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Cortalus

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Tout ce qui a été posté par Cortalus

  1. J'ai lu The calculus of consent de Buchanan et Tullock. Copeau en a déjà présenté les grandes lignes dans cet article paru sur Contrepoints en 2011 (publié également sur catallaxia). Pour aborder cet ouvrage, au-delà de la maîtrise de l'anglais, il est indispensable d'avoir quelques notions d'économie néo-classique (le concept d'utilité marginale, la notion d'optimum de Pareto, ce genre de choses...). La première partie, qui dresse le cadre de travail conceptuel (individualisme méthodologique, rationalité des agents, etc.) est une lecture aussi indispensable qu'austère. Une fois ces bases posées, les choses deviennent nettement plus stimulantes avec les analyses des paramètres du calcul constitutionnel, des différents systèmes de vote et du marché politique. L'une des conclusions marquantes de cette étude est que dans un objectif de minimisation des coûts (coûts externes imposés à l'individu par la décision politique adoptée et coûts de transaction liés au système de prise de décision), le système de vote à la majorité simple n'est qu'une règle constitutionnelle parmi d'autres, qui n'a aucune raison particulière d'être optimale. Pour des sujets qui peuvent générer d'importants coûts externes, une majorité "qualifiée", ou une construction institutionnelle bicamérale (une vraie, où l'une des chambres ne peut pas avoir le dernier mot), sera souvent bien plus pertinente. En outre, étant donné que les individus ont des intensités de préférences différentes selon les sujets, il convient pour aboutir à une allocation optimale des ressources de permettre un véritable "marché du vote" , ce qui fait horreur aux "moralistes" comme le remarquent les auteurs. En français, on peut lire de Gordon Tullock un petit ouvrage au ton moins universitaire paru en 1978, Le marché politique, analyse économique des processus politiques, qui permettra aux néophytes de se familiariser avec les théories de l'école des choix publics. Tullock y exprime notamment à titre personnel sa préférence pour une règle de majorité des deux tiers.
  2. Personne n'a cité Ayn Rand dans les grands auteurs américains ? Je me suis trompé de forum ?
  3. En tant que MJ, j'ai toujours préféré les systèmes les plus épurés comme Ambre ou Nobilis. J'aime que l'histoire se construise avec les joueurs. Mais en tant que joueur, j'apprécie énormément les systèmes tactiques assez fouillés. Je suis un grand fan de Shadowrun. Fignoler son perso, réfléchir à son évolution, définir une stratégie, planifier ses actions avec les autres joueurs, micro-manager les options en cours de combat, tout ça s'intègre bien dans l'atmosphère du jeu. Dans Shadowrun, on essaye d'abord de tout planifier avant le run. On n'improvise qu'après le traditionnel retournement de situation/développement inattendu. Tout cela n'est absolument pas contradictoire avec des grands moments de roleplay. Par contre, il faut bien avouer que c'est un jeu qui passe mal avec les joueurs qui n'aiment pas se "prendre la tête". En fait, la complexité des règles implique que chaque joueur soit spécialiste de son environnement de jeu : le decker est l'expert des règles de hacking, le mage est l'expert des règles de magie, etc. Le MJ est quant à lui un arbitre généraliste.
  4. À mon avis, il faut au moins lire le discours de d'Ancona sur l'argent et le récit de l'ancien employé de l'usine où travaillait John Galt.
  5. Donc, 90 % des garçons mais 100 % des footeux intimident le directeur d'école pour obtenir un avantage. Ce qui prouve quoi exactement ? En fait, cette anecdote illustre une fois de plus l'impuissance de l'état, en la personne du chef d'établissement, à réaliser sa fonction minimale, à savoir défendre les droits des individus.
