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Contre le retour du protectionisme


Nick de Cusa

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“One thing is clear: there is no national ‘autostrada’ out of this crisis - our economies are too interconnected. And protectionism is no solution either,” he said. “…There are political forces at work that are trying to use the crisis to turn the clock back. To question open societies. To impose failed recipes based on failed ideas. So I want to be quite clear: the solution will not be found by looking backwards, it will be found by looking forwards.”

This passage of Barroso’s speech is worth a second look. The language he used to denounce opportunistic protectionists and economic Neanderthals could hardly have been stronger, and yet he carefully avoided putting a name to the bad guys.

http://blogs.ft.com/brusselsblog/

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… En fait, le premier a parfois envoyé diplomatiquement chier le second. Sans le porter dans mon coeur, je le trouve moins carton-pâte que Nico.

  • 9 months later...
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La montée de la Ligue du Nord en Italie me fait penser à cet article. En ce moment on assiste à un combat global entre les forces qui tentent de sauver la libre circulation à tout prix et les forces centrifuges pour un retour à une certaine forme de protectionisme.

http://www.leap2020.eu/Les-deux-phenomenes…iale_a3693.html

2. La fragmentation accélérée des intérêts des principaux acteurs du système global et des grands ensembles mondiaux

Le second phénomène déstructurant qui alimente la dislocation géopolitique mondiale est la fragmentation accélérée des intérêts des principaux acteurs du système global et des grands ensembles mondiaux. Tout le débat sur le risque de retour du protectionnisme est à la fois un indice et une composante de ce phénomène. Le protectionnisme est bien de retour puisque le processus de globalisation tel qu'on l'a connu ces deux dernières décennies est désormais arrêté. Les discours des dirigeants politiques mondiaux sont pathétiques dans la mesure où ils persistent à répéter leur volonté de s'opposer au retour du protectionnisme et à relancer le cycle de Doha de libéralisation du commerce (10) ; tandis que, dans les faits, ils font tout le contraire comme le prouvent le « Buy American » d'Obama (11), la dévaluation compétitive de la Livre Sterling de Brown, les aides à l'industrie automobile française de Sarkozy, le plan de relance soigneusement ciblé « Allemagne » de Merkel ou la plan de stimulation de la demande interne chinoise de Hu Jintao.

Les dirigeants mondiaux sont de plus en plus schizophrènes : leurs actes s'éloignent de plus en plus de leurs discours. C'est d'ailleurs pour cette raison que LEAP/E2020 estime que la dernière fenêtre de « tir » pour lancer une alternative crédible à la dislocation géopolitique mondiale se situe entre le sommet du G20 du mois d'Avril prochain et l'été 2009. Au-delà de cette date, les évènements feront que les dirigeants mondiaux ne prétendront même plus tenir un discours commun. Leur propre survie politique, dans chacun de leurs pays, les condamnera à se concentrer sur les solutions d'urgence de court et moyen terme. Il va y avoir une forte augmentation du taux de chômage parmi la myriade d'experts internationaux qui ont été les chevilles ouvrières de la libéralisation du commerce mondial de ces dernières décennies. Ceci dit, comme souvent les experts (au fond desquels sommeillent finalement des êtres humains normaux), ils se reconvertiront en chantres du protectionnisme ou des intégrations de blocs régionaux, sans trop se poser de dilemmes éthiques. On commence d'ailleurs à le constater au détour des articles des grands médias financiers et politiques.

Cette fragmentation va prendre des formes relativement simples :

. les puissances exportatrices (Chine, Japon et Allemagne ainsi que l'UE en général) qui tentent actuellement par tous les moyens de préserver leur accès aux marchés solvables vont devoir faire le point au milieu de l'année 2009. Si leurs efforts leur paraissent vains ou trop incertains parce que le commerce mondial est en chute libre (12), elles n'auront d'autre choix que de se tourner vers leur marché intérieur s'il est assez solvable (13) ou bien elles devront très rapidement se tourner vers la logique des blocs régionaux au détriment des accords et règles multilatérales. Ni l'OMC, ni l'ONU et ses agences n'y pourront grand-chose dans la mesure où elles n'ont de pouvoir que si au moins une partie importante de leurs membres est d'accord pour respecter les règles du jeu. Si au contraire, leurs membres préfèrent ne plus respecter les règles, ces institutions sont condamnées à l'impuissance (14).

