Citronne Posté 8 avril 2011 Signaler Posté 8 avril 2011 Je m'étonne de n'avoir vu cet article du monde publié ici o_O… Le tronçonneur du budgetS'ils n'ont pas de candidat, les républicains ont des jeunes loups. Prenez Paul Ryan, le nouveau héros de la bataille du budget. Il a les oreilles un peu décollées, un air de Dany Boon faussement niais. Mais derrière le regard clair, il ne craint pas de manier la tronçonneuse. Paul Ryan taille tout ce qui dépasse. Les retraites, les aides sociales, les subventions agricoles. Mardi 5 avril, quand il a présenté le projet de budget du parti républicain pour 2012, la classe politico-médiatique s'est arrêtée de respirer. "Personne n'avait anticipé un plan aussi radical", a témoigné un commentateur. "Est-ce que ce n'est pas un peu kamikaze ?", a interrogé un reporter. L'intéressé en est convenu bien volontiers. "Ce n'est pas un budget, a-t-il répondu. C'est une cause." Paul Ryan a développé une réputation de crâne d'oeuf et même Barack Obama a l'air de le considérer comme un quasi-alter ego en technocratie budgétaire. A 41 ans, il est le président de la commission des affaires budgétaires de la Chambre des représentants, ce qui n'est pas un mince exploit quand on sait que les présidences s'acquièrent à la force de l'ancienneté. Tout autant que celui du président, son projet de budget va être la référence du débat national qui s'engage (le Congrès a l'initiative des lois). Paul Ryan a un look de jeune premier et le cheveu presque gominé. Il réussit à avoir l'air antisystème alors qu'il est arrivé en 1998 à la Chambre. Il en appelle aux jeunes qui sont "des libertariens par nature" en espérant qu'ils vont l'aider à relever le défi du financement des retraites. En même temps que son budget, Paul Ryan a diffusé une vidéo choc, façon Al Gore, sur la catastrophe budgétaire qui attend l'Amérique. On y voit un Paul Ryan tout petit à côté de graphiques affolants. Il est écrasé par la dette (14 000 milliards de dollars, soit environ 10 000 milliards d'euros), mais il est en manches de chemise et s'attaque vaillamment au déficit. "J'adore les présentations PowerPoints", a-t-il confié au New York Times. Dans sa circonscription du Wisconsin, il montre des images d'émeutes en Grèce. Suit l'angoissante question : "Allons-nous attendre d'en arriver là" ? Paul Ryan a étudié l'économie à l'université de Miami, dans l'Ohio, où officiaient des disciples de l'Autrichien von Hayek. Il voulait devenir économiste mais il avait peur que ses rapports finissent sur les étagères des bibliothèques universitaires (c'était avant les blogs). Après un premier emploi dans l'entreprise de terrassement fondée par son arrière-grand-père, il a bifurqué vers la politique. Il est élu d'une circonscription qui a voté pour Obama en 2008. Il n'est pas impressionné par la bagarre que se livrent démocrates et républicains depuis des semaines sur le budget 2011 (celui qui aurait dû être voté en octobre, mais les élus de la nation ont pris quelque retard). Alors que la température a subitement monté à Washington et qu'il est question de fermeture du gouvernement fédéral s'il n'y a pas d'accord avant le 8 avril, Ryan a l'air de trouver que le jeu n'en vaut pas la chandelle. Les deux partis se battent autour de 33 milliards de dollars de coupes budgétaires, quand lui jongle avec les "trillions" (1 trillion = 1 000 milliards). Ses amis veulent tailler les subventions à la radio publique NPR et au planning familial quand il fait du lourd : suppression de l'assurance-maladie pour les plus de 65 ans (remplacée par une allocation annuelle permettant d'acheter une police d'assurance sur le marché privé), plafonnement de l'aide pour les plus pauvres, réductions dans les crédits pour les transports, l'énergie, les pensions des anciens combattants ; réduction de 10 % du nombre de fonctionnaires… Au total, Paul Ryan prévoit 6 trillions de coupes budgétaires en dix ans. Il réduit même les impôts… notamment pour les revenus les plus élevés : le taux maximal passerait de 35 % à 25 %. Comme la plupart des républicains, il est persuadé que baisser les impôts crée des emplois. "Je crois en l'approche du libre marché pour apporter la prospérité à ceux qui n'en bénéficient pas", dit-il. L'establishment républicain a eu un peu peur de ses excès l'an dernier, en période électorale, et le parti a préféré ne pas adopter sa "Feuille de route pour le futur", un programme de privatisation partielle de la sécurité sociale. A ceux qui pensent que son programme fait le jeu de Barack Obama, il répond qu'il n'en a cure : si les démocrates en font "une arme politique à utiliser contre nous, honte à eux". Les néoconservateurs ont salué ce "courage" politique. "C'est la réforme budgétaire la plus courageuse qu'aucun d'entre nous ait jamais vue", a écrit David Brooks dans le New York Times. Le "courage" du congressman a aussi été salué à gauche, quoique sur un mode plus ironique. "C'est vrai qu'il faut un sacré courage pour proposer d'arnaquer 90 % de la population afin de donner des crédits d'impôt aux riches", a écrit le chroniqueur Matt Yglesias. Discrètement, les démocrates rappellent aussi que, quand Bill Clinton a laissé la place à George Bush, le budget était équilibré. Mais les "faucons du déficit" estiment avoir trouvé leur homme. Il n'est pas candidat, mais sait-on jamais. Ils rêvent déjà d'un duel Ryan-Obama. Le tronçonneur de budget
Kevinz Posté 8 avril 2011 Signaler Posté 8 avril 2011 Neocon, keynésien, socialiste… http://wi.rlc.org/2010/08/paul-ryans-record/
neuneu2k Posté 8 avril 2011 Signaler Posté 8 avril 2011 Neocon…http://wi.rlc.org/2010/08/paul-ryans-record/ Neocon, c'est vite dit, mais ce n'est clairement pas un ennemi de la dépense publique a outrance et des programmes constructivistes, vu son passif, ça c'est certain….
Tremendo Posté 10 avril 2011 Signaler Posté 10 avril 2011 En tout cas, en se faisant passer pour le libertarien de service, c'est clairement un escroc.
Arturus Posté 10 avril 2011 Signaler Posté 10 avril 2011 En tout cas, en se faisant passer pour le libertarien de service, c'est clairement un escroc. C'est clair. Il parle juste de réduction des dépenses, mais à mon avis c'est le genre de mecs qui, une fois au pouvoir, les multiplie.
artemis Posté 10 avril 2011 Signaler Posté 10 avril 2011 En parlant de républicain, il y en a un qui me fait bien marrer en ce moment…
Rincevent Posté 10 avril 2011 Signaler Posté 10 avril 2011 En parlant de républicain, il y en a un qui me fait bien marrer en ce moment… Il est arrivé quatrième, avec 14 % des voix. Pas mal, pour un débutant complet.
Bastiat Posté 10 avril 2011 Signaler Posté 10 avril 2011 Alors que la température a subitement monté à Washington et qu'il est question de fermeture du gouvernement fédéral s'il n'y a pas d'accord avant le 8 avril, Ryan a l'air de trouver que le jeu n'en vaut pas la chandelle. ça leur fera un gouvernement au lieu de deux, il n'y a pas de quoi être terrifié.
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