Taranne Posté 22 août 2008 Signaler Posté 22 août 2008 L'émission de Stéphane Bern hier soir sur France 2, consacrée aux "femmes qui ont fait Versailles" m'a rappelé ce que me disait un de mes correspondants rosbifs, à savoir que les Français sont probablement le seul peuple au monde qui se glorifie des pires catastrophes de son histoire et élève des statues à ses pires dirigeants. Tout fasciné qu'il était par ces "femmes de pouvoir" que furent les Montespan, Maintenon, Pompadour et Du Barry, notre sémillant animateur a passé sous silence, ou fortement minimisé, leur rôle dans la ruine de la monarchie… Parler de la Montespan en réduisant l'Affaire des Poisons à un simple fait-divers, de la Maintenon sans un mot à propos de la révocation de l'Edit de Nantes, et relativiser le train de vie de la Pompadour ou de la Du Barry sans jamais ou presque faire le lien avec l'impopularité croissante de Louis XV, il fallait le faire. Bern l'a fait. Ce type peut tout, ose tout. Mais il est représentatif: les Français, comme je l'ai dit plus haut, semblent considérer que la "grandeur" et le "panache" priment tout et excusent de ce fait les pires débordements, d'où la popularité d'un Louis XIV ou d'un Napoléon Ier dont le bilan politique (surtout celui du premier) n'est pas des plus glorieux… une telle culture n'est pas propice au libéralisme, ni à toute autre doctrine politique fondée sur la simple gouvernance et l'administration rationnelle.
Harald Posté 22 août 2008 Signaler Posté 22 août 2008 Mêêêêêeuhhh ! Elles ont favorisé les arts et l'éclosion des Lumières. En regard de cela tes basses considérations…
Rincevent Posté 22 août 2008 Signaler Posté 22 août 2008 L'émission de Stéphane Bern hier soir sur France 2, consacrée aux "femmes qui ont fait Versailles" m'a rappelé ce que me disait un de mes correspondants rosbifs, à savoir que les Français sont probablement le seul peuple au monde qui se glorifie des pires catastrophes de son histoire et élève des statues à ses pires dirigeants. […] Les Français sont d'indécrottables romantiques, au pire sens du terme (façon Hegel : rien de grand ne se fait sans passion, "donc" vénérons la passion). Ca me fait penser à un passage de 10, Downing Street, dans lequel Thatcher décrit son horreur devant la pièce (une commande d'Etat, naturellement) qui fut jouée à l'Opéra-Bastille à l'occasion du bicentenaire de la Révolution, et dont le protagoniste principal, présent sur scène du début à la fin, était… une guillotine.
José Posté 22 août 2008 Signaler Posté 22 août 2008 Parler de la Montespan en réduisant l'Affaire des Poisons à un simple fait-divers, de la Maintenon sans un mot à propos de la révocation de l'Edit de Nantes… Bah… il a bien raison de ne pas se laisser abuser par l'historiographie républicaine : aucun historien sérieux ne donne un rôle quelconque à la Maintenon dans la révocation de l'Édit de Nantes et l'implication de la Montespan directe dans l'Affaire des poisons n'a jamais été prouvé (le pire que l'on a pu lui reprocher, c'est des fréquentations douteuses, un goût pour les charlatans et autres astrologues, avec des gamineries du genre de refiler des filtres d'amour - rognures d'ongles, sperme de curé, etc. - dans les verres servis au roi.) Et, concrètement, ceux qui ont fait le plus de mal à la monarchie, ce ne sont pas les courtisanes, mais les Colbert, les Louvois, etc.
