John Loque Posté 7 novembre 2008 Signaler Posté 7 novembre 2008 http://www.institutmolinari.org/editos/20081107.htm Le « bon » et le « mauvais » créditFrank Shostak – 7 novembre 2008 Article publié initialement en anglais sur le site du Ludwig von Mises Institute, le 16 octobre 2008 Le président de la Réserve Fédérale américaine, Ben Bernanke, a-t-il retenu les bons enseignements de la Grande Dépression ? Mercredi 8 octobre, la Fed, la Banque Centrale Européenne et quatre autres banques centrales ont abaissé leurs taux d'intérêt dans une procédure d'urgence visant à atténuer les effets de la crise financière. La Fed, la BCE, la Banque d'Angleterre, la Banque du Canada, et la Riksbank de Suède ont chacune abaissé leur taux directeur de 0,5%. De surcroit, la banque centrale de Chine a diminué son taux à un an de 0,27%. Selon un communiqué conjoint des banques centrales, La récente amplification de la crise financière à augmenté les menaces pesant sur la croissance, et a dès lors diminué les risques d'une hausse incontrôlée des prix. Un relâchement des conditions d'accès au crédit est alors justifié. La décision de la Fed ramène son taux directeur à 1,5%. Le principal taux de la BCE est maintenant de 3,75%; le Canada a abaissé le sien à 2,5%, le Royaume-Uni à 4,5%, et la Suède à 4,25%. La Chine a abaissé ses taux d'intérêt pour la deuxième fois en trois semaines, réduisant ainsi son principal taux à 6,93%. La veille, la banque centrale d'Australie a réduit son taux directeur de 1%, pour le ramener à 6%. La veille, le président de la Fed, Bernanke, a annoncé que la banque centrale américaine était prête à intervenir sur le marché des commercial papers(1). La Fed va donc maintenant acheter les commercial papers émis par les entreprises – ce qui signifie que la banque centrale américaine fera directement des prêts aux entreprises. Il semble donc que Bernanke soit prêt à injecter plusieurs trillions de dollars (milliers de milliards) afin de préserver le système monétaire. Bernanke est persuadé que l'une des raisons principales de la Grande Dépression des années 1930 a été l'échec de la banque centrale américaine à agir rapidement pour rétablir un marché du crédit paralysé. En parlant d'« action rapide », Bernanke désigne en réalité des injections massives de liquidités. Le président de la Fed rappelle sans arrêt qu'il a retenu la leçon de la Grande Dépression et qu'il fera tout pour s'assurer que les erreurs commises à cette époque ne se répètent pas. Lors d'une conférence visant à célébrer les quatre-vingt dix ans de Milton Friedman, Bernanke s'est excusé auprès de celui-ci, au nom de la Fed, pour n'avoir pas injecté suffisamment de liquidités afin d'empêcher la Grande Dépression: « Laissez-moi terminer mon discours en abusant légèrement de mon statut de représentant officiel de la Réserve Fédérale. Je voudrais dire à Milton et Anna, au sujet de la Grande Dépression. Vous avez raison, nous en sommes responsables. Nous en sommes consternés. Mais grâce à vous, nous ne reproduirons jamais nos erreurs. » (Milton Friedman et Anna Schwartz ont expliqué que le facteur essentiel ayant causé la Grande Dépression a été l'incapacité de la Fed à injecter de grandes quantités de monnaie). Pour les décideurs des banques centrales, le facteur-clé de la croissance économique est l'existence d'une injection continue de crédit. Pour eux (et pour Bernanke en particulier), c'est le crédit qui est à la base de la croissance économique et de l'élévation du niveau de vie des individus. De ce point de vue, il est donc cohérent pour les banques centrales de s'assurer que les circuits du crédit sont à nouveau opérationnels. Suivant en cela les enseignements de Friedman et Keynes, les experts sont quasi-unanimes pour affirmer que si les prêteurs refusent de prêter, il est du devoir du gouvernement et de la banque centrale de rétablir le flux de crédit. Par exemple, s'il n'y a pas de prêteurs sur