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Liberté religieuse : l'EUSSR déclenche les hostilités


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Posté
En fait le crucifix dans les classes italiennes est très semblable aux bustes de Marianne, un symbole national teinté de religiosité.

T'as raison, les bigots athées voient vraiment de la religion partout. Et puis d'ailleurs, le catholicisme est-il réellement une religion? Non, tout au plus un état d'esprit légèrement teinté de religiosité.

D'ailleurs, il faudrait bien songer à entourer de palissades les monuments à connotation religieuse et aussi les églises, temples, synagogues et mosquées pour protéger les ptis noeils de cette offense insoutenable.

Mais bien sûr. Des bâtiments privés visibles de l'espace public (la rue en l'occurrence), c'est exactement la même chose qu'une salle de classe d'une école publique.

Posté
Seule question: dit-on que le crucifix est jusqu'à présent obligatoire dans les écoles publiques italiennes ? Auquel cas, s'il y a obligation, cela me semble aussi liberticide.

En l'espèce, c'est bien le Ministère de l'instruction publique qui a donné comme directive aux écoles relevant de sa compétence de laisser les crucifix où ils étaient. Donc, on pourrait bien voir là une "imposition" étatique dans la conservation d'un état de choses remontant à une période de l'histoire italienne où le catholicisme était bien imposé de force dans la loi.

Par ailleurs, la Cour de cassation italienne avait jugé que la présence de crucifix dans les bureaux de vote était contraire au principe de laïcité de l'État.

Posté
En l'espèce, c'est bien le Ministère de l'instruction publique qui a donné comme directive aux écoles relevant de sa compétence de laisser les crucifix où ils étaient. Donc, on pourrait bien voir là une "imposition" étatique dans la conservation d'un état de choses remontant à une période de l'histoire italienne où le catholicisme était bien imposé de force dans la loi.

Par ailleurs, la Cour de cassation italienne avait jugé que la présence de crucifix dans les bureaux de vote était contraire au principe de laïcité de l'État.

Moi effectivement j'y vois une imposition de la part du Ministère publique.

L'Etat qui n'a pas à se mêler de religion, cela signifie bien qu'il n'a pas à légiférer en la matière: ne pas interdire en matière de religion, cela signifie aussi ne pas obliger à faire quoi que ce soit.

En l'occurence dans cette affaire: on passe d'un extrême à l'autre puisque les autorités italiennes veulent obliger les écoles à conserver les crucifix dans les classes, mais la cour européenne des droits de l'homme , elle, statue carrément qu'aucun crucifix dans aucune classe ne devrait être laissé. Les 2 positions me semblent tout autant contestables.

Posté
T'as raison, les bigots athées voient vraiment de la religion partout. Et puis d'ailleurs, le catholicisme est-il réellement une religion? Non, tout au plus un état d'esprit légèrement teinté de religiosité.

Mais bien sûr. Des bâtiments privés visibles de l'espace public (la rue en l'occurrence), c'est exactement la même chose qu'une salle de classe d'une école publique.

Sauf qu'en l'espèce, il ne s'agit pas de savoir si le crucifix est un symbole chrétien. Il s'agit de savoir si sa simple présence dans une salle de classe constitue une entrave à la liberté religieuse : on a du mal à comprendre comment. Il y aurait entrave à la liberté religieuse si l'Etat italien imposait aux écoles publiques religion catholique auxquels les parents ne pourraient pas soustraire leurs enfants.

Ici, ce qui gène la fille qui a fait le recours, ce n'est pas le prosélytisme religieux, mais la simple visibilité des religions.

Posté
On pourrait répondre très simplement qu'une école publique s'adresse à tous : il est donc compréhensible qu'on n'y affiche aucun symbole religieux.

En revanche une école privée confessionnelle affiche clairement la couleur : ceux qui s'y inscrivent le font en connaissance de cause.

