LeSanton Posté 2 juillet 2008 Signaler Posté 2 juillet 2008 Certes, ce que tu soulignes, c'est peut-être que les niveaux d'exigence de la sagesse bouddhiste et de la foi chrétienne expliquent leur succès quantitatif : quelques centaines de millions contre 2 milliards. Cela plaide pour moi en faveur de la première D'ailleurs, dans d'autres discussions, certaines personnes ont sugéré que derrière le chiffre de 2 milliards de chrétiens, il y a plein de gens qui ne devraient pas y être comptabilisés. Débat interne à cette foi, je n'ai pas d'avis.Par ailleurs, le bouddhisme précise lui-même les niveaux d'appartenance à sa communauté (le Sangha) : tous n'atteignent pas le même niveau, mais cela ne dépend que d'eux (de leur pratique méditative). En soi, on peut être bouddhiste en suivant les dharma de base avec plus ou moins d'assiduité, tout comme on peut être chrétien en faisant le strict minimum. Seuls les "grands chrétiens" comme les saints ou les mystiques parviennent à des vies ou des visions exemplaires. Etre réellement bouddhiste demande l'ascèse et le retrait du monde. Seuls les "grands chrétiens" comme les saints ou les mystiques parviennent à des vies ou des visions exemplaires. Pour le christianisme, l'important avant tout est la foi, et les visions des saints ne sont pas le résultat de leur niveau de spiritualité mais un don de Dieu (les apparitions de la Vierge à Fatima ne l'ont pas été en présence de saints mais pour de petites paysannes incultes).
CMuller Posté 2 juillet 2008 Signaler Posté 2 juillet 2008 Etre réellement bouddhiste demande l'ascèse et le retrait du monde.(…) Non. Là, tu fais un jugement bien trop simpliste par rapport aux différentes écoles bouddhistes, dont tous les pratiquants ne sont pas enfermés dans des monastères. C'est comme si un bouddhiste disait : pour être vraiment chrétien, je dois vivre reclus pour suivre à la lettre les commandements les plus exigeants du Seigneur. Dans le bouddhisme du Grand Véhicule (qui fut un peu vis à vis du Petit Véhicule ce que le christianisme fut au judaïsme, mais l'analogie a beaucoup de limites), chaque être possède en lui la matrice de l'éveil, et les laïcs peuvent atteindre diverses formes ou stades de nirvana. Mais il n'y a rien qui ressemble dans le bouddhisme à l'accession à un paradis après la mort, approche qui est un non-sens dans cette sagesse. Donc évidemment, l'option binaire je suis sauvé / je suis damné n'existe pas.
LeSanton Posté 2 juillet 2008 Signaler Posté 2 juillet 2008 Non. Là, tu fais un jugement bien trop simpliste par rapport aux différentes écoles bouddhistes, dont tous les pratiquants ne sont pas enfermés dans des monastères. C'est comme si un bouddhiste disait : pour être vraiment chrétien, je dois vivre reclus pour suivre à la lettre les commandements les plus exigeants du Seigneur. Ce n'est pas "comme", puisque le christianisme ne le réclame pas. Et s'il y a des niveaux, c'est parce qu'il y a une hiérarchie entre les pratiquants, tous n'accèderont pas au niveau suprême. Dans le bouddhisme du Grand Véhicule (qui fut un peu vis à vis du Petit Véhicule ce que le christianisme fut au judaïsme, mais l'analogie a beaucoup de limites), chaque être possède en lui la matrice de l'éveil, et les laïcs peuvent atteindre diverses formes ou stades de nirvana. Emprunter la voie du Grand Véhicule est seulement une aspiration à devenir "buddha parfaitement éveillé", ce qui n'est accessible qu'à certains. Mais il n'y a rien qui ressemble dans le bouddhisme à l'accession à un paradis après la mort, approche qui est un non-sens dans cette sagesse. Donc évidemment, l'option binaire je suis sauvé / je suis damné n'existe pas. Personne n'a prétendu cela, on s'efforce au contraire à différencier.
