xavdr Posté 4 janvier 2009 Signaler Posté 4 janvier 2009 Concrètement, au plan politique, FRIEDMAN est l'homme qui a terrassé KEYNES avec les outils macro de KEYNES. Aux USA il a réconcilié dans l'action les moraliste libéraux et les politiques "pragmatiques". Dans le monde il a introduit le monétarisme qui apporte un immense assainissement par rapport au n'importe quoi monétaire de la théorie keynésienne. Son orthodoxie d'inflation contrôlée est le principal garde fou des banques centrales modernes. Cette orthodoxie semble porter ses fruits en ce sens que la BCE de TRICHET semble rétrospectivement mieux tenue que la Fed de GREENSPAN qui joue les accrobates au grès des déficits fédéraux et de la conjoncture géopolitique. L'approche autrichienne a la qualité et le défaut de ne pas recourir aux mathématiques. C'est donc une approche incomplète. Certains phénomènes qualitatifs sont décelables à l'avance par l'approche de la modélisation mathématique. Réciproquement la modélisation mathématique est une piste de réflexion mais certainement pas une preuve de réel puisqu'elle ne peut pretendre modéliser tous les paramètres du monde réel. L'approche historique et fonctionnelle chère à l'Ecole autrichienne a donc vocation a la compléter.
Ash Posté 4 janvier 2009 Signaler Posté 4 janvier 2009 Cette orthodoxie semble porter ses fruits en ce sens que la BCE de TRICHET semble rétrospectivement mieux tenue que la Fed de GREENSPAN qui joue les accrobates au grès des déficits fédéraux et de la conjoncture géopolitique. Ce qui est d'autant plus étonnant car l'EURO regroupe plusieurs pays aux économies diverses. Force est de constater qu'elle tient bien le coup, que ce soit avec la crise du pétrole ou même la Grèce récemment. Après je ne suis pas assez expert pour voir ce que cela cache.
Sous-Commandant Marco Posté 5 janvier 2009 Signaler Posté 5 janvier 2009 Selon William Bonner (auteur de "Empire of Debt" et The Daily Reckoning), Friedman a permis aux reaganiens de dépasser le keynésianisme en utilisant la manipulation monétaire (la baisse des taux) pour dissimuler le stimulus budgétaire (la baisse des impôts et la hausse des dépenses). Mais nous arrivons au bout de ces deux fraudes: la ZIRP (Zero Interest Rate Policy) puis la relance budgétaire à la Obama vont se révéler impuissantes d'ici à fin 2009-2010.
pierreyves Posté 5 janvier 2009 Auteur Signaler Posté 5 janvier 2009 Dans le chapitre 5 de MES, les premières parties reprennent ce thème avec notamment une citation très intéressante de Cairnes."Je n'ai aucune envie de nier qu'il peut être possible d'employer des diagrammes géométrique ou des formules mathématiques dans le but d'exposer des doctrines économiques obtenues par d'autres voies. […] Ce que je cherche à nier est la doctrine avancée par le professeur Jevons et d'autres auteurs - à savoir que la connaissance économique pourrait être augmentée par de tels moyens […] à moins de montrer que les sensations mentales peuvent être exprimées sous des formes quantitatives précises, ou que les phénomènes économiques ne dépendent pas de ces sensations.." J'ai trouvé l'article qu'il faut ! Mises, Friedman, and Rand: a Methodological Comparison Three of the most respected and influential free-market thinkers of the 20th century are Ludwig von Mises (1881-1973), Milton Friedman (1912- ), and Ayn Rand (1905-1982). The purpose of this essay is to compare and evaluate the respective methodological approaches of each of these theorists who have influenced the course of history with their ideas. We will see how and why Rand’s realist approach is superior to both Mises’ rationalism and Friedman’s empiricism. Mises explained that a man’s introspective knowledge that he is conscious and acts is a fact of reality and is independent of external experience. Mises deduced the principles of economics and the complete structure of economic theory entirely through the analysis of the introspectively-derived a priori idea of human action. While it is certainly important to understand and acknowledge the useful role of introspection in one’s life, it is also necessary to realize that its role is limited, secondary, and adjunct to the empirical observation and logical analysis of empirical reality. It would have been better if Mises had said that external observation and introspection combine to reveal that people act and employ means to achieve ends. Introspection aids or supplements external observation and induction in disclosing to a man the fundamental purposefulness of human action. The Randian conception of abstraction is to attend to some aspects or attributes of a phenomenon and to exclude others. From this perspective, certain actual characteristics are simply absent from specification or measurement. This is far different from and superior to Friedman’s view that some actual characteristics are specified as nonexistent or lacking. From a Randian perspective, new knowledge may expand or refine a theory, concept, or model but it does not necessarily contradict or invalidate it. In other words and contrary to Friedman’s view, the theory does not have to be descriptively false. Le texte entier est passionnant, je recommande !
