James V Posté 25 avril 2011 Signaler Posté 25 avril 2011 +1 Ceci dit il y a une continuité entre monnaie et crédit, surtout avec les monnaies FIAT qui nous sont contemporaines. A l'époque de la jeunesse de Jean Baptiste Say, la monnaie c'est encore l'or, un matériau dont la production coute à peu près aussi cher que la valeur vénale. Vient alors la création de la banque de France par Napoléon Bonaparte pour financer ses campagnes militaires et l'opposition entre Say et Bonaparte sur la liberté économique, notamment le libre échange. Accordé, il y a de nos jours une continuité entre crédit et monnaie. Mais la Loi de Say décrit le fonctionnement d'une économie non entravée. Or, de nos jours, nous sommes loin d'un système monétaire non entravé. L'argument que j'évoque pour écarter l'angoisse malthusienne est cependant autre : les prix des biens (et services) s'ajustent. De ce fait il ne saurait y avoir de surproduction structurelle globale de biens désirés dans un marché libre et fluide. Ainsi, un gain de productivité (e.g. progrès technologique) dans un domaine augmente le pouvoir d'achat de tous donc facilite globalement l'écoulement des biens non concurrents de ce domaine (écoulement qui aurait pu être freiné justement par un défaut de pouvoir d'achat). C'est la loi de Say. Là, tu prêtes le flan aux critiques. Car quid d'une situation où les prix justement ne s'ajustent pas automatiquement ? Or, il y a de bonnes raisons de penser que les ajustements ne sont pas automatiques, comme le fait remarquer Alliterator dans son premier post. Déjà, il peut y avoir une illusion monétaire à court terme, de sorte qu’une augmentation de la demande de monnaie peut-être interprétée par les entrepreneurs comme un signal pour diminuer la production plutôt que comme un signal pour modifier les prix. Supposer l’ajustement automatique des prix à court terme c’est supposer une rationalité inexistante dans le monde réel. Et même si l’information se diffusait parfaitement, ce qui est improbable, il y aurait toujours un problème de « free riding » de la part des entrepreneurs des industries dont la demande baisse : aucun n’aurait intérêt à baisser ses prix en premier, préférant attendre que les autres les baissent. Tout ça pour dire que la loi de Say, dans une économie de monnaie fiat contemporaine, permet l’existence de crises de surproduction ; ou de façon équivalente des courtes périodes de sous production de monnaie. George Selgin, par exemple, dit "I believe general gluts are possible, Say's Law notwithstanding, so long as by general gluts one means pertaning to goods in general and not pertaning to both goods and money." Ceci dit, je crois qu'un système monétaire, s'il n'est pas trop centralisé, contient des mécanismes qui permettent d'adoucir ce processus d'ajustement en augmentant le stock nominal de monnaie lorsque la demande de monnaie se fait pressante. Mais c'est un second best, par rapport à une situation où la monnaie serait une marchandise, comme une brosse à dent ou une cuillère, plutôt qu'un actif financier. @ Alliterator : Je crois que c'est ce dernier point qui est susceptible de t'intéresser. Certains théoriciens de l'équilibre monétaire disent que les crises de surproduction sont possibles malgré la loi de Say, mais qu'un système d'émission concurrentielle de monnaie permet d'éviter ces crises en ajustant à court terme l'offre de monnaie à la demande de façon à maintenir constant MV dans l'équation des échanges MV=PY. Si cet argument est fondé, alors c'est une vraie munition intellectuelle contre le keynésianisme. Je te conseille de jeter un coup d'oeil à ce livre.
