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Le robert de la langue francaise


IonCheng

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  trump a dit :
Je crois que JF Kahn est l'inventeur du concept de "centrisme révolutionnaire" (sans rire).

C'est aussi lui qui passe son temps à pourfendre la pensée unique alors qu'il ferait bien mieux de pourfendre ses propres pensées

Il reste que le centrisme en Fraônce a disparu depuis longtemps! La preuve: à la dernière présidentielle, sur 12 candidats pas un seul ne proposait de réduire l'action de l'état et de laisser un peu plus de libre arbitre aux citoyens.

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  sam_00 a dit :
Moi je vous parle de la qualité de ce torchon qu'est marianne … vous aurriez put citer libération ou l'humanité, ou le figaro, ma réponse aurait été la même. Ces prétendus journalistes n'analysent plus rien, et ne savent même plus informer les citoyens! il ne font plus que pourfendre des fantômes.

Le problème vient surtout de ce que le journalisme français se veut "impartial" alors qu'il ne peut y avoir de bonne presse que d'opinion. Pour preuve le grand écart réalisé par Edwy Plenel qui assistait en bonne place au dernier meeting de Ségolène Royal tout en prenant toutes les précautions oratoires possibles pour affirmer qu'il ne soutenait pas la dinde du Poitou mais qu'il était opposé à Sarko.

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  Lucilio a dit :
:icon_up: Sans déc' !

Cité dans cet article hagiographique de Libé:

  Citation
Alain Rey, 78 ans, lexicographe, maître d'oeuvre du Robert. Débarqué de sa chronique sur France Inter, il a été attaqué à tort par des antiracistes sur la définition de la colonisation.

Enjeux de mots

Par Judith PERRIGNON

QUOTIDIEN : Mardi 26 septembre 2006 - 06:00

Au premier jour, il était tranquille. Quarante ans de Robert, ça vous apprend que chacun tire le dictionnaire à soi. Au deuxième, il était furieux. La presse répandait l'affaire. «Il y a un contresens gigantesque sur les mots et ça me revient à la gueule.» Au troisième, il était peiné. Mauvais tour du destin. En face du mot «colonisation», il y a parmi les définitions du dictionnaire un éclairage économique : «Mise en valeur, exploitation des pays devenus colonies.» Pour lui c'est clair, comme «ressources humaines» sur la porte du DRH de l'entreprise veut dire «on vous exploite». Mais des associations antiracistes l'ont suspecté de relayer le débat sur les vertus de l'empire français. Ce vaste empire, pourtant, l'a poussé vers les mots, comme on court sous les jupons de sa mère, laquelle chez lui est une figure fragile qui racontait des histoires à la nuit tombante.

Oublions un instant ses longs cheveux blancs, ses lunettes noires, sa moustache, ses cravates bariolées de vieux monsieur collectionneur et sa science des mots. Il a un peu plus de 20 ans. Il fait son service militaire, il est tirailleur tunisien, il porte une chéchia. Ils sont deux diplômés dans les rangs, lui a khâgne, Sciences-Po et la Sorbonne derrière, l'autre est géologue, on les appelle donc «les géologues». Les colons suintent le mépris, les officiers de Saint-Cyr, l'arrogance et «le racisme non avoué», la population balance des pierres sur le cortège des soldats au pas. Ce jeune homme sans aucune idée politique, «donc sans le savoir [il était] de droite», qui passera ensuite par une école d'officier en Algérie, est rentré des colonies, transformé, dégoûté, de gauche. Il ne militera jamais, «ce n'est pas dans [son] caractère». Au temps des slogans, il s'enfuit vers les mots. Il répond à une annonce de M. Paul Robert parue dans le Monde . Cet avocat doucereux, fils du propriétaire d'une des plus grandes productions d'orangers au sud d'Alger, recherche des linguistes, il parle comme un vieux livre et rêve de refaire le Littré grâce à sa tirelire. Alain Rey est embauché. On est en 1952. «Ma passion pour la linguistique était une façon de s'écarter de problèmes trop pénibles.» Le dictionnaire a pour fonction première d'égrener les lieux communs, il offre au jeune Rey et à sa conscience, que forgent toutes les tentations libératrices de l'après-guerre, une belle tenue camouflage. Première édition en 1967. Le Nouvel Observateur annonce : «Enfin un dictionnaire de gauche ! Si vous ne pouvez pas vous le payer, mettez votre duffel-coat et glissez-le dans la poche intérieure».

