Taranne Posté 1 avril 2008 Signaler Posté 1 avril 2008 RebondsPas de liberté pour le libéralisme PIERRE SUITET-MALAKOFF professeur de philosophie, auteur de "Retrouver la radicalité" (Agone) QUOTIDIEN : lundi 31 mars 2008 La Terre se réchauffe. Les inégalités se creusent. Des millions de gens, y compris sous nos latitudes, meurent de faim. La guerre est partout. L'impérialisme et l'intégrisme religieux renaissent de leurs cendres. Les responsables sont nombreux, mais il n'y a qu'un seul coupable: le libéralisme. C'est bien sa main invisible que l'on devine derrière chacune des crises, chacun des cataclysmes qui agitent notre millénaire commençant. Longtemps il fut de bon ton à gauche d'opposer le "bon" libéralisme politique au "mauvais" libéralisme économique; on s'aperçoit de plus en plus qu'ils ne sont que l'avers et l'envers d'une même médaille. C'est certes au second que nous devons la dégradation de notre environnement, mais c'est au premier et à son culte aveugle de la liberté d'expression que de pseudos-experts financés par l'industrie pétrolière peuvent impunément remettre en cause le réchauffement climatique; c'est également lui et sa vision déformée, dénaturée de la liberté de culte qui se mettent en travers d'une véritable politique de lutte contre les manipulations mentales et autres aliénations religieuses. Sur le web, des blogs et des forums se qualifiant sans honte d'ultralibéraux vont jusqu'à prôner l'abolition de la loi Gayssot ou le port d'armes pour tous. Parce qu'il repose sur la "liberté" prise en son sens le plus égoïste, coupée de toute dimension sociale, le libéralisme nuit gravement au vivre-ensemble et rejette les valeurs républicaines - de nombreux libéraux leur préférant le modèle anglo-saxon plus individualiste. Il est également porteur de haine, comme en témoignent les attaques régulières contre les fonctionnaires, accusés de tous les maux, et tous ceux - communistes, marxistes, écologistes, altermondialistes - qui se battent pour un monde un peu moins "libre" mais plus vivable pour chacun. Bref, il est nuisible, dangereux et criminogène comme ont pu l'être le fascisme et le nazisme, à la différence qu'il présente bien et bénéficie d'une indulgence suspecte, quoique pas entièrement inexplicable en ces temps sarkoziens. Nous n'avons bien entendu rien à attendre de ce gouvernement, mais nous pouvons espérer qu'une prochaine alternance pose enfin la question légale du libéralisme - devons-nous permettre à des thèses aussi contraires à ce que doit être une société juste de proliférer sans frein ni contrôle, tel un cancer? devons-nous leur permettre de nous contaminer, ainsi que nos enfants? Ma réponse est: non. Mais que faire en attendant? Eh bien, nous devons résister, et les enseignants sont en première ligne, pas seulement parce que nous sommes dans le colimateur de ceux qui voient en nous des "sales gauchistes". Il nous faut rappeler, défendre les valeurs et les idées qui ont fait notre modernité; la gauche doit retrouver la fierté d'elle-même et se réconcilier avec ces racines. Nous devons rejeter les dérives blairistes et sociales-démocrates qui prétendent dompter le libéralisme alors qu'elles ne font que se vendre à lui. Nous devons, enfin, combattre, ceux qui tentent de miner l'édifice. Alors seulement pouvons-nous espérer sauver ce qui peut encore l'être, et un jour, terrasser la bête immonde.
Normous Posté 1 avril 2008 Signaler Posté 1 avril 2008 Moi, je suis très content. Les choses sont ainsi clarifiées et le masque tombe. A méditer pour tous ceux qui pensent que le salut du libéralisme viendra de la gauche…
José Posté 1 avril 2008 Signaler Posté 1 avril 2008 C'est un poisson d'avril non ? Bah oui… C'est pourtant rare l'auto-dérision chez les gauchistes.
Apollon Posté 1 avril 2008 Signaler Posté 1 avril 2008 Bah oui… C'est pourtant rare l'auto-dérision chez les gauchistes. Tu es tombé dans le panneau à ta manière
free jazz Posté 1 avril 2008 Signaler Posté 1 avril 2008 Edit : baisé par le fish. Mais il y a une spirale inflationniste en la matière là.
José Posté 1 avril 2008 Signaler Posté 1 avril 2008 Tu es tombé dans le panneau à ta manière Google ne donne rien pour Pierre Suitet-Malakoff ni pour Retrouver la radicalité. Pour moi, cet article est bien un gag. (Ou t'aurais-je mal compris ?)
