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Racisme, xénophobie, antisionisme, antisémitisme


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Oui et dans un conflit; ca représente quasiment rien, pour prendre un analogie d'informaticien:

c'est comme si tu me disais que la voiture de ton voisin avait été payée avec l'argent la caisse de la fancy-fair de l'école alors que la somme récoltée permet à peine d'acheter des jantes chromées.

alors que tu dis

Hors dans les faits; une unité militaire moderne (et qui tiens à la vie de ses soldats comme Tsahal et non la KPA et autres armées dictatoriales)

ca coute très cher:

un troufion de base d'une armée européenne c'est 40,000 à 50,000 dollars juste pour l'entrainement de base (donc un troufion seconde classe)

tu rajoutes son salaire, son équipement, les frais du type bouffe, hopital et consort, tu peux considérer qu'un soldat coute 80,000 à 100,000 USD par an, tu multiplies par 100 pour avoir une compagnie (la plus petite unité réellement déployable); ca fait 10.000.000 de dollar pour les basiques, tu rajoutes les armes de spécialistes, les transports, le carburant…

Ca représente des mannes financières importantes pour le pékin moyen, c'était le sens de ma phrase, mais merci pour toutes ces informations quand même.

Posté
Tu as en partie raison sur les aides étrangères gouvernementales ou pas, elles sont tout à fait improductives et néfastes, mais les israeliens et palestiniens sont et seront toujours les premiers responsables de ce conflit, et tu te trompes, le conflit ne sera pas du tout résolu sans que ce soit eux qui en décident, il faut arrêter de chercher les coupables ailleurs.

Pas tout à fait, non. Un conflit, surtout un conflit qui dure depuis 60 ans doit se financer. Et ça coute cher…

Israel reçoit une aide américaine. Mais cette aide est assez faible (de l'ordre de 2 milliards) comparée à son PIB (200 milliards) et elle peut sans passer sans trop de souçis.

Du coté Palestinien, l'aide est tout aussi conséquente : autour d'un milliard de l'UE, 500 millions des USA, un montant inconnu mais sans doute considérable (1 - 2 milliards ?) des pays arabes. Dans la mesure où les ressources propres de la cisjordanie ou de la bande de Gaza sont très faible, c'est aide qui permet d'entretenir le conflit. Elle sert à financer de très nombreux fonctionnaires qui à l'occasion se transforme en force d'appui etc…

Supprimer cette aide, c'est supprimer le conflit.

Il me semble que la solution d'un état unique fait son chemin mais, une fois de plus, cette solution sensée sera mise en échec par Israël et sa fuite en avant.

Cette solution, brandit un peu en désespoir de cause, et de fait, voué à l'echec. Les élections se construiront - comme c'est dit plus bas - sur une base communautaire. Il faut noter aussi, que les palestiniens n'en veulent pas.

Si solution il y a - elle se fera à mon avis sur la base de trois états : Israel, la bande de GAZA et ce qui restera de la Cisjordanie. En pratique, la bande de Gaza est déjà administré de façon tout à fait séparée de la Cisjordanie.

Posté
Sauf qu'il n'y a pas que les aides gouvernementales, les lobbys juifs aux Etats-unis ou en France financent Tsahal et ça représente des mannes financières assez importantes.

Elles existent mais sont ridicules. C'est l'ABSI en France (Association pour le bien-être du Soldat Israélien) et tu te plantes si tu penses que cette quête finance des armes.

Posté

Vous êtes rigolos avec vos solutions clés en main.

Il n'y en a pas.

Ca finira soit en ragnarok nucléaire, puisque Israël s'entête et qu'il ne restera pas éternellement le seul pays du coin avec une capacité nucléaire, soit en guerre civile sanglante, le jour où les arabes finiront majoritaires démographiquement et pourquoi pas politiquement. Les juifs conservant quant à eux l'appareil militaire (aucun arabe dans celui-ci), ça va être super fun.

Il sera beau l'Etat binational, y'a pas de doute.

Posté

A mon très humble avis, un élément qui pourrait aider : que les grandes puissances tapent du poing sur la table sur un seul sujet, transformer Jerusalem en Vatican, isolé de tout autre Etat (et au passage faire de même avec la Mecque et Médine).

