Randian shithead Posté 10 novembre 2009 Signaler Posté 10 novembre 2009 Cette discussion n'a aucun sens, mais merci pour cet ode à l'alter droit du service public et à l'alter comprehension de ce qu'est une école publique. Précision : les directeurs d'école ne sont pas des entrepreneurs sous franchise, ce sont des fonctionnaires sous l'autorités directe de leurs supérieurs hiérarchiques (ministre ou collectivités), dès lors, dire que "l'Etat devrait leur donner le libre choix de mettre ou non des signes religieux" est une affirmation grotesque. Ce raisonnement hâtif vous fait évacuer l'idée même d'organiser l'État selon le principe de subsidiarité. Je veux bien, mais il va falloir une justification plus sérieuse.
Bastiat Posté 11 novembre 2009 Auteur Signaler Posté 11 novembre 2009 Maintenant que les écoles sont sa propriété, la responsabilité de faire respecter cette coutume lui incombe (laisser cette responsabilité aux chefs d'établissement ne ferait qu'aggraver le problème de non-neutralité, mais vous ne vous en rendez même pas compte). Tout à fait les chefs d'établissement seraient libres, sans être responsables. Sur ce type de sujet, ils ne doivent avoir qu'un pouvoir de proposition (même pas d'initiative). Les parents d'élevés doivent avoir le derniers mot. si la tradition reste suivie et bien tant mieux et cela va de soi donc pas besoin d'intervention non plus. Encore faut t'il que l'institution permette de suivre la tradition ou d'y déroger de la maniére la plus libre qui soit. (évitons le ad fascisum) Mon avis est que, quelque soit la décision de l'état en la matière, rendre obligatoire ou interdire un signe religieux dans ses locaux, il lèse quelqu'un puisqu'ils se substitut à l'école libre. Interdire les croix ou les rendre obligatoire ne sont ni l'une ni l'autre des solutions neutres, la cours Européenne à pourtant choisi l'une d'elle.
José Posté 11 novembre 2009 Signaler Posté 11 novembre 2009 Interdire les croix ou les rendre obligatoire ne sont ni l'une ni l'autre des solutions neutres, la cours Européenne à pourtant choisi l'une d'elle. Non, la Cour rappelle que la Convention européenne de sauvegarde interdit à l'État d'imposer des crucifix dans une école publique.
Théo31 Posté 11 novembre 2009 Signaler Posté 11 novembre 2009 Mais… c'est une école publique. Il n'y a qu'à la privatiser.
Rincevent Posté 11 novembre 2009 Signaler Posté 11 novembre 2009 Il n'y a qu'à la privatiser. Et entre temps ?
Théo31 Posté 11 novembre 2009 Signaler Posté 11 novembre 2009 Et entre temps ? On se chamaille sur liborg.
Bastiat Posté 14 novembre 2009 Auteur Signaler Posté 14 novembre 2009 Non, la Cour rappelle que la Convention européenne de sauvegarde interdit à l'État d'imposer des crucifix dans une école publique. Dans ce cas il y a matière à porter peinte parce que l'état français interdit la présence de signes religieux dans les classes françaises ? j'en doute …
José Posté 14 novembre 2009 Signaler Posté 14 novembre 2009 Dans ce cas il y a matière à porter peinte parce que l'état français interdit la présence de signes religieux dans les classes françaises ?j'en doute … De fait, il y a matière à porter plainte : la loi française sur le voile viole très clairement la Convention européenne de sauvegarde des Droits de l'homme et des Libertés fondamentales.
Bastiat Posté 14 novembre 2009 Auteur Signaler Posté 14 novembre 2009 De fait, il y a matière à porter plainte : la loi française sur le voile viole très clairement la Convention européenne de sauvegarde des Droits de l'homme et des Libertés fondamentales. Visiblement non tant pour l'affaire turque que l'affaire suisse. http://www.assemblee-nationale.fr/site-jeu…esJuridCas9.asp Comme pour l'affaire française en ce qui concerne les cas soumis page 23 ou la loi française du 15 mars 2004 est visiblement admise. http://cmiskp.echr.coe.int////tkp197/viewh…attachment=true à l'évidence elle laisse une "marge d'appréciation aux autorités" locales dans le seul sens de l'interdiction et ceux jusqu'à un jugement contraire, qui n'est pas prêt d'arriver.