le marché des commercial papers, alors la Fed doit s'engager sur se marché et les remplacer. La chose importante, pense-t-on couramment, est que les nombreuses entreprises comptant sur le marché de commercial papers pour le financement de leurs opérations au jour le jour, doivent être capables de trouver les fonds qui leur sont nécessaires. Est-ce que l'injection de liquidités par les banques centrales va relancer les marchés de crédits ? Les experts le pensent. Si les quantités actuellement mises sur le marché ne le permettent pas, alors la banque centrale doit continuer à injecter davantage de monnaie jusqu'à ce que les marchés du crédit fonctionnent à nouveau. C'est ce qu'ils croient. Il est vrai que le crédit est la clé de la croissance économique. Ceci étant dit, il est nécessaire de faire la distinction entre le « bon » et le « mauvais » crédit. C'est le « bon » crédit qui rend possible une croissance économique réelle et permet d'améliorer la vie et le bien-être des individus. Le « mauvais » crédit, en revanche, détruit de la richesse et appauvrit la société Le « bon » crédit contre le « mauvais » crédit Il y a deux types de crédit : celui offert dans une économie de marché avec un système monétaire et bancaire sain (le bon crédit); et celui qui est rendu possible uniquement du fait de l'existence d'une banque centrale, de taux d'intérêts artificiellement bas, et de banques à réserves fractionnaires (mauvais crédit). Les banques ne peuvent pas augmenter le « bon » crédit comme elles l'entendent. La seule chose qu'elles peuvent faire est de faciliter le transfert d'un certain montant d'épargne, des épargnants (les prêteurs) vers les emprunteurs. Pour le comprendre, nous devons tout d'abord nous demander d'où vient le bon crédit et quelle fonction il remplit. Considérons le cas d'un boulanger qui réalise dix miches de pain. À partir de sa richesse réelle (dix miches de pain), il consomme deux miches et en épargne huit. Il prête les huit miches restantes au cordonnier en échange d'une paire de chaussures livrée dans une semaine. Notons que le crédit est ici le transfert d'un bien réel, à savoir huit miches de pain épargnées par le boulanger et prêtées au cordonnier en l'échange d'une paire de chaussures dans le futur. On observe donc que le montant d'épargne réelle détermine la quantité de crédit disponible. Si le boulanger avait épargné seulement quatre miches de pain, le montant de crédit disponible aurait été de quatre miches au lieu de huit. Notons que les huit miches de pain rendent un service au cordonnier, à savoir qu'elles subviennent à ses besoins pendant qu'il est occupé à fabriquer des chaussures. Cela signifie que le crédit, en subvenant aux besoins du cordonnier, permet d'augmenter la production de chaussures et, dès lors, la création de richesse réelle. C'est un moyen de générer une croissance économique réelle. Monnaie et crédit L'introduction de la monnaie ne change pas l'essence de ce qu'est le crédit. Au lieu de prêter ses huit miches de pain au cordonnier, le boulanger peut maintenant les échanger contre huit dollars et prêter ces huit dollars au cordonnier. Avec huit dollars, le cordonnier peut obtenir huit miches de pain (ou d'autres biens) pour subvenir à ses besoins pendant qu'il confectionne des chaussures. Le boulanger fournit au cordonnier la possibilité d'accéder à un stock d'épargne réelle qui, entre autres choses, inclut les huit miches de pain qu'il a produites. Notons que sans épargne réelle, le prêt de monnaie est un non-sens économique. Remarquons que la monnaie remplit le rôle d'intermédiaire de l'échange. Ainsi, quand le boulanger échange ses huit pains contre huit dollars, il conserve son épargne réelle au travers de ses huit dollars. La monnaie qu'il a en sa possession lui permettra, quand il le jugera nécessaire, de réclamer ses huit miches de pain ou de se procurer d'autres biens et services. Il y a donc ici une contrepartie : que le flux de production de biens continue; sans l'existence de biens réels, la monnaie en possession du boulanger lui serait inutile. L'existence des banques ne modifie en rien la nature du crédit. Au lieu que le boulanger prête directement son argent au cordonnier, il le prête à la banque, qui le prête ensuite au cordonnier. Dans ce processus, le boulanger gagne un intérêt pour son prêt, tandis que la banque se rémunère via une commission pour avoir facilité le transfert de monnaie du boulanger vers le cordonnier. Le bénéfice qu'en retire le cordonnier est qu'il peut maintenant subvenir à ses besoins en ressources réelles pendant qu'il fabrique des chaussures. En dépit de l'apparente complexité introduite par le système bancaire, le crédit demeure le transfert de biens réels économisés d'un prêteur vers un emprunteur. Sans accroissement de la quantité d'épargne réelle, les banques ne peuvent pas accorder davantage de crédits. Au coeur de l'accroissement de la quantité de « bons crédits » se trouve un accroissement de l'épargne réelle. Maintenant, quand le boulanger prête ses huit dollars, nous devons nous souvenir qu'il les a auparavant échangés contre les huit miches de pain qu'il a épargnés. En d'autres termes, il a échangé quelque chose contre ses huit dollars. Donc, quand la banque prête ces huit dollars au cordonnier, la banque prête des dollars reposant sur un actif tangible. Le « mauvais crédit » détruit de la richesse. Des difficultés surviennent néanmoins si, au lieu de prêter une monnaie fondée sur un actif tangible, une banque crée un système de réserves fractionnaires, et émet une monnaie déconnectée de tout bien réel. Quand une telle monnaie est créée, elle se fait passer pour d'une monnaie authentique, sensément fondée sur un actif tangible. Mais en réalité, rien n'a été épargné. Donc, quand une telle monnaie est émise, elle ne peut pas aider le cordonnier, car en soi cette monnaie-papier ne peut pas subvenir à ses besoins pendant qu'il confectionne des chaussures – c'est de pain dont il aurait besoin à la place. Mais puisque la monnaie-papier ressemble à de la monnaie réelle, elle peut être utilisée pour « voler » du pain dans d'autres secteurs de l'économie et, dès lors, les affaiblir. Des biens réels sont donc détournés de leurs usages par cette monnaie créée à partir de rien. Si huit miches de pain supplémentaires ne sont pas produites et épargnées, il n'est pas possible d'avoir davantage de chaussures sans affecter négativement d'autres activités – les activités que les consommateurs jugent prioritaires dès lors que l'on considère leur vie et leur bien-être. Cela signifie aussi que l'émission de crédits déconnectés de toute épargne réelle ne peut pas être un facteur de croissance économique. Plutôt que de faciliter le transfert d'épargne en direction des activités créatrices de richesse, les banques, quand elles émettent de tels crédits, affaiblissent en réalité le processus de création de richesses. Nous devons aussi préciser que les banques ne peuvent pas poursuivre en permanence l'émission de crédits déconnectés de l'épargne réelle sans l'existence de la banque centrale qui, par des injections de liquidités, s'assure que l'expansion de ce « mauvais crédit » ne mène pas les banques vers des faillites mutuelles. Nous pouvons donc conclure que tant que l'augmentation des crédits est entièrement couverte par une épargne réelle, ceci doit être considéré comme une bonne nouvelle, car cela permet la création de richesse réelle. Le « mauvais crédit », créé à partir de rien, n'est pas souhaitable : le crédit qui n'est pas couvert par une épargne réelle est un facteur de destruction de richesses. Les interventions de la Fed et du Trésor ne font qu'empirer les choses Ni la Fed ni le Trésor ne créent de richesse : il ne peuvent pas créer d'épargne réelle. En d'autres termes, cela signifie que toutes les injections de liquidités auxquelles la