Du coup, plus de problèmes symboliques, rien que des trucs pratiques.

Posté
Un État unique ne fonctionnerait que s'il était dictatorial et contrôlé par des gens qui ne sont ni juifs ni musulmans. Un machin soviétique dirigé par des athées quoi. Le top. Après 30 ans ça réussirait peut-être même à souder les deux peuples contre cet ennemi commun. Peut-être.

Oui, le peut-être est de trop. On n'a qu'a voir le résultat en Yougoslavie.

Posté
Pas tout à fait, non. Un conflit, surtout un conflit qui dure depuis 60 ans doit se financer. Et ça coute cher…

Israel reçoit une aide américaine. Mais cette aide est assez faible (de l'ordre de 2 milliards) comparée à son PIB (200 milliards) et elle peut sans passer sans trop de souçis.

N'importe quoi. Israël reçoit officiellement 3 milliards rien qu'en aides directes. Ce chiffre cache la réalité car Israël bénéficie de conditions de crédit particulières, si bien que le montant de l'aide réelle équivaut à largement plus de 4 milliards soit 2% de son PIB (ce qui est loin d'être négligeable, c'est comme si la France touchait 40 milliards d'euros). Pour fixer les idées, chaque Israélien reçoit environ 500 dollars US d'aides directes par an tandis que le second pays le plus aidé par les Etats-Unis, l'Egypte, ne reçoit que 20 dollars par habitant. En outre, Israel reçoit de nombreuses aides indirectes telles que des garanties de prêts, la participation des entreprises israéliennes aux programmes militaires américains et aux appels d'offre militaires. 75% des aides reçues par Israël servent à ses opérations militaires.

Source : "The Israel Lobby", version originale, page 26.

Je n'ai pas les chiffres de l'aide versée aux Palestiniens mais je doute qu'elle soit d'un montant et d'une nature équivalente.

Supprimer cette aide, c'est supprimer le conflit.

Certainement pas. Les aides ne sont que des conséquences du conflit.

Cette solution, brandit un peu en désespoir de cause, et de fait, voué à l'echec. Les élections se construiront - comme c'est dit plus bas - sur une base communautaire. Il faut noter aussi, que les palestiniens n'en veulent pas.

Si solution il y a - elle se fera à mon avis sur la base de trois états : Israel, la bande de GAZA et ce qui restera de la Cisjordanie. En pratique, la bande de Gaza est déjà administré de façon tout à fait séparée de la Cisjordanie.

Je me déjà exprimé dessus et à nouveau, je répète que l'opposition de la part des pro-apartheid n'a rien de surprenant.

Posté
Oui et dans un conflit; ca représente quasiment rien, pour prendre un analogie d'informaticien:

c'est comme si tu me disais que la voiture de ton voisin avait été payée avec l'argent la caisse de la fancy-fair de l'école alors que la somme récoltée permet à peine d'acheter des jantes chromées. […]

Hé bien moi, je ne serais pas aussi catégorique que toi si je n'avais pas de chiffres. Toujours d'après "The Israel Lobby" (page 29), les aides privées des citoyens américains vers Israël se montent à 2 milliards de dollars par an (de quoi entretenir 20 000 soldats format US) et sont encouragées par une fiscalité particuliètement avantageuse de la part de l'état US.

Posté
La fin de toute aide financière dans la région serait, comme Ron Paul le dit, à l'avantage d'Israël.

En termes de vision statique, oui. En vision dynamique, il vaut bien voir que l'aide aux voisins d'Israël est un moyen d'acheter un semblant de paix, sur le ton de "si vous déclenchez une guerre, on vous coupe les vivres". Ce qui n'empêche pas que je reste contre les aides internationales, dans cette région comme ailleurs.

A mon très humble avis, un élément qui pourrait aider : que les grandes puissances tapent du poing sur la table sur un seul sujet, transformer Jerusalem en Vatican, isolé de tout autre Etat (et au passage faire de même avec la Mecque et Médine).

Du coup, plus de problèmes symboliques, rien que des trucs pratiques.

Le Vatican ne tient que parce qu'il a un chef d'Etat et des structures solides (héritées de l'Empire Romain, en partie). Rien de tel ne semble concevable pour Jérusalem.

