Tremendo Posté 1 juin 2011 Signaler Posté 1 juin 2011 D'ailleurs je me demande bien à quel pays tu fais référence : quel procès à suivi une telle procédure byzantine pour décider de la responsabilité d'un dirigeant dans un génocide ou un autre crime de même nature (on ne parle pas d'un attentat là) ? Je disais en général, en amérique latine et en Espagne, mais je n'ai pas de cas de dirigeant en tête par contre. En revanche je n'ai pas dit qu'il fallait faire autant de procès que de victimes, je comprends les arguments en faveur d'une procédure adaptée à la nature du crime dans le but d'accélérer les choses, mais pas la procédure pour crime contre l'humanité, c'est trop vague.
free jazz Posté 2 juin 2011 Auteur Signaler Posté 2 juin 2011 Les criminels de guerre croates ont aussi été jugés : http://fr.wikipedia….i/Ante_Gotovina Comme démontré plus haut, ces procès sont une parodie de justice. Selon cette fiche Gotovina a été condamné à 24 ans de prison par le TPIY pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité commis en 1995 contre la population serbe en Croatie. S'il est coupable de crimes contre l'humanité, cette condamnation est ridicule et disqualifie complètement l'usage de cette accusation exceptionnelle et imprescriptible par nature. "Il est accusé de persécutions pour des motifs d'ordre politique, racial et religieux, de meurtre, de déplacement forcé de population, et de destructions sans motif de villes et villages. Il est poursuivi pour les meurtres sous son autorité d'au moins 150 civils serbes de Krajina, et particulièrement du meurtre d'une personne à Benkovac, de 30 personnes à Knin, et d'une personne à Korenica. Il est aussi accusé de pillage et de destruction de bâtiments et d'habitations serbes dont le but aurait été d'empêcher tout retour des habitants serbes dans cette région." Or si l'on examine le bilan humain de la guerre d'Irak, le nombre de victimes civiles tuées par les opérations de la coalition reste sans commune mesure. Selon l'ONG Iraq Body Count, depuis 2003, le nombre de civils tués en Irak oscille autour de 100 000, sans parler de l'usage d'armes prohibées par les traités internationaux comme les munitions à l'uranium ou de la torture. De plus selon le HCR, 1,8 million d'Irakiens ont été déplacés à l'intérieur du territoire. Près du quart des Irakiens ont donc été obligés d'abandonner leurs domiciles depuis le début de la guerre. http://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_d'Irak#Bilan_humain_pour_les_Irakiens Si l'on retient les critères de la CPI, tels que les attaques aveugles, les expulsions et transferts forcés de population, il est évident que la coalition qui sous la houlette de l'OTAN, désigne des coupables à la vindicte des tribunaux internationaux, pratique en masse les exactions (Irak, Afghanistan, Libye) qu'elle reproche à ses ennemis, mais s'en lave les mains au nom d'une tyrannie du Bien. Mais l'argument : on ne les arrête pas tous, donc il faut n'en arrêter aucun me parait un peu faible. Le double standard et la désinformation pratiqués par le TPI ne sont pas le principal argument. Ce qui est en jeu, c'est l'arbitraire consistant à banaliser l'accusation de génocide. La requalification par une lecture idéologique, révisionniste et à charge de violences commises entre factions armées (meurtres, viols) dans le cadre d'une guerre civile en crimes contre l'humanité. Si le terme de génocide est appliqué à tout crime effectué avec une intention discriminatoire, alors le risque de manipulation est grand. Soit il existe des critères consitants qui permettent de distinguer la spécificité des crimes contre l'humanité de tous les autres, mais alors ces critères doivent être universaux pour garantir l'exceptionnalité de ce type d'accusation. Soit ces critères n'existent pas et alors tout personnage désigné comme ennemi de l'axe du Bien, c'est-à-dire d'un groupe d'Etats disposant d'une hégémonie idéologique, peut être accusé de génocide sur la base d'un procès d'intentions, ce qui constitue une immense régression du point de vue du droit des gens.