Invité jabial Posté 25 avril 2011 Signaler Posté 25 avril 2011 L'économie parfaitement non entravée n'existe pas plus que la concurrence pure et parfaite, mais ce qui est à la fois merveilleux pour nous et terrifiant pour les constructivistes, c'est que les lois de l'économie sont comme les lois de la physique : elles s'appliquent quelques soient les circonstances. L'économie est une science, quoi qu'on en dise, et ses principes de base ne souffrent pas la discussion — du moins, pas entre gens sérieux. Je ne nie absolument pas que l'application des prévisions fondées sur les lois de l'économie doit prendre en compte les conséquences de l'intervention étatique. Ce que je rappelle, c'est que l'intervention étatique ne peut fonctionner qu'en ce qu'elle respecte elle-même ces lois, et que son effet est prévisible au moins marginalement par celles-ci. L'Etat ne peut changer la règle du jeu qu'en apparence et précisément en l'utilisant. Tout écart d'avec la pente naturelle a un coût considérable. Allez, une métaphore, j'adore ça. Si tu construis un avion, tu n'annules pas la loi de la gravité : tu utilises tout un tas d'autres lois de la physique qui permettent d'obtenir une force inverse qui maintient ton aéronef en l'air. L'avion n'est pas une victoire sur la physique, mais un artefact permettant de l'exploiter au mieux, avec un coût, celui du carburant. Le jour où tu décides d'ignorer les lois de la physique et de rogner les ailes parce que c'est plus beau, l'avion perd de la portance. Si tu balances le carburant par dessus bord, dans les 30 secondes il tombe, parce qu'un gros porteur, ça ne plane pas.
xavdr Posté 25 avril 2011 Signaler Posté 25 avril 2011 +1 Les critiques malthusiennes et kennesiennes de la loi de Say sont plus fausses que vraies et, surtout, malgré la prétention attribuée à leurs auteurs, elles ne critiquent pas la loi en elle même mais visent à établir des cas particuliers où d'autres phénomènes se produisent conjointement (par exemple : des biens supplémentaires apparaissent MAIS sont nouvellement produits par des bourgeois thésaurisateurs ET dans un pays aux prix rigides ET avec la majeure partie des consommateurs qui n'épargnaient rien du tout), en inversant l'effet total. Ceci dit j'avais lu qu'il y a une importante différence de conception entre les boeing, qui traditionnellement planent et les Airbus qui traditionnellement anti-planent (et donc se cassent la figure magistralement dès que leurs réacteurs s'arrettent en vol) ^^
xavdr Posté 25 avril 2011 Signaler Posté 25 avril 2011 Là, tu prêtes le flan aux critiques. Car quid d'une situation où les prix justement ne s'ajustent pas automatiquement ? Or, il y a de bonnes raisons de penser que les ajustements ne sont pas automatiques, comme le fait remarquer Alliterator dans son premier post. […] @ Alliterator : Je crois que c'est ce dernier point qui est susceptible de t'intéresser. Certains théoriciens de l'équilibre monétaire disent que les crises de surproduction sont possibles malgré la loi de Say, mais qu'un système d'émission concurrentielle de monnaie permet d'éviter ces crises en ajustant à court terme l'offre de monnaie à la demande de façon à maintenir constant MV dans l'équation des échanges MV=PY. Si cet argument est fondé, alors c'est une vraie munition intellectuelle contre le keynésianisme. Je te conseille de jeter un coup d'oeil à ce livre. La situation naturelle est celle où les prix sont souples. Les prix du travail sont au naturel les moins souples car il y a un capital compétence et un capital confiance importants accumulés par les deux parties, mais ils restent souples à l'échelle des années… sauf en lourde démocratie sociale. Ensuite même avec une relative rigidité des prix couplée à une soudaine forte thésaurisation, la loi de Say reste le plus souvent dominante. Elle est contrebalancée seulement quand la thésaurisation nouvelle est si forte qu'elle ponctionne une part de la masse monétaire supérieure à la valeur d'origine des gains de productivité additionnée de la capacité (et du stock) d'épargne des consommateurs. Or la réalité de l'épargne est autrement plus nuancée que les délires simplificateurs anxiogènes de Malthus. A cela s'ajoute la problématique du commerce (et du crédit) extérieur évoquée par Rincevent, qui fournit une soupape de sécurité planétaire aux fluctuations monétaires locales. Enfin les anticipations rationnelles relativement au progrès de la productivité permettent de rééquilibrer par avance (i.e. lisser dans le temps) les relations entre épargne, capital et travail, ce qui élimine incidemment les goulots d'étranglement monétaires chroniques brandis avec angoisse ultraconservatrice par le religieux Malthus et avec persifflage crapuleux par le politicien Keynnes.
