Aller au contenu

Accès social à la propriété, GSEs et giga-crise financière


xavdr

Messages recommandés

Posté
Interessent ce que tu dit, tu pense donc que sur un marché libre (le marché du travail dans la finance est libre ne t'en déplaise, pas de diplômes légaux, pas de corporations, pas de syndicats puissants et une grande mobilité géographique entre législations du travail en concurrence), les salaires ne tendent pas vers la productivité des salariés ?

Le retour de la vengeance de la valeur travail en quelque sorte. Que l'effet de levier du capital soit bien plus élevé que la normale dans la finance, je ne le nie pas, mais cet effet multiplicateur s’applique sur les parts, les actions, a la limite les bonus pour certains opérationnels, bien entendu, mais les banques ne s’amusent pas a payer des plus grands salaires que nécessaire pour retenir les cadres.

Quand a l’outil de travail déformé par la BC, c’est le cas, mais c’est le cas de toutes les entreprises qui se financent, et selon ton raisonnement, de leurs cadres je suppose…

Oui, en marché libre, les salaires ne tendent pas vers la productivité des salariés.

Mais la finance n'est clairement pas un marché libre.

Néanmoins, je corrigerais ma proposition dans le sens où les salariés de la finance sont effectivement payés en fonction de ce qu'ils rapportent à l'entreprise. Mais les revenus de la finance sont largement issus de leur privilège d'Etat. Ce qui explique que les salaires de wall street soient en moyenne 5 fois supérieurs à ceux de l'ensemble de l'économie US.

La finance est à la source de la création monétaire, elle bénéficie donc bien plus de ce privilège que n'importe quelle autre entreprise.

Posté
Oui, en marché libre, les salaires ne tendent pas vers la productivité des salariés.

Mais la finance n'est clairement pas un marché libre.

Néanmoins, je corrigerais ma proposition dans le sens où les salariés de la finance sont effectivement payés en fonction de ce qu'ils rapportent à l'entreprise. Mais les revenus de la finance sont largement issus de leur privilège d'Etat. Ce qui explique que les salaires de wall street soient en moyenne 5 fois supérieurs à ceux de l'ensemble de l'économie US.

La finance est à la source de la création monétaire, elle bénéficie donc bien plus de ce privilège que n'importe quelle autre entreprise.

Tout à fait. Il est amusant de constater que ce milieu bancaire, pourtant considéré comme le coeur du capitalisme, échappe à de nombreux principes de base de l'entreprise libérale. (pas d'atteinte à la propriété d'autrui non consentie, pas de privilèges étatiques etc..)

Tenez, ecrit par Jörg Guido Hülsmann voici un extrait de l'épilogue du livre 'Monnaie et Gouvernement' de Rohtbard. (Faut il préciser que Hulsmann, Senior du Mises Instute, comme Rothbard ne sont pas des gauchistes étatistes enragés ?)

« Tout d'abord cette politique [monnaie étatique & inflationniste & banques réglementées] enrichit le secteur financier aux dépens des autres. Elle mobilise toujours davantage de temps et d'énergie pour les placements financiers au détriment de toutes les autres occupations.

Aux US, il existe un nombre grandissant de médecins et d'avocats qui passent plus de temps à gérer leurs placements qu'à exercer leur propre métier.

L'inflation dégrade la division naturelle du travail et fait diminuer la production. Elle privilégie les intérêts économiquement établis aux dépens de toutes les autres classes et accroît les différences de revenu au sein de la population »

Monnaie et Gouvernement – Rothbard. Epilogue Hülsmann

Posté
Ha parce que tu as compris le paragraphe concernant le "cadrage"?

Xavdr, pourrais-tu reécrire ce paragraphe en français tout en l'allégeant stp?

C'est très simple: je voudrais que cette ligne de forum nous permettent de débattre sur les relations entre les politiques étatiques de l'immobilier (urbanisme, accès social à la propriété, logements sociaux, contraintes réglementaires sur les transactions, etc.) et la crise financière.

A contrario, je vous propose d'insérer dans d'autres lignes de forum la partie monétaire, les évolutions de moeurs, l'opacité des titrisations issues du marché libre, etc. Il y a un certain nombre de lignes déjà introduites pour cela: généraliste, budgétaire, monétaire, financière, etc.

