Ash Posté 13 janvier 2008 Signaler Posté 13 janvier 2008 Vous avez moins de quarante ans ? Vous avez donc la chance de n’avoir pas connu ces temps obscurs, ces âges heureusement révolus où les “femmes françaises” étaient soumises à la biblique malédiction de l’enfantement. Ayant tiré le mauvais numéro à la loterie de la biologie, elles étaient frappées d’inutilité. Oui, inconscients que vous êtes, “il y a quarante ans, les femmes françaises ne savaient plus que faire de leur fécondité”. (Des enfants ? Vous n’y pensez pas !) Cette phrase extraordinaire a été prononcée au matin du 14 décembre 2007 par Hélène Cardin, honorable journaliste “santé” officiant pour France Inter, le fleuron de notre radio publique, dans une ode vibrante à la gloire de l’homme qui a libéré les femmes – Lucien Neuwirth, le sénateur gaulliste à qui l’on doit la légalisation de la pilule.Notre courageuse chroniqueuse risque d’être déçue, elle qui aimerait tant pourfendre les ennemis de la liberté. Cette liberté-là n’a plus guère d’ennemi. Pas ici en tout cas. Grâce à la pilule, la fatalité biologique a cédé la place à la vie choisie. On ne s’en plaindra pas.1 On peut cependant s’étonner d’entendre proférer sur les ondes publiques de telles âneries. La bêtise est parfois amusante, souvent énervante – et, en fin de compte, toujours désarmante. En l’occurrence elle est aussi édifiante. Car elle révèle les ravages de l’idéologie que l’on qualifiera, en hommage à Jack Lang, de lombralalumiériste. En effet, l’homme à qui l’on doit presque autant de reconnaissance qu’à Lucien Neuwirth, puisqu’il inventa la Fête de la Musique, fut aussi celui qui, redonna ses lettres de noblesse au lombralaumiérisme, injustement décrié depuis que le grand Robespierre fit prévaloir sa version guillotineuse. Or, on se rappelle que Jack Lang put proclamer sans ciller que, le 10 mai 1981, les “Français avaient franchi le passage de l’ombre à la lumière”. (A observer son rafraîchissant enthousiasme pour Sarko Ier, il faut croire que le 6 mai 2007, nous avons carrément dépassé la vitesse de la lumière). Quel rapport, vous demandez-vous entre le pimpant ministrable et l’admiratrice du sénateur Neuwirth qui, bien que gaulliste, était “bien de sa personne et aimait les femmes” ? Eh bien, justement, l’idéologie ! Oui, Hélène Cardin ne le sait pas, mais elle a des idées. Une vision du monde. Laquelle, certes, tient en peu de mots, mais tout de même : avant c’était l’horreur, aujourd’hui c’est vachement bien et demain, ce sera encore mieux. Donc, la dame nous rappelle que grâce à Neuwirth et à sa pilule magique, “les femmes françaises maitrisent le plaisir de faire l’amour”. En somme, la sexualité a commencé en 1967. Jusque-là, ce furent des millénaires d’enfantements non planifiés avec leur cortège de frustrations et de plaisir non maitrisé. “Grâce à Lucien Neuwirth, le bienfaiteur des femmes françaises, il y a quarante ans, tout a changé”, conclut hardiment notre enfonceuse de portes ouvertes. Oui, cette date devrait être considérée comme l’an zéro d’une nouvelle ère. Depuis, nous jouissons sans entraves – et même sans partenaire grâce à nos sex toys achetés chez Sonia Rykiel (faut ce qu’il faut). Et en prime, nous pouvons nous rendre en Vélib à un débat participatif ou à un happening pour les sans-logis. Qu’on se rassure, je n’ai nullement envie de nier les bienfaits de la science et de la technologie. Personne ne souhaite revenir à un monde dans lequel il n’y avait ni pilule, ni antibiotiques, ni aspirateur. Mais il y a quelque chose de profondément pervers dans l’idée que le monde a commencé avec nous. Sous couvert d’exprimer sa gratitude à un homme, Hélène Cardin nous dispense en fait de toute gratitude à l’égard du passé. Ouste ! Du balai ! Ceux qui nous ont précédés ne méritent que coups de pieds aux fesses, ces obscurantistes qui n’avaient aucune idée de ce qu’était la libération sexuelle. La chose amusante, ou peut-être inquiétante, avec les Hélène Cardin qui sont légion dans nos médias, est que derrière leurs airs libertaires, ces aimables personnes cultivent un petit genre “commissaire politique”. L’idée qu’on peut avoir de l’existence une autre conception que la leur ne leur traverse pas l’esprit. Plus précisément, elles considèrent que les dangereux criminels qui n’adhèreraient pas au point de vue conforme avec l’enthousiasme requis auraient bien besoin d’une bonne rééducation. Vous n’avez pas d’autre choix que celui d’être pro-choice. Moi aussi, j’ai envie de remercier Lucien Neuwirth. Je n’en trouve pas moins furieusement barbante la liberté obligatoire pour tous. 1 On peut cependant se demander pourquoi, depuis que la grossesse est choisie, elle est vécue comme une maladie, ainsi que me le fait remarquer un ami désabusé. Ce sera l’objet d’un prochain texte. http://www.causeur.fr/age-des-tenebres
h16 Posté 13 janvier 2008 Signaler Posté 13 janvier 2008 http://www.causeur.fr/age-des-tenebres" A observer son rafraîchissant enthousiasme pour Sarko Ier, il faut croire que le 6 mai 2007, nous avons carrément dépassé la vitesse de la lumière " La vitesse de la lumière, peut-être pas, mais le mur du çon, certainement.
