Harald Posté 26 juin 2008 Signaler Posté 26 juin 2008 http://www.liberation.fr/rebonds/chroniques/chronique_politique/334863.FR.php Sarkozy, pas du tout conservateurPar Alain Duhamel QUOTIDIEN : jeudi 26 juin 2008 C’est Carla Bruni qui l’assure dans son interview à Libération : Nicolas Sarkozy n’est «pas du tout conservateur» . Peu importe en l’occurrence de savoir s’il s’agit d’un jugement spontané ou d’une formule soigneusement préparée à l’avance et que l’épouse du chef de l’Etat était décidée à glisser parmi ses réponses car, sur le fond, elle a parfaitement raison. Chacun, depuis un an, a eu cent occasions de le vérifier. Sarkozy n’est effectivement pas du tout conservateur. C’est un homme de droite, le plus à droite sans doute des six présidents de la Ve République mais ce n’est pas un traditionaliste. C’est au contraire un homme de rupture, un libéral bonapartiste, mariant le goût de l’autorité, la passion du mouvement, des convictions économiques fortement libérales mais aussi typiquement françaises, c’est-à-dire mâtiné de volontarisme et d’interventionnisme. Nicolas Sarkozy est un réformateur de droite, un rénovateur de la droite. C’est d’ailleurs ce qui embarrasse si souvent la gauche qui ne peut pas le combattre avec ses armes habituelles et c’est ce qui perturbe, chagrine ou exaspère une fraction de sa propre majorité, celle qui s’inscrit dans le conservatisme gaullo-chiraquien. Le chef de l’Etat est donc un homme profondément de droite, profondément iconoclaste. Son style est théâtralement de droite, avec son charisme impatient, son autoritarisme sans cesse affleurant, son éloquence rapide et incisive, ses réparties cinglantes et son goût de l’affrontement, comme un Tardieu contemporain. Ses valeurs, elles aussi, sont de droite, sans complexe, assumant et revendiquant l’ordre et la loi, l’autorité et la discipline, l’initiative et le risque, la concurrence et la compétition, le labeur et le mérite, la performance et la réussite, le talent et l’argent, l’énergie et l’audace. Elles imprègnent ses discours, elles scandent ses interventions, elles parcourent ses livres. Sarkozy est un homme de droite qui ne se cache pas, grande originalité dans sa famille politique. Son programme ne rusait pas. Lorsqu’il le présente le 14 janvier 2007 Porte de Versailles, on entend défiler dans un ordre parfait et avec un professionnalisme implacable tous les thèmes de la droite, de l’immigration à la sécurité, de la justice à l’enseignement, de la déréglementation du travail à l’allongement de la durée de cotisations des retraites, de l’allégement de la fiscalité à la religion du travail. On ne peut pas dire que Sarkozy ait pris les Français en traître. Hormis l’échec majeur du pouvoir d’achat - sa grande désillusion, a fortiori celle des électeurs -, il a décrit à l’avance dans le détail et sans trembler tout ce qu’il voulait mettre en œuvre : une économie de marché efficace, la fin du modèle social français d’après-guerre. Par comparaison, le général de Gaulle est un rêveur charitable, Georges Pompidou, un industrialiste paternaliste, Valéry Giscard d’Estaing, un patricien sensible, François Mitterrand, un socialiste roué, Jacques Chirac, un radical contrarié. Sarkozy appartient à une autre génération, une autre sensibilité : c’est un libéral autoritaire, donc un grand transgresseur devant l’Eternel. Il est sincèrement persuadé que sa mission est de réveiller en sursaut une France assoupie. Il n’hésite pas, il ne porte pas de masque. Il veut réformer sur tous les terrains à la fois, au pas de charge ou plutôt au triple galop. Il taille, il perce, il sabre. C’est un registre que les Français ne connaissaient pas : un réformateur de droite. Jusqu’ici s’imposait l’idée que les réformes mènent au progrès social, culturel, politique, qu’un réformateur est par principe un progressiste. Sarkozy fait la démonstration inverse. Il réforme comme une moissonneuse-batteuse, méthodiquement, promptement, implacablement. Les circonstances le desservent ? Il n’en a cure. Au contraire, il accélère face aux traverses supplémentaires qu’infligent la hausse démentielle du prix du pétrole, l’augmentation absurde des produits alimentaires ou les éternelles montagnes russes de la construction européenne. Réforme de l’Etat, réforme de la défense, réforme judiciaire, réforme hospitalière, réforme des retraites ou des 35 heures, de la représentativité syndicale ou des universités, du statut des chômeurs ou de celui des chercheurs. Il y a de l’improvisation, parfois de l’incohérence, de l’impréparation, de l’incompréhension voire, pis, de la cruauté. On peut le contester, le corriger, le détester, le craindre ou le rejeter. Mais s’il y a quelque chose dont on ne peut pas l’accuser, c’est d’être un conservateur. Nicolas Sarkozy a inventé la droite réformiste, celle qui ne cherche pas à séduire la gauche mais à la vieillir.