Posté
C'est très simple: je voudrais que cette ligne de forum nous permettent de débattre sur les relations entre les politiques étatiques de l'immobilier (urbanisme, accès social à la propriété, logements sociaux, contraintes réglementaires sur les transactions, etc.) et la crise financière.

A contrario, je vous propose d'insérer dans d'autres lignes de forum la partie monétaire, les évolutions de moeurs, l'opacité des titrisations issues du marché libre, etc. Il y a un certain nombre de lignes déjà introduites pour cela: généraliste, budgétaire, monétaire, financière, etc.

De quel marché libre parles-tu ?

Faudrait arrêter quand même de dire qu'on vit en marché libre.

Sinon, la titrisation est largement influencée par les ratio prudentiels légaux Bâle, aussi ces titres ont été notés par des agences de notation en cartel légal qui distribue des notes qui sont obligatoires légalement pour que les toitres puissent être acheté par tout un tas de fonds définis légalement (assurance vie, banque, fond de pension, fonds communs de placements, etc).

Posté

Outre le rapport de la Fed de mars 2007 sur les GSE, que j'ai déjà cité dans la ligne de forum portant sur la question des finances gouvernementales US décriées par les cassandres de GEAB-LEAP/E2020 , voici une autres source étatique intéressante, avec un rapport sur les refinancement de crédits hypothécaire US, publié par l'OFHEO, qui est une agence rattachée à l'HUD, l'autorité de tutelle des GSE Fannie Mae et Freddie Mac qui depuis la guerre du Vietnam masquaient la dette de l'état fédéral issue de l'accès social à la propriété.

Ce rapport rappelle le statut des différents organismes de refinancement hypothécaire, et montre des statistiques sur leur répartition. On voit en particulier que les GSE Fannie Mae et Freddie Mac représentent les 2/3 de ce marché, mais avec de fortes fluctuations avec d'une part les flucuations du volume global avec une pointe des émissions en 2003 aux plus bas des taux d'intérets de la banque cenrale, et d'autre part les "private labels" qui apparaissent pour la moitié des émissions en 2004, 2005 et 2006 alors que leur part est faible avant 2002 et après 2007.

Précisons qu'à en croire l'OFHEO dans un autre rapport, dédié celui-là aux prix immobiliers aux US, ceux-ci n'auraient chuté que de 1% par trimestre depuis le début de la crise ce qui parrait plus faible que ce que d'autres indices mentionnent. Etant donné l'implication de l'HUD dans la génèse de la crise financière des US via les GSE, ont peut craindre une langue de bois quelque peu épaisse.

Posté
Outre le rapport de la Fed de mars 2007 sur les GSE, que j'ai déjà cité dans la ligne de forum portant sur la question des finances gouvernementales US décriées par les cassandres de GEAB-LEAP/E2020 , voici une autres source étatique intéressante, avec un rapport sur les refinancement de crédits hypothécaire US, publié par l'OFHEO, qui est une agence rattachée à l'HUD, l'autorité de tutelle des GSE Fannie Mae et Freddie Mac qui depuis la guerre du Vietnam masquaient la dette de l'état fédéral issue de l'accès social à la propriété.

Ce rapport est très intéressant: il acrédite la thèse qu'au delà de l'orgine gouvernementale de la crise (politique de la FED, lois sur le crédit), il y a clairement une dérive "privée" que l'on ne peut pas imputer directement aux réglementations étatiques.

Tout d'abord on remarque la grande prudence de la FHA et de Ginnie Mae, qui sont 100% gouvernemental, et qui ne sont pas entrés en force sur le marché, quand bien même ils sont la pour assumer la part la plus "sociale" de l'accès à la propriété (par exemple, les prêt FHA peuvent s'obtenir sans fond propres). Bien au contraire, la part des hypothèque garanties par Ginnie a fortement diminué entre 2001-2007. On remarque donc que l'Etat, qui est directement responsable pour cette partie, n'a certainement pas jouer un rôle sur la croissance de la bulle. En 2008, la part de Ginnie augmente fortement, mais c'est parce que le gouvernement fédéral l'a explicitement chargé de jouer un rôle important dans la gestion de la crise (comme expliqué en bas de page 4).

