Aller au contenu

Les libéraux conservateurs


Messages recommandés

Posté
Un point de vue minarchiste (parmi d'autres!) pourrait consister à dire que l'Etat n'a pas à s'occuper du mariage, et ne pas y attacher de conséquences juridiques. C'est mon point de vue par exemple (bon, je suis anarcap, mais c'est ce que je défends dans le contexte d'aujourd'hui).

+1

C'est aussi la position des classiques il me semble.

Posté

Le mariage est un contrat entre deux personnes et l'état il y a une partie de trop au contrat.

Et ce que je comprends de votre point de vue, montre que vous êtes opposés au mariage civil.

Dans une minarchie il n'y aurai plus de mariage civil mais des contrats d'union (à 2 et plus), par contre en ce qui concerne l'adoption ça serai aux juges de définir si un droit de garde peut être confié à un couple homo-sexuel.

Posté
Le mariage est un contrat entre deux personnes et l'état il y a une partie de trop au contrat.

Et ce que je comprends de votre point de vue, montre que vous êtes opposés au mariage civil.

Techniquement, non, l'Etat n'est pas partie au mariage civil, mais il en fait un contrat particulier, en y attachant de force certaines conséquences, que les parties le veulent ou non.

Mais sinon, oui, clairement, c'est au mariage civil que je suis opposé, en tout cas dans sa forme actuelle. Le mariage religieux ne me pose aucun problème, que du contraire.

Posté
Peut-être le liobéral conservateur pense la liberté, dans certains cas, de manière négative:

Par exemple en matière de moeurs, je suis sceptique quant au bien fondé de la légalisation totale du mariage homosexuel, pour trois raisons principales ne se situant pas sur le même plan:

Je pense que cela reste une exception, et que cela doit le rester (conservateur, voire réac comme point de vue je pense); ensuite, que cela ouvrirait la voie à la légalisation de l'adoption par les coules homosexuels, ce à quoi je suis opposé (conservateur aussi); enfin et surtout, que celà doit rester une affaire privée (au même titre que la religion par exemple), et que l'Etat n'a pas à légiférer ni à s'immiscer dans les choix individuels.

En fait, ce qui me gêne dans ce cas, ce n'est bien évidemment pas le choix de vivre en couple homosexuel (ça ne regarde personne sauf ceux concernés, c'est le droit le plus strict de chaque individu de vivre sa vie comme il l'entend), c'est ce besoin de la reconnaissance par le domaine public et étatique d'un choix de vie, dans une acception qui tenderait à ériger ses choix en norme.

tu est donc contre le mariage civil pour les hétéros je suppose?

D'ailleurs je m'etonnes qu'ils n'aient pas encore taxé les mariages,ca se fait deja ou bien? :icon_up:

Posté
Peut-être le liobéral conservateur pense la liberté, dans certains cas, de manière négative

Je pense aussi que la liberté n'est pas une entité positive, mais au contraire l'absence de contrainte. Mais quel rapport avec la suite ?

Par exemple en matière de moeurs, je suis sceptique quant au bien fondé de la légalisation totale du mariage homosexuel, pour trois raisons principales ne se situant pas sur le même plan:

Je pense que cela reste une exception, et que cela doit le rester (conservateur, voire réac comme point de vue je pense); ensuite, que cela ouvrirait la voie à la légalisation de l'adoption par les coules homosexuels, ce à quoi je suis opposé (conservateur aussi); enfin et surtout, que celà doit rester une affaire privée (au même titre que la religion par exemple), et que l'Etat n'a pas à légiférer ni à s'immiscer dans les choix individuels.

En fait, ce qui me gêne dans ce cas, ce n'est bien évidemment pas le choix de vivre en couple homosexuel (ça ne regarde personne sauf ceux concernés, c'est le droit le plus strict de chaque individu de vivre sa vie comme il l'entend), c'est ce besoin de la reconnaissance par le domaine public et étatique d'un choix de vie, dans une acception qui tenderait à ériger ses choix en norme.

Un point de vue minarchiste n'aurait-il pas tendance à dire: la liberté avant tout, c'est leur droit de vivre légalement et juridiquement comme les hétéros, et ne pas leur reconnaître le droit au mariage et à l'adoption serait une entrave à la liberté indivduelle? A moins que ces arguments soient des arguments libertaires et non libertariens?