Blondie Posté 26 juin 2008 Signaler Posté 26 juin 2008 C’est Carla Bruni qui l’assure dans son interview à Libération : Nicolas Sarkozy n’est «pas du tout conservateur» Alors, masturbateur, peut etre
William White Posté 26 juin 2008 Signaler Posté 26 juin 2008 Par Alain Duhamel Bon, il reste de la bière à la Taverne?
Normous Posté 26 juin 2008 Signaler Posté 26 juin 2008 En même temps venant d'un type qui a fait son Bayrouing-out devant des étudiants de Sciences-Pipo, ce n'est guère étonnant.
Sous-Commandant Marco Posté 26 juin 2008 Signaler Posté 26 juin 2008 L'acuité intellectuelle des jeunes commentateurs politiques français ne cessera jamais de m'étonner. Le petit Alain Duhamel, tout frais moulu de l'école de journalisme de Nohan-le-Retroux, a décidément l'art d'enfoncer des mortes toutes vertes.
CMuller Posté 26 juin 2008 Signaler Posté 26 juin 2008 Après Napoléon vu par Hegel, on a Sarkozy vu par Duhamel : notre époque a ce qu'elle mérite. Que Sarkozy ne soit pas conservateur est une évidence, c'est un con tout court. Tel est du moins mon point de vue, en toute subjectivité.
RedGhost Posté 26 juin 2008 Signaler Posté 26 juin 2008 Sarkozy appartient à une autre génération, une autre sensibilité : c’est un libéral autoritaire. Mais s’il y a quelque chose dont on ne peut pas l’accuser, c’est d’être un conservateur. Depuis quand "conservateur" est une accusation ?
h16 Posté 26 juin 2008 Signaler Posté 26 juin 2008 Depuis quand "conservateur" est une accusation ? Depuis que les jus de fruits et les yaourts se défendent d'en avoir, pardi !
Sous-Commandant Marco Posté 26 juin 2008 Signaler Posté 26 juin 2008 Il n'a même pas été capable de conserver sa femme! Alors un yaourt, pensez-donc!
Nartreb Posté 26 juin 2008 Signaler Posté 26 juin 2008 Au risque de me faire lyncher, je trouve ce portrait ma foi assez juste, pas forcément complaisant d'ailleurs à l'égard de Sarkozy. Et je dirai que je suis plutôt d'accord avec le journaliste sur sa thèse principale : Sarkozy n'est pas conservateur. Que les solutions qu'ils proposent soient efficaces ou non, que ce qu'il entreprend soit bien mené ou non, tout ça c'est un autre problème.
