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Impôt, dépense et emprunt (effets)


Domi

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Posté

Un projet de dernier article pour Contrepoints m'a mené à des considérations bien compliquées (qui probablement n'y figureront pas).

J'émet l'hypothèse que l'emprunt (parce qu'il prive les entreprises de financement) annule les effets positifs de la hausse de dépense publique dans le cas d'une augmentation du déficit. En pratique une telle hausse conduirait à 0,2 pts en +

Si on augmente l'impôt et la dépense à la même vitesse on a - 0,1 de croissance ( 10 pts de dépense publique en + = 1 pt de croissance en moins empiriquement (Je suppose qu'ici les différences d'équilibre budgétaire sont négligables).

Si je donne à 1 pt d'impôt en +, 1 valeur de - 1 par exemple (effet sur le PIB), alors 1 pt de dépense devra avoir un effet de + 0,9 et 0,7 pt de dépense un effet de - 0,7 du coup (pour expliquer les 0,2 + haut)

Et s'il y a une baisse d'impôt alors financée par l'emprunt ?

On a moins un point d'impôt + un point d'emprunt : - (- 1) + ( -0,7) : on devrait avoir 0,3 points de croissance en +.

Pourtant empiriquement on a 1,5 pts.

Voir notamment le dernier article de Jeff Balmont pour Contrepoints.

J'ajoute par ailleurs qu'une dépense additionnelle n'a pas d'effet sur la croissance (selon un vieil article de Vincent Benard). Les Etats américains les plus subventionnés n'ont pas eu plus de succés.

Il faudrait faire la différence entre une dépense additionnelle et celle qui correspond à un impôt.

Cela ne remet pas en cause dans tous les cas l'incohérence soulignée plus haut.

Y a-t-il une explication à cela ou est-ce que cela s'explique par la difficulté de mesurer de telles phénomènes ?

Posté

Je ne connais rien à ces chiffres mais je ferai les remarques qualitatives suivantes :

1) Lorsque l'État prélève des ressources, que ce soit par l'impôt ou par l'emprunt, cela revient à peu près au même : des ressources ont été prélevées et cessent d'être disponibles pour les particuliers et les entreprises.

Pour autant, on peut signaler une petite différence : l'impôt est prélevé de façon toujours violente et surtout tatillonne, ce qui occasionne beaucoup de dépenses (et aussi de coûts d'opportunité) pour les contribuables, particuliers et entreprises. C'est pour cette raison que l'impôt fait plus de mal que l'emprunt.

2) Le PIB mesure officiellement la production, du moins selon les normes comptables étranges de l'administration publique. De fait, le PIB est officiellement constitué de deux parties : le PIB créé par les particuliers et les entreprises, et le PIB créé par les administrations publiques.

Le PIB créé par les particuliers et les entreprises est défini officiellement comme étant les sommes que les acheteurs ont payées pour acheter la production privée.

Le PIB créé par les administrations publiques est défini officiellement comme étant les sommes qui ont permis le financement de l'administration publique: en d'autres termes, il s'agit de la dépense publique.

Si un observateur se met à douter de la vraie valeur de la production des administrations publiques, et si cet observateur pense que la véritable valeur de la production des administrations publiques est plus proche de zéro, alors pour un tel observateur, le PIB ne mesure pas la production mais la somme de la production et de la dépense publique.

Personnellement, je suis persuadé que l'on a bien : PIB = production + dépenses publiques

Ainsi, toute hausse de la dépense publique provoque immédiatement une hausse du PIB, mais cette hausse du PIB est seulement due à la définition du PIB. Cette hausse du PIB ne correspond en aucun cas à une hausse de la production. En fait toute hausse des dépenses publiques entraîne une baisse de la production. Ainsi, la hausse de la dépense publique ne peut pas avoir le moindre effet positif sur la production (même à très court terme) : elle n'a d'effets positifs que sur le PIB, lequel varie parfois en sens inverse de la production.

Posté

J'ai pas trop compris la démonstration en-haut.

