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Lien entre IDH et impôt


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Posté

Il existe un lien facilement appréciable entre l'indice de liberté économique et l'indice de développement humain d'un pays. ()

En répondant à un vilain lecteur d'Agoravox, je me suis demandé si un contradicteur malintentionné ne pourrait pas tenter d'affirmer qu'il doit exister une corrélation similaire entre taux de prélèvements obligatoires et IDH.

Réflexion faite, il m'a semblé qu'une telle corrélation pourrait factuellement fonctionner, au moins jusqu'au point où la tendance s'inverse (lorsqu'il faut brimer le peuple pour lui soutirer davantage).

Et puis Google m'a fait découvrir ceci :

(connaissez vous ces chercheurs ? Existe-t-il d'autres ressources sur la questions ?)

  Citation
IMPÔT, DÉMOCRATIE ET IHD

Une intéressante étude réalisée par André Barilari (professeur associé de finances publiques à Paris I) et Thomas Brand (doctorant d’économie ENS Cachan) et parue aux Editions RFFP N°108, démontre l’étroite corrélation entre l’importance des impôts (prélèvements obligatoires), le niveau de démocratie et celui de développement humain (IDH) au sein des sociétés modernes.

Le paradoxe de Montesquieu indiquait déjà en 1748 l’étroite relation entre le poids des impôts et le degré de liberté des peuples, faisant ainsi dire à ce grand penseur dans l’ouvrage De l’esprit des lois qu’«on peut lever des impôts plus forts à proportion de la liberté des sujets ; et l’on est forcé de les modérer au fur et à mesure que la servitude augmente» ajoutant également que «La liberté a produit l’excès des tributs ; mais l’effet de ces tributs excessifs est de produire à leur tour la servitude ; et l’effet de la servitude de produire la diminution des tributs».

Cela signifie que si l’impôt justement adapté participe directement à la démocratie et au développement humain et collectif, le trop d’impôt agit en sens inverse en entraînant à la fois une perte des libertés (servitude) et une baisse des ressources collectées par «désincitation» des acteurs du marché. Et là, est le vrai problème de bascule dans nos sociétés occidentales trop lourdement taxées dont l’effet est d’entraîner une charge administrative croissante entraînant progressivement l’atrophie dans la mobilisation générale et la stagnation dans la qualité de vie.

L’IDÉAL EST ENTRE 28% ET 33% DE PRÉLÈVEMENTS OBLIGATOIRES

Ces 2 chercheurs ont réussi à prouver, en mobilisant les statistiques mondiales sur les prélèvements obligatoires de 130 pays et en tenant compte des classements de chaque pays en fonction de leur niveau de démocratie, les 5 corrélations fortes suivantes :

• Les pays dont le poids de la fiscalité dans la richesse nationale est relativement faible, inférieur à 12-15 %, sont essentiellement des pays dictatoriaux et/ou à faible indice démocratique et de développement humain (IDH) ;

• Les pays dont la part de la fiscalité est relativement plus importante, entre le seuil précédent et 25 % du PIB, sont considérés comme semi démocratiques avec un indice de développement humain moyen ;

• Les pays dont la part de fiscalité dans le PIB est de plus de 28 % sont presque toujours démocratiques et d’indice de développement humain élevé ;

• Le coût marginal de la démocratie est ensuite croissant : un point supplémentaire de prélèvement obligatoire dans le PIB profite de moins en moins à la progression de l’indice démocratique. De plus, il existe un seuil fiscal au-dessus duquel les progrès démocratiques paraissent infimes, voire nuls, alors que les prélèvements obligatoires augmentent. Ce seuil correspond à une part de la fiscalité dans le PIB proche de 33 %.

• Plus le niveau de prélèvement dépasse 33%, plus le niveau de démocratie régresse et l’IDH stagne.

LE RESTE N’EST QU’OBÉSITÉ ET INEFFICACITÉ

Selon les auteurs, la notion de démocratie «pleine» démarre à 28% de prélèvement obligatoire sachant que dans la zone des 28-33% on trouve des pays comme les Etats-Unis, le Japon, la Suisse ou l’Australie, qui affichent parallèlement les meilleurs indices de démocratie et de développement humain. Toujours d’après eux, les Etats dont les dépenses sont inférieures à 40% du PIB ont des performances socio-économiques supérieures ou égales à ceux où elles dépassent 50%. Dès lors tout supplément de dépenses redistributives «tournent à vide» faisant que 15 à 20% des dépenses publiques des Etats à taux élevés ne sont qu’un signe d’obésité fiscale et d’inefficacité. En résumé, le bon socle fiscal nécessaire à un Etat de droit dans les pays développés est à l’idéal de 30% en lui permettant ainsi de financer 3 grands types de dépenses publiques :

• Dépenses «existentielles» (défense, sécurité, justice, affaires étrangères, institutions, finances) : entre 5,5% et 12,5% du PIB.

• Dépenses de développement (équipement, éducation, recherche, environnement) : entre 10,4 à 14,5 % du PIB.

