Patrick Smets Posté 1 septembre 2005 Signaler Posté 1 septembre 2005 Bon, puisque certains raillent chaque allusion que je fais aux "constructions sociales", je crois qu'il est important de comprendre ce que c'est et en quoi c'est souvent pertinent. Petite tentative d'explication après deux remarques préliminaires. 1) Je ne souhaite pas parler du droit naturel. Peu m'importe ici que ce soit ou non une construction sociale. 2) Gadrel, retire la pince à linge sur ton nez, ca va brouiller ton champ de vision. L'idée de construction sociale veut rendre compte des phénomènes sociaux (groupes, normes, représentations, institutions) comme processus de construction/reconstruction permanent à travers les interactions et les négociations symboliques entre les acteurs. Elle s'oppose donc à deux autres grandes visions de la société. D'abord, la vision primitive qui considère que les structures sociales sont un donné une fois pour toute, venu des dieux ou de la nature, et immuable. Ensuite, les visions dualistes qui opposent structures sociales et comportement humain. Par exemple, chez Durkheim, le social est "extérieur et contraignant" il y a une sorte de grande structure évoluant selon ses règles propres et imposant ses lois aux individus. "les faits sociaux doivent être considérés comme des choses", c'est-à-dire des réalités extérieures aux observateurs, ici les hommes. Autre exemple, le dualisme de Marx entre substructure et superstructure où les phénomènes sociaux sont réduits à une dynamique des forces économiques indépendante des volontés humaines (vu que cette volonté est déterminée par les dites forces économiques.) Le constructivisme (qui n'a pas ici le même sens que chez Hayek) propose donc plutôt de voir comment les actions et les interactions humaines quotidiennes sont en fait à l'origine des grands phénomènes sociaux. On pense bien sur ici à l'individualisme méthodologique à la Boudon qui est une sous-catégorie du constructivisme. Le constructivisme, c'est aussi Bourdieu qui a une vision bcp plus individualiste qu'on ne le pense d'habitude (mais son individu est très fortement déterminé -> pas libéral, bien sûr). Dire qu'une norme (par exemple dire bonjour à quelqu'un en rue) est une construction sociale, ca revient à dire qu'il n'existe pas une politesse extérieure qui s'impose à l'individu, mais que la politesse est un ensemble de comportement reconnus comme tels et où des mécanismes plus ou moins subtils de sanctions mis en œuvre par les autres acteurs obligent à ne pas sortir du rang et donc crée une forme de stabilité dans le temps et dans l'espace qui donne l'impression d'une extériorité du phénomène. On peut, par exemple, appliquer cette analyse au langage. La linguistique classique de Saussure (directement inspiré par Durkheim) revenait à postuler l'existence d'un "langage" indépendante de "la parole" (acte individuel de parler). La vision constructiviste présente le langage comme une adaptation individuelle à une communauté préexistante dont on est obligé d'adopter les codes pour pouvoir se faire comprendre. Par ailleurs, des institutions (académie, écoles, etc) sont chargées de faire le tri entre ce qui est accepté et ce qui ne l'est pas. Des sanctions viennent frapper ceux qui ne respectent pas les normes. Ostracisme envers les gens qui ont un accent, raillerie contre ceux qui font de fautes d'orthographes, etc. Mais il n'existe pas de "langage" indépendant de la "parole". Bon, il se fait tard, je vous parlerai des négociations symboliques une autre fois et j'en viens aux erreurs et aux limites du constructivisme. L'erreur la plus grossière, qui vous fait sans doute répugner au concept, c'est de croire que ce qui est socialement construit peut être changé du jour au lendemain. C'est la vision de certains gauchistes. C'est évidemment faux. On peut encore faire l'expérience par la pensée que tous les Français se mettent à parler anglais, c'est pratiquement impossible pour trois raisons. 1) L'apprentissage des normes constitue un investissement de temps (apprendre l'Anglais à 95% de la population française) 2) Toutes les normes, institutions etc se mélangent les unes aux autres et changer l'une va avoir des effets inattendus ailleurs 3) il y a quelque part un contact final avec des réalités naturelles qui elles ne changent pas et qu'on a appris à maîtriser à travers un ensemble de conduite qu'on ne peut pas réinventer du jour au lendemain La limite, ca va faire plaisir à Gadrel, c'est la réintroduction du biologique et de l'évolutionnisme qui reste LE grand enjeu de la sociologie du 21ème siècle.
