toccata Posté 29 novembre 2007 Signaler Posté 29 novembre 2007 La déflation augmente-t-elle le niveau de vie?
Stranger Posté 29 novembre 2007 Signaler Posté 29 novembre 2007 La seule chose qui augmente le niveau de vie est l'augmentation de l'offre de biens.
Mike Posté 29 novembre 2007 Signaler Posté 29 novembre 2007 L'inflation c'est mal, la déflation c'est mal aussi. La situation enviable en matière monétaire est celle dans laquelle on sait ce que vaut l'argent aujourd'hui et demain.
Winston Posté 29 novembre 2007 Signaler Posté 29 novembre 2007 La déflation augmente-t-elle le niveau de vie? déflation = excédent d'offre —-> diminution de la production = décroissance = baisse du niveau de vie Pour schématiser.
vincponcet Posté 30 novembre 2007 Signaler Posté 30 novembre 2007 déflation = excédent d'offre —-> diminution de la production = décroissance = baisse du niveau de viePour schématiser. c'est vrai qu'avoir des prix qui baissent, c'est trop horrible, moi, quand je fais mes courses, je me dis, ces derniers temps, "chouette ! le prix de mon caddie a encore augmenté, qu'est-ce que je me sens bien".
Winston Posté 30 novembre 2007 Signaler Posté 30 novembre 2007 c'est vrai qu'avoir des prix qui baissent, c'est trop horrible, moi, quand je fais mes courses, je me dis, ces derniers temps, "chouette ! le prix de mon caddie a encore augmenté, qu'est-ce que je me sens bien". Donc toi, quand tu sais qu'un produit sera moins cher demain, tu l'achete aujourd'hui ? Désolé mais on n'a pas la même gestion.
A.B. Posté 30 novembre 2007 Signaler Posté 30 novembre 2007 c'est vrai qu'avoir des prix qui baissent La déflation est une contraction de la masse monnétaire, pas une baisse des prix, et elle a des effets néfastes sur le niveau de vie. En effet, les entrepreneurs agissent comme si l'épargne disponible réelle avait diminué et produisent donc des biens de consommations immédiats qui sont déjà en abondance, il y a donc surproduction dans ce domaine et sous production de moyens de productions nécessaires pour préparer l'avenir. Donc toi, quand tu sais qu'un produit sera moins cher demain, tu l'achete aujourd'hui ? Tu n'as jamais acheté d'ordinateur ?
Rincevent Posté 30 novembre 2007 Signaler Posté 30 novembre 2007 La déflation est une contraction de la masse monnétaire, pas une baisse des prix, et elle a des effets néfastes sur le niveau de vie. En effet, les entrepreneurs agissent comme si l'épargne disponible réelle avait diminué et produisent donc des biens de consommations immédiats qui sont déjà en abondance, il y a donc surproduction dans ce domaine et sous production de moyens de productions nécessaires pour préparer l'avenir. Voilà pourquoi il faut une croissance de la masse monétaire, mais assez limitée pour que les gains de productivité suffisent à faire tout de même baisser les prix.
Winston Posté 30 novembre 2007 Signaler Posté 30 novembre 2007 Tu n'as jamais acheté d'ordinateur ? Les prix des ordinateurs baissent parcequ'ils sont vite dépassés technologiquement, pas a cause de la déflation, le prix d'un PC haut de gamme est le même depuis des années (autour de 3000€).
A.B. Posté 30 novembre 2007 Signaler Posté 30 novembre 2007 Voilà pourquoi il faut une croissance de la masse monétaire, mais assez limitée pour que les gains de productivité suffisent à faire tout de même baisser les prix. Tu n'as pas compris mon propos, je parle de l'effet néfaste d'une décroissance de la masse monétaire, je ne vois pas comment tu conclus qu'il faut une croissance. Les prix des ordinateurs baissent parcequ'ils sont vite dépassés technologiquement, pas a cause de la déflation La question posée est de savoir si tu es pret a acheter qqchose qui vaudra moins cher demain, la cause de la baisse du prix n'est pas pertinente. le prix d'un PC haut de gamme est le même depuis des années (autour de 3000€). Si tu as acheté un ordinateur un jour tu as acheté qqchose que tu aurais pu payer moins cher un mois plus tard, ce qui montre que ta remarque n'a pas beaucoup de sens. On achete qqchose parce qu'on en a besoin.