pierreyves Posté 6 janvier 2009 Auteur Signaler Posté 6 janvier 2009 Et, petite curiosité, il semble que le débat épistémologique Niels Bohr Vs Albert Einstein sur la mécanique quantique, soit de même nature: http://www.marxists.org/reference/subject/…ge/einstein.htm What does not satisfy me in that theory, from the standpoint of principle, is its attitude towards that which appears to me to be the programmatic aim of all physics: the complete description of any (individual) real situation (as it supposedly exists irrespective of any act of observation or substantiation). Whenever the positivistically inclined modern physicist hears such a formulation his reaction is that of a pitying smile. He says to himself: "there we have the naked formulation of a metaphysical prejudice, empty of content, a prejudice, moreover, the conquest of which constitutes the major epistemological achievement of physicists within the last quarter-century. http://evans-experientialism.freewebspace.com/bohr.htm In my opinion, there could be no other way to deem a logically consistent mathematical formalism as inadequate than by demonstrating the departure of its consequences from experience or by proving that its predictions did not exhaust the possibilities of observation, and Einstein's argumentation could be directed to neither of these ends. Einstein aurait été du côté de Mises
Rincevent Posté 6 janvier 2009 Signaler Posté 6 janvier 2009 Et, petite curiosité, il semble que le débat épistémologique Niels Bohr Vs Albert Einstein sur la mécanique quantique, soit de même nature:Einstein aurait été du côté de Mises Intéressant. Etienne a-t-il des billes pour éclairer cette "coïncidence", par exemple du côté de la querelle des Universaux ?
RedGhost Posté 8 janvier 2009 Signaler Posté 8 janvier 2009 Deux points en vrac : 1) F=ma est une loi "fausse" 2) Techniquement, il me semble pourtant qu'Einstein avait tort et que l'interprétation de Copenhague (celle de Bohr) a gagné la bataille de la physique quantique. Je vais me renseigner, c'est intéressant et c'est mon domaine…
Rincevent Posté 8 janvier 2009 Signaler Posté 8 janvier 2009 Sinon, pour revenir sur le sujet du fil, vouloir renier tout l'heritage d'une figure majeure du libéralisme contemporain, à une heure où les rangs des libéraux sont plus ténus que jamais, et alors qu'il n'est mort qu'il y a quelques années, relève au mieux du mauvais gout, au pire de la tentative de suicide collectif.
pierreyves Posté 9 janvier 2009 Auteur Signaler Posté 9 janvier 2009 Sinon, pour revenir sur le sujet du fil, vouloir renier tout l'heritage d'une figure majeure du libéralisme contemporain, à une heure où les rangs des libéraux sont plus ténus que jamais, et alors qu'il n'est mort qu'il y a quelques années, relève au mieux du mauvais gout, au pire de la tentative de suicide collectif. Pour moi savoir reconnaître quand on s'est trompé, c'est très sain. Or ne pas faire la différence entre un modèle et une théorie, c'est une erreur. Par ailleurs, c'était un très bon vulgarisateur.