CMuller Posté 2 juillet 2008 Signaler Posté 2 juillet 2008 (…)Personne n'a prétendu cela, on s'efforce au contraire à différencier. Oui mais pour différencier, il ne faut pas caricaturer. Je répondais surtout à : Les occidentaux attirés par la "grandeur" du bouddhisme doivent rejoindre derechef les lamaseries et quitter le mode de vie occidental. Il y a des Occidentaux attirés par la grandeur du bouddhisme (plutôt sa sagesse et ses intuitions en général), on observe qu'ils ne rejoignent pas tous les lamasseries. Ils seront sûrement amenés à le faire s'ils veulent approfondir la voie qu'ils ont choisie, mais rien ne les y contraint en soi, ils peuvent se satisfaire de l'état où ils sont parvenus selon leur assiduité.
LeSanton Posté 2 juillet 2008 Signaler Posté 2 juillet 2008 Il n'y a pas de caricature mais le respect de ce qu'est la religion, la vraie, pas celle dont raffolent les occidentaux dans leur bouddhisme de supermarché. Le bouddhisme auquel adhèrent ces derniers est un bouddhisme sans religion, un bouddhisme à la carte, c'est une philosophie de l'existence (ce qu'est en partie le bouddhisme), centré sur leur égo (alors qu'on enseigne le dépassement de celui-ci), le but étant de ne plus souffrir et d'atteindre un état supérieur de conscience de son égo, ce qui est une caricature du bouddhisme. Ce n'est pas le bouddhisme religieux, qui est une vraie mystique de la Vérité du monde, une ascèse vers un état d'éveillé auquel n'accèdent que les plus religieux. La communauté des adeptes, les laïcs, observent les pratiques mais ne sont que des bouddhistes de deuxième rang.
melodius Posté 2 juillet 2008 Signaler Posté 2 juillet 2008 Six siècles avant il y eu aussi Zoroastre. Le zoroastrisme contient d'ailleurs des idées fortement libérales:http://fr.wikipedia.org/wiki/Zoroastrisme#Les_principes Et toujours six siècles avant, Lao-tseu fit encore plus libéral avec son taoisme préfigurant l'anarcho-capitalisme. Pour Zoroastre, je connais mal, mais à lire le wiki français on a l'impression qu'il était un genre de baba-cool féministe avant l'heure, et donc je suspicionne qu'il y a poisson serpentin sous caillou. Pour Lao-Tseu, que je connais un peu mieux, tu déconnes à donf. Il "préfigure" tout ce que tu veux, mais quitte à préfigurer, il préfigure Tintin avant de préfigurer quoi que ce soit qui ressemble de près ou de loin à l'anarcho-capitalisme. Ca me rappelle un zozo de mes connaissances qui tenait absolument à faire passer Orwell, qui s'est dit socialo toute sa vie et à très juste titre, pour un libéral. Si on laissait la récup aux écolos ? PS : tu me diras que Lao Tseu, contrairement à Orwell, était turc…
Harald Posté 2 juillet 2008 Signaler Posté 2 juillet 2008 Pour Zoroastre, je connais mal, mais à lire le wiki français on a l'impression qu'il était un genre de baba-cool féministe avant l'heure, et donc je suspicionne qu'il y a poisson serpentin sous caillou. Zoroastre était turc, donc il éclatait tout le monde.
melodius Posté 2 juillet 2008 Signaler Posté 2 juillet 2008 Zoroastre était turc C'est là son moindre défaut.
Rincevent Posté 3 juillet 2008 Signaler Posté 3 juillet 2008 Six siècles avant ton Christ, Bouddha a apporté un message tout aussi universel et sans aucune considération d'appartenance, de classe, de statut, etc. Six siècles avant il y eu aussi Zoroastre. Le zoroastrisme contient d'ailleurs des idées fortement libérales: […]Et toujours six siècles avant, Lao-tseu fit encore plus libéral avec son taoisme préfigurant l'anarcho-capitalisme. Ajoutons la naissance du Jaïnisme, le siècle d'or grec, l'essentiel de la rédaction du Pentateuque… Le VIème siècle avant notre ère fut vraiment prolifique.
h16 Posté 3 juillet 2008 Signaler Posté 3 juillet 2008 Ajoutons la naissance du Jaïnisme, le siècle d'or grec, l'essentiel de la rédaction du Pentateuque… Le VIème siècle avant notre ère fut vraiment prolifique. Eh oui, depuis, tout fout le camp. 27 siècles de dégringolade… Quelle misère.