Jesrad Posté 30 novembre 2007 Signaler Posté 30 novembre 2007 Donc toi, quand tu sais qu'un produit sera moins cher demain, tu l'achete aujourd'hui ? Mais j'ai faim aujourd'hui
Winston Posté 30 novembre 2007 Signaler Posté 30 novembre 2007 Mais j'ai faim aujourd'hui Ne jouez pas les imbéciles, vous êtes méchants… C'est surtout sur l'investissement que la déflation pose problême pas sur la consommation courante. Tu n'as pas compris mon propos, je parle de l'effet néfaste d'une décroissance de la masse monétaire, je ne vois pas comment tu conclus qu'il faut une croissance.La question posée est de savoir si tu es pret a acheter qqchose qui vaudra moins cher demain, la cause de la baisse du prix n'est pas pertinente. Si tu as acheté un ordinateur un jour tu as acheté qqchose que tu aurais pu payer moins cher un mois plus tard, ce qui montre que ta remarque n'a pas beaucoup de sens. On achete qqchose parce qu'on en a besoin. Si j'achete un ordinateur, je vais le faire en fonction de mes besoins, mais surtout en fonction des autres offres disponibles sur le marché. L'ordinateur qui était bien et cher hier est aujourd'hui pourri et pas cher, je ne vais pas acheté celui la. En quoi c'est dur a comprendre ?
Sous-Commandant Marco Posté 30 novembre 2007 Signaler Posté 30 novembre 2007 Les prix des ordinateurs baissent parcequ'ils sont vite dépassés technologiquement, pas a cause de la déflation, le prix d'un PC haut de gamme est le même depuis des années (autour de 3000€). Tu travailles dans la fonction publique pour payer tes ordinateurs aussi cher? Le prix d'un PC bas ou milieu de gamme ne fait que baisser, et ce sans même tenir compte de l'inflation. J'ai acheté plusieurs laptops de milieu de gamme, en 2001 à 15000 F / 2290 Euros, en 2004 à 1740 Euros. Aujourd'hui, un laptop de milieu de gamme vaut 1300 Euros.
Nick de Cusa Posté 30 novembre 2007 Signaler Posté 30 novembre 2007 La déflation qu'a traversé le Japon il y a quelques années a été très corrosive. Comme les gens s'attendent à ce que les prix baissent, ils n'achètent pas. Comme on n'arrive pas à vendre, on baisse les prix. Je pense que beaucoup de gens ont du être très inquiets pendant une longue période. Tu travailles dans la fonction publique pour payer tes ordinateurs aussi cher? Le prix d'un PC bas ou milieu de gamme ne fait que baisser, et ce sans même tenir compte de l'inflation. J'ai acheté plusieurs laptops de milieu de gamme, en 2001 à 15000 F / 2290 Euros, en 2004 à 1740 Euros. Aujourd'hui, un laptop de milieu de gamme vaut 1300 Euros. Sans compter la notion de GDP deflator: ton laptop au même prix, voire moins cher, te rend beaucoup plus de services (WiFi, vidéo, que sais-je). De même, une caisse au même prix ne pollue presque plus, est hyper sur (4 ou 5 étoiles NCAP), freine beaucoup mieux, tient beaucoup mieux la route (ABS, ESP). Bref, pour le même prix tu achètes de fait quelque chose d'incomparable. Il me semble que c'est insuffisamment pris en compte dans les indices de calcul du coût de la vie.
