Gio

Parce que tu crois qu'ils nous rendent ce qu'on a commis ?!

Moustiik0, j'ai cru comprendre que tu ne voulais pas être renvoyé à des auteurs, néanmoins la plupart des questions/objections que tu apportes sont extrêmement anciennes et classiques et les écrits des auteurs libéraux consistent pour une grande part à répondre précisément à ces questions et à ces objections que tu formules. (Frédéric Bastiat en ce qui concerne le libre-échange par exemple...) L'action politique est, de par sa nature même, une action de contrainte, de violence. Donc les questions que tu dois te poser pour chaque problème sont les suivantes : 1° La violence d'un individu envers un autre peut-elle se justifier moralement ? (Y a t-il une "bonne" violence ?) Si oui, à quelle condition ? (La fin justifie t-elle les moyens ?) La liberté est-elle une fin en soi ou un moyen au service d'une fin ? 2° La violence est-elle, ou peut-elle être, un bon moyen d'atteindre une fin ? Si oui, lesquelles ? L'erreur de base consiste souvent à considérer comme acquis que la politique en tant que moyen atteint effectivement la fin qu'elle vise. Or la réalité est que la plupart du temps (voir quasiment tout le temps), elle ne fait qu'empirer la situation. Or il est infantile de comparer une imperfection existante avec une perfection inexistante. On parlait du salaire minimum par exemple. Ici, tu confonds visiblement l'intention et le fait. C'est-à-dire que tu focalises sur la fin, sans trop regarder l'efficacité du moyen. Ce n'est pas parce que le salaire minimum a pour intention, pour but (donc pour fin) d'augmenter les salaires qu'il y parvient effectivement. On constate empiriquement que sa seule conséquence effective est d'augmenter le chômage (ce qui s'explique très bien), donc à quoi bon jauger l'intention en lieu et place de la réalité ? Tu peux faire le même examen pour chaque problème.

Dans trois jours nous fêterons l'anniversaire de l'impôt sur le revenu, qui a un siècle.

Profitez-en tant que c'est en ligne, on apprend notamment pas mal de choses sur Sieyès. (Je me demande toujours si ce type était vraiment libéral...) http://www.youtube.com/watch?v=_8n6eqNaUZw

Finalement à ma copine je lui ai acheté une robe, et un livre (Lolita de Nabokov).

Au fait, merci Senscritique. (Ça aide à cerner les goûts.)

Pour répondre viteuf : Je sais pas cuisinier, je vis pas à Paris, mon budget max est aux alentours d'une quarantaine d'euros, et c'est ma copine depuis un an et demi. Mais bon c'est inutile, j'ai décidé d'aller lui prendre des bouquins / BD (je lui offre ça généralement) je me suis fait une petite liste de trucs qui seraient susceptible de l'intéresser, du moins j'espère. (Bon à moins que finalement je revienne les mains vide, indécis...)

J'avais oublié de préciser que je suis pauvre. (A la rentrée quand je serais fonctionnaire, je serais plein aux as, mais pour l'instant, si je dépense plus de 40€ c'est déjà beaucoup...)

Ouais mais nan je sais pas du tout ce qu'elle aime dans ce domaine et j'achèterais pas le bon truc. Comme à tout homme qui se respecte, cet univers me fait peur de toute façon.

Bon c'est pas le tout mais je dois acheter un cadeau d'anniversaire à ma copine (qui est né un 14 juillet)...des conseils ? (Nan je lui achèterais pas Human action.)

Oui, vu que c'est pas drôle. Donc c'est drôle.

http://www.youtube.com/watch?v=cT_RWXAezkk

Puis l'anticonsumérisme c'est une façon détournée de critiquer de toute façon le commerce, la publicité, de prôner l'égalité... parce que consumérisme implique opulence, or on sait que l'opulence c'est mal, puisque seulement quelques uns en profitent pendant que les autres crèvent, alors que si on partageait l'essentiel... Essaie les situationnistes (Guy Debord) c'est rigolo.