Sous-Commandant Marco Posté 10 janvier 2009 Signaler Posté 10 janvier 2009 Pour moi savoir reconnaître quand on s'est trompé, c'est très sain. Or ne pas faire la différence entre un modèle et une théorie, c'est une erreur.Par ailleurs, c'était un très bon vulgarisateur. Voilà. Friedman s'est trompé sur un point: le monétarisme n'est pas une panacée. Il se trouve que c'est, en tout cas à ma connaissance, le point majeur de l'oeuvre de Friedman et le seul qui ait eu une grande influence sur les décisions politiques, à l'exception du Chili. C'est aussi une doctrine non-libérale en ce qu'elle donne à l'état une boite à outils pour régler l'activité économique. On est donc fondé à critiquer Friedman sur ce point.
Rincevent Posté 10 janvier 2009 Signaler Posté 10 janvier 2009 "The use of quantity of money as a target has not been a success. I'm not sure that I would as of today push it as hard as I once did." (Dans une interview accordée au FT, le 7 Juin 2003) Pourquoi critiquer Friedman ? Il suffit de reprendre ses propres dires. BTW, le monétarisme n'est pas une boite à outils pour l'Etat, mais une tentative d'expliquer pourquoi l'Etat est un mauvais gestionnaire de la monnaie. Je rappelle que Friedman était opposé à l'existence de banques centrales. Citons-le encore : "To paraphrase Clemenceau, money is much too serious a matter to be left to the central bankers." (dans The Money Masters)
Sous-Commandant Marco Posté 10 janvier 2009 Signaler Posté 10 janvier 2009 "The use of quantity of money as a target has not been a success. I'm not sure that I would as of today push it as hard as I once did."(Dans une interview accordée au FT, le 7 Juin 2003) Pourquoi critiquer Friedman ? Il suffit de reprendre ses propres dires. BTW, le monétarisme n'est pas une boite à outils pour l'Etat, mais une tentative d'expliquer pourquoi l'Etat est un mauvais gestionnaire de la monnaie. Je rappelle que Friedman était opposé à l'existence de banques centrales. Citons-le encore : "To paraphrase Clemenceau, money is much too serious a matter to be left to the central bankers." (dans The Money Masters) C'est tout à l'honneur de Friedman d'avoir reconnu ses errements à la fin de sa vie mais tout cela arrive bien tard. Rappelons que Friedman conseillait Nixon en économie. D'où cet article de Rothbard, écrit en 1971 (et sans doute déjà cité): http://www.lewrockwell.com/rothbard/rothbard43.html
pierreyves Posté 11 janvier 2009 Auteur Signaler Posté 11 janvier 2009 Voilà. Friedman s'est trompé sur un point: le monétarisme n'est pas une panacée. Il se trouve que c'est, en tout cas à ma connaissance, le point majeur de l'oeuvre de Friedman et le seul qui ait eu une grande influence sur les décisions politiques, à l'exception du Chili. C'est aussi une doctrine non-libérale en ce qu'elle donne à l'état une boite à outils pour régler l'activité économique. On est donc fondé à critiquer Friedman sur ce point. Cette erreur là, comme celle de son analyse des causes de 1933, est sans doute liée à ses fondamentaux épistémologiques … Je crains que cela ne remette en cause toute son "oeuvre". Par ailleurs, le terme "d'influence" est à mon avis trompeur en ce que l'ensemble de l'oeuvre de Friedman doit être comprise comme une démarche politique, pas scientifique; Il utilisait ses "théories" (en fait des modèles de la société) pour pousser ses propres idées politiques, dont les principales étaient incorrectes selon ses propres dire a posteriori : "The use of quantity of money as a target has not been a success. I'm not sure that I would as of today push it as hard as I once did."(Dans une interview accordée au FT, le 7 Juin 2003) Pourquoi critiquer Friedman ? Il suffit de reprendre ses propres dires. BTW, le monétarisme n'est pas une boite à outils pour l'Etat, mais une tentative d'expliquer pourquoi l'Etat est un mauvais gestionnaire de la monnaie. Je rappelle que Friedman était opposé à l'existence de banques centrales. Citons-le encore : "To paraphrase Clemenceau, money is much too serious a matter to be left to the central bankers." (dans The Money Masters) Thx! Lien ? Je note qu'il ne remet pas en cause le principe de gérer l'économie sur la base de "target" … comme tout bon politicien.