alex6 Posté 3 juillet 2008 Signaler Posté 3 juillet 2008 L'égalité des hommes, je l'admets devant la loi. Partout ailleurs, non, certainement pas une égalité ontologique. Là où tu vois un progrès, je vois donc une régression égalitaire, une morale de troupeau, un avilissement des élites, etc. Donc tu le constates, chacun ses convictions, en l'occurrence c'est toi qui sacrifie au progressisme historique si conspué ailleurs. On voit fort bien certaines racines religieuses de la modernité, qui a laïcisé les grands espoirs chrétiens. Je corrige : de certaines idéologies et philosophies modernes. Car fort heureusement, l'obsession de l'égalité et du progrès ne concerne pas tous les excercices de la raison moderne. Que repondre, pour moi c'est du charabia complet. Six siècles avant ton Christ, Bouddha a apporté un message tout aussi universel et sans aucune considération d'appartenance, de classe, de statut, etc. Accessoirement, j'ai toujours trouvé le bouddhisme beaucoup plus intelligent et évocateur que la Bible (simple avis personnel). Je doute vraiment qu'en face de moi tu te permettrais ces libertes de language. Preferer le bouddhisme au christianisme pourquoi pas mais il est une evidence du cote liberalisme, c'est que ce dernier est ne sur le terreau chretien tandis que le terreau bouddhiste a enfante un des pire communisme d'acceptation populaire, c'est-a-dire existant encore dans de nombreux pays pratiquant cette religion (j'y inclue le confusianisme qui est par nature tres proche) La raison se trouve dans le pur materialisme bouddhiste qui refuse toute transcendance et laisse la porte ouverte a la construction de Babylone, logique refusee dans le principe et combattue par le christianisme. Ce n'est d'ailleurs pas par hasard si le christianisme fut un rempart puissant contre le communisme tandis que le bouddhisme n'a jamais pu lutter contre lui. Pour ce qui est de l'intelligence, encore une fois c'est sans rapport avec le sujet. De mon point de vue les chretiens ne sont pas plus ou moins intelligents, cela n'a strictement rien a voir avec la question de l'influence culturelle. Les divers peuples asiatiques sont de grands peuples, tout comme les peuples musulmans, juifs ou autres. Je considere cette question de l'influence chretienne sur l'europe comme purement detache de mes croyances, objectivite que tu as mis de cote pour remettre en permanence une couche sur le niveau de cretinerie des croyants. Je te garantie que tu ferais moins le malin en face de moi, mais c'est tres revelateur du genre d'interlocuteur que tu es. Je note que tu as laisse tomber le sujet du sacrifice sous l'antiquite, plutot etonnant pour quelqu'un se voulant tres cultive mais ne connaissant pas une caracteristique archi-connue de ces idoles.
Ronnie Hayek Posté 3 juillet 2008 Signaler Posté 3 juillet 2008 Preferer le bouddhisme au christianisme pourquoi pas mais il est une evidence du cote liberalisme, c'est que ce dernier est ne sur le terreau chretien tandis que le terreau bouddhiste a enfante un des pire communisme d'acceptation populaire, c'est-a-dire existant encore dans de nombreux pays pratiquant cette religion (j'y inclue le confusianisme qui est par nature tres proche) Le bouddhisme theravada a ainsi exercé une influence notable sur le futur Pol Pot.
walter-rebuttand Posté 3 juillet 2008 Signaler Posté 3 juillet 2008 Le bouddhisme theravada a ainsi exercé une influence notable sur le futur Pol Pot. Le plus intéressant dans le bouddhisme, c'est une série de techniques de méditation qui semblent avoir une influence positive sur le niveau de bonheur ressenti.
José Posté 3 juillet 2008 Signaler Posté 3 juillet 2008 …une série de techniques de méditation qui semblent avoir une influence positive sur le niveau de bonheur ressenti. Il y a mieux que le bouddhisme. Accessible à tous :
Ronnie Hayek Posté 3 juillet 2008 Signaler Posté 3 juillet 2008 Le plus intéressant dans le bouddhisme, c'est une série de techniques de méditation qui semblent avoir une influence positive sur le niveau de bonheur ressenti. J'ai l'impression que c'est plutôt le bouddhisme revu et corrigé par l'homme occidental-en-quête-de-sens.