A.B. Posté 30 novembre 2007 Signaler Posté 30 novembre 2007 C'est surtout sur l'investissement que la déflation pose problême pas sur la consommation courante. Pourquoi? Si j'achete un ordinateur, je vais le faire en fonction de mes besoins, mais surtout en fonction des autres offres disponibles sur le marché. L'ordinateur qui était bien et cher hier est aujourd'hui pourri et pas cher, je ne vais pas acheté celui la. En quoi c'est dur a comprendre ? C'est toi qui a du mal à comprendre… si tu veux un bien tu le veux si possible maintenant et pas dans 10 ans, certes tu regardes eventuellement l'effet d'une baisse de prix qui t'incite à épargner (l'épargne des uns encourage l'épargne des autres, c'est le cercle vertueux de la civilisation explique fort justement Hoppe), mais au final ton épargne n'a de sens que parce que tu as l'intention de consommer, baisse des prix ou pas ! La déflation qu'a traversé le Japon il y a quelques années a été très corrosive. Le Japon a connue une inflation phénoménale tout en ayant une baisse des prix. Comme les gens s'attendent à ce que les prix baissent, ils n'achètent pas. Non, ils achètent moins et épargnent plus. Comme on n'arrive pas à vendre, on baisse les prix. A tres court terme oui, mais il est idiot de croire que les entreprises ne vont pas adapter leur offre. Non, on se met à produire autre chose, des biens de consommation pour le futur ce qui diminue l'offre de biens présents et donc la baisse des prix.
vincponcet Posté 30 novembre 2007 Signaler Posté 30 novembre 2007 Ne jouez pas les imbéciles, vous êtes méchants…C'est surtout sur l'investissement que la déflation pose problême pas sur la consommation courante. ça dépend des proportions. Ce qui est néfaste, c'est les variations brutales, dans un sens où dans l'autre, parce que ça augmente l'incertitude. En plus, la variation des prix n'est pas uniforme. Tous les prix ne sont pas impactés de la même manière par la création ou la destruction de monnaie. Sinon, sur la déflation monétaire, en général, quand elle intervient, c'est après un boom qui se finit mal, on appelle cela une contraction de crédit. Certes, cela fait diminuer les prix, mais en réalité, ce n'est qu'un juste retour des choses à la normale, càd avant l'expansion de monnaie par la BC et le système bancaire. Ce qui est mal, ce ne sont pas le crack, ce qui est mal, c'est le boom, parce qu'il est faux.
Nick de Cusa Posté 30 novembre 2007 Signaler Posté 30 novembre 2007 A tres court terme oui, mais il est idiot de croire que les entreprises ne vont pas adapter leur offre. Non, on se met à produire autre chose, des biens de consommation pour le futur ce qui diminue l'offre de biens présents et donc la baisse des prix. Mais je suis idiot! Non, ceci dit, pendant la période en question àmha, il y a du y a voir des millions de personnes qui ont du angoisser très grave avant que l'ajustement ne se fasse.
A.B. Posté 30 novembre 2007 Signaler Posté 30 novembre 2007 Non, ceci dit, pendant la période en question àmha, il y a du y a voir des millions de personnes qui ont du angoisser très grave avant que l'ajustement ne se fasse. L'ajustement n'a pas pu se faire car l'état a pompé de l'argent dans le système.