Rincevent Posté 11 janvier 2009 Signaler Posté 11 janvier 2009 Thx! Lien ? Je note qu'il ne remet pas en cause le principe de gérer l'économie sur la base de "target" … comme tout bon politicien. Wikiquote anglophone, page Milton Friedman. Et la plupart des idées politiques de Friedman étaient justes. Il ne s'est trompé "que" sur la monnaie.
pierreyves Posté 11 janvier 2009 Auteur Signaler Posté 11 janvier 2009 Wikiquote anglophone, page Milton Friedman. Et la plupart des idées politiques de Friedman étaient justes. Il ne s'est trompé "que" sur la monnaie. Oui, la plupart de ses idées politiques étaient bonnes … il s'est trompé sur l'ensemble de sa "théorie" économique. Il faisait à mon avis essentiellement de la politique, heureusement. Et dans le cas de la monnaie, armés d'une théorie fausse pour soutenir une idée politique fausse, les politiciens ont fait un carnage. Merci Friedman!
ernest Posté 14 janvier 2009 Signaler Posté 14 janvier 2009 Il faut tout de même laissé les Libéraux rassembler les troupes libérales… Soit, Friedman n'a pas laissé que du bon, mais il a tout de même contribué au Libéralisme "Reagnien" qui fut tout de même plus positif que nos années de dirigisme Francais. Et puis si le rôle de l'Etat que Friedman recommande parait si insensé chez les Libéraux… je ne vois pas pourquoi on propose Rawls comme référence libérale alors qu'il défend l'intervention importante de l'Etat pour rétablir l'injustice sociale… Que de division.
pierreyves Posté 15 janvier 2009 Auteur Signaler Posté 15 janvier 2009 Il faut tout de même laissé les Libéraux rassembler les troupes libérales… Soit, Friedman n'a pas laissé que du bon, mais il a tout de même contribué au Libéralisme "Reagnien" qui fut tout de même plus positif que nos années de dirigisme Francais. Et puis si le rôle de l'Etat que Friedman recommande parait si insensé chez les Libéraux… je ne vois pas pourquoi on propose Rawls comme référence libérale alors qu'il défend l'intervention importante de l'Etat pour rétablir l'injustice sociale… Que de division. Mon post est volontairement polémique (faut bien vivre ), j'accorde bcp d'attention au danger de la division et de l'intolérance intellectuelle entre personnes qui finalement reconnaissent toutes grosso modo la valeur de la liberté. Pour le succès de cette idée commune, il est à mon avis important que chacun participe là où il est fort, et que le débat en place face permette de faire la différence entre une bonne théorie et une mauvaise, une bonne politique et une mauvaise, de bons principes de justice et de mauvais etc… Je ne cesse de constater que cet exercice est très rarement fait. A propos de Friedman, par exemple, il faut le dire: sa théorie n'est pas correcte, il a tout faux sur l'épistémologie. En revanche, c'est un excellent vulgarisateur, et peut être un bon pourvoyeur de solutions politiques. A mon avis, sa "théorie" pourrait à juste titre être utilisée pour illustrer par un modèle complexe de la société les thèses théoriques autrichiennes. Les libéraux disposeraient ainsi d'arguments concrets et pas seulement théoriques pour mettre en lumière les effets de telle ou telle politique. Un vulgarisateur comme Friedman peut ainsi se servir de son modèle pour convaincre à la TV qu'une proposition politique est bonne ou mauvaise… et offrir à un homme politique l'occasion de se positionner sur ce sujet. Malheureusement, on assiste plus souvent à des joutes intellectuelles qu'à des tentatives de compréhension de la position de l'autre … qui pourtant affiche des valeurs très similaires à soi. Ajd, un système basé sur une modélisation approximative de l'économie, devenu fermé aux critiques des authentiques théoriciens (autrichiens) est en train de s'écrouler et il me semble juste d'en rendre responsables ceux qui l'ont fait, au risque de créer des tensions (tout en restant raisonnable). C'est en faisant cet exercice que, je l'espère, les libéraux peuvent remettre en cause en profondeur le système et, grâce à l'intérêt que tous portent à la liberté, parvenir à dépasser les clivages actuels pour trouver une meilleure solution aux problèmes actuels.