  6. Il y a tellement d'absurdités dans ces propos sur la répartition de l'espace entre individus dans la cour de récréation que je ne sais pas par où commencer. Mais bon je me lance. La première réflexion que cela m'inspire est qu'on se précipite sur une seule explication potentielle du phénomène observé sans avoir envisagé les autres et sans réaliser le moindre test qui permettrait de "falsifier" cette hypothèse. En l'espèce, on constate que dans une surface limitée certains individus occupent une plus grande part de l'espace que d'autres. Ces individus se caractérisent par leur mouvement dans l'espace dans le cadre d'un jeu. On observe également que ce sont des garçons. Rien qu'avec ça j'ai déjà plusieurs hypothèses à tester. L'hypothèse "les individus qui se livrent à des activités impliquant d'importants mouvements dans l'espace occupent plus d'espace en moyenne que les autres" me semblent digne d'être testée (par exemple dans des écoles non mixtes pour éliminer le facteur sexe). Bref, ce serait pas mal d'avoir un peu de méthode scientifique. Quand je dis "le problème n'est pas les garçons, c'est les pratiquants du foot", je ne fais pas qu'une boutade, je relève qu'une hypothèse concurrente est ignorée, probablement parce qu'elle ne colle pas avec des opinions préétablies. Ensuite, on peut discuter pourquoi pas de la propension des individus selon leur sexe à se livrer à différentes activités. Mais c'est une toute autre problématique. Par ailleurs, l'idée que l'espace est dominé par les individus qui l'occupent le plus d'un strict point de vue quantitatif est franchement risible. Ce raisonnement ne tient que si l'on suppose que tous les individus dans l'espace donné ont exactement le même niveau d'utilité pour chaque unité de surface, ou autrement dit, si chaque individu a exactement la même intensité de préférence pour la quantité de surface occupée. C'est une situation purement virtuelle. Un groupe d'élèves qui jouent aux billes, à Pokemon ou à Magic aura une utilité marginale par unité de surface disponible supplémentaire qui décroîtra bien plus rapidement qu'un groupe adepte d'un sport collectif. Bref, un espace limité peut parfaitement être occupé de manière différente sur le plan strictement quantitatif par les individus tout en maximisant l'utilité pour l'ensemble de la population et chaque individu en particulier. Par ailleurs, l'occupation de l'espace ne génère pas de l'utilité uniquement en fonction des mètres carrés. Ou alors, on part d'un autre présupposé stupide, à savoir que toutes les unités de surface sont parfaitement homogènes. Or, un emplacement à l'ombre, un banc, un équipement de jeu, etc., constituent des points d'intérêts spécifiques dans une cour de récréation. Il n'y a pas de caractéristiques homogènes entre toutes les unités de surface. L'utilité de ces points d'intérêts pour chaque individu dépendra de ses préférences personnelles (chaque individu à ses propres fonctions d'utilité). L'un préférera plus d'espace au soleil, l'autre moins d'espace à l'ombre. Avant de déclarer péremptoirement que le groupe qui occupe le plus de m2 domine les autres, peut-être donc faudrait-il étudier d'autres facteurs d'utilité localisés dans l'espace ? En l'absence de coercition exercée par un ou plusieurs individus, on aura en fait dans la cour de l'école comme partout ailleurs un ordre spontané qui émergera car les individus ont des préférences différentes, ce qui rend possible les échanges. La seule problématique est donc bien l'existence ou non d'une coercition. Refusons les conneries des SJW. Défendons les valeurs libérales et la raison.
  7. Dans ce cas là, pourquoi dire que le problème vient des garçons ? Manifestement, le problème, c'est le foot.
  8. Gentlemen, Je vais avoir deux heures à tuer dans le quartier Bercy/Gare de Lyon en attendant un train la semaine prochaine. N'y aurait-il pas dans les environs quelques boutiques qui mériteraient un détour en période de soldes ? Sinon, je vais encore me traîner à la FNAC et me lamenter sur l'indigence de leur rayon économie. Ou plutôt, j'irai boire des bières, ce qui ne m'empêchera pas de me lamenter sur l'indigence du rayon économie que j'aurais trouvé à la FNAC si j'y étais allé...
