a major role In Influencing my thinking and have been so acknowledged. But my ideas have also been influenced by Oskar Lange (University of Chicago, 1940—42), as well as by Ludwig von Mises in whose Geneva seminar I took part during 1938—49 (sic).
Coldstar Posté 16 octobre 2007 Signaler Posté 16 octobre 2007 The ideas of Hayek (whose classes at the London School of Economics I attended during the academic year 1938—39) have played a major role In Influencing my thinking and have been so acknowledged. But my ideas have also been influenced by Oskar Lange (University of Chicago, 1940—42), as well as by Ludwig von Mises in whose Geneva seminar I took part during 1938—49 (sic). Etonnant quand on sait qu'Oskar Lange fut un contradicteur de Mises et Hayek, contre la thèse de l'inéluctable écroulement de la planification socialisation. Attention: je dis étonnant, pas nécessairement incohérent.
Invité Arn0 Posté 17 octobre 2007 Signaler Posté 17 octobre 2007 C'est la vieille guéguerre entre autrichiens et néoclassiques, guéguerre dont un des fondements est épistémologique (l'économie comme science axiomatico-déductive d'un côté, ou comme science empirique de l'autre, avec éventuellement des positions mixtes). Voir http://www.quebecoislibre.org/000930-8.htm ou : Reason : Vous portez actuellement le flambeau de l'Ecole autrichienne d'économie, qui représente une grande tradition depuis Carl Menger, puis Böhm-Bawerk, Ludwig von Mises et vous-même. En quoi les Autrichiens diffèrent-ils le plus de Milton Friedman et de l'Ecole de Chicago ?Hayek : L'Ecole de Chicago pense essentiellement en termes de "macroéconomie". Ils essaient d'analyser via des agrégats et des moyennes, via la quantité totale de monnaie, le niveau total des prix, l'emploi total - toutes ces grandeurs statistiques qui, je pense, représentent une approche très utile et même assez impressionnante. Prenez la "Théorie quantitative" de Friedman. J'ai écrit il y a 40 ans que j'avais de fortes objections à l'encontre de la Théorie quantitative, parce qu'elle est une approche très grossière qui élimine beaucoup de choses, mais que je priais Dieu pour que le grand public ne cesse pas d'y croire. Parce que c'est une formulation simple que le public comprend. Je regrette qu'un homme aussi sophistiqué que Milton Friedman ne l'utilise pas comme une première approche mais croit qu'elle contient tout. C'est donc véritablement sur des questions méthodologiques, au fond, que nous différons. Friedman est un archi-positiviste qui croit que, dans une discussion scientifique, ce qui n'est pas prouvé de manière empirique ne doit pas être pris en compte. À mon avis, nous connaissons tant de détails sur l'économie que notre rôle est de mettre de l'ordre dans nos connaissances. Nous n'avons pas vraiment besoin de nouvelles informations. Notre grande difficulté est de digérer ce que nous savons déjà. Nous ne devenons pas plus savant par des informations statistiques : nous ne faisons que récolter des informations sur la situation spécifique du moment. Mais, du point de vue théorique, je ne pense pas que des études statistiques nous mènent où que ce soit. Reason : Vous avez écrit que la raison principale pour laquelle l'explication keynésienne du chômage fut acceptée plutôt que l'explication classique était que la première pouvait être testée statistiquement mais pas la seconde. Hayek : De ce point de vue, le monétarisme de Milton et le keynésianisme ont plus de choses en commun que je n'en ai avec les deux. http://herve.dequengo.free.fr/Hayek/interview1.htmPour ma part j'ai toujours considéré que les autrichiens ont tort du point de vue épistémologique mais raison d'un point de vue méthodologique. Il me semble d'ailleurs que c'était la position de Popper (grosse référence en épistémologie tout de même). A vrai dire l'apriorisme extrême à la Rothbard ne me semble pas partagé par tous les autrichiens.
Rincevent Posté 17 octobre 2007 Signaler Posté 17 octobre 2007 Pour ma part j'ai toujours considéré que les autrichiens ont tort du point de vue épistémologique mais raison d'un point de vue méthodologique. Tu peux développer ?