Ash Posté 28 janvier 2008 Signaler Posté 28 janvier 2008 Je ne peux pas m'en empêcher 'I'm a human pet': The Goth teenager whose fiance walks her around on a dog leadBy CHRIS BROOKE - More by this author » Last updated at 16:43pm on 23rd January 2008 Given that she describes herself as a human pet – and is happy to walk around on a lead – Tasha Maltby is used to odd looks and even odder remarks. But nothing had prepared her for the reaction of the bus driver who allegedly told the self-styled Goth and her boyfriend: "We don't let freaks and dogs like you on." Miss Maltby and her fiance Dani Graves were so angered they have complained to the bus company of being "victimised". "It is definitely discrimination, almost like a hate crime," 19-year-old Miss Maltby said yesterday. The music technology student had this defence of her lifestyle. "I am a pet, I generally act animal like and I lead a really easy life," she said. "I don't cook or clean and I don't go anywhere without Dani. It might seem strange but it makes us both happy. It's my culture and my choice. It isn't hurting anyone." The bus driver, however, has obviously not been listening. He has repeatedly refused to allow Mr Graves, 25, and his "pet" on to his bus in Dewsbury, West Yorkshire. Last month, with Miss Maltby on a leash as usual, the couple tried to board a bus at the bus station. The driver, who was off duty, was standing near the door. Mr Graves alleged: "He shoved me off the bus. He called us freaks and he called Tasha a dog. "He said, 'We don't let freaks and dogs like you on'. "He basically grabbed my T-shirt and slammed me backwards. "I got a bit angry and called him a fascist pig." In a separate incident, police were called when the driver, who has not been named, refused to allow other passengers on board after the couple ignored his orders and sat down. The couple, who live on benefits in a council house and plan to start a family, have been friends for years. They started going out together in July and became engaged in November. Paul Adcock, of bus company Arriva Yorkshire, said: "We take any allegations of discrimination seriously. "Mr Graves has already contacted us directly and as soon as our investigation has concluded we will inform him of the outcome."
LaFéeC Posté 28 janvier 2008 Signaler Posté 28 janvier 2008 Le chauffeur n'avait apparemment pas l'autorisation de son patron pour virer des clients.
Invité jabial Posté 30 janvier 2008 Signaler Posté 30 janvier 2008 De quel droit un employé se permet-il de faire ce genre de remarques? Il devrait au strict minimum être foutu dehors.
pankkake Posté 30 janvier 2008 Signaler Posté 30 janvier 2008 Il n'y a rien de plus beau qu'une femme avec une laisse.
melodius Posté 30 janvier 2008 Signaler Posté 30 janvier 2008 De quel droit un employé se permet-il de faire ce genre de remarques? Il devrait au strict minimum être foutu dehors. Tu veux rire ou quoi ? Ces gamins veulent se faire remarquer, ils y parviennent, ils sont mal venus de venir s'en plaindre.
Herbert West Posté 30 janvier 2008 Signaler Posté 30 janvier 2008 Quel est l'intérêt de lui mettre une laisse si elle ne fait ni la cuisine, ni le ménage ?