De ce que je comprends du PIB : PIB = 1 euro gagné par le privé + 1 euro dépensé par le public. (Parce que oui, dans l'approche administrative, quand le public brûle 1 euro, en fait, c'est gagné). Don, dans cette définition, le PIB peut augmenter quand le privé gagne de l'argent, ou quand le public en dépense plus ! Donc en fait, le PIB peut augmenter, mais le pays peut quand même aller à la catastrophe (puisque l'euro dépensé par le public a été pris au privé).

Au final :

- 1€ gagné par le privé = il a fallu rendre le service au client qui correspond à cet euro + y intégrer la marge pour faire vivre l'entreprise (salaires, coûts fixes, etc…)

- 1€ dans les mains du public = il a juste suffi de le prendre au privé, et de le dépenser plus ou moins intelligement

C'est pourquoi, pour la même somme, le privé est plus efficace pour le public. Et que compter la dépense public comme gain de richesse dans le PIB, c'est une belle fumisterie.

Posté

J'ai eu peur que ça n'intéresse personne et du coup j'ai voulu faire court dans mes explications. A la fin c'est incompréhensible en + d'être (peut-être inintéressant même si le problème m'intéresse).

Vos remarques me permettent de préciser ma réflexion. Plaçons nous dans l'hypothèse d'une augmentation de la dépense publique de 1 pt avec 1 hausse d'impôt similaire. L'opération sera neutre sur le plan comptable pour les raisons expliquées par Pax in Terris (alors que la satisfaction aura peut-être baissée. Les armes achetées par l'Etat syrien pour massacrer la population du pays comptent dans le PIB). En revanche, il y aura des effets visibles sur le plan économique. Pour les Keynesiens, si le marché n'est pas à l'équilibre et la demande insuffisante, l'Etat dépensant davantage, cela soutiendra l'activité et donc le PIB. Sur le court terme cela est plausible. Pour les libéraux, les entreprises ont moins intérêt à investir et surtout en ont moins les moyens. Comme les dépenses de l'Etat sont des dépenses de consommation : moindre hausse de la production.

Malgré l'artifice comptable décrit plus haut, ces effets sont visibles dans les chiffres du PIB. Imaginons que nous ajoutions 1 point de dépense publique en + financé par l'impôt. Il y aura 1 pt de PIB "marchand" en moins et 1 pt de PIB Etatique en +. Mais surtout la croissance du PIB marchand sera moins rapide. Cela se verra aussi ds la richesse "créée" par l'Etat parce qu'il prend une part du total.

Empiriquement, on constate pour l'Ocde qu'un point de dépense publique et d'impôt en +, c'est 0,1 points de croissance en -. En gros, cela réprésente en gros dans l'Ocde 0,3 points sur 3 ans. C'est un constat économique et non comptable.

J'ai simplifié ça en considérant qu'il y avait des effets négatifs de l'impôt sur le PIB et positifs de la dépense. Si l'on fait l'hypothèse que l'impôt a un effet négatif de 1 point (pure hypothèse, utile pour poser le raisonnement) alors la dépense aurait un effet positif de 0,7. Mais c'est trés approximatif au vu des aspects précisés plus haut.

En continuant ce raisonnement on peut se demander quel serait l'effet d'une dépense additionnelle financée par l'emprunt. Ce nbe serait pas + 0,7 car l'emprunt par l'Etat empêche les entreprises de se financer. Empiriquement, le chiffre est de + 0,2 (toujours sur trois ans). On pourrait donc supposer que l'effet négatif de l'emprunt est de -0,5. (0,7 - 0,5 = 0,2).

Quel devrait être alors l'effet d'une baisse d'impôt financée par l'emprunt ? + 1 - 0,5 = 0,5.

Or, a priori, empiriquement, l'effet sur le PIB est de + 1,5 pt sur trois ans.

Donc je me suis dit quelque chose ne colle pas. est-le raisonnement ou l'inéfficacité de la méthode empirique.

J'aurais d'autres remarques à faire pour corriger le raisonnement mais :soddip: est fini pour ce soir.

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