Domi Posté 21 août 2009 Signaler Posté 21 août 2009 A la suite du débat qui m'a opposé à Free Jazz concernant la révolution française, j'ai conçu les regroupements qui suivent concernant les idées politiques : Première catégorie : l'idéalisme. Il s'agit de tout projet d'ordonner la société en vue d'un idéal. La justification peut-être rationnelle. Il s'agira alors des mouvements politiques modernes qui suivent les lumières (libéralisme, communisme, nationalisme voire écologisme). Elle sera aussi religieuse à chaque fois que les projets religieux ont une dimension politique. Seconde catégorie : l'anomisme. L'anomiste concernant les questions politiques ne le sera pas nécessairement pour les questions d'ordre privées. Il estimera que l'action des états se justifient par elle-même en raison de la faculté qu'il a de les entreprendre. Son principe est que la Loi du plus fort est toujours la meilleure. L'attitude anomiste conduit rarement à l'abandon des notions de devoirs ou de culpabilité qui accompagnent la morale. L'anomiste sur les questions privées devrait en théorie avoir une attitude neutre ou indifférente à l'égard de la morale. Cependant, en pratique, il s'opposera vigoureusement au respect des préceptes moraux admis par la tradition et se fera un devoir de les violer. Dans les deux cas, qu'il s'agisse d'un anomisme privé ou public, la justification de la volonté de puissance sera poussée au plus haut degrés et deviendra presque et paradoxalement une obligation. Pour l'anomiste politique cependant, alors que celui qui détient le pouvoir est délié de toute obligation vis à vis des tiers, la désobéissance aux ordres édictés par ce pouvoir sera regardé comme la faute la plus grave qui se puisse commettre. Le nazisme me parait proche de cette description (avec le racisme en plus). Les conceptions politiques de l'antiquité également puisqu'il y était considéré naturel que le vainqueur d'une guerre y impose sa volonté. Troisième catégorie : le conservatisme. Une première forme de conservatisme est à l'évolution historique ce que le culturalisme est aux sociétés contemporaines disséminées dans l'espace. Les principes moraux ou politiques existent mais seulement dans la mesure où ils sont reconnus dans une société donnée. C'est à dire qu'ils pourraient changer dans la mesure où les conceptions de la société évolueraient. Cependant, le conservateur est un farouche partisan des conceptions morales et politiques présentes face à ceux qui voudraient les faire évoluer. Il se trouvera l'allié du pouvoir en place lorsque la première justification de celui-ci sera sa puissance (cf ce que j'ai dit de l'anomisme). Il sera l'adversaire de tout idéalisme visant une transformation de la société mais il sera l'allié de l'idéalisme ayant imposé sa marque à la société. La seconde forme de conservatisme doit plus à la méthode utilisée en matière de détermination des idées politiques qu'au contenu même de la philosophie. Les conceptions présentes de la société ne sont pas les bonnes, presque par définition, comme dans le premier cas, car il en est sans doute de justes ou erronées a priori. Néanmoins, leur durée est la seule indication dont nous disposions pour évaluer leur validité. De manière comparable, la condamnation ou l'acquittement à l'issue d'un procès est distinct de l'innocence ou de la culpabilité même mais la procédure judiciaire est la meilleure méthode dont nous disposions pour déterminer la culpabilité des personnes soupçonnées d'un délit. Merci à tous de me faire part de vos critiques, commentaires ou suggestions.
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