En d'autres termes, le libéral conservatisme n'est-il pas une limitation, appliqué à des cas spécifiques (moeurs, immigration), de la primauté reconnue à la liberté par le libéralisme?

Le credo des libertaires est : jouissons sans contrainteil est interdit d'interdire, etc. C'est loin d'être la position libérale (et libertarienne), il n'y a qu'à voir, pour s'en convaincre, ce que pensent nombre de libéraux de l'avortement ( :icon_up: ) ! Et il ne me semble pas que ce soit ta position non plus…

Un point de vue minarchiste (parmi d'autres!) pourrait consister à dire que l'Etat n'a pas à s'occuper du mariage, et ne pas y attacher de conséquences juridiques. C'est mon point de vue par exemple (bon, je suis anarcap, mais c'est ce que je défends dans le contexte d'aujourd'hui).

Je partage tout à fait ce point de vue. Je suis contre le "mariage homo" car je suis contre le fait qu'on ait encore à créer un faux droit, mais je suis loin d'être contre le fait que les homosexuels puissent se marier. On peut donc aussi dire à ce titre que je suis contre le "mariage hétéro". Le mariage devrait être un contrat parfaitement libre passé entre les individus qui le souhaitent, sans que l'État ait à s'en mêler. Libre à eux d'appeler cela mariageunion civile, etc. Ce n'est pas le sujet ici, mais je conseille à ceux qui veulent creuser la question la lecture de l'excellent article de Christian Michel dans le QL (qui sera à Grenoble le 9 Octobre pour un autre sujet).

Posté
Le mariage devrait être un contrat parfaitement libre passé entre les individus qui le souhaitent, sans que l'État ait à s'en mêler. Libre à eux d'appeler cela mariage, union civile, etc.
Par définition, une société de liberté est celle où tous les actes entre adultes consentants sont valides. Si des amoureux souhaitent donner le nom de "mariage" à leur accord, et même le faire sanctionner par une institution religieuse, qui d’autre est-ce que ça regarde ?

Le mariage est un sacrement avant que d'être un contrat et ce n'est pas parce qu'il a été usurpé par l'Etat que l'on peut à partir de là faire et dire n'importe quoi. Les mots ont leur importance. Le mariage est une institution religieuse, l'union civile c'est une autre chose et ce n'est pas en appelant un chat un chien que l'on résout quoi que ce soit. Bien au contraire on ne fait qu'apporter de la confusion.

Posté
Le mariage est un sacrement avant que d'être un contrat…

Et avant ça, en droit romain, le mariage est une reconnaissance publique d'une union privée permettant la jouissance des prérogatives attachées à une telle union.

Posté
Et avant ça, en droit romain, le mariage est une reconnaissance publique d'une union privée permettant la jouissance des prérogatives attachées à une telle union.

+1

Les religieux n'ont pas le monopole du vocabulaire….

Posté
Et avant ça, en droit romain, le mariage est une reconnaissance publique d'une union privée permettant la jouissance des prérogatives attachées à une telle union.

:icon_up: Après le sage conseil stoïcien de Ronnie Senek, merci à notre ami Lucilius de rappeler l'antériorité du Droit romain privé sur la tradition du rite ecclesiastique, qui ne s'est imposée que tardivement, sa forme cérémonielle remontant au XIIè s, la bénédiction ne fut formalisée qu'au Concile de Trente en 1542. Auparavant il n'y avait pas de rite spécifique et les chrétiens se mariaient selon les coutumes de leurs différentes cultures et traditions locales.

Posté
Peut-être le liobéral conservateur pense la liberté, dans certains cas, de manière négative:

Par exemple en matière de moeurs, je suis sceptique quant au bien fondé de la légalisation totale du mariage homosexuel, pour trois raisons principales ne se situant pas sur le même plan:

Je pense que cela reste une exception, et que cela doit le rester (conservateur, voire réac comme point de vue je pense); ensuite, que cela ouvrirait la voie à la légalisation de l'adoption par les coules homosexuels, ce à quoi je suis opposé (conservateur aussi); enfin et surtout, que celà doit rester une affaire privée (au même titre que la religion par exemple), et que l'Etat n'a pas à légiférer ni à s'immiscer dans les choix individuels.

En fait, ce qui me gêne dans ce cas, ce n'est bien évidemment pas le choix de vivre en couple homosexuel (ça ne regarde personne sauf ceux concernés, c'est le droit le plus strict de chaque individu de vivre sa vie comme il l'entend), c'est ce besoin de la reconnaissance par le domaine public et étatique d'un choix de vie, dans une acception qui tenderait à ériger ses choix en norme.