Harald Posté 3 juillet 2008 Signaler Posté 3 juillet 2008 Six siècles avant ton Christ, Bouddha a apporté un message tout aussi universel et sans aucune considération d'appartenance, de classe, de statut, etc. Accessoirement, j'ai toujours trouvé le bouddhisme beaucoup plus intelligent et évocateur que la Bible (simple avis personnel). Ah la sagesse des indes… Chaque année en Inde, le 25 janvier, des groupes religieux veulent contraindre les élèves des écoles chrétiennes à observer le rite hindou du Surya Namaskar, cette pratique du yoga qui vise à offrir une prière au dieu soleil. Ils appliquent aux dalits chrétiens une "double peine" en leur interdisant de bénéficier des avantages inscrits dans la Constitution en faveur des intouchables. La situation est telle que le secrétaire général du Conseil œcuménique des Églises a crié son indignation : "L’Afrique du Sud a aboli l’apartheid, et c’est un péché de le pratiquer en Inde au XXIe siècle." On pourrait également évoquer les multiples violences et vexations subies par les chrétiens du Sri Lanka du fait des bouddhistes, quand ces derniers ne bombardent pas des lieux de culte.
walter-rebuttand Posté 3 juillet 2008 Signaler Posté 3 juillet 2008 J'ai l'impression que c'est plutôt le bouddhisme revu et corrigé par l'homme occidental-en-quête-de-sens. Non. C'est les techniques telles que pratiquées directement par les moines tibétains. Meditation sharpens the mind
Ronnie Hayek Posté 3 juillet 2008 Signaler Posté 3 juillet 2008 Non. C'est les techniques telles que pratiquées directement par les moines tibétains.Meditation sharpens the mind Là, tu me parles seulement des techniques. Pas du bouddhisme en son essence, j'ai l'impression.
Boz Posté 3 juillet 2008 Signaler Posté 3 juillet 2008 Non. C'est les techniques telles que pratiquées directement par les moines tibétains.Meditation sharpens the mind Par Bruce Wayne aussi, je crois.
walter-rebuttand Posté 3 juillet 2008 Signaler Posté 3 juillet 2008 Là, tu me parles seulement des techniques. Pas du bouddhisme en son essence, j'ai l'impression. Oui. C'est ce que j'ai dit. Ceci dit, la technique c'est l'essence à mon humble avis.
Ronnie Hayek Posté 3 juillet 2008 Signaler Posté 3 juillet 2008 Oui. C'est ce que j'ai dit.Ceci dit, la technique c'est l'essence à mon humble avis. D'où ma réponse.
walter-rebuttand Posté 3 juillet 2008 Signaler Posté 3 juillet 2008 D'où ma réponse. Donc je répète: en matière de spiritualité, la technique c'est l'essence.
Ronnie Hayek Posté 3 juillet 2008 Signaler Posté 3 juillet 2008 Donc je répète: en matière de spiritualité, la technique c'est l'essence. Ah, tu ajoutes du texte là ! Tu parlais du bouddhisme ; et maintenant, tu généralises à la spiritualité.
walter-rebuttand Posté 3 juillet 2008 Signaler Posté 3 juillet 2008 Ah, tu ajoutes du texte là ! Tu parlais du bouddhisme ; et maintenant, tu généralises à la spiritualité. Voilà.