Là aussi il ya ce me semble confusion : en quoi le fait d'enlever les crucifix est-il une atteinte à la liberté de conscience. On pourrait plus justement rétorquer que c'est l'inverse qui est vrai : dans un établissement d'État, qui doit être neutre sur le plan religieux (neutre ne veut pas dire hostile aux religions), les crucifix n'ont pas leur place alors qu'ils sont parfaitement légitimes dans une école confessionnelle.

Dé lors que l'on admet le principe de l'école "publique", la question de ce que l'on y met ou pas, relève plutôt par nature du pouvoir politique. Mon argument en l'occurrence est que ça devrait être une application type du principe de subsidiarité, ceci afin que le choix qui y est fait soit le plus proche des mœurs locales.

L'exemple de la suisse est patent, certains cantons ont une religion officielle, d'autres sont officiellement laïc, la question se règle d'elle même.

Mais on peut même contester ce point.

Supposons qu'il n'y ait pas d'école "publique" mais uniquement des écoles privées fonctionnant sur le principe du bon scolaire.

L'état ou la collectivité locale en question, devrait-il légiférer en la matière ?

Pourquoi faire une quelconque différence entre écoles subventionnées sous contrat (à 90%) et école "publique" (à 100%) ?

Clairement pour moi NON, le chef d'établissement devrait lui même faire ce type de choix, comme responsable vis à vis de sa clientèle.

Le problème dans cette affaire, n'est pas le crucifix, mais bien l'école "publique" et l'absence de responsabilité qui va avec.

Posté
Et l'argument de la Cour est plutôt imparable :

Cet argument est très nul, il s'inscrit à ce titre dans l'ère du temps et de la pauvreté idéologique qui semble caractériser cette époque.

Si je le prend au mot, cet argument, je pourrais très bien conclure que voir des clochers et des églises quand je me promène, porte atteinte à ma liberté religieuse. Car cette vision m'imposerait une religion, alors que je paye des impôts et que les services étatiques chargés de l'architecture pourraient interdire ces clochers insolents ! C'est idiot.

L'Europe, et en particulier l'Italie, est un territoire de culture et d'histoire catholique, cette décision est une négation d'un des socles de l'identité européenne. Evidemment tous les fanna d'europe du "one world, one future" applaudissent, ils comprennent sans doute pas que ça va à l'encontre de leurs intérêts.

Posté
[talmudique]Un crucifix ? Où ça un crucifix ? C'est quoi un crucifix ?[/talmudique]

Tssk.

[Talmud] Un crucifix ? Dans quel genre ? Croix catholique, de Malte, orthodoxe, de Lorraine, orthodoxe ? Avec un petit Jésus dessus (et sera-t-il droit ou tordu ?) ? Dans quel coin de la pièce ? Tournée vers la classe ou vers le mur ? Rabbi Truc Ben Machin enseignait à ce propos à ses élèves "Qui y a cru, s'y fie toujours". Certes, mais qui est ce "qui" ? Et pourquoi "toujours", et pas "encore" ? Et pourquoi un calembour si pourri ? Et pourquoi précise-t-on ses élèves, enseignait-il à quelqu'un d'autre, si oui à qui, et pourquoi n'a-t-il enseigné ce morceau de sagesse qu'à eux ? … [coupé 20 pages, ainsi que les commentaires] [/Talmud]

On pourrait répondre très simplement qu'une école publique s'adresse à tous : il est donc compréhensible qu'on n'y affiche aucun symbole religieux.

En revanche une école privée confessionnelle affiche clairement la couleur : ceux qui s'y inscrivent le font en connaissance de cause.

Ca ne va pas bien de tuer le débat avec une réflexion frappée au coin du bon sens ? Ca sert à quoi de discuter si quelqu'un triche et donne la bonne solution ? :icon_up:

Posté
Q'en pensent les juifs du forum ?