Friedrich Posté 2 décembre 2007 Signaler Posté 2 décembre 2007 La déflation est une contraction de la masse monnétaire, pas une baisse des prix, et elle a des effets néfastes sur le niveau de vie. En effet, les entrepreneurs agissent comme si l'épargne disponible réelle avait diminué et produisent donc des biens de consommations immédiats qui sont déjà en abondance, il y a donc surproduction dans ce domaine et sous production de moyens de productions nécessaires pour préparer l'avenir. Pas sûr. L'augmentation de la vitesse de circulation de la monnaie peut compenser la baisse de la quantité de monnaie. Dès lors on ne peut pas faire un lien direct entre déflation et contraction de la masse monétaire. Autrement dit il ne suffit pas de conserver la masse monétaire à un niveau constant pour obtenir une monnaie neutre vis à vis de la structure des prix relatifs. Comme le dit Hayek dans Prix et Production: " toute variation de la vitesse de circulation devrait être compensée par une variation en sens inverse de la quantité de monnaie en circulation, si la monnaie doit rester neutre à l'égard des prix" Voilà pourquoi il faut une croissance de la masse monétaire, mais assez limitée pour que les gains de productivité suffisent à faire tout de même baisser les prix. Même remarque. Sans compter que le "assez limitée", dont je comprends la signification, pose quand même un immense problème quand il s'agit de prendre une décision concrète de politique monétaire. Je pense donc qu'il est raisonnable d'abandonner l'idée qu'on puisse contrôler la variation de la masse monétaire pour accomplir certains objectifs d'inflation ou de croissance économique. Ne jouez pas les imbéciles, vous êtes méchants…C'est surtout sur l'investissement que la déflation pose problême pas sur la consommation courante. Pas sûr non plus… Définissons la déflation comme l'augmentation du pouvoir d'achat de la monnaie exprimé en biens de consommation (définition assez consensuelle…). Alors le mouvement naturel d'une économie capitaliste est d'être en déflation. Comme l'écrit à nouveau Hayek: "ce mode d'organisation de la production permet, en allongeant le détour de production, permet d'obtenir une plus grand quantité de biens de consommation à partir d'un montant donné de moyens originels de production". L'épargne joue un rôle clé dans ce processus: en épargnant, le consommateur déclenche un allongement du détour de production qui va permettre de mettre en adéquation les préférences temporelles des consommateurs et la structure de production. A la sortie de l'opération une plus grande quantité de biens de consommation est disponible pour les consommateurs à un prix unitaire plus faible. Ceci ne décourage pourtant pas l'investissement, au contraire ! L'épargne, en dégageant des ressources initialement allouées à l'achat de biens de consommation, rend plus attractive la production de facteurs de production relativement à la production de biens de consommations. Les facteurs de production se déplacent donc des stades inférieurs (les biens de consommation) aux stades amont du processus de production. C'est un phénomène d'allongement du détour de production conforme aux préférences temporelles des consommateurs. Le fait que les consommateurs diffèrent dans le temps leur consommation ne se paye donc pas par une chute de l'investissement et un marasme économique. C'est au contraire parce que les consommateurs sont près à renoncer à une consommation présente que les investissements nécessaires sont entrepris pour pouvoir produire à l'avenir des biens de consommation à un prix unitaire moindre (autrement dit la valeur de la monnaie exprimée en biens de consommation augmente). Ainsi déflation, investissement et augmentation du niveau de vie ne sont pas antinomiques. On en a un exemple au XIXe siècle. A tres court terme oui, mais il est idiot de croire que les entreprises ne vont pas adapter leur offre. Non, on se met à produire autre chose, des biens de consommation pour le futur ce qui diminue l'offre de biens présents et donc la baisse des prix. Ce que tu décris là, c'est ce que Hayek appelle "l'épargne forcée" qui est à la fois un symptôme et un élément déclencheur de la discoordination des préférences temporelles des consommateurs et de la structure de production. Par conséquent je pense, que contrairement à ce que ta remarque semble sous-entendre, ce mécanisme ne permet pas un rétablissement de la coordination mais laisse présager de sérieux problèmes…
Rincevent Posté 2 décembre 2007 Signaler Posté 2 décembre 2007 Même remarque. Sans compter que le "assez limitée", dont je comprends la signification, pose quand même un immense problème quand il s'agit de prendre une décision concrète de politique monétaire. Je pense donc qu'il est raisonnable d'abandonner l'idée qu'on puisse contrôler la variation de la masse monétaire pour accomplir certains objectifs d'inflation ou de croissance économique. Le sous-entendu était de revenir à un étalon métallique, où la masse monétaire croit doucement par l'extraction de minerais, mais moins vite que la productivité. D'ailleurs, l'idée d'avoir une politique monétaire n'a vraiment de sens qu'hors de l'étalon-métal. Pas sûr non plus… Définissons la déflation comme l'augmentation du pouvoir d'achat de la monnaie exprimé en biens de consommation (définition assez consensuelle…). Alors le mouvement naturel d'une économie capitaliste est d'être en déflation. De fait, il va falloir un jour se mettre d'accord : la déflation est-elle la baisse de la masse monétaire, ou du niveau général des prix ? On navigue entre les deux.
