Esperluette Posted January 28, 2010 Report Posted January 28, 2010 Par-delà les aspects juridiques et notamment pénaux, je me demande quelles solutions envisager sous un angle libéral en matière d'établissements de soin (privatisés). Des labels de qualité définis par la clientèle ? Hôpitaux: chronique de la «maltraitance ordinaire»RAPPORT - La Haute autorité de Santé déclare la guerre aux petites violences quotidiennes dans les établissements de santé… Un patient oublié sur un brancard, un autre à qui on ne parle pas, une personne âgée nue qui attend un drap sur son lit. Ainsi va la maltraitance «ordinaire» à l'hôpital. Après le signal d'alarme, tiré par le pôle santé qui a reçu 4.800 réclamations en un an d'existence, la haute autorité de santé (HAS) a décidé de se saisir du problème à bras le corps, et a publié ce jeudi un rapport rendu sur le sujet par un cabinet indépendant. Le document regorge de témoignages et d'expériences, malheureuses pour la plupart. Car si le Pôle santé du médiateur de la République, chargé de recueillir les réclamations, notait début janvier «une montée inédite et progressive des phénomènes de maltraitance concernant non seulement les patients, mais également le personnel hospitalier», la parole est cette fois aux patients et à leur entourage. «Je restais dans le pus et mes excréments toute la matinée» Atteintes aux droits, déni d'humanité, manque d'écoute, imposition rigide de règles… Le bilan est sans concessions. «Les infirmières enfermées dans leur bocal, au milieu du service. Elles sont là, à plusieurs en train de rire et les malades déambulent en pyjama à la recherche de lien humain», déplore un témoin. D'autres racontent les discussions du personnel pendant les soins: «ils parlaient de ce qu'ils allaient boire et manger le soir, comme si je n'étais pas là.» Mais si certains se sentent ignorés, nombreux sont les témoignages relatant des humiliations, par négligence ou manque de temps, en rapport avec le corps et l'intimité. «Il y a des moments où je restais dans le pus et mes excréments toute la matinée», se souvient la victime d'une infection nosocomiale, tandis qu'une femme à qui un urinal pour homme avait été remis s'insurge: «Elle m'a engueulée parce que j'avais fait pipi et que ça avait débordé à côté». Un guide de la bientraitance Soucieux de ne pas stigmatiser le personnel soignant, la HAS a souhaité «promouvoir la bientraitance». Au programme, les sempiternelles «mobilisation du management», «sensibilisation et formation des équipes», «actions de prévention», ou «création d'espaces de débat». Mais aussi la prise en compte des actions entreprises en la matière pour la certification des établissements de santé. La HAS va donc publier en 2010 un guide de la bientraitance élaboré à l'attention des hôpitaux. «Face à une certaine banalisation de la violence, il apparaît nécessaire de rappeler au personnel hospitalier, mais aussi aux patients, la nécessité du respect réciproque», préconisait de son côté le médiateur de la République Jean-Paul Delevoye, un peu plus offensif. http://www.20minutes.fr/article/379883/Fra…e-ordinaire.php
Guest jabial Posted January 28, 2010 Report Posted January 28, 2010 C'est ce qui arrive quand on compte sur la bonté d'âme des gens pour s'assurer qu'ils soient au service de gens qui n'ont aucune prise sur eux. Qui ne paie pas n'est ni un client ni un patient mais un mendiant, et sauf à tomber par hasard sur des saints, quand on est un mendiant on est traité au mieux comme un numéro, au pire comme une nuisance dont il faut se débarrasser au plus vite. Les malades ne sont pas perçus comme faisant vivre l'hôpital mais comme un coût et une charge pour celui-ci. Les socialistes voulaient un hôpital gratuit ? Parfait, mais il est à une clinique américaine ce que la soupe populaire est à un restaurant. Et il y aura encore des ordures pour s'en réjouir. Personne n'aura le courage de dire qu'il vaut mieux une médecine à deux vitesses* qu'une médecine qui n'en a qu'une, la première. Et d'années en années les queues s'allongent. * Sur la médecine à deux vitesse : en réalité c'est bien la médecine socialiste qui a deux vitesses - une pour le commun des mortels, et une pour les politiciens, les journalistes et autres proches du pouvoir. Dans les pays à économie encore un peu libérale, la médecine a 5 ou 6 vitesses. Prendre un crédit ou vendre son logement pour se soigner est vu comme scandaleux d'ici mais le fait est que c'est parce que des gens ont été prêts à payer de telles sommes que ces soins existent. Si la médecine est socialisée, ceux de demain ne seront jamais créés. La médecine de l'URSS, ça marche tant qu'il y a les USA pour mener la recherche.