Samizdat Posté 26 juin 2008 Signaler Posté 26 juin 2008 Au risque de me faire lyncher, je trouve ce portrait ma foi assez juste, pas forcément complaisant d'ailleurs à l'égard de Sarkozy. Et je dirai que je suis plutôt d'accord avec le journaliste sur sa thèse principale : Sarkozy n'est pas conservateur. Que les solutions qu'ils proposent soient efficaces ou non, que ce qu'il entreprend soit bien mené ou non, tout ça c'est un autre problème. Il y a peut être des choses justes dans ce texte mais certainement pas ça : C’est au contraire un homme de rupture, un libéral bonapartiste ,[…], des convictions économiques fortement libérales mais aussi typiquement françaises, c’est-à-dire mâtiné de volontarisme et d’interventionnisme. Nicolas Sarkozy est un réformateur de droite, un rénovateur de la droite.
Nartreb Posté 27 juin 2008 Signaler Posté 27 juin 2008 Il y a peut être des choses justes dans ce texte mais certainement pas ça : Je trouve au contraire que les qualificatifs employés conviennent bien : c'est la posture de Sarkozy qui est ambigüe, et le journaliste restitue bien ce paradoxe d'un homme inspiré par le libéralisme au niveau des idées, mais séduit par l'interventionnisme au niveau de l'action. D'ailleurs je ne m'arrête pas au mot "libéral", je prends la phrase du journaliste dans son ensemble : " libéral bonapartiste ,[…], des convictions économiques fortement libérales mais aussi typiquement françaises, c’est-à-dire mâtiné de volontarisme et d’interventionnisme". Désolé, mais sauf à se bander les yeux, et à jouer de mauvaise foi, je ne peux qu'être d'accord avec ça.
Normous Posté 27 juin 2008 Signaler Posté 27 juin 2008 Je trouve au contraire que les qualificatifs employés conviennent bien : c'est la posture de Sarkozy qui est ambigüe, et le journaliste restitue bien ce paradoxe d'un homme inspiré par le libéralisme au niveau des idées, mais séduit par l'interventionnisme au niveau de l'action. D'ailleurs je ne m'arrête pas au mot "libéral", je prends la phrase du journaliste dans son ensemble : " libéral bonapartiste ,[…], des convictions économiques fortement libérales mais aussi typiquement françaises, c’est-à-dire mâtiné de volontarisme et d’interventionnisme". Désolé, mais sauf à se bander les yeux, et à jouer de mauvaise foi, je ne peux qu'être d'accord avec ça. Libéral bonapartiste, à la rigueur pourquoi pas, puisque Bonaparte n'est pas un libéral. Mais parler de convictions économiques fortement libérales Depuis quand Sarko a-t-il des convictions?
Largo Winch Posté 27 juin 2008 Signaler Posté 27 juin 2008 Je trouve au contraire que les qualificatifs employés conviennent bien : c'est la posture de Sarkozy qui est ambigüe, et le journaliste restitue bien ce paradoxe d'un homme inspiré par le libéralisme au niveau des idées, mais séduit par l'interventionnisme au niveau de l'action. Il n'y a strictement aucun paradoxe puisque Sarko ne développe pas d'idées inspirées par le libéralisme. D'ailleurs je ne m'arrête pas au mot "libéral", je prends la phrase du journaliste dans son ensemble : " libéral bonapartiste ,[…], des convictions économiques fortement libérales mais aussi typiquement françaises, c’est-à-dire mâtiné de volontarisme et d’interventionnisme". Sarko n'a aucune conviction économique fortement libéral. C'est juste un représentant de l'idéologie social-démocrate. Désolé, mais sauf à se bander les yeux, et à jouer de mauvaise foi, je ne peux qu'être d'accord avec ça. Je ne sais si tu es de mauvaise foi, mais tu dois effectivement avoir les yeux bandées pour voir chez Sarko des idées libérales et des convictions économiques libérales.
Skit Posté 27 juin 2008 Signaler Posté 27 juin 2008 Libéral bonapartiste, à la rigueur pourquoi pas, puisque Bonaparte n'est pas un libéral.Mais parler de convictions économiques fortement libérales Depuis quand Sarko a-t-il des convictions? Depuis quand Sarko sait ce qu'est l'économie?
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