Taranne Posté 1 avril 2008 Auteur Signaler Posté 1 avril 2008 Reconnaissez que c'était crédible. Le pire c'est que je suis sûr qu'il ferait un malheur sur IndyMedia…
Skit Posté 1 avril 2008 Signaler Posté 1 avril 2008 Trop énorme, ça aurait anéanti le "politiquement correct" et puis le libéralisme c'est Sarkozy. Bien joué quand même, j'ai failli y croire.
0100011 Posté 1 avril 2008 Signaler Posté 1 avril 2008 Reconnaissez que c'était crédible. Le pire c'est que je suis sûr qu'il ferait un malheur sur IndyMedia… Pas mal, c'est un peu trop concentré quand même (mais pour les besoins d'un forum c'est parfait). Tente le coup sur Agoravox ou IndyMedia
free jazz Posté 1 avril 2008 Signaler Posté 1 avril 2008 Pas mal, c'est un peu trop concentré quand même (mais pour les besoins d'un forum c'est parfait). Par rapport aux textes de Zizek, Badiou, ou autre Onfray, ça reste quand même très petit bras, je trouve. Dans la même veine, voir par exemple ce modèle type assez hardcore: http://www.monde-diplomatique.fr/livre/grandbond/
Apollon Posté 1 avril 2008 Signaler Posté 1 avril 2008 Google ne donne rien pour Pierre Suitet-Malakoff ni pour Retrouver la radicalité. Pour moi, cet article est bien un gag. (Ou t'aurais-je mal compris ?) Ton commentaire laissait penser que tu croyais que l'article était un poisson de Libé.
José Posté 1 avril 2008 Signaler Posté 1 avril 2008 Ton commentaire laissait penser que tu croyais que l'article était un poisson de Libé. Ben oui, c'est bien ce que je penses. Bon, c'est sûr : tu me fais marcher.
Normous Posté 1 avril 2008 Signaler Posté 1 avril 2008 Reconnaissez que c'était crédible. Le pire c'est que je suis sûr qu'il ferait un malheur sur IndyMedia… Bah propose le alors. Bien joué!
Ronnie Hayek Posté 1 avril 2008 Signaler Posté 1 avril 2008 Franchement, un auteur qui signe du nom d'une commune rouge, ça fleure bon le poisson pourri d'avril. Ton commentaire laissait penser que tu croyais que l'article était un poisson de Libé. Très clairement, c'est bien ainsi que j'ai compris le message lucilien. Par rapport aux textes de Zizek Ancien candidat du parti démocrate-libéral slovène.
Taranne Posté 1 avril 2008 Auteur Signaler Posté 1 avril 2008 Tente le coup sur Agoravox ou IndyMedia C'est fait: http://paris.indymedia.org/article.php3?id_article=97345 Les premiers commentaires sont… encourageants. P.S: Ce fil serait plus à sa place dans la Taverne.
0100011 Posté 1 avril 2008 Signaler Posté 1 avril 2008 C'est fait: http://paris.indymedia.org/article.php3?id_article=97345 Les premiers commentaires sont… encourageants. P.S: Ce fil serait plus à sa place dans la Taverne. Enorme
A.B. Posté 1 avril 2008 Signaler Posté 1 avril 2008 Texte excellent! J'y ai cru jusqu'à la fin, et j'avais un sourir jusqu'aux oreilles (enfin ils tombent le masque, comme Normous)
DiabloSwing Posté 1 avril 2008 Signaler Posté 1 avril 2008 Taranne, il faut être un brin schyzophrène pour pondre un pareil texte
Harald Posté 1 avril 2008 Signaler Posté 1 avril 2008 Taranne, il faut être un brin schyzophrène pour pondre un pareil texte C'est un exercice de style assez amusant pour qui veut se donner la peine de pénétrer la psychologie de ces clowns. Il y a quelques années, j'avais publié ça à l'occasion d'un concours lancé par la Page Libérale. J'avais terminé deuxième dans la catégorie extrême-gauche : Camarades,Le complot est maintenant dévoilé. L'odieux gouvernement ultra-libéral capitaliste dirigé par le traître Chirac et son valet Raffarin à la solde du MEDEF veulent spolier les travailleurs des masses salariales laborieuses des acquis légués par leurs anciens au dur prix de leur sang. Ils se sont entendus avec les autres profiteurs européens pour tenter de mettre fin au monopole de la Sécurité Sociale. ILS NE PASSERONT PAS ! Nous n'allons pas les laisser brader cette merveille mise en place à la fin de la guerre par les camarades du glorieux Conseil National de la Résistance. Il est hors de question qu'une internationale de marchands de canons, de parasites capitalistes puisse toucher ne serait ce qu'à un cheveu de ce formidable acquis social chèrement payé par nos camarades résistants. Nous devons entrer en résistance nous aussi contre ce programme méticuleux destiné à mettre à genoux le prolétariat français puis européen. Il est temps de nous replonger dans nos racines afin de retrouver la vigueur révolutionnaire de nos prédécesseurs. Camarades, souvenez vous des communards de 1871, souvenez vous de Louise Michel. Elle fut la première à tenter de briser les chaînes bourgeoises capitalistes qui brimaient le