Chitah

C'est marrant ça, j'aime bien les débats, mais je n'ai jamais compris pourquoi on entendait souvent des protagonistes répondre à des arguments qui n'ont été formulés par personne. Je ne sais pas, par exemple, pourquoi certains s'évertuent à expliquer que non, la Tunisie ne sera pas une minarchie et que ceux qui se réjouissent de cette révolution sont des naïfs ou des personnes redécouvrant un nationalisme tunisien via leurs origines familiales. Ou pourquoi d'autres essaient de faire un lien avec les problèmes de banlieues françaises en expliquant (sans preuves tangibles), que des chance pour la France ont monté des commandos de djihadistes pour voler des lecteurs de DVD et brûler quelques poubelles, et que ne pas envisager cette hypothèse farfelue relevait d'un angélisme boboïsant. Ou enfin que certains s'insurgent de ce qu'on leur aurait dit qu'ils étaient des soutiens de Ben Ali et du RCD, alors que personne n'a écrit ce genre de sottises.

Non, absolument pas, je ne suis pas d'accord. Une anecdote que j'ai peut-être déjà raconté : dans les années 2000, des élèves tunisiens de mon école d'ingénieur ont conçu un projet de création d'entreprise , en gros génération d'électricité par énergie solaire pour exploiter le beau temps tunisien. Ils m'ont alors expliqué, sans absolument trouver cela hallucinant, que bien qu'une partie des activités aurait lieu dans leur pays d'origine, la société mère serait probablement incorporé en Libye ou en Algérie, parce que la sécurité juridique y était bien supérieure. Et qu'ils auraient ainsi moins d'emmerdes. Je te laisse méditer sur cette petite histoire.

Et alors? Qu'il y ait des zigotos qui profitent des troubles pour piquer un lecteur DVD, so what? Cela arrive aux meilleures démocraties d'entre nous, hein, y compris la France millénaire. Non mais sans déconner…. Déjà, je ne comprends pas l'emploi du terme "bjorn", j'imagine que c'est pour créer un successeur au vocable "chance pour la France". Ensuite, je veux bien écouter cette hypothèse, mais personnellement, à ce stade, je la mets au même niveau qu'une intervention d'éléments des Tigres Tamouls. C'est possible, mais tout de même, il faudrait documenter ta proposition. Surtout dans un contexte où les aéroports et l'espace aérien étaient fermés, il aurait fallu que ces bjorns comme tu dis anticipent la crise tunisienne et les manifs avant son pic, ce qui leur aurait permis de surclasser le Quai d'Orsay et les chancelleries mondiales.

Je n'ai jamais écrit cela, je dis juste que si il y a 10 ans j'avais trouvé une lampe magique, et que le génie qui en sortait me proposait soit de laisser la Tunisie comme elle est, soit de remplacer le régime benaliste par une copie conforme du régime français, j'aurais demandé, sans ciller, sans aucune hésitation, la seconde solution. Et je suis libertarien, je le rappelle. Au moins en France, si les libéraux ne sont pas entendus dans les media, les dirigeants du PLD ou de AL ne sont pas en taule pour 10 ans. Et au moins en France, même si le clan Sarkozy tente de placer un de ses membres de 22 ans, multi-récidiviste de l'échec scolaire, à la tête d'une très grande entité économique comme l'EPAD, ça ne passe pas comme une lettre à la poste avec incarcération des dissidents qui osent poser la question de la pertinence d'une telle nomination. Quelqu'un adepte de la solution du moindre mal comme free jazz pourrait développer ce point j'imagine.

Absolument : pas un mort, pas un blessé, rien du tout, provoqué par les manifestants. Mis à part les symboles du régime, aucune boutique, aucun bâtiment public n'a été mis à sac. La famille de Ben Ali a été tranquillement et pacifiquement arrêtée, les manifestants, même par la parole, ne réclamaient que le fait que le raïs tunisien "dégage" du pays. Ni appel au meurtre, ni rien du tout. Quand on compare cela à une manifestation bénigne en France (contre le CPE par exemple), on se demande vraiment de quel côté de la Méditerrannée les valeurs de civilisations sont les plus fortes. En effet, une analyse poussée de l'enchaînement des évènements manque encore. Ce qui est certain désormais, c'est que la mise à l'écart du général Rachid Ammar, refusant de tirer sur la foule, a joué un rôle. Ce général aurait (mais on en est presque sûr) reçu un coup de fil de l'amabassadeur américain à Tunis, voire de Mme Clinton en tournée dans le Golfe persique, où l'un ou l'autre de ces officiels lui aurait signifié que les USA seraient peinés de voir l'armée tunisienne shooter à vue. Et surtout, le général Ammar aurait reçu l'information des américains que si Ben Ali se barrait du pays, ils n'y verraient aucun inconvénient.

