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Débat sur la déréglementation


Nathan

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Posté

Bonjour à tous! :icon_up:

Je lis le forum depuis quelques années déjà, et je viens à vous pour vous demander un peu d'aide (si vous avez du temps à m'accorder).

Je suis étudiant et dans quelques jours je dois prendre part à un débat sur la question suivante:

"La déréglementation est-elle allée trop loin?"

Je crois intimement que la réponse est négative dans l'absolu, mais il faut dire qu'on blâme en permanence la déréglementation à propos de la crise actuelle.

Pourtant, j'ai vu des libéraux défendre corps et âme la réglementation et accuser plutôt l'intervention de l'État américain dans les finances comme en étant à l'origine.

Pourriez vous m'aider? Je cherche

- Vos arguments (libéraux!)

- Des chiffres

- Des liens particulèrement (j'ai cherché ci et la, notamment sur l'institut mises)

- D'autres sujets sur le forum (malgré une recherche approfondie j'ai eu du mal à trouver quelque chose)

Tout ce qui pourrait m'aider.

De manière plus classique, pourquoi nous répète t-on constamment que la politique de Bush de déréglementation est responsable de la crise?

Merci à ceux qui voudront bien m'accorder un petit moment! ;-)

Posté

C'est un festival de sujet foireux en ce moment : qu'est-ce qu'ils ont les profs pour proposer des questions aussi mal formulées. La dérèglementation de quoi ? Dans quels pays ? Quand ça ?

Par ailleurs le terme de déréglementation est mal choisi, puisque la "libéralisation" relative des différents secteurs anciennement sous monopole d'Etat s'est accompagnée d'une avalanche de nouvelles réglementation. Enfin Bush Jr n'est pas connu pour être un président qui aurait été à l'origine de déréglementations particulières.

Posté

Excellente vidéo, très claire. Je vais demander à ces chers bolchos bloquant la faculté où je suis de la faire passer pendant ce qu'ils appellent "les cours alternatifs" (explications sur la crise, leurs solutions, etc.) :icon_up:

Posté

Excellente vidéo en effet. Il faudrait que les média disent la vérité aux gens sur la crise financière. Ce n'est pas la faute du libéralisme, mais bien de l'interventionnisme.

Posté

Vidéo bien réalisée, mais qui fait tout de même un peu trop propagande…

Vu que nous sommes sous un régime de capitalisme d'Etat, il est clair que l'écheveau est assez difficile à démêler pour y comprendre quelque chose à propos de la crise, mais certaine affirmation péremptoire résiste peu à l'analyse.

L'effet automatique taux bas de la banque centrale => bulle immobilière n'est pas une règle universelle. Par exemple la banque centrale Suisse pratique une politique monétaire de taux très bas depuis fort longtemps, et il n'y a pas eu de bulle immobilière comparable à celle d'autres pays. Pour preuve regarder le prix de l'immobilier commercial à Genève en comparaison d'autres grande villes européennes en 2008:

http://www.s-schofield.com/files/comp_int_…-09_v_frpdf.pdf

Les coûts sont 3x moins élevés qu'à Londres ! Et pourtant la BNS (banque centrale Suisse) avait des taux très bas, même bien plus bas qu'aux USA (en 2003 et 2004, la marge de fluctuation du Libor était entre 0% (!) et 1%). et les banques pratiquaient (et pratique toujours) des taux hypotécaires très attractifs (sous les 3% fixe à 10 ans !).

Sur le problème Fannie & Freddy, la non plus leur rôle n'est pas si évident, comme on le discutait ici même il y a peu:

http://www.liberaux.org/index.php?showtopic=40185

Posté
L'effet automatique taux bas de la banque centrale => bulle immobilière n'est pas une règle universelle.

cf le Texas.

Ce qui fait que les taux bas ont permis la création d'une bulle immobilière est très bien expliqué par Vincent Bénard.

Invité jabial
Posté

Vue la formulation de la question, je pense que pour ton prof, la poser c'est y répondre, donc je te déconseille la réponse libérale, argumentée ou pas.

Posté

Alors une position intéressante peut être "pour aller trop loin, il aurait fallu qu'elle aille loin". Prends des arguments systémiques*, que tu complèteras avec des exemples pris au cas par cas.

*Les arguments systémiques classiques sont les suivants. Qui peut faire une réglementation ayant valeur légale ? L'Etat… seul, ou aidé de spécialistes. S'il la fait tout seul, alors on peut être certain qu'elle sera complètement déconnectée de la réalité. Si il la fait avec des experts, alors c'est que ces experts font partie de la branche d'activité à réglementer, et donc qu'ils ne pourront avoir de point de vue objectif, soit qu'était frustrés, ils voudront régler leurs comptes (et franchement, faire une loi pour régler ses comptes, c'est d'un primitif !), soit qu'étant bien insérés dans ce milieu, ils en profitent pour limiter la concurrence, instaurer des barrières à l'entrée et à la sortie du marché, créer des rentes quasi-légales, ou même avantager une entreprise par rapport à ses concurrentes.

Alors, quid d'une absence de réglementation ? Il suffit de laisser la possibilité d'attaquer en justice devant des cours d'arbitrage, de common law ou équivalent. La jurisprudence ainsi bâtie en respectant les principes fondamentaux du droit (ce qui n'est pas toujours le cas des productions législatives de l'Etat) sera beaucoup plus proche de la réalité et beaucoup plus adaptable en cas d'évolution que n'importe quelle législation imposée d'en haut.