Esperluette Posté 14 novembre 2009 Signaler Posté 14 novembre 2009 * vérifie le stock de pop-corn dans son placard *
Esperluette Posté 14 novembre 2009 Signaler Posté 14 novembre 2009 http://www.courrierinternational.com/artic…cifix-ici-aussi Portugal : Le crucifix, ici aussi… L’arrêt de la Cour européenne des droits de l’homme a condamné l’Italie pour la présence de crucifix dans les salles de classe. Au Portugal, pays laïc à forte tradition catholique, la question se pose également.L’école primaire Vale de Estrela, à Guarda [au nord-est du pays] arbore encore un crucifix dans la salle de classe. C’est une école à l’ancienne, avec un seul instituteur, quinze élèves et un crucifix sur le mur rappelant d’autres temps. Il semble être là parce qu’on l’y a oublié plus que par conviction religieuse. “S’il faut le faire, le crucifix sera retiré”, garantit Adalberto Carvalho, le directeur de l’établissement. “Dans les écoles en milieu rural, il est naturel que ce type de situation perdure”, admet-il. L’Association république et laïcité (ARL) est certaine que le crucifix reste une réalité dans plusieurs écoles du pays. Profitant du coup de pouce de la Cour européenne des droits de l’homme, qui a condamné le 3 novembre la présence de crucifix dans les salles de classe des écoles publiques en Italie pour leur caractère attentatoire à la liberté religieuse des élèves, l’ARL vient d’adresser une lettre à la nouvelle ministre de l’Education afin qu’elle ordonne le retrait des symboles religieux de toutes les écoles du pays. En 2005, à l’initiative de cette même association, le ministère avait ordonné le retrait des crucifix, mais uniquement en cas de plainte des parents [depuis la révolution des Œillets, en 1974, ils n’étaient plus obligatoires]. C’est ce qui s’est produit à l’école du Viso, dans la ville de Figueira da Foz [au sud de Porto]. “Il y a trois ans, on nous a demandé de retirer les crucifix”, raconte l’un des enseignants. A l’école São João do Souto, à Braga [nord du pays], ils sont réapparus après avoir été enlevés, mais pour figurer dans le musée de l’école. “Nous n’en avons plus dans les salles”, assure une employée. En dehors de Guarda, le crucifix continue par exemple à trôner dans la salle de classe de l’école primaire de Carvalhal Formoso, à Belmonte [ville située au sud de Guarda]. “C’est normal qu’il y soit, et il est possible que d’autres écoles l’aient conservé”, reconnaît David Canelo, directeur des écoles de la ville. Parce que “l’école est laïque [sic]” et qu’il n’y a pas eu de plaintes de la part des parents. Canelo précise toutefois que, en raison de la sentence de la Cour européenne, il fera retirer les crucifix des écoles. Mais le problème des crucifix n’est pas le pire, selon Ricardo Alves, l’un des responsables d’ARL. “Il y a des cas de messes célébrées dans des écoles publiques, et certains évêques y vont pour proposer aux enfants de devenir prêtres”, dénonce-t-il. Pour preuve, il possède une copie d’une information affichée en décembre 2007 au lycée da Sé à Guarda rendant compte de la tenue d’une messe dans l’établissement et d’un second document invitant les professeurs à déjeuner avec l’évêque. “L’absence aux cours [pour suivre la messe] était recommandée”, souligne Ricardo Alves. Pour le porte-parole de la Conférence épiscopale portugaise, Manuel Morujão, ce genre de visites doivent être interprétées comme “un geste de cordialité, de bon voisinage ; il ne s’agit pas nécessairement de prosélytisme”. Il estime que le crucifix est un symbole religieux mais aussi culturel. “Cela représente deux millénaires d’histoire ; le retirer de façon coercitive apparaît comme une preuve de fondamentalisme antireligieux”, estime-t-il. “Bientôt, ils vont vouloir aussi supprimer le signe + en mathématiques parce que c’est une croix et que cela pourrait offenser ceux qui n’ont aucune croix dans leur religion”, ironise-t-il. Affirmant que la croix fait partie du patrimoine culturel de l’humanité, le porte-parole de la Conférence épiscopale rappelle que la décision de la Cour est susceptible d’appel [le gouvernement italien a annoncé un recours contre le verdict]. “Il est important que l’on aille vers une société ouverte aux différences, ce qui ne s’obtient pas en transformant les sociétés en une espèce de terne fast-food.”