Toast Posté 22 août 2008 Signaler Posté 22 août 2008 Tout fasciné qu'il était par ces "femmes de pouvoir" que furent les Montespan, Maintenon, Pompadour et Du Barry, notre sémillant animateur a passé sous silence, ou fortement minimisé, leur rôle dans la ruine de la monarchie… Parler de la Montespan en réduisant l'Affaire des Poisons à un simple fait-divers, de la Maintenon sans un mot à propos de la révocation de l'Edit de Nantes, et relativiser le train de vie de la Pompadour ou de la Du Barry sans jamais ou presque faire le lien avec l'impopularité croissante de Louis XV, il fallait le faire. Bern l'a fait. Ce type peut tout, ose tout. Mais il est représentatif: les Français, comme je l'ai dit plus haut, semblent considérer que la "grandeur" et le "panache" priment tout et excusent de ce fait les pires débordements. Surtout qu'en matière de "grandeur" et de "panache", on a tout de même fait mieux que les maîtresses de Louis XV. La Pompadour avait été ramassée dans la rue ou presque (on l'appelait d'ailleurs méchamment "la Poisson" à la cour, en référence à son nom de famille et sa basse extraction) et ne pouvait s'empêcher de foutre son nez merdeux dans les affaires du royaume. La Du Barry était quant à elle carrément une pute de luxe, mariée de surcroît à un faux comte. Elle avait cependant au moins le mérite de ne pas se mêler de politique - le duc de Choiseul l'ayant bien cherché… Et, concrètement, ceux qui ont fait le plus de mal à la monarchie, ce ne sont pas les courtisanes, mais les Colbert, les Louvois, etc. D'accord ; ceci étant dit les dépenses de la cour étaient loin d'être négligeables, en particulier sous Louis XVI. Si le trou dans les finances du royaume est à imputer aux multiples guerres, au moins depuis la fin du règne de Louis XIV, la noblesse de cour se servait allègrement dans les caisses (il suffit de voir les "cadeaux" envoyés par Marie-Antoinette à ses copines)
Sous-Commandant Marco Posté 22 août 2008 Signaler Posté 22 août 2008 Lorsque j'ai vu Stéphane Burn s'esbaudir devant les WC de Marie-Antoinette, j'ai zappé et je me suis promis de ne plus jamais regarder aucune de ses émissions.
Taranne Posté 22 août 2008 Auteur Signaler Posté 22 août 2008 Bah… il a bien raison de ne pas se laisser abuser par l'historiographie républicaine : aucun historien sérieux ne donne un rôle quelconque à la Maintenon dans la révocation de l'Édit de Nantes et l'implication de la Montespan directe dans l'Affaire des poisons n'a jamais été prouvé (le pire que l'on a pu lui reprocher, c'est des fréquentations douteuses, un goût pour les charlatans et autres astrologues, avec des gamineries du genre de refiler des filtres d'amour - rognures d'ongles, sperme de curé, etc. - dans les verres servis au roi.) Peut-être, mais là n'est pas la question. L'Affaire des Poisons est le plus gros scandale du règne de Gros-Louis, et la Révocation de l'Edit de Nantes est une "immortelle infâmie" millésimée. Expédier l'une en quelques mots et taire complètement l'autre relève de la malhonnêteté la plus crasse. Et, concrètement, ceux qui ont fait le plus de mal à la monarchie, ce ne sont pas les courtisanes, mais les Colbert, les Louvois, etc. Les courtisanes comme les ministres ont besoin d'un roi pour exister.
José Posté 22 août 2008 Signaler Posté 22 août 2008 D'accord ; ceci étant dit les dépenses de la cour étaient loin d'être négligeables, en particulier sous Louis XVI. Si le trou dans les finances du royaume est à imputer aux multiples guerres, au moins depuis la fin du règne de Louis XIV, la noblesse de cour se servait allègrement dans les caisses (il suffit de voir les "cadeaux" envoyés par Marie-Antoinette à ses copines) De fait, la ruine de la monarchie française, c'est les dettes accumulées à cause des dépenses occasionnées par les guerres et le système Versailles (c'est-à-dire le Loft de luxe créé par Louis XIV pour tenir sous sa coupe la haute noblesse écouillée).
free jazz Posté 22 août 2008 Signaler Posté 22 août 2008 Au moins ce genre d'émission que je ne regarderais pas même par curiosité étant donnée la flagornerie du présentateur, a le mérite d'une certaine pédagogie, dans un pays où l'éducation est corrompue par la propagande féministe et son mythe de l'oppression masculine séculaire enfoncé dans le cerveau des jeunes générations. En ces temps de parité répucitoyenne forcée, il est plutôt sain de montrer au grand public que les femmes intrigantes et les courtisanes ont finalement plus pesé sur la politique du pays que l'action des ministres, même en des périodes aussi "obscures" que sous l'ancien régime. Lorsque j'ai vu Stéphane Burn s'esbaudir devant les WC de Marie-Antoinette, j'ai zappé et je me suis promis de ne plus jamais regarder aucune de ses émissions. Cela dit la réhabilitation au moins partielle de Marie-Antoinette, fût-elle introduite par les latrines et autres lieux d'aisance, peut là aussi avoir une utilité pédagogique, vu la vendetta révolutionnaire dont elle fut l'objet.
