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JohnBis

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Messages postés par JohnBis

  1. J'ai beaucoup plus simple en stock, on ferme la banque centrale et on laisse l'état s'endetter si il il le souhaite au prix de marché. Si il n'arrive pas à rembourser on le laisse faire faillite. Dans le même temps, on supprime toutes les règles à la con type bâle et solvency et on verra si des gogos sont prêts à prêter à des politiques irresponsables de leurs actes. Pour ma part, dans un système comme celui là je n'aurai quasiment pas d'obligations d'états.

    C'était l'avis de Milton Friedman: http://reason.com/blog/2013/08/12/qe-phooey-milton-friedman-thought-there

     

    Comment ça? Le LTRO de la BCE c`est de la création de cash en échange de collatéraux. C`est-à-dire que la BCE "déverse" de la monnaie.

    Oui, le LTRO est un prêt, qui est en train d'être remboursé d'ailleurs (ce qui réduit la masse monétaire d'autant); mais je parlais du QE plus spécifiquement ( http://pragcap.com/stop-with-the-money-printing-madness | http://pragcap.com/understanding-quantitative-easing )

  2. Le mécanisme n'est pas direct mais est très incitatif à la prise de risque. Si la banque centrale maintient ses taux directeurs et les obligations souveraines à des niveaux artificiellement bas, je vais être incité à acheter des obligations souveraines et les déposer en collatéral à la banque centrale et acheter des actifs qui me rapportent beaucoup plus. La combinaison est gagnante tant que la banque centrale ne change pas sa politique (taux bas + taux fictifs). Désolé mais le jeu n'en vaut pas la chandelle pour la banque centrale car l'ensemble est très instable.

    En effet, d'autant plus incitatif à la prise de risque qu'il y a une sorte de jurisprudence sur le sauvetage d'institutions en danger.

     

    Sur une autre note je me permets d'émettre un doute sur ce concept de "taux artificiellement bas" que je vois surgir régulièrement: le taux "naturel" dans notre système de taux flottant est zéro, puisque la monnaie est issue par un monopole est n'est pas contrainte par une quelconque commodité (cf http://www.epicoalition.org/docs/Forstater_Mosler_article.pdf). Les seuls moyens qu'a l'Etat d'intervenir sur le marché des taux est d'émettre des bonds ou de payer des intérêts sur les réserves (ce qui crée un plancher de taux), donc la condition de non-intervention de l'Etat sur le taux d'intérêt, c'est un taux directeur à zéro (le "own-rate" de la monnaie du monopole d'Etat), ce qui laisse ainsi le marché libre de pricer les taux de manière totalement décentralisée en fonction des cas de figure. 

    (Maintenant, on aurait effectivement un taux naturel (ou des taux naturels plutôt) différent de zéro dans un système à taux fixe où la masse monétaire est contrainte et où le taux d'intérêt signalerait une certaine quantité d'épargne et donc un certain niveau de demande future qui soit fixe, ça serait peut-être même mieux, mais ce n'est pas le cas dans le système actuel).

  3. Tu passes juste à coté du fait que le QE a envoyé les profits des banques américaines à des niveaux stratosphériques.

    Oui, ça fait partie des effets pervers que j'évoquais plus haut. Je ne défends pas le QE, hein, je fais juste remarquer qu'il ne fonctionne pas comme certains semblent le penser (ça ne le rend pas plus souhaitable, je suis tout à fait d'accord).

     

    Bravo tu viens de découvrir que l'argent déversé par les banques centrales créent des bulles d'actifs (matières premières, actions, obligataire, change, immobilier) mais finissent rarement dans l'économie réelle ou productive.

    Je réitère: les banques centrales ne "déversent" rien, elles échangent des actifs, le bilan du privé reste inchangé. D'autres problèmes surviennent, en raisons d'incitations particulières que ces opérations impliquent, et je suis le premier à les dénoncer, mais le mécanisme n'est pas aussi direct.