free jazz Posté 2 juin 2011 Auteur Signaler Posté 2 juin 2011 Le cas de la Libye est édifiant: selon le machin onusien et sur la base de rumeurs, tous les camps sont coupables de crimes contre l'humanité. Aussi bien la coalition que les gentils révolutionnaires, lesquels pratiqueraient couramment la torture. Pourtant seul Kadhafi est sous le coup d'un mandat d'arrêt international, bien que le massacre annoncé de Benghazi n'ait pas eu lieu. L'OTAN prolonge ses opérations jusqu'en septembreAgence France-Presse Une mission d'enquête du Conseil des droits de l'homme de l'ONU a recueilli des preuves de crimes de guerre par les forces kadhafistes et les rebelles en Libye. «La commission est parvenue à la conclusion que des crimes contre l'humanité et des crimes de guerre ont été commis par les forces du gouvernement de Libye», a fait savoir hier le Conseil dans un communiqué. L'ONU a accusé hier le régime du leader libyen de crimes contre l'humanité, commis lors de la répression contre le soulèvement populaire de février qui a tourné à la «guerre civile». Dans un rapport publié sur Internet, la commission chargée par le Conseil des droits de l'homme d'enquêter sur les violations commises en Libye, dénonce également des «crimes de guerre» commis par l'opposition même si ceux-ci sont moins nombreux, selon elle, que ceux des forces fidèles à Tripoli. «Sur la base des informations reçues lors de ses visites sur le terrain […], la Commission a […] conclu que des crimes contre l'humanité et des crimes de guerre ont été commis par les forces du gouvernement libyen», indique-t-elle dans son rapport. Ses experts, qui se sont rendus en Libye, en Égypte et en Tunisie, ont ainsi constaté que «des meurtres, des détentions ainsi que d'autres formes de privation grave de la liberté», mais aussi des cas de «tortures, des persécutions, des disparitions forcées ainsi que des abus sexuels ont été commis par les forces gouvernementales dans le cadre d'une attaque généralisée […] contre la population civile». Concernant la rébellion, la Commission dit avoir reçu «moins d'informations sur des faits qui pourraient être considérés comme des crimes internationaux». Elle a cependant «trouvé quelques actes qui constituent des crimes de guerre». Notamment des cas de «torture ainsi que d'autres formes de traitements inhumains et dégradants». Ces derniers ont été commis par les forces d'opposition ainsi que par Tripoli, selon le rapport. Dépassant le cadre de son mandat, la commission évoque enfin des «allégations» d'«attaques aveugles sur ces civils» commises par l'OTAN. Elle explique qu'elle n'a pas été «en mesure à ce stade d'évaluer la véracité» de ces informations mais assure n'avoir pas «eu de preuve pour suggérer que des civils […] ont été délibérément pris pour cible par les forces de l'OTAN». Elle se dit au final «préoccupée» par ces violations commises par les deux parties dont le conflit a, d'après elle, dégénéré en une «guerre civile» qui a fait entre «10 000 et 15 000 morts» selon les estimations de Tripoli, de Benghazi et des ONG. Elle recommande ainsi au Conseil des droits de l'homme de continuer à suivre de près le dossier. Par ailleurs, l'OTAN a prorogé hier de trois mois sa mission militaire censée protéger les opposants libyens, après l'annonce par Mouammar Kadhafi qu'il ne démissionnerait pas. Le colonel libyen a enregistré une nouvelle défection en la personne de son ministre du Pétrole. Chokri Ghanem, qui avait quitté la Libye il y a deux semaines et que le régime disait en mission officielle, a annoncé à Rome avoir fait défection. Il a dit à la presse être parti en raison du «bain de sang quotidien» auquel il assistait en Libye mais n'a pas encore décidé s'il travaillerait aux côtés des rebelles. Ces dernières semaines, les raids aériens de l'OTAN ont visé directement les forces de Kadhafi et son quartier général à Tripoli. ***
Tremendo Posté 2 juin 2011 Signaler Posté 2 juin 2011 Les cas de la Libye est édifiant: selon le machin onusien et sur la base de rumeurs, tous les camps sont coupables de crimes contre l'humanité. Aussi bien la coalition que les gentils révolutionnaires, lesquels pratiqueraient couramment la torture. Pourtant seul Kadhafi est sous le coup d'un mandat d'arrêt international, bien que le massacre annoncé de Benghazi n'ait pas eu lieu. Comment ne pas être surpris que les rebelles ne soient pas les anges tant vantés par Sarko et la presse complice? Ceux-ci ne seront pas inquiétés, ils sont dans le camp des gentils, des occidentaux démocrates quoi.