Le temps a passé. Le dialogue des humiliés et des humiliants n'en finit pas, inépuisable, les mots sont enjeux de pouvoir et de mémoire. Ils sont des explosifs. «La rationalité s'évapore», dit Alain Rey. De son côté, il a grandi, puis vieilli, il a loué un appartement près de chez lui rien que pour ranger ses livres du XXe, ceux de linguistique sont à la campagne, les plus anciens sont à la maison. Les mots débordent, mais il ne se retranche plus derrière eux. Le linguiste est aussi un chroniqueur installé. Sur France Inter pour son 8 h 57, il arrivait tôt, s'asseyait, prenait un café et sortait de son cartable une petite feuille brouillonne lisible par lui seul. «Il y a eu chez lui une forme de dévoilement, puisqu'il s'est mis à parler en son nom propre. Et aussi une prise de risque puisqu'il est passé de l'écrit à l'oral», confie Danièle Morvan, collaboratrice du Robert depuis vingt-cinq ans. Il aimait cette démultiplication, ne se défendait pas d'un certain narcissisme, croisait ainsi le vivier de l'actualité au petit matin, comme ces hommes politiques qui voudraient ne heurter personne. «Un réseau d'interdits et de tabous pèse sur leur discours. Je ne sais pas comment ils arrivent à prononcer trois mots. C'est une performance linguistique remarquable qui aboutit à quelque chose qui ne peut pas être passionnant.» Il aime bien François Hollande, se sentait «assez proche» de Bourdieu, a clairement laissé entendre ce qu'il pense des aboiements de Sarkozy. «On lui disait souvent : "Tu es le plus subversif d'entre nous"», raconte le journaliste Vincent Josse. Et voilà comment un érudit, qui libéra ses convictions au gré des définitions, fut écarté des ondes de France Inter par le président Cluzel. «J'y vois deux raisons. Un, Cluzel ne supporte pas le vieillissement et la maladie, et je suis vieux. Deux, la pensée UMP est dominante, fallait que France Inter soit propre sur elle.» Un coup de la droite, puis trois mois plus tard, avec l'affaire coloniale, un coup de la gauche. «C'est un homme libre», dit Stéphane Paoli.

Il n'a rien du vieux qui ratiocine. Il n'a guère de sympathie pour les gardiens du temple qui depuis leurs académies se pâment des coups de griffe du temps : «Le français n'est pas ce qu'on voudrait qu'il soit, il n'est pas plus génial, pas plus logique, pas plus subtil qu'une autre langue.» Il enregistre à son compteur les conquêtes du vieil ennemi anglais. «Ce n'est pas un drame, le moment critique est atteint depuis le milieu du XIXe siècle. Y a qu'à lire Stendhal. Mais on est passé de l'influence anglaise à l'influence états-unienne.» Alain Rey ne supporterait pas de finir en conservateur qui lustre les bons usages. L'inquiétude se veut avant tout politique : «Trop d'anglicismes taraudent la fabrication de la pensée. Regardez le mot "people". Normalement ça veut dire le peuple, les gens. Mais on a fait d'une catégorie médiatique une catégorie sociale. Et du coup créé une autre catégorie insultante : les anonymes. Qu'on soit connu ou pas, tout le monde a un nom !»