Pax In Terris Posté 25 avril 2011 Signaler Posté 25 avril 2011 Je ne vois pas en quoi l'augmentation de l'épargne entraînerait une augmentation des exportations ou une diminution des importations. A moins que vous preniez le problème en partant de la balance commerciale. Mais est-ce que les équations comptables ont vraiment un sens ? Et quel serait-il dans ce cas. Je t'invite à lire l'article Balance Courante de Wikipédia. C'est moi qui l'ai écrit, il y a déjà longtemps. J'y mentionne aussi la thésaurisation, éalement appelée «variation des stocks». Évitons le HS. Xavdr merci de ta réponse mais il me semble que ça ne répond pas vraiment au problème évoqué. La remise en cause de la neutralité de la monnaie est bien au coeur de la contestation de la loi de Say. L'épargne, détenue pour elle-même, peut être supérieure à l'investissement ; cela ne peut-il pas causer une insuffisance structurelle de la demande ? Une sorte de fuite permanente qui affaiblit la demande. Il y a deux choses sur lesquelles je vais insister : Premièrement, en ce qui concerne l'épargne et l'investissement : Il est parfaitement vrai que dans une économie saine, l'épargne est supérieure à l'investissement. La différence entre les deux est constituée des biens matériels accumulés par les êtres humains. Cela constitue la partie la plus visible de l'enrichissement de chacun. Par ailleurs, Chacun est libre de choisir ce qu'il fait de son épargne : il peut soit l'utiliser sous forme d'(une accumulation de biens, ce qui prend la forme d'un enrichissement immédiat ; il peut également investir son épargne, c'est-à-dire utiliser ces ressources pour accroître la production future. Il s'agit là d'un choix personnel, et nul autre n'a de légitimité pour décider à sa place. Certes, il y aura toujours des gens, notamment au gouvernement, qui seront convaincus que les ressources seraient mieux utilisées si elles tombaient sous le contrôle du gouvernement plutôt que si elles permettent aux citoyens d'accumuler des biens. Deuxièmement, en ce qui concerne la demande : Il faut se méfier du concept de «demande». En fait, il faut garder deux choses à l'esprit : * Premièrement, la monnaie est une marchandise comme une autre. * Deuxièmement, les concepts d'offre et de demande ne sont définis que sur un marché précis. Ainsi, donnons un exemple : plaçons-nous sur le marché du blé: - on appellera «offre» la quantité de blé que les producteurs de blé acceptent de fournir pour un prix donné. - on appellera «demande» la quantité de blé que les acheteurs de blé acceptent d'acheter pour un prix donné. Maintenant, imaginons pour simplifier qu'il n' ait en tout et pour tout que deux marchandises dans le monde : le blé et le riz : c'est donc le riz qui sera utilisé comme monnaie sur le marché du blé. On a alors simultanément deux marchés : - un marché du blé où le riz est utilisé comme monnaie - et un marché du riz où c'est le blé qui est utilisé comme monnaie On remarquera donc que la définition de la demande sur le marché du blé coïncide avec la définition de l'offre sur le marché du riz, et vice versa. Ainsi, si l'on veut définir la «demande globale» comme la somme des «demandes» et l'«offre globale» comme la somme des «offres», on doit remarquer que par construction ces deux choses sont nécessairement égales. L'égalité de la «demande globale» et de l'«offre globale» est aussi vraie mathématiquement et universelle que l'égalité, dans toute comptabilité d'entreprise, entre l'actif et le passif. Parler d'insuffisance de l'offre n'a absolument aucun sens.