Ce qui est frappant c'est l'augmentation de la part "privée" du marché des MBS entre 2001 et 2007. Le rapport dit explicitement que cette partie reprend les "grosses" hypothèques (donc bien en dehors de la politique du logement social) et les crédits les plus à risques. La figure 2 montre comment ce secteur privé c'est taillé la plus grosse part des MBS entre 2004 et 2007, alors que Fanny, Freddy et encore plus Ginnie était en retrait. Pour cette part, je ne vois pas trop ce qu'on peut imputer comme responsabilité à l'Etat, d'autant plus que cette grosse prise de risque privée est arrivée entre 2004 et 2007, alors que les taux de la FED était déjà remonté.

Bref, à mon avis, il faut nuancer le rôle du gouvernement US dans la crise des subprimes. Si le cadre réglementaire pouvait entrainer des dérives, la prise de risque exagérée d'établissement privé, en dehors de toute garantie étatique, a clairement participé à la croissance de la bulle immobilière entre 2003 et 2008, sans du reste que cela concerne des hypothèques "sociales".

Posté
Ce rapport est très intéressant: il acrédite la thèse qu'au delà de l'orgine gouvernementale de la crise (politique de la FED, lois sur le crédit), il y a clairement une dérive "privée" que l'on ne peut pas imputer directement aux réglementations étatiques.

Il est exact de dire que ce rapport suscite cette impression mais pourtant il ne fournit aucun élément probant permettant de proférer une accusation en la matière. Notamment pour cela, en introduisant ce document j'avais évoqué la possibilité d'une langue de bois, invitant ainsi à une saine vigilance.

Ce rapport ne fournit pas d'information sur les taux de défaillance des différentes catégories de refinanceurs, ni sur les quotas de refinancements et/ou crédits liés aux obligations légales: tutelle du HUD, législations CRA de quotas de discriminiation positive (zones pauvres, critères raciaux, etc.). Or:

1- Les GSE Fannie Mae et Freddie Mac étaient des strucures "privées" sous étroite tutelle publique. Elles étaient conçues comme un moyen de masquer la dette étatique en externalisant les refinancements de l'accès social à la propriété immobilière tout en laissant la puissance publique dicter leur politique "commerciale" en la matière.

2- Du point de vue micro économique, le problème n'est pas qu'il y ait une croissance des refinancements, mais que les créanciers non solvables soient filtrés ou pas.

3- Pendant que les refinancements privés montaient en puissance, l'administration sociale HUD imposait des quotas de plus en plus importants aux GSE Fannie Mae et Freddie Mac pour les obliger à absorber les crédits hypothécaires des foyers à revenus faibles et modestes (plus de 50% des refinancements des GSE ces derniers trimestres).

4- Les législations CRA ont vraisemblablement suscité une culture délétère des dossiers pipés-pour-remplir-les-quotas.

Donc ce rapport montre effecivement la montée en puissance provisoire des refinancements privés, ce qui est un élément important, mais cette observation mérite d'être croisée avec d'autres indiciateurs (taux de défaillance, taux d'obligations légales CRA etc.) avant de tirer la moindre conclusion sur le fait que le secteur privé du refinancement ait ou non dérappé lui aussi.

Quant à Ginnie Mae, ses volumes sont faibles au regard des GSE fannie Mae et Freddie Mac. Ginnie Mae est dédié à des missions de service public plus ciblées, notamment le refinancement des prêts aux vétérans.

Posté
En fait ce rapport suscite cette impression mais ne fournit aucun élément probant permettant de proférer une accusation en la matière.

C'est pour cela qu'en introduisant ce document j'avais évoqué la possibilité d'une langue de bois, invitant ainsi à une saine vigilance.

1- Les GSE Fannie Mae et Freddie Mac étaient des strucures "privées" sous étroite tutelle publique. Elles étaient conçues comme un moyen de masquer la dette étatique en externalisant les refinancements de l'accès social à la propriété immobilière tout en laissant la puisasnce publique dicter leur politique en la matière.

Pourquoi dans ce cas l'Etat n'a pas utilisé le canal FHA-Ginnie, entièrement sous leur contrôle, pour jouer ce rôle ? Ginnie permet également de faire du "hors bilan". La FHA et Ginnie ont rapporté des dizaines de milliards à l'Etat fédéral entre 1995 et 2007, du reste certaines voix se sont élevées pour reprocher à la FHA de permettre au gouvernement de s'enrichir sur le dos des plus pauvres.