Il y a chez lui le souvenir d'un ascenseur social. L'arrière-grand-père était paysan, le grand-père instituteur, le père décrocha Polytechnique, en sortit ingénieur, finit cadre commercial mais «bibliophile enragé». Alain Rey a fréquenté les lycées à prestige, les quartiers ouest de la bourgeoisie parisienne, mais l'argent semblait tout frais dans la famille. «Louis-le-Grand ou Henri-IV n'étaient pas comme aujourd'hui, des grandes lessiveuses où la bourgeoisie se reproduit.» Il y a chez lui une méfiance vis-à-vis du savoir infligé. Collégien en pleine guerre, il écuma au gré des placements en famille à la campagne quelques boîtes de curés et lycées de la République. «ça m'a donné une idée très heurtée de l'enseignement. Et la conviction que le plaisir à enseigner est plus important que la connaissance.» De son enfance très catholique, il lui reste le plaisir d'un inventaire. «J'avais un oncle capucin, deux oncles chartreux, une tante clarisse et une autre soeur blanche en Algérie.»

Il ne connaîtra pas de retraite. «Je m'arrête au cercueil. J'ai tendance à travailler de plus en plus, parce que je suis de plus en plus pressé.» Il a 78 ans. Sa femme Josette Rey-Debove est morte, l'an dernier, d'un subit arrêt cardiaque lors d'un voyage en Afrique. On les associait souvent, deux acharnés de la langue qui travaillaient pour le dictionnaire. Ils s'étaient connus à 30 ans, au Robert. «On s'est un peu mariés sous la pression de la famille, on s'en serait bien passé.» C'était un couple dialectique, pas fusionnel. A lui, la fluidité, la rapidité, l'audace. A elle, la réflexion et la logique. «Elle était plutôt portée sur la théorie, moi j'étais du côté de la poésie.» «Il était la transgression, elle était la règle», raconte Danièle Morvan. Ils n'eurent pas d'enfants. C'était un choix, fait à deux. «Une espèce de pessimisme chez moi, peut-être aussi chez ma femme. Je suis d'un pessimisme gai.» Qu'on pourrait appeler lucidité, symptôme d'une très longue fréquentation des mots.

photo : STEPHANE LAVOUE

Alain Rey en 6 dates 1928 Naissance à Pont-du-Château (Puy-de-Dôme). 1952 Embauché par Paul Robert. 1967 Première édition du Robert. 1993 Chroniqueur sur France Inter. 2005 Mort de sa femme. Dictionnaire culturel de langue française. 2006 Ecarté de France Inter. Publie Antoine Furetière (Fayard) et A mots découverts (Robert Laffont).

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  Citation
Ce jeune homme sans aucune idée politique, «donc sans le savoir [il était] de droite»,

Voilà qui confirme la synonymie entre "engagé" et "de gauche". Et du coup le caractère profondément emmerdeur de ces mêmes "engagés".

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  pankkake a dit :
Wiktionnary :icon_up:

C'est tout pourri, y a aucun mot utile. Pour ma part, j'utilise MédiaDico.

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Le Trésor de la Langue Française est accessible en ligne, et il inclut la prononciation en API du mot, un historique détaillé de ces occurrences en Français, de l'évolution de son orthographe, et de son étymologie, mais que demande le peuple ?

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  Legion a dit :
Le Trésor de la Langue Française est accessible en ligne, et il inclut la prononciation en API du mot, un historique détaillé de ces occurrences en Français, de l'évolution de son orthographe, et de son étymologie, mais que demande le peuple ?

Une barre de recherche intégrée à Firefox.

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  Legion a dit :
Le Trésor de la Langue Française est accessible en ligne, et il inclut la prononciation en API du mot, un historique détaillé de ces occurrences en Français, de l'évolution de son orthographe, et de son étymologie, mais que demande le peuple ?

Pour ma part, le seul Robert qui trouve grâce à mes yeux est le Robert Historique de la langue française. C'est le seul dico où un mot peut remplir une page complète. Trois tomes, 4304 pages en papier Bible, 146€. Je le trouve mieux fichu que le TLF car plus détaillé.

  • 2 weeks later...
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  jabial a dit :
Le mien est en deux volumes.

De mémoire, la première édition était effectivement en deux volumes et en un seul pour la chaîne France-Loisirs.

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