La mentalité clanique des pays musulmans…. M'enfin bref. Cette révolution, précisément, visait à virer un clan au pouvoir, mais c'est pas grave. Ensuite, concernant les progrès économiques de la Tunisie Benaliste : la propagande de Nicolas Sarkozy et de Jacques Chirac sur le miracle tunisien, c'est bien, mais la réalité c'est mieux. Personnellement, lorsque je vois un pays (en l'espèce la Tunisie) dont les indicateurs économiques sont encore pires que les indicateurs français, je me pose de sérieuses questions quand aux performances de ce pays : chômage endémique, possibilité réelle de créer de l'activité égale à zéro ou epsilon, régions entières sinistrées (hors bien sûr les vitrines côtières ou des F.Mitterrand ou B.Delanoë se pavanent), etc. En octobre 2010, le ministre de l'économie a interdit une nouvelle fois les MacDo en Tunisie, et les systèmes de franchise en général. Non, je ne parle pas d'industries type usines d'armements ou autres, je parle de vendeurs de sandwichs dont l'installation dans ce pays est arbitrée au niveau du ministre. Pourquoi? Parce que, dit-il, la Tunisie n'est pas encore prête. En France, même les Inspecteurs des Finances de Bercy trouveraient cela trop interventionniste et ridicule, c'est dire. Enfin bref, répétez tous après moi : - la Tunisie de Ben Ali était un moindre mal, la révolution du jasmin produira des effets négatifs, le califat islamique est aux portes du port de la Goulette - la Tunisie de Ben Ali était un moindre mal, la révolution du jasmin produira des effets négatifs, le califat islamique est aux portes du port de la Goulette - la Tunisie de Ben Ali était un moindre mal, la révolution du jasmin produira des effets négatifs, le califat islamique est aux portes du port de la Goulette - la Tunisie de Ben Ali était un moindre mal, la révolution du jasmin produira des effets négatifs, le califat islamique est aux portes du port de la Goulette - la Tunisie de Ben Ali était un moindre mal, la révolution du jasmin produira des effets négatifs, le califat islamique est aux portes du port de la Goulette - la Tunisie de Ben Ali était un moindre mal, la révolution du jasmin produira des effets négatifs, le califat islamique est aux portes du port de la Goulette - …

Je crois que tu n'as pas encore bien compris ce qu'était la Tunisie de Ben Ali.

Pour les tunisiens, liberté signifie éviter ceci : Eviter ceci : Sans oublier le fait qu'il faille filer des bakchichs à tout le monde. Lorsqu'un liborgien dit "je veux plus de liberté", cela n'a pas le même sens que pour le tunisien de la période Ben Ali. Tous les tunisiens auraient signé des deux bras si on leur avait proposé de transformer leur pays en une copie de la France (je dis bien de la France).

Je sais bien, mais par exemple si je devais parler de la France, les institutions de la Vème République sont qualifiées de gauliennes, des courants de pensée sont qualifiés de orléanistes, bonapartistes, etc. Bref, au risque d'invoquer Captain Obvious : ces idées, institutions, visions du monde, sont avant tout crées et portées par des gens bien identifiés. La caricature, c'est par exemple Apple. Il n'y a pas de "esprit Apple" (innovation, orientation utilisateur, etc.), il y a Apple avec et sans Steve Jobs.

D'après cet article : http://www.kapitalis.com/kapital/35-entrep…en-tunisie.html Récemment, un membre de la famille Trabelsi (Belhassen je crois, à vérifier) voulait ouvrir un macdo dans la marina de Tunis qu'il s'était auto-offert. Nouveaux, je ne sais pas. En revanche, ce qui est sûr, c'est que la manifestation dont on parle est partie des régions rurales du sud et du centre de la Tunisie. Sur LCI et BFM, j'ai pu voir des manifestants témoigner. Là où il y a une semaine, les interviewés parlaient un français impeccable, ceux venant notamment de Sidi Bouzid parlaient cette langue de manière plus hésitante voire ne la parlait pas beaucoup. Du coup, ils écrivent plutôt en arabe. C'est sûr que cette explication n'est pas très sexy, pas très palpitante en termes d'évènements futurs (égorgements de dhimmis, incendie de l'oeuvre complète de BHL, envoi de colis de makrouds piégés en direction de Tel Aviv, etc.) mais elle me paraît juste crédible. Et même si ce n'était pas le cas, je m'étonne qu'on s'étonne que des arabes parlent et écrivent l'arabe pour communiquer. Je ne savais pas que c'était un truc de ouf. Mais bon, tout est bon pour confirmer le présupposé de base : la Tunisie va être un califat islamique qui va déclencher le djihad à l'Occident pour pouvoir y mettre des Quick halal partout, et imposer des horaires de piscine différents aux femmes.