Invité jabial
Posté
A mon très humble avis, un élément qui pourrait aider : que les grandes puissances tapent du poing sur la table sur un seul sujet, transformer Jerusalem en Vatican, isolé de tout autre Etat

Je te parie que si ça arrive il y aura du terrorisme judéo-arabe et peut-être même une organisation terroriste œcuménique pour bouter les athées hors de la Terre Sainte. Sans dec. Les pauvres mecs de l'ONU qui seront en pose… Je les plains.

La vraie solution aurait été de séparer Jérusalem en deux avec un gros mur bien haut, mais vu que le Temple est dans la partie Est, ça ne marchera pas. Tout ça ne prendra fin que lorsque cette ville sera détruire une fois de plus. Elle l'a déjà été 3 fois.

(et au passage faire de même avec la Mecque et Médine).

Tu es fou toi, le jour où quelqu'un de non-musulman envahit la Mecque c'est la fin du monde. Même après le 11 septembres les USA ont pas osé jouer à ça, et pourtant, c'est pas l'envie qui manquait à certains.

Du coup, plus de problèmes symboliques, rien que des trucs pratiques.

Mais oui mais dans la vraie vie le symbolique c'est plus important qu'une vie humaine. Pas pour moi, pas pour toi mais pour tout un tas de gens qui contrairement à nous sont prêts à mourir pour leurs idées.

Posté
Je te parie que si ça arrive il y aura du terrorisme judéo-arabe et peut-être même une organisation terroriste œcuménique pour bouter les athées hors de la Terre Sainte. Sans dec. Les pauvres mecs de l'ONU qui seront en pose… Je les plains.

En soi ce pourrait être une bonne nouvelle non?

Tu es fou toi, le jour où quelqu'un de non-musulman envahit la Mecque c'est la fin du monde.

Quelle manque de confiance dans l'humanisme des musulmans! :icon_up:

Invité jabial
Posté
En soi ce pourrait être une bonne nouvelle non?

Non, pas vraiment, non. La réconciliation c'est bien mais si c'est pour se réconcilier autour de la haine d'un ennemi commun, c'est pas franchement un progrès.

Quelle manque de confiance dans l'humanisme des musulmans! :icon_up:

Si les Ottomans avaient envahi les États du Pape à l'époque où l'Europe était encore chrétienne, il se serait passé quoi à ton avis ?

Bon ben la même chose à l'envers alors.

Ça n'a rien de spécifique à l'arabo-islam.

Au passage je l'ai moi la solution au conflit israélo-palestinien : la conversion de tous les palestiniens au judaïsme :doigt:

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Je trouve qu'on parle bcp d'antisémitisme, d'antisionisme de racisme (en y apportant une touche d'islamophobie) et qu'on parle bien peu d'antichristianisme…

Invité jabial
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Je trouve qu'on parle bcp d'antisémitisme, d'antisionisme de racisme (en y apportant une touche d'islamophobie) et qu'on parle bien peu d'antichristianisme…

Tu as la parole.

Posté
Je trouve qu'on parle bcp d'antisémitisme, d'antisionisme de racisme (en y apportant une touche d'islamophobie) et qu'on parle bien peu d'antichristianisme…

C'est vrai, mais le phénomène n'est pas de même nature. Le christianisme est une simple religion, les chrétiens ne forment pas un peuple, une ethnie ou une race.

Et j'en profite pour relancer le troll souligner que l'islamophobie a une nature similaire à la christianophobie, et non au racisme.

Invité jabial
Posté

Oui mais l'islamophobie non-raciste c'est un peu comme l'antisionisme non-antisémite : ça existe mais… pas chez les beaufs de tous les jours qui en représentent l'arrière-garde.

Posté

Je rapprocherais davantage l'islamophobie de l'antijudaïsme (avec prudence, toutefois) que de l'antisionisme.

Invité jabial
Posté

L'antijudaïsme religieux, qui se reconnaît à ce que ses partisans veulent convertir les juifs, qui au christianisme, qui à l'islam, est un pur produit de l'existence des juifs en tant que minorité dans les États religieux. De nos jours, l'Europe s'est déchristianisée et il reste fort peu de juifs dans les pays musulmans ; aussi, il n'en reste plus grand chose.