. cette fragmentation, qui n'est en fait que la subsidiarité appliquée à la recherche de l'intérêt collectif, - ou autrement dit, un sauve-qui-peut généralisé - risque de fonctionner selon une logique fractale. Cela signifie que chaque Etat, et en son sein, quand elles ont une certaine existence politique, chaque région, chaque province ou chaque Etat fédéré, va également être tenté de dresser un bilan rapide de ses intérêts vitaux et du coût des règles du jeu auquel il obéit depuis des décennies. Les crises d'ampleur historique comme cette crise systémique globale tendent en effet à remettre en cause les « évidences » les mieux établies en matière d'intégrité territoriale ou de loyauté politique. Chaque groupe constitué et doté de certains atouts, tend à se demander s'il ne s'en sortirait pas mieux tout seul que dans une entité plus large. Nous examinerons plus loin l'impact de cette tendance sur les Etats-Unis et l'UE.

Les premiers conflits entre « alliés » sont d'ailleurs en train de se dérouler sous nos yeux. Quand le président français Nicolas Sarkozy dénonce publiquement comme inefficace la politique de son homologue britannique (15) ou remet en cause le grand-marché unique européen pour limiter les délocalisations, on est déjà dans cette logique. Quand Gordon Brown et d'autres dirigeants britanniques invoquent la primauté des travailleurs britanniques sur les autres nationalités (y compris de l'UE), on est en pleine rupture de cohésion avec ses partenaires (16). Quand des dirigeants chinois dénoncent violemment leur manque actuel d'alternatives pour diversifier leurs actifs hors des Bons du trésor US et du Dollar US, ou que seul le Yuan (17) est montré du doigt lors du tout récent sommet financier du G7 à Rome, on assiste là encore à cette fragmentation (18). Quand l'administration du président Barak Obama s'apprête à lancer de violentes offensives contre la Chine dans les domaines des droits de l'homme, de l'énergie et du climat, sur fond de tensions commerciales croissantes, indéniablement la fragmentation du jeu global est en cours d'accélération (19). Quand le Premier Ministre russe Vladimir Poutine accuse Washington et Londres d'être au cœur de la crise actuelle (20), et que l'on constate un assentiment silencieux de la part de la majorité des dirigeants européens (21), à nouveau on voit se préparer la fragmentation de demain. Quand Temasek, le fonds souverain de Singapour, change brutalement de dirigeant pour réorienter ses investissements hors des institutions financières britanniques ou américaines, on perçoit de même un renforcement de la fragmentation du système actuel (22).

Encore quelques mois à ce rythme, et les uns comme les autres ne s'embarrasseront plus de convenances, et la dislocation géopolitique mondiale sera définitivement engagée.

  • 1 year later...
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Eric Besson (tout arrive !) dans un entretien au Monde aujourd'hui parle de ses inquiétudes concernant le protectionnisme avec l'affaire AirFrance-KLM et rappel que 4 millions d'emplois sont directement liés au commerce extérieur.

Mon lien

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Les français "défavorables au libre échange" (tant que ça ne touche pas leur porte monnaie, après ce sera une autre affaire), les agités décérébrés qui nous gouvernent ne manqueront pas de suivre.

IFOP : Les Français, le protectionnisme et le libre-échange

http://www.ifop.com/?option=com_publication&type=poll&id=1535

Ils gesticuleront, souffleront beaucoup et ne feront rien, en se réfugiant derrière le "Bruxelles est méchant, on nous laisse pas faire ce qu'on veut".

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Merci pour le sondage : bien triste France !

Comment expliquer ces chiffres ? Je pense qu'il sont dus en grande part à l'erreur involontaire de ne considérer que ce que l'on voit, ce que font la plupart des gens. Dans ces conditions, le protectionnisme parce qu'il protège à première vue des emplois paraît bon, par extension le libre-échange mauvais. De même, on voit les délocalisations, beaucoup moins les impacts positifs.