José Posté 14 novembre 2009 Signaler Posté 14 novembre 2009 Visiblement non tant pour l'affaire turque que l'affaire suisse. Les cas ne sont pas les mêmes : les cas turc et suisse concernent des règlements internes aux écoles ou aux universités ; alors qu'en France, il s'agit d'une loi imposée par l'État. La Convention européenne de sauvegarde oblige l'État à la neutralité et l'empêche de persécuter une religion. Donc la Cour européenne juge que les cas turc et suisse ne sont pas couverts par la Convention européenne de sauvegarde ; par contre, il est évident que l'État français viole la Convention européenne de sauvegarde avec sa loi sur le foulard qui persécute une pratique religieuse. Ce qu'il faudrait, c'est qu'il y ait une famille qui ait les couilles et les finances pour épuiser tous les recours juridiques français afin de pouvoir faire appel à la Cour européenne.
Esperluette Posté 14 novembre 2009 Signaler Posté 14 novembre 2009 Ce qu'il faudrait, c'est qu'il y ait une famille qui ait les couilles et les finances pour épuiser tous les recours juridiques français afin de pouvoir faire appel à la Cour européenne monter et maintenir un établissement privé musulman.
Nono Posté 15 novembre 2009 Signaler Posté 15 novembre 2009 il est évident que l'État français viole la Convention européenne de sauvegarde avec sa loi sur le foulard qui persécute une pratique religieuse. Ce qu'il faudrait, c'est qu'il y ait une famille qui ait les couilles et les finances pour épuiser tous les recours juridiques français afin de pouvoir faire appel à la Cour européenne. Ca a été fait. Et la cour a validé la loi française. Par ailleurs, sur la neutralité de l'Etat, rions un peu avec nos amis belges (pour nos amis wallons ou bruxellois, rions un peu avec nos amis flamands). Il s'agit de retirer la croix de la mitre de saint Nicolas à Anvers. On arrête plus la connerie, heu, la neutralité. http://www.lanouvellegazette.be/actualite/belgique/2008-12-02/saint-nicolas-prive-croix-ecoles-667311.shtml
José Posté 15 novembre 2009 Signaler Posté 15 novembre 2009 Ca a été fait. Et la cour a validé la loi française. En fait, non. La Cour européenne rejette le recours des plaignants qui contestaient la décision administrative interdisant le port du voile, parce que cette décision administrative respectait la loi française. Ce qu'il faudrait, c'est un recours devant la Cour européenne qui attaque directement la loi française interdisant le voile.
Nono Posté 15 novembre 2009 Signaler Posté 15 novembre 2009 En fait, non. La Cour européenne rejette le recours des plaignants qui contestaient la décision administrative interdisant le port du voile, parce que cette décision administrative respectait la loi française.Ce qu'il faudrait, c'est un recours devant la Cour européenne qui attaque directement la loi française interdisant le voile. Heu, c'est toujours suite à une décision particulière que l'on se pointe devant la cour. La CEDH n'est pas un conseil constit' qui évaluerait les lois dans l'absolu. Un considérant portant directement sur la loi de 2004 : 3. La requérante allègue, en relation avec le grief précédent, avoir fait l’objet d’une discrimination au sens de l’article 14 de la Convention, ainsi libellé :« La jouissance des droits et libertés reconnus dans la (…) Convention doit être assurée, sans distinction aucune, fondée notamment sur le sexe, la race, la couleur, la langue, la religion, les opinions politiques ou toutes autres opinions, l’origine nationale ou sociale, l’appartenance à une minorité nationale, la fortune, la naissance ou toute autre situation. » La Cour observe que les dispositions législatives litigieuses ne visent pas l’appartenance de cette dernière à une religion mais poursuivent notamment le but légitime de protection de l’ordre et des droits et libertés d’autrui. Elles ont pour finalité de préserver le caractère neutre et laïc des établissements d’enseignement et s’appliquent à tout signe religieux ostensible (voir Köse et autres c. Turquie (déc.), no 26625/02, CEDH 2006-II) Pour ceux que ça intéressse, Aktas c/ France. La cour considère que la liberté religieuse n'est pas absolue, et que les Etats ont le droit de la limiter pour des "buts légitimes", dans lequel elle inclus la laïcité à la française ou à la turque (c'est sur ce même fondement qu'elle a validé l'interdiction du port du foulard dans les facs turques).