Posté
Je trouve qu'on parle bcp d'antisémitisme, d'antisionisme de racisme (en y apportant une touche d'islamophobie) et qu'on parle bien peu d'antichristianisme…

Parce que peut-être qu'il n'y a plus d'antichristianisme, hormis dans quelques pays où ils sont persécutés parmi tout un tas d'autres minorités (par exemple, quand on compare le sort des chinois chrétiens et des chinois musulmans, les ouïghours, y'a pas photo).

Que je sache, à part quelques hurluberlus dont tout le monde se moque, les assauts contre la chrétienté sont, heureusement et tant mieux, du passé au moins en Europe.

Je rapprocherais davantage l'islamophobie de l'antijudaïsme (avec prudence, toutefois) que de l'antisionisme.

Je crois que l'islamophobie est au racisme anti-arabes (en France) ce que l'antisionisme est à l'antisémitisme : un simple cache-sexe.

Quand je lis l'impressionnante connerie de certains blogs "libéraux" sur le sujet, où les auteurs se gargarisent de mots qu'ils ne comprennent pas comme shari'a, dhimmi, ou je ne sais quoi encore, je me dis qu'ils gagneraient en concision et en honnêteté en écrivant simplement "j'aime pas les arabes".

Posté
Oui mais l'islamophobie non-raciste c'est un peu comme l'antisionisme non-antisémite : ça existe mais… pas chez les beaufs de tous les jours qui en représentent l'arrière-garde.

C'est de moins en moins vrai même si ça l'a longtemps été.

Posté
Parce que peut-être qu'il n'y a plus d'antichristianisme, hormis dans quelques pays où ils sont persécutés parmi tout un tas d'autres minorités (par exemple, quand on compare le sort des chinois chrétiens et des chinois musulmans, les ouïghours, y'a pas photo).

L'antichristianisme a pris une forme beaucoup plus soft de nos jours mais il est bien présent idéologiquement chez les laïcards, à gauche tout spécialement et il est asséné très souvent à travers les médias qui dès que l'opportunité se présente n'hésitent pas à griffer comme il faut l'Eglise.

Note que cette propagande inquisitrice a été beaucoup plus efficace et a fait beaucoup plus de mal à la croyance en Europe de l'ouest, pendant que des pays qui n'ont eu de cesse de lutter contre par la force notamment en Europe de l'est durant le communisme ont vu l'effet inverse se produire.

Je crois que l'islamophobie est au racisme anti-arabes (en France) ce que l'antisionisme est à l'antisémitisme : un simple cache-sexe.

Oui en partant comme ça tout est comparable évidemment.

L'islamophobie est une méfiance envers la religion musulmane et n'est pas forcément anti-arabe, quand l'antisionisme est une méfiance envers l'Etat d'Israël et n'est pas forcément antisémite, l'une et l'autre ont des motivations diverses et variées.

Posté
L'islamophobie est une méfiance envers la religion musulmane et n'est pas forcément anti-arabe, quand l'antisionisme est une méfiance envers l'Etat d'Israël et n'est pas forcément antisémite, l'une et l'autre ont des motivations diverses et variées.

Ecoute, je te propose de répéter un truc une toute dernière fois, car nous ne nous comprenons pas.

Je ne dis pas que la critique de l'islam est interdite, ni que celle de la politique de l'Etat d'Israël ne l'est pas.

Ce que tu écris ci-dessus est donc vrai.

Ce que je dis cependant, c'est que au vu des innombrables rencontres que j'ai faites, aux discours que j'ai entendu, aux livres que j'ai lu, je suis arrivé à la conclusion suivante : ceux qui se déclarent antisionistes (resp. islamophobes) sont dans 80 % des cas en réalité antisémites (resp. racistes anti-arabes).

C'est tout.

Posté
Ecoute, je te propose de répéter un truc une toute dernière fois, car nous ne nous comprenons pas.

Je ne dis pas que la critique de l'islam est interdite, ni que celle de la politique de l'Etat d'Israël ne l'est pas.

Ce que tu écris ci-dessus est donc vrai.