Fed a procédé récemment ne peuvent pas accroître les prêts tant que le stock d'épargne réelle n'a pas augmenté. Au contraire, plus la Fed et les autres banques centrales injectent de monnaie, plus elles diluent le stock d'épargne réelle. Cependant, la plupart des analystes pensent que, étant donnée la fragilité du système financier, la banque centrale et le gouvernement doivent intervenir pour empêcher son effondrement. Mais, au regard de ce que nous avons dit, quels services peut rendre la banque centrale ? Comment les banques centrales ou les gouvernements peuvent-ils générer davantage d'épargne réelle ? La seule chose qu'un gouvernement ou une banque centrale peut faire est de redistribuer l'épargne réelle de certains individus pour la donner aux banques. Maintenant, si le stock d'épargne réelle continue à augmenter, cela peut « marcher » – et des prêts peuvent de nouveau être accordés –, mais le stock total d'épargne réelle s'affaiblira, conséquence du transfert d'épargne réelle du secteur non-bancaire vers le secteur bancaire. Et si le stock d'épargne réelle diminue, alors il ne sera pas possible d'augmenter le flux de crédit. Pourquoi ne rien faire est la meilleure des politiques pour relancer l'économie Étant donnée la probabilité croissante que le stock d'épargne réelle soit sérieusement menacé, cela signifie-t-il que le flux de crédit va rester gelé ? Ce qui peut être fait pour relancer ce flux est de laisser le taux d'intérêt s'établir en fonction des données du marché. Avec une économie réelle qui bat de l'aile, des prêts seront accordés à un taux d'intérêt prenant en compte les risques liés à la crise et le fait que l'épargne réelle disponible est réduite, toutes choses égales par ailleurs. Avec un taux d'intérêt plus élevé, la crise financière et l'assèchement du crédit disparaîtraient. Le problème dès lors n'est plus celui du marché du crédit en tant que tel, mais celui des banques centrales injectant d'énormes quantités de monnaie afin de forcer les taux d'intérêt à se maintenir à un niveau artificiellement bas. Une telle politique réduit bien évidemment l'incitation qu'ont les prêteurs potentiels à entrer sur le marché du crédit. L'assèchement du crédit est donc la conséquence de l'action des banques centrales qui ne permettent pas aux taux d'intérêt de refléter l'état réel du marché. Pourquoi les pouvoirs publics rejettent le marché et perpétuent cet assèchement du crédit ? Parce que si les taux d'intérêt étaient plus élevés, de nombreuses activités créées pendant la bulle financière deviendraient non rentables et devraient cesser. La plupart de ceux qui sont en mesure d'influencer les pouvoirs publics pensent que cela conduirait à un effondrement de l'économie et que, dès lors, cela ne doit pas être rendu possible. Mais le fait de soutenir les activités créées pendant la bulle avec un crédit bon marché appauvrit davantage ceux qui créent de la richesse et retarde la perspective d'une reprise économique significative. L'injection de liquidités par la Fed distord davantage les taux d'intérêts et aggrave l'assèchement du crédit. La meilleure politique que peut conduire la Fed à court terme est de ne rien faire. En ne faisant rien, la Fed permettra aux créateurs de richesses d'accumuler de l'épargne réelle. La politique consistant à ne rien faire fera disparaître les nombreuses activités qui n'ajoutent rien, ou trop peu, au stock d'épargne réelle. Cela permettra à la création de richesses d'être mieux récompensée. Avec le temps, l'augmentation du stock d'épargne réelle fera baisser les taux d'intérêts. Ceci constituera une base permettant la croissance de nombreuses activités créatrices de richesses. Ainsi, plus vite la Fed cessera d'intervenir, plus vite la reprise de l'économie pourra s'amorcer. Si le stock d'épargne réelle est encore en train de s'accroître, alors ne rien faire (et permettre au taux d'intérêt de refléter la réalité) raccourcira la