xavdr Posté 15 janvier 2009 Signaler Posté 15 janvier 2009 Selon William Bonner (auteur de "Empire of Debt" et The Daily Reckoning), Friedman a permis aux reaganiens de dépasser le keynésianisme en utilisant la manipulation monétaire (la baisse des taux) pour dissimuler le stimulus budgétaire (la baisse des impôts et la hausse des dépenses). Mais nous arrivons au bout de ces deux fraudes: la ZIRP (Zero Interest Rate Policy) puis la relance budgétaire à la Obama vont se révéler impuissantes d'ici à fin 2009-2010. Précisons que les décisions reaganiennes étaient prises à la fin de la Guerre Froide avec semble-t-il un KGB intérieur qui envisageait d'influer pour une guerre mondiale plutot que de réformer l'URSS. Les budgets en hausse sous REAGAN étaient les budgets militaires, mais ils ont gonflé le déficit et peut-être aussi (je n'ai pas étudié cet aspect) l'anticipation économique via les manipulation monétaires (qui peuvent se justifier si on part du principe qu'il s'agit d'un investissement géopolitique régalien rentabilisé par une plus forte demande étrangère en dollar à l'isue de l'opération ou une plus grande prospérité grace à la facilitation des échanges internationaux). Comme les dépenses publiques avaient augmenté, nombre de keynésiens et notamment une partie importante des "économistes" de l'éducation nationale utilise le terme de "keynésienne" pour qualifier la politique reaganienne. Cette affirmation de leur part est totalement irréaliste ; les relances keynésiennes des prédécesseurs de Reagan n'vaient rien obtenu de bon. La différence de la politique reaganienne, c'est l'obtention de l'effondrement pacifique de l'URSS: cet accroissement temporaire de la dépense publique militaire était un investissement régalien qui s'est avéré rentable par ses conséquences régaliennes qui se sont avérées pouvoir rembourser la dette directe et celle indirecte de l'expansion monétaire. Bref, rien à voir avec les tripatouillages monétaires keynésiens qui prétendent créer de la richesse intérieure par de l'illusion monétaire.
Vincemobile Posté 15 janvier 2009 Signaler Posté 15 janvier 2009 La différence de la politique reaganienne, c'est l'obtention de l'effondrement pacifique de l'URSS: cet accroissement temporaire de la dépense publique militaire était un investissement régalien qui s'est avéré rentable par ses conséquences régaliennes qui se sont avérées pouvoir rembourser la dette directe et celle indirecte de l'expansion monétaire. Bref, rien à voir avec les tripatouillages monétaires keynésiens qui prétendent créer de la richesse intérieure par de l'illusion monétaire. Argument intéressant et iconoclaste. Par contre, c'est affirmer que Reagan anticipait un effondrement rapide de l'URSS. Il n'aurait pas pu gonfler indéfiniment les budgets militaires.
pierreyves Posté 17 janvier 2009 Auteur Signaler Posté 17 janvier 2009 Argument intéressant et iconoclaste. Par contre, c'est affirmer que Reagan anticipait un effondrement rapide de l'URSS. Il n'aurait pas pu gonfler indéfiniment les budgets militaires. Je partage l'argument. Il ne signifie pas nécessairement que Reagan anticipait l'effondrement à court terme, mais simplement qu'il jugeait que le rapport de force militaire devait être rétabli pour espérer, un jour, cet effondrement. C'est un choix éthique sensé.