Esperluette Posté 15 novembre 2009 Signaler Posté 15 novembre 2009 Ce qu'il faudrait, c'est un recours devant la Cour européenne qui attaque directement la loi française interdisant le voile. Je ne trouverais pas cette initiative passionnante. Mais enfin.
José Posté 18 mars 2011 Signaler Posté 18 mars 2011 End of the story. Finalement, y a pas plus de combat antichrétien près de la Cour européenne des droits de l'Homme que de propos intéressants dans les post de freejazz. C'est con, un complot anti-culture-occidentale-qui-va-périr-à-cause-de-la-faute-à-Eurabia de moins avec lequel s'astiquer le poireau. Crucifix à l'école publique: la CEDH donne raison à l'Italie en appelLa présence d'un crucifix dans les classes des écoles publiques italiennes ne viole pas le droit à l'instruction, a estimé vendredi la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH), infirmant une décision de première instance condamnant l'Italie. En novembre 2009, la CEDH avait jugé la présence de ce symbole religieux "contraire au droit des parents d'éduquer leurs enfants selon leurs convictions" et "au droit des enfants à la liberté de religion et de pensée". Dans son arrêt définitif, rendu public à Strasbourg, la CEDH "conclut qu'en décidant de maintenir les crucifix dans les salles de classes de l'école publique fréquentée par les enfants de la plaignante, les autorités ont agi dans les limites de la latitude dont dispose l'Italie dans le cadre de son obligation de respecter le droit des parents d'assurer cette instruction conformément à leurs convictions religieuses et philosophiques". La cour avait été saisie en 2006 par Soile Lautsi, mère de deux enfants scolarisés en 2001-2002 dans une école publique de la province de Padoue (nord-est). Un crucifix était accroché dans les salles de classe et la plaignante estimait que ses deux fils, non catholiques, subissaient ainsi une différence de traitement discriminatoire par rapport aux élèves catholiques et à leurs parents. La décision des juges européens avait suscité un tollé dans la péninsule. Elle avait aussi été contestée dans d'autres pays qui n'ont pas rompu avec les symboles religieux, souvent par tradition. http://www.lematin.ch/flash-info/monde/cru…on-italie-appel
Invité Arn0 Posté 18 mars 2011 Signaler Posté 18 mars 2011 Notons qu'aux USA la clause de non établissement du premier amendement interdirait la présence d'un crucifix dans les écoles publiques et la clause de libre exercice interdirait la loi française sur le voile à l'école. Mais la différence fondamentale c'est qu'il n'y a pas d’équivalent à la clause de non établissement dans la convention et qu'en cas de création prétorienne la présence de crucifix à l'école publique serait vraiment une question mineure vu que bien des pays du conseil ont des religions établies par la loi (y compris la France en Alsace et en Moselle). La convention interdit l'atteinte à la liberté religieuse mais n'impose pas la séparation de l'église et de l'état, tout autre interprétation serait tout simplement intenable par la cour. Cela interdit quand même l'endoctrinement, mais un crucifix n'est pas vraiment de l'endoctrinement !