Esperluette Posted January 28, 2010 Author Report Posted January 28, 2010 En même temps, la loi n'interdit pas de construire des dispensaires privés et des cliniques, si ? Edit : même si des laïcards égalitaristes de combat s'émeuvent d'instituts privés à caractère religieux.
Guest jabial Posted January 28, 2010 Report Posted January 28, 2010 En même temps, la loi n'interdit pas de construire des dispensaires privés et des cliniques, si ? D'une part, la concurrence est financée par l'impôt, donc c'est très difficile de vendre au prix du marché libre de la médecine (~ le prix américain). D'autre part, la loi vous force à recevoir tout le monde s'il y a "urgence" (appréciation très large), même les gens qui ne peuvent pas payer, donc si les soins sont de grande qualité, tout le monde va se ramener, exiger d'être traiter, faire des procès pour NAPD si ce n'est pas le cas… Un service d'urgence privé ne peut être concurrentiel que s'il peut refuser quiconque n'est pas abonné. Donc cercle vicieux : tout le monde peut venir -> files d'attente quand même. Bien sûr, il est possible de créer une clinique privée qui ne fait que des opérations programmées, en la plaçant dans un endroit inaccessible sauf par hélicoptère. Ça ferait scandale et aurait une très mauvaise image, et ça ne concernerait que les ultra-riches qui ne sont pas un marché si intéressant que ça, car ils sont peu nombreux et pas plus souvent malades que les autres. Enfin bref, impossible de concurrencer réellement l'hôpital public en visant la classe moyenne, même supérieure.
Esperluette Posted January 28, 2010 Author Report Posted January 28, 2010 Un service médical privé s'en tenant à des opérations programmées et dépourvu de service d'urgence, c'est impossible (soit légalement, soit en pratique) ? Ou alors avec un service d'urgence correspondant à une cible particulière (ex : maternité) mais dépourvu de personnel et d'instruments pour d'autres cibles (ex : brûlures) ?
Guest jabial Posted January 28, 2010 Report Posted January 28, 2010 Un service médical privé s'en tenant à des opérations programmées et dépourvu de service d'urgence, c'est impossible (soit légalement, soit en pratique) ? Ou alors avec un service d'urgence correspondant à une cible particulière (ex : maternité) mais dépourvu de personnel et d'instruments pour d'autres cibles (ex : brûlures) ? Les gens viendront pour leurs petits bobos ("urgences"). Et si on ne les reçoit pas ils feront un procès. Un jour on ne recevra pas un type qui se plaignait d'un mal de tête qui s'avérera être une méningite, et ça peut finir en tôle s'il claque, donc ça oblige à vérifier chaque cas. Non, c'est pas jouable.
Esperluette Posted January 28, 2010 Author Report Posted January 28, 2010 Et dans les pays où l'offre médicale est plus variée, les hôpitaux riches et réputés ne laissent quand même pas crever sur leur paillasson des gens démunis et en danger ? La NAPD fonctionne comment dans ces coins-là ?
Guest jabial Posted January 28, 2010 Report Posted January 28, 2010 Et dans les pays où l'offre médicale est plus variée, les hôpitaux riches et réputés ne laissent quand même pas crever sur leur paillasson des gens démunis et en danger ? La NAPD fonctionne comment dans ces coins-là ? Sur la majeure partie du territoire des USA il n'existe aucune notion de NAPD. Ceci permet de refuser les soins, et donc à des cliniques privées de pouvoir continuer à exister. La bouffe est nécessaire pour vivre mais on ne force pas les boulangers à donner leur pain.