Ce que je dis cependant, c'est que au vu des innombrables rencontres que j'ai faites, aux discours que j'ai entendu, aux livres que j'ai lu, je suis arrivé à la conclusion suivante : ceux qui se déclarent antisionistes (resp. islamophobes) sont dans 80 % des cas en réalité antisémites (resp. racistes anti-arabes).

C'est tout.

Très bien, nous nous comprenons désormais, je voulais juste un effort de précision, voilà tout. J'essaierai d'en faire autant.

Posté

Un article intéressant d'un ancien ministre travailliste :

L'Europe et la nouvelle politique de la peur

Il existe en Europe une nouvelle ligne de fracture. Ce n’est plus un rideau de fer, mais une intolérance radicale, celle d’une certaine classe politique qui de nouveau choisit d’attribuer aux minorités la responsabilité des malheurs qui accablent leurs pays. En Europe de l’Ouest, ce sont les Musulmans. En Europe de l’Est, ce sont les Juifs, les Roms, ou les homosexuels. Aux Pays-Bas, le parti de Geert Wilders a grimpé dans l’opinion jusqu’à remporter en mars les élections sur un programme populiste anti-Musulman et anti-Coran. En Hongrie, le parti Fidesz a fait un joli score lors des dernières élections avec ses attaques sur le "grand capital juif… qui vise à dévorer le monde entier". À la droite du Fidesz, on trouve un parti ouvertement antisémite, le Jobbik, qui est à deux sièges des Socialistes. Ses leaders ont fait part de leur intention d’entrer au parlement à Budapest vêtus de l’uniforme néonazi de la Garde Hongroise d’avant-guerre.

Les spécialistes en science politique contemporains n’aiment pas souligner la composante antisémite. Ils préfèrent utiliser les termes "populiste radical", mais pour quiconque connaît un tant soi peu l’histoire européenne, comment ignorer le parallèle avec une pensée politique fondée sur la violence antisémite ? Au cours de la première partie du siècle dernier, la dislocation de l’économie et la perte de confiance envers la classe politique traditionnelle ont permis l’émergence de mouvements ultranationalistes. Aujourd’hui, la récession mondiale et la quête d’un bouc émissaire à blâmer pour la perte de son emploi et de son revenu entraînent la résurgence de ces idées politiques toxiques.

Le leader du Fidesz, Viktor Orban, était après 1990 un évangéliste de la libre concurrence et du marché plein de jeunesse. Aujourd’hui, son propos s’est teinté de nationalisme. Ses opposants socialistes ont dû accepter un plan d’austérité du FMI. À la différence de la Grèce — qui pour l’instant reçoit l’aide de ses partenaires de l’eurozone — la Hongrie a dû se débrouiller seule quand il a fallu rembourser avec une monnaie toujours plus dévaluée, le forint, des emprunts contractés en euro à l’époque du boom économique pour acquérir maisons et voitures. Il n’a pas été trop compliqué de faire porter le chapeau au gouvernement socialiste, à la globalisation et au grand capital international. Mais Fidesz a choisi d’aller plus loin. Pour flatter l’électorat d’extrême droite, un parlementaire Fidesz, Oszkar Molnar a déclaré qu’il était temps de donner la "priorité aux intérêts hongrois sur ceux du grand capital international, le capital juif".

À l’instar du Front National de Jean-Marie Le Pen en France, Jobbik bénéficie du soutien d’environ 15 % de l’électorat hongrois. Le parti d’extrême droite tchèque ODS a dû démettre son leader, l’ancien premier ministre Mirek Topolanek, qui s’en était pris aux origines juives de l’actuel premier ministre tchèque et fustigé l’homosexualité du ministre des transports. Dans un ouvrage récent, La droite radicale populiste en Pologne, Rafal Pankowski, professeur de science politique à Varsovie formé à Oxford, écrit : "l’antisémitisme est essentiel à la droite populiste polonaise. Le nombre de juifs vivant aujourd’hui en Pologne est minime, mais le préjugé antisémite sert de code à une hostilité générale envers la diversité et la démocratie [libérale] polonaise". Pour l’heure, toute critique du nationalisme politique est suspendue, les Polonais portant le deuil de leur président Lech Kaczynski et des autres responsables nationaux tués lors du crash aérien survenu au début du mois.

