free jazz Posté 25 juillet 2010 Signaler Posté 25 juillet 2010 Nick de Cusa a dit : Comment on dit anachronisme pour les endroits*? Tu appliques une question à un endroit où elle n'a pas de sens, en tout cas pas le sens qu'elle a ici. Décontextualisation serait le terme adéquat. Mais ce n'est pas le cas, puisqu'il n'existe pas de formation des imams français. Par conséquent la plupart des cadres viennent d'une filière d'importation via le Maroc, le Maghreb, voire le Machrek. Souvent avec une formation minimale, quand il ne s'agit pas d'imams autoproclamés promouvant un islam rudimentaire fait de compétence artisanale, tirant leurs sources des réseaux internet ou des antennes satellitaires. Citation PS: en plus de ne pas démontrer une progression ou un changement. C'est normal, tu ne peux pas, tu n'as qu'un instant sous les yeux. Il t'en faudrait au moins deux. Sur ce point, il ne peut être question de démonstration, mais tout au plus d'observation et tu le sais pertinemment. Concernant la progression de cette tendance identitaire et anti-intellectuelle, je te renvoie aux analyses de l'érudit Tareq Oubrou, recteur de la mosquée de Bordeaux et représentant le plus sérieux du courant réformiste. Il ne nie pas ce mouvement dont il voit la cause dans une réaction victimaire excessive, mais souhaite le canaliser de façon intelligente en proposant un système normatif s'inspirant de divers éléments de la tradition. Citation Tareq Oubrou : "Les musulmans doivent adapter leurs pratiques à la société française"(…) Dans ce contexte, on constate une tentation de crispation et de repli identitaire, qui s'explique aussi par des raisons sociales : plus on est dans la marge, plus on est tenté de construire une religion bouclier contre la société et les institutions. Une nouvelle forme de piétisme se développe dans nos lieux de culte. Il faut canaliser ce mouvement, le modérer, mais non pas chercher à l'éradiquer. Même s'il est difficile de dialoguer avec ces groupes, qui ne sont pas armés théologiquement pour discuter au fond, il ne faut pas les agresser car cela les poussera à se radicaliser. Peut-être cette catégorie de jeunes est-elle le signe d'un certain échec de la communauté à préserver ses fidèles de ce type de religiosité. Comment faire admettre votre concept de "charia de minorité", qui défend la possibilité de se conformer à la loi islamique et aux valeurs républicaines, à ces nouveaux groupes qui prennent leurs avis religieux sur Internet ou en Arabie saoudite ? Je pars d'une réalité française laïque, qui met à l'épreuve toute une tradition, pour offrir aux musulmans un système normatif leur permettant de vivre leur islam et leur citoyenneté française. Seuls survivront spirituellement les musulmans qui savent modérer, adapter, et négocier leurs pratiques avec la réalité de la société française. Je n'ai pas d'emprise sur ceux qui ne veulent pas réfléchir à cela et ont décidé d'être contre la société, contre la France et même contre les musulmans qu'ils considèrent trop "light". (…) Les jeunes musulmans mettent en avant l'islamophobie dont les pratiquants seraient victimes, ce qui rendrait difficile leur vie en France. Qu'en pensez-vous ? Le racisme n'est pas une nouveauté, mais l'islamophobie présentée comme un fléau de notre société, je ne la vois pas. Je n'accepte pas cette position victimaire et cette posture de consommation de droits. C'est vrai que les jeunes de la deuxième génération sont enclins à quitter la France, pour l'Angleterre ou un pays musulman. En attendant, certains vivent leur religiosité avec douleur, à cause du climat médiatique et sociétal français, dans lequel la visibilité religieuse devient vite suspecte. Mais je leur dis que le diable est partout ! En outre, l'islamophobie est parfois développée par des musulmans eux-mêmes qui, par leur comportement et leur visibilité, peuvent faire peur à nos concitoyens non musulmans. http://anonym.to/?http://www.lemonde.fr/so…54356_3224.html
Nick de Cusa Posté 25 juillet 2010 Signaler Posté 25 juillet 2010 free jazz a dit : Décontextualisation serait le terme adéquat. Mais ce n'est pas le cas, puisqu'il n'existe pas de formation des imams français. Par conséquent la plupart des cadres viennent d'une filière d'importation via le Maroc, le Maghreb, voire le Machrek. Souvent avec une formation minimale, quand il ne s'agit pas d'imams autoproclamés promouvant un islam rudimentaire fait de compétence artisanale, tirant leurs sources des réseaux internet ou des antennes satellitaires. … Je ne te contredirai pas sur ce point mais c'est d'un problème de l'Islam en France que tu parles alors, pas de la situation de l'Islam à l'extrême occident du Dar Al Islam.