Non Posted January 28, 2010 Report Posted January 28, 2010 Sur la majeure partie du territoire des USA il n'existe aucune notion de NAPD. Ceci permet de refuser les soins, et donc à des cliniques privées de pouvoir continuer à exister.La bouffe est nécessaire pour vivre mais on ne force pas les boulangers à donner leur pain. Bonsoir, Il n'existe pas d'équivalent du serment d'Hippocrate chez les boulangers… Bien à vous.
Guest jabial Posted January 28, 2010 Report Posted January 28, 2010 Bonsoir,Il n'existe pas d'équivalent du serment d'Hippocrate chez les boulangers… Bien à vous. Vous avez lu le contenu du serment d'Hippocrate ? Il y a des passages du plus grand comique. Quoi qu'il en soit, je ne demande nullement à mon médecin de respecter ce "serment", qui par ailleurs relève de la cérémonie plus que d'autre chose. Ce que je demande à mon médecin, c'est de me vendre un service de haute qualité.
Ash Posted January 28, 2010 Report Posted January 28, 2010 A quand des brochures commerciales comparatives ?
Guest jabial Posted January 28, 2010 Report Posted January 28, 2010 A quand des brochures commerciales comparatives ? Si seulement… Quand il est interdit de comparer, le résultat est que la nullité perdure. La santé-qui-n'est-pas-une-marchandise, des gens en meurent.
POE Posted January 28, 2010 Report Posted January 28, 2010 Les gens viendront pour leurs petits bobos ("urgences"). Et si on ne les reçoit pas ils feront un procès. Un jour on ne recevra pas un type qui se plaignait d'un mal de tête qui s'avérera être une méningite, et ça peut finir en tôle s'il claque, donc ça oblige à vérifier chaque cas. Non, c'est pas jouable. Tu fais erreur. Il y a un certainement un grand nombre de cliniques qui n'ont pas service d'urgence. Pour en revenir au sujet, s'il y a ce genre de problèmes dans les hôpitaux, c'est essentiellement un problème de management des RH. Ce genre de problème peut se rencontrer aussi bien dans les établissements publics que dans les établissements privés.
Nick de Cusa Posted January 28, 2010 Report Posted January 28, 2010 Tu fais erreur. Il y a un certainement un grand nombre de cliniques qui n'ont pas service d'urgence. Un message contenant une information. Du fond du cœur je te félicite. Devant l'ampleur de l'évènement, je ne vais même pas chipoter sur le fait qu'il re répond en rien au message de Jabial. …Pour en revenir au sujet, s'il y a ce genre de problèmes dans les hôpitaux, c'est essentiellement un problème de management des RH. Ce genre de problème peut se rencontrer aussi bien dans les établissements publics que dans les établissements privés. Et toc tu as eu le temps de modifier dans l'intervalle. Retour à la normale, donc :
Esperluette Posted January 28, 2010 Author Report Posted January 28, 2010 Sur la majeure partie du territoire des USA il n'existe aucune notion de NAPD. Ah. Ceci permet de refuser les soins, et donc à des cliniques privées de pouvoir continuer à exister. Il en existe en France, que je sache (je ne dis pas que ce soit facile pour autant ). *** Je reste dubitative, dans la mesure où monter un établissement privé de soins reste possible + des hôpitaux publics se spécialisent sur une pathologie donnée. La concurrence public / public, public/privé, privé/privé… pourquoi pas ? Si le privé propose des prestations avantageuses en matière de confort, sous réserve de suppléments pour la clientèle bien entendu. Qu'en dis-tu ? Cela dit, il n'y aurait pas comme une carence d'effectifs chez les infirmières et certaines autres professions de santé / d'accompagnement ?