Invité Arn0 Posté 19 mars 2011 Signaler Posté 19 mars 2011 Pour ceux que ça intéressent le long arret de la cour est disponible : http://www.echr.coe.int/echr/resources/hud…s_c__italie.pdf On notera la majorité de 15 voix contre 2. Pour ma part j’apprécie l'opinion concordante du juge BONELLO de Malte (attention ce n'est pas l'opinion majoritaire de la cour, il y a accord sur le dispositif mais pas sur les motifs) : ARRÊT LAUTSI ET AUTRES c. ITALIE – OPINIONS SÉPARÉESQuels droits ? Liberté de religion et de conscience ? 2.1 Les questions soulevées par cette affaire ont été éludées en raison d'un déplorable manque de clarté et de définition. La Convention consacre la protection de la liberté de religion et de conscience (article 9). Rien de moins que cela, évidemment, mais guère plus. 2.2 Parallèlement à la liberté de religion, on a vu se constituer dans les sociétés civilisées un catalogue de valeurs remarquables (souvent louables) qui sont apparentées à la liberté de religion tout en étant distinctes de celle-ci : la laïcité, le pluralisme, la séparation de l'Eglise et de l'Etat, la neutralité confessionnelle ou la tolérance religieuse. Toutes ces valeurs représentent des matières premières démocratiques supérieures dans lesquels les Etats contractants sont libres d'investir ou non, ce que beaucoup ont fait. Il ne s'agit toutefois pas de valeurs protégées par la Convention, et c'est une erreur fondamentale que de jongler avec ses concepts dissemblables comme s'ils étaient interchangeables avec la liberté de religion. Hélas, la jurisprudence de la Cour comporte elle aussi des traces de ce débordement qui est tout sauf rigoureux. 2.3 La Convention a confié à la Cour la tâche de faire respecter la liberté de religion et de conscience, mais elle ne lui a pas donné le pouvoir de contraindre les Etats à la laïcité ou de les forcer à adopter un régime de neutralité confessionnelle. C'est à chaque Etat d'opter ou non pour la laïcité et de décider si – et, le cas échéant, dans quelle mesure – il entend séparer l'Eglise et la conduite des affaires publiques. Ce que l'Etat ne doit pas faire, c'est priver quiconque de sa liberté de religion et de conscience. Un abîme axiomatique sépare un concept prescriptif des autres concepts, non prescriptifs. 2.4 La plupart des arguments formulés par la requérante invitent la Cour à garantir la séparation de l'Eglise et de l'Etat et à assurer le respect d'un régime de laïcité aseptique au sein des écoles italiennes. Or cela, pour dire les choses sans ambages, ne regarde pas la Cour. Celle-ci doit veiller à ce que Mme Lautsi et ses enfants jouissent pleinement de leur droit fondamental à la liberté de religion et de conscience, un point c'est tout. 2.5 La Convention s'avère très utile, avec son inventaire détaillé et exhaustif de ce que signifie réellement la liberté de religion et de conscience, et nous ferions bien de garder à l'esprit ces contraintes institutionnelles. Liberté de religion ne veut pas dire laïcité. Liberté de religion ne veut pas dire séparation de l'Eglise et de l'Etat. Liberté de religion ne veut pas dire équidistance en matière religieuse. Toutes ces notions sont certes séduisantes, mais nul n'a à ce jour désigné la Cour afin qu'elle en soit la gardienne. En Europe, la laïcité est facultative ; la liberté de religion ne l'est pas.