  9. Les fesses sur le bureau, c'est osé quand même. Personnellement, je n'aime pas trop. Manche de costume un peu trop longue à mon goût. Cravate trop étroite avec un nœud sans intérêt (on dirait un windsor, ce qui ne rend pas bien sur les cravates fines). Par contre, belle épaule (difficile d'avoir un tel résultat avec cette posture dans un costume prêt-à-porter). Dommage pour l'espace entre le col et la chemise (avec cette posture, c'est difficile à éviter). Du point de vue de la composition, rien à dire. Les courbes des bras rejoignent celles dessinées par les frondaisons en arrière plan pour mettre en valeur le visage. L'impression de détermination et de force ne vient pas seulement de la pose, mais aussi de l'équilibre de la scène. Je trouve intéressant qu'on puisse lire la photo à différents niveau : buste (encadrement par la fenêtre et la balustrade), plan poitrine (délimité par l'arrière du bureau) et plan américain pour la vue d'ensemble. Au niveau des couleurs, les blancs sont peut-être un peu brûlés (je ne distingue pas le col de la chemise), mais difficile d'en juger sur écran. Bref, une pose et une composition qui dégagent une belle impression de résolution et de solidité, mais qui manque un peu de la dignité attendue dans ce genre d'exercice (et qui déçoit un peu du point de vue "sartorial").
  10. Vu le dernier Twin Peaks hier soir. Je crois que ma femme est sur le point de lâcher...
  11. Le thème de la série est l'homme face à l'inexplicable, si je devais résumer. Il y a donc une bonne dose de bizarreries, d'étrangetés, de mystères, mais ce sont plus des éléments du décor que les fils conducteurs de la narration. Les épisodes de l'hôtel sont parmi les plus fantastiques, dans tous les sens du terme, de la série. Mais ce serait un gigantesque gâchis de les voir sans avoir déjà regardé tous les épisodes antérieurs.
  12. Mais ça vaut encore plus que 100 Md en valeur actuelle avec des taux négatifs. La BCE va sauver la planète
  13. L'idéologie "réchauffiste", au-delà de ses aspects religieux (en particulier eschatologiques), est également un véhicule formidable pour les constructivistes en tous genres. Ce passage de la Route de la servitude de Hayek me semble à cet égard d'une grande actualité : Le mouvement pour le planisme doit sa force actuelle en grande partie au fait que, bien que le planisme ne soit encore en gros qu'une ambition, il unit presque tous les idéalistes unilatéraux, tous les hommes et toutes les femmes qui ont voué leur vie à une tâche unique. Les espoirs qu'ils mettent dans le planisme ne sont pas le résultat d'une vue compréhensive de l'ensemble de la société, mais plutôt celui d'une vue très limitée, et souvent d'une grande exagération des fins qu'ils proposent. Je ne veux pas là sous-estimer la grande valeur pragmatique de ce genre d'hommes dans une société comme la nôtre; ils méritent toute notre admiration. Mais les hommes les plus désireux de planifier la société seraient les plus dangereux si on les laissait faire, et les plus intolérants à l'égard du planisme d'autrui. Du saint idéaliste unilatéral au fanatique il n'y a souvent qu'un pas. C'est le ressentiment du spécialiste déçu qui donne au planisme son élan le plus vigoureux. Mais le monde le plus insupportable et le plus irrationnel serait celui où on laisserait les spécialistes les plus éminents dans chaque domaine libres de procéder à la réalisation de leur idéal. La « coordination » ne saurait pas davantage devenir une nouvelle spécialité, comme paraissent l'imaginer certains planistes. L'économiste est le dernier à prétendre posséder les connaissances dont le coordinateur aurait besoin. Ce qu'il préconise, c'est une méthode qui permette la coordination sans l'aide d'un dictateur omniscient. Mais elle signifie précisément le maintien de certains de ces obstacles impersonnels et souvent inintelligibles aux efforts individuels contre lesquels tous Ies spécialistes se rebellent.
  14. Comme le disait Lovelock au Guardian en juin 2012 : Il se fait précisément que la religion verte prend la relève de la religion chrétienne. Je ne pense pas qu'on l'ait remarqué, mais elle a hérité de toute sorte de termes utilisés par les religions. Les verts utilisent la culpabilité. On ne peut pas se gagner les gens en disant qu'ils sont coupables de répandre du CO2 dans l'air. Ou John Reid, physicien atmosphérique de la division océanographie du CSIRO australien (Commonwealth Scientific and Industrial Research Organization), spécialiste des ondes gravitationneles de surface : La méthode scientifique a été abandonnée : le réchauffement est la thèse centrale d'un nouveau système de croyance comme la Résurrection l'est pour le Christianisme. Al Gore a pris le rôle équivalent à celui de St Paul pour le prosélytisme de cette nouvelle croyance... Mon scepticisme du réchauffement vient du fait qu'en tant de physicien ayant travaillé étroitement dans les domaines relatifs au sujet, je sais à quel point la science qui le soutient est pauvre.