free jazz Posté 3 juin 2011 Auteur Signaler Posté 3 juin 2011 A ce titre, j'invite à soutenir l'initiative de Dumas & Vergès portant plainte contre l'Etat français pour crime contre l'humanité à la suite des bombardements de Tripoli. Dumas et Vergès annoncent porter plainte contre Sarkozy pour crimes contre l’humanitéSelon le Monde.fr les deux célèbres avocats ont annoncé dimanche à Tripoli porter au nom de familles de victimes libyennes plainte contre Nicolas Sarkozy pour « crimes contre l’humanité » au motif des morts civiles de l’intervention française en Libye. Jacques Vergès aurait déclaré s’apprêter à briser le mur du silence contre l’ « État français conduit par des voyous et des assassins. » http://www.contrepoi…di-30-mai-a-12h
Chitah Posté 3 juin 2011 Signaler Posté 3 juin 2011 @free jazz : juste une question. Avec l'arrestation de Mladic, il n'y aurait pas moyen de tendre un piège médiatique à Marine Le Pen?
Steven Seagal Posté 3 juin 2011 Signaler Posté 3 juin 2011 "Il est accusé de persécutions pour des motifs d'ordre politique, racial et religieux, de meurtre, de déplacement forcé de population, et de destructions sans motif de villes et villages. Il est poursuivi pour les meurtres sous son autorité d'au moins 150 civils serbes de Krajina, et particulièrement du meurtre d'une personne à Benkovac, de 30 personnes à Knin, et d'une personne à Korenica. Il est aussi accusé de pillage et de destruction de bâtiments et d'habitations serbes dont le but aurait été d'empêcher tout retour des habitants serbes dans cette région." (…) Soit il existe des critères consitants qui permettent de distinguer la spécificité des crimes contre l'humanité de tous les autres, mais alors ces critères doivent être universaux pour garantir l'exceptionnalité de ce type d'accusation. Soit ces critères n'existent pas et alors tout personnage désigné comme ennemi de l'axe du Bien, c'est-à-dire d'un groupe d'Etats disposant d'une hégémonie idéologique, peut être accusé de génocide sur la base d'un procès d'intentions, ce qui constitue une immense régression du point de vue du droit des gens. Je suis sceptique quant au fait que les déplacements forcés de population soient des crimes contre l'humanité. D'une part parce qu'ils n'ont pas, objectivement, la gravité de la mort d'homme. D'autre part, parce qu'ils relèvent en partie de la conduite normale d'opérations militaires. Comme ils l'ont prouvés en Croatie et en Bosnie, les civils serbes laissés derrière sont capables de se constituer en milices (en Bosnie, les milices étaient, dit-on, plus violentes que la JNA). Les dirigeants et généraux croates le savaient par expérience et ne voulaient pas prendre ce risque. Le TPY considère que l'ex-président croate et son état-major faisaient partie d'une entreprise criminelle commune visant à rendre impossible le retour des serbes en Krajina. Aucun tribunal international n'a encore inquiété le gouvernement géorgien pour les violences perpétrées contre les Abkhazes et les Ossètes sur leur propre