prolétariat. Souvenez vous de l'ardeur du Camarade Suprême Lénine qui réussit en 1917 à renverser l'odieux régime tsariste des exploiteurs du peuple. Il est temps de les rejoindre et de reprendre le combat contre cette bourgeoisie qui nous exploite. L'histoire nous a montré qu'elle n'hésitait pas à recourir à la violence pour nous faire taire. Cette violence s'exprime par le biais de son outil, l'Etat et sa police. Brisons cet Etat et nous briserons l'instrument que la bourgeoisie utilise pour nous exploiter et nous faire taire. Certains tentent de nous faire croire que la mondialisation que réclament les salauds de droite permettrait à chacun de vivre mieux allant jusqu'à présenter cela sous la forme d'un village mondial. Ce n'est que l'ultime version à peine déguisée d'un néo-colonialisme destiné à exploiter encore plus les nations les plus pauvres afin que les nantis puissent continuer à s 'enrichir. Refusons la culture capitaliste car elle ne véhicule que des valeurs négatives comme le sexisme et le racisme et l'exploitation. Ils vont même jusqu'à exploiter les enfants de toutes les manières possibles. Dans les pays pauvres ils en font des esclaves destinés à travailler dans leurs usines, chez nous ils en font de véritables consommateurs, cibles de la plus odieuse publicité destinée à leur faire acheter des jeux vidéo inutiles qui les coupent de toute réalité sociale et culturelle. La société capitaliste ne repose que sur des bases perverses. Elle hiérarchise la société en classe dominante et prolétariat dominé, elle rabaisse la femme en tant qu'objet, soumise dans un système patriarcal exploiteur, ce même système patriarcal exprimant d'ailleurs également sa violence contre les enfants. Nous communistes révolutionnaires, nous luttons contre le capitalisme qui n'a d'autre but que d'asservir les prolétaires. Aussi nous appelons tous les camarades à s'imprégner de l'enseignement de Mao Zedong " Chaque communiste doit s'assimiler cette vérité que 'le pouvoir est au bout du fusil' ". Ce n'est que lorsque chacun aura intégré cette vérité que la révolution prolétarienne pourra commencer.
h16 Posté 2 avril 2008 Signaler Posté 2 avril 2008 Franchement, ces textes devraient être envoyés à l'Huma, Rue89, Vomigorax ou consors. Je suis certain que l'un d'eux finirait publié.
Bob Posté 2 avril 2008 Signaler Posté 2 avril 2008 C'est un exercice de style assez amusant pour qui veut se donner la peine de pénétrer la psychologie de ces clowns.Il y a quelques années, j'avais publié ça à l'occasion d'un concours lancé par la Page Libérale. J'avais terminé deuxième dans la catégorie extrême-gauche : Bravo ! mais c'est un peu daté, aujourd'hui il faudrait rajouter quelques "éco-citoyens", "vivre ensemble", et perler du réchauffement déréglement climatique.
Taranne Posté 2 avril 2008 Auteur Signaler Posté 2 avril 2008 Dernier commentaire en date sur IndyMerdia: Très bonne analyseLe libéralisme est effectivement "nuisible, dangereux et criminogène comme ont pu l'être le fascisme et le nazisme" Loin de moi ici de juxtaposer fascisme et communisme, mais n'oublions pas non plus que le communisme a été dans la forme qui a été pratiqué une aventure criminogène également ! Si son intention de départ est plus que louable, l'aventure s'est bien mal finie, malheureusement. le 2/04/2008 à 08h56
Serge Posté 2 avril 2008 Signaler Posté 2 avril 2008 Bien joué. Par contre, un vrai article sur Libé le 1er avril… «Avec les catastrophes à venir, le business devra changer»Rajendra Pachauri, Nobel de la paix et patron du Giec Recueilli par CHRISTIAN LOSSON QUOTIDIEN : mardi 1 avril 2008 L’Indien Rajendra Pachauri est président du Giec, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, co-prix Nobel de la paix 2007, aux côtés d’Al Gore. Par l’intensification de ses flux commerciaux, la mondialisation accélère-t-elle le changement climatique ? Tout dépend. Elle peut-être positive si elle permet l’échange et la promotion de technologies propres. Elle peut pousser des pays du Nord à faciliter l’adoption, par exemple au Sud, de climatiseurs plus économes, de matériaux de construction plus verts, d’énergies plus propres. Mais la mondialisation peut s’avérer négative quand elle permet de trouver sur les étalages européens, en plein hiver, des framboises du Chili. Toute croissance n’est pas forcément bonne. Mais c’est la loi de l’offre et de la demande, non ? Elle n’est pas bonne quand elle permet de rayer l’impact du coût carbone du produit ! La seule solution consiste à fixer un prix au carbone, via une taxe par exemple. Quand le bilan carbone sera intégré