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Anton_K

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Tout ce qui a été posté par Anton_K

  1. Une des explications peut se trouver dans tradition de pensée des gens qui mènent ce genre de flicage, notamment par le recours en justice. Ces intellectuels dont la filiation est en gros Austin-Foucault-Butler ont tendance à placer le discours exclusivement dans la perspective du rapport de force. Du coup, l'idée d'une liberté d'expression permettant la liberté du débat dans la recherche de la vérité, ou du plaisir (humour) est totalement perdue de vue. Ils ont aussi une idée de l'identité comme construite par le sens (c'est patent chez Butler), donc vulnérable face au sens (encore une fois le sujet théorique classique disparaît). Pour de tels intellectuels, le discours est interprété seulement comme instrument de domination ou arme pouvant blesser le sujet dans son intégrité… D'où un flicage perpétuel de toutes les formes de symbole et de langage pour ne faire plus que des bisous et jamais des bobos en parlant… En effet c'est un gonflement du domaine du moral qui peut paraître quasi-totalitaire si jamais il se traduit dans la loi… C'est navrant, mais il faut savoir d'où ça vient. Ces gens ne s'intéressent pas à la question de la connaissance, un discours scientifique peut même leur paraître blessant, ou devant être adapté au "respect de chacun", cf les controverses débiles sur les théories du gender. Edit : Par contre je ne crois pas qu'on puisse faire le lien avec la moralité religieuse, ne serait-ce qu'en l'absence de justification de l'axiologie de ces nouvelles idéologies du vivrensemble, qui par ailleurs s'attaquent aussi à la morale de Platon.
  2. Anton_K