WALDGANGER Posté 17 octobre 2007 Signaler Posté 17 octobre 2007 Etonnant quand on sait qu'Oskar Lange fut un contradicteur de Mises et Hayek, contre la thèse de l'inéluctable écroulement de la planification socialisation.Attention: je dis étonnant, pas nécessairement incohérent. Sur ce point Cowen notait justement que la critique des théories de Lange sur la planification par les autrichiens était très incomplète et ne prenait pas en compte la question des incitations, question qui est au centre du mechanism design. D'ailleurs l'avis mitigé de Cowen sur la cuvée du nobel: "No doubt mechanism design, and the general problem of inducing truth-telling, will be with us forever. But how practical are these general results? Or have the theorists simply provided us with cautionary notes and left the real applications to the context-specific world of practice? Did these guys get at the real reasons why we don't organize the entire economy as a second-price auction?Part of me thinks: "Hey, let's say Natasha wants Yana to tell her the truth about when she will clean her room. This stuff isn't useful!" Another part of me thinks: "It is most important to get theory right. These guys are brilliant. Only the philistines demand that all scientific contributions have immediate applications." Some of you might argue: "These guys have already had a big impact on real world auctions and incentive schemes." In terms of the induced improvement in human welfare, I find that a difficult case to make. The important progress has come from recognizing much simpler truths about incentives. edit: un autre texte intéressant: Two children are squabbling over how to divide a pie. We need a method to divide the pie fairly. Parents will already know one answer—one child cuts and the second child chooses. The second child will choose the larger half which gives the first child the incentive to cut as evenly as possible. The first-cut, second-choose solution is a simple example of an incentive-compatible mechanism. Leonid Hurwicz, Eric Maskin, and Roger Myerson received the Nobel prize in economics for their study of incentive-compatible mechanisms or, more informally, "mechanism design." Mechanism design is a very general way of thinking about institutions. An institution or mechanism takes as input "messages" or "signals" from agents and it responds with an outcome. The idea of mechanism design is to create institutions that produce a desirable outcome while respecting the fact that agents have private information and are self-interested. It turns out that designing mechanisms that work well while respecting information and self-interest constraints is very difficult. Ironically, the market, an undesigned mechanism, is the best example of a powerful incentive-compatible mechanism. Thus, in their explanation for the prize the Nobel committee wrote: "These results support Friedrich Hayek's (1945) argument that markets efficiently aggregate relevant private information." Mechanism design, however, is not simply a mathematical apparatus justifying the insights of Hayek. Leonid Hurwicz, the godfather of the field who is now in his nineties, was influenced by Hayek and by his opponent Oscar Lange. One can think of Hurwicz as trying to prove when the goals of Lange could work even taking into account the objections of Hayek. It's long been known that markets are challenged by externalities, public goods, asymmetric information and so forth. Standard public finance theory says "thus government"—a clear example of the nirvana fallacy. Mechanism design theorists at least take their challenge seriously, and thus try to design institutions that work under the same constraints as the market—i.e. institutions that respect information and self-interest constraints. The results have been mixed. Typically the mechanisms that work in theory are very complicated—far more complicated than the market or other mechanisms that we see used in practice. I see little hope that mechanism design will rescue the dreams of Lange, et al. More realistically, I see mechanism design as a tool to make markets more powerful. In some situations, for example, mechanism design shows that public goods can be voluntarily provided. In other situations, mechanism design can make government more effective, but it will do so by making government more "market-like." Contracting-out of government services like garbage pickup, prisons, and roads, for example, can be carried out even farther if contracts are more carefully designed. The theory of mechanism design provides the template for thinking about the best possible types of contracts. The most practical use of mechanism design to date illustrates my point. Mechanism design is the foundation for the sophisticated auctions that have been used to sell off broadcast spectrum. The moral here, however, is often misunderstood. The sophisticated auctions convinced governments that there was money in selling off spectrum, but the real gains came when spectrum, which was being wasted in government hands, was turned over to the private sector. Overall, mechanism design increases our appreciation of markets, if only by showing how difficult it is to produce good outcomes while respecting the constraints that markets must satisfy. In a sense, mechanism design is to markets what genetic algorithms are to life. Theorists may one day design a better market mechanism or a better genetic code but for now the gains will come from using our deeper understanding to gently improve something that's already pretty marvelous. Alex Tabarrok is an associate professor of economics at George Mason University, research director for the Independent Institute, and a research fellow at the Mercatus Center. He blogs at Marginal Revolution.