T'es con ou quoi ? Pourquoi cherches-tu une logique ou une cohérence là dedans ? Capitalisme = Société de consommation = Égoïsme = Accumulation = Superficialité = Mal Communisme = Partage = Fraternité = Choses essentielles dans la vie = Bien

Ouais, enfin cela n'a rien de spécifique aux artistes comme mentalité. Tous les intellectuels plus généralement. Après la guerre, être un intellectuel, c'était être communiste, puisque c'est eux qui avaient vaincus le nazisme. Et puis la crise de 29, comme tout un chacun le sait, c'était la faute du capitalimse.

Je viens de comprendre le crime de ce Booba sur wikipédia : Ce qui est d'ailleurs exagéré, j'ai regardé l'interview-source :

Le siècle entier. (La critique de la société de consommation et du capitalisme dans l'art c'est pas du tout un truc spécialement récent hein...on peut même dire que ça s'est un poil atténué à la fin du XXe siècle.)

Il a dit que c'était une apologie de la société de consommation aussi. Jeff Koons aussi. (J'aurais dû lui répondre ça.) Mais bon, je pense qu'il aurait dit que c'était pas bien non plus, surtout pour des collégiens. Il faut les initier à des œuvres qui font l'apologie du socialisme, et qui dénoncent la société de consommation, comme une grosse partie des artistes modernes et contemporains. D'ailleurs ça me fait penser que lorsque j'ai étudié la photographie plasticienne au XXe siècle (c'était un des sujets qui pouvait tomber à l'écrit d'admissibilité, et c'est ce qui est tombé d'ailleurs), tu retires la critique de la société de consommation et du capitalisme, il reste pratiquement rien.

Sauf que personne n'a dit le contraire et que ce n'était pas du tout le sujet. Sinon, vous vouliez des témoignages de l'intérieur sur l'ÉdNat ? Ça commence maintenant : ce soir, diner entre lauréats du CAPES de l'académie de Strasbourg. Les profs du M1 Enseignement Art pla sont présents également. Je discute avec l'un d'entre eux, quelqu'un de relativement jeune, habituellement assez ouvert, du moins en donne t-il l'impression. Je lui demande si ça peut être une bonne idée de demander aux élèves au début d'année à quoi ils s'intéressent "artistiquement" (prendre ce dernier mot au sens très large bien sûr, pour des collégiens) oui me dit-il, mais ils vont répondre notamment des trucs comme Booba, et en gros, il faut leur expliquer que c'est de la merde. Un peu surpris, je lui demande si c'est vraiment à nous de juger ce qu'ils aiment, n'ont-ils pas le droit d'écouter et de regarder ce qu'ils veulent ? Il me dit que ce genre d'explication se justifie parce que ce rappeur, par exemple, ne véhicule pas de bonnes valeurs ou un bon message. Je lui dit qu'au début du rock, beaucoup de gens considéraient aussi que cette musique ne véhiculait pas de bonnes valeurs ou un bon message. C'est pas pareil, me répond-il, dans le rock il y avait un vrai message, toussa. Je lui demande c'est quoi le "message" de Booba, parce que je ne connais pas. Réponse : les grosses bagnoles, le fric, la drogue, les filles faciles, etc, tu comprends c'est vraiment une apologie du capitalisme ! Et les autres lauréats à côté, l'approuvaient béatement.

J'ai pas dit que c'était pas le cas hein. Parfois ça l'est. Mais cela n'implique pas qu'ils attendent nécessairement des candidats qu'ils soient comme ça. Ceux qui arrivent avec des discours théoriques pompeux et une production pauvre, où on sent qu'il n'y a pas la moindre compétence derrière, que c'est tout artificiel (ça se voit tout de suite, crois moi, j'ai fait jury pour les concours d'écoles d'arts) ils se font jarter d'office, faut pas croire. Ceux qui montrent qu'ils ont une pratique régulière, des compétences, un univers, des intentions précises, des choix assumés, une culture artistique, etc, bref qui savent ce qu'ils font et pourquoi ils le font, même s'ils font quelque chose de relativement "classique", pas du tout "conceptuel", etc, ça passe bien mieux. C'est ça qui fait la différence essentielle, et pas du tout un style de pratique ou un autre.

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