Mais au-delà de ça je m'interroge : serait-ce que le libre-échange, maintenant totalement mainstream en économie et en politique, a perdu de son pouvoir de conviction ? Ce que je veux dire par là, c'est que les gens étant habitués au libre-échange et ne connaissant plus ce qu'est le protectionnisme seraient-ils plus enclins à le fustiger ? De plus, en tant que quasi-dogme, attire-t-il de ce fait les doutes des sceptiques de toutes obédiences qui y voient là un instrument du complot des élites ?

Qui plus est, l'instruction sur les conséquences de ce libre-échange est quasi nulle ; il est aujourd'hui une donnée que n'étudient que ceux qui s'intéressent en économie. Et encore, lors de mes propres cours au lycée, on parlait plus de List que de Bastiat …

Tout ça je pense explique ces mauvais chiffres ; malheureusement aujourd'hui l'heure n'est pas à l'instruction, car ceux qui dénoncent le libre-échange gueulent plus fort …

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Surtout cela n'a pas grand sens de critiquer un facteur alors que la source des maux est une combinaison de facteurs. Il y a une incompatibilité entre rigidité sociale et monétaire, et concurrence internationale surtout quand elle pratique le dumping monétaire. Surtout la démocratie sociale est génératrice de forts prélèvements, d'où affrontement aux seuils de non-rentabilité puis genèse de chômage de masse indépendamment de toute notion de commerce extérieur.

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On peut aussi considérer la sortie de l'euro comme une sorte de protectionnisme! La dévaluation en faveur des exportation d'un partenaire n'exclue nullement le même comportement chez le voisin!

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On peut aussi considérer la sortie de l'euro comme une sorte de protectionnisme! La dévaluation en faveur des exportation d'un partenaire n'exclue nullement le même comportement chez le voisin!

Euh … Mais dans le cas de la grèce , ce pays fais comment . Il y a 2 solutions seulement : sois la grèce sors de l'euro et dévalue , sois on créer un marché obligataire unique dans la zone euro allant vers une intégration fédérale de l'europe et cela sans compter l'avis des peuples qui y sont très peu favorable.

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Pour info, les similitudes entre la crise grecque et la crise argentine de 2001 sont frappantes.

La fin de la politique économique dite du Currency Board (qui maintenait une parité fixe entre le peso et le dollar) ainsi que le non paiement de sa dette marquent la fin de la crise. Aujourd'hui l'Argentine plafonne à une croissance de 8%.

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Euh … Mais dans le cas de la grèce , ce pays fais comment . Il y a 2 solutions seulement : sois la grèce sors de l'euro et dévalue , sois on créer un marché obligataire unique dans la zone euro allant vers une intégration fédérale de l'europe et cela sans compter l'avis des peuples qui y sont très peu favorable.

Il y surtout celle ou la Grèce engage ses réformes sachant le comportement corporatiste de presque tous ses secteurs!

L'Argentine est entré en crise suite à la dévaluation de la monnaie brésilienne, son principal compétiteur et bien sûr dans des conditions différentes car sans union aucune!

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Comment expliquer ces chiffres ? Je pense qu'il sont dus en grande part à l'erreur involontaire de ne considérer que ce que l'on voit, ce que font la plupart des gens. Dans ces conditions, le protectionnisme parce qu'il protège à première vue des emplois paraît bon, par extension le libre-échange mauvais. De même, on voit les délocalisations, beaucoup moins les impacts positifs.

Tout ça je pense explique ces mauvais chiffres ; malheureusement aujourd'hui l'heure n'est pas à l'instruction, car ceux qui dénoncent le libre-échange gueulent plus fort …

Au climat actuel et aux prises de positions contre le libre-échange en effet … climat détestable d'opposition permanente. Je suis absolument d'accord sur le fait que l'on parle et explique uniquement ce que l'on voit au premier abord, les effets et impacts immédiats et par ce biais, on annule l'intégralité des effets positifs (à savoir baisse des prix, accès à la société de consommation, …)

C'est bien triste que de nombreuses personnes se bornent à ce qui est visible et ne s'intéressent pas aux effets moins palpables du phénomène. C'est bien dommage.

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