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Le système financier est-il juste ?


pierreyves

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Z'avez raison (si vous voulez un bouquin bref sur le sujet, le meilleur que j'ai lu c'est le Hulsman "The Ethics of Money Production").

Je précise ça demain (là je suis usé). ++

En parlant d'éthique au niveau de la création de monnaie, j'ai une vieille connaissance de la toile qui était obnubilé par son histoire de "monéthique" que j'ai toujours trouvée stupide et irréaliste.

J'ai même pu le retrouver avec google : Bernard Dugué, qui maintenant "édite" sur AgoraVox (un repère de gauchistes).

http://www.agoravox.fr/tribune-libre/artic…ique-pour-45616

Posté
Avec tout le respect dû, Rincevent, tes réponses crypto savantes sont avant tout un manque de respect pour ton interlocuteur.

J'ai plutôt l'impression que c'est par respect pour toi que Rincevent n'a pas développé outre.

N'est-il pas évident que le monopole est la base de toutes les dérives? Quid de la création monétaire ex nihilo sans monopole?

Le monopole permet toutes les exactions sans même avoir besoin de se cacher.

Sans monopole, avec un marché ouvert, la fraude devient très difficile surtout sur un marché basé sur la confiance.

  • 2 weeks later...
Posté
J'ai plutôt l'impression que c'est par respect pour toi que Rincevent n'a pas développé outre.

N'est-il pas évident que le monopole est la base de toutes les dérives? Quid de la création monétaire ex nihilo sans monopole?

Le monopole permet toutes les exactions sans même avoir besoin de se cacher.

Sans monopole, avec un marché ouvert, la fraude devient très difficile surtout sur un marché basé sur la confiance.

La question n'est pas de savoir si dans un autre monde -sans monopole- la fraude serait plus difficile ou supprimée par le marché … mais de savoir si dans ce monde il y a ou non fraude (ou vol, etc…). Tous les problèmes ne se résument pas à de l'économie…

Par ailleurs, et avant que je revienne plus sérieusement sur ce sujet, The Economist commence à se poser des questions:

WHY do people who work in finance earn more than most other people? It is a question that concerns politicians, as they debate reform of the industry. It ought also to worry those millions who, as savers and borrowers, are consumers of the industry’s products.

Something has clearly changed within the past 40 years. Banking and asset management used to be perceived as fairly dull jobs, which did not attract a significant wage premium. But after 1980, financial wages started to climb much more quickly than those of engineers, another profession that ought to have benefited from technological complexity.

Around the same time, banks became more profitable. Andrew Smithers of Smithers & Co, a firm of consultants, points out that the return on equity achieved by British banks averaged around 7% between 1921 and 1971; since then it has averaged around 20%.

Such a sustained rise suggests that the finance sector has been able to extract “rents”, a term that economists use to explain excess profits. But that suggestion only raises another question; why haven’t those rents been competed away?

Barriers to entry are a standard explanation for an uncompetitive market. In the case of banking, these barriers may exist in the form of the implicit subsidy provided by government support; this lowers the cost of finance for leading institutions. In March Andrew Haldane, executive director for financial stability at the Bank of England, argued that the effective annual subsidy for the five biggest British banks during the credit crunch was more than £50 billion ($73 billion), roughly equal to the whole industry’s annual profit in the years before the crisis.

As evidence of the industry’s lack of competition, Mr Smithers points to its increasing concentration. The proportion of bank assets held by the three biggest American banks has tripled since 1994. It is far from clear that this concentration is healthy for the rest of the economy; Mr Haldane cites research showing that economies of scale peak when banks have $5 billion-10 billion of assets.

The big banks may have benefited from other factors apart from a lower cost of capital. In market-making, for example, size gives banks an advantage since they have more knowledge of institutional investors’ order flow and can position themselves to benefit.

In addition, the growth of the financial industry has coincided with the move to floating exchange rates and market liberalisation. The result has been the creation of a whole series of instruments, mainly derivatives, designed to deal with the risks of interest-rate and currency movements. The more complex the product, the less transparent it is to customers; that makes it harder to judge the price they are being charged. The surge in trading volumes is also significant; at every stage the finance industry takes a cut in the form of a bid-offer spread, a fee or a commission. This churning is a classic rent-seeking activity.

What to do about it? At the moment, governments are wading in with all kinds of levies and regulations, which will probably have unintended consequences. Rather than tackle the big problem (for example, by breaking up the banks), they waste their time on populist measures like banning short-selling.

It would be far better if the private sector could deal with the problem. Paul Woolley, a former fund manager who set up centres for studying capital-market dysfunctionality at the London School of Economics and the University of Toulouse, has published a manifesto which he believes should be adopted by the world’s biggest public, pension and charitable investment funds. Among other things, he proposes that the funds should adopt a long-term investment approach, cap annual portfolio turnover at 30%, refuse to pay performance fees or invest in alternative assets such as hedge funds and private equity, and invest only in securities traded on a public exchange (so no structured products like the infamous collateralised debt obligations).