durée de la récession et permettra une reprise de l'économie aussi rapide que possible. (Avec un taux d'intérêt plus élevé, de nombreuses activités créées pendant la bulle seront acculées à la faillite. En conséquence, davantage d'épargne réelle sera rendue disponible pour ceux qui créent de la richesse. Cela permettra donc de faire baisser les taux d'intérêt). Nous pensons que des décennies d'une politique monétaire imprudente de la Fed a considérablement réduit le stock d'épargne réelle. L'intensification de ces politiques ne peut pas améliorer la situation actuelle. Au contraire, elles retardent davantage la reprise économique. En appauvrissant ceux qui créent de la richesse, les politiques actuelles du gouvernement et de la Fed risquent de transformer une brève récession en une dépression grave et prolongée. 1. Les commercial papers américains sont des titres de créances négociables émis par les entreprises sur le marché monétaire. Source : Vernimmen. Frank Shostak est chercheur associé au Ludwig von Mises Institute et un contributeur régulier au site Mises.org. Il est également le chef économiste de M. F. Global. Au sujet de la partie en gras : D'après ce que je comprends, Shostak est partisan du système de couverture à 100%, à la Rothbard. Il explique d'une façon à première vue convaincante que le crédit supplémentaire permis par le système de réserves fractionnaires détourne le capital tangible de bons investissements vers de moins bons (par le biais de l'inflation). Si les réserves fractionnaires (en système bancaire hiérarchique comme libre) ont vraiment pour effet de détourner le capital vers des investissements moins valorisés par les consommateurs (effet identique à celui des subsides), quels sont les arguments des partisans des réserves fractionnaires (Selgin, Salin, Guillaumat,…) ?
A.B. Posté 7 novembre 2008 Signaler Posté 7 novembre 2008 quels sont les arguments des partisans des réserves fractionnaires (Selgin, Salin, Guillaumat,…) ? La liberte ? D'un point de vue economique la monnaie de reserve fractionnaire en marche libre represente l'epargne implicite faite par les gens pendant qu'ils ne sont pas en train de depenser leur monnaie.
Rincevent Posté 7 novembre 2008 Signaler Posté 7 novembre 2008 La liberte ? Ca, c'est l'argument - explicitement écrit dans les 39 leçons - de Simonnot. Sinon, je me dois de rappeler que Rothbard, en privé, se contrefichait complètement de la réserve fractionnaire ou à 100 %.
philippulus Posté 9 novembre 2008 Signaler Posté 9 novembre 2008 C'est de qui la traduction? Je souhaiterais poster sur mon blog sur daily-bourse. C'est possible? Merci, Nicolas
John Loque Posté 9 novembre 2008 Auteur Signaler Posté 9 novembre 2008 C'est de qui la traduction?Je souhaiterais poster sur mon blog sur daily-bourse. C'est possible? Merci, Nicolas http://www.institutmolinari.org/contact.htm
vincponcet Posté 9 novembre 2008 Signaler Posté 9 novembre 2008 La liberte ?D'un point de vue economique la monnaie de reserve fractionnaire en marche libre represente l'epargne implicite faite par les gens pendant qu'ils ne sont pas en train de depenser leur monnaie. Donc c'est une épargne, ce n'est pas de la monnaie. Les gens attendent notamment une rémunération de ce qu'ils prêtent. Et ce prêt porte un risque. Ce n'est pas la même chose pour de la monnaie. (ce n'est pas 100% sûr non plus, une banque 100% peut se faire voler son or, mais ce n'est pas la même chose non plus qu'un risque de crédit).
xara Posté 9 novembre 2008 Signaler Posté 9 novembre 2008 Ca, c'est l'argument - explicitement écrit dans les 39 leçons - de Simonnot. Sinon, je me dois de rappeler que Rothbard, en privé, se contrefichait complètement de la réserve fractionnaire ou à 100 %. Tu peux le répéter, ça ne nous dit rien sur la validité de cette info. Tu faisais partie du "privé"? C'est qui ta source? Et ça ne nous dit rien non plus sur les arguments qu'il a donné "en public".