    R&D

    Dans le domaine de l'ingénierie je veux bien qu'on puisse se fier au hasard et à l'intuition (qui n'ont d'ailleurs pas beaucoup à voir avec l'ingéniosité), dans les cas où les tests sont facilement réitérables et peu couteux. Les choses changent quand on veut poser une rover sur Mars, vous en conviendrez… Par contre l'ingéniosité est une vertu de l'ingénieur en tant qu'elle consiste à atteindre les mêmes fins de manière bien plus efficace (c'est un peu l'histoire de la révolution industrielle). Mais en matière de sciences, je ne suis pas sûr qu'on puisse soutenir que le hasard est fructueux, même si cette opinion est véhiculée par des scientifiques de renom et même si (ou justement parce que) le mythe de la recherche fondamentale repose sur elle (et peut-être même celui du privilège de la recherche publique, qui sait… En fait c'est ce que je vais essayer de montrer ). Une expérience scientifique ne peut qu'invalider des propriétés supposées d'un objet qui forment son concept, ce qui sous-entend que l'objet doit être posé d'abord, et affiné. Autrement dit on ne peut pas trouver ce qu'on ne cherche pas (d'ailleurs quand on trouve c'est négativement, cf Popper), et si jamais on croit avoir trouvé quelque chose sans le chercher, qu'est-ce qui garantit qu'on en a un concept juste ? Rien. Je sais que cette théorie des sciences expérimentale est contestée, mais enfin que font les chercheurs du CERN si ce n'est mettre à l'épreuve des concepts expérimentaux possible des particules ? Le Boson de Higgs est avant tout un concept expérimental qu'on teste et qu'on fait varier en conséquence, donc en se demandant quelles traces il pourrait laisser, comment les observer, etc. En 2000 les chercheurs pensaient avoir trouvé, finalement non. Du coup, pas la peine d'espérer le trouver par hasard… Ici le hasard ça serait l'interprétation d'un signe imprévu, interprétation n'est pas expérience comme on le sait. En ingénierie c'est pas grave, puisqu'on juge une praticité. En science on prête le flanc à l'erreur. A partir de là, quelle différence entre recherche privée et recherche publique en science et ingénierie ? La question de savoir si la recherche fondamentale est une recherche scientifique purement tournée vers une avancée théorique "dans l'absolu" n'est pas évidente. En ce qui concerne la physique des particules par exemple, on argue l'inutilité du savoir, au sens où il ne vise pas un débouché. Mais à mon avis ceux qui critiquent les savoirs inutiles et ceux qui veulent d'un savoir éthéré imperméable à l'enjeu des débouchés ne valent pas mieux les uns que les autres (les seconds s'illusionnent tout simplement). On ne recherche jamais d'abord pour appliquer, mais parce qu'on a des problèmes de compréhension du monde toujours prééxistants, comme on l'a montré, et ces problèmes théoriques ne sont qu'un aspect d'un problème plus large qui est en gros celui de la praticabilité du monde, donc poser une forme d'intérêt scientifique tout à fait détaché d'enjeux techniques ne me paraît pas évident (ma religion n'est pas faite sur ce point, mais je vais quand même essayer de montrer que les enjeux sont liés, j'espère au moins ouvrir le débat). La recherche expérimentale n'est tout d'abord jamais inutile car en posant l'existence d'un objet elle pose le problème de l'accès à l'objet, donc de l'élaboration du matériel expérimental qui en soi suscite des débouchés. Ensuite, la compréhension d'un objet n'est pas forcément l'élucidation d'un débouché précis, mais la promesse d'une "praticabilité" de la chose qui s'exprimera par différents débouchés imprévus, mais dans un domaine qu'on peut estimer, et dans lequel on peut investir. C'est pour cela que des recherches apparemment sans direction technique suscitent l'apport de fonds privés venus d'un domaine proche ou commun. Du coup il devient aussi évident que la recherche ne peut jamais exister sans fonds, elle est donc un produit de la richesse tout autant qu'un facteur de richesse. La question qui s'impose c'est : L'Etat est-il une source fiable de financements ? On a pu le croire, mais qui oserait affirmer aujourd'hui que l'Etat n'est pas soumis à des logiques comptables… Et à la limite il l'est plus que certaines entreprises (par exemple Virgin), et donc moins susceptible de prendre les risques liés à l'innovation, car comme le montrait Schumpeter, si la recherche nécessite la richesse, il n'est pas évident que l'endossement de l'innovation par l'entrepreneur soit le produit d'un calcul rationnel… Bien au contraire l'entrepreneur fait un pari, il a en quelque sorte foi en l'alliance nécessaire entre le développement de la science et des techniques. Voilà comment je répondrai à la question de ShoTo et à la remarque de Pierre-Gilles de Gennes : il me semble que la recherche publique, par sa position idéologique d'opposer industrie et recherche, et par sa faiblesse comptable actuelle, est loin d'être l'avenir de la recherche. En ce qui concerne le CERN d'ailleurs il est intéressant de constater, d'une part une mise en valeur de la rentabilité des débouchés 'connexes' que j'évoquais, une reconnaissance (présentée comme concession) de la participation de fonds privés dans la construction du matériel expérimental, mais d'autre part, un discours pro-financement public et "recherche fondamentale" au sens le plus rêveur du terme et une justification à priori de l'endettement colossal de l'organisation. Je vous conseille à ce propos d'explorer leur site officiel. Quand P.-G. de Gennes parle de tester des idées neuves il n'a pas tort, mais il ne faut pas croire que ces idées peuvent être intéressantes si elles sont hasardeuses. Elles sont toujours des variations sur le dernier état d'une histoire des problèmes, laquelle est façonnée par le progrès technique qui définit les enjeux de praticabilité et donne accès à l'objet de savoir. Une autre question qu'il serait intéressant de développer outre la capacité de l'Etat à financer des recherche, c'est celle de sa légitimité à le faire, même celle des possibilités démocratiques d'accord sur la direction de cette recherche fondamentale purement théorique que prônent les adeptes de la recherche publique. A mon avis ces possibilités sont nulles, mais vu le gabarit qu'a déjà atteint ce post, je pense qu'il faut remettre ce développement à plus tard.
  3. À Bordeaux, où le réveillon s'annonce fameux. Je vous souhaite une bonne soirée !
  4. Salut à tous. Voilà un moment que je gravite autour de la sphère liberaux.org, que ce soit Contrepoints ou les blogs et publications de ses membres les plus actifs. Donc voilà, je franchis le seuil. Je ne suis spécialiste d'aucun auteur libéral contemporain, en revanche j'ai fréquenté les classiques. Mon principal domaine d'étude étant aujourd'hui l'épistémologie, on peut dire que j'ai découvert le libéralisme par un effort de mettre chaque chose à sa place. Comme on le sait quand on veut que la science ne soit que la science, on en vient vite à déconstruire et réfuter les idéologies constructivistes. Par ailleurs le libéralisme politique (surtout libertarien) tendait les bras à mon terreau philosophique désireux de mettre la morale d'un côté et la politique de l'autre sans mélanges foireux nuisant au droit naturel. Outre ce dont on a déjà parlé je m'intéresse de près aux questions d'enseignement et d'instruction (mon sentiment envers notre éducation d'état doit transparaître un peu là…), et je suis un passionné de musique et humble musicien moi même. En somme je rejoins votre forum pour approfondir ma connaissance des idées libérales contemporaine, je pressens qu'il me faut aller voir plus précisément du côté d'un certain Hayek (j'exagère, en fait j'ai déjà lu la Route de la Servitude mais j'ai cru comprendre que l'ouvrage était plus qu'anecdotique dans son oeuvre, même sur la question du constructivisme ; et j'ai une connaissance de seconde main sur sa théorie du marché). Et puis évidemment pour assister voire prendre part à des discussions sur les thèmes chers au libéraux. Merci à vous !
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