Esperluette Posted January 29, 2010 Author Report Posted January 29, 2010 Médecins libéraux et conditions tarifaires SANTE - C'est ce que réclament quatre syndicats de médecins…Un euro de plus. Quatre syndicats de médecins généralistes, dont le plus important, MG France, ont demandé ensemble jeudi une hausse du tarif des consultations à 23 euros, contre 22 actuellement, appelant leurs adhérents à appliquer d'ores et déjà ce tarif à leurs patients. «Nous lançons ensemble un mot d'ordre pour appliquer la nomenclature (tarifaire) de spécialité», a affirmé lors d'un point de presse Claude Leicher, président de MG France, aux côtés des présidents du SNJMG (jeunes médecins), de l'Union collégiale (UC) et l'Union généraliste (UGé). Les médecins généralistes peuvent depuis plusieurs années demander leur requalification en spécialiste, mais l'Assurance maladie n'a pas prévu pour autant de les autoriser à facturer le tarif correspondant. «Discrimination pour les médecins généralistes» «C'est une discrimination pour les médecins généralistes», a estimé Alexandre Husson, président du SNJMG. Les quatre syndicats demandent aussi à pouvoir facturer le dépassement de 3 euros appliqué par la plupart des spécialistes, soit une consultation à 25 euros. Pour les syndicats, une revalorisation du tarif de consultation rendrait plus attractive l'installation de médecins libéraux, alors que certaines régions sont devenues de véritables «déserts médicaux». Application dès avril La CSMF, principal syndicat de médecins libéraux, a ainsi déjà appelé les médecins à facturer 23 euros dès le mois d'avril, si les pouvoirs publics n'ont pas donné leur aval d'ici là. La consultation à 23 euros en secteur 1 (sans dépassements d'honoraires) est une revendication de longue date des généralistes. Le gouvernement l'avait acceptée en 2007, mais en fixant des conditions qui, selon lui, ne sont pas encore réunies. Le gouvernement demande comme préalable que syndicats et Sécu s'accordent sur des mesures concrètes pour lutter contre "les déserts médicaux" et les dépassements d'honoraires abusifs. Selon la Caisse nationale d'assurance maladie (Cnam), «les médecins généralistes pratiquant des consultations à 23 euros risquent des sanctions conventionnelles» et notamment la fin de la prise en charge d'une partie de leurs cotisations sociales par la Sécu. http://www.20minutes.fr/article/380365/Fra…-a-23-euros.php Je ne vois pas le lien entre la carence de médecins dans certaines régions et le prix des consultations, si quelqu'un voulait bien m'expliquer…
Guest jabial Posted January 29, 2010 Report Posted January 29, 2010 Il en existe en France, que je sache (je ne dis pas que ce soit facile pour autant ). Je reste dubitative, dans la mesure où monter un établissement privé de soins reste possible + des hôpitaux publics se spécialisent sur une pathologie donnée. La concurrence public / public, public/privé, privé/privé… pourquoi pas ? Si le privé propose des prestations avantageuses en matière de confort, sous réserve de suppléments pour la clientèle bien entendu. Qu'en dis-tu ? Je dis que le résultat, c'est le système français : des cliniques privées existent, à un tarif ridiculement bas, et avec des prestations presque aussi mauvaises que le public parce qu'il n'existe pas de repas gratuit. Et oui, la seule différence notable, vu que précisément il est encore légal de la vendre, c'est le confort. Cela dit, il n'y aurait pas comme une carence d'effectifs chez les infirmières et certaines autres professions de santé / d'accompagnement ? Ce n'est pas étonnant au tarif auxquels ils sont payés. Eux aussi ont, dans le sillage des médecins, un salaire ridicule. Dans d'autres pays, les étudiants qui ratent médecine se rabattent sur les professions paramédicales ; pas ici. Je ne vois pas le lien entre la carence de médecins dans certaines régions et le prix des consultations, si quelqu'un voulait bien m'expliquer… Marché, offre, demande… SI on les prenait au mot, la logique serait d'augmenter les tarifs conventionnés uniquement dans les régions à pénurie de médecins. Bien entendu en réalité il faudrait laisser faire le marché mais en France où les gens paient 400 euros de médecine socialiste par mois sur un SMIC chargé, malades ou pas, quel marché ?