  4. Cool alors, la richesse crée de toute pièce n'est prise à personne ! S'il empêche une déflation il nuit déjà aux épargnants mais c'est surtout les taux d'intérêt ridicules qui punissent les gens responsables au profit des too big to fail. Mais visiblement, tant qu'il n'y aura pas inflation Beber sera toujours excusé, quelque soit l'état de l'économie dont on lui confie si sereinement la responsabilité.

    Aucune richesse n'a été "créée de toute pièce", le QE c'est juste un échange entre un bon du trésor et sa valeur en cash, cherchant à envoyer l'investissement vers des actifs moins sur, mais au total il n'y a aucun changement dans le bilan du privé. Cela dit ça a des effets pervers qu'il convient de dénoncer, bien sur.

     

    Il constitue une redistribution forcée des richesses de ceux qui ont épargné vers ceux qui sont endettés.

    J'avoue ne pas voir par quel mécanisme. A priori il me semble que c'est l'inverse: le QE a détourné du capital vers les actifs des épargnants, et ça a eu un effet distributif (comme reconnu par la banque d'Angleterre: http://www.bankofengland.co.uk/publications/Pages/news/2012/073.aspx). L'idée derrière le QE c'est de pousser le capital hors des actifs sans risques (et ce n'est pas sans effets de bords, sans réelles preuves que ça soit une bonne chose: http://pragcap.com/quantitative-easing-the-greatest-monetary-non-event).

     

    Quant au QE3, il ne crée pas d'inflation des prix à la consommation pour une seule raison : les banques ont arrêté de prêter. Dès qu'elles s'y remettront, tu vas la sentir passer... 

    Les banques ne prêtent pas leurs réserves, donc quel que soit le montant de celles-ci, ces liquidités ne circuleront pas dans l'économie. Les banques ne prêteront que s'il y a des projets rentables qui émergent dans le secteur privé (ce qui n'est a priori pas inflationniste, du moins pas dans des proportions problématiques). C'est d'ailleurs un argument de poids contre la poursuite du QE3: à part augmenter les réserves des banques, ça ne fait pas grand chose, parce que le problème ne vient pas de là. Le "mécanisme de transmission" de la liquidité ne fonctionne pas.

  5. En gros l'équation (I – S) + (G – T) + (X – M) = 0 devrait s'écrire (I+eI – S+eS) + (G+eG – T+eT) + (X+eX – M+eM) = 0

     

    Maintenant relis le reste de cette théorie en prenant en compte les marges d'erreur et tu verras à quel point il s'agit d'une fumisterie.

    C'est toujours égal à zéro, c'est ce qui compte. L'intérêt de cette équation, c'est juste de montrer que les balances respectives s'annulent, quoi qu'il arrive (ce qui est une tautologie comptable, marges d'erreur ou pas). 

     

    Le type vole 1000 milliards par an aux épargnants 

    L'argent du QE3 ne vient pas de l'épargne privée, ni ne crée d'inflation !

  6. Ou tout simplement parce que ce système monétaire est instable et fragile face l'insolvabilité.

    Ce qui est instable, c'est surtout la réaction des banques centrales. D'où l'intérêt de faire fixer les taux par les marchés. Moins réalistement, go free banking !

     

    Et il y a-t-il une nécessité objective à augmenter la masse monétaire, suivant la croissance ? La déflation due à la productivité est-elle un problème en soi ?

    C'est pas une histoire de nécessité, c'est un mouvement spontané qui émerge sur les marchés, lorsque la demande augmente, l'offre de crédit suit, et la masse monétaire s'adapte. Une anecdote pour illustrer. La déflation due à la productivité occasionne un report de la dépense vers d'autres secteurs, au global ce n'est pas équivalent à une déflation générale due à moins de monnaie en circulation. 

  7. Et d'où viennent cette chute de la masse monétaire et cette trappe à liquidités, sinon des politique monétaires ?

     De l'état, des subventions, des réglementations, de l'aléa moral, du manque de concurrence, du copinage, de pleins de sources étatiques mais indépendantes de la politique monétaire.

     

    J'ai comme l'impression qu'il va falloir compiler la somme de toutes les réfutations de la MMT pour pouvoir mettre un lien et gagner du temps. Recommencer à chaque fois le même débat ça devient lassant.