Toast Posté 22 août 2008 Signaler Posté 22 août 2008 Au moins ce genre d'émission que je ne regarderais pas même par curiosité étant donnée la flagornerie du présentateur, a le mérite d'une certaine pédagogie, dans un pays où l'éducation est corrompue par la propagande féministe et son mythe de l'oppression masculine séculaire enfoncé dans le cerveau des jeunes générations. On pourrait dire aussi qu'il vaut toujours mieux regarder ce type d'émissions plutôt que Secret Story ou d'Ile de la Tentation.
Silhouette Posté 22 août 2008 Signaler Posté 22 août 2008 L'émission de Stéphane Bern hier soir sur France 2, consacrée aux "femmes qui ont fait Versailles" m'a rappelé ce que me disait un de mes correspondants rosbifs, à savoir que les Français sont probablement le seul peuple au monde qui se glorifie des pires catastrophes de son histoire et élève des statues à ses pires dirigeants. Tout fasciné qu'il était par ces "femmes de pouvoir" que furent les Montespan, Maintenon, Pompadour et Du Barry, notre sémillant animateur a passé sous silence, ou fortement minimisé, leur rôle dans la ruine de la monarchie… Parler de la Montespan en réduisant l'Affaire des Poisons à un simple fait-divers, de la Maintenon sans un mot à propos de la révocation de l'Edit de Nantes, et relativiser le train de vie de la Pompadour ou de la Du Barry sans jamais ou presque faire le lien avec l'impopularité croissante de Louis XV, il fallait le faire. Bern l'a fait. Ce type peut tout, ose tout. Mais il est représentatif: les Français, comme je l'ai dit plus haut, semblent considérer que la "grandeur" et le "panache" priment tout et excusent de ce fait les pires débordements, d'où la popularité d'un Louis XIV ou d'un Napoléon Ier dont le bilan politique (surtout celui du premier) n'est pas des plus glorieux… Stéphane Bern n'est pas un historien, il ne fait pas dans la culture mais dans le sensationnel. J'ai regardé quelques bribes de l'émission car quelqu'un de ma famille la regardait : j'ai trouvé cela affligent. Il n'y avait qu'à voir la réalisation pour se rendre compte qu'on avait à faire à une émission destinée à "rendre les cerveaux disponibles". Je ne vois pas ce qui t'étonne : regarder une émission comme celle-là revient à demander à un débile de te parler sérieusement d'histoire… une telle culture n'est pas propice au libéralisme, ni à toute autre doctrine politique fondée sur la simple gouvernance et l'administration rationnelle J'avoue avoir des doutes, en effet… Je pense que ça ne va pas encore assez mal pour que les français oublient les poncifs socialistes. Au moins ce genre d'émission que je ne regarderais pas même par curiosité étant donnée la flagornerie du présentateur, a le mérite d'une certaine pédagogie, dans un pays où l'éducation est corrompue par la propagande féministe et son mythe de l'oppression masculine séculaire enfoncé dans le cerveau des jeunes générations. En ces temps de parité répucitoyenne forcée, il est plutôt sain de montrer au grand public que les femmes intrigantes et les courtisanes ont finalement plus pesé sur la politique du pays que l'action des ministres, même en des périodes aussi "obscures" que sous l'ancien régime. C'est pas faux.
free jazz Posté 22 août 2008 Signaler Posté 22 août 2008 On pourrait dire aussi qu'il vaut toujours mieux regarder ce type d'émissions plutôt que Secret Story ou d'Ile de la Tentation. Quoiqu'il y ait aussi des catins parmi les hotesses de ces programmes, à ce que l'on dit (certes moins luxueuses que la Du Barry). ^^ La question qui me vient à propos est celle-ci : les catins du pouvoir et les courtisanes actuelles ont-elles plus ou moins d'influence sur les gouvernants d'aujourd'hui qu'à l'époque de la monarchie ou de l'Empire? Une Cécilia ou une Carla pèsent-elles moins qu'une Maintenon sur les décisions politiques quotidiennes? Difficile de se prononcer sans être dans le secret des alcôves. Apriori on pourrait penser que dans une démocratie pas trop mafieuse le pouvoir est plus contrôlé, moins personnalisé et qu'il est donc plus difficile de se livrer à des extravagances en suivant les caprices des femmes ou autres maîtresses. Encore qu'on ait vu certains présidents décider de grands travaux par le seul fait du Prince, ou d'autres taper dans la caisse.
Invité jabial Posté 3 septembre 2008 Signaler Posté 3 septembre 2008 Lucilio, on dit un philtre d'amour. Un filtre d'amour, j'arrive même pas à me représenter à quoi ça peut ressembler
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