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Une différence essentielle


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Posté
C'est à chacun de trouver sa propre finalité. La liberté n'est qu'une condition nécessaire pour ça : c'est un moyen et pas la fin.

C'est marrant, dans une autre discussion j'avais dit justement l'inverse : la liberté est une fin (objectif, but) pas un moyen. Et cela est cohérent avec cet autre postulat : la liberté consiste justement à faire intervenir sa propre volonté, c'est à dire s'imposer à soi-même des règles restrictives de liberté lorsque l'usage de celle-ci porterait atteinte au respect du à autrui. La liberté est ainsi à la fois absence de liberté.

Bref, je persiste… :icon_up:

Posté
la liberté est une fin (objectif, but) pas un moyen.

Il n'y a pas que la politique dans la vie (sauf pour les totalitaires). Elle est tout au plus un moyen pour permettre aux composantes de la société civile (ce qui comprend chaque individu) de fonctionner correctement en poursuivant leurs propres fins.

Le libéralisme, en tant qu'idéologie politique, cherche à rendre l'outil le plus performant possible mais sans se prononcer sur son utilisation. Il considère effectivement qu'il est souhaitable d'obtenir le plus de liberté possible dans le domaine politique (c'est à dire le moins d'intervention possible), et donc que la liberté est la fin de la politique uniquement.

Et cela est cohérent avec cet autre postulat : la liberté consiste justement à faire intervenir sa propre volonté, c'est à dire s'imposer à soi-même des règles restrictives de liberté lorsque l'usage de celle-ci porterait atteinte au respect dû à autrui.

On touche ici à un autre domaine, celui du Droit, qui obéit lui aussi à des considérations propres et qui n'est d'ailleurs pas obligatoirement étatique.

Posté
C'est marrant, dans une autre discussion j'avais dit justement l'inverse : la liberté est une fin (objectif, but) pas un moyen. Et cela est cohérent avec cet autre postulat : la liberté consiste justement à faire intervenir sa propre volonté, c'est à dire s'imposer à soi-même des règles restrictives de liberté lorsque l'usage de celle-ci porterait atteinte au respect du à autrui. La liberté est ainsi à la fois absence de liberté.

Bref, je persiste… :icon_up:

Là, vous commencez, à mon avis, à mélanger la liberté comme volonté (le libre arbitre) et la liberté comme absence de coercition (la liberté politique); la première n'est pas forcement nécessaire à l'autre (même si à mon avis cela pose des problèmes de définition de la responsabilité)

  • 1 month later...
Posté
Là, vous commencez, à mon avis, à mélanger la liberté comme volonté (le libre arbitre) et la liberté comme absence de coercition (la liberté politique); la première n'est pas forcement nécessaire à l'autre (même si à mon avis cela pose des problèmes de définition de la responsabilité)

Surtout, pourquoi la responsabilité serait une entrave à la liberté? Si je peux mettre ma main dans un feu je subis la brûlure. Ma volonté sera donc de ne pas mettre ma main dans un feu.

Même si les actions et leurs conséquences sont plus complexes dans la vie courante, la logique est la même. Ne pas subir une conséquence est un choix pas une contrainte.

Posté
Bonjour à tous!

En réfléchissant (à mon petit niveau) sur le libéralisme, je crois pouvoir dire qu'il y a une différence essentielle entre le libéralisme et les autres façon d'envisager la politique qui concerne le rapport au temps et la modalité de l'action.

Les doctrines de gauche croient que le politique doit deviner l'univers des avenirs possibles, décider de la valeur de désirabilité de chacun des éléments de cet univers, et des moyens autoritaires à mettre en oeuvre afin d'atteindre l'avenir considéré comme celui qui est à désirer.

La doctrine anarchiste croit que le politique doit disparaître totalement.

La doctrine libérale cherche d'abord à penser le présent, en se demandant quel présent est le plus susceptible d'engranger un futur agréable (qu'elle ne prétend pas pouvoir deviner à l'avance). Elle travaille à penser ce présent, à penser comment le faire à exister, puis à le maintenir, en l'adaptant éventuellement aux nouveaux problèmes qui se posent. Elle ne consiste donc pas en le fait de diriger l'Histoire dans un certain sens mais de veiller à chaque instant au maintient d'un certain cadre propice à ce que les hommes, dans l'aléa de leurs vies et de leurs activités, se dirigent spontanément vers un futur désirable. En ce sens, le libéralisme est la seule conception légaliste de la société, et c'est en tant que tel qu'il est indissociable de la démocratie.

Dans quelle mesure partagez-vous ma petite analyse et sauriez-vous me renvoyer à des textes qui, le cas échéant, la confirment, l'expriment un peu plus clairement…?

Merci beaucoup!

Excellente intuition. Je t'invite à creuser le concept de "free will" (pouvoir individuel libre), et les notions d'équilibre des forces dans la nature (comme le Yin et le Yang).

J'en ai conclu que la démocratie n'est pas totalement capable de fournir l'environnement propice au développement de chacun. Le libéralisme est bien la seule conception juste de la société, mais la démocratie n'est qu'une solution ad hoc d'un rapport de force.

Posté
La doctrine libérale cherche d'abord à penser le présent, en se demandant quel présent est le plus susceptible d'engranger un futur agréable (qu'elle ne prétend pas pouvoir deviner à l'avance).

Qu'est-ce que l'agréable ? Agréable pour qui ?

Elle travaille à penser ce présent, à penser comment le faire à exister, puis à le maintenir, en l'adaptant éventuellement aux nouveaux problèmes qui se posent.

Une véritable technologie de la société, donc.

Au passage, je n'avais encore jamais vu de théorie qui se propose rien moins comme but que de faire exister le présent. On ne fait pas mieux comme constructivisme -on ne peut pas.

Elle ne consiste donc pas en le fait de diriger l'Histoire dans un certain sens mais de veiller à chaque instant au maintient d'un certain cadre propice à ce que les hommes, dans l'aléa de leurs vies et de leurs activités, se dirigent spontanément vers un futur désirable.

Phrase bien ambigüe. Qu'est-ce donc que ce cadre ? De deux choses l'une : Ou les hommes sont tous faits sur le même moule, et lorsqu'ils se dirigent spontanément vers un point, c'est uniformément le même. Dans ce cas, le "cadre" est minimal et à vrai dire, influe peu sur l'existence. Ou il consiste à réparer ou prévenir les aléas de l'existence, de manière à ce que les hommes soient en mesure de réaliser pleinement leur potentiel individuel. Dans ce cas, le "désirable" peut être conçu comme particulier.

C'est d'ailleurs un problème théorètique intéressant des doctrines libérales. Il leur faut concilier à la fois le fait que tous les hommes sont différents, et ont donc des conceptions du désirable et de l'agréable différentes ; et à la fois le fait qu'ils tendent tous spontanément vers le même telos, sous peine de constituer une théorie "constructiviste" ou "coercitive". Mais si tous les hommes tendent spontanément vers le même telos, s'ils ont la même conception du désirable, cela signifie qu'ils sont tous identiques.

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