Au risque de faire un petit hors-sujet… j'en pense surtout que ça m'embêterait vraiment que les enfants que j'espère avoir un jour se retrouvent entre les mains de l'Education Nationale. Les chances pour que cela arrive sont a priori très faibles, mais on ne peut jamais savoir à l'avance ce que la vie nous réserve. Et ce serait une couleuvre difficile à avaler. :doigt:

[Libertarien à courte vue] Je m'en fous qu'il y ait des crucifix en classe, du moment qu'ils ne sont pas financés par l'impôt. [/]

[Revendicatif] Les élèves juifs ont déjà assez conscience comme ça d'être dans un pays catholique, pour ne pas le leur rabâcher huit heures par jour. en même temps, un peu plus ou un peu moins… [/]

[Contestataire] Dans une école non gérée par Timur, un instrument de torture n'a pas sa place en classe. [/]

:icon_up:

Posté
Cet argument est très nul, il s'inscrit à ce titre dans l'ère du temps et de la pauvreté idéologique qui semble caractériser cette époque.

1° Rien ne sert de chercher de l'idéologie là où il n'y a essentiellement que de la technique juridique. Pour rappel, l'État italien a signé la Convention européenne des droits de l'homme. C'est-à-dire s'est engagé à ne pas forcer les gens à ne pas croire ou à croire. Or l'État italien maintient une réglementation qui force des enfants scolarisés dans les écoles publiques à subir l'expression d'une religion, alors qu'ils ne peuvent s'en soustraire ou seulement en consentant des efforts et un sacrifice disproportionnés. La Cour européenne juge donc que l'État italien viole l'article 2 du protocole 1 (droit à l'instruction) et l'article 9 de la convention (liberté de pensée, de conscience et de religion). Alors oui, c'est du niveau du chipotage, mais en droit, le chipotage c'est encore du droit et la Cour ne pouvait que condamner l'État italien qui viole un traité qu'il a signé.

2° La Cour de cassation italienne a par ailleurs jugée elle aussi que la présence de crucifix dans les bureaux de vote viole la neutralité de l'État.

[mylife]Je vois que c'est un de mes anciens profs de fac qui a présidé la séance de la Cour, la baronne Françoise Tulkens[/mylife]

Posté
Mais bien sûr. Des bâtiments privés visibles de l'espace public (la rue en l'occurrence), c'est exactement la même chose qu'une salle de classe d'une école publique.

Pourquoi pas ?

Si la simple vision d'un crucifix ou équivalent est de nature à perturber les petits noeils, je ne vois pas pourquoi des parents laisseraient leurs marmots voir d'autres manifestations de religion à tout bout de champ dans les rues. L'espace public est "neutre", non ? :icon_up:

Mais nous y viendrons probablement dans quelques années.

Posté

"La présence du crucifix peut être "perturbante pour des élèves d'autres religions ou athées, en particulier s'ils appartiennent à des minorités religieuses", ajoute la Cour qui alloue 5.000 euros à la requérante pour dommage moral."

Si la requérante trouve horrible de voir des crucifix, elle devrait refuser l'argent qui a séjourné dans les poches que les contribuables catholiques vont devoir lui payer.

Posté
1° Rien ne sert de chercher de l'idéologie là où il n'y a essentiellement que de la technique juridique. Pour rappel, l'État italien a signé la Convention européenne des droits de l'homme. C'est-à-dire s'est engagé à ne pas forcer les gens à ne pas croire ou à croire. Or l'État italien maintient une réglementation qui force des enfants scolarisés dans les écoles publiques à subir l'expression d'une religion, alors qu'ils ne peuvent s'en soustraire ou seulement en consentant des efforts et un sacrifice disproportionnés. La Cour européenne juge donc que l'État italien viole l'article 2 du protocole 1 (droit à l'instruction) et l'article 9 de la convention (liberté de pensée, de conscience et de religion). Alors oui, c'est du niveau du chipotage, mais en droit, le chipotage c'est encore du droit et la Cour ne pouvait que condamner l'État italien qui viole un traité qu'il a signé.