Rincevent Posté 25 avril 2011 Signaler Posté 25 avril 2011 Il est parfaitement vrai que dans une économie saine, l'épargne est supérieure à l'investissement. Non. Sur le moyen et le long terme, les deux sont sensiblement égaux dans une économie libre. En effet, ils représentent respectivement l'offre et la demande de capitaux, qui sont égalisés par l'apparition sur le marché d'un prix libre, qui se trouve être le taux d'intérêt. Markets clear.
Pax In Terris Posté 25 avril 2011 Signaler Posté 25 avril 2011 Et même si l’information se diffusait parfaitement, ce qui est improbable, il y aurait toujours un problème de « free riding » de la part des entrepreneurs des industries dont la demande baisse : aucun n’aurait intérêt à baisser ses prix en premier, préférant attendre que les autres les baissent. Ce que tu affirmes semble contraire au bon sens : si les prix baissent, chaque producteur doit cetainement péférer baisser ses propores prix et garder ses clients plutôt que de garder ses prix et perdre ses clients. Ceci dit, je crois qu'un système monétaire, s'il n'est pas trop centralisé, contient des mécanismes qui permettent d'adoucir ce processus d'ajustement en augmentant le stock nominal de monnaie lorsque la demande de monnaie se fait pressante. Ce que tu affirmes semble contraire au bon sens : Les monnaies modernes fabriquées par les banques centrales sont des impôts cachés. Il y a aujourd'hui ce que l'on nomme le «cours légal», c'est-à-dire l'ensemble des disposition légales qui contraignent sous peine de violence tout vendeur à accepter de se faire payer dans la monnaie créée par la banque centrale et qui interdisent avec la même violence la circulation des vraies monnaies gagées sur de vraies marchandises. Ainsi, grâce au cours légal, la banque centrale peut en toute impunité fabriquer de la monnaie : chaque fois qu'elle imprime un billet de 100€, elle lève discrètement en réalité un impôt de 100€, car son billet lui permettra de s'emparer de 100€ de richesses dans le pays. La monnaie imprimée par la banque centrale est aussi scélérate que la monnaie imprimée par n'importe quel petit faux monnayeur. Ainsi, quand tu affirmes que la «demande de monnaie se fait pressante», nous devons interpréter ta phrase dans le sens que c'est la demande d'impôts qui se fait pressante. Mais pourquoi donc les citoyens auraient une demande d'impôts pressante ? Certains théoriciens de l'équilibre monétaire disent que les crises de surproduction sont possibles malgré la loi de Say, mais qu'un système d'émission concurrentielle de monnaie permet d'éviter ces crises en ajustant à court terme l'offre de monnaie à la demande de façon à maintenir constant MV dans l'équation des échanges MV=PY. Cette équation est célèbre car elle est jolie, mais je crains qu'elle ne soit dénuée de sens. D'ailleurs comment serait-elle formulée dans une économie où coexistent plusieurs monnaies ? ou dans une économie de troc ? Non. Si Sur le moyen et le long terme, les deux sont sensiblement égaux dans une économie libre. En effet, ils représentent respectivement l'offre et la demande de capitaux, qui sont égalisés par l'apparition sur le marché d'un prix libre, qui se trouve être le taux d'intérêt. Markets clear. L'épargne n'est pas l'offre de capitaux mais l'ensemble des marchandises que l'on ne consomme pas immédiatement.