Invité Arn0 Posté 19 mars 2011 Signaler Posté 19 mars 2011 Sur la question de la centralisation reprochée à la cour européenne des droits de l'homme ça me semble vraiment un faux procès. On ne parle pas d'un pouvoir exécutif ou législatif mais d'un tribunal : l'idée même de centralisation est absurde, au pire c'est de l'harmonisation. Et uniquement dans le domaine restreint des droits fondamentaux. Contrairement à une cour constitutionnelle nationale la CEDH à l'avantage d'avoir une certaine distance à l'égard de la vie politique (ce qui lui permet par exemple d'être bien moins politisé que le conseil constitutionnel français ou la cour suprême américaine) et de manier différent système juridique (ce qui lui permet de se distancer des conceptions juridiques purement locales et d'avoir l'esprit large). Au fond c'est simplement l'application de l'idée que nul ne peut être juge et partie, pas même les états. Je rappelle que c'est de la confrontation de système juridique différent au sein d'une nouvelle institution que sont né le droit romain (avec le préteur pérégrin) et la common law (avec les cours royales itinérantes) et que cela n'a rien à avoir avec un processus législatif. Je ne prétend pas que la CEDH soit parfaite, mais qu'il n'y a pas lieu de la craindre outre mesure (contrairement à la cour de justice européenne qui elle est l'organe juridictionnel d'une organisation centralisatrice). Whoever attentively considers the different departments of power must perceive, that, in a government in which they are separated from each other, the judiciary, from the nature of its functions, will always be the least dangerous to the political rights of the Constitution; because it will be least in a capacity to annoy or injure them. The Executive not only dispenses the honors, but holds the sword of the community. The legislature not only commands the purse, but prescribes the rules by which the duties and rights of every citizen are to be regulated. The judiciary, on the contrary, has no influence over either the sword or the purse; no direction either of the strength or of the wealth of the society; and can take no active resolution whatever. It may truly be said to have neither FORCE nor WILL, but merely judgment; and must ultimately depend upon the aid of the executive arm even for the efficacy of its judgments. http://www.glencoe.com/sec/socialstudies/b…om/pdfs/327.pdf
Nicolas Azor Posté 19 mars 2011 Signaler Posté 19 mars 2011 Personnellement je pense qu'on doit se réjouir de ce genre de controverses, car elles sont le meilleur argument qu'on puisse trouver en faveur de l'abolition de cette absurdité qu'est l'école publique.
Théo31 Posté 19 mars 2011 Signaler Posté 19 mars 2011 "la plaignante estimait que ses deux fils, non catholiques, subissaient ainsi une différence de traitement discriminatoire par rapport aux élèves catholiques et à leurs parents." Conclusion : la masturbation, ça peut rendre vraiment con.
Tremendo Posté 25 mars 2011 Signaler Posté 25 mars 2011 Pour ceux que ça intéressent le long arret de la cour est disponible : http://www.echr.coe.int/echr/resources/hud…s_c__italie.pdfOn notera la majorité de 15 voix contre 2. Pour ma part j’apprécie l'opinion concordante du juge BONELLO de Malte (attention ce n'est pas l'opinion majoritaire de la cour, il y a accord sur le dispositif mais pas sur les motifs) : Sauf que d'un point de vue libéral la séparation de l'Eglise et de l'Etat est primordial aussi. Il n'est pas dans le rôle de l'Etat de financer la construction d'Eglises ou de mosquées, il n'est pas dans le rôle de l'Etat de financer des activités religieuses. Financer la religion est aussi l'imposer d'une manière détournée non? A ce titre, j'ai vu qu'en Espagne, certaines associations s'étaient choqués qu'une école publique mette à la disposition de ses élèves une chapelle pour venir prier. Est-ce vraiment une atteinte à la liberté religieuse, est-ce vraiment une forme d'imposition? Quand on parle de laïcité, cela s'applique-t-il uniquement à l'Etat et aux pouvoirs publics, ou aussi à l'organisation interne des établissements publics?
Esperluette Posté 25 mars 2011 Signaler Posté 25 mars 2011 Ce serait choquant si les élèves étaient obligés de se rendre à cette chapelle malgré eux (ou malgré leurs parents) mais qu'est-ce que ça peut bien faire qu'on leur dise "ce lieu est ouvert si vous voulez" ? En quoi cela porte-il atteinte à la liberté religieuse des autres ? Ensuite le financement sur deniers publics, c'est une autre affaire. Je signale tout de même que maintes organisations caritatives procèdent d'une démarche inspirées par une religion. Les hôpitaux, il y en a eu en France avant la respoublique ; qui s'en occupait ? Les écoles itou ; qui s'en occupait ? Les orphelins idem. Et ainsi de suite. Perso j'ai fréquenté un lycée catho pendant une année alors que j'avais déjà délaissé cette religion, il y avait des horaires pour les activités liées au culte et aux fêtes. Personne n'était obligé d'y aller, personne ne demandait compte des absences. J'avais le droit de garder mes convictions. Par tact de base, j'évitais de lancer ouvertement des discours choquants à la face des catholiques du coin et ils s'abstenaient de m'aggro. Parfois, la vie, c'est simple.