2° La Cour de cassation italienne a par ailleurs jugée elle aussi que la présence de crucifix dans les bureaux de vote viole la neutralité de l'État.

[mylife]Je vois que c'est un de mes anciens profs de fac qui a présidé la séance de la Cour, la baronne Françoise Tulkens[/mylife]

Cette application du droit positif consiste à voir dans une crucifix l'imposition d'une religion, je suis désolé mais pour moi en l'espèce ce n'est pas ça. Il en aurait été tout autrement s'il s'agissait d'une disposition visant à iintroduire des crucifix dans les salles de classe, or là, la disposition vise à conserver ces crucifix, il y a une énorme nuance. Ce jugement est idéologique, et il va a l'encontre d'une décision idéologique du gouvernement italien.

C'est une ingérence idéologique honteuse, et je le redis c'est une négation de la culture européenne.

Et puis franchement, entre nous, tu trouves pas qu'en matière de droit de l'homme il y a d'autre chats à fouetter, et que c'est à la limite une preuve sufisante pour démontrer la subjectivité de la CEDH ?

Si la requérante trouve horrible de voir des crucifix, elle devrait refuser l'argent qui a séjourné dans les poches que les contribuables catholiques vont devoir lui payer.

Elle a qu'a surtout se barrer d'Italie si ça lui plait pas. Je serais curieux de savoir si tous les mecs qui se font tabasser, violer, infecter dans les prisons étatiques, voient l'Etat condanné par la CEDH à payer de telles indemnités.

Posté
pour moi l'absence de croix n'est pas plus neutre que sa présence.

C'est dans la même veine que la legislation sur le port du voile en france.

Je considère que ça relève de la subsidiarité, le drame est que cette décision vienne du niveau le plus haut.

+1000

Les technocrates européens font de moins en moins d'effort pour cacher leur vrai projet: faire de l'Europe un immense marché commun sans âme, sans identité, sans passé. Un cauchemard soviétique.

Il est absolument incroyable qu'une autorité européenne se croie autorisée à rendre ne serait-ce qu'un avis sur de telles questions qui relèvent des traditions politiques et culturelles de chaque pays.

Invité jabial
Posté

Je ne comprend pas comment on peut interpréter cette décision autrement que comme scélérate.

Posté
Cette application du droit positif consiste à voir dans une crucifix l'imposition d'une religion, je suis désolé mais pour moi en l'espèce ce n'est pas ça.

Et bien tu as tort. Les faits sont assez clairs : l'État italien maintient et confirme une réglementation - héritée de l'époque où le catholicisme était religion d'État - qui force tous les élèves de l'enseignement public à subir la manifestation d'une religion. Partant, l'État italien viole la Convention européenne de sauvegarde qui prévoit que l'État doit organiser un enseignement et que l'État ne peut forcer à croire ou ne pas croire. Bref que l'État italien viole la neutralité, comme l'a ainsi jugé la Cour de cassation italienne dans une affaire similaire.

Alors, tu peux bien crier à l'idéologie, mais tu es à côté de la plaque : l'idéologie a présidé à la rédaction de la Convention européenne, l'idéologie a fait que l'Italie signe le traité rendant obligatoire cette convention - mais au niveau du tribunal, c'est la technique juridique qui est à l'oeuvre. Or quelqu'un vient devant la Cour européenne en disant que l'Italie possède une réglementation qui viole la convention, la cour vérifie, constate que c'est vrai et condamne. Point barre. Je te ferai aussi remarquer que la cour a pris sa décision de manière unanime. Je ne connais pas tous les juges, mais comme je l'ai dis plus haut, je connais la présidente qui n'est peut-être pas mère Theresa, mais n'a rien de la laïcarde de combat et qui a fait toute sa carrière d'enseignant universitaire dans deux universités catholiques (Louvain et Saint Louis).