sol, ni dans les années 90 (sous Zviad Gamsakhourdia) ni en 2008 sous Saakachvili. Et ce alors que contrairement à ces deux exemples, le territoire de l'ex République serbe de Krajina appartient historiquement et culturellement (ethniquement ?) au pays qui a initié les violences (la Croatie). Désolé pour le rappel, mais je pense que c'est nécessaire pour établir la fausseté du deux poids deux mesures appliqués par le TPI et ses alliés. Comment ne pas être surpris que les rebelles ne soient pas les anges tant vantés par Sarko et la presse complice? Ceux-ci ne seront pas inquiétés, ils sont dans le camp des gentils, des occidentaux démocrates quoi. Je n'ai pas pu m'empêcher de penser à BHL. S'il fallait encore démontrer l'hypocrisie de son idéologie, il avait soutenu en 2008 la Géorgie au nom de la lutte contre l'impérialisme [russe]. Le philosophe, qui ne connait pas davantage le Caucase que les Balkans, n'a bien sûr pas réalisé que c'est l'impérialisme géorgien (même si c'est une petite nation, ça ne l'empêche pas d'empiéter sur les encore plus petites nations d'Abkhazie et d'Ossétie du Sud) qui avaient déclenché la démonstration (excessive) de force russe. De même, je ne sais plus si c'est lui ou Jacques Attali qui s'était efforcé de minimiser le fait qu'une quarantaine de civils ossètes avaient été tué par l'armée géorgienne (sans parler du bombardement de la capitale sud-ossète). Pour moi, ce sont des actes de guerre infiniment regrettables, mais pas en soi des crimes contre l'humanité. Pour eux en revanche, s'ils n'étaient pas hypocrites, ça équivaudrait à la gravité des faits qu'on reproche à Ante Gotovina. Combien de généraux géorgiens a t on vu à La Haye ?
free jazz Posté 3 juin 2011 Auteur Signaler Posté 3 juin 2011 @free jazz : juste une question. Avec l'arrestation de Mladic, il n'y aurait pas moyen de tendre un piège médiatique à Marine Le Pen? -> Même avec la plus mauvaise volonté über capilotractée, ne voit pas le rapport.
Chitah Posté 3 juin 2011 Signaler Posté 3 juin 2011 -> Même avec la plus mauvaise volonté über capilotractée, ne voit pas le rapport. L'indépendance du Kosovo est quelque chose qui a été très mal prise par une partie de l'extrême-droite. C'est sur cela qu'il faudrait l'interroger, qu'en pense-t-elle?
Steven Seagal Posté 3 juin 2011 Signaler Posté 3 juin 2011 L'indépendance du Kosovo est quelque chose qui a été très mal prise par une partie de l'extrême-droite. C'est sur cela qu'il faudrait l'interroger, qu'en pense-t-elle? Le soutien aux serbes n'est pas unique au Kosovo, l'extrême droite française est très serbophile et d'assez longue date. Il y'a quand même eu des dissensions pendant les guerres balkaniques (beaucoup ont préféré soutenir la Croatie catholique face à l'Etat socialo-communiste yougoslave) mais ça doit se limiter à ça. La Serbie a une vieille histoire d'amitié avec la France tout court, en fait. Quant à Marine Le Pen, je la vois mal tomber un piège aussi gros qu'un criminel de guerre présumé de ce calibre. Le père aurait pu.
