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L'exposition « Our Body » est illégale


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Posté
Il faudra franchir les frontières françaises pour visiter la très controversée exposition «Our Body». Jeudi, la Cour de cassation a estimé que l'exhibition de cadavres humains à des fins commerciales était indécente, et à ce titre illégale (voir encadré). Elle a donc décidé de confirmer l'interdiction de l'exposition anatomique «Our Body, à corps ouvert».

L’exposition avait déjà fait l’objet d’une interdiction en avril 2009 suite à la plainte déposée par les associations Ensemble contre la peine de mort (ECPM) et Solidarité Chine. Les corps du litige sont 17 cadavres de Chinois, hommes et femmes, présentés entiers ou disséqués. Ils sont préservés par plastination, une technique qui consiste à remplacer les liquides organiques par du silicone.

«L'espace assigné par la loi au cadavre est celui du cimetière», avait alors estimé le juge Louis-Marie Raingeard. Quant à «la commercialisation des corps par leur exposition», elle «porte une atteinte manifeste au respect qui leur est dû». Une décision inédite puisque l’exposition avait déjà été présentée à l'étranger, ainsi qu'à Lyon et à Marseille. L’interdiction avait ensuite été confirmée en appel. La Cour de cassation était donc le dernier recours possible pour la société Encore Events, organisatrice de l'exposition. Celle-ci vient donc d’enterrer définitivement «Our body».

http://www.20minutes.fr/article/597912/culture-s

Peut-on considérer un cadavre comme une victime ?

Posté
Peut-on considérer un cadavre comme une victime ?

Sans aucun doute, si les dernières volontés concernant sa dépouille ne sont pas respectées.

En l'absence d'expression de ses volontés, il me semble naturel de respecter l'usage.

Reste les cas rares où les dernières volontés ne respectent pas l'usage et peuvent heurter le sens commun, cas que l'on peut discuter.

Posté
Bravo.

qu’en l’espèce, pour déterminer si les corps exposés avaient été traités avec respect, dignité et décence, la cour d’appel a recherché s’ils avaient une origine licite et, plus particulièrement, si les personnes intéressées avaient donné leur consentement de leur vivant à l’utilisation de leurs cadavres

qu’enfin celui qui réclame l’exécution d’une obligation doit la prouver ; qu’en l’espèce, en ayant affirmé qu’il appartenait à la société Encore Events, défenderesse à l’instance en référé, de rapporter la preuve de l’origine licite et non frauduleuse des corps litigieux et de l’existence de consentements autorisés, la cour d’appel a inversé la charge de la preuve et a violé, de ce fait, l’article 1315 du code civil ;

Effectivement ce motif est tout à fait satisfaisant. On ne sait d'où viennent les corps et la société n'est pas capable de prouver que l'utilisation des corps s'est faite avec l'approbation des personnes de leur vivant.

Sans aucun doute, si les dernières volontés concernant sa dépouille ne sont pas respectées.

En l'absence d'expression de ses volontés, il me semble naturel de respecter l'usage.

Reste les cas rares où les dernières volontés ne respectent pas l'usage et peuvent heurter le sens commun, cas que l'on peut discuter.

L'absence d'expression des volontés signifie implicitement que la personne veut que son corps soit enterré comme tout le monde et point final.

Posté

Enfin, si personne n'a réclamé les corps, c'est que personne n'en veut. Non, un cadavre ne peut pas être une victime, même si on peut considérer ce qu'on veut. Ce n'est plus un être humain, c'est des cellules mortes, comme des cheveux.

Posté
Enfin, si personne n'a réclamé les corps, c'est que personne n'en veut. Non, un cadavre ne peut pas être une victime, même si on peut considérer ce qu'on veut. Ce n'est plus un être humain, c'est des cellules mortes, comme des cheveux.

Tu enterres tes cheveux ?

Posté
http://www.20minutes.fr/article/597912/culture-s

Peut-on considérer un cadavre comme une victime ?

C'est pas le problème.

Bravo.