Tarzan Posté 1 septembre 2005 Signaler Posté 1 septembre 2005 Dans ces théories de la construction sociale, on étudie, apparemment, ces mécanismes de négociations symbolique, et j'ai hâte que tu détailles tout cela. Mais est-ce que l'on s'intéresse (toujours dans le cadre de cette théorie) à l'origine de cette capacité des hommes à mener ces négociations symboliques et en accepter l'issue ou bien considère-t-on cela comme un fait observé sur lequel on ne se pose pas de questions?
younglib Posté 2 septembre 2005 Signaler Posté 2 septembre 2005 Dire qu'une norme (par exemple dire bonjour à quelqu'un en rue) est une construction sociale, ca revient à dire qu'il n'existe pas une politesse extérieure qui s'impose à l'individu, mais que la politesse est un ensemble de comportement reconnus comme tels et où des mécanismes plus ou moins subtils de sanctions mis en œuvre par les autres acteurs obligent à ne pas sortir du rang et donc crée une forme de stabilité dans le temps et dans l'espace qui donne l'impression d'une extériorité du phénomène. <{POST_SNAPBACK}> "Obligent" ? Obligent relativement aux motivations propres (donc librement choisies) des individus j'espère ! C'est bien ça que tu veux dire ?
Fredo Posté 2 septembre 2005 Signaler Posté 2 septembre 2005 Mets des guillemets, si tu veux : "obligent". La plupart de ces phénomènes se déroulent à un niveau inconscient pour l'individu. La pression de conformité au groupe, par exemple, fait que généralement les gens suivent des règles (même informelles) par crainte d'être rejetés, voire sanctionnés.
Lapin kulta Posté 2 septembre 2005 Signaler Posté 2 septembre 2005 "Obligent" ? Obligent relativement aux motivations propres (donc librement choisies) des individus j'espère ! C'est bien ça que tu veux dire ? <{POST_SNAPBACK}> Je dirais que certaines manières de penser, agir et sentir propre à un type de société donnée sont interiorisées par l'individu au cours de sa socialisation de sorte que de faire la bise par exemple en France rèleve de l'évidence. Dans le processus de socialisation le système des sanctions négatives et positives est important mais le conformisme résulte également de l'imitation.
Lapin kulta Posté 2 septembre 2005 Signaler Posté 2 septembre 2005 Je dirais que certaines manières de penser, agir et sentir propre à un type de société donnée sont interiorisées par l'individu au cours de sa socialisation de sorte que de faire la bise par exemple en France rèleve de l'évidence.Dans le processus de socialisation le système des sanctions négatives et positives est important mais le conformisme résulte également de l'imitation. <{POST_SNAPBACK}> Où est la liberté dans tout ceci? Il est certain que l'homme n'est pas un "idiot cultuel" qui assimile les normes d'une société de manière passif. Il est acteur de sa socialisation. Néanmoins, où s'arrête la construction socale, C'est à dire cette soumission inconsciente? Peut-être chez l'individu critique…
Patrick Smets Posté 2 septembre 2005 Auteur Signaler Posté 2 septembre 2005 Comme tu dis, l'homme n'est pas un idiot culturel et l'adatpation aux normes sociales n'est pas un phénomène inconscient (sorry Fredo). Quand on apprend l'orthographe à l'école, on a tout à fait conscience de ce que veut dire un zero pointé, un redoublement, une engeulade parentale… rien d'inconscient là-dedans. Et si les individus acceptent de se couler dans les normes sociales, c'est parce que celles-ci ont toujours un coté positif qui est d'augmenter la capacité d'action des individus. Les règles linguistiques sont hyper-contraignantes et super dure à apprendre (voire la difficulté d'être polyglotte),mais si on les respecte, on parvient à se coordoner avec d'autres individus et d'atteindre des buts. PS: la proportion de conscient-inconscient à manifestement des relents idéologiques en sociologie. Par exemple, l'habitus de Bourdieu est presque totalement inconscient alors que la rationalité limitée (ou située) d'un boudon est très consciente.