Si tu considères cela du point de vue de la liberté individuelle, c'est contradictoire de vouloir ériger ton choix en norme. Tu penses que cela devrait rester une exception, mais ton point de vue n'a pas plus de poids que le mien. Dans le doute, préférons la liberté individuelle, et laissons les homos se marier et adopter.

Un point de vue minarchiste n'aurait-il pas tendance à dire: la liberté avant tout, c'est leur droit de vivre légalement et juridiquement comme les hétéros, et ne pas leur reconnaitre le droit au mariage et à l'adoption serait une entrave à la liberté indivduelle? A moins que ces arguments soient des arguments libertaires et non libertariens?

En d'autres termes, le libéral conservatisme n'est-il pas une limitation, appliqué à des cas spécifiques (moeurs, immigration), de la primauté reconnue à la liberté par le libéralisme?

C'est exactement cela. Tout comme le social-libéralisme, c'est une limitation appliqué à des cas spécifiques (santé, allocations de solidarité) de la primauté reconnue à la liberté par le libéralisme.

Posté
Et avant ça, en droit romain, le mariage est une reconnaissance publique d'une union privée permettant la jouissance des prérogatives attachées à une telle union.

Il conviendrait de ne pas évacuer le fait que la religion dans la Rome antique était étroitement mêlée à la vie publique.

+1

Les religieux n'ont pas le monopole du vocabulaire….

Quant à moi je ne me battrais pas pour disputer le vôtre.

Posté
Il conviendrait de ne pas évacuer le fait que la religion dans la Rome antique était étroitement mêlée à la vie publique.

Certes, certes. Mais concrètement le mariage romain, à l'origine, était réglé par deux droits : le familial, privé et d'essence très religieuse, qui, seul, légitimait parfaitement l'union d'un couple ; et le ius conubium, "public", qui permettait d'accoler au mariage privé certains effets juridiques opposables à tous les autres citoyens romains, à commencer par la citoyenneté romaine des enfants issus du couple marié selon le ius conubium.

Posté
Petite correction, le ius conubium n'était pas du droit privé.

:icon_up: je savais que tu allais tiquer sur ce point, c'est à dessin que je l'ai précisé. Oui, le Droit Romain, avant que d'être un droit public, fut d'abord un droit des gens destiné à distinguer la sphère publique du privé :

Chez les Grecs, la notion du droit ne parvint jamais à une indépendance complète. L’idée politique demeura toujours prédominante et fut le mobile de tout. À Rome, l’opportunité politique et les besoins de la vie usuelle se scindèrent, en ce qu’on vit des droits individuels se séparer de ce qui était utile à la communauté.

L’œuvre principale du droit romain consiste donc en ce qu’il a interprété et précisé ce qui rentre dans la sphère du droit privé, en opposition au droit public. Pour accomplir cette tâche, il fallait une nation respectant religieusement les traditions, même dans l’ivresse de la victoire et de la conquête. Les Romains furent toujours dominés par les faits suivants: Les habitants des provinces soumises conservaient leurs droits personnels, pour autant que les intérêts de l’administration n’exigent pas quelque modification. En revanche, on laisse aux étrangers qui viennent s’établir à Rome, tous les droits compatibles avec l’équité et le côté non politique de leurs intérêts.

Franz von Holtzendorff et Alphonse Rivier, Introduction au droit des gens : recherches philosophiques, historiques, et bibliographiques. Hambourg, J.-F. Richter, 1889

Si les Grecs inventèrent la rationalité critique, l’égalité devant la loi et la science, les Romains mirent leur génie, par leurs magistrats et jurisconsultes, dans le droit en départageant la frontière du mien et du tien. Ils conçurent des concepts et des formules distinguant les personnes et leurs divers états (personnes physiques et morales, minorité, tutelle, famille, mariage, etc.), répartissant les droits de ces personnes sur les choses (propriété, possession, servitude, biens meubles et immeubles, etc.), puis classant les obligations entre ces personnes (contrat, dépôt, hypothèque, mandat, etc.). Le droit privé romain s’est avéré au cours des siècles une puissante boite à outils garantissant l’échange de la propriété entre les personnes de la société civile. Cependant, la libre jouissance de la propriété était réservée aux citoyens et aux affranchis; elle n’était pas encore vue comme un droit universel de l’Homme. »

Marc Chevrier, "Savoir ou s'avoir: les mutations de la propriété intellectuelle"

Posté
Et avant ça, en droit romain, le mariage est une reconnaissance publique d'une union privée permettant la jouissance des prérogatives attachées à une telle union.