+1

qu’en l’espèce, pour déterminer si les corps exposés avaient été traités avec respect, dignité et décence, la cour d’appel a recherché s’ils avaient une origine licite et, plus particulièrement, si les personnes intéressées avaient donné leur consentement de leur vivant à l’utilisation de leurs cadavres

qu’enfin celui qui réclame l’exécution d’une obligation doit la prouver ; qu’en l’espèce, en ayant affirmé qu’il appartenait à la société Encore Events, défenderesse à l’instance en référé, de rapporter la preuve de l’origine licite et non frauduleuse des corps litigieux et de l’existence de consentements autorisés, la cour d’appel a inversé la charge de la preuve et a violé, de ce fait, l’article 1315 du code civil ;

Effectivement ce motif est tout à fait satisfaisant. On ne sait d'où viennent les corps et la société n'est pas capable de prouver que l'utilisation des corps s'est faite avec l'approbation des personnes de leur vivant.

L'absence d'expression des volontés signifie implicitement que la personne veut que son corps soit enterré comme tout le monde et point final.

Tu commets un contre-sens. Et ce qu'il fallait citer c'est ça :

Mais attendu qu’aux termes de l’article 16-1-1, alinéa 2, du code civil, les restes des personnes décédées doivent être traités avec respect, dignité et décence; que l’exposition de cadavres à des fins commerciales méconnaît cette exigence ;

Qu’ayant constaté, par motifs adoptés non critiqués, que l’exposition litigieuse poursuivait de telles fins, les juges du second degré n’ont fait qu’user des pouvoirs qu’ils tiennent de l’article 16-2 du code civil en interdisant la poursuite de celle ci ; que le moyen n’est pas fondé ;

Invité jabial
Posté
Tu commets un contre-sens.

Pourquoi ? C'est bien ce qui m'a fiat écrire "bravo". Pas de consentement, pas d'exposition. Il serait quand même très fort d'opposer une dignité abstraite à celle dont est seul juge le premier intéressé, le type qui a eu pour corps le cadavre. Cette association s'est comportée en pilleur de tombes en allant chercher des corps de condamnés ; ce qui lui arrive est bien mérité.

Posté
Et un nanarcap, c'est un tas de cellules mortes vivantes ? devil.gif

Oui

Tu enterres tes cheveux ?

Non

Pas de consentement, pas d'exposition. Il serait quand même très fort d'opposer une dignité abstraite à celle dont est seul juge le premier intéressé, le type qui a eu pour corps le cadavre. Cette association s'est comportée en pilleur de tombes en allant chercher des corps de condamnés ; ce qui lui arrive est bien mérité.

Ce qui importe, c'est le consentement de à qui appartient le corps, donc les héritiers. Si ceux-ci n'en ont pas voulu, il n'y a aucun problème à le donner à qui en veut. Il faut se demander si les héritiers ont vraiment refusés le corps ou si un gouvernement les as volés.

Invité jabial
Posté

L'héritage n'est pas automatique. Les descendants n'ont pas automatiquement droit à ce qui appartient à l'ascendant à sa mort. Il est d'usage de léguer ses biens à ses descendants, mais le pouvoir de léguer appartient pleinement à celui qui détient la propriété à léguer. Il est donc absurde de déclarer qu'on pourrait faire n'importe quoi avec un corps. Comme toute propriété du défunt, il doit être dévolu selon les dispositions du testament, et en leur absence, les usages permettent de les présumer.

Posté

mais si l'ame c'est 50% de la personne, alors il est socialistement normal de remettre les 50% restant a l'état quand on meurt, a savoir le corps.

avec lequel les expositions de plastinophiles ne sont qu'un début, puisqu'un jour ils seront partie intégrantes d'installations d'art moderne rutilantes et mobiles a base de crottes thermomoulées en symbiose avec le corps plastiné de papy habillé en lady gaga que l'on viendra admirer en buvant une petite coupe de champ

Posté
L'héritage n'est pas automatique. Les descendants n'ont pas automatiquement droit à ce qui appartient à l'ascendant à sa mort. Il est d'usage de léguer ses biens à ses descendants, mais le pouvoir de léguer appartient pleinement à celui qui détient la propriété à léguer. Il est donc absurde de déclarer qu'on pourrait faire n'importe quoi avec un corps. Comme toute propriété du défunt, il doit être dévolu selon les dispositions du testament, et en leur absence, les usages permettent de les présumer.