Sous-Commandant Marco Posté 18 janvier 2009 Signaler Posté 18 janvier 2009 Précisons que les décisions reaganiennes étaient prises à la fin de la Guerre Froide avec semble-t-il un KGB intérieur qui envisageait d'influer pour une guerre mondiale plutot que de réformer l'URSS. Les budgets en hausse sous REAGAN étaient les budgets militaires, mais ils ont gonflé le déficit et peut-être aussi (je n'ai pas étudié cet aspect) l'anticipation économique via les manipulation monétaires (qui peuvent se justifier si on part du principe qu'il s'agit d'un investissement géopolitique régalien rentabilisé par une plus forte demande étrangère en dollar à l'isue de l'opération ou une plus grande prospérité grace à la facilitation des échanges internationaux). D'autres budgets que la défense ont largement augmenté sous Reagan, notamment l'éducation (de mémoire). Comme les dépenses publiques avaient augmenté, nombre de keynésiens et notamment une partie importante des "économistes" de l'éducation nationale utilise le terme de "keynésienne" pour qualifier la politique reaganienne. Cette affirmation de leur part est totalement irréaliste ; les relances keynésiennes des prédécesseurs de Reagan n'vaient rien obtenu de bon. La différence de la politique reaganienne, c'est l'obtention de l'effondrement pacifique de l'URSS: cet accroissement temporaire de la dépense publique militaire était un investissement régalien qui s'est avéré rentable par ses conséquences régaliennes qui se sont avérées pouvoir rembourser la dette directe et celle indirecte de l'expansion monétaire. Bref, rien à voir avec les tripatouillages monétaires keynésiens qui prétendent créer de la richesse intérieure par de l'illusion monétaire. Cette idée d'une augmentation "rentable" des dépenses publiques est complètement fausse. La courbe de la dette publique le démontre. En 1980, lorsque Reagan arriva au pouvoir, la dette publique américaine était de moins de 1000 milliards. Lorsque Reagan quitte le pouvoir, elle était passée à 2 700 milliards. Par la suite, elle a augmenté pour atteindre 5 700 milliards à l'arrivée de W. et aux alentours de 9 000 milliards aujourd'hui. Et dans le même temps, l'endettement des ménages américains a également explosé tandis que l'investissement s'effondrait. Drôle de rentabilité… La réalité est que, loin d'être une forme de relance keynésienne ou un investissement rentable comme tu l'indiques, la stratégie de Reagan était en fait inspirée par Friedman, i.e. une expansion de l'état alimentée par une baisse des taux d'intérêt, le tout camouflé en politique libérale grâce à la baisse des impôts et à la maîtrise de l'inflation. Reagan a totalement raté les deux véritables attributs d'une politique libérale, à savoir la baisse des dépenses et la dérèglementation. Pour ma part, je pense que l'URSS se serait effondrée sans les efforts de Reagan, si tant est qu'elle n'ait pas ressuscité avec Poutine.
Ash Posté 18 janvier 2009 Signaler Posté 18 janvier 2009 La réalité est que, loin d'être une forme de relance keynésienne ou un investissement rentable comme tu l'indiques, la stratégie de Reagan était en fait inspirée par Friedman, i.e. une expansion de l'état alimentée par une baisse des taux d'intérêt, le tout camouflé en politique libérale grâce à la baisse des impôts et à la maîtrise de l'inflation. Reagan a totalement raté les deux véritables attributs d'une politique libérale, à savoir la baisse des dépenses et la dérèglementation.Pour ma part, je pense que l'URSS se serait effondrée sans les efforts de Reagan, si tant est qu'elle n'ait pas ressuscité avec Poutine.
ernest Posté 18 janvier 2009 Signaler Posté 18 janvier 2009 Article : Friedman est-il keynésien ? sur le Québécois Libre. http://www.quebecoislibre.org/09/090115-9.htm
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