  15. Sûr. Mon point de vue sur un état minimal qui se financerait par expansion monétaire et que cela revient à mélanger un Bâtard-Montrachet avec de l'extrait concentré de purin. La subtilité du pinot noir, le miracle du climat bourguignon et le génie du vigneron ne sont pas les traits qui s'exprimeront le plus dans ce cocktail. Sans même parler de toutes les caractéristiques qui font de l'inflation le pire des impôts (elle est inéquitable, imprévisible, distord les signaux de marché, contrarie le calcul économique des agents, afflige l'économie de cycles incessants de bulles/récessions...), on peut simplement noter qu'elle encourage par sa facilité la progression des dépenses publiques et que l'état minimal n'y survivra tout simplement pas. Un état qui se mêle de la monnaie n'est de toute manière pas un état minimal.
  16. Cette histoire de transformation affine, c'est ce que Samuelson veut expliquer (pour des noobs en maths comme moi) avec son exemple de marques sur une bande élastique que l'on étire ? Ou est-ce que je suis à côté de la plaque ?
  17. En effet, il y a bien un problème avec le concept d'utilité ordinale quand on sort de la seule théorie du consommateur, ou si on part dans des comparaisons interpersonnelles d'utilité (cf. le débat sur le welfare dans les articles de Caplan et ses contradicteurs).
  18. Ça manque de Hitler quand même. J'imagine que ça va venir.
  19. Il sera intéressant de comparer les stats âge/sexe/profession des députés avec celles des précédentes législatures. On devrait quand même avoir des changements assez significatifs.
  20. Je reviens sur l'histoire de l'utilité ordinale/cardinale. J'ai beau tourner l'argumentation de Caplan dans tous les sens, je n'arrive pas à concevoir que l'utilité puisse demeurer ordinale quand on la représente avec des fonctions ou autres courbes d'indifférence. Cela me heurte du point de vue mathématique. Du coup, j'ai consulté mon Samuelson (Economie, 18ème édition). Sur la problématique de l'équation MU1/P1 = MU2/P2, voilà son commentaire (page 88, note de bas de page no 5) : Le lecteur perspicace se demandera si la condition mathématique qui suit implique ou non une utilité cardinale, ayant une dimension (voir note de bas de page numéro 3). En fait, elle ne l'implique pas. Une mesure d'utilité ordinale est telle que nous pouvons l'étendre tout en maintenant toujours la même relation plus grande que ou plus petite que (comme ce serait le cas pour une mesure effectuée avec l'aide d'une bande de caoutchouc). Si on étire l'échelle de l'utilité (par exemple, en la doublant ou en la multipliant par 3,1415), on observe que tous les numérateurs sont modifiés dans la même proportion au sein de la condition, si bien que la condition d'équilibre du consommateur continue à être vérifiée. (...) Cette explication a le mérite de la clarté. Je comprends l'argumentation, même si elle ne me convainc pas. D'un point de vue strictement mathématique, on ne peut avoir affaire qu'avec une utilité cardinale dans les fonctions d'utilité. Cela étant dit, un bon économiste néo-classique s'interdit d'en tirer des conclusions autres que sur la hiérarchie des préférences. Autrement dit, il n'utilise que les "propriétés ordinales" de cette utilité cardinale. En ce sens, je comprends qu'on puisse dire, pour simplifier, que l'utilité reste ordinale. Pour compléter, voici ce que dit Samuelson dans la note de bas page no 3 (page 87) visée dans l'extrait ci-dessus : Une affirmation telle que "La sitation A est préférée à la situation B" - qui n'exige pas que nous sachions de combien A est préfée à B - est qualifiée d'ordinale ou sans dimension. Les variables ordinales sont telles que nous pouvons les classer par ordre, mais telles que nous ne pouvons mesurer la différence quantitative entre différentes situations. Nous pourrions classer les tableaux par ordre de beauté dans une exposition sans avoir de mesure quantitative de la beauté. Dans certains cas particuliers, le concept d'utilité cardinale ou mesurable est commode. Dire qu'une substance portée à 100 degrés Kelvin est deux fois plus chaude qu'une autre portée à 50 degrés est un exemple de mesure cardinale. Il arrive souvent que, sous condition d’incertitude, le comportement des individus soit analysé en utilisant un concept d'utilité cardinale. D'un strict point de vue pédagogique, je trouve que l'exemple de la galerie de tableaux n'est pas très bien choisi (ce serait un meilleur exemple pour illustrer la théorie subjective de la valeur), mais pourquoi pas. On note quand même que l'auteur ne rejette pas a priori toute analyse qui se fonderait sur une quantification de l'utilité, "sous condition d'incertitude". C'est cette incertitude qui est problématique. En effet, on n'est pas dans un contexte de grandeurs physiques dont l'incertitude de mesure peut être appréhendée par une méthode statistique.