Et puis franchement, entre nous, tu trouves pas qu'en matière de droit de l'homme il y a d'autre chats à fouetter, et que c'est à la limite une preuve sufisante pour démontrer la subjectivité de la CEDH ?

1° Le seul et unique taf de cette cour c'est de veiller à l'application de la Convention européenne de sauvegarde.

2° Un recours a été adressé à cette cours, elle ne peut que s'en saisir si la demande est recevable.

Elle a qu'a surtout se barrer d'Italie si ça lui plait pas.

Un peu comme les libéraux qui n'ont qu'à se barrer de la France ?

Les technocrates européens font de moins en moins d'effort pour cacher leur vrai projet: faire de l'Europe un immense marché commun sans âme, sans identité, sans passé. Un cauchemard soviétique.

Bla bla. Pour rappel, la Cour de cassation italienne a jugé dans le même sens que la Cour européenne.

Il est absolument incroyable qu'une autorité européenne se croie autorisée à rendre ne serait-ce qu'un avis sur de telles questions qui relèvent des traditions politiques et culturelles de chaque pays.

La Cour européenne ne s'autorise à rendre un jugement sur cette question que parce que les politiciens lui en ont donné le pouvoir. C'est qui qui a rédigé la Convention ? C'est qui qui l'a signée ?

Posté
On pourrait répondre très simplement qu'une école publique s'adresse à tous : il est donc compréhensible qu'on n'y affiche aucun symbole religieux.

La rue aussi est publique et s'adresse à tous. On ne t'y interdit pas pour autant de porter un crucifix ou le voile.

Posté
La rue aussi est publique et s'adresse à tous. On ne t'y interdit pas pour autant de porter un crucifix ou le voile.

Analogie foireuse. La Cour n'a pas interdit aux élèves de porter un crucifix ou un hijab.

Posté
Et bien tu as tort. Les faits sont assez clairs : l'État italien maintient et confirme une réglementation - héritée de l'époque où le catholicisme était religion d'État - qui force tous les élèves de l'enseignement public à subir la manifestation d'une religion. Partant, l'État italien viole la Convention européenne de sauvegarde qui prévoit que l'État doit organiser un enseignement et que l'État ne peut forcer à croire ou ne pas croire. Bref que l'État italien viole la neutralité, comme l'a ainsi jugé la Cour de cassation italienne dans une affaire similaire.

Does not compute.

Subir la manifestation d'une religion (en l'espèce, la vue d'une religion), ce n'est pas être violé dans son droit à croire ou ne pas croire. Le fait de recevoir un enseignement obligatoire religieux l'eut en revanche été.

Posté
Analogie foireuse. La Cour n'a pas interdit aux élèves de porter un crucifix ou un hijab.

Parce que afficher un crucifix c'est censé être "pire" ?

En outre l'analogie est très loin d'être foireuse puisque c'est très exactement le cas en France.

Posté
Parce que afficher un crucifix c'est censé être "pire" ?

La question n'est pas de déterminer si c'est "pire" ou moins "pire", la question est la neutralité. Les gamins ne sont pas tenus à une quelconque neutralité, par contre l'état Italien s'est engagé à respecter une convention qui prévoit cette neutralité. L'état ne respecte pas la loi, il est condamné, pas besoin de tortiller plus.

En outre l'analogie est très loin d'être foireuse puisque c'est très exactement le cas en France.

Ça tombe bien on parle de l'Italie.

Posté
La question n'est pas de déterminer si c'est "pire" ou moins "pire", la question est la neutralité. Les gamins ne sont pas tenus à une quelconque neutralité, par contre l'état Italien s'est engagé à respecter une convention qui prévoit cette neutralité. L'état ne respecte pas la loi, il est condamné, pas besoin de tortiller plus.