Esperluette Posted January 29, 2010 Author Report Posted January 29, 2010 Je dis que le résultat, c'est le système français : des cliniques privées existent, à un tarif ridiculement bas, et avec des prestations presque aussi mauvaises que le public parce qu'il n'existe pas de repas gratuit. Et oui, la seule différence notable, vu que précisément il est encore légal de la vendre, c'est le confort. (tentative de piger le raisonnement) Si les cliniques recrutaient des médecins hautement qualifiés et spécialisés, les gens se bousculeraient pour en bénéficier et la clinique, au nom de la NAPD, n'aurait pas le droit d'envoyer des non-inscrits vers un autre établissement de soins. Or ces gens qui se présentent ne sont pas seulement malades, ils sont également démunis, en tout cas trop pour régler le prix des soins. A terme, paf la clinique. J'ai pigé ? *** Je ne sais pas si c'est une légende urbaine, mais j'avais ouï parler d'une loi en France selon laquelle un individu en détresse réelle ne subit pas de poursuites s'il vole (sans violence) de la bouffe pour sa subsistance immédiate. Pas de pénalité. En revanche, il devra s'acquitter de sa dette dès que sa situation financière le permettra. J'avais lu cette histoire au sujet d'une mère de famille atteinte de cancer et dont les enfants se plaignaient du menu unique à base de nouilles. Elle avait piqué des steaks au supermarché et, par la suite, avait spontanément remboursé le magasin - avant même d'être condamnée à le faire. En admettant qu'une réglementation pareille existe, est-il impensable de l'appliquer également aux soins ? Ce n'est pas étonnant au tarif auxquels ils sont payés. Eux aussi ont, dans le sillage des médecins, un salaire ridicule. Dans d'autres pays, les étudiants qui ratent médecine se rabattent sur les professions paramédicales ; pas ici. Pourquoi ? Marché, offre, demande… SI on les prenait au mot, la logique serait d'augmenter les tarifs conventionnés uniquement dans les régions à pénurie de médecins. Bien entendu en réalité il faudrait laisser faire le marché mais en France où les gens paient 400 euros de médecine socialiste par mois sur un SMIC chargé, malades ou pas, quel marché ? Le marché actuel c'est le chômage et la logique voudrait aussi que les demandeurs d'emploi investissent le secteur médical et paramédical en manque de têtes. Pourtant, ça ne se produit pas, ou pas suffisamment pour combler les carences. Quant aux zones où le personnel médical & paramédical manque, je ne sais pas si l'unique problème réside dans le pognon. Il y a aussi des endroits où les gens n'ont pas envie de s'installer. En gros, même si le pognon pèse un certain poids dans la carence de médecins, j'imagine que le secteur souffre aussi d'autres problèmes, que le libéralisme ne résoud pas forcément (mais le libéralisme n'a pas vocation à construire un monde idéal, pas vrai ? ). Les explications sur la situation actuelle m'intéressent, y compris celles auxquelles il n'existe pas de réponse satisfaisante.
Guest jabial Posted January 29, 2010 Report Posted January 29, 2010 (tentative de piger le raisonnement)Si les cliniques recrutaient des médecins hautement qualifiés et spécialisés, les gens se bousculeraient pour en bénéficier et la clinique, au nom de la NAPD, n'aurait pas le droit d'envoyer des non-inscrits vers un autre établissement de soins. Or ces gens qui se présentent ne sont pas seulement malades, ils sont également démunis, en tout cas trop pour régler le prix des soins. A terme, paf la clinique. J'ai pigé ? Oui, si tu entends par démunis "refusant de payer une somme si scâââândaleuse pour ce qui est un drwâââ". Parce que des vrais démunis, il y en a malheureusement trop, mais ça ne représente pas la majorité de la population non plus. Les mêmes qui prendront un crédit pour un home cinéma n'envisageraient aucunement de faire la même chose pour payer une opération de 6 heures qui leur sauve la vie. Je ne sais pas si c'est une légende urbaine, mais j'avais ouï parler d'une loi en France selon laquelle un individu en détresse réelle ne subit pas de poursuites s'il vole (sans violence) de la bouffe pour sa subsistance immédiate. Pas de pénalité. En revanche, il devra s'acquitter de sa dette dès que sa situation financière le permettra. Il s'agit de vol et pas d'extorsion ; or, il est à peu près impossible de voler des soins. En admettant qu'une réglementation pareille existe, est-il impensable de l'appliquer également aux soins ? Si on admet que quelqu'un a le droit de voler si c'est une question de nécessité réelle, alors la civilisation est foutue. La réduction de la