Skit Posté 17 août 2009 Signaler Posté 17 août 2009 Les singes dans l'enfer du marché[ 13/08/09 ] Jusqu'à présent, le marché était considéré comme l'apanage de l'être humain. La preuve de sa capacité unique à inventer des mécanismes merveilleux et parfois diaboliques. Et pourtant, des chercheurs du CNRS et de l'université néerlandaise de Tilburg ont montré que le mécanisme de l'offre et de la demande peut aboutir à un prix d'équilibre dans une communauté de singes verts. Evidemment, ils ne se sont pas contentés de leur donner des bananes et des billets de banque. Ils ont dû recourir à une méthode plus sophistiquée, déjà testée auprès des macaques à longue queue, montrant que « le toilettage fonctionne comme un marché biologique gouverné par la loi de l'offre et de la demande » . Le toilettage est aux primates ce que l'or fut aux hommes - une marchandise et une monnaie. Une marchandise, parce que c'est une activité nécessaire mais rationnée - il n'y a pas que ça à faire dans la jungle. Une monnaie, car les primates troquent des séances d'épouillage contre une autre séance d'épouillage, ou l'autorisation de s'approcher d'un nouveau-né, un soutien en cas de conflit, voire l'accès à un partenaire sexuel. Le temps de toilettage dépend de la hiérarchie sociale : un « dominant » a toujours droit à un épouillage plus long qu'un « subordonné ». Sauf si ce dernier peut faire valoir un nouvel atout. C'est l'expérience qu'ont réalisée les éthologues, en donnant à une seule femelle subordonnée le pouvoir magique d'ouvrir une boîte remplie de morceaux de pommes, dont raffolent ses congénères. Dès lors, cette heureuse cobaye a bénéficié d'un toilettage plus long que les autres. Ils ont ensuite introduit une seconde boîte, en donnant le sésame à une autre subordonnée. A ce moment, la durée de toilettage accordée à la première a été divisée par deux ! Conclusion : les singes « ont montré que chaque échange de toilettage permet de négocier le juste prix d'un service et que l'effet de marché(…) fait partie intégrante de leur répertoire comportemental ». Il serait peut-être utile que les éthologues du CNRS aillent évangéliser des partis politiques, voire certains économistes français apparemment persuadés que le marché est une invention des vilains capitalistes pour s'enrichir aux dépens du peuple. JEAN-MARC VITTORI, Les Echos http://www.lesechos.fr/info/france/0209972…m?xtor=RSS-2124
Luis Posté 17 août 2009 Signaler Posté 17 août 2009 Donc la gauche a raison, en fait, en voulant nous émanciper de ce qui nous reste de l'animal ?
Esperluette Posté 17 août 2009 Signaler Posté 17 août 2009 certains économistes français apparemment persuadés que le marché est une invention des vilains capitalistes pour s'enrichir aux dépens du peuple. Eh ben alors ? Qu'ils s'épouillent entre eux.
trump Posté 18 août 2009 Signaler Posté 18 août 2009 Je me demande si le libéral lambda ne serait pas capable de voir l'oeuvre de la main invisible du marché dans une simple recette de cuisine… Plus sérieusement, qui n'aurait pas envie de s'émanciper de ses dominants directs et indirects, et surtout de faire en sorte qu'aucun nouveau dominant ne vienne remplacer le précédent ? N'est-ce pas un peu ce qui défini le progressisme en politique en fin de compte ? D'autre part, compte-tenu de notre nature prompte à vouloir dominer plutôt que de nous soumettre (ou de ne vouloir ni l'un ni l'autre comme le sont les anti-autoritaires), n'aurait-on pas mieux fait de mettre en oeuvre un mode d'organisation sociale qui ne pousse pas toujours au vice en augmentant sans cesse les occasions de dominances dans les relations sociales (hiérarchisations financières, politiques, religieuses, sociales, etc.) ? Il existe des mécanismes de sublimation des pulsions physiologiques qui nous poussent à rechercher la dominance ; Henri Laborit en parle dans ses bouquins, je suis en train d'étudier ça en dilettante en ce moment. Nous devrions nous en inspirer pour éviter d'avoir à épouiller les petits chefs pour le restant de nos jours.