A.B. Posté 17 octobre 2007 Signaler Posté 17 octobre 2007 Tu peux développer ? Je comprends peut-être ce que veut dire Arn0, auquel cas je partage son point de vue. L'École Autrichienne est une méthodologie, pas une épistémologie. Elle déduit des lois empiriques en observant l'homme et les utilise comme axiome pour construire des propositions économiques. Un ingénieur qui utilise les lois de la mécanique pour prévoir l'évolution d'un système ne fait pas autre chose… son calcul est complètement "a priori"… on observe que certaines lois physiques sont en générales justes, et on en déduit a priori que le pont va tenir… on ne fait pas ça en expérimentant 50 ponts et en disant: à il tient, la théorie n'est pas contredite. Rothbard et Mises différaient là dessus. Pour l'un les axiomes de l'action humaine étaient révélés empiriquements, pour l'autre c'était une connaissance donnée à l'homme a priori. Devinez qui et qui !
Friedrich Posté 17 octobre 2007 Signaler Posté 17 octobre 2007 .Rothbard et Mises différaient là dessus. Pour l'un les axiomes de l'action humaine étaient révélés empiriquements, pour l'autre c'était une connaissance donnée à l'homme a priori. Devinez qui et qui ! Euh je ne vois pas qui est qui. Je pensais au contraire que Rothbard, en accord avec Mises, considérait l'économie comme une branche de la praxéologie (la science des catégories de l'action humaine). Ainsi je pensais que Rothbard et Mises voyait l'économie comme une science purement déductive reposant sur des axiomes dont la vérité était établie a priori.
Invité Arn0 Posté 17 octobre 2007 Signaler Posté 17 octobre 2007 Je comprends peut-être ce que veut dire Arn0, auquel cas je partage son point de vue. L'École Autrichienne est une méthodologie, pas une épistémologie. Elle déduit des lois empiriques en observant l'homme et les utilise comme axiome pour construire des propositions économiques. Un ingénieur qui utilise les lois de la mécanique pour prévoir l'évolution d'un système ne fait pas autre chose… son calcul est complètement "a priori"… on observe que certaines lois physiques sont en générales justes, et on en déduit a priori que le pont va tenir… on ne fait pas ça en expérimentant 50 ponts et en disant: à il tient, la théorie n'est pas contredite.Rothbard et Mises différaient là dessus. Pour l'un les axiomes de l'action humaine étaient révélés empiriquements, pour l'autre c'était une connaissance donnée à l'homme a priori. Devinez qui et qui ! C'est ça. Pour ma part je reste poppérien sur un plan épistémologique : les sciences décrivant le réel reposent nécessairement sur l'observation donc sur l'induction ce qui implique qu'elles doivent être réfutables au moins théoriquement. Les seules sciences qui ne sont pas soumises à ce principe sont la logique et certains principes inductif fondamentaux (rasoir d'occam par exemple) qui servent par eux même de critère de vérité ainsi que les mathématiques qui partent d'hypothèses posées comme vraies et qui n'ont donc pas prétention à décrire le réel. Sinon sur le sujet il y a l'article du Wikibéral (avec lequel je ne suis pas tout à fait d'accord) : http://www.wikiberal.org/wiki/index.php?title=Apriorisme
magistre Posté 17 octobre 2007 Signaler Posté 17 octobre 2007 George Soros est aussi poppérien, voir The Capitalist Threat
Friedrich Posté 17 octobre 2007 Signaler Posté 17 octobre 2007 Je comprends peut-être ce que veut dire Arn0, auquel cas je partage son point de vue. L'École Autrichienne est une méthodologie, pas une épistémologie. Elle déduit des lois empiriques en observant l'homme et les utilise comme axiome pour construire des propositions économiques. Rothbard et Mises différaient là dessus. Pour l'un les axiomes de l'action humaine étaient révélés empiriquements, pour l'autre c'était une connaissance donnée à l'homme a priori. Devinez qui et qui ! Je ne comprends pas aussi l'idée selon laquelle l'Ecole Autrichienne serait une méthodologie et pas une épistémologie. A mon sens la méthodologie de l'Ecole autrichienne découle d'une épistémologie bien précise (cad d'une théorie qui s'interroge sur la possibilité et la nature "d'une connaissance économique"). Pour donner un exemple, Mises s'oppose à l'historicisme qui repose sur un relativisme épistémologique (l'impossibilité de découvrir des lois économiques atemporelles et universelles) mais il s'oppose aussi au positivisme qui postule qu'il n'existe pas de connaissance économique sans expérimentation (le positivisme est ainsi lié à l'empirisme). Mises s'attache au contraire à démontrer la possibilité d'une économie théorique c'est à dire qu'il souhaite démontrer la possibilité de découvrir des lois économiques universelles et atemporelles sans pour autant se fonder sur l'expérimentation. Mises défend en fin de compte l'apriorisme comme fondement de son épistémologie pour rejeter à la fois l'historicisme (relativisme) et le positivisme (empirisme). A mon sens Mises dispose bien d'une épistémologie dans le sens où l'apriorisme est une théorie qui définit la possibilité et la nature de la connaissance économique. De cette épistémologie, on peut tirer des conclusions méthodologiques: le refus des mathématiques ou l'individualisme méthodologique par exemple.
A.B. Posté 17 octobre 2007 Signaler Posté 17 octobre 2007 Euh je ne vois pas qui est qui. Je pensais au contraire que Rothbard, en accord avec Mises, considérait l'économie comme une branche de la praxéologie (la science des catégories de l'action humaine). Ainsi je pensais que Rothbard et Mises voyait l'économie comme une science purement déductive reposant sur des axiomes dont la vérité était établie a priori. Nope. Mises soutenait que ces axiomes étaient connus intuitivement par l'homme (donnée a priori), Rothbard que ces axiomes étaient des observations empiriques.
magistre Posté 17 octobre 2007 Signaler Posté 17 octobre 2007 Nope. Mises soutenait que ces axiomes étaient connus intuitivement par l'homme (donnée a priori), Rothbard que ces axiomes étaient des observations empiriques. Mises utilise un langage néo-katien et de ce point de vue on considère les catégories économiques de formes a priori de la pensée humaine qui repose sur l'axiome de l'action humaine qui est découverte à travers un processus d'introspection. Rothbard, en échange, tout comme Menger ou Bohm Bawerk, considère que les catégories économiques sont des formes a priori / des essences inscrites dans la réalité même (donc pas dans la faculté de pensée de l'homme, du sujet) et que l'homme est capable de les découvrir à travers la raison.
Invité Arn0 Posté 17 octobre 2007 Signaler Posté 17 octobre 2007 Je ne comprends pas aussi l'idée selon laquelle l'Ecole Autrichienne serait une méthodologie et pas une épistémologie. A mon sens la méthodologie de l'Ecole autrichienne découle d'une épistémologie bien précise (cad d'une théorie qui s'interroge sur la possibilité et la nature "d'une connaissance économique").La méthodologie autrichienne est parfaitement compatible avec une épistémologie classique. Dire que l'économie implique trop de variable pour permettre de tirer des règles générales quantitatives de l'observation de la société et qu'on ne peut que partir de certaines constantes du comportement individuel ou autre "évidence" pour en tirer des conclusions générales qualitatives n'est absolument pas incompatibles avec l'épistémologie popperienne. Les prétentions kantienne ou aristotélicienne à base de tautologie qui se prouverait elle même par contre ne le sont pas. Juste un petit exemple de où peut conduire cette vision des choses : http://ultraratio.monblogue.com/main.php/2002/11/10 axiome de l'action : il énonce le fait que les êtres humains agissent et, plus spécifiquement, que moi, je suis en train d'agir maintenant. On ne peut pas nier que cette proposition est vraie : le faire serait en soi-même une action. On ne peut pas non plus ne pas agir volontairement : ce choix serait en lui-même une action. De sorte que la vérité de cette action est littéralement impossible à défaire. Dans toute action, l'acteur poursuit un but ; et quel que puisse être ce but, le fait que cet acteur le recherche révèle que celui-ci lui attribue une valeur relativement plus grande qu'à tout autre but d'une action