kolb Posté 25 juillet 2010 Signaler Posté 25 juillet 2010 L'avantage certain du personnage central de l'islam est que son existence est bien connue historiquement. Il a été souligné içi, (et cela me semble dommage de devoir prendre autant de précautions pour un sujet qui intéresse) que tout musulman n'est pas en train de se considérer un conquérant, ce qui bien sûr est une évidence et qu'on n'assiste pas à des 1109 chaque ans, ce qui est impossible vu les mesures prises après. Mahommed à plusieurs reprises a donné des ordres précis aux guerriers attaquants les cités: s'ils se convertissent laissez leur vies, sinon massacrez les tous etc. Il ressemble en cela à un personnage mythique à cette différence près que ses ennemis ne sont pas des dragons mais les idolatres, les athées, les hypocrites. Moi ce qui m'a impressioné le plus c'est les sourates concernant les exclusions: les bannis n'auront aucun appui, aucun abri ne leur sera accordé…des condamnations sans appel qui rappelle des harangues de certains mollahs. Il faut pas ensuite oublier que l'islam s'est implanté dans des tribus aussi dissemblables que les persans sophistiqués et les nomades turco-mongols et que pour cela il ne devait pas contenir des exigences morales absolues sinon des rites à respecter crédibles-prière, pélerinage, zakat.
Rincevent Posté 25 juillet 2010 Signaler Posté 25 juillet 2010 kolb a dit : L'avantage certain du personnage central de l'islam est que son existence est bien connue historiquement. Justement, pas si bien que ça. La tradition, qui est désormais fixée, rapporte un très grand nombre de choses sur lui, peut-être davantage que ce qu'un grand homme aurait pu faire dans sa vie… Mais de preuve historique de l'existence de Mahomet, il n'y en a guère (puisque la tradition n'est pas une preuve).
xavdr Posté 25 juillet 2010 Signaler Posté 25 juillet 2010 D'après mes lectures le wahabisme est plutôt un état dans l'état, contrebalançant le pouvoir des Saoud. Nombre de membres de la famille Saoud ont occasionnellement des pratiques non conformes (alcool, sexe, etc.) et ils le font de façon cachée pour éviter les foudre wahabites. Pour revenir au sujet principal je puis apporter un témoignage. celui d'un ami qui marié à une marocaine non religieuse a été contraint de se "convertir" à l'islam pour être sur que ses enfants ne seraient pas enlevés à son couple par les autorités lors de leurs voyages périodiques auprès de la belle famille. Selon la loi marocaine, tout droit tirée du coran, les enfants d'une musulmane ne sauraient être que musulmans et si le père n'est pas musulman alors un homme de sa famille peut lui prendre ses enfants (*). Exemple grotesque parmi d'autres. (*) L'histoire m'a été rapportée récemment par une connaissance commune. Pour être plus précis sur ces aspects juridiques j'attend de l'interroger personnellement.
kolb Posté 25 juillet 2010 Signaler Posté 25 juillet 2010 Ces quelques connaissances se basent largement sur les écrits de Mircea Eliade "Histoire des religions" ainsi que Bernard Lewis mais aussi le "Islamic Imperialism" de Karsh Efraim. Indirectement, la compréhension des idées ayant façonné notre catallaxie, aussi imparfaite soit elle, est plus difficile sans la magistrale distinction que Philippe Nemo fait entre les trois niveaux de libéralisme: http://www.contrepointphilosophique.ch/Phi…istianisme1.htm
Esperluette Posté 26 juillet 2010 Signaler Posté 26 juillet 2010 Nick de Cusa a dit : Mille sabords. Et tonnerre de Brest.
philippulus Posté 14 septembre 2010 Signaler Posté 14 septembre 2010 Plus de la moitié des salariés marocains (consultant le site internet de l'hebdomadaire La Vie Eco, un magazine élitiste) ne font plus le jeûne : http://www.lavieeco.com/resultat-sondage?al=0 Durant le mois de Ramadan, pensez-vous que votre productivité au travail : Je ne jeûne pas. 50.58 % - 1438 Votes Est nettement en baisse par rapport à la normale. 32.82 % - 933 Votes Reste la même. 9.57 % - 272 Votes Au contraire, je travaille mieux. 7.03 % - 200 Votes Toutefois dans les apparences, tout le monde prétend être musulman et jeûner, par respect des conventions, ou par crainte de réprimandes ? Dans un éditorial que j'ai lu récemment, un chroniqueur s'irrite du fait que beaucoup de personnes n'affichent plus un visage grimaçant et torturé durant cette période, mais sont plutôt de bonne humeur, signe qu'ils ne jeunent pas. Des chroniques de plus en plus nombreuses critiquent également le poids de la tradition et de la religion et son impact sur l'économie toute entière. Des voix réclament le passage à un état laïc. C'est un débat qui a encore quelques belles années devant lui, mais l'issue est inéluctable à mon sens, compte tenu du développement économique en cours.