Évidemment que si le corps est donné à quelqu'un d'autre c'est cette autre qui s'en occupe. Mais je présume qu'il est d'usage de laisser l'héritage aux descendants si aucun testament ne peut être retracé, ce sur quoi je peux me tromper. Si ceux-ci refusent le corps, personne n'ayant l'obligation de s'en occuper, quiconque souhaite en faire ce qu'il souhaite doit pouvoir le faire, indépendamment de la volonté du défunt. D'ailleurs, je ne vois pas d'alternatives. On ne peut pas forcer la famille à payer pour l'enterrement. Sinon on peut l'enterrer à partir des possessions qu'il avait avant de mourir, mais sans testament le précisant je ne ferais rien de tel. D'autant plus que dans le cas qui nous occupe les morts ne possédaient sans doute plus grand chose, et qu'il faut bien que quelqu'un se donne la peine d'organiser l'enterrement. À qui reviendrait cette tâche, si personne n'en veux? Et à qui le tort est-il fait, s'il en est autrement?

Un peut faire un parallèle à une autre situation où on ne retrouve pas de propriétaire. Quant on trouve une cent dans la rue, l'usage est de la lancée derrière et de faire un vœux. Moi, je la garde toujours. Pourquoi me reprocher de ne pas l'avoir lancée derrière, où elle ne serait pas utile?

Posté
Mais je présume qu'il est d'usage de laisser l'héritage aux descendants si aucun testament ne peut être retracé, ce sur quoi je peux me tromper. Si ceux-ci refusent le corps, personne n'ayant l'obligation de s'en occuper, quiconque souhaite en faire ce qu'il souhaite doit pouvoir le faire, indépendamment de la volonté du défunt.

Dis donc, si l'usage suffit a dire que l'héritage va aux descendants, pourquoi l'usage ne suffirait pas a dire que le corps s'enterre, et que ce sont les descendants qui payent l'enterrement ?

Posté
Évidemment que si le corps est donné à quelqu'un d'autre c'est cette autre qui s'en occupe. Mais je présume qu'il est d'usage de laisser l'héritage aux descendants si aucun testament ne peut être retracé, ce sur quoi je peux me tromper. Si ceux-ci refusent le corps, personne n'ayant l'obligation de s'en occuper, quiconque souhaite en faire ce qu'il souhaite doit pouvoir le faire, indépendamment de la volonté du défunt. D'ailleurs, je ne vois pas d'alternatives. On ne peut pas forcer la famille à payer pour l'enterrement. Sinon on peut l'enterrer à partir des possessions qu'il avait avant de mourir, mais sans testament le précisant je ne ferais rien de tel. D'autant plus que dans le cas qui nous occupe les morts ne possédaient sans doute plus grand chose, et qu'il faut bien que quelqu'un se donne la peine d'organiser l'enterrement. À qui reviendrait cette tâche, si personne n'en veux? Et à qui le tort est-il fait, s'il en est autrement?

Un peut faire un parallèle à une autre situation où on ne retrouve pas de propriétaire. Quant on trouve une cent dans la rue, l'usage est de la lancée derrière et de faire un vœux. Moi, je la garde toujours. Pourquoi me reprocher de ne pas l'avoir lancée derrière, où elle ne serait pas utile?

Ce qui compte ce sont les dernières volontés de la personne avant de mourir. Le corp du défunt ne devient pas subitement la propriété des ayant-droit. S'il y a absence de volonté et souvent il n'y en a pas, on peut présumer que la personne voulait être enterré comme il est d'usage. L'histoire de dignité toussa par contre ça me parait un peu fouilli comme excuse.

Posté

Pour ce que j'en vois, le problème pour la cour de cassation ne réside pas dans la provenance des cadavres mais dans le fait que les organisateurs touchent du pognon et que ce pognon "salirait" lesdits cadavres. Je suis allé voir cette expo et elle n'a absolument rien de dégradant, les cadavres n'étant pas placés dans des positions ni un environnement irrespectueux. On est donc clairement confronté à un parti pris idéologique dénué du moindre fondement rationnel. Je rappelle au passage que l'Église catholique expose elle aussi des cadavres et place des bougies à vendre et des troncs juste à côté de ceux-ci, sans même parler des milliers de reliques sur le marché.

Bernadette Soubirous (Nevers)

bernadette_soubirous.jpg

Jean-Marie Vianney (Ars)

Jean-Marie_Vianney.jpg

Catherine Labouré (Paris)

Chasse_de_Ste_Catherine.jpg

Posté
Pour ce que j'en vois, le problème pour la cour de cassation ne réside pas dans la provenance des cadavres mais dans le fait que les organisateurs touchent du pognon et que ce pognon "salirait" lesdits cadavres. Je suis allé voir cette expo et elle n'a absolument rien de dégradant, les cadavres n'étant pas placés dans des positions ni un environnement irrespectueux. On est donc clairement confronté à un parti pris idéologique dénué du moindre fondement rationnel. Je rappelle au passage que l'Église catholique expose elle aussi des cadavres et place des bougies à vendre et des troncs juste à côté de ceux-ci, sans même parler des milliers de reliques sur le marché.