pauvreté passe par l'accumulation du capital, qui est impossible si on tente de régler la famine immédiate en distribuant les graines qui servent à planter les champs de la prochaine saison. Le marché actuel c'est le chômage et la logique voudrait aussi que les demandeurs d'emploi investissent le secteur médical et paramédical en manque de têtes. Pourtant, ça ne se produit pas, ou pas suffisamment pour combler les carences. Mais pour qu'il y ait investissement il faut qu'il y ait possibilité de rentabiliser. L'emploi n'est une valeur en soi pour aucune entreprise. Il est un investissement qui est fait parce qu'on anticipe un retour. Quant aux zones où le personnel médical & paramédical manque, je ne sais pas si l'unique problème réside dans le pognon. Il y a aussi des endroits où les gens n'ont pas envie de s'installer. Le problème ne réside pas dans le pognon, mais en marché libre, le pognon est la solution. Les prix augmentent jusqu'à ce que des gens s'installent quand même pour profiter des revenus générés. Bien entendu, après, on verra des gens râler que c'est plus cher pour eux qu'à Paris et que c'est de la discrimination. En gros, même si le pognon pèse un certain poids dans la carence de médecins, j'imagine que le secteur souffre aussi d'autres problèmes, que le libéralisme ne résoud pas forcément (mais le libéralisme n'a pas vocation à construire un monde idéal, pas vrai ? ). Les explications sur la situation actuelle m'intéressent, y compris celles auxquelles il n'existe pas de réponse satisfaisante. En fait je suis obligé de m'inscrire en faux : les causes de la crise actuelle des soins sont bien essentiellement économiques. Le marché libre règle lentement et sûrement tout un tas de problèmes tant qu'il existe, avec des solutions diverses qu'on n'imaginait pas à l'origine ; lorsqu'on le remplace par la planification, tout ce qui n'est pas ou mal planifié foire. Et on est arrivé au stade où les étudiants brillants et ambitieux n'envisagent même plus la carrière médicale - surtout s'ils sont pauvres.
Esperluette Posted January 29, 2010 Author Report Posted January 29, 2010 Oui, si tu entends par démunis "refusant de payer une somme si scâââândaleuse pour ce qui est un drwâââ". Parce que des vrais démunis, il y en a malheureusement trop, mais ça ne représente pas la majorité de la population non plus. Les mêmes qui prendront un crédit pour un home cinéma n'envisageraient aucunement de faire la même chose pour payer une opération de 6 heures qui leur sauve la vie. Certes mais je parlais justement des vrais démunis là. Ceux qui n'ont pas de télé chez eux et ne l'envisagent pas à cause de la redevance, tu vois. Il s'agit de vol et pas d'extorsion ; or, il est à peu près impossible de voler des soins. C'est pas faux. Si on admet que quelqu'un a le droit de voler si c'est une question de nécessité réelle, alors la civilisation est foutue. La réduction de la pauvreté passe par l'accumulation du capital, qui est impossible si on tente de régler la famine immédiate en distribuant les graines qui servent à planter les champs de la prochaine saison. Ce n'est pas une question de "droit" (le voleur reste redevable d'une dette). Mais pour qu'il y ait investissement il faut qu'il y ait possibilité de rentabiliser. L'emploi n'est une valeur en soi pour aucune entreprise. Il est un investissement qui est fait parce qu'on anticipe un retour. Les hôpitaux perdent davantage de thunes à l'embauche qu'en effectif insuffisant ? Les chômeurs perdent davantage de thunes à l'emploi (libéral ou salarié) qu'avec les assedic ? Le problème ne réside pas dans le pognon, mais en marché libre, le pognon est la solution. Les prix augmentent jusqu'à ce que des gens s'installent quand même pour profiter des revenus générés. Bien entendu, après, on verra des gens râler que c'est plus cher pour eux qu'à Paris et que c'est de la discrimination. Je vois. En fait je suis obligé de m'inscrire en faux : les causes de la crise actuelle des soins sont bien essentiellement économiques. Le marché libre règle lentement et sûrement tout un tas de problèmes tant qu'il existe, avec des solutions diverses qu'on n'imaginait pas à l'origine ; lorsqu'on le remplace par la planification, tout ce qui n'est pas ou mal planifié foire. Et comment en arrive-t-on selon toi avec autant de chômeurs d'un côté et autant de carences dans les professions médicales de l'autre ? Et on est arrivé au stade où les étudiants brillants et ambitieux n'envisagent même plus la carrière médicale - surtout s'ils sont pauvres. Ils se recyclent dans quelles spécialités plus juteuses alors ?