Some will argue with the details but the thrust of the argument is simple. If the big funds in effect own the market in aggregate, then frenetic trading activity is fruitless, even before costs. Perhaps they are chasing a chimera: they all wish to be above-average performers. Perhaps they are bamboozled by an asset-management industry that competes not on price but on the basis of (probably unrepeatable) past performance. Whatever the reason, the effect is that the returns that millions of savers hope to earn end up being paid to the finance sector as rents.

Vous noterez que le changement s'opère peu après la grande spoliation de Nixon en 1971 (acte de naissance du système financier moderne).

  • 2 weeks later...
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Je reviens comme promis sur ce fil, en prenant comme cadre cet article:

http://www.quebecoislibre.org/04/040915-10.htm

L’avantage d’une banque centrale pour un État est qu’elle permet une création illimitée de monnaie. Cependant, cette monnaie n’ayant plus de contrepartie métallique, n’étant plus un bien, ne constitue qu’une simple promesse de payer, c’est-à-dire un crédit, une dette. Plus les banquiers mettent en circulation de monnaie fiduciaire, plus il y a de dette. Cela permet aux dirigeants gouvernementaux de vous offrir toutes sortes de programmes sociaux au prix d’un endettement croissant. Pour payer ces programmes ils vous taxent et vous empruntent tout en dévaluant la valeur de leurs obligations envers vous en créant constamment de la monnaie de crédit. Inflation, duperie et fraude caractérisent ce système. Il est légal, mais illégitime et de plus en plus dangereux.

[…]

Sous un régime d’étalon-or non perverti par l’État, les dettes qu’une société peut supporter sont déterminées par ses actifs tangibles. Chacune de ces dettes constitue une réclamation d’un actif. Dans pareil régime, les obligations gouvernementales ne se vendent que dans la mesure où il y a compensation adéquate sous forme de taux d’intérêt plus élevé. La capacité d’emprunt des gouvernements se trouve ainsi sévèrement limitée. Étant donné que les gouvernements n’aiment pas être limités, ils ont volé l’or de vos ancêtres et exigé leur confiance. Aujourd’hui, lorsqu’ils vous empruntent de l’argent, c’est pour mieux vous taxer par la suite, car depuis cette époque les obligations gouvernementales n’ont plus aucune contrepartie si ce n’est que la taxation et l’inflation. Ils vous demandent l’argent de votre poche gauche, la dévaluent et vous remboursent, tant qu'ils le peuvent, par l’argent qu’ils vous soutirent de votre poche droite.

[…]

Grâce à ce système monétaire inique, il y a beaucoup plus de dettes qu’il n'y a d’actifs. En conséquence, les prix de certains actifs augmentent, du moins pour un temps, et l’épargne des gens perd de sa valeur. Vous avez fait des sacrifices pour vous payer quelque chose plus tard? Le gouvernement ne s’en fiche peut-être pas, mais puisqu’il désire d’abord satisfaire sa clientèle du jour, c’est tout comme. L’inflation dans pareil système est due uniquement au gouvernement.

[…]

Les conséquences de l’inflation se présentent aujourd’hui non pas tant dans les biens de consommation que dans les marchés boursiers, obligataires et immobiliers, tous exclus des indices d’inflation. Ces indices sont des moyennes qui excluent les habitudes particulières des gens. Or, plusieurs individus consomment essentiellement les mêmes choses toute leur vie et peuvent être affectés beaucoup plus que la moyenne par l’inflation. Celle-ci ne frappe pas tout le monde également. Certains en bénéficient, mais plus elle dure, plus la perte de pouvoir d’achat affecte tout le monde.

L'article est très complet, j'en ai recopié que quelques éléments clefs. Il me semble assez clairement mettre en relief l'injustice de ce système qui profite d'abord aux politiciens, mais aussi à ceux qui les servent en assurant la circulation de la dette et de la fausse monnaie dans la société (et en se servant au passage).

Pour éviter tout débat, je prends la définition de "justice" de wikiberal: "La justice peut être définie comme le fait de rendre à chacun ce qu'il mérite et de traiter chacun comme il le mérite."

http://www.wikiberal.org/wiki/Justice

Le système profitant à certains au détriment d'autres, il est injuste. Les profiteurs -à courte vue- sont nombreux, très nombreux et vont bien au-delà du cercle des politiciens, au-delà aussi de ceux qui vivent de l'état providence endetté, au-delà des banquiers même sans doute. Je ne vois pas l'utilité de chercher à qui celà profite le plus (un bon indice: chercher qui est le moins défavorable, ou le plus favorable au système monétaire actuel), l'essentiel me semble de reconnaître que ce système est par essence injuste (bien loin de l'idéal de la justice parfaite immanente au marché parfait).

  • 4 weeks later...
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Une vidéo en 5 parties du Mises Institute -dont voici la première- qui explique en quoi le business bancaire est fondé sur une fraude et décrit le système monétaire basé sur une banque centrale comme "benefiting a few at the expense of many" (ie un système injuste, au sens commun).

A plusieurs endroits il est précisé que les gros bonnets de la finance sont ceux qui profitent de l'existence d'une banque centrale (outre le gouvernement, bien sûr).

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