2- Du point de vue micro économique, le problème n'est pas qu'il y ait une croissance des refinancements, mais que les créanciers non solvables soient filtrés ou pas.

La encore, comment expliquer l'énorme croissance de la part privée dans le marché des MBS ? Cette part privée concernait exclusivement des bons risques ? Si les mauvais risques étaient pris par Fannie et Freddy, pourquoi le privé c'est totalement retiré du marché en 2008 ? Le rapport me semble-t-il montre que cette part privée était particulièrement à risque. D'autres sources ?

3- Pendant que les refinancements privés montaient en puissance, l'administration sociale HUD imposait des quotas de plus en plus importants aux GSE Fannie Mae et Freddie Mac pour les obliger à abosrber les crédits hypothécaires des foyers à revenus faibles et modestes (plus de 50% des refinancements des GSE ces derniers trimestres).

Il me semble que la part des crédits "modestes" pris par Fannie et Freddy (et encore plus par Ginnie) soit imposée par le plafond des hypothèques: ce mécanisme n'aurait-il pas du freiner la croissance de la bulle ?

Posté
Pourquoi dans ce cas l'Etat n'a pas utilisé le canal FHA-Ginnie, entièrement sous leur contrôle, pour jouer ce rôle ? Ginnie permet également de faire du "hors bilan". La FHA et Ginnie ont rapporté des dizaines de milliards à l'Etat fédéral entre 1995 et 2007, du reste certaines voix se sont élevées pour reprocher à la FHA de permettre au gouvernement de s'enrichir sur le dos des plus pauvres.

L'Etat ne crée pas de richesse il la détourne seulement.

L'Etat sait juste prendre l'argent la poche de Paul pour le donner à Jacques.

Posté
L'Etat ne crée pas de richesse il la détourne seulement.

L'Etat sait juste prendre l'argent la poche de Paul pour le donner à Jacques.

Là on ne parle pas d'impôt, mais d'un service auto-financé de l'Etat. La FHA ne force personne a recourir à ses services pour financer son hypothèque. Bien au contraire, elle souligne elle même que bien des gens auraient pu avoir droit à des prêts à taux fixes assurés par la FHA et ont recouru au prêt subprime à taux variables du privé: forcément, le budget publicitaire n'est pas le même…

Posté
Là on ne parle pas d'impôt, mais d'un service auto-financé de l'Etat. La FHA ne force personne a recourir à ses services pour financer son hypothèque. Bien au contraire, elle souligne elle même que bien des gens auraient pu avoir droit à des prêts à taux fixes assurés par la FHA et ont recouru au prêt subprime à taux variables du privé: forcément, le budget publicitaire n'est pas le même…

Et en quoi ce que vous dites infirme le fait que l'Etat ne crée pas de richesse mais la détourne?

La FHA bénéficie d'un statut qui lui permet d'accorder des crédits avec garantis d'état et donc détourne l'épargne pour financer des lubies de politiciens.

Et donc l'état accroit sa tourbe d'agents en les rémunérant grâce aux détournement de l'épargne de Paul au profit de Jacques.

Posté
Et en quoi ce que vous dites infirme le fait que l'Etat ne crée pas de richesse mais la détourne?

La FHA bénéficie d'un statut qui lui permet d'accorder des crédits avec garantis d'état et donc détourne l'épargne pour financer des lubies de politiciens.

Et donc grâce a ce détournement d'argent l'état accroit sa tourbe d'agents.

Détourner de l'épargne ? Sans la FHA, les prêts (financé par les banques privées, la FHA ne prête jamais rien elle même, elle garanti, contre rémunération du reste) n'auraient pas été accordé. Il y a un bien sûr une intervention sur le marché, ce qui est domageable, mais il n'y a pas à proprement parlé d'argent détourné "de force". Et en ce qui concerne la bulle immobilière, ce n'est pas cette intervention qui a jouer un rôle déterminant.

Posté
IX. Crédit

De tous les temps, mais surtout dans les dernières années, on a songé à universaliser la richesse en universalisant le crédit.

Je ne crois pas exagérer en disant que, depuis la révolution de Février, les presses parisiennes ont vomi plus de dix mille brochures préconisant cette solution du Problème social.

Cette solution, hélas! a pour base une pure illusion d'optique, si tant est qu'une illusion soit une base.