Invité jabial Posté 30 janvier 2008 Signaler Posté 30 janvier 2008 Tu veux rire ou quoi ? Ces gamins veulent se faire remarquer, ils y parviennent, ils sont mal venus de venir s'en plaindre. Tu portes un jugement subjectif qui teinte ton appréciation de ce qui est clairement un manque de respect d'un client, contraire aux intérêts évidents du patron, et donc une faute professionnelle grave. Chez moi, un client peut venir avec une barbe de huit mètres, on lui donnera du oui monsieur, bien monsieur.
melodius Posté 30 janvier 2008 Signaler Posté 30 janvier 2008 Je n'irais pas jusqu'à dire que si j'étais le patron de ce type je le féliciterais pour la gentillesse dont il a fait preuve en mettant un peu de plomb dans la cervelle de ces deux énergumènes, mais en tout cas je le penserais très fort pendant que je le réprimande (légèrement).
Invité jabial Posté 30 janvier 2008 Signaler Posté 30 janvier 2008 Je n'irais pas jusqu'à dire que si j'étais le patron de ce type je le féliciterais pour la gentillesse dont il a fait preuve en mettant un peu de plomb dans la cervelle de ces deux énergumènes, mais en tout cas je le penserais très fort pendant que je le réprimanderai (légèrement). Je doute que ce soit l'avis de n'importe quel commerçant. Business is business, et ce n'est certainement pas les affaires d'un sous-fifre que de porter des jugements moraux sur les clients.
Ash Posté 30 janvier 2008 Signaler Posté 30 janvier 2008 De quel droit un employé se permet-il de faire ce genre de remarques? Il devrait au strict minimum être foutu dehors. Tout dépend du patron. Moi je l'aurai félicité de cette bonne blague.
Invité jabial Posté 30 janvier 2008 Signaler Posté 30 janvier 2008 Tout dépend du patron. Moi je l'aurai félicité de cette bonne blague. Fais un petit sondage auprès de commerçants et on en reparle.
Invité Arn0 Posté 30 janvier 2008 Signaler Posté 30 janvier 2008 Tu portes un jugement subjectif qui teinte ton appréciation de ce qui est clairement un manque de respect d'un client, contraire aux intérêts évidents du patron, et donc une faute professionnelle grave.Chez moi, un client peut venir avec une barbe de huit mètres, on lui donnera du oui monsieur, bien monsieur. Pas moi. Si une personne manque de respect à mes clients et même à mes salariés et bien il va voir ailleurs, je vais survivre à un ticket de bus en moins (évidemment si je suis bijoutier le problème est différent ).
Ash Posté 30 janvier 2008 Signaler Posté 30 janvier 2008 Fais un petit sondage auprès de commerçants et on en reparle. Moi et la démocratie…
Invité jabial Posté 30 janvier 2008 Signaler Posté 30 janvier 2008 Pas moi. Si une personne manque de respect à mes clients et même à mes salariés et bien il va voir ailleurs, je vais survivre à un ticket de bus en moins (évidemment si je suis bijoutier le problème est différent ). Si une personne manque de respect à tes salariés, c'est normal. Ils ont manqué de respect parce qu'ils n'étaient pas habillés en jean - t shirt?
Invité jabial Posté 30 janvier 2008 Signaler Posté 30 janvier 2008 C'est une blague ? Donc, pour toi, quelqu'un qui s'habille de manière bizarre ou provocatrice manque de respecte aux gens. Fichtre.
A.B. Posté 30 janvier 2008 Signaler Posté 30 janvier 2008 Pas moi. Si une personne manque de respect à mes clients et même à mes salariés et bien il va voir ailleurs, je vais survivre à un ticket de bus en moins (évidemment si je suis bijoutier le problème est différent ). Ce qui est agréable avec les boutiques de luxe c'est qu'on sera toujours parfaitement correct avec toi, même si tu as une demi barbe et un t-shirt. Contrairement au cliché que l'on voit souvent dans les films.
Ash Posté 30 janvier 2008 Signaler Posté 30 janvier 2008 Donc, pour toi, quelqu'un qui s'habille de manière bizarre ou provocatrice manque de respecte aux gens.Fichtre. Voila juste bizarre. Et traîne sa copine avec une laisse.
Invité Arn0 Posté 30 janvier 2008 Signaler Posté 30 janvier 2008 Si une personne manque de respect à tes salariés, c'est normal. Ils ont manqué de respect parce qu'ils n'étaient pas habillés en jean - t shirt? Le look gothique n'est pas le problème, la laisse en public par contre c'est déplacé et irrespectueux. Moi ça me fait plus sourire qu'autre chose mais je conçois que ce ne soit pas l'opinion de mes autres clients et de mes salariés.