younglib Posté 2 septembre 2005 Signaler Posté 2 septembre 2005 MetsLa plupart de ces phénomènes se déroulent à un niveau inconscient pour l'individu. <{POST_SNAPBACK}> J'avais mis les guillemets car il s'agisser d'une citation (je citais schnappi). La plupart de ces phénomènes se déroulent à un niveau inconscient pour l'individu. La pression de conformité au groupe, par exemple, fait que généralement les gens suivent des règles (même informelles) par crainte d'être rejetés, voire sanctionnés. <{POST_SNAPBACK}> Toute action implique un choix, que ce choix soit conscient ou non. Et je pense pour ma part que la plupart des choix sont inconscients ou qu'ils ont été intériorisé. Tout choix fait intervenir les motivations des individus. Conclusion : il y a intéraction entre un individu et son environnement, chacun gardant leur sphères d'autonomie propre. Les expression telles que "influence sociale" ne sont rien d'autre que le pendant du libre-arbitre. C'est parce que l'individu est libre qu'il est infuençable. C'est parce que l'individu est libre qu'il intègre des normes.
Kimon Posté 2 septembre 2005 Signaler Posté 2 septembre 2005 Dire qu'une norme (par exemple dire bonjour à quelqu'un en rue) est une construction sociale, ca revient à dire qu'il n'existe pas une politesse extérieure qui s'impose à l'individu, mais que la politesse est un ensemble de comportement reconnus comme tels et où des mécanismes plus ou moins subtils de sanctions mis en œuvre par les autres acteurs obligent à ne pas sortir du rang et donc crée une forme de stabilité dans le temps et dans l'espace qui donne l'impression d'une extériorité du phénomène. <{POST_SNAPBACK}> Dans le langage de la théorie des jeux, on appelle ça un équilibre de Nash. C'est une situation dont personne n'a intérêt à dévier de façon unilatérale. Les sociologues s'intéressent à la théorie des jeux aujourd'hui, non ?
Lapin kulta Posté 2 septembre 2005 Signaler Posté 2 septembre 2005 J'avais mis les guillemets car il s'agisser d'une citation (je citais schnappi).Toute action implique un choix, que ce choix soit conscient ou non. Et je pense pour ma part que la plupart des choix sont inconscients ou qu'ils ont été intériorisé. Tout choix fait intervenir les motivations des individus. Conclusion : il y a intéraction entre un individu et son environnement, chacun gardant leur sphères d'autonomie propre. Les expression telles que "influence sociale" ne sont rien d'autre que le pendant du libre-arbitre. C'est parce que l'individu est libre qu'il est infuençable. C'est parce que l'individu est libre qu'il intègre des normes. <{POST_SNAPBACK}> Personnellement je suis persuadé que le choix est toujours conscient. Ca veut dire quoi d'affirmer que les choix sont inconscients? L'homme est bien sûr influançable car il "subit" toute au long de sa vie la "pression sociale". Le fait qu'il adhére à certaines normes en vigueur dans un groupe résulte bien sûr de la socialisation mais aussi d'un choix personnel car l'adhésion à ces valeurs lui procure de la satisfaction, du bien-être. On peut expliquer certains comportements par rapport aux valeurs dominantes d'une société mais en dernier resort c'est l'individu, et lui seul, qui décide.