Et avant ça en Mésopotamie, vers 1700 avant JC :

# 128. If a man has taken a wife and has not executed a marriage contract, that woman is not a wife.

dans le code d'Hammurabi, à noter au passage que le divorce était déjà prévu dans ce code de dangereux progs :

142. If a woman has hated her husband and has said, "You shall not possess me," her past shall be inquired into, as to what she lacks. If she has been discreet, and has no vice, and her husband has gone out, and has greatly belittled her, that woman has no blame, she shall take her marriage-portion and go off to her father's house.
Invité jabial
Posté
Non-sens total. D'abord, ça n'a pas de sens d'isoler la Terreur du reste de l'histoire de France

Si tu veux dire qu'on ne peut pas réhabiliter la révolution en faisant semblant de croire que la Terreur n'est qu'un accident, je te suis. Si par contre tu veux dire que c'est un détail de l'histoire de France (ce dont je doute : ce serait plutôt un tropisme prog) :icon_up: je ne suis pas d'accord. C'est probablement un des pires moments d'abomination de la nation française, et le fait est qu'on devrait étudier cette période comme on étudie notamment le nazisme.

et ensuite, le 17ème siècle anglais c'est une guerre civile effroyable qui n'a rien à envier à la révolution française.

Tu fais référence à la dictature de Cromwell?

Posté
Et avant ça, en droit romain, le mariage est une reconnaissance publique d'une union privée permettant la jouissance des prérogatives attachées à une telle union.

Oui, mais Harald raisonnait plus en termes de préséance que d'antériorité.

Posté
Si tu veux dire qu'on ne peut pas réhabiliter la révolution en faisant semblant de croire que la Terreur n'est qu'un accident, je te suis.

Bien entendu.

Tu fais référence à la dictature de Cromwell?

Et à la guerre civile qui l'a précédée.

Posté
dans le code d'Hammurabi, à noter au passage que le divorce était déjà prévu dans ce code de dangereux progs :

Oui, entre autres possibilités:

141. If a man's wife, living in her husband's house, has persisted in going out, has acted the fool, has wasted her house, has belittled her husband, he shall prosecute her. If her husband has said, "I divorce her," she shall go her way; he shall give her nothing as her price of divorce. If her husband has said, "I will not divorce her," he may take another woman to wife; the wife shall live as a slave in her husband's house.

143. If she has not been discreet, has gone out, ruined her house, belittled her husband, she shall be drowned.

Posté
- je crois en la légitimité des Etats en tant que regroupement d'individus autour de culture, d'Histoire, de valeurs communes, et à leur souveraineté (limitée), et dans l'importance du fait national comme vecteur d'identité.

- less taxes, less State

Rien à redire sur tes convictions excepté sur ce point, mon échelle de référence est plutôt la commune, que je considère comme une organisation volontaire au même titre que l'association, l'entreprise, la famille, ou la copropriété. il y a bien d'autres vecteurs d'identité que la nation. La langue, la religion, les conceptions philosophiques, la commune en fond partie, … ainsi le club de golf ou la marque d'ordinateur… chacun son truc.

Je t'approuve tout à fait sur ton scepticisme vis à vis des révolutions (cela ne veut il pas dire "tourner en rond").

Sinon, sois le bienvenu.

Un sage conseil : ne te préoccupe pas des étiquettes, suis ton chemin en prenant ce qui te semble intellectuellement fécond.

:icon_up:

  • 4 weeks later...
Posté

Bon, ben voilà, je suis nouveau ici… ceci est donc mon premier post.

J’en profite pour vous féliciter tous et toutes : ce forum m’impressionne autant par la qualité et la richesse de ses discussions que par le respect et la tolérance qui règne entre les différents membres. Bravo ! :icon_up:

Et je rentre donc maintenant dans le vif du sujet en essayant d’expliciter pourquoi je me classe parmi les libéraux conservateurs… Je pense que je suis conservateur sur deux plans : au plan philosophique et au plan du classement sur l’échiquier politique, comme je vais le développer plus bas. Mais j’aimerais aussi montrer pourquoi, à mon sens, un libéral s’expose forcément à être considéré comme conservateur (philosophiquement et politiquement).

