De fait, parmi les grandes pointures de la littérature mondiale, il est difficile de trouver une crevure de la taille de García Márquez. Collaborateur actif et passif de la dictature castriste qui ne voit aucune contradiction à participer au Tribunal Russell ou faire partie de Commission McBride de l'Unesco sur la liberté de l'information. Il a critiqué toute sa vie les USA, mais n'a jamais cessé de pleurnicher pour pouvoir y entrer (visa refusé jusqu'en 1991). Quand on lui détecta un lymphome, il s'est fait soigner à Los Angeles, pas à Cuba, hein. Ses enfants, toujours inscrits dans des écoles anglophones. Son obsession pour les hommes de pouvoir est pratiquement unique chez les hommes de lettres. Prétendu socialiste, il a toujours frayé avec les puissants de ce monde. Feint de s'intéresser à la condition féminine, mais le métier féminin le plus répandu dans son oeuvre est celui de prostituée. Par ailleurs, difficile de trouver chez lui quelque empathie pour les étrangers dans les sociétés latino-américaines, ni les indigènes ou les afro-américains. Comme il n'écrivait rien depuis longtemps, le monde est devenu un peu meilleur avec sa disparition.