John Loque Posté 9 novembre 2008 Auteur Signaler Posté 9 novembre 2008 Tu peux le répéter, ça ne nous dit rien sur la validité de cette info. Tu faisais partie du "privé"? C'est qui ta source? Et ça ne nous dit rien non plus sur les arguments qu'il a donné "en public". J'ai du mal à imaginer pourquoi Rothbard aurait des positions privées différentes de ses positions publiques. Il n'est pas connu pour son politiquement correct…
Rincevent Posté 9 novembre 2008 Signaler Posté 9 novembre 2008 Tu peux le répéter, ça ne nous dit rien sur la validité de cette info. Tu faisais partie du "privé"? C'est qui ta source? Et ça ne nous dit rien non plus sur les arguments qu'il a donné "en public". Ma source est Philippe Nataf. Je vois mal comment tu pourrais contester une source de ce calibre. Par ailleurs, le fait que ses arguments "publics" ne soient aucunement de nature économique, mais d'ordre juridique (jusnaturaliste) devrait mettre la puce à l'oreille à quiconque a de l'indépendance d'esprit. J'ai du mal à imaginer pourquoi Rothbard aurait des positions privées différentes de ses positions publiques. Il n'est pas connu pour son politiquement correct… Il était surtout connu pour être beaucoup plus souple et marrant en privé que dans ses écrits.
xara Posté 9 novembre 2008 Signaler Posté 9 novembre 2008 Ma source est Philippe Nataf. Je vois mal comment tu pourrais contester une source de ce calibre. Par ailleurs, le fait que ses arguments "publics" ne soient aucunement de nature économique, mais d'ordre juridique (jusnaturaliste) devrait mettre la puce à l'oreille à quiconque a de l'indépendance d'esprit. Bah, les propos des uns ou des autres sont interprétables. On peut se tromper sur ce que dit quelqu'un, Nataf aussi, donc on peut contester ce que dit Nataf. C'est typiquement le genre de trucs matières à débat en histoire de le pensée. Ce qui serait faire preuve de peu d'indépendance d'esprit, c'est de prendre pour argent comptant ce que dit Nataf comme s'il avait la vérité révélée ou de prendre n'importe quelle rumeur présentant Rothbard sous un mauvais jour comme évidemment vraie parce qu'on a décidé à l'avance qu'on voulait lui taper dessus. Par ailleurs, il est tout simplement inexact que les arguments de Rothbard sur la question ne relèvent que du droit et ça, c'est "public" et vérifiable bien plus aisément.
Rincevent Posté 9 novembre 2008 Signaler Posté 9 novembre 2008 Bah, les propos des uns ou des autres sont interprétables. On peut se tromper sur ce que dit quelqu'un, Nataf aussi, donc on peut contester ce que dit Nataf. C'est typiquement le genre de trucs matières à débat en histoire de le pensée. Peut-être. D'après les dires de Philippe Nataf, la chose semblait claire dans la bouche de Rothbard, mais tu pourras demander à ton tour à PN. Ce qui serait faire preuve de peu d'indépendance d'esprit, c'est de prendre pour argent comptant ce que dit Nataf comme s'il avait la vérité révélée ou de prendre n'importe quelle rumeur présentant Rothbard sous un mauvais jour comme évidemment vraie parce qu'on a décidé à l'avance qu'on voulait lui taper dessus. Je fais confiance à Nataf parce que c'est un expert en matière de monnaie, et que cette information rend plus cohérent le système économique de Rothbard, donnant ainsi de Rothbard une meilleure image, plus sérieuse. Je ne compte pas taper a priori sur Rothbard, en tout cas pas dans le domaine de l'économie. Par ailleurs, il est tout simplement inexact que les arguments de Rothbard sur la question ne relèvent que du droit et ça, c'est "public" et vérifiable bien plus aisément. Certez. Je modifie donc mon argument : le fait que, contrairement à son habitude, Rothbard n'utilise pas que des arguments économiques pour tenter de démontrer la nécessité de la réserve pleine, devrait mettre la puce à l'oreille, comme si l'économie seule (et pour cause) était incapable à elle seule de le prouver.