     Il y a 2 parties à la MMT, une partie descriptive, factuelle, sur laquelle tout le monde s'accorde, et puis une partie prescriptive, qui laisse libre court à plein d'idées intelligentes ou non, farfelues ou non. Les constats de base de la MMT sont éclairants, et permettent de mieux comprendre comment fonctionnent les choses. S'il y a quelque chose à réfuter, ça serait éventuellement les recommandations qui en découlent.

     

    Taxer et détruire l'excédent monétaire qu'on a introduit…

    Ce serait pas plus simple de tout simplement arrêter de créer de l'inflation ?

    Ce n'est pas de l'inflation, justement, on fait face à des mouvement de déflation là ! L'inflation ne survient que lorsque le money supply dépasse la capacité productive d'une économie, pas avant.
  8. Je demande une corrélation entre taux d'imposition et inflation, juste pour rire. Cent balles qu'on trouve une meilleure corrélation entre endettement et inflation. ;) Plus sérieusement, l'impôt ne retire pas l'argent de la circulation. Le pognon des impôts est juste claqué ailleurs que ce qu'il aurait dû l'être.

    Ah si, techniquement l'argent versé aux impôts est retiré de la circulation (en tout cas aux US, Japon, etc, les pays souverains monétairement). D'ailleurs aux US pendant longtemps si on payait ses impôts en liquide, les billets étaient physiquement détruits (cf le lien que j'ai fourni plus haut).

     

     

    Ca ajoute un inconvénient majeur, qui, je pense, contrebalance largement les arguments opposés. Dans un système étalonné, la quantité de monnaie est donnée, et il faut faire avec. Dans un système sans étalon, il y a un mec (ou un comité) qui va décider de cette quantité de monnaie (en caricaturant). Et donner un tel pouvoir à quelqu'un, moi, ça me fiche les jetons. L'argument n'est certes plus économique pur, il tient davantage de l'économie politique, du Public Choice quoi.

    Ben justement, c'est un sacré problème que la quantité de monnaie soit fixe, historiquement d'ailleurs les marchés ont toujours contourné cette limite pour financer la croissance. La monnaie est endogène, c'est un réseau de banques décentralisé et d'emprunteurs qui décide du money supply en fonction des projets à financer, l'Etat ne peut pas grand chose sur ce phénomène. Le pouvoir est au marché dans la création du crédit, et heureusement !

  9. Sur l'étalon-or, alex6 a répondu pour moi.

     

    Ca n'est pas une flat tax. Une flat tax touche tout le monde à hauteur de ses revenus et dans le même sens, quel que soit l'activité économique dont ces revenus sont issus. L'inflation touche négativement les détenteurs de monnaie et les gens qui mettent du capital à disposition d'autrui ; elle touche positivement les gens qui ont un emprunt à rembourser. Ergo elle n'est pas neutre du tout. De plus, l'inflation déforme la structure de production en ne se répartissant pas uniformément sur le tissu économique : elle n'est même pas complètement flat vis-à-vis de la possession de monnaie.

     

    Si c'était vraiment moins pire que le reste, pourquoi l'impôt ne serait-il pas aboli et remplacé par l'impression de billets ?

    Je vois, merci des précisions. C'est le changement dans le taux d'inflation qui va bouleverser pas mal de calculs économique.

     

    Quant à l'impôt, il sert à juguler l'inflation, c'est un outil déflationniste qui permet de retirer des liquidités de la circulation.

  10. Ça revient au même, la planche à billets est une taxe. C'est même la pire des taxes car il est impossible d'y échapper à moins d'utiliser une autre monnaie – et ça tout le monde ne peut pas le faire, en tout cas dans un premier temps.

     

    Accessoirement, si tu cherches un peu tu trouverais que cet argument a déjà été utilisé en Allemagne, quelque part au début des années 20.

    Pourquoi la planche à billet serait-elle une taxe ? On est très loin du cas où la dépense publique serait inflationniste il me semble bien... Et puis quitte à être une taxe, c'est une flat-tax, c'est moins pire que le reste, non ?