xavdr Posté 25 avril 2011 Signaler Posté 25 avril 2011 Votre débat à tous deux est intéressant. De mon point de vue, les agrégats macro économiques sont spécieux dans leur définition même. Une propriété secondaire loué de temps à autre sera-t-elle une consommation, un investissement ou bien une épargne ? Un stock face à d'éventuelles difficultés d'approvisionnement sera-t-elle une épargne ou un investissement ? Et un terrain industriel ? Et le repas riche en calorie de l'ouvrier de chantier ? Et le voyage "de tourisme" de celui qui prévoit de déménager pour raison professionnelle l'année suivante ? La technocratie range tout ce qu'elle trouve dans des cases mais la réalité humaine est plus subtile. Il est utile et lisible, cet article de Wikipedia. Il y a quelques améliorations à faire je pense: une partie culturelle, une bibliographie, "La balance courante (BC) équivaut à peu près à la balance commerciale" cela mériterait d'être mieux explicité dans le même paragraphe, "elle inclut toutes les accumulations de biens immobiliers et mobiliers" le distingo mériterait de porter sur les biens matériels et les invisibles, non ? "On pourra même remarquer que si la deuxième situation est plus fréquente que la première, c'est-à-dire lorsque l'épargne commande aux exportations de biens et services, alors, contrairement à une idée reçue, les cours relatifs des monnaies n'ont pas la moindre incidence sur les volumes des échanges internationaux de biens et services." mouai, sauf que cela ne ressemble plus du tout à un marhé libre au mieux disant mais à un copinage : dans la durée ça risque fort d'être de l'endettement non soutenable plus couramment nommé cavalerie, si répandue dans certains PVD subventionnés par les mafias politico maçoniques qui récupèrent une grande partie de ces subventions avec des rétro commissions et autres détournements clientélistes… en outre la pagaille financière planétaire actuelle est directement liée à l'insoutenabilité de l'endêtement provenant des liquidités (re)venant des PNI et notamment de la Chine couplées à la sous évaluation de leur monnaie. les dernières équations ne sont pas explicitées.
xavdr Posté 25 avril 2011 Signaler Posté 25 avril 2011 Les monnaies modernes fabriquées par les banques centrales sont des impôts cachés. Il y a aujourd'hui ce que l'on nomme le «cours légal», c'est-à-dire l'ensemble des disposition légales qui contraignent sous peine de violence tout vendeur à accepter de se faire payer dans la monnaie créée par la banque centrale et qui interdisent avec la même violence la circulation des vraies monnaies gagées sur de vraies marchandises. Ainsi, grâce au cours légal, la banque centrale peut en toute impunité fabriquer de la monnaie : chaque fois qu'elle imprime un billet de 100€, elle lève discrètement en réalité un impôt de 100€, car son billet lui permettra de s'emparer de 100€ de richesses dans le pays. La monnaie imprimée par la banque centrale est aussi scélérate que la monnaie imprimée par n'importe quel petit faux monnayeur. +1… … sauf que le fruit de la rapine est collectivisé entre ses victimes et décalé dans le temps. Je préfère parler de "prélèvement obligatoire à effet différé". Ainsi, quand tu [James V] affirmes que la «demande de monnaie se fait pressante», nous devons interpréter ta phrase dans le sens que c'est la demande d'impôts qui se fait pressante. Mais pourquoi donc les citoyens auraient une demande d'impôts pressante ? Ils ont une demande d'impôt ultérieur au bénéfice d'une demande de subvention immédiate. Évidemment c'est la porte ouverte au n'importe quoi politique et, en outre, à tous les aveuglements technocratiques faits avec l'argent des autres.
