Domi Posté 17 décembre 2008 Signaler Posté 17 décembre 2008 Ceux qui ont de la mémoire (1) auront remarqué que j'ai de la suite dans les idées puisque après " les causes de la crise financière" je propose un sujet sobrement intitulé "les solutions aux crises financières." Je commencerai par un constat. La quasi-totalité des analystes s'exprimant dans les médias soutiennent qu'une intervention massive de type Keynesien ( politique de relance de la consommation par l'argent public, taux d'intérêt bas) est nécessaire pour relancer l'économie devant une crise de l'ampleur de celle que nous connaissons. Cela ne signifie pas que ces économistes soient à proprement parler des économistes de gauche. On aurait tort de voir là du Keynesianisme pur et dur ou une domination de conceptions dogmatiquement dirigistes de l'économie. Certains de ces commentateurs se qualifient volontiers de libéraux et se sentent plus proches du modèle américain que français. Ainsi, les analyses de Madelin ou de Cacommo par exemple s'inscrivent dans cette mouvance qui ressemble fort à un consensus. D'ailleurs, la théorie monétariste, traditionnellement considérée comme libérale, n'admet-elle pas l'utilisation des recettes de type keynesien dans certaines situations ? Ce constat mérite une explication rapide qui est selon moi la suivante : le surcroit d'efficacité de la coordination spontanée par rapport aux solutions dirigistes, déjà difficile à comprendre traditionnellement, est psychologiquement plus difficile à admettre en période de crise même en l'absence d'explications rationnelles susceptibles de dire en quoi les situations de crise relèvent d'une analyse différente. Il sera sans doute plus difficile de défendre l'absence de contrôle des prix en période de famine (2). Devant tout cela, un libéral comme moi qui n'a pas fait l'effort d'apprendre sérieusement les théories autrichiennes et ne s'est pas formé d'opinion a priori sur le sujet, ne peut qu'être impressionné par une telle unanimité. Il semblerait donc que les politiques de relances soient de l'avis de tous des recettes efficaces pour résoudre une crise et absolument nécessaires par ailleurs, le marché laissé à lui-même s'engageant alors dans une sorte de cercle vicieux apparemment sans fin. J'étais dans l'état de perplexité décrit plus haut lorsque tout d'un coup ( hier soir pour être précis), je me suis demandé si l'histoire économique correspondait à cette opinion. Et là au vu des exemples de dépressions que j'avais en mémoire, le succès et l'efficacité des politiques Keynesiennes en période de crise m'a paru beaucoup moins évident. Le New deal est sans doute le premier exemple qui viendra à l'esprit de ceux qui veulent soutenir que l'efficacité de ces politiques a été confirmée par les faits. Pourtant cet exemple est probablement moins pertinent qu'il n'y parait et a été l'objet de nombreuses critiques que je ne rappellerai pas ici. Bien plus : les échecs de ces politiques ont été aussi nombreux que leur(s) succès légendaire(s) très largement proclamé(s) et fréquemment rappelé(s) au souvenir de l'opinion. A titre d'exemple, le Japon ne s'est pas redressé depuis 1990 alors qu'il y a eu massivement recours et elles ont échoué aux Etats-unis dans les années 70. L'idée de la nécessité de ces politiques et d'une désagrégation sans fin de l'économie d'un pays en dépression si elles ne sont pas employées ne parait pas plus fondée. Il parait ainsi difficile de leur imputer le redressement très rapide connu par les anciennes composantes de l'ex-urss après l'effondrement de leur économies consécutive à la disparition de cette entité politique. Ce serait plutôt dans les politiques de baisse des taux d'imposition qu'il faudrait chercher les causes de leur redressement ( hormis le cas particulier des pays exportateurs de ressources naturelles). Néanmoins, pour être confirmée cette opinion mériterait d'être validée par une connaissance approfondie de l'histoire économique de ces pays lors des quinze dernières années. L'exemple du chili va sans doute dans le même sens. (1) Oh bien sûr, je devine que certains esprits chagrins feront observer que je ne leur laisse guère le loisir de la mettre à contribution en faisant un rappel aussi précipité. Mais au nom de quel principe devrais-je courir le risque d'une défaillance des facultés de mon lecteur et renoncer à m'adresser un compliment que personne peut-être n'eut songé à me faire ? (2) A titre d'anecdote, et allant à contre-courant de la tendance que je conteste, dans son voyage au Congo André Gide soutient qu'une ville Tchadienne a du rétablir la liberté des prix pour éviter une rupture d'approvisionnement alors que la récolte était catastrophique.
john_ross Posté 17 décembre 2008 Signaler Posté 17 décembre 2008 Il est toujours très drôle d'entendre parler de relance keynésienne alors que le dernier équilibre budgétaire remonte à près de 30 ans et que le ratio Dette/PIB est de 65%!