Un petit rappel, l'article 9 de la CEDH :

Article 9 – Liberté de pensée, de conscience et de religion 1

Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion ; ce droit implique la liberté de changer de religion ou de conviction, ainsi que la liberté de manifester sa religion ou sa conviction individuellement ou collectivement, en public ou en privé, par le culte, l'enseignement, les pratiques et l'accomplissement des rites.

La liberté de manifester sa religion ou ses convictions ne peut faire l'objet d'autres restrictions que celles qui, prévues par la loi, constituent des mesures nécessaires, dans une société démocratique, à la sécurité publique, à la protection de l'ordre, de la santé ou de la morale publiques, ou à la protection des droits et libertés d'autrui.

Bin nan, y'a rien qui oblige l'Etat italien à être neutre au sens où vous l'entendez, tout comme rien interdit à l'Etat anglais d'avoir l'anglicanisme pour religion officielle, à condition de ne pas violer la liberté religieuse des citoyens.

Posté
Un petit rappel, l'article 9 de la CEDH :

Bin nan, y'a rien qui oblige l'Etat italien à être neutre au sens où vous l'entendez, tout comme rien interdit à l'Etat anglais d'avoir l'anglicanisme pour religion officielle, à condition de ne pas violer la liberté religieuse des citoyens.

Wouahou, vous avez l'air de vachement bien vous y connaitre en droit constitutionnel. C'est super simple en fait, il suffit de citer un article et de donner son ressenti.

Il est clair que tous ces juges n'y connaissent rien.

Posté
Wouahou, vous avez l'air de vachement bien vous y connaitre en droit constitutionnel.

Ce n'est pas du droit constitutionnel.

C'est super simple en fait, il suffit de citer un article et de donner son ressenti.

Il est clair que tous ces juges n'y connaissent rien.

Strawman. En l'occurence, je répondais à Bobfr qui expliquait que la convention impose la neutralité de l'Etat : il se trouve que la neutralité de l'Etat (au sens où l'entends bobfr) ne se trouve pas dans le texte de la convention, mais est déduite par les juges. Mon intervention se bornait à constater ce fait (et à développer : l'Etat anglais viole t'il la liberté religieuse en ayant une religion officielle ?).

Le raisonement des juges est donné plus haut dans la discussion. Ils considèrent :

55. La présence du crucifix peut aisément être interprétée par des élèves de tous âges comme un signe religieux et ils se sentiront éduqués dans un environnement scolaire marqué par une religion donnée. Ce qui peut être encourageant pour certains élèves religieux, peut être perturbant émotionnellement pour des élèves d'autres religions ou ceux qui ne professent aucune religion. Ce risque est particulièrement présent chez les élèves appartenant à des minorités religieuses. La liberté négative n'est pas limitée à l'absence de services religieux ou d'enseignement religieux. Elle s'étend aux pratiques et aux symboles exprimant, en particulier ou en général, une croyance, une religion ou l'athéisme. Ce droit négatif mérite une protection particulière si c'est l'Etat qui exprime une croyance et si la personne est placée dans une situation dont elle ne peut se dégager ou seulement en consentant des efforts et un sacrifice disproportionnés.

Pas besoin de se croire plus malin que les juges de la CEDH pour dire qu'on trouve ce raisonement contestable, en particulier la phrase mise en gras.

Posté
La question n'est pas de déterminer si c'est "pire" ou moins "pire", la question est la neutralité. Les gamins ne sont pas tenus à une quelconque neutralité, par contre l'état Italien s'est engagé à respecter une convention qui prévoit cette neutralité. L'état ne respecte pas la loi, il est condamné, pas besoin de tortiller plus.

Et tu es d'accord avec une telle loi ?

Je vois mal ce que vient faire ce concept de neutralité ici. Qui, en dehors de fanatiques, peut bien se trouve lésé du fait d'avoir des crucifix accrochés au mur de l'école ? Est-ce cela que doit promouvoir la sphère publique ? La négation de tout signe religieux ?

Ça tombe bien on parle de l'Italie.