free jazz Posté 4 juin 2011 Auteur Signaler Posté 4 juin 2011 Jacques Vergès a émis une autre critique montrant la partialité de ces tribunaux internationaux hors sol: non seulement ils s'agit d'une justice des vainqueurs qui paralyse tout processus de réconcilitation et envenime les tensions, mais d'une justice néo-coloniale. La totalité des procédures de la CPI est ainsi engagée contre des africains, rapport de force qui donne de fait la configuration d'une justice occidentale jugeant des ex-pays colonisés, ce qui disqualifie la crédibilité de cette bureaucratie judiciaire en tant qu'organisation pacificatrice. CPI : une justice pour l’Afrique ? Le mandat d’arrêt contre le président Omar el-Béchir relance la polémique mardi 31 mars 2009 / par Falila Gbadamassi Toutes les affaires traitées actuellement par la Cour pénale internationale concernent l’Afrique. Il ne serait pourtant pas le seul continent où sont commis des crimes de guerre ou des crimes contre l’humanité. Puissance rimerait-il alors avec clémence ? En matière de justice internationale, de nombreux dirigeants africains ou issus de pays émergents semblent le penser à cause du récent mandat d’arrêt lancé contre le président soudanais Omar el-Béchir. Réalité ou vue de l’esprit ? La justice internationale est-elle plus sévère avec les criminels en Afrique ? La polémique provoquée par la liberté de mouvement dont peut se prévaloir le président soudanais Omar el-Béchir, inculpé depuis le 4 mars pour crimes de guerre et contre l’humanité au Darfour, interroge. Son attitude relève-t-elle de la provocation où ne fait-il qu’exercer l’impunité dont d’autres chefs d’Etat ou responsables politiques jouiraient en dépit de crimes que pourraient leur reprocher la Cour pénale internationale (CPI). « Pourquoi n’ordonneraient-ils pas l’arrestation de Bush (notamment pour Guantanamo et les massacres en Irak, ndlr) ? Pourquoi n’ordonneraient-ils pas l’arrestation du président israélien (Shimon Peres) », s’est insurgé le président vénézuélien Hugo Chavez, ce mardi, avant de participer à un sommet réunissant la Ligue arabe et des Etats sud-américains. « Ils le font parce que c’est un pays africain et du tiers monde, a poursuivi le chef d’Etat vénézuélien. C’est une horreur judiciaire et un manque de respect aux peuples du tiers-monde ». Plus tôt, en janvier dernier, le président de la Commission de l’Union africaine (UA) Jean Ping, fustigeant une « justice sélective », avait déclaré : « la CPI a été créée pour juger les Africains ». L’ensemble des "situations" qui sont aujourd’hui examinées par la Cour concernent le continent africain où sont concentrés la plupart des conflits dans le monde. La CPI peut-elle faire la loi partout ? Au nom de la justice internationale, la CPI aurait-elle le pouvoir d’inquiéter George Bush, ancien président de la première puissance économique et militaire à propos notamment de Guantanamo, qualifié par Amnesty International de « symbole d’un gouvernement ne respectant pas ses obligations juridiques internationales » ? Non. « La CPI n’est pas compétente pour juger des mauvais traitements infligés à des personnes arbitrairement détenues », explique Patrice Despretz, directeur de la revue Actualité et Droit International. Elle juge [1] les auteurs de crimes de génocide, les crimes contre l’humanité et les crimes de guerre. De plus, les Etats-Unis, comme le Soudan, ne sont pas partie prenante à la Convention de Rome, texte fondateur de la CPI. Trois situations exceptionnelles sont néanmoins prévues pour soumettre les criminels à la justice internationale. Patrice Despretz les énonce : « soit la situation est déférée au procureur par un Etat partie à la Convention, soit elle est déférée au procureur par le conseil de sécurité, ou encore le procureur se saisit lui-même de la situation ». L’inculpation du président Omar el-Béchir correspond au deuxième cas : la saisine du Conseil de sécurité des Nations unies par la CPI. Cette procédure, motivée par le chapitre 