François Posté 25 mars 2011 Signaler Posté 25 mars 2011 Perso j'ai fréquenté un lycée catho pendant une année alors que j'avais déjà délaissé cette religion, il y avait des horaires pour les activités liées au culte et aux fêtes. Personne n'était obligé d'y aller, personne ne demandait compte des absences. J'avais le droit de garder mes convictions. Par tact de base, j'évitais de lancer ouvertement des discours choquants à la face des catholiques du coin et ils s'abstenaient de m'aggro. Parfois, la vie, c'est simple. Absolument d'accord. Je me permets deux séries d'anecdotes (expérience personnelle) Lorsque l'on a lancé l'affaire du voile à l'école, mes enfants étaient dans une école-collège-lycée privée et au cours d'une réunion de parents d'élèves, la directrice a rappelé que le problème était réglé depuis des années (en fait, depuis l'arrivée dans le quartier de nombreux réfugiés iraniens lors de la révolution islamique): les filles avaient le droit de venir voilées, et les garçons israélites pouvaient porter la kippa; la seule limitation pour ces derniers était le port d'un chapeau dans les salles de classe. L'école catho était ouverte à tous, ce qui est conforme à la loi pour toute école sous contrat. Dans la marine américaine, du moins sur de grands navires (porte-avions), un hangar est mis à la disposition de toutes les confessions qui souhaitent organiser un culte hebdomadaire. C'est le dimanche matin ce qui constitue évidemment une gêne pour les religions musulmane et israélite, comme pour "le jour du Seigneur" sur France 2. Dans la marine française, dans les carrés d'officiers (je crois que c'est vrai aussi pour les carrés d'officiers-mariniers *, mais je n'en suis pas sûr), il est "interdit", non par règlement, mais par tradition, de parler de politique, de religion et de la vie privée. Ces limitations sont indispensables pour des gens amenés à vivre ensemble des jours, des semaines ou des mois. * officier-marinier = sous-officier dans la marine
romaric Posté 25 mars 2011 Signaler Posté 25 mars 2011 Perso j'ai fréquenté un lycée catho pendant une année alors que j'avais déjà délaissé cette religion, il y avait des horaires pour les activités liées au culte et aux fêtes. Personne n'était obligé d'y aller, personne ne demandait compte des absences. J'avais le droit de garder mes convictions. Par tact de base, j'évitais de lancer ouvertement des discours choquants à la face des catholiques du coin et ils s'abstenaient de m'aggro. Parfois, la vie, c'est simple. Si mes parents m'avaient mis dans un lycée catho je ne sais pas si j'aurais pu résister à la polémique ! Pas par intolérence mais par pur esprit de contradiction ( et parce que je suis un mécréant ! ).
Esperluette Posté 25 mars 2011 Signaler Posté 25 mars 2011 J'y suis allée de mon plein gré à cause de la qualité de l'enseignement dans une branche qui m'intéressait.
Chitah Posté 25 mars 2011 Signaler Posté 25 mars 2011 Je signale tout de même que maintes organisations caritatives procèdent d'une démarche inspirées par une religion. Les hôpitaux, il y en a eu en France avant la respoublique ; qui s'en occupait ? Les écoles itou ; qui s'en occupait ? Les orphelins idem. Et ainsi de suite. Certes, mais à l'époque, l'Eglise c'était une partie de l'Etat. La dîme avait pour fonction le financement des "services publics" assurés par l'Eglise. Encenser l'Eglise pour avoir fait cela, c'est comme encenser l'Etat de nos jours pour prendre en charge les services publics. Donc très sympa de sa part, mais a priori cela ne peut entrer au crédit historique de cette institution pour le libéral que je suis.
Messages recommandés
Archivé
Ce sujet est désormais archivé et ne peut plus recevoir de nouvelles réponses.