xara Posté 9 novembre 2008 Signaler Posté 9 novembre 2008 Je fais confiance à Nataf parce que c'est un expert en matière de monnaie, et que cette information rend plus cohérent le système économique de Rothbard, donnant ainsi de Rothbard une meilleure image, plus sérieuse. J'ai bien du mal à voir comment "l'info" selon laquelle Rothbard dirait un truc en public pour dire l'inverse en privé rendrait plus cohérent son système et encore moins comment ça pourrait lui donner une image plus sérieuse. Je ne compte pas taper a priori sur Rothbard, en tout cas pas dans le domaine de l'économie. Tu te rends compte de ce que tu dis? Certez. Je modifie donc mon argument : le fait que, contrairement à son habitude, Rothbard n'utilise pas que des arguments économiques pour tenter de démontrer la nécessité de la réserve pleine, devrait mettre la puce à l'oreille, comme si l'économie seule (et pour cause) était incapable à elle seule de le prouver. C'est au contraire son habitude que d'aller sur les deux terrains, qu'il s'agisse de banque ou d'autre chose. Par ailleurs, il a émis publiquement l'idée que l'économie à elle seule était incapable de prouver la nécessité de n'importe quel choix, pas seulement dans la question des réserves bancaires, parce que c'est le domaine de l'éthique ou de la philosophie politique que d'établir cela.
Rincevent Posté 9 novembre 2008 Signaler Posté 9 novembre 2008 Tu te rends compte de ce que tu dis? Oui. Et toi, te rends-tu compte de ta réaction ?
xara Posté 12 novembre 2008 Signaler Posté 12 novembre 2008 Apparemment tu ne dois pas te rendre compte des implications de ce que tu dis. A mon propos selon lequel "Ce qui serait faire preuve de peu d'indépendance d'esprit, c'est de prendre pour argent comptant ce que dit Nataf comme s'il avait la vérité révélée ou de prendre n'importe quelle rumeur présentant Rothbard sous un mauvais jour comme évidemment vraie parce qu'on a décidé à l'avance qu'on voulait lui taper dessus.", tu me réponds que non, tu ne comptes pas taper a priori sur Rothbard, tout en te réservant la possibilité de le faire quand il est question d'autre chose que d'économie. Donc en ce qui concerne Rothbard sur autre chose que l'économie, ce que tu dis implique que oui, tu pourrais bien décider à l'avance de taper et prendre pour évidemment vraie n'importe quel truc qui le présenterait sous un mauvais jour. Autrement dit, ce n'est plus la question de savoir ce qui est correct ou non qui te guide dans de tels cas de figure mais la volonté de t'exciter sur une tête de turc. Dommage.
neuneu2k Posté 12 novembre 2008 Signaler Posté 12 novembre 2008 J'ai bien du mal à voir comment "l'info" selon laquelle Rothbard dirait un truc en public pour dire l'inverse en privé rendrait plus cohérent son système et encore moins comment ça pourrait lui donner une image plus sérieuse. Je partage l’avis de Rincevent, la capacité d’avoir un peu de recul sur sa propre activité idéologique est un gage de maturité, il n’y a rien de négatif a chercher a établir une théorie la plus solide possible tout en ayant des doutes en privé, c’est le jeu de la recherche académique que de pousser sa théorie dans des limites ou on ne souhaiterai pas personnellement aller pour exposer ses failles mais l’homme ne s’identifie pas a sa théorie.
