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Encadrement de l'État ou politique économique ?


Lord P.

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Bonjour tout le monde,

Je suis tombé récemment sur un article instructif de contrepoints.org : http://www.contrepoints.org/2011/01/13/109…ic-freedom-2011

Mon sujet concerne cet article. J'ai eu une discussion sur un autre forum, qui a porté notamment sur rôle qui est assigné par l'Etat par l'auteur de cet article (Lucilio). Les extraits en question sont ceux-ci :

Malgré le contretemps représenté par la dernière crise, la confiance dans la liberté comme force morale et libératrice semble donc renaître (…)

Partout dans le monde, les gens réclament à leurs dirigeants d’appuyer et de maintenir les conditions économiques qui offrent la meilleure chance de croissance économique et de création de richesse, comme, par exemple, la possibilité de pouvoir choisir librement son travail, de lancer une entreprise, d’accéder facilement au crédit ou d’employer une carte de banque, depuis l’achat d’une maison au choix libre d’un service de santé, d’être soumis à des impôts justes et à des tribunaux impartiaux (…)

…il ne faut jamais oublier que les privilèges spéciaux concédés à quelques-uns se traduisent pour la majorité de la population par de plus grandes difficultés pour travailler, épargner, investir ou consommer, bref, par moins de prospérité.

Une personne avec qui j'ai discuté de cet article (un socialiste) semble voir une contradiction entre ces passages et le libéralisme, parce que ces passages appellent clairement à "l'ingérence" de l'État, parce que les vœux qu'ils énumèrent ne sont possible que grâce à son concours.

Il est pourtant clair que selon de nombreux libéraux, qui ne sont pas anarchistes ou même minarchistes, l'intervention de l'Etat dans l'économie est souhaitable et nullement en contradiction avec le libéralisme, selon la compréhension que ce type de libéraux donnent à ce terme.

Dans les passages ci-dessus, il me semble qu'il est fait mention du rôle de l'État pour encadrer l'économie de marché et non pas pour interférer dans les prix, par exemple. Il y a une différence entre encadrement, et interférence. Ce qui n'est nullement incompatible avec le libéralisme puisqu'il n'y a pas que des anarchistes chez les libéraux.

Mon interlocuteur m'a cependant fait remarquer que dans les passages ci-dessus, l'encadrement réel d'un Etat passe par une définition de la politique économique : choix des objectifs et des instruments. Il ne s'agit pas en fait d'un simple encadrement politique, surtout dans les pays où la demande est indexée sur le niveau de productivité, ce qui est notamment le cas de certains pays de l'OCDE.

Quel sens, donc, donner à ces passages ? Le mieux serait d'avoir la réponse directe de son auteur, Lucilio. :icon_up:

Merci pour vos réponses,

Lord P.

PS : Si ce sujet colle à un autre topic, la modération peut bien sûr le déplacer. Je n'ai pas trouvé de sujets appropriés.

Posté
Quel sens, donc, donner à ces passages ?

Que la meilleure politique que doit avoir un État en matière économique, c'est d'en avoir aucune. Ou la plus rikiki possible : simplification administrative maximale et désengagement étatique, diminution et simplification des impôts, etc. Pour le reste, que l'État se concentre (et se limite) sur ses fonctions régaliennes (justice efficace, par exemple). L'encadrement réclamé n'est autre que celui de l'État de droit classique. Les chiffres sont assez clairs : les pays où les gouvernements interfèrent le moins dans l'économie et qui, par contre, veillent à maintenir un environnement légal et juridique performant et juste, sont les plus prospères et les plus équitables.

Posté
Que la meilleure politique que doit avoir un État en matière économique, c'est d'en avoir aucune. Ou la plus rikiki possible : simplification administrative maximale et désengagement étatique, diminution et simplification des impôts, etc. Pour le reste, que l'État se concentre (et se limite) sur ses fonctions régaliennes (justice efficace, par exemple). L'encadrement réclamé n'est autre que celui de l'État de droit classique.

Merci beaucoup, Lucilio. :icon_up:

C'est bien ce qu'il me semblait à moi aussi !

Posté

L'état socialiste, c'est le Dieu des théistes, qui intervient dans le cours de l'histoire pour opérer des miracles et autres rafistolages incessants, selon les circonstances.

L'état libéral, c'est le Dieu des déistes, qui défini les lois de l'Univers, éventuellement les conditions initiales, puis laisse tourner la machine sans interférer.

:icon_up:

Posté
Il est pourtant clair que selon de nombreux libéraux, qui ne sont pas anarchistes ou même minarchistes, l'intervention de l'Etat dans l'économie est souhaitable et nullement en contradiction avec le libéralisme, selon la compréhension que ce type de libéraux donnent à ce terme.

Pour la plupart des libéraux classiques, elle n'est pas souhaitable : elle est toutefois inévitable, et doit être minimisée.

Posté

Exact. Si je ne m'abuse, ceux qui sont pour une intervention limitée de l'État dans l'économie, ce sont les néoclassiques.

Posté
Exact. Si je ne m'abuse, ceux qui sont pour une intervention limitée de l'État dans l'économie, ce sont les néoclassiques.

Et encore. Friedman était pour une gestion minimaliste de la monnaie à défaut d'étalon métallique, qui était sa solution de premier choix. De même, il n'était favorable au chèque-éducation que parce qu'il fallait bien gérer l'existant étatique dans le domaine de l'éducation.

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