  11. Ca ne pose pas de problème que les valeurs relatives soient fixées si les quantités de monnaies offertes sont restreintes l'une par l'autre et que l'or peut fluer à travers les frontières. Qui émet trop de monnaie voit son métal fuir, et la fuite s'accélère si il n'y fait rien (que ce soit une banque ou un Etat).

    Oui tout à fait, ce qui incite donc tout un chacun à devenir mercantiliste, et surtout l'Etat... Charles Gave résume bien la chose ici: http://lafaillitedeletat.com/2010/11/09/lor-et-la-monnaie/

     

    Ne t'inquiètes pas, j'avais bien saisi.

    Sur le reste, je laisse les plus spécialistes te répondre. C'est vrai que ta position n'est pas celle dont je me sens le plus proche (je ne vais pas dire adhérer encore, je n'ai pas assez de recul et je ne suis qu'en apprentissage), reste que j'apprécie ce type de confrontations.

    Merci de ta réponse courtoise; je suis moi-même toujours en apprentissage, et ce que je découvre en ce moment relève plus du "descriptif" que du "prescriptif". J'ai longtemps cru des choses que je découvre fausses aujourd'hui (ex: que c'étaient les dépôts qui faisaient les prêts alors que c'est l'inverse, que les dépenses publiques étaient limitées par la capacité à taxer alors qu'en fait non, etc), donc je questionne plein de choses. Une bonne lecture sur le sujet : http://moslereconomics.com/wp-content/powerpoints/7DIF.pdf

  12. J'ai bien remarqué qu'il disait des choses atypiques (sur ce forum j'entends, voire des libéraux) mais je ne pensais pas que ça le rapprochait autant de Krugman ; j'aurais dit de Milton Friedman (edit : dont je viens de voir que c'est sa référence... Foutue version mobile qui ne les montre pas).

    Au cas où cela ne serait pas clair, c'était ironique. Krugman raconte plein de bêtises, même si je lui reconnais d'avoir eu raison sur l'inflation, je pense qu'il se plante sur les déficits et surtout la capacité de l'Etat à dépenser proprement. Il persiste aussi à dire que les banques vont prêter leurs réserves ce qui est faux par exemple.  Et Friedman s'il a eu tort sur l'inflation il a de bonne idées sur la politique monétaire, ce qui n'est pas négligeable.

     

    Donc non, Krugman n'est pas du tout mon modèle, et je connais très bien le sophisme de la vitre cassée. 

  13. Dans ce cas, c'est plutot cool les tremblements de terre, quand ca detruit tout et qu'il faut tout reconstruire, c'est bien, ca fait de la croissance, des emplois, apres c'est pas grave, les gens sont ruinés et ont tout perdu mais c'est pas le probleme, hein. Ce qu'il nous faudrait, c'est une bonne grosse guerre. Avec plein de batiments rasés. C'est les syriens qui doivent etre contents, ils vont en avoir tout plein de la croissance.

    T'as tout compris. Et on se prépare à une invasion d'extra-terrestres aussi.

  14. "les périodes avec "monnaie non fiat" ont aussi connu un paquet de crises, souvent très grave, et qu'on s'empêchait artificiellement d'atténuer."

     

    Prouve que les périodes avec "monnaie fiat" n'ont pas aussi connu un paquet de crises, et qu'on a réussi à les atténuer.

    Et arrête de faire ton malin.

    Je ne fais certainement pas "mon malin", et je ne dit qu'en limitant artificiellement le money supply on se prive de la possibilité de contenir une chute rapide et brutale de la masse monétaire, ou une trappe à liquidité, rien de plus. Sur le sujet il y a pas mal de recherche (example) qui tendent à montrer qu'au moins de temps en temps on a réussi à lisser les choses. Les banques centrales n'ont pas forcément réussi à respecter leur mandat, ce qui ama soulève plus de question que ça n'en répond, reste qu'elles sont là pour rester et qu'il est donc utile de comprendre comment les faire mieux fonctionner.

     

    Le probleme de JohnBis, c'est qu'il n'a pas compris que ce qu'il propose, c'est de ruiner tout le monde par la dévaluation. Ce n'est PAS une solution. C'est un crime. Une trahison.