7 de la Charte des Nations qui permet de qualifier la situation au Darfour de menace pour la paix et la sécurité, lui octroie une compétence universelle. Justice internationale et politique : l’équilibre de la terreur « La CPI a lancé plusieurs enquêtes qui n’ont pas abouti, elle ne s’attaque pas à n’importe qui pour n’importe quoi. Au Soudan, plus de deux millions de personnes ont été déplacées, des gens sont morts et continuent de mourir… Quelles que soient les errements de George Bush, il y a une différence entre ce qui se passe en Irak ou en Afghanistan, et la situation au Soudan. Il faut remettre les choses à leur place », plaide Patrice Despretz. Même si, reconnaît-il, « il est juridiquement plus facile de s’en prendre à un président soudanais qu’à un président américain, à moins qu’Obama ne change d’avis (signer le Traité de Rome, ndlr) ». Pour l’avocat français, Maître Antoine Alexiev, il ne s’agit pas d’une justice à double vitesse, mais d’« un jeu de pouvoir dans l’élaboration du système international de poursuites judiciaires. » « Les Etats, comme les Etats-Unis, la Russie, la Chine où Israël, qui commettent des crimes susceptibles de tomber sur le coup de la CPI, sont puissants ou ont des alliés qui le sont, c’est le cas d’Israël. Non seulement ils n’ont pas ratifié la Convention de Rome, mais en plus ils siègent au Conseil de sécurité où ils disposent d’un droit de véto. » Conclusion d’Antoine Alexiev : la CPI « n’a pas les moyens de s’en prendre à eux. Les Etats-Unis, pour ne prendre que cet exemple-là, savent comment procéder pour que la CPI n’ait pas les moyens d’œuvrer ». Patrice Despretz admet, lui aussi, qu’« il y a deux poids, deux mesures », qu’il est question « de compétence et de rapports de force », mais en aucun cas de « croisade » contre les pays africains ou arabes, « le tiers-monde ». Il rappelle que la CPI tente de rendre justice là où les Etats sont défaillants. « Même si l’on est pas dupes quant à leur issue, des enquêtes ont été ouvertes aux Etats-Unis sur les massacres en Irak, des enquêtes israéliennes ont été conduites sur les incursions de Tsahal à Gaza ». De même qu’elle a commencé à le faire en Centrafrique, en République Démocratique du Congo ou en Ouganda, la CPI tentera de remplir sa mission au Soudan. Ahmad Muhammad Harun, alias Ahmad Harun, ex-ministre d’État chargé de l’Intérieur au sein du gouvernement soudanais et actuellement Ministre d’État chargé des affaires humanitaires, et Ali Muhammad Ali Abd-Al-Rahman (alias Ali Kushayb), chef présumé des miliciens Janjaouid font également l’objet d’un mandat d’arrêt international depuis le 27 février 2007. A l’instar le président Omar el-Béchir, ils sont considérés comme étant en fuite. Le choix de ne pas arrêter Omar el-Béchir, en déplacement au Qatar, pour le sommet de la Ligue arabe, est « une décision politique », conclu Patrice Despretz. La CPI serait-elle alors limitée par des considérations politiques ? « Si la justice internationale est limitée par le politique, la réciproque est aussi vraie. La CPI est une épée de Damoclès au-dessus de la tête des dirigeants qui prennent conscience qu’ils ne sont désormais plus aussi libres qu’avant. » [1] La Cour pénale internationale (CPI), régie par le Statut de Rome, est la première cour pénale internationale permanente devant laquelle sont jugées les personnes accusées des crimes les plus graves qui touchent la communauté internationale, à savoir les crimes de génocide, les crimes contre l’humanité et les crimes de guerre. La CPI a été fondée en vertu d’un traité signé par 108 pays. Les procès de Nuremberg et Tokyo ont jugé des auteurs de crimes de guerre, de crimes contre la paix et de crimes contre l’humanité commis pendant la seconde guerre mondiale. Dans les années 90, après la fin de la guerre froide, des tribunaux tels que les tribunaux pénaux internationaux (TPIR) pour l’ex-Yougoslavie et le Rwanda sont nés d’un consensus sur le refus de l’impunité. Toutefois, ces tribunaux ayant