On commence par confondre le numéraire avec les produits, puis on confond le papier-monnaie avec le numéraire, et c'est de ces deux confusions qu'on prétend dégager une réalité.

Il faut absolument, dans cette question, oublier l'argent, la monnaie, les billets et les autres instruments au moyen desquels les produits passent de main en main, pour ne voir que les produits eux-mêmes, qui sont la véritable matière du prêt.

Car quand un laboureur emprunte cinquante francs pour acheter une charrue, ce n'est pas en réalité cinquante francs qu'on lui prête, c'est la charrue.

Et quand un marchand emprunte vingt mille francs pour acheter une maison, ce n'est pas vingt mille francs qu'il doit, c'est la maison.

L'argent n'apparaît là que pour faciliter l'arrangement entre plusieurs parties.

Pierre peut n'être pas disposé à prêter sa charrue, et Jacques peut l'être à prêter son argent. Que fait alors Guillaume? Il emprunte l'argent de Jacques et, avec cet argent, il achète la charrue de Pierre.

Mais, en fait, nul n'emprunte de l'argent pour l'argent lui-même. On emprunte l'argent pour arriver aux produits.

Or, dans aucun pays, il ne peut se transmettre d'une main à l'autre plus de produits qu'il n'y en a.

Quelle que soit la somme de numéraire et de papier qui circule, l'ensemble des emprunteurs ne peut recevoir plus de charrues, de maisons, d'outils, d'approvisionnements, de matières premières, que l'ensemble des prêteurs n'en peut fournir.

Car mettons-nous bien dans la tête que tout emprunteur suppose un prêteur, et que tout emprunt implique un prêt. Cela posé, quel bien peuvent faire les institutions de crédit? c'est de faciliter, entre les emprunteurs et les prêteurs, le moyen de se trouver et de s'entendre. Mais, ce qu'elles ne peuvent faire, c'est d'augmenter instantanément la masse des objets empruntés et prêtés.

Il le faudrait cependant pour que le but des Réformateurs fût atteint, puisqu'ils n'aspirent à rien moins qu'à mettre des charrues, des maisons, des outils, des approvisionnements, des matières premières entre les mains de tous ceux qui en désirent.

Et pour cela qu'imaginent-ils?

Donner au prêt la garantie de l'État.

Approfondissons la matière, car il y a là quelque chose qu'on voit et quelque chose qu'on ne voit pas. Tâchons de voir les deux choses.

Supposons qu'il n'y ait qu'une charrue dans le monde et que deux laboureurs y prétendent.

Pierre est possesseur de la seule charrue qui soit disponible en France. Jean et Jacques désirent l'emprunter. Jean, par sa probité, par ses propriétés, par sa bonne renommée offre des garanties. On croit en lui; il a du crédit. Jacques n'inspire pas de confiance ou en inspire moins. Naturellement arrive que Pierre prête sa charrue à Jean.

Mais voici que, sous l'inspiration socialiste, l'État intervient et dit à Pierre: Prêtez votre charrue à Jacques, je vous garantis le remboursement, et cette garantie vaut mieux que celle de Jean, car il n'a que lui pour répondre de lui-même, et moi, je n'ai rien, il est vrai, mais je dispose de la fortune de tous les contribuables; c'est avec leurs deniers qu'au besoin je vous payerai le principal et l'intérêt.

En conséquence, Pierre prête sa charrue à Jacques: c'est ce qu'on voit.

Et les socialistes se frottent les mains, disant: Voyez comme notre plan a réussi. Grâce à l'intervention de l'État, le pauvre Jacques a une charrue. Il ne sera plus obligé à bêcher la terre; le voilà sur la route de la fortune. C'est un bien pour lui et un profit pour la nation prise en masse.

Eh non! messieurs, ce n'est pas un profit pour la nation, car voici ce qu'on ne voit pas.

On ne voit pas que la charrue n'a été à Jacques que parce qu'elle n'a pas été à Jean.

On ne voit pas que, si Jacques laboure au lieu de bêcher, Jean sera réduit à bêcher au lieu de labourer.

Que, par conséquent, ce qu'on considérait comme un accroissement de prêt n'est qu'un déplacement de prêt.

En outre, on ne voit pas que ce déplacement implique deux profondes injustices.