Invité jabial Posté 14 septembre 2010 Signaler Posté 14 septembre 2010 Mais bien entendu. Il faut arrêter de croire que les arabes sont musulmans par essence. Les arabes et les maghrébins (berbères notamment) sont musulmans en Occident cent fois plus que dans leur pays d'origine, précisément par le même phénomène qui fait qu'il n'y a pas plus irlandais qu'un Irlandais américain. Un pote m'avait dit que "ramadan, dans mon pays, on appelle ça 'le mois où on se cache pour manger'". Je pense que la sécularisation de l'État est un bien, mais par contre je ne suis pas convaincu que l'abandon de la religion par la masse, même si elle en est inséparable, le soit. Il n'y a jamais de problème avec la génération qui découvre l'athéisme ; le problème c'est ce qui vient remplir le vide laissé par l'absence de religion chez leurs enfants.
neuneu2k Posté 14 septembre 2010 Signaler Posté 14 septembre 2010 jabial a dit : Il n'y a jamais de problème avec la génération qui découvre l'athéisme *kof* la révolution francaise *kof*
Invité jabial Posté 14 septembre 2010 Signaler Posté 14 septembre 2010 neuneu2k a dit : *kof* la révolution francaise *kof* Et ouais, c'était la deuxième génération sinon la troisième.
Chitah Posté 15 septembre 2010 Signaler Posté 15 septembre 2010 A ce que je vois, jour après jour s'allonge la liste des gens de la gueule desquels je me foutrais dans 50 ans en leur remettant sous les nez leurs élucubrations sur l'islam. Mais pour l'instant, personne encore pour détrôner le Number one de chez Number One.
Chitah Posté 15 septembre 2010 Signaler Posté 15 septembre 2010 xavdr a dit : La réalité du monde musulman religieux c'est depuis plusieurs décennies une montée en puissance des islamistes rejetant les traditions interprétatives du dernier millénaire pour ne plus conserver que les interprétations très rudes des compagnons de Mahomet. Cela se traduit concrètement par leur montée politique vers le pouvoir régalien et même leur présence au pouvoir régalien, leur dominance encore soft mais marquée dans le paysage islamique français avec l'UOIF, etc. Le wahabisme est ce qui se fait de pire mais il y a d'autres variantes salafistes tout aussi pénibles et les capitaux arabiques ne subventionnent pas seulement le wahabisme parmi elles. Tiens, vu que j'ai un spécialiste de l'islam sous la main : quand tu parles des "compagnons du prophète", tu penses aux muhajiroun ou aux Ansars? Ne pas connaître la différence entre les deux et parler de "compagnons du prophète" revient à peu près au même que de parler de "la politique française" sans connaître la différence entre la droite et la gauche. Et je ne plaisante pas, c'est pas pour se la raconter : la différence entre les deux est absolument capitale. Et par ailleurs explique énormément de choses.
Invité jabial Posté 15 septembre 2010 Signaler Posté 15 septembre 2010 Chitah a dit : Tiens, vu que j'ai un spécialiste de l'islam sous la main : quand tu parles des "compagnons du prophète", tu penses aux muhajiroun ou aux Ansars? Ne pas connaître la différence entre les deux et parler de "compagnons du prophète" revient à peu près au même que de parler de "la politique française" sans connaître la différence entre la droite et la gauche.Et je ne plaisante pas, c'est pas pour se la raconter : la différence entre les deux est absolument capitale. Et par ailleurs explique énormément de choses. Il y a des islamophobes qui connaissent la différence… mais l'interprètent à leur façon : (badurl) http://inthenameofallah.org/Ansar%20&%20Muhajiroun.html (badurl)
Drake Posté 15 septembre 2010 Signaler Posté 15 septembre 2010 Citation des compagnons de Mahomet By the way, je ne connais pas grand chose à l'islam, mais je sais que Mohammed n'était pas turc.
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