  21. "chartalisme". Je vois les lettres. Mais quand mon cerveau doit les interpréter, cela devient "charlatanisme".
  22. Cette loi est à l'origine de l'article 1 du code du travail qui dispose : Tout projet de réforme envisagé par le Gouvernement qui porte sur les relations individuelles et collectives du travail, l'emploi et la formation professionnelle et qui relève du champ de la négociation nationale et interprofessionnelle fait l'objet d'une concertation préalable avec les organisations syndicales de salariés et d'employeurs représentatives au niveau national et interprofessionnel en vue de l'ouverture éventuelle d'une telle négociation. A cet effet, le Gouvernement leur communique un document d'orientation présentant des éléments de diagnostic, les objectifs poursuivis et les principales options. Lorsqu'elles font connaître leur intention d'engager une telle négociation, les organisations indiquent également au Gouvernement le délai qu'elles estiment nécessaire pour conduire la négociation. Le présent article n'est pas applicable en cas d'urgence. Lorsque le Gouvernement décide de mettre en oeuvre un projet de réforme en l'absence de procédure de concertation, il fait connaître cette décision aux organisations mentionnées au premier alinéa en la motivant dans un document qu'il transmet à ces organisations avant de prendre toute mesure nécessitée par l'urgence. Il y a donc bien une possibilité de passer outre en motivant l'urgence.
  23. La loi no 2007-130 du 31 janvier 2007 de modernisation du dialogue social, dite loi "Larcher".
  24. L'objection des détracteurs de Caplan est justement que mathématiquement, cela n'a pas de sens d'employer des nombres ordinaux dans une fonction ou une équation comme MU1/P1=MU2/P2... Diviser un ordre de préférence par un prix est absurde. L'utilité doit être cardinale pour être employée ainsi. Il est donc exagéré de dire que les néo-classiques n'ont recours qu'à une notion d'utilité ordinale. Il serait tout aussi exagéré de dire que les néo-classiques ignorent la distinction entre utilité ordinale et cardinale. Bref, autrichiens comme néo-classiques sont d'accord sur le fond : l'utilité cardinale ne peut pas être mesurée en réalité. Là où les autrichiens excluent par conséquent tout raisonnement qui se baserait sur l'utilité cardinale, les néo-classiques disent : OK, ça ne se passe pas comme ça dans la tête du consommateur, mais ce serait dommage de se priver d'une notion bien pratique pour des exercices de pensées et la construction de modèles. Suite à la parution de l'article initial de Caplan, voici le contre-argumentaire de Hülsmann (1999) sur la question de l'utilité cardinale : Et les objections de Block (1999) sur la même question : Et finalement la réponse de Caplan (2001) : Honnêtement, je ne comprends pas l'argument de Caplan, qui ne répond d'ailleurs pas à toutes les objections de ses contradicteurs.
  25. Pas vraiment. La subjectivité de la valeur est d'abord une théorie de la formation des prix (qui s'oppose à la conception classique selon laquelle le prix d'un bien découle du coût de ses facteurs de production), alors que le marginalisme est une évolution de la théorie de l'utilité. Bien sûr, utilité et prix sont liés, et la théorie subjective de la valeur explique justement la baisse tendancielle de l'utilité marginale.
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