Injustice envers Jean qui, après avoir mérité et conquis le crédit par sa probité et son activité s'en voit dépouillé.

Injustice envers les contribuables, exposés à payer une dette qui ne les regarde pas.

Dira-t-on que le gouvernement offre à Jean les mêmes facilités qu'à Jacques? Mais puisqu'il n'y a qu'une charrue disponible, deux ne peuvent être prêtées. L'argument revient toujours à ce que, grâce à l'intervention de l'État, il se fera plus d'emprunts qu'il ne peut se faire de prêts, car la charrue représente ici la masse des capitaux disponibles.

J'ai réduit, il est vrai, l'opération à son expression la plus simple; mais, éprouvez à la même pierre de touche les institutions gouvernementales de crédit les plus compliquées, vous vous convaincrez qu'elles ne peuvent avoir que ce résultat: déplacer le crédit, non l'accroître. Dans un pays et dans un temps donné, il n'y a qu'une certaine somme de capitaux en disponibilité et tous se placent. En garantissant des insolvables, l'État peut bien augmenter le nombre des emprunteurs, faire hausser ainsi le taux de l'intérêt (toujours au préjudice du contribuable), mais, ce qu'il ne peut faire, c'est augmenter le nombre des prêteurs et l'importance du total des prêts.

Qu'on ne m'impute point, cependant, une conclusion dont Dieu me préserve. Je dis que la Loi ne doit point favoriser artificiellement les emprunts; mais je ne dis pas qu'elle doive artificiellement les entraver. S'il se trouve, dans notre régime hypothécaire ou ailleurs, des obstacles à la diffusion et à l'application du crédit, qu'on les fasse disparaître; rien de mieux, rien de plus juste. Mais c'est là, avec la liberté, tout ce que doivent demander à la Loi des Réformateurs dignes de ce nom.

http://bastiat.org/fr/cqovecqonvp.html#credit

Détourner de l'épargne ? Sans la FHA, les prêts (financé par les banques privées, la FHA ne prête jamais rien elle même, elle garanti, contre rémunération du reste) n'auraient pas été accordé. Il y a un bien sûr une intervention sur le marché, ce qui est domageable, mais il n'y a pas à proprement parlé d'argent détourné "de force". Et en ce qui concerne la bulle immobilière, ce n'est pas cette intervention qui a jouer un rôle déterminant.

Donc j'espère que vous comprenez que le fait que la FHA garantisse un prêt détourne l'épargne et le crédit de celui à qui il aurait du bénéficier au profut d'une personne ayant moins de crédit et en quoi cela néfaste pour tout le monde.

Le principe qu'il y a derrière la FHA est le même que derrière FM&FM et ce la aboutit à détourner le crédit pour financer l'accès à la propriété au détriment d'investissement plus productif.

Posté
Tout d'abord on remarque la grande prudence de la FHA et de Ginnie Mae, qui sont 100% gouvernemental, et qui ne sont pas entrés en force sur le marché, quand bien même ils sont la pour assumer la part la plus "sociale" de l'accès à la propriété (par exemple, les prêt FHA peuvent s'obtenir sans fond propres). Bien au contraire, la part des hypothèque garanties par Ginnie a fortement diminué entre 2001-2007. On remarque donc que l'Etat, qui est directement responsable pour cette partie, n'a certainement pas jouer un rôle sur la croissance de la bulle.

Pour des raisons comptables: il est préférable pour l'état de désengorger son budget. Fannie et Freddie étant "privées" les dettes hypothécaires se retrouvent hors-bilan. C'est tout bénéf' pour l'état, c'est pour ça que les crédits en question sont passés des agences 100% publiques à celles "publiques mais pas trop". Comme ça, la subvention des hypothèques par la baisse des taux, à hauteur de 5700 milliards de dollars, a pu être escamotée de la dette publique officielle.

Posté
Pour des raisons comptables: il est préférable pour l'état de désengorger son budget. Fannie et Freddie étant "privées" les dettes hypothécaires se retrouvent hors-bilan. C'est tout bénéf' pour l'état, c'est pour ça que les crédits en question sont passés des agences 100% publiques à celles "publiques mais pas trop". Comme ça, la subvention des hypothèques par la baisse des taux, à hauteur de 5700 milliards de dollars, a pu être escamotée de la dette publique officielle.