LaFéeC Posté 30 janvier 2008 Signaler Posté 30 janvier 2008 Si ces gens entrent dans mon commerce, ils me feront sourire, mais si je peux leur vendre quoique ce soit, je le ferai. Et l'essentiel pour moi est qu'ils soient polis, je préfère des marginaux polis et honnêtes que des gens normaux imbuvables et irrespectueux (mes pires clients : les enseignants).
Patrick Smets Posté 31 janvier 2008 Signaler Posté 31 janvier 2008 La tronche est pas terrible mais elle a l'air d'avoir de chouettes nichons, cette gonzesse.
0100011 Posté 31 janvier 2008 Signaler Posté 31 janvier 2008 La tronche est pas terrible mais elle a l'air d'avoir de chouettes nichons, cette gonzesse. Les grands instincts se rencontrent
pankkake Posté 2 février 2008 Signaler Posté 2 février 2008 Je ne trouve pas la laisse en public particulièrement choquante (et c'est moins bien moins dégueu que certains couples qui s'embrassent, désolé). Néanmoins je ne vois pas vraiment l'intérêt de montrer ça en public. En tout cas ils ont toute ma sympathie
Ash Posté 24 février 2008 Signaler Posté 24 février 2008 Une critique du livre de Michéa. Un peu indigeste dans la forme. Dans son dernier ouvrage[1], Jean-Claude Michéa prétend démonter l’ordre libéral au nom d’une morale commune qu’il emprunte à Orwell ainsi qu’au peuple invariable depuis les Antiquités chinoise et égyptienne qui ont sa faveur. En effet, Michéa est un admirateur romantique du peuple incorruptible et sain, souffrant et joyeux, taciturne et têtu contre les ignobles élites, perverses, sado-masochistes, eurocentriques et jouissant sans entraves des gogos gauchistes et libertariens.Aussi, Monsieur Michéa prétend offrir un concept précis du libéralisme mais discute en marge avec Jack Lang, DSK et autres tocards parmi lesquels Jacques Rancière, convoqué en note. Le libéralisme, ce serait donc l’autorégulation du marché plus le caractère procédurier, disons formel, du Droit, une axiomatique de l’Intérêt égoïste et amoral qui aurait pour conséquence ultime le destruction de tout monde commun, de toute justice qui n’est jamais sous sa plume qu’un amas grégaire de maximes ramassées au hasard des bribes de sagesse, tantôt les entretiens de Confucius, d’autres fois le Livre des morts, en dernier lieu, deux lettrés chinois du IIIème siècle de notre ère. On l’aura compris, Michéa déserte la souveraineté théologique pour lui substituer la métaphore du jardinier confucéen avec sa morale de rizière et le publiciste anti-totalitaire tory à la mode fantaisiste des premiers socialistes. Ce que veut le folliculaire, ce qu’il entend ériger c’est un cycle infini du don de soi et sa rétribution éternelle en amitiés et effusions, un énième phalanstère avec mangeoires pour tous. Tout son ouvrage savant est troussé d’une ironie à tiroirs et de clins d’œil sur les titres des philosophes dits du désir, Foucault, Deleuze mais pas Lyotard exclu de la mode, enterré dans un amas païen, oublié sous les rouflaquettes des taxidermistes de la pensée. Tout ce collecteur d’anathèmes en quoi se résume le livre tient dans la thèse absurde d’une unité conceptuelle et transhistorique du libéralisme qui n’aurait promu qu’un type humain, l’automate cupide et guidé par ses anticipations rationnelles et son calcul des coûts. Je passe sur la création d’oxymores en lieu et place des concepts attendus, cela prouve seulement que Michéa substitue la passe-passe et l’art du bonimenteur à la rigueur du logicien, à la ruse du rhéteur et aux mille et uns détours du narrateur à la tâche. On lit donc effaré que les fragments de Pascal et de la Bruyère ou les observations anthropologiques de l’école du Port-Royal sur la nature humaine relèvent d’un « cynisme naïf ». Ces hommes auraient donc pensé que la cupidité et la vanité étaient les seuls mobiles de l’action humaine alors même que chrétiens jusqu’à la moelle, ils ne pouvaient éviter l’irritante question de la conversion nécessaire de celui qui se prépare à recevoir la Grâce , c'est-à-dire à lui laisser cet espace nécessaire qui la rend possible. Ce que Michéa oublie c’est le combat de ces hommes contre l’enseignement des théologiens jésuites pour qui les œuvres témoignent du chemin vers la Grâce au nom du Trésor collectif qu’est