Sur le plan philosophique je pense qu’être libéral suppose une dose de conservatisme : en effet, un libéral cherche sans cesse à conserver les postulats de base du droit naturel (respect de la vie, de la liberté, de la propriété de l’individu etc…) sur lesquels est construite l’ensemble de la réflexion libérale. Refuser de considérer ces postulats comme absolus, c’est remettre sans cesse en question le libéralisme, c’est donc ne jamais trancher, bref tomber dans l’enfer du relativisme. :mrgreen:

Sur le plan politique, je pense pouvoir être considéré comme « conservateur » sur certains points. En matière économique tout comme en matière d’organisation des institutions politiques, je pense pouvoir être étiqueté « libéral » (pour une économie de marché, une contractualisation de l’économie, favoriser l’initiative etc… / pour le respect des libertés individuelles, le principe de subsidiarité, le renforcement du Parlement etc…). En revanche mon « conservatisme » apparaît sur certaines questions de société, mais il me semble pourtant que je reste un bon libéral néanmoins.

Par exemple, en ce qui concerne l’avortement, je pense que tout libéral devrait y voir un sacré cas de conscience… En effet, l’avortement reste tout de même l’agression injustifiée d’un individu innocent (dans le ventre de sa mère). Certes se pose alors l’éternelle question de savoir « à quel moment du développement un embryon/fœtus peut être considéré comme un individu à respecter…. ». Mais un libéral ne devrait-il donc pas tout faire pour éviter l’erreur, pour éviter qu’un individu ne soit tué injustement et donc déclarer une présomption d’existence d’un individu dès la conception ? En effet, d’un point de vue libéral, il semble absurde de laisser au législateur (avec des variations entre Etats ne serait ce qu’en Europe !) le choix de décréter un individu existant ou non… Pour moi, l’attitude la plus respectueuse du principe libéral de non agression est donc dans ce cas de limiter le risque d’erreur et donc de considérer l’avortement dès la conception (c’est à dire l’apparition d’une première cellule individuelle par rapport à la cellule de la mère et à la cellule du père) comme une réelle agression à éviter… quitte à passer pour « conservateur »…

Autre exemple : l’euthanasie. J’ai face à la question épineuse de l’euthanasie une attitude extrêmement prudente. Aider quelqu’un à mourir, c’est l’aider à accomplir un acte à la conséquence entièrement absolue (en effet, personne ne ressuscite, sauf miracle…). Or pour moi, une conséquence absolue implique une liberté absolue. Sur d’autres choix de la vie d’un individu, le libéral peut se satisfaire d’une conception de la liberté impure (l’influence morale des autres, du milieu social, du regard des autres etc…sont mis de côté). En effet, sur ces autres choix de vie, il est possible pour l’individu de rectifier le tir s’il se rend compte avec un peu plus d’expérience et de sagesse qu’il a fait fausse route (le mariage peut finir en divorce, un contrat peut être rompu, un enfant peut être abandonné à la DASS etc…). Sur le choix de la mort, aucun retour n’est possible : l’individu disparaît dans un néant absolu. En libéral prudent, je me retrouve donc devant une limite de mon système de libre choix individuel : il s’agit d’un choix à conséquence absolue et qui appelle à une liberté absolue, liberté absolue que ne possède pas l’individu (en effet, le regard des autres, de la société, sur la maladie, le handicap, la vieillesse, le mépris des plus jeunes… tant de pressions qui peuvent pousser insidieusement l’individu à la mort..). Donc en libéral sage, car reconnaissant les limites de notre humanité, je m’oppose à l’euthanasie et prend dont l’étiquette de « conservateur ».

Voilà les points forts qui font de moi un « libéral conservateur »… Qu’en pensez vous ? :doigt:

Posté

Bonjour.

Enfin qqn qui pourra ptet repondre à ma question :

Est tu pour imposer ton conservatisme a autrui?

(mit a part les domaines sensible de l'euthanaise et de l'avortement qui peuvent se prendre de plusieurs facons et qui sont loin d'etre tranché)

quel difference entre ton point de vue et celui d'un anarcap' d'opinion personnelles conservatrice?

Posté
Es-tu pour imposer ton conservatisme à autrui ?

