0100011 Posté 29 mai 2008 Signaler Posté 29 mai 2008 Quand je m'étais penché là-dessus, mais d'assez loin, j'étais plutôt du côté de l'interprétation de Copenhague. Dommage car l'ami Erwin dans ses interrogations sur les notions relatives sujet/objet, sur le fait que l'hypothèse de continuité ne soit pas si raisonnable qu'on veuille bien le croire (c'est le point que je trouve le plus fort), me semble nettement plus profond et subtil (en tous cas c'est plus élégamment fait de sa part). Un joli coup de griffe d'un félin à un mastodonthe théorique pataud.
LeSanton Posté 29 mai 2008 Auteur Signaler Posté 29 mai 2008 Hmm pour le coup, j'ai un peu étudié la seconde question (GIEC). Les chercheurs sont tout à fait légitimes dans leur volonté de modéliser le climat. Ce qui ne l'est pas, c'est d'exagérer la confiance dans les résultats, de cacher ou minimiser des incertitudes majeures, de manipuler l'opinion publique et de prendre des décisions sur une base aussi mince. Mais tu sembles dire que la modélisation elle-même est vaine, ce que je ne crois pas un instant : en science, on travaille partout avec des modèles, pas seulement dans le climat, et il va de soi que ces modèles sont toujours perfectibles. Il faut en revanche savoir raison garder sur leur efficacité prédictive et ne pas s'engager dans des aventures politico-médiatiques n'apportant rien à la science (ni à l'humanité). Je ne dis pas que les modèles ne servent à rien mais qu'en l'absence d'expérimentations possibles…ils restent seulement des modèles invérifiables, donc non acceptables en tant que vérités scientifiques. Pour ce qui est des modèles du GIEC, de très nombreux scientifiques remettent en question les hypothèses et les approximations de ces modèles, il y a sur le forum un fil "le réchauffement climatique" dans le forum "politique et questions de société" (78 pages!) suffisamment fourni en réfutations du réchauffement ou de l'origine anthropique du réchauffement.
EcoGuy Posté 29 mai 2008 Signaler Posté 29 mai 2008 Le passage sur la masse totale de l'univers me paraît extrêmement douteux. La masse ne se manifeste pas uniquement par la gravitation mais aussi par l'inertie (concept d'ailleurs mystérieux, qui n'a toujours pas reçu d'explication et que l'on accepte comme une prémisse). Si je me souviens bien, le fait que la masse gravitationnelle et la masse inertielle coïncident parfaitement n'a pas toujours été évident mais a été vérifié (à plusieurs décimales ) par l'expérience. Et puis, il y a le concept plus moderne d'équivalence masse-énergie. Autrement dit, il n'y a nul besoin de faire appel à un univers extérieur pour définir le concept de masse. +1 Dans la relativité générale, la densité locale d'énergie définit la courbure locale de l'espace temps. (on a une égalité entre le tenseur masse-énergie et le tenseur de la métrique espace-temps si je me souviens bien) Il s'ensuit qu'on peut mesurer la masse de l'univers en étudiant la géométrie de l'univers. Il y a quand même un souci: l'essentiel de la masse n'est pas visible, c'est le problème de "la matière noire", et on ne sait pas de quoi elle est faite. Il y a quelques "candidats" possibles, mais la science a du mal a valider ces "candidats" par rapport aux observations effectuées. De plus, il semble que l'univers subit non pas un ralentissement de son expansion, mais une accélération, et on ne sait pas sous l'action de quelle force. En fait, ce qui est sûr, c'est que c'est le bordel dans la théorie du big bang. En gros, ça marche, mais dans les détails, ça ne colle plus, alors on ajoute cycles et épicycles à la théorie, en attendant les Copernic et Keppler modernes.
LeSanton Posté 29 mai 2008 Auteur Signaler Posté 29 mai 2008 Je ne crois pas car il s'agit d'avoir tout l'espace-temps de l'univers, alors que les équations d'Einstein ne donnent que des solutions locales (dérivées). Mais il vaudrait bcp mieux aller voir sur le site du professeur Magnan, par exemple, qui en parle abondamment et dans le détail.