xavdr Posté 26 avril 2011 Signaler Posté 26 avril 2011 A la releture je voudrais formuler le résumé suivant : loi de Say : vraie (un apport de produits désirés -i.e. une augmentation de productivité- se traduit par une augmentation du pouvoir d'achat pour tous) critique de Malthus : ne parvient pas à réfuter Say mais ajoute un cas improbable où les gains de productivité sont apportés par des acteurs thésaurisant une valeur monétaire supérieure aux gains de productivité qu'ils apportent critique de Keynnes : ne parviens pas à réfuter Say mais ajoute un cas plausible, celui d'une soudaine thésaurisation circonstancielle de l'ensemble des acteurs de l'économie, dépassant les gains de productivité courants, en présence d'une forte rigidité des salaires. Omet la réalité de la micro économie et incidemment la distortion de la structure économique induite par celle du crédit (critique Hayekienne). Omet les anticipations rationnelles (critique monétariste). Omet les imports-exports, etc. Recommande un laxisme monétaire temporaire pour compenser la nouvelle épargne non prêtée. Repose sur la prétention à faire la différence entre une contraction monétaire structurelle et circonstancielle. Ouvre la porte à tous les laxismes politiques et sociaux financés avec les ressources futures de l'économie.
Highlife Posté 29 septembre 2011 Signaler Posté 29 septembre 2011 C'est mathématique : ça découle des définitions mêmes des termes, et non de théories incertaines. Appelons R la quantité totale des biens disponibles dans un pays. Ces biens ont soit été produits localement (Y), soit ont été importés (M). Voilà pour les inputs ; quant aux outputs, ces mêmes biens peuvent soit être consommés (C), investis (I) ou exportés (X). Ajoutons un petit raffinement : les biens produits (Y, donc) peuvent soit être consommés (C), soit être épargnés (S). L'on se retrouve ainsi avec les égalités suivantes : R = Y + M = C + I + X. C + S + M = C + I + X. S + M = I + X. Et donc S - I = X - M, voilà tout. Ces équations comptables ont un sens plus fort en ce sens qu'elles toujours vraies, à l'inverse des modèles économiques. En revanche, elle ne sont pas très informatives, au sens où si elles donnent une vérité impossible à falsifier, elles ne disent rien sur quelle variable fait bouger telle autre. En fait, la manière dont Keynes a cru réfuter Say, c'est en négligeant le commerce international, et en posant que toujours S = I, ce qui est bien entendu faux. Une chose que je ne comprends pas ici. M (les imports) peuvent être consommés © ou épargnés (S) Ce qui conduit donc à C + S + C + S = C + I + X S + C + S = I + X S + C = I + X S - I = X - C Je dois avoir tort mais où?
Rincevent Posté 29 septembre 2011 Signaler Posté 29 septembre 2011 Une chose que je ne comprends pas ici.M (les imports) peuvent être consommés © ou épargnés (S) Ce qui conduit donc à C + S + C + S = C + I + X S + C + S = I + X S + C = I + X S - I = X - C Je dois avoir tort mais où? C correspond à la consommation totale, et S à l'épargne totale. Donc les importations ne correspondent pas à la somme de la consommation (totale) et de l'épargne (totale). Sinon, on aurait M = Y, c'est-à-dire que ce qui est importé devrait être égal à ce qui est produit sur place (ce qui semble sorti de nulle part, tombant comme un cheveu sur la soupe). L'égalité de base, "Y + M = C + I + X", est pourtant simple exprimée en termes plus concrets. Le terme de gauche signifie juste "d'où viennent les richesses ?", et celui de droite "à quoi servent-elles". Puis on sépare Y en deux parties, ce qui est consommé et ce qui ne l'est pas. Ca ne va pas très loin, mais c'est bien suffisant pour clouer le bec à quiconque croit que les exportations valent toujours mieux que les importations.
Highlife Posté 29 septembre 2011 Signaler Posté 29 septembre 2011 C correspond à la consommation totale, et S à l'épargne totale. Donc les importations ne correspondent pas à la somme de la consommation (totale) et de l'épargne (totale). Sinon, on aurait M = Y, c'est-à-dire que ce qui est importé devrait être égal à ce qui est produit sur place (ce qui semble sorti de nulle part, tombant comme un cheveu sur la soupe). L'égalité de base, "Y + M = C + I + X", est pourtant simple exprimée en termes plus concrets. Le terme de gauche signifie juste "d'où viennent les richesses ?", et celui de droite "à quoi servent-elles". Puis on sépare Y en deux parties, ce qui est consommé et ce qui ne l'est pas. Ca ne va pas très loin, mais c'est bien suffisant pour clouer le bec à quiconque croit que les exportations valent toujours mieux que les importations. Merci, ça parait simple comme cela en effet. Mais pourquoi dire, si C est la consommation totale, que Y contient C, soit la consommation totale, alors que C = Y + M. Je suis d'accord que une partie de Y peut être consommée mais dans ce cas, cela ne peut être traduit par le même C. Non?