été créés uniquement pour connaître de crimes commis pendant une période et un conflit spécifiques, la nécessité d’une cour pénale indépendante et permanente a fini par s’imposer. Le 17 juillet 1998, la communauté internationale a franchi une étape historique lorsque 120 États ont adopté le Statut de Rome, fondement juridique de la création de la Cour pénale internationale permanente. Le Statut de Rome est entré en vigueur le 1er juillet 2002, après sa ratification par 60 pays. Source : CPI http://www.afrik.com/article16533.html La CPI, une justice à deux vitesses 20/05/2011 Depuis sa création en 2002, la Cour pénale internationale, qui vient d'engager des poursuites contre Mouammar Kadhafi, son fils Seif Al islam ainsi que le patron des services secrets, a été vivement critiquée pour sa justice à deux vitesses, car seuls des Africains ont été poursuivis. L'affaire a été vite entendue. Le 26 février 2011, soit quelques jours après le début de l’insurrection libyenne, le Conseil de sécurité des Nations unies votait à l'unanimité une résolution pour saisir le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) afin de poursuivre Kadhafi pour crimes contre l'humanité et génocide. Le 16 mai, le procureur de la CPI Luis Moreno Ocampo a déposé une requête afin d'émettre trois mandats d'arrêt internationaux contre Mouammar Kadhafi, Seif Al islam Kadhafi ainsi que le chef du renseignement militaire Abdoullah al-Senoussi pour des crimes contre l’humanité commis en Libye depuis février 2011. En trois mois, l'affaire est bouclée, bien que la Libye n'ait jamais signé le Statut de Rome, ne fasse pas partie des pays membres de la CPI ni ne reconnaisse cette juridiction. La raison du plus fort est la meilleure, et, depuis sa création, la CPI n'aura entamé de procédures que contre des pays africains (Ouganda, République Démocratique du Congo, Centrafrique, Soudan et Kenya). Cinq pays auxquels il faut maintenant ajouter la Libye, par ailleurs premier pays arabe à être poursuivi, signant peu glorieusement l'entrée du monde arabe à la CPI —même si cette Cour ne juge pas les Etats, mais les individus. Une vingtaine de mandats d'arrêt ont déjà été émis par l’institution, tous concernant des ressortissants africains. A ce jour, un seul chef d'Etat a été inculpé. Il s'agit d’Omar el-Béchir, président soudanais et destinataire d'un mandat d'arrêt international depuis mars 2009, malgré une résolution de l'Union africaine refusant d'exécuter ce mandat. Le Soudan avait pourtant signé le Statut de Rome en septembre 2000, mais sitôt sa mise en accusation en juillet 2008 —sur pression des Etats-Unis— pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre au Darfour, Omar El Béchir, dont le pays n'avait pas encore ratifié la convention, se retirait de la CPI le mois suivant. Aujourd'hui, tout porte à croire que Kadhafi sera le deuxième chef d’Etat —même s'il n'a officiellement aucune fonction précise dans l'organigramme officiel de la Libye— à être condamné par la CPI. Signer n'est pas ratifier Créée le 1er juillet 2002, la Cour est compétente pour statuer sur les crimes de guerre, génocides et crimes contre l'humanité à compter de la date de sa création. Pourtant, après cette date, les crimes d'Israël contre des civils, les tortures et meurtres de civils en Irak et en Afghanistan par les Américains ou ceux des Russes dans le Caucase et la Tchétchénie, n'ont jamais été suivis de poursuites —l'absence d'une résolution au Conseil de sécurité des Nations unies d'une part, et leur non signature et/ou ratification du traité de la CPI de l'autre les ayant toujours protégés. A ce jour, 114 membres sur les 192 que reconnaît l'ONU ont signé et ratifié le traité, 139 l'ont uniquement ratifiée, la Russie et la Chine, à l'instar de la Libye, ne l’ont jamais signé, et dans le monde arabe, seule la Jordanie a adhéré à la Cour, signant et ratifiant le traité. Les Etats-Unis et Israël ont signé le traité mais ne l'ont jamais ratifié de peur de se voir inculpés, la