En relisant bien l'arrêté, j'ai l'impression effectivement que la cour de cassation se sert bien du prétexte de la dignité du corps humain et qu'on ne peut pas faire de l'argent avec. Ceci étant ils appliquent la loi, toute bête qu'elle est.

Invité jabial
Posté
La propriété du corps, ça n'existe pas. Sauf en Nanarcaplandie, of course.

On s'en contrefiche, ce n'est pas le sujet du tout. Une tombe est bien une chose, et on ne peut pas faire n'importe quoi avec, exactement pour la même raison : la volonté du défunt doit être respectée.

Pour ce que j'en vois, le problème pour la cour de cassation ne réside pas dans la provenance des cadavres mais dans le fait que les organisateurs touchent du pognon et que ce pognon "salirait" lesdits cadavres.

Je n'ai rien compris de tel dans cet arrêt. Ils choisissent une raison légale simple et claire, mais le jugement d'appel qui est confirmé ne se base pas sur ce simple principe. Il y a bien ici un problème de consentement.

Posté

Si on suit logiquement la loi ou le respect du consentement, on doit fermer le Louvres et remettres les momies dans leurs tombeaux respectifs en Egypte.

J'attends de voir ca avec impatience.

Posté
Si on suit logiquement la loi ou le respect du consentement, on doit fermer le Louvres et remettres les momies dans leurs tombeaux respectifs en Egypte.

J'attends de voir ca avec impatience.

+1 :icon_up:

Et pour développer : le monde appartient aux vivants ; pas aux morts. Et ce qui est important, ce n'est pas le consentement des morts quand ils étaient vivants, mais le consentement de la famille du mort maintenant.

Posté
+1 :icon_up:

Et pour développer : le monde appartient aux vivants ; pas aux morts. Et ce qui est important, ce n'est pas le consentement des morts quand ils étaient vivants, mais le consentement de la famille du mort maintenant.

Les morts n'en ont probablement plus rien a faire de toute facon. Meme s'ils avaient eu de leur vivant quelques desirs pour la devenir de leur depouille, a mon avis ca leur parait bien futile maintenant. Que vont devenir les atomes d'hydrogene et de carbone qui me servaient de corps ? Oh mon Dieu, que je suis preoccupe.

Posté
Si on suit logiquement la loi ou le respect du consentement, on doit fermer le Louvres et remettres les momies dans leurs tombeaux respectifs en Egypte.

J'attends de voir ca avec impatience.

Le passage du temps a un effet juridique, ce n’est pas la même chose d’exposer avec respect un mort d’il y a plusieurs siècles que d’exposer un mort ‘frais’.

Je n’ai pas vu l’exposition donc je ne peux me baser que sur l’idée floue que je m’en fait, mais j’ai la nette impression que le respect des morts était une composante majeure du problème, pas uniquement la présence de leurs corps.

Une expo de photos de camps d’extermination nazi dans un contexte festif et joyeux, avec des gros LOL taggués en rouge sur les photos ne toucherai au corps de personne, et pourtant, il y aurai bien un problème…

Posté
Le passage du temps a un effet juridique, ce n’est pas la même chose d’exposer avec respect un mort d’il y a plusieurs siècles que d’exposer un mort ‘frais’.

Pour le mort, le passage du temps, je crains que cela soit le cadet de ses soucis.

Je vois cette expo comme un cours de biologie interessant, je l'ai vu il y a un bail.

Qu'ils commencent a respecter le constentement des vivants, on s'occupera du suppose consentement et respect des morts apres.

Je veux offrir mon corps a la science-fiction. :icon_up:

Si une famille proche (parce que bon, dire que c'est mon parent sur 13 generations ..) se plaint pour l'exposition, qu'ils leur remettent la depouille. Il y en a bien que ca ne derange pas, et ca permettrai de ne pas interdire une expo de ce genre.

Mais sur cette histoire, le truc illegal, c'est de gagner de l'argent. C'est surtout ca le crime morale dans notre pays.

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