Rincevent Posté 29 septembre 2011 Signaler Posté 29 septembre 2011 alors que C = Y + M. Je ne suis pas certain de ce que tu veux dire, mais je crois qu'il y a une erreur ici. C, Y et M sont toutes trois des quantités positives. Or, dire "C = Y + M", c'est dire que tout ce qui est produit et tout ce qui est importé est cramé par la consommation, donc que rien n'est épargné, investi ou exporté. Je ne vois donc pas d'où peut tomber cette égalité qui me semble passablement étrange.
Highlife Posté 30 septembre 2011 Signaler Posté 30 septembre 2011 Je ne suis pas certain de ce que tu veux dire, mais je crois qu'il y a une erreur ici. C, Y et M sont toutes trois des quantités positives. Or, dire "C = Y + M", c'est dire que tout ce qui est produit et tout ce qui est importé est cramé par la consommation, donc que rien n'est épargné, investi ou exporté. Je ne vois donc pas d'où peut tomber cette égalité qui me semble passablement étrange. Pardonne moi en effet. Si tu dis que la production locale (Y) + les produits importés (M) contiennent la consommation totale ( C ), tu ne peux pas dire que Y contient également C. Forcément, Y contient un certain pourcentage de C. DOnc tu ne peux traduire ces deux valeurs par C mais par deux symboles différents. Est-ce plus clair?
Rincevent Posté 30 septembre 2011 Signaler Posté 30 septembre 2011 Hmm n'étant pas un spécialiste, tu me poses une colle. Je vois bien où pourrait être le problème, mais je ne suis pas certain d'arriver à formuler en quoi il consiste. Y a-t-il un spécialiste dans la salle ?
Highlife Posté 30 septembre 2011 Signaler Posté 30 septembre 2011 Hmm n'étant pas un spécialiste, tu me poses une colle. Je vois bien où pourrait être le problème, mais je ne suis pas certain d'arriver à formuler en quoi il consiste. Y a-t-il un spécialiste dans la salle ? D'où te vient cette formule?
Rincevent Posté 30 septembre 2011 Signaler Posté 30 septembre 2011 D'où te vient cette formule? Plusieurs sources : je l'ai vue la première fois dans Simonnot, qui est un autrichien pur jus ; puis sur différents sites de cours inspirés de la synthèse néoclassique, comme celui-ci.
Sloonz Posté 30 septembre 2011 Signaler Posté 30 septembre 2011 les biens produits (Y, donc) peuvent soit être consommés (C), soit être épargnés (S) Ils peuvent pas être exportés ?
Ray Posté 30 septembre 2011 Signaler Posté 30 septembre 2011 Pardonne moi en effet. Si tu dis que la production locale (Y) + les produits importés (M) contiennent la consommation totale ( C ), tu ne peux pas dire que Y contient également C. Forcément, Y contient un certain pourcentage de C. DOnc tu ne peux traduire ces deux valeurs par C mais par deux symboles différents. Je ne suis pas sûr de bien comprendre où est le problème, mais à tout hasard : on est en train de parler d'une égalité comptable. Une ressource ne contient pas un emploi. Une ressource est utilisée pour un emploi. Les ressources sont la production locale et la production importée. Ces ressources sont nécessairement utilisées et réparties parmi les trois postes suivant : consommation, investissement et exportation. Ce sont les différents emplois que l'ont peut faire de la production disponible (= de la ressource).
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