Invité Arn0 Posté 18 août 2009 Signaler Posté 18 août 2009 C'est le deuxième fil sur le sujet. (Je serais tenté de dire : deux de trop . )
h16 Posté 18 août 2009 Signaler Posté 18 août 2009 Je me demande si le libéral lambda ne serait pas capable de voir l'oeuvre de la main invisible du marché dans une simple recette de cuisine… Le communiste lambda serait capable d'y voir l'exploitation de l'œuf par la farine, hein. Plus sérieusement, qui n'aurait pas envie de s'émanciper de ses dominants directs et indirects, et surtout de faire en sorte qu'aucun nouveau dominant ne vienne remplacer le précédent ? N'est-ce pas un peu ce qui défini le progressisme en politique en fin de compte ? Non. Même pas un peu. D'autre part, compte-tenu de notre nature prompte à vouloir dominer plutôt que de nous soumettre (ou de ne vouloir ni l'un ni l'autre comme le sont les anti-autoritaires), Mais où diable vas-tu pêcher ça ? n'aurait-on pas mieux fait de mettre en oeuvre un mode d'organisation sociale qui ne pousse pas toujours au vice en augmentant sans cesse les occasions de dominances dans les relations sociales (hiérarchisations financières, politiques, religieuses, sociales, etc.) ? Rargh. "Un mode d'organisation sociale qui ne pousse pas toujours au vice", ça pue le constructivisme à fond les ballons ça. Et puis, "vice", c'est très très vague, ça, hein. Il existe des mécanismes de sublimation des pulsions physiologiques qui nous poussent à rechercher la dominance ; Henri Laborit en parle dans ses bouquins, je suis en train d'étudier ça en dilettante en ce moment. Je vois ça. Nous devrions nous en inspirer pour éviter d'avoir à épouiller les petits chefs pour le restant de nos jours. Tu as compris quelque chose à l'article ?
Rincevent Posté 18 août 2009 Signaler Posté 18 août 2009 Le trump, on le vire ou on le vire ? On joue un peu avec.
Leepose Posté 18 août 2009 Signaler Posté 18 août 2009 bah, 'fectivement… le fait que l'homme n'ai pas inventé le marché n'est pas un argument en faveur de celui-ci (le marché). Sinon, ca serait dire que l'alpha et l'omega de la civilisation consiste a vivre comme des betes…. Tiens, mon idole Adam Smith a lui-meme écrit quelques belles choses sur la question, ce me semble…. Sur ce qui distingue l'homme de l'animal, en matière de coopération économique…. Bref.
José Posté 18 août 2009 Signaler Posté 18 août 2009 …mon idole Adam Smith… On commence à comprendre pas mal de trucs sur toi.
Esperluette Posté 18 août 2009 Signaler Posté 18 août 2009 Sinon, ca serait dire que l'alpha et l'omega de la civilisation consiste a vivre comme des betes…. Pourquoi tant de mépris envers la dimension animale de l'humain ?
Rincevent Posté 18 août 2009 Signaler Posté 18 août 2009 Pourquoi tant de mépris envers la dimension animale de l'humain ? C'est très platonicien, pour ne pas dire heideggerien. Et nous savons tous désormais quoi penser de Heidegger.
Invité Arn0 Posté 20 août 2009 Signaler Posté 20 août 2009 Pourquoi tant de mépris envers la dimension animale de l'humain ? Faut quand même reconnaitre que l'économie des singes verts est assez sous-développés et peut difficilement servir de modèle. Cette étude est plutôt la preuve que l'économie de marché ne marche pas toujours.
h16 Posté 20 août 2009 Signaler Posté 20 août 2009 Faut quand même reconnaitre que l'économie des singes verts est assez sous-développés et peut difficilement servir de modèle. Cette étude est plutôt la preuve que l'économie de marché ne marche pas toujours. facepalm aussi.
Nick de Cusa Posté 20 août 2009 Signaler Posté 20 août 2009 Comme je l'expliquais déjà à Skit ailleurs, observer une espèce et dire , voilà, la même chose doit certainement s'appliquer à telle autre espèce, c'est de la débilité mentale. L'exemple que je donnais est que chez les chimpanzés, dont on nous rappelle assez souvent qu'ils sont nos plus proches cousins, la femelle n'accepte de copuler que quand elle ovule (ce qui se manifeste par les lèvres de sa vuvle qui prennent en gros l'aspect d'un chou fleur rose). Donc, chez les humains c'est pareil? Je ne sais comment vous annoncer la nouvelle sans vous faire mal, mais si bobonne vous fait ce coup là à vous, c'est qu'elle en a un autre ailleurs.
h16 Posté 20 août 2009 Signaler Posté 20 août 2009 c'est qu'elle en a un autre ailleurs. de choux-fleur rose ?