Winston Posté 3 décembre 2007 Signaler Posté 3 décembre 2007 Pas sûr non plus… Définissons la déflation comme l'augmentation du pouvoir d'achat de la monnaie exprimé en biens de consommation (définition assez consensuelle…). Alors le mouvement naturel d'une économie capitaliste est d'être en déflation. Si le pouvoir d'achat de la monnaie augmente de maniere constante et durable, ne devient-elle pas, de fait, le meilleur placement ?
vincponcet Posté 3 décembre 2007 Signaler Posté 3 décembre 2007 Si le pouvoir d'achat de la monnaie augmente de maniere constante et durable, ne devient-elle pas, de fait, le meilleur placement ? Toute décision se fait en contre factuel. Si on est en étalon-or, que le pouvoir d'achat augmente lentement et durablement, forcément, les autres formes de placement auront une rémunération plus forte. Même un marché monétaire sûr aura un taux plus élevé, rien que par le fait que sinon, il n'y aurait pas de préteurs. Pas sûr. L'augmentation de la vitesse de circulation de la monnaie peut compenser la baisse de la quantité de monnaie. Dès lors on ne peut pas faire un lien direct entre déflation et contraction de la masse monétaire. Autrement dit il ne suffit pas de conserver la masse monétaire à un niveau constant pour obtenir une monnaie neutre vis à vis de la structure des prix relatifs. Comme le dit Hayek dans Prix et Production:" toute variation de la vitesse de circulation devrait être compensée par une variation en sens inverse de la quantité de monnaie en circulation, si la monnaie doit rester neutre à l'égard des prix" Même remarque. Sans compter que le "assez limitée", dont je comprends la signification, pose quand même un immense problème quand il s'agit de prendre une décision concrète de politique monétaire. Je pense donc qu'il est raisonnable d'abandonner l'idée qu'on puisse contrôler la variation de la masse monétaire pour accomplir certains objectifs d'inflation ou de croissance économique. Pas sûr non plus… Définissons la déflation comme l'augmentation du pouvoir d'achat de la monnaie exprimé en biens de consommation (définition assez consensuelle…). Alors le mouvement naturel d'une économie capitaliste est d'être en déflation. Comme l'écrit à nouveau Hayek: "ce mode d'organisation de la production permet, en allongeant le détour de production, permet d'obtenir une plus grand quantité de biens de consommation à partir d'un montant donné de moyens originels de production". L'épargne joue un rôle clé dans ce processus: en épargnant, le consommateur déclenche un allongement du détour de production qui va permettre de mettre en adéquation les préférences temporelles des consommateurs et la structure de production. A la sortie de l'opération une plus grande quantité de biens de consommation est disponible pour les consommateurs à un prix unitaire plus faible. Ceci ne décourage pourtant pas l'investissement, au contraire ! L'épargne, en dégageant des ressources initialement allouées à l'achat de biens de consommation, rend plus attractive la production de facteurs de production relativement à la production de biens de consommations. Les facteurs de production se déplacent donc des stades inférieurs (les biens de consommation) aux stades amont du processus de production. C'est un phénomène d'allongement du détour de production conforme aux préférences temporelles des consommateurs. Le fait que les consommateurs diffèrent dans le temps leur consommation ne se paye donc pas par une chute de l'investissement et un marasme économique. C'est au contraire parce que les consommateurs sont près à renoncer à une consommation présente que les investissements nécessaires sont entrepris pour pouvoir produire à l'avenir des biens de consommation à un prix unitaire moindre (autrement dit la valeur de la monnaie