    Vu les décennies de croissance qu'ils ont eu après, on peut difficilement parler de ruine, surtout en comparaison de ce qu'ils auraient connu en laissant tout s'effondrer. De plus, une dévaluation brutale et autoritaire est une chose, une fluctuation du taux de change en est une autre. L'équivalence dévaluation - ruine n'est clairement pas évidente.

     

    Oui, je sais bien, mais pour des raisons maïeutiques, il eut été plus judicieux qu'il me sorte de lui-même qu'appauvrir le peuple, c'était kewl. Pour rire.

    Personne ne parle d'appauvrir le peuple.

  15. Et nous voilà partis dans un bel enculage de mouches sans rapport.

    Ici & maintenant (pas sur une île déserte), l'or a une valeur dont tout le monde s'accorde à dire qu'elle n'est pas nulle. C'est tout. La pignolle métaphysique, c'est pas le forum "éco & histoire", c'est le forum "philo".

     

    L'or n'est le collatéral de rien ni personne. Le papier est basé sur la confiance. C'est ça qui en fait un truc particulier pour la monnaie. Si tu trouves mieux que l'or, be my guest, mais bon, pour le moment, c'est tout ce qu'on a de vraiment solide. C'est ça qui est important et le reste, on s'en fiche un peu.

     

    :facepalm:

    Un libéral dira : laisse faire le marché. Si l'or n'est pas bon, il ne sera pas choisi. Pour le moment, tout indique que tu te trompes.

    Au contraire, je pense que le terme "valeur intrinsèque" n'a pas de sens en économie depuis les marginalistes (ou alors dans la distinction valeur d'usage / valeur marchande ?). C'est peut-être un détail si vous voulez, mais je dis juste: tout le monde s'accorde à dire que le pétrole a de la valeur, ça ne lui donne pas de valeur intrinsèque pour autant. C'est une valeur de marché, donc subjective, comme pour l'or ou les patates.

     

    Après en tant que monnaie l'or ne me semble pas une bonne idée, mais si c'est ce que le gens préfèrent... whatever rocks your boat. Le fait est que je ne vois clairement pas l'étalon-or revenir de si tôt. 

     

     

    Est-ce que tu réponds à ma question ? Je ne pense pas.

    La question est "Il t'appartient de prouver que les monnaies fiat ont réussi à atténuer efficacement une crise.", et la réponse est: "les multiples exemples de dévaluations qui ont permis l'augmentation de l'output, par exemple après l'abandon de l'étalon-or". Pour le coup d'ailleurs, l'étalon-or bloque artificiellement le taux de change; "laisser faire le marché" c'est avant tout le laisser définir les taux fondamentaux: le taux d'intérêt (free-banking ou taux directeur à 0 et concurrence bancaire), et le taux de change (donc taux flottant librement et marché des changes).

  16. Stop.

    Il t'appartient de prouver que les monnaies fiat ont réussi à atténuer efficacement une crise.

    C'est pas la monnaie qui fait quoi que ce soit, c'est l'utilisation qu'on en fait. "Atténuer une crise" est aussi sujet à des interprétations, si on considère qu'il s'agit de combler le gap entre output réel et output optimal, la plupart des pays qui ont abandonné l'étalon-or pour laisser dévaluer leur monnaie et relancer leurs économies sont des exemples. Est-ce la panacée ? Certainement pas. Mais est-ce qu'une monnaie-métal fonctionne mieux ? Je ne pense pas.

     

     

    Ah tiens, voilà qui est nouveau.

     

    Là encore, il faudra qu'on m'explique alors l'usage de l'or industriel (électricité, chimie notamment) et commercial (bijouterie).

    Tu serais sans doute d'accord qu'une monnaie basée sur le pétrole, hormis ses évidentes impraticabilités, aurait une valeur intrinsèque. Pour l'or ou l'argent (à plus forte raison), c'est la même chose.