Nick de Cusa Posté 20 août 2009 Signaler Posté 20 août 2009 Disons que si elle revient à la maison avec un chou fleur rose où tu sais, elle a probablement abusé des bonnes choses ailleurs.
h16 Posté 20 août 2009 Signaler Posté 20 août 2009 Vraiment, tu as une vie sexuelle à part, faite de légumes et de fruits oblongs ou colorés. Intéressant, ceci dit mrgreen: .
Nick de Cusa Posté 20 août 2009 Signaler Posté 20 août 2009 Si tu suivais, tu verrais que je disais justement que ce genre de choses n'arrive pas chez moi. Chez ceux qui transcrivent telles quelles les pratiques d'un espèce à une autre, par contre, je suppose que oui.
Invité Arn0 Posté 20 août 2009 Signaler Posté 20 août 2009 facepalm aussi. C'était de l'ironie. La prochaine fois je mettrais un smiley pour t'aider.
trump Posté 30 août 2009 Signaler Posté 30 août 2009 Penser que nous avons les "lois du marché" dans les veines, c'est pas un peu du fanatisme ?
Rincevent Posté 31 août 2009 Signaler Posté 31 août 2009 Penser que nous avons les "lois du marché" dans les veines, c'est pas un peu du fanatisme ? Considérer que les lois du marché émergent spontanément (constat) parce qu'elles correspondent à une part de notre nature (explication), je ne vois pas en quoi ce serait fanatique. Au pire, l'explication serait un peu faible.
john_ross Posté 31 août 2009 Signaler Posté 31 août 2009 Penser que nous avons les "lois du marché" dans les veines, c'est pas un peu du fanatisme ? Tout petit (2 ans) je disais c'est MON ballon. Et je pratiquais l'ECHANGE d'images Paninsi dans la cours de l'école. Donc j'avais déjà en moi le concept de propriété privé et j'ai découvert à quel point il était avantageux pour moi de pratiquer l'échange volontaire.
dop Posté 31 août 2009 Signaler Posté 31 août 2009 Tout petit (2 ans) je disais c'est MON ballon.Et je pratiquais l'ECHANGE d'images Paninsi dans la cours de l'école. Donc j'avais déjà en moi le concept de propriété privé et j'ai découvert à quel point il était avantageux pour moi de pratiquer l'échange volontaire. Et quand un autre se servait tu disais PRENDS PAS TOOOOUUUUUUTTTTT !!!!!!!!11111 (Ca me rappelle ma petit cousine à qui mon petit cousin disait "t'es mongole" ce à quoi elle répondait "non je ne suis pas ton gole")
trump Posté 7 septembre 2009 Signaler Posté 7 septembre 2009 Tout petit (2 ans) je disais c'est MON ballon.Et je pratiquais l'ECHANGE d'images Paninsi dans la cours de l'école. Donc j'avais déjà en moi le concept de propriété privé et j'ai découvert à quel point il était avantageux pour moi de pratiquer l'échange volontaire. Le fait que tu dises que ton ballon est à toi ne signifie pas pour autant qu'il existe un instinct de propriété privée. Tout cela est acquis de génération en génération dans le creuset familial au sein d'une société fondée sur la propriété privée.
john_ross Posté 7 septembre 2009 Signaler Posté 7 septembre 2009 Le fait que tu dises que ton ballon est à toi ne signifie pas pour autant qu'il existe un instinct de propriété privée. Tout cela est acquis de génération en génération dans le creuset familial au sein d'une société fondée sur la propriété privée. Et d'ou vient cette société fondée sur la propriété privée?
trump Posté 7 septembre 2009 Signaler Posté 7 septembre 2009 De textes libéraux gravés dans le marbre, type DDHC ?
john_ross Posté 7 septembre 2009 Signaler Posté 7 septembre 2009 De textes libéraux gravés dans le marbre, type DDHC ? Avant 1789 pas de notion de propriété privée?
trump Posté 7 septembre 2009 Signaler Posté 7 septembre 2009 Si bien sûr, mais ce n'est pas parce qu'il existait déjà une notion de propriété privée dans l'ancien régime que cela en fait un instinct pour autant. Cool l'image dans ma signature ! Elle va bien avec mon avatar. Y'a pas moyen de la mettre en plus gros ?
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