ratification entraînant l'adhésion et la reconnaissance de la CPI comme autorité judiciaire, et prévoit que l'un des membres du traité peut être poursuivi pour crimes contre l'humanité sans le vote préalable du Conseil de sécurité des Nations unies. La Libye, victime d'un consensus, aura donc fait les frais d'un vote unanime au Conseil de sécurité sans n'avoir jamais reconnu la CPI. Trois mois après l'insurrection libyenne, les choses se sont rapidement compliquées; Obama détient 30 milliards de dollars (21 milliards d’euros) libyens aux Etats-Unis par un gel unilatéral et Kadhafi père et fils seront recherchés par la justice internationale. Ils finiront probablement en prison, s'ils ne sont pas tués avant par les frappes de l'Otan, autre organisation à géométrie variable. Qui est le plus fort? Personne, et tout le monde. Chawki Amari http://www.slateafri…itesses-kadhafi
Chitah Posté 4 juin 2011 Signaler Posté 4 juin 2011 Le soutien aux serbes n'est pas unique au Kosovo, l'extrême droite française est très serbophile et d'assez longue date. Il y'a quand même eu des dissensions pendant les guerres balkaniques (beaucoup ont préféré soutenir la Croatie catholique face à l'Etat socialo-communiste yougoslave) mais ça doit se limiter à ça. La Serbie a une vieille histoire d'amitié avec la France tout court, en fait. Quant à Marine Le Pen, je la vois mal tomber un piège aussi gros qu'un criminel de guerre présumé de ce calibre. Le père aurait pu. D'accord. Je posais la question parce que je me souviens d'un petit fait divers où un type (un arabe je crois) c'était fait tabasser dans un square par deux skins, qui avaient commencé par lui demander ce qu'il pensait du Kosovo, le pauvre bougre n'ayant pas vraiment d'opinion sur la question. Et moi-même j'ai pu entendre des militants d'extrême-droite m'en parler. Je me demandais à quel point c'était un point difficile pour l'extrême-droite.
free jazz Posté 4 juin 2011 Auteur Signaler Posté 4 juin 2011 On sait à quel point l'extrême droite t'obsède, mais MLP et les skins c'est totalement hors sujet. Sois sympa, si tu n'as rien d'intéressant à dire il y a pléthore d'autres fils à pourrir avec cette marotte.
Chitah Posté 4 juin 2011 Signaler Posté 4 juin 2011 On sait à quel point l'extrême droite t'obsède, mais MLP et les skins c'est totalement hors sujet. Sois sympa, si tu n'as rien d'intéressant à dire il y a pléthore d'autres fils à pourrir avec cette marotte. Si Castro est arrêté, j'aurais le même genre de questions pour l'extrême-gauche. Si Ben Ali tombe, j'ai le même genre de questions pour l'UMPS. Etc.
free jazz Posté 4 juin 2011 Auteur Signaler Posté 4 juin 2011 Si Castro est arrêté, j'aurais le même genre de questions pour l'extrême-gauche. Je ne doute pas que si Castro est arrêté tu vas nous raconter qu'un de tes potes arabes s'est fait bousculer à la fête de l'huma par un gros bras de la CGT islamophobe passé au FN, c'est même totalement prévisible. Je voudrais juste qu'on puisse continuer à discuter du sujet sans que tes petites obsessions viennent mettre de la confiture partout.
Apollon Posté 6 juin 2011 Signaler Posté 6 juin 2011 Sur l'illégitimité de la CPI et ses méthodes arbitraires, l'excellent Rony Brauman contre le clown de sos-racisme Sopo. [dailymotion]x8mlk0[/dailymotion] [dailymotion]x8mmva[/dailymotion] waw quel faire-valoir ! "je vis dans un monde fantasmé, bien sur, mais les victimes, elles, elles ont plus de fantasme"
Apollon Posté 6 juin 2011 Signaler Posté 6 juin 2011 Il faut relativiser l'accusation de justice des vainqueurs. Une loi de la guerre c'est vae victis : si chaque Etat rationalise son action et s'estime dans son bon droit, c'est le vainqueur qui impose ses conditions et sa façon de voir. Dès lors l'institution d'une justice internationale montre une volonté d'objectiviser le bien-fondé de l'action étatique qui est en soi louable, mais facilite les guerres de principe, ce qui pose un lourd problème.
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