Bob Posté 3 juillet 2008 Signaler Posté 3 juillet 2008 J'ai l'impression que c'est plutôt le bouddhisme revu et corrigé par l'homme occidental-en-quête-de-sens. Non, à ma connaissance le bouddhisme se présente bien comme un eudémonisme, même si les multiples variations syncrétiques locales peuvent masquer son objet initial. Ah la sagesse des indes…Chaque année en Inde, le 25 janvier, des groupes religieux veulent contraindre les élèves des écoles chrétiennes à observer le rite hindou du Surya Namaskar, cette pratique du yoga qui vise à offrir une prière au dieu soleil. Ils appliquent aux dalits chrétiens une "double peine" en leur interdisant de bénéficier des avantages inscrits dans la Constitution en faveur des intouchables. La situation est telle que le secrétaire général du Conseil œcuménique des Églises a crié son indignation : "L’Afrique du Sud a aboli l’apartheid, et c’est un péché de le pratiquer en Inde au XXIe siècle." On pourrait également évoquer les multiples violences et vexations subies par les chrétiens du Sri Lanka du fait des bouddhistes, quand ces derniers ne bombardent pas des lieux de culte. Le premier exemple n'a pas de lien avec le bouddhisme. Quant au second, si j'ai bien compris, les exactions sont plutôt le fait d'indépendantistes à visées politiques que de fanatiques religieux.
Ronnie Hayek Posté 3 juillet 2008 Signaler Posté 3 juillet 2008 Non, à ma connaissance le bouddhisme se présente bien comme un eudémonisme, même si les multiples variations syncrétiques locales peuvent masquer son objet initial.Le premier exemple n'a pas de lien avec le bouddhisme. Quant au second, si j'ai bien compris, les exactions sont plutôt le fait d'indépendantistes à visées politiques que de fanatiques religieux. Que de scrupules quand il n'est plus question de l'Église !
walter-rebuttand Posté 3 juillet 2008 Signaler Posté 3 juillet 2008 Que de scrupules quand il n'est plus question de l'Église ! Exactement. l'herbe est toujours plus verte ailleurs.
Harald Posté 3 juillet 2008 Signaler Posté 3 juillet 2008 Quant au second, si j'ai bien compris, les exactions sont plutôt le fait d'indépendantistes à visées politiques que de fanatiques religieux. Mais bien sûr, les excités n'ont rien à voir avec la religion bouddhiste. Et les lois anti-conversion sri-lankaises ? C'est quoi ?
Bob Posté 3 juillet 2008 Signaler Posté 3 juillet 2008 Mais bien sûr, les excités n'ont rien à voir avec la religion bouddhiste. Et les lois anti-conversion sri-lankaises ? C'est quoi ? C'est le fait d'extrémistes hindouistes, d'après les sites sur lesquels je viens de jeter un oeil : http://www.emploi-pac.com/article.php3?id_article=738 Mais tu as peut-être d'autres sources, je ne connais pas cette affaire. Le 25 juillet 2006, le gouvernement de l’Etat, dirigé par le Bharatiya Janata Party (BJP, Parti du peuple indien), avait fait voter un projet de loi renforçant la loi anti-conversion de 1968 pour, selon lui, lutter contre les conversions forcées. Toutefois, la loi n’a pu entrer en vigueur, le gouverneur de l’Etat ayant refusé de la signer. Le dossier a ensuite été transmis à l’adjoint du procureur général, afin de statuer si la loi n’était pas contraire aux principes de liberté religieuse inscrits dans la Constitution indienne. Dans le système judiciaire indien, le solicitor general assiste le procureur général (attorney general), dont la nomination échoie au président de l’Union et qui a la charge de conseiller le gouvernement fédéral sur les questions juridiques.Selon Goolam E. Vahanvati, solicitor general, cet amendement est ambigu car il restreint l’article 25 de la Constitution indienne qui fait référence au droit fondamental des citoyens de professer, pratiquer et propager la religion de leur choix. L’amendement prévoyait que toute demande de changement de religion devait être soumise à l’autorisation du magistrat du district, 30 jours à l’avance, ce dernier étant libre d’accepter ou de refuser, en fonction de l’enquête réalisée par la police locale. Faute de demande préalable, les personnes concernées encouraient une amende pouvant aller jusqu’à 1 000 roupies (18 euros) et toute personne ayant procédé à des conversions sans cet accord étaient passible d’un an d’emprisonnement et d’une amende de 5 000 roupies (84 euros).