LeSanton Posté 29 mai 2008 Auteur Signaler Posté 29 mai 2008 Toujours dans la cosmologie, mais du côté de la recherche de phénomènes célestes par la détection d'ondes gravitationnelles prévues par la Relativité, avec les dispositifs expérimentaux américains LIGO et franco-italien EGO/VIRGO.(déja posté, Rincevent? ) VIRGO Vous y trouverez le physics book, les principes et descriptifs des dispositifs de mesures, le logbook quotidien et de belles images. A comparer avec les dispositifs américains, entrés en service 2/3 ans aupravant (Virgo fonctionne depuis 2005) Bien entendu, ces deux consortiums travaillent ensemble. A ma connaissance, il n'y a pas encore eu d'annonces de détections reliées à des phénomènes astrophysiques, la sensibilité des appareils étant encore insuffisante.
Rincevent Posté 30 mai 2008 Signaler Posté 30 mai 2008 […] sur le fait que l'hypothèse de continuité ne soit pas si raisonnable qu'on veuille bien le croire […] Indeed. C'est une des grandes idées de la loop quantum gravity, me semble-t-il.
LeSanton Posté 12 juin 2008 Auteur Signaler Posté 12 juin 2008 Le satellite Glast scrutera la violence de l'univers The Gamma-ray Large Area Space Telescope (GLAST) will open this high-energy world to exploration and help us to answer these questions. With GLAST, astronomers will at long last have a superior tool to study how black holes, notorious for pulling matter in, can accelerate jets of gas outward at fantastic speeds. Physicists will be able to study subatomic particles at energies far greater than those seen in ground-based particle accelerators. And cosmologists will gain valuable information about the birth and early evolution of the Universe.NASA GLAST website
CMuller Posté 12 juin 2008 Signaler Posté 12 juin 2008 Dommage car l'ami Erwin dans ses interrogations sur les notions relatives sujet/objet, sur le fait que l'hypothèse de continuité ne soit pas si raisonnable qu'on veuille bien le croire (c'est le point que je trouve le plus fort), me semble nettement plus profond et subtil (en tous cas c'est plus élégamment fait de sa part). Un joli coup de griffe d'un félin à un mastodonthe théorique pataud. Ah j'avais manqué votre réponse. Que je ne comprends pas bien d'ailleurs, elle est trop allusive (la quantique s'étant fondée dès le départ sur la discontinuité, le continu n'a bien sûr rien de raisonnable pour conceptualiser ou modéliser cette échelle). Sur le félin zombie et l'interface possibles/observables (ou quantique/classique), j'ai lu que la décohérence apportait un début de solution satisfaisant mathématiciens et théoriciens physiques, avec quelques confirmations expérimentales. Mais en simple observateur et sans suivre le détail des passionnants débats, ce dont je serais bien incapable. J'en profite pour signaler le récent ouvrage du stimulant Roland Omnès, dont je viens d'achever la lecture :
0100011 Posté 13 juin 2008 Signaler Posté 13 juin 2008 Ah j'avais manqué votre réponse. Que je ne comprends pas bien d'ailleurs, elle est trop allusive (la quantique s'étant fondée dès le départ sur la discontinuité, le continu n'a bien sûr rien de raisonnable pour conceptualiser ou modéliser cette échelle). Ce "bien sûr" est un peu rapide et ce n'est pas si évident que ça a première vue. Par exemple il y a des implications importantes sur ce qu'on pense de la causalité : si la trajectoire d'une particule n'est pas continue que se passe-t-il entre les points successifs, elle est où la particule ? Et d'aileurs comment être sûr qu'il s'agisse de la même particule ? Si je suis elliptique c'est pour vous pousser à lire Schrödinger et ses opinions sur le sujet : je ne pourrais au mieux que les déformer (et puis sur un forum ça ferait un paté assez illisible).