Rincevent Posted January 29, 2010 Report Posted January 29, 2010 En admettant qu'une réglementation pareille existe, est-il impensable de l'appliquer également aux soins ? Elle le sera sans doute un jour (obligation de soins ou une construction dans le genre), mais c'est injuste. Après tout, le coeur du juge ne doit pas se laisser attendrir par la pauvreté de l'accusé. Quant aux zones où le personnel médical & paramédical manque, je ne sais pas si l'unique problème réside dans le pognon. Il y a aussi des endroits où les gens n'ont pas envie de s'installer. Il existe toujours un niveau de rémunération (suffisant pour assurer d'importantes dépenses de sécurité, par exemple) qui attirera des volontaires. En revanche, ce prix risque d'être prohibitif pour les patients potentiels. Et oui, la police doit pouvoir passer dans tous les quartiers.
Esperluette Posted January 29, 2010 Author Report Posted January 29, 2010 Elle le sera sans doute un jour (obligation de soins ou une construction dans le genre), mais c'est injuste. Après tout, le coeur du juge ne doit pas se laisser attendrir par la pauvreté de l'accusé. Ah. Il existe toujours un niveau de rémunération (suffisant pour assurer d'importantes dépenses de sécurité, par exemple) qui attirera des volontaires. En revanche, ce prix risque d'être prohibitif pour les patients potentiels. Et oui, la police doit pouvoir passer dans tous les quartiers. Je ne pensais même pas aux quartiers à criminalité élevée. Il y a aussi des endroits un peu trop paisibles dans ce pays, si tu vois ce que je veux dire.
Rincevent Posted January 29, 2010 Report Posted January 29, 2010 Je ne pensais même pas aux quartiers à criminalité élevée. Il y a aussi des endroits un peu trop paisibles dans ce pays, si tu vois ce que je veux dire. Les endroits où l'on trouve une vieille toutes les 20 kilomètres ? Pareil, faut payer les dépenses de déplacement ; ceci dit, la résistance psychologique sera bien moins forte, j'imagine aisément que certains médecins aiment la tranquillité et l'habitat bucolique.
Guest jabial Posted January 29, 2010 Report Posted January 29, 2010 Certes mais je parlais justement des vrais démunis là. Ceux qui n'ont pas de télé chez eux et ne l'envisagent pas à cause de la redevance, tu vois. Tu en connais beaucoup ? Le problème, ce n'est pas eux. Ce n'est pas une question de "droit" (le voleur reste redevable d'une dette). Mais ça revient pourtant au même, puisqu'il n'y a aucune raison de penser qu'elle soit un jour remboursée. Forcer quelqu'un à faire crédit, c'est déjà le voler. Quoi qu'il en soit la solution est simple : si les bonnes âmes jugent que tout le monde doit avoir accès aux soins, il leur appartient de se cotiser, et non de distribuer l'argent et le travail des autres, en les accusant par dessus le marché d'égoïsme parce qu'ils ne sont pas satisfaits de se faire racketter au profit de leur bonne conscience. Les hôpitaux perdent davantage de thunes à l'embauche qu'en effectif insuffisant ? Mais oui, puisque les patients ne rapportent pas mais coûtent. Dans le système actuel, moins un hôpital pratique de soins et mieux il se porte financièrement. Quant aux cliniques, elles ont grand intérêt à vendre de l'hôtellerie et peu de soins - donc à se spécialiser, par exemple, dans la chirurgie esthétique. Les chômeurs perdent davantage de thunes à l'emploi (libéral ou salarié) qu'avec les assedic ? J'ai connu une personne dans ce cas : si elle avait repris un boulot de suite le temps de trouver mieux au lieu de chercher un travail adapté aux assedics, elle perdait de l'argent. Et comment en arrive-t-on selon toi avec autant de chômeurs d'un côté et autant de carences dans les professions médicales de l'autre ? C'est ce qui arrive quand la médecine n'est-pas-une-marchandise : elle ne rapporte pas, elle coûte. Ils se recyclent dans quelles spécialités plus juteuses alors ? Soit le dispensable (grossissement des caractères sexuels primaires ou secondaires suivant le sexe), soit carrément ailleurs qu'en médecine. Car quand on a les moyens intellectuels de se lancer dans une carrière permettant de vivre très bien, il faut une sacrée dose d'abnégation pour décider de choisir en lieu et place d'être un médecin à 23 euros. Se déconventionner ? C'est possible, mais pas à 23 euros la consultation - et comme le secteur 2 a été bloqué, les médecins n'ont aucune possibilité d'augmenter progressivement leurs tarifs au cours de leur carrière. Enfin bref, en France il faut être fou pour se mettre médecin, sauf à avoir le piston pour s'associer à un grand nom en son cabinet pour reprendre ensuite sa clientèle.