qu'il aurait pu envisager au début de cette action.D'abord l'axiome de l'action tel que formulé ici est à la fois trivial (les hommes agissent* !) et faux car on peut agir involontairement. En fait ici le mot action signifie simplement choix et encore une fois c'est trivial : par définition un choix est une action volontaire. La deuxième citation continue dans la même veine : d'abord on dit qu'une action poursuit un but ce qui signifie encore une fois qu'un choix est volontaire (définition) puis on fait passer une définition de la valeur (la valeur est subjective) pour une conclusion. Tout cela me fait dire que si on formulerait de manière formelle les axiomes et les définitions de l'école autrichienne on verrait vite que les hypothèses de départ sont parfaitement réfutables (au sens poppérien) et surtout ne peuvent en aucun cas reposer sur des axiomes "apodictiquement certain" ou évident par "expérience intérieure".*on remarque d'ailleurs que cette affirmation est formulé à la manière du cogito de Descartes pour lui donner une forme irréfutable mais elle souffre alors du même défaut : elle n'est irréfutable que pour soi même !
vincponcet Posté 17 octobre 2007 Signaler Posté 17 octobre 2007 Sur ce point Cowen notait justement que la critique des théories de Lange sur la planification par les autrichiens était très incomplète et ne prenait pas en compte la question des incitations, question qui est au centre du mechanism design.D'ailleurs l'avis mitigé de Cowen sur la cuvée du nobel: edit: un autre texte intéressant: Quelle incitation existe dans un régime socialiste ? de pouvoir piller son voisin ou de se faire tuer par le leader suprème ? Comme dit Boettke dans WSJ, le mecanichal design doit aboutir à la seule incitation qui marche : le droit de propriété, sinon, ça ne mènera nul part. http://austrianeconomists.typepad.com/webl…ke-in-the-.html While we celebrate the brilliance of Messrs. Hurwicz, Maskin and Myerson, we should also remember that Hayek's challenge provided their inspiration. Hayek concluded that the private-property rights that come with the rule of law, freedom of contract, and freedom of association is still the one mechanism design that mobilizes and utilizes the dispersed information in an economy. Furthermore, it does so in a way that tends to capture the gains from trade and innovation so that wealth is continually created and humanity is made better off.
Invité Arn0 Posté 17 octobre 2007 Signaler Posté 17 octobre 2007 Au passage la théorie économique présente dans le lien que j'ai donné est parfaitement applicable aux animaux même frustres ce qui montre son intérêt. Heureusement que Mises vaut mieux que son épistémologie !
magistre Posté 18 octobre 2007 Signaler Posté 18 octobre 2007 Au passage la théorie économique présente dans le lien que j'ai donné est parfaitement applicable aux animaux même frustres ce qui montre son intérêt. Heureusement que Mises vaut mieux que son épistémologie ! Mises définit bien l'action comme purposeful behaviour, c'est à dire l'action humaine comporte toujours une intentionnalité; il ne faut pas être poppérien pour se rendre compte qu'il y a une différence de nature entre l'action humaine et celle des animaux car même si l'action de ceux-ci posséderait une quelconque intentionnalité il nous est impossible de la saisir.
Rincevent Posté 18 octobre 2007 Signaler Posté 18 octobre 2007 Tout cela me fait dire que si on formulerait de manière formelle les axiomes et les définitions de l'école autrichienne on verrait vite que les hypothèses de départ sont parfaitement réfutables (au sens poppérien) et surtout ne peuvent en aucun cas reposer sur des axiomes "apodictiquement certain" ou évident par "expérience intérieure". Plus j'y réfléchis, et plus je me dis que le "modèle" de l'homme retenu par Mises et Rothbard (modèle basé sur des caractéristiques trouvables par expérimentation ou par introspection) est en fait proche du modèle néoclassique de l'individu rationnel et maximisateur, avec des hypothèses juste plus faibles (et donc plus réalistes).
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