exprimée en biens de consommation augmente). Ainsi déflation, investissement et augmentation du niveau de vie ne sont pas antinomiques. On en a un exemple au XIXe siècle. Ce que tu décris là, c'est ce que Hayek appelle "l'épargne forcée" qui est à la fois un symptôme et un élément déclencheur de la discoordination des préférences temporelles des consommateurs et de la structure de production. Par conséquent je pense, que contrairement à ce que ta remarque semble sous-entendre, ce mécanisme ne permet pas un rétablissement de la coordination mais laisse présager de sérieux problèmes… Le concept d"'épargne forcée" de Hayek n'a de sens que dans le cas où il y a eu manipulation monétaire destructurant les prix relatifs. Déjà sur "déflation", il faudrait savoir si l'on parle de "mouvement naturel des prix à la baisse dans une économie libre du fait de l'augmentation de la productivité" ou de "contraction de la masse monétaire". Le premier sens est une bonne chose, la deuxième est généralement la conséquence d'une expansion passée qui a généré un boom artificiel et qui se finit en krack avec faillites, défauts de prêts et donc destruction de monnaie fiat.
Friedrich Posté 3 décembre 2007 Signaler Posté 3 décembre 2007 Si le pouvoir d'achat de la monnaie augmente de maniere constante et durable, ne devient-elle pas, de fait, le meilleur placement ? La bonne question à se poser est: "le meilleur placement par rapport à quoi ?". Si le taux d'épargne volontaire augmente, les perspectives de profit dans la production de biens de consommation deviennent moins attractives que les perspectives de profit dans la production de biens de production grâce à la baisse du taux d'intérêt. Le prix des biens de production va donc augmenter. Ainsi, relativement aux prix des biens de consommation, le prix des biens de production s'accroît. Ce qui signifie que le meilleur placement devient l'investissement dans les stages les plus en amont de la production. Le concept d"'épargne forcée" de Hayek n'a de sens que dans le cas où il y a eu manipulation monétaire destructurant les prix relatifs.Déjà sur "déflation", il faudrait savoir si l'on parle de "mouvement naturel des prix à la baisse dans une économie libre du fait de l'augmentation de la productivité" ou de "contraction de la masse monétaire". Le premier sens est une bonne chose, la deuxième est généralement la conséquence d'une expansion passée qui a généré un boom artificiel et qui se finit en krack avec faillites, défauts de prêts et donc destruction de monnaie fiat. Je suis bien d'accord sur l'épargne forcée. Mais qu'est-ce que l'épargne forcée ? Hayek dit qu'il y a épargne forcée lorsque que "avec leur revenu nominal, les consommateurs obtiennent moins de biens". Il me semblait que c'était la situation que suggérait AB pour rétablir l'équilibre. Or, si on est dans cette situation où le prix unitaire des biens de consommation augmente, c'est qu'on est dans une phase de boom et donc qu'on se dirige vers des problèmes. Quant au mot déflation, c'est effectivement très piégeux. Je pense que tout le monde s'accordera sur le fait que c'est un phénomène monétaire. Disons pour essayer de satisfaire tout le monde que l'inflation correspondrait à politique de crédit laxiste. La déflation correspondrait à une politique de crédit restrictive. En adoptant cette définition, on pourrait avoir une baisse des prix des biens de consommation sans pour autant qu'une politique de crédit restrictive soit menée c'est à dire sans déflation. Dans ce cadre là, contrairement à ce que j'ai pu laissé sous-entendre dans mes précédents posts, la déflation n'est pas la pente naturelle d'une économie saine. Mais la baisse des prix des biens de consommation et donc l'augmentation du "pouvoir d'achat" est bien une bonne chose.