CMuller Posté 13 juin 2008 Signaler Posté 13 juin 2008 Ce "bien sûr" est un peu rapide et ce n'est pas si évident que ça a première vue. Par exemple il y a des implications importantes sur ce qu'on pense de la causalité : si la trajectoire d'une particule n'est pas continue que se passe-t-il entre les points successifs, elle est où la particule ? Et d'aileurs comment être sûr qu'il s'agisse de la même particule ? Si je suis elliptique c'est pour vous pousser à lire Schrödinger et ses opinions sur le sujet : je ne pourrais au mieux que les déformer (et puis sur un forum ça ferait un paté assez illisible). Mais rassurez-vous, vous m'avez convaincu de les (re-)lire, hélas ils sont dans des cartons pour le moment. A mon tour, je vous invite à lire Omnès (la référence ci-dessus ou les précédents sur la physique quantique), car cet auteur a le mérite assez rare d'être au fait des dernières avancées mathématiques et physiques dans le domaine quantique, mais aussi d'être intéressé par la philosophie des sciences et la philosophie tout court. Il ne sacrifie pas à la vulgarisation facile et il y a des pages extrêmement denses sur l'éloignement de la physique quantique et de le RG au regard des intuitions de sens commun ayant guidé la science jusqu'au début du XXe siècle (distinction du temps et de l'espace, continuité du mouvement, causalité, localité et unicité de la réalité, etc.). L'auteur discute également l'état des épistémologies mathématiques (réalisme, formalisme, constructivisme, logicisme, etc.) au regard de l'évolution des sciences au XXe siècle, après la génération des fondateurs de la quantique.
LeSanton Posté 29 juillet 2008 Auteur Signaler Posté 29 juillet 2008 Un peu de détente, avec les dernières peurs modernes, et des nouvelles de la future inauguration du LHC en octobre: Ainsi, au mois de mars dernier, Walter Wagner et Luis Sancho - respectivement docteur en droit et écrivain (notez qu'ils ne sont pas physiciens) - ont porté plainte contre le projet du CERN devant la Cour fédérale de Hawaï, alléguant que la mise en marche du LHC «pourrait provoquer un trou noir et détruire la Terre», souligne cet article de l'Express. Peu impressionné par ces hypothèses catastrophistes, le CERN ne s'est même pas présenté à ce procès, le mois dernier. http://science.branchez-vous.com/2008/07/la_terre_bientot_engloutie_dan.html http://public.web.cern.ch/public/Welcome-fr.html D'ici à ce que des mouvements militent pour la décroissance de l'univers… Peut-êre n'existons-nous plus, sans le savoir, ce qui ne change strictement rien: Les bulles de vide Selon certaines conjectures, l'Univers ne se trouverait pas dans sa configuration la plus stable et des perturbations causées par le LHC pourraient le faire basculer dans un état plus stable, appelé « bulle de vide » où nous ne pourrions pas exister. Si le LHC peut produire cet effet, les rayons cosmiques le peuvent aussi. Comme aucune de ces bulles de vide n’a été produite dans l’univers visible, elles ne seront pas produites au LHC
LeSanton Posté 29 juillet 2008 Auteur Signaler Posté 29 juillet 2008 Une parabole amusante de Patrick Janot, chercheur au CERN (voir sur le site): On demande à un ingénieur, un expérimentateur, un théoricien et un mystique de dire quelle est la plus grande invention de tous les temps. L'ingénieur choisit le feu, qui donna à l'espèce humaine le pouvoir sur la matière. L'expérimentateur choisit la roue, qui apporta à l'espèce humaine le pouvoir sur l'espace. Le théoricien choisit l'alphabet, qui donna à l'espèce humaine le pouvoir sur les symboles. Le mystique porte son choix sur la bouteille thermos. « Pourquoi ? » demandent les autres. « Parce ce qu'elle garde les liquides chauds en hiver et froids en été. » « Et alors ? » répondent en chœur les autres. Le mystique répond : « Réfléchissez… cette misérable bouteille : comment sait-elle ? » Cela me fait repenser à cerains débats ici-même ou ailleurs.
LeSanton Posté 2 août 2008 Auteur Signaler Posté 2 août 2008 Les enjeux scientifiques du LHC. http://defis.cea.fr/defis/127/cea_defis127_04_10.pdf Le plus décevant serait peut-être que l'on confirme seulement le modèle standard, auquel cas on n'aurait rien appris (et dépensé des milliards pour rien).
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