OK, c'est bien ce que je pensais : des hordes proposant une ré-islamisation, une ré-arabisation de la Tunisie à transformer en un califat, et proposant aux français et autres kuffars/dhimmis la valise ou le cercueil.

J'ai hâte de lire ton interprétation. J'en ai une personnellement, mais j'attends la tienne pour ne pas déflorer le sujet.

Je me demande si on ne pourrait pas comparer l'influence des samizdat pendant la période soviétique à cette révolte numérique. Espérons que ce n'est qu'une passade. En effet, j'ai pu le voir également sur fessebouc.

Thierry Meyssan donne son avis : (badurl) http://www.voltairenet.org/article168223.html (badurl) L'élément clé de l'article, comme quoi une soixantaine de tunisiens dissidents susceptibles de jouer un rôle majeur dans l'après Ben Ali auraient été recrutés et salariés pendant une formation de la CIA à Fort Bragg, n'a pour source que ceci : "Témoignage direct recueilli par l’auteur". On le croit sur parole.

Un flic incapable de se maîtriser parce qu'il se fait "prendre pour un con" parce que les personnes arrêtées nient en bloc ou tentent d'effacer des preuves, ou même qu'il se fait insulter, n'a strictement rien à faire dans la police. Ces éléments peuvent être portés au procès-verbal (destruction de preuves, outrage, etc.), et le tour est joué. Des débordements peuvent avoir lieu, mais une limite ne doit pas être franchie : les flics ne représentent pas la justice, ce n'est pas à eux de décider si untel ou untel mérite un châtiment corporel. Un flic allergique à la connerie humaine, c'est comme un boulanger allergique à la farine ou un chirurgien qui s'évanouit à la vue du sang : je lui conseillerai de quitter la profession avant qu'une bêtise ne soit commise.

Ouh là, on s'est mal compris, je n'ai absolument pas réduit l'occident à ses hommes politiques. Je ne crois pas avoir écrit cela. Je pense notamment aux innombrables touristes occidentaux qui se rendaient en Tunisie, en se baladant dans le pays sans se rendre compte de son caractère très autoritaire, sans savoir qu'ils refilaient de l'argent au régime, directement ou indirectement. Ce n'est qu'un exemple.

L'idée de AOL, c'était de fournir l'accès à internet (problématique web 1.0, actuellement ce n'est plus un sujet), et de fournir un portail avec tous les services qui vont bien : le mail, l'instant messaging, l'accès à un portail avec des contenus d'informations, la possibilité d'avoir ses pages persos, l'accès à des marchands sur le web (affilié à AOL voire détenus par AOL), etc. Facebook semble avoir une stratégie comparable pour le web 2.0, il suffit de voir l'ajout progressif des services (désormais une adresse @facebook.com, l'intégration de l'instant messaging, etc.), avec en plus des services comme Facebook Connect. Ces stratégies sont celles du one-stop shop. La première, celle d'AOL, a échoué, les gens préférant manifestement avoir leur mail ici, leurs sources d'infos là, leur instant messaging encore ailleurs, etc. Ce second type de comportement est celui du best of breed (prendre le meilleur de chaque catégorie). Ces deux types de phénomènes s'opposent. Ils peuvent coexister un certain temps, mais j'imagine que sur le long terme, l'une des deux va voir son usage s'amenuiser. D'autant que les problèmes de privacy se posent avec acuité concernant ces one-stop shop, Facebook en l'espèce. Difficiles de dire qui va gagner, mais personnellement je me demande si le modèle de Facebook est pérenne.

C'est quoi d'autre alors? Dans ce qu'on appelle l'occident, on peut tout ramener à des personnes en général bien précises.