• Dépenses publiques de protection sociale : entre 16,1 % et 31,9 % du PIB.

Posté
  neth a dit :
La source c'est justement le problème.

J'ai trouvé cela ici : http://www.journaldesprofessionnels.fr/jdp…-internationale

Il y a un article des Echos ici : http://www.lesechos.fr/info/france/0202933…-democratie.htm

Et leur étude a été publiée dans cette revue : http://www.fondafip.org/c__v_lnum__Deja_parus.html,som=108

…Impossible d'avoir plus de détails sur l'étude.

C'est déjà un bon début :icon_up: Merci.

Posté

C'est dommage, il n'y a pas un exemple de pays développé qui soit en dessous de 25% de prélèvement obligatoire dans le PIB qu'on pourrait observer ?

Ceci dit, 28% de taux, c'est un peu moins de la moitié de ce qu'on se prend dans les dents. Ce serait déjà une avancée.

Posté

Dans le top 10 des IDH il y a France / Suede / PB / Norvege qui ne sont pas franchement des pays à imposition basse. Je ne vois pas beaucoup de corrélation entre IDH et fiscalité.

De plus si l'on suit la conclusion des deux chercheurs faudrait militer pour une flat tax à 28 % minimum, 33% maximum, ça me parait bien haut.

Posté
  condorcet a dit :
Dans le top 10 des IDH il y a France / Suede / PB / Norvege qui ne sont pas franchement des pays à imposition basse. Je ne vois pas beaucoup de corrélation entre IDH et fiscalité.

De plus si l'on suit la conclusion des deux chercheurs faudrait militer pour une flat tax à 28 % minimum, 33% maximum, ça me parait bien haut.

Taux de prélèvement global par rapport au PIB.

En France, on est à 55% du PIB en prélèvements obligatoires.

http://www.fondafip.org/c__v_lnum__Deja_parus.html,lart=108

Posté
  condorcet a dit :
Oui je sais, je faisais référence à des discussions sur l'imposition unique sous la forme d'une flat tax. A 22% on trouvait ça trop haut alors 28 % ….

la flat tax ca veut dire le méme taux pour le travail , le capital et la consommation , donc admettons 22 % sur le capital , 22 % sur le travail et 22 % sur la consommation , ca fait plus que 22 % du PIB

  • 2 months later...
Posté

Bump, je suis repassé dans la ville où la bibliothèque universitaire l'avait et elle était finalement ouverte.

Donc j'en ai profité pour numériser tout ça et vous le partager sur Scribd:

Le paradoxe de Montesquieu : De la corrélation entre l’importance des prélèvements obligatoires, le développement économique et social et le niveau de démocratie

http://www.scribd.com/doc/37612659/Le-Para…-de-Montesquieu

En prime il y avait un article sur le principe du consentement de l'impôt, assez intéressant aussi :

http://www.scribd.com/doc/37612929/Le-prin…ment-de-l-impot

Posté
  jamkan a dit :
la flat tax ca veut dire le méme taux pour le travail , le capital et la consommation , donc admettons 22 % sur le capital , 22 % sur le travail et 22 % sur la consommation , ca fait plus que 22 % du PIB

Pourquoi ? ça fait combien ?

Posté
  jamkan a dit :
la flat tax ca veut dire le méme taux pour le travail , le capital et la consommation , donc admettons 22 % sur le capital , 22 % sur le travail et 22 % sur la consommation , ca fait plus que 22 % du PIB

Ca veut dire quoi un taux sur le ‘travail’, un taux sur le ‘capital’ et un taux sur la ‘consommation’ ?

Une flat tax classique c’est sur les revenus des personnes, point, ta définition est tellement éloignée de l’usage qu’elle en pers tout sens.

Posté

La flat tax est un taux unique sur tout revenu qu'une personne gagne (par son travail ou par son capital), il n'y a pas d'autre imposition par exemple comme la TVA (enfin on peut considérer un montage TVA+Flat tax), mais la flat tax en elle même ne contient pas ça.

Les revenus des entreprises non plus, car ils ne sont taxés qu'au moment d'être distribués en dividendes, pas tant qu'ils sont dans les caisses de la société ou servent comme investissement

Posté
  condorcet a dit :
Oui je sais, je faisais référence à des discussions sur l'imposition unique sous la forme d'une flat tax. A 22% on trouvait ça trop haut alors 28 % ….

Et peut être que tout ceux qui ne veulent pas d'une flat tax à 28% ont tort. Comme ceux qui voudraient 90% d'état dans le PIB.

Posté

Cet article "scientifique" ne donne pas au lecteur le moyen d'évaluer son sérieux. Il pourrait tout aussi bien d'agir de baratin dogmatique déguisé en statistiques illusoirement sérieuses commentée de façon illusoirement brillante. Les graphiques sont balancés sans qu'on sache quels pays sont où, les gros pays et les petits pays ne sont pas différenciés, aucune comparaison historique détaillée n'est effectuée (avant / après la chute du mur de Berlin, avant/après la crise de 1929, etc.) même s'il est fait référence évanescente, etc.