vincponcet Posté 3 décembre 2007 Signaler Posté 3 décembre 2007 La bonne question à se poser est: "le meilleur placement par rapport à quoi ?". Si le taux d'épargne volontaire augmente, les perspectives de profit dans la production de biens de consommation deviennent moins attractives que les perspectives de profit dans la production de biens de production grâce à la baisse du taux d'intérêt. Le prix des biens de production va donc augmenter. Ainsi, relativement aux prix des biens de consommation, le prix des biens de production s'accroît. Ce qui signifie que le meilleur placement devient l'investissement dans les stages les plus en amont de la production.Je suis bien d'accord sur l'épargne forcée. Mais qu'est-ce que l'épargne forcée ? Hayek dit qu'il y a épargne forcée lorsque que "avec leur revenu nominal, les consommateurs obtiennent moins de biens". Il me semblait que c'était la situation que suggérait AB pour rétablir l'équilibre. Or, si on est dans cette situation où le prix unitaire des biens de consommation augmente, c'est qu'on est dans une phase de boom et donc qu'on se dirige vers des problèmes. Quant au mot déflation, c'est effectivement très piégeux. Je pense que tout le monde s'accordera sur le fait que c'est un phénomène monétaire. Disons pour essayer de satisfaire tout le monde que l'inflation correspondrait à politique de crédit laxiste. La déflation correspondrait à une politique de crédit restrictive. En adoptant cette définition, on pourrait avoir une baisse des prix des biens de consommation sans pour autant qu'une politique de crédit restrictive soit menée c'est à dire sans déflation. Dans ce cadre là, contrairement à ce que j'ai pu laissé sous-entendre dans mes précédents posts, la déflation n'est pas la pente naturelle d'une économie saine. Mais la baisse des prix des biens de consommation et donc l'augmentation du "pouvoir d'achat" est bien une bonne chose. La déflation n'est pas forcément une politique. Elle peut être la conséquence d'un crack. Par exemple, en ce moment, avec les crédits immos pourris, le marché interbancaire est quasiment bloqué. Les banques prêtent beaucoup moins aux entreprises et aux ménages. Ceci n'est pas une politique, c'est parce que tout va mal (mais c'est bien entendu la conséquence du boom artificiel passé qui se transforme aujourd'hui en crack). Bref, la contraction de crédit n'est pas forcément une politique. La preuve, les BCs en sont à réduire les taux, preuve qu'elles ne veulent pas restreindre le crédit, mais au contraire, elles veulent le stimuler.
Friedrich Posté 3 décembre 2007 Signaler Posté 3 décembre 2007 La déflation n'est pas forcément une politique. Elle peut être la conséquence d'un crack. Par exemple, en ce moment, avec les crédits immos pourris, le marché interbancaire est quasiment bloqué. Les banques prêtent beaucoup moins aux entreprises et aux ménages. Ceci n'est pas une politique, c'est parce que tout va mal (mais c'est bien entendu la conséquence du boom artificiel passé qui se transforme aujourd'hui en crack). Bref, la contraction de crédit n'est pas forcément une politique. La preuve, les BCs en sont à réduire les taux, preuve qu'elles ne veulent pas restreindre le crédit, mais au contraire, elles veulent le stimuler. Tu es bien susceptible sur l'utilisation du mot politique. La BNP ne peut donc pas avoir une politique de crédit restrictive en ce moment à cause de la crise des subprimes ?
vincponcet Posté 3 décembre 2007 Signaler Posté 3 décembre 2007 Tu es bien susceptible sur l'utilisation du mot politique. La BNP ne peut donc pas avoir une politique de crédit restrictive en ce moment à cause de la crise des subprimes ? Tu peux dire que quand une banque n'a plus de sous, et qu'elle ne prète plus, c'est une politique de l'entreprise. Soit, mais dans ce cas précise de quoi tu parles. Pour des libéraux, une action "privée" ou une action "publique", c'est une distinction essentielle.
Messages recommandés
Archivé
Ce sujet est désormais archivé et ne peut plus recevoir de nouvelles réponses.