Ronnie Hayek Posté 3 juillet 2008 Signaler Posté 3 juillet 2008 C'est le fait d'extrémistes hindouistes, d'après les sites sur lesquels je viens de jeter un oeil : http://www.emploi-pac.com/article.php3?id_article=738Mais tu as peut-être d'autres sources, je ne connais pas cette affaire. Harald parle du Sri Lanka, en l'occurrence… Source : http://eglasie.mepasie.org/dans-un-context…eda_article.htm SRI LANKA - Dans un contexte de tensions anti-chrétiennes persistant, les évêques catholiques disent leur refus d'une éventuelle loi anti-conversionBulletin EDA n° 390 du 01/02/2004 Retour | Imprimer Par un communiqué en date du 14 janvier dernier, la Conférence des évêques catholiques du Sri Lanka a mis en garde les autorités contre toute tentative visant à faire voter une loi rendant "les conversions non éthiques" illégales. Les évêques estiment qu'une telle loi ne résoudrait rien et ne ferait qu'attiser les divisions et polariser la société en groupes antagonistes. Signé de Mgr Oswald Gomis et de Mgr Marius Peiris, président et secrétaire général de la Conférence épiscopale, le communiqué a été rendu public dans un contexte marqué par la persistance d'actes violents dirigés contre la minorité chrétienne. On se souvient qu'après le décès en décembre dernier d'un moine bouddhiste connu pour son engagement en faveur d'une campagne contre ce qu'il caractérisait de "conversions non éthiques" de bouddhistes par des chrétiens fondamentalistes, les fêtes de Noël avaient été marquées par des tensions assez vives, la police étant amenée à protéger un certain nombre de lieux de culte chrétiens (1). Passé le nouvel An, les tensions se sont poursuivies et deux églises catholiques au moins ont été l'objet d'attaques lancées, selon toute vraisemblance, par des bouddhistes. Le 15 janvier, l'église St Michael à Homagana, à vingt-cinq kilomètres de Colombo, était partiellement détruite par un incendie criminel et la police, intervenue rapidement sur les lieux, a arrêté un suspect. Le 18 janvier à deux heures du matin, c'était au tour de l'église St Anthony à Pannipitiya, à une vingtaine de kilomètres au sud de Colombo, d'être elle aussi partiellement incendiée par une foule de bouddhistes venus d'un temple voisin. Ce nouvel incident s'est produit en dépit du fait que deux policiers avaient été placés en faction devant l'édifice catholique pour le protéger, une décision prise par les autorités locales après que, depuis le 28 décembre dernier, deux attaques aient été commises contre des lieux de culte de la paroisse. Enfin, dans la nuit du 26 au 27 janvier, une église catholique de la banlieue de Colombo a été attaquée, ses vitraux brisés, des statues endommagées et des bibles brûlées. Trois jours auparavant, dans une intervention télévisée, la présidente Chandrika Kumaratunga, qui détient le portefeuille de l'Intérieur, avait fermement condamné l'ensemble de ces attaques contre des lieux de culte chrétiens et demandé au chef de la police de démasquer les coupables. Ce sont des articles parus récemment dans la presse locale qui ont motivé les évêques à prendre publiquement position le 14 janvier. Selon ces articles, le gouvernement réfléchit à un projet de loi anti-conversion sur le modèle de textes similaires votés l'année dernière dans plusieurs Etats de l'Inde voisine et devrait proposer un texte d'ici à la fin du mois de février 2004. Dans leur communiqué, les évêques commencent par se dire "gravement préoccupés" des tensions interreligieuses constatées dans le pays. Ils poursuivent en écrivant qu'ils sont conscients que ces tensions sont dues aux préoccupations suscitées par ce qui, dans certains cercles, est perçu comme étant des "conversions contraires à l'éthique" et déclarent immédiatement après que "eux aussi expriment leur désaccord sans équivoque" face à des conversions "frauduleuses" qui seraient obtenues en recourrant à des avantages matériels (2). Dans un entretien à l'agence Fides, Mgr Oswald Gomis a été encore plus clair, disant que "les racines de la violence résident dans l'attitude de plusieurs sectes protestantes qui ont lancé une campagne de conversions". L'archevêque de Colombo expliquait que les catholiques font les frais des plaintes selon lui justifiées de la communauté bouddhiste car les non-chrétiens ont tendance à confondre les protestants et les catholiques. Il ajoutait avoir essayé de parler aux dirigeants protestants en cause, "mais