Posté
*Les arguments systémiques classiques sont les suivants. Qui peut faire une réglementation ayant valeur légale ? L'Etat… seul, ou aidé de spécialistes. S'il la fait tout seul, alors on peut être certain qu'elle sera complètement déconnectée de la réalité. Si il la fait avec des experts, alors c'est que ces experts font partie de la branche d'activité à réglementer, et donc qu'ils ne pourront avoir de point de vue objectif, soit qu'était frustrés, ils voudront régler leurs comptes (et franchement, faire une loi pour régler ses comptes, c'est d'un primitif !), soit qu'étant bien insérés dans ce milieu, ils en profitent pour limiter la concurrence, instaurer des barrières à l'entrée et à la sortie du marché, créer des rentes quasi-légales, ou même avantager une entreprise par rapport à ses concurrentes.

Exemple typique : les lois qui furent instaurées pour empêcher de nouvelles agences de notations d'intervenir sur le marché, et l'obligation pour tout nouveau montage financier d'obtenir une note auprès des agences de notations agréées (ben tiens). Le triple-A sur les subprimes, on voit ce que ça a donné.

Posté

On peut aussi penser à cette société française qui fabrique des chariots élévateurs, et qui a mené le comité de rédaction des normes françaises sur les chariots élévateurs en recopiant simplement les caractéristiques de ses propres produits. Et personne ne s'en est offusqué.

Ah, et j'y pense : les réglementations arrivent souvent après la bataille, quand il est trop tard, et que le marché est déjà passé à autre chose.

  • 2 months later...
Posté

D'après un think-tank de gauche, la crise des subprimes serait liée à une trop grande déréglementation du marché des prêts hypotécaires, obtenue au terme d'une campagne de lobbying de plus de 370 millions de $ dépensés au cours des 10 dernières années. Ce n'est pas ma lecture des événements (ie "la déréglementation c'est mal") : je dirais plutôt que la corruption de l'administration fédérale (en particulier sous Clinton et Bush) a conduit au désastre (entre autres multiples facteurs dont le plus important fut la politique monétaire) à travers la politique de financement et garanties aux créances douteuses menée par Fanny Mae et Freddy Mac. Mais l'article est intéressant.

Subprime lobbyists in $370m battle

By Edward Luce in Washington

Published: May 6 2009 05:02 | Last updated: May 6 2009 05:02

The top 25 US originators of subprime mortgages – the risky assets that sparked the global financial crisis – spent almost $370m in Washington over the past decade on lobbying and campaign donations as they tried to ward off tighter regulation of their industry, an investigation has shown.

The study, which will be released today by the Center for Public Integrity, a non-profit investigative journalism organisation, is likely to strengthen public calls for much tougher financial regulation in the US.

It shows that most of the top 25 originators, most of which are now bankrupt, were either owned or heavily financed by the nation’s largest banks, including Citigroup, Goldman Sachs, Wells Fargo, JPMorgan and Bank of America. Together, they originated $1,000bn in subprime mortgages in 2005-07 – almost three-quarters of the total.

The banks, which have received the vast bulk of the $700bn in troubled asset relief funds issued since last October, also supported the lobbying effort to prevent tighter regulation of the subprime market.

Nine of the top 10 lenders were in California, one of the states badly affected by the housing crisis that emerged after a surge in lending to riskier, or subprime, borrowers, many of whom were forced to foreclose.

At least eight of the top 10 were backed at least in part by banks that have received bank bail-out money.

Eleven of the lenders on the CPI list have made payments to settle claims of widespread lending abuses, including four recipients of Tarp funds.

“Their unbridled political contributions and massive lobbying created the lack of regulation and oversight that led to this crisis,” said Bill Buzenberg, who headed the CPI investigation. “Despite the signs, Congress, the White House and the Federal Reserve all dithered while the subprime disaster spread.”

Top of the list was Countrywide Financial, which made $97bn in subprime loans between 2005 and 2007, and which is now owned by BofA, which has received $45bn in troubled asset relief funds from the federal government. Countrywide spent about $11m in campaign donations and lobbying in Washington between 1999 and 2008.

Among the other leading originators, which then bundled the loans to be securitised in the secondary markets, were First Franklin, now owned by Merrill Lynch, which made $68bn of subprime loans in that period and spent over $3m in Washington.

The financial industry was also one of the largest donors to election campaigns in the past decade, giving $2.2bn in contributions, according to the Centre for Responsive Politics, an independent watchdog. Among the top recipients was Barack Obama, who took $14m and whose presidential campaign broke all records by raising more than $700m in contributions.

No one has alleged any connection between Mr Obama’s campaign, which raised most of its cash from small donors, and his administration’s handling of the crisis. However, some liberal critics say the administration is too close to Wall Street and have criticised it for its policy continuity on the financial bail-out with Bush administration. George W. Bush was also a large recipient of campaign funds from the financial and real estate sectors.

The US Treasury will tomorrow release the results of its stress tests of 19 leading banks.

http://www.ft.com/cms/s/0/ab5cf9aa-39b7-11…?nclick_check=1

J'ai souligné le fait que les principaux donateurs étaient californiens dans la mesure où cet état fait parti de ceux qui ont connu avec le plus d'intensité la bulle immobilière, liée elle-même à la politique locale de zonage et d'urbanisation, et qu'il ne s'agit sans doute pas d'un hasard.

Posté

Ne pas oublier non plus la partie défense: il y a eu quelques déréglementations financières, mais les effets de celles-ci ont surtout été positifs, comme par exemple l'abrogation de l'interdiction de fusionner banque d'investissement et banque d'affaires, et l'abrogation de l'interdiction d'établir des banques dans plus d'un état, ont permis de consolider les banques, trop tardivement sauver tout le monde mais ça a au moins sauvé JP Morgan de la faillite.

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