Alxandr Posté 20 janvier 2009 Signaler Posté 20 janvier 2009 Ceux qui ont de la mémoire (1) auront remarqué que j'ai de la suite dans les idées puisque après " les causes de la crise financière" je propose un sujet sobrement intitulé "les solutions aux crises financières." Je commencerai par un constat. La quasi-totalité des analystes s'exprimant dans les médias soutiennent qu'une intervention massive de type Keynesien ( politique de relance de la consommation par l'argent public, taux d'intérêt bas) est nécessaire pour relancer l'économie devant une crise de l'ampleur de celle que nous connaissons. Cela ne signifie pas que ces économistes soient à proprement parler des économistes de gauche. On aurait tort de voir là du Keynesianisme pur et dur ou une domination de conceptions dogmatiquement dirigistes de l'économie. Certains de ces commentateurs se qualifient volontiers de libéraux et se sentent plus proches du modèle américain que français. Ainsi, les analyses de Madelin ou de Cacommo par exemple s'inscrivent dans cette mouvance qui ressemble fort à un consensus. D'ailleurs, la théorie monétariste, traditionnellement considérée comme libérale, n'admet-elle pas l'utilisation des recettes de type keynesien dans certaines situations ? Ce constat mérite une explication rapide qui est selon moi la suivante : le surcroit d'efficacité de la coordination spontanée par rapport aux solutions dirigistes, déjà difficile à comprendre traditionnellement, est psychologiquement plus difficile à admettre en période de crise même en l'absence d'explications rationnelles susceptibles de dire en quoi les situations de crise relèvent d'une analyse différente. Il sera sans doute plus difficile de défendre l'absence de contrôle des prix en période de famine (2). Devant tout cela, un libéral comme moi qui n'a pas fait l'effort d'apprendre sérieusement les théories autrichiennes et ne s'est pas formé d'opinion a priori sur le sujet, ne peut qu'être impressionné par une telle unanimité. Il semblerait donc que les politiques de relances soient de l'avis de tous des recettes efficaces pour résoudre une crise et absolument nécessaires par ailleurs, le marché laissé à lui-même s'engageant alors dans une sorte de cercle vicieux apparemment sans fin. J'étais dans l'état de perplexité décrit plus haut lorsque tout d'un coup ( hier soir pour être précis), je me suis demandé si l'histoire économique correspondait à cette opinion. Et là au vu des exemples de dépressions que j'avais en mémoire, le succès et l'efficacité des politiques Keynesiennes en période de crise m'a paru beaucoup moins évident. Le New deal est sans doute le premier exemple qui viendra à l'esprit de ceux qui veulent soutenir que l'efficacité de ces politiques a été confirmée par les faits. Pourtant cet exemple est probablement moins pertinent qu'il n'y parait et a été l'objet de nombreuses critiques que je ne rappellerai pas ici. Bien plus : les échecs de ces politiques ont été aussi nombreux que leur(s) succès légendaire(s) très largement proclamé(s) et fréquemment rappelé(s) au souvenir de l'opinion. A titre d'exemple, le Japon ne s'est pas redressé depuis 1990 alors qu'il y a eu massivement recours et elles ont échoué aux Etats-unis dans les années 70. L'idée de la nécessité de ces politiques et d'une désagrégation sans fin de l'économie d'un pays en dépression si elles ne sont pas employées ne parait pas plus fondée. Il parait ainsi difficile de leur imputer le redressement très rapide connu par les anciennes composantes de l'ex-urss après l'effondrement de leur économies consécutive à la disparition de cette entité politique. Ce serait plutôt dans les politiques de baisse des taux d'imposition qu'il faudrait chercher les causes de leur redressement ( hormis le cas particulier des pays exportateurs de ressources naturelles). Néanmoins, pour être confirmée cette opinion mériterait d'être validée par une connaissance approfondie de l'histoire économique de ces pays lors des quinze dernières années. L'exemple du chili va sans doute dans le même sens. (1) Oh bien sûr, je devine que certains esprits chagrins feront observer que je ne leur laisse guère le loisir de la mettre à contribution en faisant un rappel aussi précipité. Mais au nom de quel principe devrais-je courir le risque d'une défaillance des facultés de mon lecteur et renoncer à m'adresser un compliment que personne peut-être n'eut songé à me faire ? (2) A titre d'anecdote, et allant à contre-courant de la tendance que je conteste, dans son voyage au Congo André Gide soutient qu'une ville Tchadienne a du rétablir la liberté des prix pour éviter une rupture d'approvisionnement alors que la récolte était catastrophique. C'est lumineux !
txomin Posté 20 janvier 2009 Signaler Posté 20 janvier 2009 http://www.latribune.fr/journal/archives/e…l?folder=303722
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