Sauf que dans le rapport on voit également une énorme part de dettes qui ont été garanties par des institutions privées: pourquoi sont-ils rentré sur le marché ?

Posté
http://bastiat.org/fr/cqovecqonvp.html#credit

Donc j'espère que vous comprenez que le fait que la FHA garantisse un prêt détourne l'épargne et le crédit de celui à qui il aurait du bénéficier au profut d'une personne ayant moins de crédit et en quoi cela néfaste pour tout le monde.

Le principe qu'il y a derrière la FHA est le même que derrière FM&FM et ce la aboutit à détourner le crédit pour financer l'accès à la propriété au détriment d'investissement plus productif.

Je vois également des institutions privées, qui n'ont pas grand chose à voir avec l'Etat, qui ont également financer l'accès à la propriété au détriment d'investissement "plus productif". En l'occurrence, rien n'était plus productif à court terme que ce marché immobilier, c'est pour celà que la planète entière a plongé. Là encore, je ne vois pas l'Etat comme responsable exclusif de cet investissement. Il était simplement très alléchant de faire de l'argent avec de l'argent plutôt que d'investir pour d'augmenter la productivité des "usines".

Posté
Sauf que dans le rapport on voit également une énorme part de dettes qui ont été garanties par des institutions privées: pourquoi sont-ils rentré sur le marché ?

Parce que c'était garanti par l'état, pardi. Dont acte: le Plan Paulson est l'expression même de cette garantie.

Posté
Si le wikiberal parle du CRA, pourquoi ne pas parler du Commodity Futures Modernization Act ?

http://en.wikipedia.org/wiki/Commodity_Fut…ion_Act_of_2000

Pas de problème pour en débattre … mais dans une autre ligne de forum, comme stipulé lors de la création de la présente ligne.

Ceci dit, pour en revenir à la description des CRA de Wikiberal, l'article de l'économiste Stan LIEBOWITZ fournit des arguments redoutables.

On trouvera une liste de "recommandations" délétères émises par la tutelle de la FED de Boston dans le cadre de l'application des CRA et interprétées comme devant s'appliquer à l'ensemble du territoire des USA, dans le tristement célèbre Closing the Credit Gap: A Guide to Equal Opportunity Lending . On peut émettre l'hypothèse que l'une ou l'autre pratique "assouplie" évoquée peut probablement être mise en oeuvre ponctuellement et individuellement de façon saine par des organismes disposant de toute la latitude pour arbitrer en conscience. Mais ces mêmes pratiques deviennent, dans leur combinatoire et dans leur caractère aveugle aux conjonctures, aux contextes locaux, aux situations individuelles, aux cultures et aux capacités statistiques de chaque organisme financier, des poudrières à risque, multipliées par la virulence des revendications de terrain des militants associatifs politisés.

Posté
Pas de problème pour en débattre … mais dans une autre ligne de forum, comme stipulé lors de la création de la présente ligne.

Etant donné que certain prétende que cela à grandement faciliter l'utilisation des outils financiers de titrisation des dettes, ça mériterait d'être relié à la crise, me semble-t-il.

Ceci dit, pour en revenir à la description des CRA de Wikiberal, l'article de l'économiste Stan LIEBOWITZ fournit des arguments redoutables.

On trouvera une liste de "recommandations" délétères émises par la tutelle de la FED de Boston dans le cadre de l'application des CRA et interprétées comme devant s'appliquer à l'ensemble du territoire des USA, dans le tristement célèbre Closing the Credit Gap: A Guide to Equal Opportunity Lending . On peut émettre l'hypothèse que l'une ou l'autre pratique "assouplie" évoquée peut probablement être mise en oeuvre ponctuellement et individuellement de façon saine par des organismes disposant de toute la latitude pour arbitrer en conscience. Mais ces mêmes pratiques deviennent, dans leur combinatoire et dans leur caractère aveugle aux conjonctures, aux contextes locaux, aux situations individuelles, aux cultures et aux capacités statistiques de chaque organisme financier, des poudrières à risque, multipliées par la virulence des revendications de terrain des militants associatifs politisés.