     

    La "valeur intrinsèque", ça n'existe pas, tout est subjectif, c'est même la base du marginalisme de Menger. Coincé sur une île déserte, l'or ne vaut rien, l'eau, c'est différent. Que l'or ait des applications ne lui donne pas de valeur intrinsèque, juste une valeur subjective aux yeux des clients qui, actuellement, en veulent. Pareil pour le pétrole, il n'a strictement rien valu jusqu'à ce qu'on se rende compte de son potentiel énergétique. Si demain on a des panneaux PV avec 95% de rendement et qui coûtent rien à produire, le pétrole ne vaudra à nouveau plus rien. Pour une monnaie étatique, c'est l'exigence du paiement des taxes en cette monnaie qui lui donne de la valeur, qui est du même acabit: ça vaut quelque chose parce qu'il existe des gens qui en veulent (en l’occurrence, le fisc), et rien de plus. Dans l'absolu, je préfère posséder une ferme ou des actions d'une entreprise qui produit quelque chose de vraiment utile qu'un métal brillant. Si les choses tournaient vraiment mal pour une raison ou pour une autre, ma bouffe aurait surement plus de valeur subjective aux yeux des affamés que des lingots.

     

    Addendum: Le point le plus important sur l'or ne me semble pas être l'origine de sa valeur, mais le fait qu'en basant une monnaie dessus on fixe arbitrairement le taux de change. Pour des tribus autarciques, ça ne change rien, mais pour des pays aux productivités différentes qui commercent, je ne vois pas en quoi empêcher le marché de fixer la valeur relative d'une monnaie par rapport aux autres serait une bonne chose, et encore moins en quoi ça serait libéral. L'expérience de l'Euro est éclairante sur cette question, il me semble.

  17. Certes. Mais il n'en reste pas moins que depuis la nuit des temps, tous les expériences de monnaie fiat c'est-à-dire basés sur rien, ont très très mal fini: faillite, guerre... Si tu peux me citer un des cas où cela a marché, je m'inclinerai volontiers. Mais je doute que tu en trouves un seul... http://www.causes-crise-economique.com/monnaie_fiat.htm

    Bof, les périodes avec "monnaie non fiat" ont aussi connu un paquet de crises, souvent très grave, et qu'on s'empêchait artificiellement d'atténuer. Les monnaies non-fiat ont des avantages et des inconvénients, elle ne sont pas parfaites, et en soi je ne vois plus trop de raisons pour lesquelles on reviendrait à des monnaies non-fiat. Je trouve d'ailleurs cette distinction un peu artificielle. L'or n'a pas de valeur intrinsèque non plus, une monnaie-métal est tout autant "fiduciaire" au sens où elle est basée sur la confiance qu'on a en elle. De plus un taux de change fixe, c'est une bêtise, cf l'Euro. Honnêtement je ne vois pas l'intérêt, surtout qu'un gouvernement émetteur de sa monnaie ne peut pas faire faillite.

  18. "Tu crois vraiment que les Etats vont pouvoir continuer à s'endetter indéfiniment ? " Pas indéfiniment, mais jusqu'à ce que la croissance permettre de diminuer le poids de la dette oui, c'est très probable.

     

    "Si cela ne posait pas de problèmes majeurs, alors pourquoi limiter le déficit du PIB à 3 ou 4%. Pourquoi pas à 15%, 20%, voire davantage."  Pour des raisons politiques avant tout.

     

    "si la planche à billets est le remède à tous les maux, pourquoi les Américains ne l'ont-ils pas utilisé pour éviter la faillite d'une ville de Chicago par exemple ?"   Parce que ce n'est pas son rôle. Il n'y a pas à intervenir dans les affaires privée ou locales, Chicago est tenu à l'équilibre budgétaire en tant qu'utilisatrice de la monnaie, contrairement à l'Etat qui l'émet.

     

    " pourquoi les Etats-Unis du très socialiste Obama n'émettent-ils pas plusieurs pièces d'une valeur de 1000 milliards de dollars pour rembourser leur dette"   Parce que la dette n'a pas à être remboursée, du moins pas tout de suite, et puis parce que c'est pas le principal problème à l'heure actuelle. D'ailleurs cette idée est survenue lors du débat sur le "debt ceiling", plafond purement politique et artificiel. 