l’Église et de son rôle efficient auprès des âmes déviées du Purgatoire. Or les jansénistes et, tous les moralistes du grand siècle le sont peu ou prou, reprennent la question de la peccabilité de nos actes là où Abélard l’avait laissée, nos fautes sont-elles dans l’intention ou dans l’acte, Abélard avait répondu dans l’intention, dès lors ce sont tous les hommes ou presque qui naviguent à flanc de pêchés. Aussi du point de vue de la Providence il est indifférent qu’un enchaînement de transactions motivées par la cupidité ait les mêmes effets que celui qu’une charité démultipliée par les conventions sociales, dans les deux cas, la Grâce avance voilée et c’est le salut qui prend la couleur noire de la mélancolie ou les atours d’un humour décapant. Mais Michéa tout à son jardinier confucéen n’en a cure, il a trouvé dans une citation de Pierre Nicole son chaînon manquant entre le chancelier de l’Hospital et Mandeville, il jubile. Ajoutons que Hume, libéral bon teint, n’a jamais défini l’homme comme une créature égoïste mais comme un être partisan, aussi selon le philosophe, ce sont les Institutions et les fictions qui amènent cet animal en proie aux délires à s’intéresser aux lointains que sont tous ces inconnus qui dépassent la limite oculaire de notre champ de vision. Aussi Hume tient la morale pour une affaire de croyance dont la nocivité ne se juge pas sur un défaut de logique mais sur les effets qu’elle produit dans les rapports dont est tissée toute société humaine. Quant aux néo-libéraux dont bon nombre ne sont pas libertariens (à l’encontre des têtes de turc de Michéa, Lemennicier ou Borillo), le versant allemand de ce courant n’a jamais abjuré son conservatisme moral et sa critique radicale des formes étatiques de l’activité économique prises lors de la période nazie. Il n’y a là aucun codicille obscur surgi d’une remarque d’Adam Smith ou de F. Hayek, on tente de penser une société dans laquelle le marché trouve ses conditions d’efficience, ce qui suppose une intervention étatique dans le champ réglementaire, mais de nouveau Michéa s’en balance puisque rien n’a changé depuis Mandeville. Ce à quoi ce brave Michéa ne se résigne pas, c’est à l’inexistence d’une société juste, aussi le voici parti dans une correction conceptuelle de la gauche marxiste et post-marxiste et dans la découverte de nouveaux critères chargés d’instituer cette société figée comme les astres de la cosmologie de Ptolémée, la société de la « common decency ». Dès lors cet ouvrage manque l’essentiel de la question contemporaine de la justice, question à la fois morale et politique et qui revient à s’inscrire dans le champ suivant : en l’absence d’une société juste, la justice relève t-elle de critères théologiques qui font de nous les commentateurs du message divin ? d’un impératif catégorique qui n’en finit jamais de nous contraindre à l’autonomie, à la responsabilité et au consentement libre ? d’un dispositif païen par lequel nous sommes inscrits dans une tradition narrative qui nous tient pour objet et destinataire d’un ensemble de critères qu’il nous faut choisir devant tout cas singulier ? Kaarlopkk http://pkk.hautetfort.com/archive/2008/02/…e-gregaire.html
José Posté 25 février 2008 Signaler Posté 25 février 2008 Une critique du livre de Michéa. Il est très bien ce Kaarlopkk.
L'affreux Posté 9 mars 2008 Auteur Signaler Posté 9 mars 2008 Or les jansénistes et, tous les moralistes du grand siècle le sont peu ou prou, reprennent la question de la peccabilité de nos actes là où Abélard l’avait laissée, nos fautes sont-elles dans l’intention ou dans l’acte, Abélard avait répondu dans l’intention, dès lors ce sont tous les hommes ou presque qui naviguent à flanc de pêchés. Aussi du point de vue de la Providence il est indifférent qu’un enchaînement de transactions motivées par la cupidité ait les mêmes effets que celui qu’une charité démultipliée par les conventions sociales, dans les deux cas, la Grâce avance voilée et c’est le salut qui prend la couleur noire de la mélancolie ou les atours d’un humour décapant. Quelqu'un peut avoir la gentillesse de me donner le sens de ce passage avec des mots simples et sans sous-entendus ?
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