Que le CRA soit intrinséquement mauvais, c'est fort possible, mais c'est le lien avec la crise qui est à mon avis pas si évident. L'article de liebowitz ne donne pas vraiment de chiffre, c'est dommage: il ne disctute pas ceux qu'on trouve dans l'autre article que vous mettez en lien par la suite. Quel proportion de prêt subprime dans ceux concerné par le CRA ? Quel proportion de prêt subprime pour les plus faible revenus ? (qui pouvaient également faire appel au prêt FHA assuré directement par l'état).

Posté
Etant donné que certain prétende que cela à grandement faciliter l'utilisation des outils financiers de titrisation des dettes, ça mériterait d'être relié à la crise, me semble-t-il.

OK … mais dans une autre ligne de forum !!! ID de titre: "La sophistication des instruments financiers dans la crise".

Que le CRA soit intrinséquement mauvais, c'est fort possible, mais c'est le lien avec la crise qui est à mon avis pas si évident.

En fait je crois comprendre qu'il y a eu la montée en puissance des CRA, puis la montée en puissance des GSE. La gabegie des CRA devenit trop évidente à la fin des années 1990 parcequ'ils donnaient une prime aux comportements associatifs aggresifs et parceque la FED de Boston avait pété les plombs avec des "recommandations" de tutelle trop permissives que toute la proffesion a interprété comme consitutant une exigence impérative s'appliquant à tout le territoire des USA. Les conditions d'octroi des prêts CRA devenaient laxistes, et cela débordait sur les dossiers non CRA au point que certains organismes bancaires ont carément choisi 'avoir des chargés de comptes distincts, voire des agences distinctes pour traiter les CRA et les non CRA. Ironie: ces lois anti-dicriminiations étaient en train de réintroduire l'aparthied !!! Donc pour calmer les organismes de prêts qui commençaient à être carrément inquiets on a fait monter en puissance les GSE qui ne demandaient que cela (en fait les CRA et les GSE avaient fait l'objet d'une refonte législative et réglementaire au début de l'ère CLINTON). Les organismes de prêts ont été déresponsabilisés et se sont dit, après tout que ça regardait les pignouf qui achetaient la camelotte exigée par l'Etat. Pour faire bonne mesure cela me semble probable qu'ils aient supprimé autant que possible le distingo CRA on CRA parmi leutrs cahrgés de comptes et leurs agences, et l'ambiance délétère des prêts s'st remise à faire tâche d'huile.

Les partisans des CRA cachent le durcicement des CRA durant les années 1990, ce qui témoigne de leur malhonêteté intellectuelle, puisqu'on dispose d'éléments factuels en la matière (évolutions législatives et réglementaires, montée en puissance des prêts CRA, critères laxistes promulgués par la Fed de Boston, témoginage du changement qualitatif du fait du pouvoir octroyé aux militants politco-associatifs radicaux, etc.). Dans la foulée ils affirment que les CRA n'étaient plus très puissants au début des années 2000 (d'après Russel ROBERTS entre 2000 et 2002 la GSE Fannie Mae a refinancé … près de 400 G$ de CRA !!!). Il semble en tout cas que les CRA aient été largement neutralisés en 2005.

L'article de liebowitz ne donne pas vraiment de chiffre, c'est dommage: il ne disctute pas ceux qu'on trouve dans l'autre article que vous mettez en lien par la suite. Quel proportion de prêt subprime dans ceux concerné par le CRA ? Quel proportion de prêt subprime pour les plus faible revenus ? (qui pouvaient également faire appel au prêt FHA assuré directement par l'état).

Je suis en train de creuser le sujet.

Voici par exemple un article de Russel ROBERTS paru dans le Wall Street Journal avec quelques chiffres sur les CRA et les GSE.

Cf. Aussi un article intéressant sur l'origine des principales pertes récentes des GSE.

Posté

… et c'est loin d'être fini: non seulement les bilans des GSE du début des années 2000 étaient truqués mais en outre le chiffrage des risques a fait l'objet d'un changement majeur de terminologie non documenté aux investiseurs. On en apprend des choses quelques jours après les élections ! (Edit: l'article était daté de 2007, une info qui m'avait échapée à l'époque…)

Posté
Il y a aussi un facteur très "étatsuniens" à prendre en compte !

Je ne supporte pas les facteurs, le premier qui me vient à l'esprit n'est pas particulièrement "étatsunien".

Archivé

Ce sujet est désormais archivé et ne peut plus recevoir de nouvelles réponses.

×
×
  • Créer...