Cette question n'a pas de sens : typiquement, un conservateur considère que certains de ses positions 'conservatrices' ne sont pas uniquement du domaine de la morale individuelle mais ont une influence notable sur la structure et le bon fonctionnement de la société - ce qui leur confère une dimension éminemment politique. La défense des institutions, comme le mariage, n'est pas uniquement basé sur une opinion privée quant à la morale, elle est fondée sur l'influence qu'ont ces institutions d'un point de vue social. Les conservateurs ne souhaitent pas prioritairement - enfin, ils peuvent me contredire - imposer leurs valeurs (à savoir, vouloir que les autres individus aient les mêmes conceptions morales) mais à faire reconnaître l'importance de certaines institutions et traditions dans le domaine politique.

Enfin, je dis ça, mais je sens que la négation permanente de tout domaine et problème politique par une bonne partie des théories libertariennes ne rende mon propos inintelligible.

Posté
Enfin, je dis ça, mais je sens que la négation permanente de tout domaine et problème politique par une bonne partie des théories libertariennes ne rende mon propos inintelligible.

Je le crains. La reductio ad libertarium consiste à demander "Comptes-tu utiliser la force contre autrui pour [insérer tout et n'importe quoi ici]".

Hors de cette matrice conceptuelle (alias "quand un cadre enserre la pensée"), rien n'est pensable pour les hérissons de la liberté.

Posté
Je le crains. La reductio ad libertarium consiste à demander "Comptes-tu utiliser la force contre autrui pour [insérer tout et n'importe quoi ici]".

Hors de cette matrice conceptuelle (alias "quand un cadre enserre la pensée"), rien n'est pensable pour les hérissons de la liberté.

Sauf qu'il n'y a que dans un schéma de pensée totalitaire (au sens arendtien du mot) où le pouvoir politique est conçu comme pouvant investir indistinctement tous les champs de l'action - justement en gommant cette notion de 'politique'. Il n'y a que dans une telle situation où ceux qui exercent le pouvoir étatique puissent songer à en faire usage pour m'imposer une manière spécifique de cuisiner mes spaghettis - ou d'écouter Lara Fabian. :icon_up: Finalement, il s'agit là de la même conception du pouvoir, même si renversée, que les doctrines totalitaires.

Posté
Les conservateurs ne souhaitent pas prioritairement - enfin, ils peuvent me contredire - imposer leurs valeurs (à savoir, vouloir que les autres individus aient les mêmes conceptions morales) mais à faire reconnaître l'importance de certaines institutions et traditions dans le domaine politique.

Tout à fait. Pour un conservateur, personne n'est obligé de s'accorder avec ses vues; il convient seulement que ceux qui ne partagent pas leurs valeurs ne détruisent pas les institutions et traditions. Tout autre est l'attitude des progressistes qui, eux, n'admettent pas que l'on ne soit pas d'accord avec leur conception des choses (d'où les cris de vierges effarouchées, du style : "comment… mais… mais tu n'es pas libéral… tu es… un conservateur !?").

Posté
…les postulats de base du droit naturel (respect de la vie, de la liberté, de la propriété de l’individu etc…) sur lesquels est construite l’ensemble de la réflexion libérale. Refuser de considérer ces postulats comme absolus…

On ne va pas refaire une énième fois la discussion ici, mais ni le respect de la vie, ni la liberté, ni la propriété ne sont des "postulats absolus" du Droit naturel.

D'autres fils de ce forum t'éclaireront sur ce qu'est le Droit naturel et ce qu'il n'est pas. (La fonction recherche est ton amie.)

Posté
Tout à fait. Pour un conservateur, personne n'est obligé de s'accorder avec ses vues; il convient seulement que ceux qui ne partagent pas leurs valeurs ne détruisent pas les institutions et traditions. Tout autre est l'attitude des progressistes qui, eux, n'admettent pas que l'on ne soit pas d'accord avec leur conception des choses (d'où les cris de vierges effarouchées, du style : "comment… mais… mais tu n'es pas libéral… tu es… un conservateur !?").

Encore une fois, il n'y a pas que des conservateurs et puis sinon des progressistes. Et ce que tu décris est présent à la fois chez les uns et chez les autres.

Posté
On ne va pas refaire une énième fois la discussion ici, mais ni le respect de la vie, ni la liberté, ni la propriété ne sont des "postulats absolus" du Droit naturel.

Et pourtant si (pour la vie et la propriété qui découle de l'usage de la raison).

Archivé

Ce sujet est désormais archivé et ne peut plus recevoir de nouvelles réponses.

×
×
  • Créer...