Esperluette Posted January 29, 2010 Author Report Posted January 29, 2010 Tu en connais beaucoup ? Le problème, ce n'est pas eux. Non, je n'en connais pas beaucoup, mais ce n'est pas une raison pour me raconter qu'ils n'existent pas. Mais ça revient pourtant au même, puisqu'il n'y a aucune raison de penser qu'elle soit un jour remboursée.Forcer quelqu'un à faire crédit, c'est déjà le voler. La nécessité vitale vs propriété d'autrui mériterait un long débat. Mais bon, en gros, je ne tiens pas absolument à envoyer en taule un type volant un sac de riz parce qu'il crève de faim. Ca risque d'ailleurs de revenir bien plus cher à la société que laisser le type en question bosser pour rembourser son vol. Quoi qu'il en soit la solution est simple : si les bonnes âmes jugent que tout le monde doit avoir accès aux soins, il leur appartient de se cotiser, et non de distribuer l'argent et le travail des autres, en les accusant par dessus le marché d'égoïsme parce qu'ils ne sont pas satisfaits de se faire racketter au profit de leur bonne conscience. Ah, là, tout de suite, je plussoie. Avec vigueur, même. Mais oui, puisque les patients ne rapportent pas mais coûtent. Dans le système actuel, moins un hôpital pratique de soins et mieux il se porte financièrement. Quant aux cliniques, elles ont grand intérêt à vendre de l'hôtellerie et peu de soins - donc à se spécialiser, par exemple, dans la chirurgie esthétique. Les cliniques sont donc déficitaires en France ? J'ai connu une personne dans ce cas : si elle avait repris un boulot de suite le temps de trouver mieux au lieu de chercher un travail adapté aux assedics, elle perdait de l'argent. Mouais enfin tu sais comme moi que ça ne dure qu'un temps, de vivre sur des assedics. Il y a aussi des tas de chômeurs motivés qui ne trouvent pas d'emploi stable malgré leurs démarches. Or le secteur para médical semble manquer d'effectifs. Alors quoi ? C'est ce qui arrive quand la médecine n'est-pas-une-marchandise : elle ne rapporte pas, elle coûte. Heu oui mais là je ne comprends pas le lien logique avec ma question. Soit le dispensable (grossissement des caractères sexuels primaires ou secondaires suivant le sexe), soit carrément ailleurs qu'en médecine. Car quand on a les moyens intellectuels de se lancer dans une carrière permettant de vivre très bien, il faut une sacrée dose d'abnégation pour décider de choisir en lieu et place d'être un médecin à 23 euros. Se déconventionner ? C'est possible, mais pas à 23 euros la consultation - et comme le secteur 2 a été bloqué, les médecins n'ont aucune possibilité d'augmenter progressivement leurs tarifs au cours de leur carrière. Enfin bref, en France il faut être fou pour se mettre médecin, sauf à avoir le piston pour s'associer à un grand nom en son cabinet pour reprendre ensuite sa clientèle. C'est quoi ? Et il reste quand même des médecins en France, il doit rester quelques milliers de gens dotés de la "vocation" et qui réussissent à gagner un minimum de pognon… (once again, je cherche à piger)
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