Ca n'a rien à voir avec la choucroute, mais d'une certaine manière, même si les stratégies sont très différentes, Google et Facebook se font concurrence. Lorsque tu cherches par exemple une idée de voyage, ou bien des renseignements sur tel ou tel sujet, tu as deux choix : aller sur Google (faire une recherche par mots clés en faisant confiance à l'algo de Google, qui peut s'adapter à tes goûts et désirs) ou aller sur Facebook (ou tout autre service social, pour faire une social search, à savoir poser la question sur ton facebook, twitter, sur Quora, etc.). De même, Google te permet d'avoir une page personnalisé quand tu ouvres ton navigateur, où le moteur de recherche placera des articles susceptibles de t'intéresser au vu de tes recherches antérieures. Sur Facebook par exemple, même chose mais avec des articles sélectionnés par ton réseau social de potes. Enfin bref, de toute façon, ma théorie c'est que Facebook va disparaître pour les mêmes raisons et dans les mêmes conditions que AOL : AOL, c'est le looser du Web 1.0, Facebook sera le looser du Web 2.0.

Ben moi j'ai un couple de potes, mariés à l'église, qui a tout de même dû suivre une préparation au mariage assez importante : plusieurs séances avec un curé ou je ne sais trop qui, et même un ou deux jours de quelquechose qu'on peut assimiler à une retraite (en effet, ledit curé en charge de la préparation était basé à la campagne, le rejoindre nécessitait une certaine logistique). Bon, en l'occurence une des deux familles concernées est catho de chez catho, ceci explique cela.

Mauvaise langue, les séries TV Engrenages ou Pigalle la nuit (produites par Canal) sont plutôt, dans les standards français, d'une qualité exceptionnelle. Dans les standards mondiaux, notamment anglo-saxons, ce sont des séries plutôt pas mal. Bon, il est vrai que Maison Close est nulle à chier, même un très bon public comme moi a eu du mal à terminer le seconde épisode. Sinon, j'ai oublié de parler de la série néo-zélandaise This is not my life avec l'excellent Charles Mesure. Une sorte de mix entre Le Prisonnier, Bienvenue à Gattaca, et Dare Dare Motus. Un peu prévisible mais pas mal.

Si, Fessebouc et touitère ont semble-t-il joué un rôle, mais en général je me limite à octroyer le qualificatif "occidental" à des personnes et non des choses ou des services.

Tu as raison Esperluette. Surtout que parler de l'influence de l'islamisme dans un fil consacré à la Tunisie ne peut, pour qui connait le pays, que faire pouffer de rire. Au passage, les mosquées "à problème" réouvrent en Tunisie, voir l'article du Monde : http://www.lemonde.fr/tunisie/article/2011…10_1466522.html V'la les super islamistes de la mort, incapables de se procurer une simple rallonge électrique. Avec ces zigotos, y'a pas à dire, la Tunisie est vraiment menacée hein. Sur ce type de terroristes à deux boules, je conseille le film anglais Four Lions, où l'on voit quatre ou cinq musulmans cherchant à se lancer dans le jihad.

Concernant le monde arabe, il s'agirait éventuellement d'une rupture non avec une religion omniprésente mais avec le socialisme mâtiné de nationalisme arabe. Je rappelle, même si je sais que je parle à des murs, que le FLN algérien, le RCD tunisien, la révolution libyenne, le parti de Moubarak en Egypte, sont des partis de type socialistes, nationalistes, et plutôt laïques voire laïcistes. Les cas caricaturaux sont ceux de la Syrie et de l'Irak de Saddam Hussein, avec l'idéologie baasiste. Ces régimes sont connus pour combattre la place de l'islam, et en dégager jusqu'à l'expression publique (cas limite, la Tunisie, pour les autres je simplifie un peu mais en gros c'est le cas). Les dirigeants du monde arabe, contrairement à ceux de l'ancien régime, ne sont pas des souverains de droit divin. Je sais que je parle à des murs, et que pour beaucoup arabe>islam>islamisme, mais je répéterais encore et encore la réalité jusqu'à ce que ces sottises n'existent plus. L'apport de l'Occident dans tout cela me paraît faible, au contraire, surtout pour le cas de la France, il s'est agit justement de ne surtout pas répandre ces valeurs dans le monde musulman. Seuls les américains, pour les deux dernières élections de Ben Ali par exemple, ont ouvertement protesté sur la pantalonnade des élections tunisiennes. Tous les autres Etats, sans exception, ont salué la victoire avec plus de 97% des voix du raïs tunisien de l'époque, expliquant que c'était quand même formidable.

Oh là là, je rouille, j'ai pas compris tout de suite. (juifs>antisémitisme>la bête immonde>Paul le poulpe)