younglib Posté 2 septembre 2005 Signaler Posté 2 septembre 2005 Personnellement je suis persuadé que le choix est toujours conscient. Ca veut dire quoi d'affirmer que les choix sont inconscients? L'homme est bien sûr influançable car il "subit" toute au long de sa vie la "pression sociale".Le fait qu'il adhére à certaines normes en vigueur dans un groupe résulte bien sûr de la socialisation mais aussi d'un choix personnel car l'adhésion à ces valeurs lui procure de la satisfaction, du bien-être. On peut expliquer certains comportements par rapport aux valeurs dominantes d'une société mais en dernier resort c'est l'individu, et lui seul, qui décide. <{POST_SNAPBACK}> Je vais te citer un exemple connu : Quand tu lances une balle en l'air et que tu la rattrapes, ton cerveau effectue des dizaines de calculs pour être sûr que ta main récupère la balle à l'endroit où elle retombera. Ces calculs sont nombreux et très compliqués et à moins d'être mathématicien et d'avoir du temps devant toi tu serai bien incapable de procéder à ces calculs consciemment. Et pourtant tu choisis bel et bien de placer ta main au bon endroit pour rattraper la balle. Il y a eu traitement de l'information et prise de décision (choix et action) sur la base de ce traitement. Cette remarque peu-être étendu au moindre geste volontaire (non provoqué physiquement par l'environnement) Un autre exemple connu (je cite le philosophe de l'esprit Daniel Dennett de mémoire). Quand on fait plusieurs choses en même temps, la conscience est seulement orientée sur un certain nombre de phénomènes : Imagine que tu fasses à manger dans la cuisine et que le téléphone sonne. Tu va continuer à touiller les pâtes et à mettre le gros sel dans la casserolle sans même t'en rendre compte, alors qu'en même temps tu parles consciemment au téléphone. Ou inversement ta conscience sera concentrée sur la cuisine et tu continuera toujours à discuter au téléphone. Ou un peu des deux. Ensuite, dire que face à une alternative un choix est inconscient, cela ne veut pas dire que face à la même alternative je n'ai toujours agi et je n'agirai toujours qu'inconsciemment. En effet, comme le faisait remarquer DocMacToat récemment sur un autre fil, les règles de comportement sont souvent décidées consciemment, puis si elles nous satisfont on les intègre et on les intériorise de sorte qu'au bout d'un moment on adopte inconsciemment ces règles de comportement. Ceci ne veut pas dire qu'il ne peut pas y avoir une révision ou réacceptation consciente de ces règles par la suite. Enfin puisque j'aime bien citer mon auteur favoris, voici 2 citation de Ludwig Von Mises tirées de "l'action humaine" : "Qu'une action découle d'une claire délibération, ou de souvenirs oubliés, de désirs réprimés qui de régions submergées, pour ainsi dire, dirigent la volonté, cela n'influe pas sur la nature de l'action. Le meurtrier, qu'une impulsion subconsciente (le « ça ») pousse vers son crime, et le névrotique, dont le comportement aberrant paraît à l'observateur non entraîné n'avoir simplement aucun sens, agissent l'un comme l'autre ; l'un et l'autre, comme n'importe qui, poursuivent un certain objectif. C'est le mérite de la psychanalyse d'avoir démontré que même le comportement du névrotique et du psychopathe est intentionnel, qu'eux aussi agissent et poursuivent des objectifs, bien que nous qui nous considérons comme normaux et sains d'esprit, tenions pour insensé le raisonnement qui détermine leur choix, et pour contradictoires les moyens qu'ils choisissent en vue de ces fins. Le terme « inconscient », lorsque employé en praxéologie, et les termes « subconscient » et « inconscient », tels que