     

    "En outre, si l'Etat n'a pas besoin de taxer pour dépenser, alors pourquoi augmente-t-il massivement les prélèvements et la fiscalité au point d'étrangler le pauvre peuple qui n'en peut mais." J'hésite entre incompétence et idéologie, mais pas par obligation. C'est justement le contraire qu'il faudrait faire.

     

    "Quant à l'argent, le problème ce n'est pas qu'il vienne à manquer ou pas, c'est qu'en continuant les politiques actuelles, il finira tôt ou tard par ne plus rien valoir..." Il n'y a aucun risque d'inflation à l'horizon, au contraire même les économiste expriment des craintes de désinflation. L'inflation est historiquement basse, et ce depuis Reagan, ce n'est pas du tout un soucis en ce moment. 

  19. Le déficit et  la dette n'ont pas pour vocation à être remboursés, diminués tout au plus si on a suffisamment de croissance, mais ils ne posent pas de problèmes majeurs amha. L'Etat n'a pas besoin de taxer pour dépenser. Ce qui est plus grave je pense, c'est que l'Etat est incapable d'allouer des ressources correctement, et crée des divisions entre ceux qui ont la sécurité de l'emploi et les autres, ceux qui ont des "régimes spéciaux" et les autres, etc, etc. Aussi, c'est l'opposition épidermique à toute forme d'évaluation qui m'exaspère: par exemple ça fait des décennies qu'on dépense des millions pour les sdf, et il y en a toujours autant, mais jamais au grand jamais ils accepteraient d'évaluer la qualité des opérations menées, non, mesurer c'est maaaal. Je pense que le problème est plus qualitatif qu'autre chose, la dette et les déficits c'est des problèmes comptables, c'est pas comme si l'argent allait manquer. 

  20. Oui bien sur, je parlais relativement à la taille du secteur privé. Charles Gave avait fait une étude sur la taille du secteur collectiviste en France et combien ça pesait sur la croissance. Par contre, je pose la question, pourquoi saisiraient-il les 401 ? Ils peuvent déjà imprimer tout ce dont ils ont besoin...

  21. Ça ne fait pas monter les prix pendant que la demande privée reste déprimée, et les taxes élevées, ce qui est le cas depuis 2007.

    Plus les bons sont détenus localement moins les risques sur la dette sont élevés, cf au Japon. Le problème c'est plus la mauvaise qualité des dépenses publiques que leurs montant qui, aux US, n'est pas encore aussi élevé qu'en France par exemple. 

  22. Les asset swap de la FED  ne font que rajouter aux réserves des banques commerciales auprès de cette même FED, par construction cette monnaie ne circule jamais dans l'économie réelle (elle ne sert qu'à respecter les ratios de réserves imposées par les réglementations comme Bâle III), donc le M qui concerne M tout le monde n'est pas directement influencé par ces opérations. 

  23. Tu as l'air de dire que le choix de cet indicateur suggère une théorie selon laquelle si le PIB augmente, les dépenses publiques devraient augmenter, etc. Mais pourquoi une telle supposition?

     Je pense qu'une telle théorie existe réellement dans l'inconscient des énarques: la pensée jacobine veut que l'appropriation des activités par la collectivité soit théoriquement préférable à un système de marché entre organismes privés. Un bel exemple quand vous avez des sénateurs qui qualifient la Suisse "d'en retard" par rapport à la France sur les dépenses publiques :

     

    Suisse+-+les+s%C3%A9nateurs+fran%C3%A7ai

    Sous-entendu: la dépense publique c'est optimal, l'avenir c'est le socialisme, et dès qu'une structure privée prospère, elle a pour vocation a rentrer dans le giron collectiviste. Et d'ailleurs, la structure de la fiscalité me semble aller dans ce sens: on ne fixe pas une cible de budget en nominal, mais en taux, et les prélèvements qui vont avec. Si l'activité augmente on ne diminue pas les taux de taxation: au mieux on les conserve, au pire on les augmente, d'où l'effet cliquet de la dépense publique.

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