C'est pourquoi j'ai précisé "En France." Et il est bien connu que ce pays est passé depuis longtemps au stade supérieur.

La suite logique c'est d'interdire le voile, la kippa et j'en passe.

Posté
Un petit rappel, l'article 9 de la CEDH :

Tu as oublié l'Article 2 de la Convention n°1 :

Article 2 – Droit à l'instruction

Nul ne peut se voir refuser le droit à l'instruction. L'Etat, dans l'exercice des fonctions qu'il assumera dans le domaine de l'éducation et de l'enseignement, respectera le droit des parents d'assurer cette éducation et cet enseignement conformément à leurs convictions religieuses et philosophiques.

Posté
Tu as oublié l'Article 2 de la Convention n°1 :

Comme Ash. Et ?

Il n'y a pas de référence à la neutralité de l'Etat au sens où l'espace et les services publics (ici l'école) devraient être vides de symboles religieux. Il y a une référence au devoir qu'à l'Etat d'assurer une éducation respectueuse de la liberté religieuse (entendue comme droit de croire ou de ne pas croire). Il y a une nuance. La cour déduit la première proposition de la seconde à l'aide d'un raisonement assez fumeux sur le caractère "émotionellement perturbant" de la vue d'un crucifix pour un élève non-catholique.

Posté
Avec bien entendu l'excuse des musulmans, histoire de se donner le bon rôle.

Trois ans après avoir expliqué que l'état turc pouvait, en violation manifeste de la liberté religieuse des musulmans dans l'éducation, interdire le port du foulard dans les universités. Des fois qu'elles cachent des bombes….

Posté
Comme Ash. Et ?

Il n'y a pas de référence à la neutralité de l'Etat au sens où l'espace et les services publics (ici l'école) devraient être vides de symboles religieux. Il y a une référence au devoir qu'à l'Etat d'assurer une éducation respectueuse de la liberté religieuse (entendue comme droit de croire ou de ne pas croire). Il y a une nuance. La cour déduit la première proposition de la seconde à l'aide d'un raisonement assez fumeux sur le caractère "émotionellement perturbant" de la vue d'un crucifix pour un élève non-catholique.

55. La présence du crucifix peut aisément être interprétée par des élèves de tous âges comme un signe religieux et ils se sentiront éduqués dans un environnement scolaire marqué par une religion donnée. Ce qui peut être encourageant pour certains élèves religieux, peut être perturbant émotionnellement pour des élèves d'autres religions ou ceux qui ne professent aucune religion. Ce risque est particulièrement présent chez les élèves appartenant à des minorités religieuses. La liberté négative n'est pas limitée à l'absence de services religieux ou d'enseignement religieux. Elle s'étend aux pratiques et aux symboles exprimant, en particulier ou en général, une croyance, une religion ou l'athéisme.
Ce droit négatif mérite une protection particulière si c'est l'Etat qui exprime une croyance et si la personne est placée dans une situation dont elle ne peut se dégager ou seulement en consentant des efforts et un sacrifice disproportionnés.

De surcroit, si si la dernière affirmation est assez juste, il y a 2 manières de trancher.

1 - interdire partout les signes religieux quelque soient les mœurs et traditions locales et laiser des millions de gens.

2 - Laisser à la plus petite unité géographique disons la commune, voir le quartier le choix de ce type de décisions.

La décisions un est manifestement le résultat d'esprits uniformisateurs et centralisateurs, peut-être typique d'un certain libéralisme amputé de l'essentiel, le processus de découverte du Droit.

Je suis prêt à parier que la promesse aux irlandais sur l'avortement tombera dé que l'on aura un "Roe v. Wade" à l'européenne.

J'ai vraiment compris une chose en regardant les institutions suisses. Un territoire peut très bien fonctionner avec de nombreuses législation locales différentes mais rendues compatibles du simple fait que se sont les mêmes personnes qui les votent au grès de leurs déménagements.

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