l'applique la psychanalyse, appartiennent à deux systèmes différents de pensée et de recherche. La praxéologie, non moins que d'autres branches du savoir, doit beaucoup à la psychanalyse. Il n'en est que plus nécessaire d'être attentif à la frontière qui sépare la praxéologie de la psychanalyse." "Nous pourrions dire que l'action est la manifestation de la volonté d'un homme. Mais cela n'ajouterait rien à notre connaissance. Car le terme volonté ne signifie rien autre que la faculté de choisir entre différents états de choses, de préférer l'un, d'écarter l'autre, et de se comporter conformément à la décision prise, de façon à se rapprocher de l'état de choses choisi et à s'éloigner de l'autre." Un livre interessant sur la question et que je recommande souvent (bien que je ne partage pas toutes les positions de l'auteur), "Théorie évolutionniste de la liberté de Daniel Dennet" :
Etienne Posté 2 septembre 2005 Signaler Posté 2 septembre 2005 Un livre interessant sur la question et que je recommande souvent (bien que je ne partage pas toutes les positions de l'auteur), "Théorie évolutionniste de la liberté de Daniel Dennet" : <{POST_SNAPBACK}> La pomme de la discorde…
L'affreux Posté 2 septembre 2005 Signaler Posté 2 septembre 2005 Elle s'oppose donc à deux autres grandes visions de la société. D'abord, la vision primitive qui considère que les structures sociales sont un donné une fois pour toute, venu des dieux ou de la nature, et immuable. Ensuite, les visions dualistes qui opposent structures sociales et comportement humain.<{POST_SNAPBACK}> Mais en réalité ces "visions primitives" évoluent aussi, tu ne penses pas ? Je n'arrive pas à bien cerner la différence… où situerais-tu des traditions par exemple ? Si tu as des références de livres, le sujet m'intéresse.
younglib Posté 2 septembre 2005 Signaler Posté 2 septembre 2005 La pomme de la discorde… <{POST_SNAPBACK}> Que veux-tu dire par là ?
Etienne Posté 2 septembre 2005 Signaler Posté 2 septembre 2005 Que veux-tu dire par là ? <{POST_SNAPBACK}> Read that thread : http://www.liberaux.org/index.php?showtopic=19794
younglib Posté 2 septembre 2005 Signaler Posté 2 septembre 2005 Read that thread : http://www.liberaux.org/index.php?showtopic=19794 <{POST_SNAPBACK}> Oui ok, je vois le genre dicussion qui a déjà eu lieu sur le sujet. J'ai écris un article sur le sujet du déterminisme et du libre-arbitre cet été, mais il faut encore que je le pofine avant que je ne puisse le livrer. D'ailleurs si ça intéresse des personnes sur ce forum de le lire et de me dire ce qu'elles en pensent, qu'elles n'hésitent pas à se manifester (par mon adresse personnelle exclusivement). Je leur transmettrai le fichier word. Et sinon tu l'as lu ce livre ? Si oui, l'as tu trouvé intéressant ?
Fredo Posté 4 septembre 2005 Signaler Posté 4 septembre 2005 Comme tu dis, l'homme n'est pas un idiot culturel et l'adatpation aux normes sociales n'est pas un phénomène inconscient (sorry Fredo). <{POST_SNAPBACK}> Pas de problème ! Je n'ai pas beaucoup développé, j'aurais dû préciser qu'une fois intégrés certains comportements deviennent des automatismes, au sens de non-conscients. Younglib a très bien étayé, par la suite. Quand je parlais de choix inconscients c'est plus aussi dans le sens de "résultats de calculs".
Patrick Smets Posté 5 septembre 2005 Auteur Signaler Posté 5 septembre 2005 Je contestait "inconscient" dans le sens freudien, mais pas dans le sens de Younglib. En socio, on parle plutot de "routinier" que "d'inconscient",mais ca revient au même. Dans ce sens-là, évidemment, 99 % des comportements sont "inconscients".
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