Le bilan des activistes de son parti — et notamment de Michal Kaminski, parlementaire le plus connu de Pologne et leader d’un petit groupe d’extrême droite au parlement de Strasbourg — est néanmoins dérangeant. Kaminski, admirateur de l’ancien dictateur chilien Augusto Pinochet, parle des homosexuels en termes orduriers et déclare qu’il ne s’excusera pour le massacre des Juifs en terre polonaise pendant la deuxième guerre mondiale que le jour ou "les Juifs s’excuseront pour les meurtres de Polonais".

Les grands partis politiques ont tenté de minimiser la résurgence des violences à l’encontre des minorités. Mais au parlement européen, le Fidesz est affilié au Parti Populaire Européen, le groupe de centre-droit, qui fédère la CDU, parti d’Angela Merkel au pouvoir en Allemagne, l’UMP de Nicolas Sarkozy, dont le gouvernement est aux affaires en France, et les partis conservateurs au pouvoir en Suède, en Italie et en Belgique. Lorsque l’extrémiste autrichien Jörg Haider avait rejoint une coalition de gouvernement en Autriche, voici une dizaine d’années, l’Union Européenne avait soumis Vienne à une quarantaine politique jusqu’à son départ. Or, le Fidesz dispose d’une importante majorité bâtie sur des attaques sur le "grand capital juif", prodiguées en des termes qu’Haider lui-même n’a jamais osé utiliser.

On le voit, le populisme radical — anti-musulman en Europe Occidentale, antisémite en Europe orientale, et partout xénophobe et anti-immigrationniste — n’est plus confiné aux extrêmes. Lors des élections générales britanniques, les grands partis font tous des concessions à la xénophobie ambiante en employant vis-à-vis des immigrants un langage qu’ils estimeraient intolérable s’il était utilisé envers des citoyens britanniques vivant et travaillant à l’étranger. Les comparaisons avec l’Europe d’avant-guerre ne doivent pas pour autant être exagérées. Le fascisme est mort, et ne reviendra pas. Mais une pensée politique fondée sur l’intolérance est à l’œuvre en Europe, et personne ne sait comment l’affronter.

Denis MacShane (ancien ministre des affaires européennes du gouvernement britannique)

Posté
Un article intéressant d'un ancien ministre travailliste :

Denis McShane est un travailliste (de Leeds ?) qui reconnait à Thatcher d'avoir sauvé le Royaume-Uni. Totalement francophone, beaucoup d'humour, c'est un libéral comme on en rêverait au PS comme à l'UMP en France. Point de vue très intéressant.

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L'antichristianisme a pris une forme beaucoup plus soft de nos jours mais il est bien présent idéologiquement chez les laïcards

Je suis bien d'accord… L'antichristianisme est, je trouve, particulièrement pernicieux. Evidemment, les cathos peuvent vivre sans crainte de se faire pendre en public, ou de se faire lapider… Mais c'est surtout intellectuellement et moralement que tout se joue. Il suffit de regarder le pontificat de Benoît XVI pour s'en rendre compte. A chaque déclaration, c'est une levée de boucliers et des attaques frontales particulièrement violentes que l'Eglise doit subir.

La critique de l'Islam se fait à demi mots, celle du Judaïsme est difficile (holocauste oblige), mais celle de l'Eglise, elle est facile, disponible… En somme l'Eglise est le bouc émissaire parfait.

Le lynchage médiatique et idéologique est monstrueux. Et si une personne ose prendre la défense de l'Eglise, elle sera gentillement remise à sa place.

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Je suis bien d'accord… L'antichristianisme est, je trouve, particulièrement pernicieux.

Parfois, il n'est même pas pernicieux du tout : cf. la pantalonnade organisée il y a quelques mois par Act Up, qui a voulu célébrer un mariage homo sur le parvis de Notre-Dame.

Je proposerai bien à ces courageux militants d'aller essayer de faire la même chose devant la mosquée de la rue Myrrha, dans le 18ème arrondissement de Paris, et j'aimerai bien que leur exploit soit filmé, tiens.

Tout cela pour dire que je déplore que l'Eglise et ses fidèles ne se défendent pas assez.

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Tout cela pour dire que je déplore que l'Eglise et ses fidèles ne se défendent pas assez.

Si jamais ils le font, les médias prennent fait & cause pour les fouteurs de merde.

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