Rincevent Posté 12 novembre 2008 Signaler Posté 12 novembre 2008 Autrement dit, ce n'est plus la question de savoir ce qui est correct ou non qui te guide dans de tels cas de figure mais la volonté de t'exciter sur une tête de turc. Dommage. Pour la dernière fois, une anecdote montrant Rothbard plus cohérent en vrai que dans ses écrits a plutôt tendance à me le présenter sous un bon jour, tout comme les innombrables anecdotes montrant son caractère enjoué et amical en face-à-face. Tu n'aimes plus les théories cohérentes ? Par ailleurs, je ne crois pas m'exciter sur une tête de Turc. Après tout, il a aussi créé la fameuse Loi de Rothbard : "Everyone specializes in what he is worst at."
xara Posté 18 novembre 2008 Signaler Posté 18 novembre 2008 Pour la dernière fois, une anecdote montrant Rothbard plus cohérent en vrai que dans ses écrits a plutôt tendance à me le présenter sous un bon jour, tout comme les innombrables anecdotes montrant son caractère enjoué et amical en face-à-face. Tu n'aimes plus les théories cohérentes ? Bah, dire qu'un type dit une chose et son contraire suivant le public auquel il s'adresse, ça ne fait pas de ce type quelqu'un de "sérieux". Par ailleurs, ce qui lui donne un côté plus "cohérent" selon toi, c'est qu'il aurait raison d'être pro-réserves fractionnaire (en privé). Mais ça élude complètement la question. En quoi ce serait plus cohérent? Jusqu'ici, tu n'as qu'acquiescé à l'idée émise qu'être anti, ce n'est pas être pro-liberté. L'argument était "la liberté". Mais d'un côté comme de l'autre, les auteurs pensent que c'est "la liberté" qui fondent leur position pro ou anti. On n'est pas plus avancé donc. Tout ce que tu dis, c'est "moi je suis pour X plutôt que pour Y". Super… Par ailleurs, je ne crois pas m'exciter sur une tête de Turc. Après tout, il a aussi créé la fameuse Loi de Rothbard : "Everyone specializes in what he is worst at." Tu ne fais qu'illustrer mon propos selon lequel tu t'excites sur une tête de turc avec ta "loi de Rothbard", tant le propos est encore une fois purement polémique et sans aucun argument. Soit tu ne t'en rends pas compte et t'es sévèrement inconscient soit tu joues au plus con et tu risques bien de gagner. Pour info, la "loi de Rothbard" a été "créée" par Guillaumat, dans un esprit polémique. D'ailleurs, si tu donnes tant de crédit à cette loi, pourquoi ne taperais-tu pas a priori sur Rothbard quand il est question d'économie? Selon cette loi, il devrait être meilleur en politique étrangère -par exemple- qu'en économie. Pourquoi dire alors que tu ne lui taperais pas dessus a priori en économie? Enfin bon, tu as commencé par faire précisément ça, de toute façon, contrairement à ce que tu étais prêt à admettre. Maintenant, puisqu'il est clair pour toi que Rothbard était une buse en éco (racontait des conneries sur les banques par exemple) et qu'il était évidemment moins cohérent en public qu'en privé, tu dois être bien placé pour répondre au post initial et revenir dans le sujet du fil, sujet purement économique s'il en est.
Rincevent Posté 18 novembre 2008 Signaler Posté 18 novembre 2008 Et dire que j'ai été tenté, durant une douzaine de secondes, de répondre à ton message… Je suis trop gentil, ça me perdra. Edit : Bon, je suis vraiment trop gentil. La loi de Rothbard est citée par MNR lui-même, ici-même. Où l'on surprend même Murray à dire "Friedman is great".
xara Posté 18 novembre 2008 Signaler Posté 18 novembre 2008 Effectivement, my mistake. Évidemment, ça ne change rien à ce que j'ai dit par ailleurs. Donc, un argument sur les réserves fractionnaires? Une réponse à donner à John Loque?
Rincevent Posté 18 novembre 2008 Signaler Posté 18 novembre 2008 Donc, un argument sur les réserves fractionnaires? Deux, même. Premièrement, je vois vraiment mal comment tu pourrais interdire une telle activité en anarcapie : l'interdiction d'une telle activité me semble entretenir avec un DN anarcap des rapports similaires avec le cinquième postulat d'Euclide vis-à-vis de la géométrie : une rustine compliquée et pas nécessaire. Deuxièmement, dans des régimes de banque authentiquement libres, le taux de réserves était constamment compris entre 30 % et 70 %. Reality wins.
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