dans les prix des marchandises et des biens et services, on connaîtra le vrai, le juste prix, y compris celui des dommages collatéraux faits à l’environnement. Et là, ce sera dissuasif… La Tata Nano, voiture bon marché destinée à inonder le marché indien, montre-t-elle que développement et lutte pour l’environnement sont inconciliables ? Cette voiture tient du cauchemar, syndrome du fiasco des politiques de transport public. Les pays en développement ou émergents sont imprégnés par les images de prospérité des pays riches. Leur imaginaire baigne dans la consommation, la culture occidentale; difficile de changer ces modèles-là. D’autant que la croissance a permis à une partie de cette population d’avoir les moyens de changer de niveau de vie. Il faut pourtant faire comprendre que le contexte global a changé. Que les vieux paramètres d’une croissance tirant le développement ne suffisent plus. Qu’il faut changer de curseur de compréhension du monde, sauf à faire porter un fardeau insupportable à la Terre. Que les citoyens des pays développés changent aussi leur comportement consumériste. Comment aller vers cette rupture de civilisation ? En mangeant moins de viande, (et plus de poisson ) au bilan carbone énorme. En favorisant le transport public, dont les gains seront positifs, à terme, sur la santé publique. En ayant conscience des cataclysmes à venir avec la montée des océans, le péril des guerres de l’eau. En créant dès à présent des emplois dans la mitigation [l’atténuation des dommages par la prévention, ndlr], sauf à risquer de perdre 3 % de croissance mondiale en 2030 ! On doit agir sur tous les fronts. Le «greenwashing», la récupération du credo écolo par les firmes, vous agace-t-il ? La seule réponse à apporter passe par la société civile. Elle doit jouer un rôle de vigie, de veille, et dénoncer les firmes qui se servent de l’environnement sans modifier leur comportement. En parlant «vert» en communiquant «vert», les entreprises exposent leur image, leur réputation, leur histoire. Aux ONG, à l’opinion publique, aux médias de les fustiger lorsque ce ne sont que des mots. Quand des pétroliers, comme British Petroleum, allouent une partie de leurs ressources vers les énergies vertes, il faut les encourager. Quand d’autres ne font rien, à part tenter de torpiller tout accord international sur le climat, il faut le dénoncer. Vous ne préférez pas des normes contraignantes à du volontarisme ? Non. Je crois davantage à la prise de conscience, à l’image de Global Compact, où des entreprises et ONG travaillant avec les Nations unies. Les gouvernements ne peuvent pas tout faire. Et on ne peut pas revenir à l’époque d’une sorte de communisme où l’Etat déciderait de tout, où la bureaucratie régnerait en maître. Je crois plus à la prise de conscience : pendant les guerres, les comportements se modifient. Avec les catastrophes annoncées, le monde du business devra changer lui aussi. L’avenir est à ceux qui anticiperont la civilisation «low carbon»… On vous a peu entendu sur le nucléaire… La solution n’est pas simple. Certains pays peuvent se doter de cette source d’énergie, d’autres pas. Le nucléaire n’est ni la solution universelle ni la panacée. Pour la première fois, le Giec en a parlé : on ne peut ignorer cette technologie. Mais il faut enfin en comprendre les risques et les incertitudes.
José Posté 2 avril 2008 Signaler Posté 2 avril 2008 …la mondialisation peut s’avérer négative quand elle permet de trouver sur les étalages européens, en plein hiver, des framboises du Chili. Con-nard. Les pays en développement ou émergents sont imprégnés par les images de prospérité des pays riches. Leur imaginaire baigne dans la consommation, la culture occidentale; difficile de changer ces modèles-là. Con-nard.
Taranne Posté 2 avril 2008 Auteur Signaler Posté 2 avril 2008 Comment aller vers cette rupture de civilisation ?En mangeant moins de viande, au bilan carbone énorme. En favorisant le transport public, dont les gains seront positifs, à terme, sur la santé publique. En ayant conscience des cataclysmes à venir avec la montée des océans, le péril des guerres de l’eau. En créant dès à présent des emplois dans la mitigation [l’atténuation des dommages par la prévention, ndlr], sauf à risquer de perdre 3 % de croissance mondiale en 2030 ! On doit agir sur tous les fronts. Bref, le seul moyen de "sauver" la planète c'est l'ascèse: tu sauveras la planète, tu vivras plus longtemps, mais en te faisant ch..r. Pas très vendeur.
Messages recommandés
Archivé
Ce sujet est désormais archivé et ne peut plus recevoir de nouvelles réponses.