beaucoup d'entre eux n'écoutent pas nos suggestions". Pour désarmer les tensions constatées, les évêques disent qu'il est effectivement nécessaire de trouver le moyen de régler ces problèmes si l'on veut créer dans le pays une atmosphère d'amitié entre les religions. Après une étude approfondie de la situation, les évêques disent être convaincus que le recours à la voie législative dans ce domaine est une impasse et ne ferait même qu'exacerber les passions. Dans le cas où une loi anti-conversion serait votée, écrivent les évêques, le risque est de voir, devant les tribunaux, une polarisation de la société selon des lignes de fracture confessionnelles. Les personnes qui se trouveraient être reconnues coupables apparaîtraient comme des martyrs aux yeux de leur communauté d'appartenance et les relations entre les communautés n'en deviendraient que plus conflictuelles. Développant leur réflexion, les évêques estiment que l'Etat n'a pas à juger des intentions d'une personne quant à son appartenance ou à son changement d'appartenance religieuse. Ce sont des choix qui appartiennent au secret d'une conscience laquelle est inviolable et l'Etat ne saurait dire ce qui est "acceptable" ou "inacceptable" dans les raisons qui motivent une personne dans son choix de se convertir ou de conserver sa foi religieuse. De plus, ajoutent les évêques, une loi restreignant la liberté de se convertir ou de ne pas se convertir peut trop aisément devenir "un outil de harcèlement, d'abus et d'intimidation" à l'encontre des minorités religieuses d'un pays donné. C'est pourquoi, écrivent-ils, lorsque le Tamil Nadu a adopté une ordonnance pour restreindre la liberté de conversion, les bouddhistes de cet Etat indien se sont joints aux chrétiens pour dire leur opposition. Plus récemment, au Gujarat, toujours en Inde, plusieurs milliers de personnes ont choisi de se convertir au bouddhisme dans un acte public de défi pour, précisément, protester contre un texte de loi similaire (3). Revenant à la situation sri-lankaise, les évêques disent que le pays doit se souvenir des impasses provoquées par les lois relatives à l'usage de la langue majoritaire pour éviter de reproduire dans le domaine religieux des erreurs débouchant sur des tensions interreligieuses. Ils proposent de mettre sur pied une commission sur le modèle de la Press Complaints Commission qui, dans le domaine de la presse, est habilitée à recevoir les plaintes pour diffamation. Selon les évêques, une commission interreligieuse ad hoc recevrait la mission d'enquêter sur les accusations de "conversions non éthiques" et ses avis, outre l'autorité dont elle serait investie, pourraient contribuer à bâtir un respect et une confiance mutuels entre les religions. Pour finir, Mgr Gomis et Mgr Peiris rappellent que l'Eglise catholique est attachée au service de tous, quelle que soit leur appartenance religieuse, et que, "comme toutes les religions elle ne cache pas sa doctrine aux gens. Ils écrivent enfin que chacune des grandes religions établies aujourd'hui au Sri Lanka a son origine hors du pays et a été adoptée comme faisant partie intégrante de leur vie par ceux qui la professent. "Même aujourd'hui, concluent-ils, des religions orientales comme le bouddhisme, l'hindouisme et l'islam sont adoptées par un grand nombre de personnes en Occident, fruit des efforts entrepris pour les propager dans ces pays." (1)Voir EDA 388, 389. Dans la période de Noël, entre le 24 et le 29 décembre 2003, l'organisation Christian Solidarity International recense plus de vingt attaques contre des chrétiens, issus de différentes dénominations, avec un bilan de quinze blessés. Outre des églises catholiques et des temples protestants, des ONG chrétiennes telles que World Vision ont été victimes d'attaques, accusées de se livrer à du prosélytisme sous couvert d'action humanitaire ou de service social. (2)Le 15 décembre 2003, la Conférence des évêques catholiques du Sri Lanka a publié un message par lequel elle déclare que l'Eglise catholique n'a rien à voir avec certains groupes chrétiens et désapprouve les agissements de certains groupes protestants fondamentalistes. Voir EDA 388 (3)Au sujet des textes juridiques interdisant les "conversions forcées" édictés récemment dans les Etats indiens du Tamil Nadu et du Gujarat, voir, à la rubrique Inde, EDA 361, 364, 365, 372, 373,375, 376, 378, 379, 386, 389
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