Il existe 1001 autres explications que celle chouchoutée par les auteurs. On pourrait expliquer que les prélèvements obligatoires sont actuellment effectués en grande partie par crapulerie (des élus ET de nombreux électeurs) et ne sont tolérés par la population qu'en contrepartie (et au prétexte) d'une illusoire douceur des institutions. De façon duale, la liberté économique permet de porter une moindre attention à certaines imperfections naïves dans la gestion institutionnelle. Ou encore les dictatures ont en réalité un taux d'imposition bien plus fort que celui affiché par les apparences administratives parceque la mafia au pouvoir y rafle par la menace et la violence la majeure partie de la richesse sans avoir besoin d'appeler cela "impôt" ni de le faire budgéter par une administration officielle ou par un parlement. Etc.

L'article mentionne tout de même la théorie des choix publics, qui explique la dégénérescence fiscale par la crapulerie démocratique, mais l'article n'applique cela qu'à une tranche élevée de l'impôt.

Posté

Nous avons omis d'évoquer un élément essentiel : l'IDH est un indicateur promu à l'époque soviétique par les fonctionnaires et les communistes pour masquer l'indigence des pays socialistes en matière de PNB. Dans l'IDH on compte les années d'instruction publique mais pas les formations informelles ou continues. On y compte la durée de vie (*) mais pas son intensité ou sa joie. Etc. Au final, on y compte ce que l'administration a pour objectif de maximiser mais pas ce que les vrais gens ont vraiment envie de faire de leur vie. Aussi les pays de tradition socialisante optimisent l'IDH mais pas le PNB. Les pays de tradition libérale laissent la population optimiser ce qu'elle veut et souvent elle préfère un peu plus de PNB et un peu moin d'IDH que ce que les administrations voudraient. Avec un tel indice pas étonnant qu'il y ait une corrélation avec le taux d'imposition.

(*) Ou plus précisément ce que l'administration prétend qu'elle est. Par exemple les définitions varient concernant la comptabilisation des situations prénatales à problème.

  • 1 year later...
Posté

On arrive pas aux mêmes conclusions selon les critères retenus.

Comme mesure du libéralisme on peut par exemple prendre le poids de l'état ou des prélèvements obligatoires en % du PIB. Les indices de liberté économiques utilisent ces données mais elles sont pondérées par d'autres facteurs. Ainsi pour l'indice de la heritage foundation, poids de l'état et de l'imposition ne correspondent qu'à deux critères sur les 10 utilisés. Or, les pays les mieux classés à la moyenne des 10 critères se caractérisent par un poids de l'état supérieur à la moyenne.

Comme critère de succès de la politique menée on peut préférer la photographie (le PIB par habitant) ou le film par exemple le taux de croissance.

Si je compare le poids de l'état et la richesse économique actuelle, j'arriverais à la conclusion qu'un état important est source de développement économique car les pays les plus riches ont en moyenne des états plus lourds que la moyenne planétaire.

Si je compare le poids de l'état et le taux de croissance, j'arrive à des conclusions presque opposées : si on fait un historique des pays actuellement développé il y a une relation empirique inversée très nette entre le poids de l'état et la croissance. En revanche le phénomène est beaucoup moins visible, voire absent dans le tiers-monde (ou monde en développement actuellement).

Si je compare les indices de liberté économique à la richesse actuelle, j'en conclue que la liberté économique est favorable à la richesse des pays.

Si je la met en relation avec les taux de croissance également mais cela présente un caractère moins évident.

Posté

L'Indice de Développement Ultime, c'est la balance migratoire :

- combien de personnes partent du pays quantivativement, et qui en part qualitativement

- combien de personnes s'installent dans le pays, et qui sont-ils

Si on parle de la situation française, sans verser dans les clichés, on peut se dire en gros que :

- s'installent des immigrés de pays plus pauvres que la France, sans grande qualification, et des élites qui ne veulent pas rester dans leur pays (pas d'immigration de classe moyenne). S'installent aussi des retraités de pays européens du Nord pour profiter du climat du sud de notre pays, et accessoirement de ses infrastructures hospitalières.

- partent de France essentiellement les élites locales.

Bon, je caricature largement, c'est limite faux ce que j'écris, mais je pense que la piste que j'esquisse pourrait être plus intéressante à suivre que l'analyse d'indicateurs nécessairement imparfaits.

Comme l'a souligné xavdr, un indicateur est fait pour démontrer ce qu'on veut bien lui faire démontrer. J'ai déjà bâti des tableaux de bord basés sur des indicateurs, en sachant pertinemment qu'ils produiraient un résultat favorable.

Posté
  Le 12/12/2011 à 00:40, Chitah a dit :
J'ai déjà bâti des tableaux de bord basés sur des indicateurs, en sachant pertinemment qu'ils produiraient un résultat favorable.

C'est normal, c'est pour ça qu'on te paye :D

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